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En 1222, les Amazones, sous l’égide des sœurs d’Héra, entament une quête pour trouver un mâle de sang royal et s’allient au prince Isidor d’Atlante. De cette union naissent, en 1223, les jumeaux Idrid et Arthur, au cœur des terres d’Amazonie. Mais l’équilibre vacille en 1236, lorsque les Atlantes, en représailles, capturent de jeunes Amazoniens. Sept ans plus tard, ces captifs sont intégrés à l’ordre d’Atlas, et Arthur est désigné héritier de la lignée atlante. Lors de son mariage, devant les invités des six royaumes de Gaïa, les dieux de l’Olympe se manifestent, et ce qui n’était qu’une légende devient un destin inscrit dans les étoiles.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Philippe Briolant, passionné par la nature et créateur dans l’âme, a enrichi son univers artistique en se consacrant à l’écriture. Puisant ses premières inspirations dans les récits de science-fiction avant de s’immerger dans l’héroic fantasy, il façonne des romans où l’imaginaire fusionne avec l’aventure.
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Seitenzahl: 387
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Philippe Briolant
Les princes divins
Tome I
Arthur d’Atlante
Roman
© Lys Bleu Éditions – Philippe Briolant
ISBN : 979-10-422-5499-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Les humains vivent sur les terres de Gaïa. Les terres de Gaïa ne furent à l’origine qu’une seule île, et elle fut dirigée par un roi magicien nommé Atlas. Ce roi, un grand homme brun avec une allure athlétique et aux yeux verts a été choisi par le Dieu Zeus. Il existe six pouvoirs élémentaires différents, tous transmis par les dieux à la naissance d’Atlas. Atlas a eu six enfants, les cinq premiers issus de son premier mariage sont Vulcain, Hercule, Morvran, Amazone et Amorrkeen. Les cinq sont nés en même temps, mais leur mère succomba lors de leur naissance. Le petit dernier, Arthur, quant à lui, issu du second mariage du roi magicien, est né vingt ans après ses aînés. Les six enfants du roi Atlas, héritiers du défunt monarque, étaient tous doués d’un pouvoir magique.
À la naissance de ses cinq premiers enfants, Atlas fit construire cinq cités, une par enfant et dans les cinq régions situées autour de la cité d’Atlantis.
À la mort du roi magicien Atlas, l’île de Gaïa fut divisée par les dieux à la suite des querelles entre les héritiers du trône. Les cinq premiers héritiers se querellaient pour la possession du trône d’Atlas et de ce fait, Zeus décida de diviser la terre de Gaïa en six parcelles séparées par l’eau, à l’emplacement de la frontière régionale fixée par Atlas des régions attribuées à chacun des héritiers. Zeus octroya à chacun d’eux un seul pouvoir magique et la tutelle d’un dieu fut décrétée par Zeus à chacun des nouveaux territoires. La première cité Atlantis, fondée par le roi Atlas, avait été convoitée par les héritiers du trône. Ce fut le jeune prince Arthur, âgé de vingt-cinq ans, qui hérita des terres d’Atlante et de la cité d’Atlantis située au pied du mont Olympe. Les autres enfants du roi Atlas avaient reçu à leur naissance un territoire avec sa cité. Le prince Vulcain a eu la région des terres du feu au nord-est dont la capitale est Vulcania. La princesse Amazone a eu les terres boisées d’Amazonie situées au nord avec Esméralda comme capitale. La princesse Amorrkeen a reçu les terres arides du sud-est avec la capitale Amarkis. Le prince Hercule s’est vu donner les terres du haut au sud-ouest avec pour capitale Terrabitia. Il a été attribué au prince Morvran les terres froides de l’est avec Islandia pour capitale.
Après la mort du roi Atlas, Zeus décréta le début d’une nouvelle ère et du nouveau calendrier. Il imposa à chacun des enfants d’Atlas, devenus les nouveaux dirigeants des territoires, d’y faire construire dans la grande cité située au pied de chacune des montagnes sacrées un château et un temple. Il assigna un dieu à chaque nouveau territoire en présence des nouveaux maîtres des terres.
Au moment de la séparation des terres, Zeus décida d’installer dans l’une des grottes de chacune des montagnes sacrées, un miroir. Celui-ci permettait à chaque dieu désigné par Zeus de veiller sur son peuple de tutelle et de pouvoir faire une incursion en toute tranquillité sur sa terre. Il décida ensuite, sur les cinq autres territoires, comme il avait fait à la cité d’Atlantis, une fois que le château et le temple furent construits par les hommes du roi Atlas, de relier par un tunnel les deux bâtiments à la grotte au miroir. Ce tunnel permettait au dieu de se mouvoir en toute discrétion auprès de son peuple. Seuls les dieux connaissaient l’existence du tunnel et de la réelle fonction du miroir.
Dans chacune des régions, les dieux avaient donné à des petits groupes d’humains un talent particulier comme guérir, modifier le comportement des plantes, faire déplacer des objets, lire dans les pensées, pouvoir communiquer par télépathie, faire tomber la pluie, etc.
Chacun des six peuples actuels possède à sa tête un dirigeant, descendant d’un des enfants du roi Atlas. Ce dirigeant est le détenteur du pouvoir élémentaire attribué à son ancêtre.
Au printemps de l’an 1222, Adriana Calafas d’Amazonie, la reine du peuple des Amazones, descendante directe de la princesse Amazone convoqua les prêtresses de l’ordre des sœurs d’Héra pour définir les directives sur le programme génétique pour la future héritière du peuple des amazones. La reine et ses prêtresses se réunirent au sanctuaire de Jade afin d’étudier lequel de ces géniteurs mâles conviendrait au programme de l’ordre.
— Sœur Thérèsa, quel est pour vous le prétendant idéal pour obtenir la reine magicienne tant désirée par notre ordre ? demanda la reine Adriana Calafas d’Amazonie.
— Votre Altesse, il nous faudra un prince issu de la lignée du roi magicien Atlas, dit la sœur Thérèsa responsable du programme génétique.
— En connaissez-vous un qui pourrait correspondre à notre demande ?
— Il y a les quatre princes régnant sur leur territoire, le prince îlien Léto Triton d’Islandia, le prince Isidor d’Atlante, le prince Cédric de Vulcania et le prince Harold de Terrabitia.
— Connaissez-vous les traits physiques de ces héritiers ?
— Votre Altesse, le prince îlien Léto Triton d’Islandia est un homme de taille moyenne, mince, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, le prince Isidor d’Atlante, c’est un très bel homme, grand brun d’allure athlétique aux yeux verts, quant au prince Cédric de Vulcania, c’est un rouquin de petite taille, trapu aux yeux noirs et le dernier, le prince Harold de Terrabitia, c’est un homme de taille moyenne, à l’allure athlétique, avec une chevelure noire et aux yeux marron.
— Parmi ces quatre prétendants, lequel correspond le mieux aux critères de notre programme génétique.
— Votre Altesse, le prince Isidor d’Atlante possède le plus de qualités et de valeurs sûres.
— Votre choix est excellent et en plus, le prince Isidor d’Atlante a l’air d’être un très bel homme. D’après vous, quelles sont les probabilités pour que cette union puisse satisfaire à notre programme ?
— Votre Altesse, il y a de très grandes chances pour que la future héritière comble nos besoins, mais je crains qu’il ne faille attendre plusieurs générations pour obtenir, avec satisfaction, une reine magicienne.
— Faites le nécessaire pour que cette rencontre ait lieu très rapidement.
— Il en sera fait suivant les désirs de l’ordre, Votre Altesse.
Quatre lunes plus tard, les sœurs se réunirent de nouveau avec les informations recueillies auprès des sœurs infiltrées dans la cité d’Atlantis.
— Votre Altesse, le roi Constant d’Atlante offre une réception aux ambassadeurs des peuples voisins pour célébrer les vingt-cinq ans de son fils, le prince Isidor d’Atlante. Cette festivité se passera le jour du solstice de l’été de cette année.
— Comment allons-nous faire pour l’aborder afin que notre programme puisse se réaliser ?
— Ils organisent un banquet qui sera suivi d’un bal. Ce banquet aura lieu après la réception des ambassadeurs. Nous vous ferons passer pour une nièce de l’ambassadrice Murbella, en poste à Atlantis. Cette approche permettra à Votre Altesse d’avoir l’occasion de danser avec le prince. Comme le veut le protocole, le prince baise la main droite de sa partenaire après avoir dansé avec elle. C’est à ce moment-là qu’il sera en contact avec la crème d’Héra. Il sera alors sous votre charme après ce baisemain. Cela se déroulera pendant la période de l’influence de la crème. Vous devrez officialiser durant ce temps afin que le rapport de la procréation réussisse au dessein de la survie de l’ordre. Il faudra maintenir le contrôle optimal de votre organisme pour sélectionner le sexe de notre future princesse. Faites très attention, car le prince dégage beaucoup de charme et cela risquera de contrarier les plans de l’ordre.
— Combien de temps aurai-je avant que la crème ne fasse plus l’effet attendu ?
— Votre Altesse, je crains qu’avec le prince Isidor d’Atlante, les effets ne durent que trois voire deux heures. Il est connu que dans la lignée des Atlantes, ils ont le pouvoir du charme et de la diplomatie. Je crois que ce prince surpasse tous ses ancêtres. Il a un sens inné pour deviner les pensées des personnes avec qui il discute. Je pense qu’il peut être capable de pouvoir percer notre protection psychique qui nous protège contre toute intrusion dans nos pensées.
— Y a-t-il un moyen de résister à ce charme qui émane du prince Isidor d’Atlante ?
— Je crois, Votre Altesse, qu’une bonne préparation à la maîtrise de votre corps et de votre esprit pourra vous aider à résister à cette sensation émanant du prince Isidor. Je vous recommande de commencer votre entraînement dans les plus brefs délais, car le temps joue en notre défaveur et il ne nous reste que dix lunes pour vous préparer. Cela va être difficile, mais pas impossible, mais il ne faut pas désespérer.
— Je ferai tout ce qui sera nécessaire pour être préparée au moment venu. J’ai toujours réussi à mes épreuves de sélection lors de la conception de mes sept filles destinées à être des prêtresses. Elles ont toutes mes capacités énergétiques, mais elles ne rentrent pas dans le programme royal. Avec mes trente printemps, je me sens prête à concevoir la future princesse.
— Votre Altesse, cette fois-ci, le géniteur sera de sang royal, étranger à notre royaume. Il devra nous apporter une nouvelle essence énergétique qui complétera notre programme de sélection.
— N’ayez crainte pour le programme. Je vous garantis qu’une future princesse naîtra de cette union éphémère. Je pars prier notre Déesse Héra pour qu’elle apporte son soutien à notre programme de sélection.
— Vous avez tout à fait raison, Votre Altesse. Je pense faire instaurer au peuple amazonien, une journée de prière pour notre Déesse Héra qui deviendra obligatoire. Je pense que cette journée sera celle de la pleine lune.
— Vous avez raison, sœur Thérèsa. Nous profiterons de cette journée de culte pour demander au peuple amazonien une contribution obligatoire envers notre ordre des Sœurs d’Héra. La dîme sera le nom de cette contribution.
Le jour de la réception du prince Isidor d’Atlante, la capitale Atlantis fourmille de monde dans les rues. Les gardes du palais patrouillent et jalonnent le long de la rue principale menant du port au château royal. Les invités du prince arrivent au port d’Atlantis et à la descente de leurs navires, ils sont escortés jusqu’au château par la garde royale.
— Votre Altesse dit l’ambassadrice, faites très attention lorsque je vous parlerai, il ne faut surtout pas que l’on reconnaisse votre place entre nous. Il faut que je reste dominante vis-à-vis de vous durant votre présence à Atlantis. Je vous présenterai à tout le monde comme étant ma nièce, la fille unique de ma jeune sœur.
— Ambassadrice Murbella, il en sera fait ainsi pour garder en secret notre identité jusqu’à ce que je reparte pour Esméralda.
Au début de l’après-midi, les invités arrivèrent aux portes du château. Ils furent reçus par le roi Constant d’Atlante et la reine Isabella d’Atlante. Quant au prince Isidor, il était à l’entrée de la grande salle d’audience en compagnie de son ami d’enfance, le maître d’armes, le capitaine Duncan. Tous deux portaient la tenue de cérémonie militaire. Ils avaient le même âge et ils avaient été élevés ensemble. La seule différence entre ces jeunes hommes c’était que l’un fut le fils du roi et l’autre, le capitaine Duncan fut le fils du commandant militaire de la garde royale et le maître d’armes du roi. Chacun des deux hommes était le digne héritier de son père.
— Votre Altesse, je vous présente ma nièce Adriana. Ma nièce, je vous présente le prince Isidor d’Atlante accompagné de son maître d’armes, le capitaine Duncan.
— Enchanté de faire votre connaissance, j’espère que la soirée qui m’est octroyée vous sera à ravir.
— Ce sera un honneur de pouvoir faire une danse avec vous, Votre Altesse.
— Je vous ferai ce plaisir en réservant une danse avec vous Adriana.
— Votre Altesse, je suis contente de votre choix d’une partenaire pour le bal. Je suis ravie pour ma nièce et ce sera un honneur pour sa famille. Je m’incline à votre décision.
— Je suis tout à fait réjouie de cette joie que cela vous fait et je vous retrouverai plus tard dans la soirée pour mettre ma proposition en application vis-à-vis de votre nièce Adriana.
— Je vous en remercie, Votre Altesse. Bonne soirée.
Après que les amazones furent parties, le capitaine Duncan s’adressa à son prince.
— Votre Altesse, Adriana, la nièce de l’ambassadrice, est une très belle femme. C’est une grande blonde, mince aux yeux bleus. Elle a un corps athlétique et je la trouve très séduisante.
— C’est vrai, Duncan, que c’est une très belle femme. N’oublie pas, Duncan, que cette charmante femme m’est réservée pour cette soirée. On verra plus tard à qui elle sera destinée. Je me demande si cette Adriana n’est pas une descendante de la famille royale. Si elle avait été une héritière amazonienne, mon père m’aurait poussé à ce que je lui demande sa main en mariage, mais là, mon père refusera malgré sa beauté.
Après les présentations, les invités furent réunis dans la grande salle d’audience où le roi fit un discours et remercia les invités de leur présence. À la suite des vœux du roi, les invités furent conviés à rejoindre le banquet dans la grande salle de réception. Chacun des invités trouva les places qui leur avaient été réservées. La princesse Adriana et l’ambassadrice d’Amazonie en poste à Atlantis accompagnée de sa petite délégation étaient placées en face de la famille royale. Durant le repas, Adriana constata que le prince Isidor ne faisait que de la regarder. Elle constatait avec surprise que quand elle levait les yeux pour observer le prince, il lui faisait un sourire. Elle fut troublée et l’ambassadrice remarqua le problème qui pouvait survenir lors de la phase finale du processus de la procréation souhaitée par l’ordre.
— Adriana, dit l’ambassadrice, je vous avertis du danger pour le projet si vous ne vous reprenez pas maintenant.
— J’en prends conscience. Merci de m’avoir avertie, mais le prince est un très bel homme et il sait parler aux femmes.
— Faites très attention et ne compromettez pas votre mission qui pourra être fatale à l’ordre.
Au cours de cette soirée, Adriana se concentra afin de rétablir son métabolisme qui commençait à se perturber. Le bal commença par l’entrée sur la piste du couple royal. Le prince Isidor fit le tour de la salle et il se dirigea vers Adriana. Adriana fut surprise d’être choisie en premier parmi toutes les prétendantes présentes. La plupart des jeunes femmes invitées étaient presque toutes issues de familles royales alors qu’Adriana fut présentée comme une nièce de l’ambassadrice. Comment cela se fait que le prince ait choisi Adriana pour commencer le bal alors qu’il avait l’embarras du choix ?
— Votre Altesse, pourquoi m’avez-vous choisie pour ouvrir le bal alors qu’il y avait des prétendantes de nobles familles ?
— Toutes ces héritières se seraient disputé la place de prétendante. J’ai préféré choisir une demoiselle neutre pour me laisser le temps de choisir parmi toutes ces héritières de nobles familles royales, ma future compagne. En ce moment, je ne connais pas toutes ces princesses pour faire mon choix.
— Vous avez une idée du choix de votre future compagne.
— Non, mais il m’est très difficile de faire ce choix. Mon père privilégie une compagne de sang royal pour maintenir des relations diplomatiques.
— Je suis encore jeune et je ne sais pas si je suis issue de la famille royale. Je ne pense pas que je mérite autant d’attention pour une citadine amazonienne.
— Aujourd’hui, ce n’est pas un jour pour trouver ma future. J’ai plutôt envie de me faire un plaisir de festoyer avec des personnes de mon âge. Cela me change les idées et j’ai envie d’oublier un peu les règles protocolaires Adriana.
— Qu’attendez-vous de moi, Votre Altesse ?
— Juste le plaisir de passer un peu de bon temps avec vous et de discuter d’autre chose que de la politique mondaine.
— Si ce n’est que ça, je ne sais pas de quoi vous aimerez parler avec moi.
— Nous pourrons parler un peu des spécialités culinaires de nos peuples respectifs, pour commencer.
— Comme cela vous plaira Votre Altesse, mais je pense que vous en connaissez autant que moi sur la cuisine de mon peuple.
— Il est vrai que je connais la plupart de vos plats, mais dans vos campagnes, il existe des plats du peuple que les dirigeants des autres peuples ne connaissent pas.
La discussion se poursuivit jusqu’à la fin de la danse. La danse finie, le prince lui baisa la main comme prévu au protocole. Il demanda à Adriana si elle voulait poursuivre cette discussion dans les jardins du palais.
— Votre Altesse, vous ne pouvez pas laisser vos invités alors qu’ils sont là pour votre anniversaire.
— J’ai fait l’ouverture du bal avec vous pour leur faire comprendre que je ne suis pas prêt à m’unir avec quiconque.
— Mais votre père, le roi Constant d’Atlante, ne vous réclame pas d’avoir un héritier.
— J’ai informé qu’il n’aura pas un héritier avant que j’aie eu mes quarante ans.
Le prince Isidor et Adriana arrivèrent dans les jardins du palais. Le prince s’assit sur un banc à l’abri de la vue derrière de grands buissons.
— Ici, nous pourrons discuter tranquillement sans y être dérangés.
— Votre Altesse, vous n’avez pas peur d’être dérangé ?
— Que voulez-vous qu’il nous arrive, Adriana ? Nous avons le droit d’être un peu seuls et de profiter d’un peu d’intimité et de tranquillité.
Le prince rebaisa la main d’Adriana, puis remonta ses baisers jusqu’au cou. Adriana ressentit un frisson dans sa nuque. Elle se mit à respirer profondément afin de retrouver son calme intérieur. Adriana commença ses exercices et entama la phase de procréation prévue par l’ordre des Sœurs. Une fois l’acte accompli, Adriana rejoignit l’ambassadrice en disant que la mission avait été accomplie. Une demi-heure plus tard, le prince regagna le bal sans s’inquiéter. Il fit le tour de tous ses invités et poursuivait le bal avec un des invités de marque. Les festivités arrivant à la fin, la famille royale proposa un toast à ses invités en les remerciant de leur venue.
De retour à Esméralda, Adriana fut suivie par les prêtresses du temple de Jade afin de vérifier l’état de santé de la princesse. La grossesse de la princesse se déroula normalement. Toute la cour du palais suivit avec impatience la grossesse de la princesse et attendit la venue de la nouvelle héritière. En la douzième lune de l’an 1223, première journée du solstice du printemps, toutes les prêtresses du palais royal de la reine Adriana Calafas sont réunies pour prendre le petit-déjeuner traditionnel du solstice avec la reine. Ce jour du solstice du printemps, jour de fête du peuple amazonien célébrant la fertilité. Le soleil venait de se lever, apportant avec les premiers rayons une douce odeur de la roseraie royale tant appréciée par la reine.
— Mes chères prêtresses, cette belle journée qui s’annonce, elle va être merveilleuse. Je sens que la nouvelle princesse a envie de se présenter à vous pour célébrer la fête de la fertilité.
— Votre Altesse, cela serait un très grand honneur pour tout le peuple de pouvoir célébrer la fête de la fertilité ainsi que la naissance de la future héritière du royaume d’Amazonie. Elle aura toute la bénédiction de notre Déesse Héra ainsi que celui du peuple. Voulez-vous que je fasse venir les sœurs de la nativité du sanctuaire de Jade ?
— C’est une très sage décision sœur Thérèsa. Je crois bien qu’elles vont avoir du travail ce jour. Il ne faudrait pas qu’elles tardent à venir, car je commence à ressentir les premiers symptômes de la venue de la princesse.
— Je pars tout de suite, Votre Altesse, prévenir les messagères pour qu’elles sollicitent les sœurs de la nativité du sanctuaire de Jade de venir d’urgence au palais.
La sœur Thérèsa se lava, quitta la salle voyant l’urgence de la situation et se dirigea à grands pas vers la salle de garde. Arrivée à l’entrée de ce poste, elle remarqua la présence de deux cavalières et se porta vers elles puis elle leur dit :
— Il faut que vous alliez au sanctuaire de Jade requérir d’urgence la présence des sœurs de la nativité, car la reine les réclame d’urgence.
— C’est avec le plus grand honneur que nous accomplirons cette mission, surtout en ce jour. Nous avons hâte de voir la venue de la nouvelle princesse au sein du royaume.
Les deux cavalières se précipitèrent à l’extérieur et enfourchèrent leur monture. Elles partirent joyeuses avec cette expression visible sur leur visage. Après une demi-heure de trajet à grand galop, elles arrivèrent aux portes du sanctuaire. Les trois gardes postées à l’entrée les questionnèrent.
— Que venez-vous faire au sanctuaire de Jade ?
— La reine nous envoie requérir d’urgence les sœurs de la nativité.
— Suivez-moi, je vous conduis auprès d’elles. Pendant que je vous accompagne, une autre ira chercher un chariot pour le transport des sœurs et des malles dont elles auront besoin.
Pendant que la garde accompagnée des messagères, une des deux gardes restant à l’entrée fut partie vers l’écurie préparer le chariot. Peu de temps après, les trois Amazones arrivèrent devant les quartiers des sœurs de la nativité. La garde du sanctuaire frappa à la porte et elle s’ouvrit. Une sœur âgée apparut et demanda :
— Que me vaut votre visite ?
Une des messagères s’adressa à cette sœur.
— La prêtresse Thérèsa vous requiert en urgence au palais. La reine sent que c’est le jour de la venue au monde de sa fille, la princesse, future héritière du royaume amazonien.
— Très bien, suivez-moi, demanda sœur Marina. Nous avons des affaires nécessaires pour la venue au monde d’un enfant à prendre et à charger dans le chariot.
La garde du sanctuaire informa à la sœur de la nativité que le chariot était en préparation et qu’il attendrait à l’entrée du sanctuaire. Une demi-heure à peine, toutes les affaires furent mises dans le chariot.
— Nous pouvons partir, dit sœur Marina. La reine ne doit pas attendre. Il nous faut rejoindre le palais au plus vite.
— Bien, sœur Marina, dépêchons-nous.
Le convoi prit la route du palais. Après une heure de route, le convoi arriva au palais. La prêtresse Thérèsa attendait au pied des marches du palais.
— Enfin, vous voilà.
— Belle journée, prêtresse Thérèsa, notre royaume est sur le point de s’enrichir par la venue au monde de l’héritière et de plus, le jour de la fête de la fertilité.
Les deux cavalières prirent la malle et suivirent la sœur de la nativité et la prêtresse jusqu’à la chambre de la reine. En allant dans les quartiers de la reine, sœur Marina demanda :
— Comment va notre reine ?
— Il était temps que vous arriviez. La princesse a l’air d’être pressée de venir au monde et le travail a commencé depuis peu. La reine vient de perdre les eaux de la vie.
— Notre princesse semble être impatiente.
— C’est bon signe, cela prouve qu’elle aura du caractère.
Elles arrivèrent enfin dans la chambre de la reine.
— Mes sœurs, notre princesse semble vous attendre. Elle s’est calmée pour le moment.
— Très bien Votre Altesse, il va falloir faire porter de l’eau chaude et des linges propres. Nous en aurons besoin dans peu de temps pour la naissance de la princesse.
En entendant ces mots, deux des servantes réagirent et allèrent chercher ce qui a été demandé. Au bout de cinq minutes, elles arrivèrent les bras chargés et déposèrent les affaires près du lit.
— Votre Altesse, voyons où en est le travail.
— Faites ce que vous avez à faire, je suis maintenant à votre entière disposition sœur Marina.
— Merci de votre confiance, Votre Altesse.
Sœur Marina examina la reine en détail et lui dit :
— Votre Altesse, j’ai pu constater que le travail est bien commencé. On voit bien la tête de la princesse. Elle est blonde comme vous. Dès la prochaine contraction que vous allez avoir, je vous demanderais de pousser fort. Elle devrait venir très rapidement.
Une contraction se fit voir sur le visage de la reine et sœur Marina lui demandait de pousser fort. La princesse sortit après cet effort. Tout le monde fut en admiration en voyant la princesse.
— Votre Altesse, vous avez une très belle héritière, dit la prêtresse Thérèsa. Puis-je couper le cordon qui la relie à vous ?
— Faites-le comme il se doit et respectez les traditions.
La prêtresse coupa le cordon, mais la sœur de la fertilité Marina constata que le travail n’était pas fini en voyant une nouvelle contraction se former sur le visage de la reine. Elle lui dit :
— Votre Altesse, je pense que la princesse n’était pas la seule à occuper votre ventre. Je vous demande de pousser une nouvelle fois afin de libérer votre ventre de ce deuxième enfant inattendu.
La reine poussa une nouvelle fois lors d’une contraction. L’enfant apparut après cet effort. Une surprise se fit sur le visage de la sœur Marina lorsqu’elle le récupéra et elle dit :
— Votre Altesse, cet enfant est du sexe masculin.
Toutes les personnes présentes dans la chambre de la reine firent une drôle de tête en apprenant la nouvelle.
— Votre Altesse, il faut que je sonde cet enfant mâle pour voir s’il possède une trace d’essence énergétique. Vous savez qu’il est un devoir pour un membre féminin de la famille royale de ne concevoir que des filles. Tout mâle possédant une trace énergétique doit être éliminé.
La prêtresse le sonda, et à sa grande surprise elle fit un sourire de satisfaction.
— Votre Altesse, l’ordre des Sœurs d’Héra peut se sentir rassuré. Il ne possède aucune trace.
— Comment cela est possible, j’ai toujours ressenti la seule présence de ma fille. Durant ma grossesse, je n’ai jamais ressenti la présence de ce garçon, comme si les dieux le protégeaient. Ce qui est surprenant, c’est que l’on n’a rien détecté en lui, comme si c’était une personne ordinaire. J’ai pourtant tout fait pour n’avoir qu’une fille. Je me demande comment j’ai pu concevoir deux enfants alors que je n’ai conçu et ressenti qu’un seul enfant. Je me demande si les dieux y sont pour quelque chose. Si c’est ce que je pense, cela signifie que l’énergie que ma fille dégageait cachait la présence de son frère.
— Votre Altesse, il nous faut donner un nom aux enfants. En avez-vous trouvé ?
— Pour la princesse, j’ai choisi Idrid, car ce prénom fut celui de la première reine de l’ordre des sœurs d’Héra, la petite-fille du roi Atlas. Pour le garçon, Arthur sera le sien. C’est un prénom répandu chez les bûcherons de la région.
— Votre Altesse, il nous faut nous séparer immédiatement de la progéniture mâle du palais et l’envoyer au sanctuaire de Jade où il sera pris en charge par les sœurs nourricières. Elles veilleront sur lui et elles lui inculqueront tout ce que nous désirerons lui faire apprendre. Il ne faut pas qu’il connaisse ses véritables origines.
— Qu’il en soit fait suivant les règles de l’ordre des sœurs d’Héra.
Une fois que la sœur de la maternité Marina avait eu fini de s’occuper de la reine et des enfants, elle prit Arthur et l’emmena au sanctuaire de Jade. Elle fut escortée jusqu’au sanctuaire par les cavalières du palais.
Idrid Calafas d’Amazonie, la nouvelle princesse, la future héritière du trône des Amazones, fut surveillée dès sa naissance avec une attention très particulière. Son destin devait être celui d’une future reine et d’une grande prêtresse. Quant à Arthur, il fut placé dès sa naissance auprès des sœurs nourricières du sanctuaire de Jade afin de le couper de tout lien familial et de tout contact avec la monarchie amazonienne.
À Guyana, le jour du premier anniversaire de la princesse Idrid, tout le peuple de Guyana célébra la princesse de la fertilité, nom donné par le peuple amazonien dû au jour de sa naissance. Depuis, le peuple de cette région Amazonienne s’était mis à décorer leur maison ainsi que le parcours traditionnel de la procession pour la fête de la fertilité.
— Votre éminence, je n’ai jamais vu à Guyana de fête de la fertilité aussi décorée, dit la capitaine Odrade. Des rumeurs traversent tout le royaume en disant que depuis la naissance de la princesse de la fertilité, les cultures sont devenues plus propices. Le peuple de Guyana est fier de la venue au monde de la princesse. Les habitants de cette région lui ont donné ce surnom de princesse de la fertilité et ils décorent la cité entière, du sanctuaire jusqu’au port, le trajet de la procession, en son honneur.
— Capitaine Odrade, il nous faudrait prévenir la reine du dévouement du peuple de Guyana pour la princesse Idrid. Nous partirons toutes les deux demain pour Esméralda pour en informer la reine de cette nouvelle.
— Très bien votre éminence, c’est une grande joie de pouvoir vous accompagner jusqu’à Esméralda.
Les deux femmes se quittèrent et retournèrent à leurs occupations. Le soir venu, elles se retrouvèrent et planifièrent leur voyage du lendemain pour la capitale. Le lendemain matin, elles prirent leurs chevaux et firent une pause à midi dans une taverne pour se restaurer et laisser les chevaux se reposer puis repartirent une heure après avec des chevaux frais poursuivre leur route. À la tombée de la nuit, à mi-chemin, elles s’arrêtèrent dans une auberge pour s’y reposer. Elles reprirent la route le lendemain matin, après que leurs montures et elles-mêmes se soient reposées. Au matin, après avoir mangé, les deux femmes poursuivirent leur route pour rejoindre la capitale. Elles arrivèrent enfin au palais. Elles furent conduites dans le quartier des invités pour faire une toilette avant d’être reçues par la reine lors du dîner.
— Que me vaut votre visite à Esméralda, prêtresse Chani ?
— Votre Altesse, depuis la naissance de la princesse Idrid, les cultures n’ont jamais été aussi bonnes. Le peuple est content et il dit que c’est le fruit de la naissance de la princesse de la fertilité. C’est le nom que donne le peuple de Guyana à votre fille la princesse Idrid.
— C’est charmant ce surnom. Il est vrai qu’elle est née le jour de la fête de la fertilité. Cela doit être le souhait de notre Déesse Héra. Nous pouvons redynamiser notre influence sur ce peuple par notre présence lors de cette cérémonie. Vous pourrez l’annoncer au peuple de Guyana que nous serons présents pour cette fête dès l’année prochaine.
— Votre Altesse, ce sera un grand honneur pour le peuple de Guyana. Par votre présence, il verra l’intérêt que vous lui portez. Nous pourrons compter sur eux pour recruter de nouvelles recrues.
— Notre présence lors de cette cérémonie redonnera plus d’ardeur à notre ordre. En fidélisant cette région, je crois que nous pourrons répandre cette vocation envers la princesse Idrid aux autres régions. Une fois que nous aurons idéalisé les peuples de toutes les régions Amazoniennes, nous pourrons percevoir plus facilement les taxes souhaitées.
— Votre Altesse, si l’arrivée au monde de la princesse Idrid apporte un accroissement de production, il va nous falloir augmenter nos capacités de stockage alimentaire.
— Nous pouvons ainsi demander que la population nous fournisse une naissance féminine en échange d’une parcelle de terre, ce qui augmentera nos troupes.
— Votre Altesse, en leur demandant un nourrisson, la population risque de diminuer pour l’exploitation des terres. Comment pourrait-elle continuer à exploiter plus de terres supplémentaires avec moins de mains ?
— Nous pouvons effectuer des visites surprises auprès des peuples voisins et prélever, chez eux, de jeunes enfants de sexe masculin. Ils seront formés pour devenir des ouvriers agricoles.
— Mais Votre Altesse, il faudra du temps pour qu’ils soient opérationnels dans les champs et nous n’avons pas d’endroit pour les héberger.
— Nous déblaierons une parcelle de terre et nous y ferons construire une cité fermée comprenant des dortoirs avec un coin de toilette, des salles de cours ainsi qu’un réfectoire pour que ces jeunes puissent être installés dans un minimum de confort.
— Votre Altesse, si nous capturons de jeunes enfants parmi les peuples voisins, il ne faudrait surtout pas que nos agissements soient démasqués.
— Nous en capturerons en petites quantités, mais nous y ferons plus de visites pour en avoir notre quantité souhaitée. De ce fait, nous augmenterons notre masse ouvrière ainsi que notre production. Nous pourrons vendre le surplus de notre production qui augmentera notre trésorerie ainsi que nos échanges commerciaux.
— J’ai compris votre choix, Votre Altesse. Nous ferons faire la basse besogne à ces esclaves. Plus ils sont jeunes et plus il sera facile à les modeler psychologiquement à ce que nous attendons d’eux.
— Nous pourrons sélectionner certains jeunes mâles qui posséderont quelques traces d’essence énergétique qui nous serviront de reproducteurs. Ainsi, ils pourront nous apporter des essences utiles et précieuses à notre programme. Je pense que deux expéditions par peuple et par année devront satisfaire à nos besoins.
— Votre Altesse, avec le temps, il nous faudra augmenter nos capacités d’hébergement et nos surfaces de production avec toutes ces nouvelles recrues.
— Oui, vous avez raison. Nous planifierons ces détails plus tard. Il nous faut commencer à sélectionner de nouvelles Amazones pour pouvoir les envoyer chez nos voisins afin d’obtenir des filles possédant les gènes et essences de nos voisins. Il faudrait que ces Amazones soient aguerries à l’art de la sélection du sexe de l’enfant recherché. Dès que nous pourrons envoyer notre armada de reproductrices, faites-le-moi savoir rapidement.
— Il en sera fait selon vos désirs, Votre Altesse. Il nous faudrait d’abord recenser nos reproductrices ayant déjà obtenu de bons résultats et poursuivre la formation des nouvelles recrues.
— Très bien, prêtresse Chani. Faites le nécessaire pour que l’on puisse envoyer prochainement une vague sur des cibles précises.
— Je vais faire la demande auprès de la rectrice des arts du corps pour lancer cette requête.
— Excellent, allez préparer votre région pour ce nouveau changement Chani. Je ne voudrais pas gâcher la joie que votre peuple de Guyana attend de votre visite à Esméralda. Surtout, pensez à moderniser la cité de Guyana pour qu’elle puisse recevoir ces nouveaux captifs.
— Bien, Votre Altesse, je ferai le nécessaire pour que notre cité de Guyana puisse répondre à votre demande. Je partirai dès demain matin afin d’apporter votre bonne nouvelle auprès du peuple de Guyana qui sera fier de l’importance que vous lui apportez.
— De mon côté, je commencerai à lancer la sélection et à la formation de nos reproductrices. Nous fournirons à votre région tout le bois qui sera nécessaire à la construction et à l’élaboration de notre projet. Nos bûcherons seront fiers de pouvoir contribuer au nouveau projet du royaume.
— C’est un très grand honneur que vous nous faites, Votre Altesse, en vous impliquant dans ce projet.
— Nous vous verrons demain matin pour le petit-déjeuner, avant que vous ne partiez pour Guyana.
— Oui, Votre Altesse. Je n’y manquerai pas à cet entretien de vous remercier avant mon départ. Bonne nuit et à demain Votre Altesse.
Les deux femmes se séparèrent et elles partirent dans leurs quartiers respectifs. Le lendemain matin, elles se retrouvèrent autour du petit-déjeuner. Les échanges furent brefs.
— Prêtresse Chani, je pense que vous avez hâte de rejoindre Guyana.
— Bien évidemment, Votre Altesse. Il y a tant de choses à préparer avec ce nouveau projet. Il me doit d’annoncer au peuple votre venue pour les prochaines festivités de la fête de la fertilité.
— N’oubliez surtout pas d’annoncer que ma fille Idrid, la princesse de la fertilité sera aussi présente et que c’est un devoir d’y participer. Ce qu’il ne faut pas négliger, c’est que cette venue doit motiver notre peuple. Ainsi nous pourrons obtenir les résultats que nous recherchons depuis tant de générations.
— Oui, Votre Altesse. Je crois redonner au peuple de Guyana une nouvelle motivation spirituelle avec cette annonce. Je pense qu’avec cette motivation, nous obtiendrons probablement plus de rendement dans la production agricole. J’ai l’intention d’activer le projet durant la saison morte là où les travaux agricoles sont absents. Nous pourrons mettre au travail nos ouvriers agricoles à la construction de la zone où seront rassemblés nos futurs captifs.
— Pensez-vous recevoir des jeunes actuellement ?
— Pour cette année, je pense que nous pourrons recevoir une bonne cinquantaine de jeunes. Ils seront logés pendant la construction des dortoirs au sanctuaire de Guyana. Plus tard, quand tout sera fini, nous garderons au sanctuaire les plus jeunes jusqu’à ce qu’ils aient l’âge de six ans.
— Avec votre réponse, je peux dès à présent commencer à faire le prélèvement des jeunes mâles des peuples voisins.
Le petit-déjeuner terminé, les deux femmes se levèrent et se dirigèrent dans le quartier où était logée la prêtresse Chani. Cette dernière entra dans ses appartements, prit ses affaires et toujours en compagnie de la reine poursuivirent leur chemin jusqu’aux écuries. Chani retrouva son cheval, le prépara pour le voyage puis l’emmena à l’extérieur de l’écurie en présence de la reine Adriana. Les deux femmes se firent une accolade et Chani monta sur son cheval. Avant de partir, Chani dit à la reine :
— Votre Altesse, je vous remercie de votre hospitalité et d’avoir pu échanger des informations fort précieuses.
— Cet échange d’idées fut un vrai plaisir constructif pour notre ordre.
Chani s’éloigna de la reine et elle se dirigea vers la porte Est de la capitale pour rejoindre Guyana. Après deux jours de voyage, elle arriva à proximité de la cité de Guyana. Elle entendit les trompes des sœurs sentinelles qui annonçaient son arrivée aux abords de la cité. Devant le sanctuaire, elle fut accueillie par la capitaine Odrade et les prêtresses du sanctuaire. Elle descendit de son cheval et deux gardes Amazones du sanctuaire s’occupèrent de son cheval et de ses affaires.
— Prêtresse Chani, quelles nouvelles de la reine Adriana nous apportez-vous ?
— Nous avons de très bonnes nouvelles pour le peuple de Guyana, capitaine Odrade. Dans un premier temps, il nous faudra apporter des modifications dans l’organisation de l’une des ailes du sanctuaire. La reine Adriana a demandé qu’une des ailes du sanctuaire serve à y accueillir d’ici la prochaine saison une cinquantaine de jeunes enfants mâles. Par la suite, nous construirons au cours de la saison morte une cité-dortoir où devront y vivre les jeunes que nous récupérerons. Il faudra que cette cité possède toutes les commodités dont les jeunes devront avoir besoin, des dortoirs avec un coin toilette, un réfectoire, des salles de cours et certainement un centre médical.
— Que voulez-vous dire par cité-dortoir, prêtresse Chani ?
— Nous allons recevoir à Guyana beaucoup d’enfants des deux sexes. Les mâles proviendront principalement des captures que nous opérerons parmi les peuples voisins. Les filles quant à elles, elles seront issues des rapports que nos sœurs Amazones auront eus avec les mâles ciblés parmi les peuples voisins.
Deux lunes après la visite de la prêtresse Chani au palais de la reine Adriana, la petite princesse Idrid, âgée d’un an, fit éclore un bouton de rose pendant que la servante était en train de la mettre dans le vase, situé à proximité de son lit. La servante fit un bond en arrière et continua de regarder la rose s’épanouir et elle entendit la princesse rire de joie. Elle appela la prêtresse présente dans la pièce voisine.
— Prêtresse Sheena, je viens de voir une chose extraordinaire.
— Qu’avez-vous vu de particulier dans la chambre de la princesse Idrid pour que cela vous mette dans cet état ?
— Quand j’étais en train de mettre la rose en bouton dans le vase, j’ai vu la rose s’épanouir sous mes yeux et la princesse Idrid s’est mise à rire.
— Venez avec moi. Il nous faut en avertir tout de suite la reine de ce que vous venez de voir.
Les deux femmes quittèrent le quartier de la prêtresse pour se diriger vers les quartiers de la reine. Une fois qu’elles furent arrivées, la reine comprit qu’une chose importante devait être dite.
— Qu’avez-vous à m’annoncer concernant la princesse pour être toutes les deux présentes ?
— Votre Altesse, la princesse Idrid a fait épanouir une rose alors que la servante, ici présente, était en train de mettre des roses en bouton dans le vase situé à côté du lit de la princesse.
— Est-ce bien la vérité, demanda la reine à la servante.
— C’est la stricte vérité Votre Altesse. Elle n’a fait épanouir qu’une seule rose.
— Je vous crois et je voudrais voir cela de mes yeux. Suivez-moi, nous allons voir ce que notre princesse est capable de faire.
Elles se dirigèrent toutes les trois vers la chambre de la princesse. Arrivées toutes les trois devant la chambre, la reine constata qu’une nouvelle rose était en train de s’épanouir sous leurs yeux. La reine n’eut plus de doute sur les capacités de sa fille à posséder le pouvoir élémentaire du bois.
— Nous ne pouvons qu’être satisfaites de notre future souveraine. Avec ce pouvoir qu’elle maîtrise à cet âge, je crois qu’elle nous dévoilera encore bien des surprises. Qu’en pensez-vous de notre princesse ?
— Votre Altesse, à ce jour, nulle princesse n’a utilisé ce don à cet âge. Je puis confirmer vos dires sur ses capacités à venir.
À l’écoute de ces paroles, Idrid donna un regard vers sa mère et démontra de nouveau des signes qui confirmèrent qu’elle possédait avec certitude, quelques prédispositions au pouvoir élémentaire du bois en faisant pencher une des fleurs dans sa direction. Ce fait mit en émerveillement la reine Adriana ainsi que les personnes l’accompagnant.
— Il va donc falloir commencer à lui trouver une tutrice parmi les nouvelles prêtresses. Nous ne pouvons plus la laisser sans surveillance. Une fois que cette tutrice sera choisie, elle le restera durant toute sa vie et elle sera sa conseillère personnelle comme il a toujours été durant un peu plus d’un millénaire depuis que l’ordre des Sœurs d’Héra existe. C’est pour cela qu’il faut que cela soit la meilleure de sa promotion. La place de conseillère de la reine est la plus honorable de toutes les distinctions du royaume. Connaissez-vous une jeune prêtresse digne de cette confiance ?
— N’ayez aucune crainte, Votre Altesse. Toutes les prêtresses sont issues du sang royal et elles sont fidèles à l’ordre. Faire partie de l’encadrement proche de la reine est le souhait de toutes les jeunes prêtresses.
— Pensez-vous qu’elle sera capable de lui prodiguer toute l’aide pour maîtriser le pouvoir élémentaire du bois ?
— Votre Altesse, toutes les prêtresses maîtrisent l’énergie élémentaire du bois. Elles ne peuvent poursuivre la formation de prêtresse que si elles sont détentrices de ce pouvoir.
— Il nous faut dès maintenant nous préoccuper de trouver cette tutrice qui aura la charge de former la princesse. Pouvons-nous la trouver dès maintenant ?
— Oui, Votre Altesse. Il nous faudra nous rendre au sanctuaire de Jade là où elles finalisent leur formation.
— Pouvons-nous nous y rendre tout de suite au sanctuaire pour ramener au palais la future tutrice de la princesse ?
— Votre Altesse, il nous faut avant tout préparer le quartier de cette tutrice.
— Combien de temps faudra-t-il pour terminer cet aménagement ?
— Nous pourrons avoir terminé l’aménagement de son quartier dans moins de deux jours, Votre Altesse.
— Très bien. Faites donc le nécessaire et dès que cela sera fini, prévenez-moi. Nous irons au sanctuaire une fois tout cela terminé.
Deux jours après, la prêtresse Sheena se présenta dans les quartiers de la reine.
— Votre Altesse, nous avons fini et nous pouvons d’ores et déjà recevoir la tutrice de votre fille, la princesse Idrid.
— C’est excellent. Je présume que les chevaux sont prêts pour que nous nous rendions au sanctuaire.
— Oui Votre Altesse. De même, j’ai fait envoyer hier un chariot pour transporter les affaires de la future tutrice. J’ai aussi fait envoyer des marchandises à échanger par le chariot.
— Nous pouvons alors partir dès maintenant Sheena. Je profiterai de ce voyage pour prendre des nouvelles de mon fils Arthur. Je voudrais voir comment il est maintenant.
— Votre Altesse, vous savez bien que vous ne devez surtout pas entrer en contact physique avec votre fils. Ce sont les règles du protocole de l’ordre concernant les enfants masculins des membres de la famille royale. Cela risquerait de causer des dégâts qui mettraient en péril la survie de l’ordre. Arthur ne doit surtout pas recevoir d’affection de votre part, car il ressentirait ce lien maternel naturel que vous avez en commun. C’est le seul moyen de pouvoir rompre tous liens avec vous et il vous faudra garder des distances si vous voulez continuer à le voir.
— J’ai très bien compris ce que vous m’avez dit et je prends conscience de tout ce que cela représente comme sacrifice pour maintenir la survie de l’ordre. Je préfère le savoir en vie que de le perdre définitivement.
— Évidemment, Votre Altesse, seules les sœurs nourricières sont habilitées à s’occuper de ces cas de figure. Il vous faudra respecter ces règles si vous voulez continuer à voir votre fils, même toutes les vingt lunes, comme vous le souhaitez.
— J’ai très bien compris ce que vous avez voulu me faire comprendre des principes fondamentaux des règles de l’ordre dans ce contexte de situation. Vous avez très bien fait Sheena de m’y faire penser, car mes pensées commençaient à me trahir. Revenons maintenant à notre nouvelle mission concernant la recherche de la tutrice pour ma fille Idrid. Je pars d’ici une heure avec mon escorte habituelle vers le sanctuaire de Jade. Je vous confie la gestion du palais durant mon absence et vous traiterez les affaires locales. Pour les affaires extérieures, vous les ferez patienter jusqu’à mon retour.
— Votre Altesse, vous pouvez compter sur moi.