Les princes divins - Tome 3 - Philippe Briolant - E-Book

Les princes divins - Tome 3 E-Book

Philippe Briolant

0,0

Beschreibung

De retour à Atlantis, les jeunes apprentis chevaliers du royaume du Berry se joignent à leurs formations avec une soif d’apprentissage. Sous l’égide d’Arthur et de ses compagnons, Jeanne et ses camarades se plongent dans l’art exigeant de la chevalerie. Chaque leçon renforce leur détermination, les préparant à une mission audacieuse : repousser les redoutables envahisseurs venus du nord. Un destin héroïque les appelle, où courage, loyauté et bravoure s’uniront pour sceller leur légende.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Philippe Briolant, originaire du Berry, terre de mystères, nourrit une passion profonde pour la nature. En 2010, il franchit une nouvelle étape en s’adonnant à l’écriture. Inspiré par l’univers fascinant de la science-fiction avec Dune de Frank Herbert, puis par la magie de l’héroïc-fantasy Les Chevaliers d’Émeraude d’Anne Robillard et de L’Épée de vérité de Terry Goodkind, il façonne ses propres romans.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 382

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Philippe Briolant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les princes divins

Tome III

Ragnar le rouge

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Philippe Briolant

ISBN : 979-10-422-5335-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du même auteur

 

 

 

Cycle Les princes divins :

1 – Arthur d’Atlante ;

2 – Le peuple du Berry.

Prologue

 

 

 

Les humains vivent sur les terres de Gaïa. Six peuples vivent sur ces terres isolées par les eaux. Chaque peuple est dirigé par le seigneur issu de la descendance d’un des six enfants du roi magicien Atlas. Le peuple des Amazones dirigé par une reine qui est aussi la grande prêtresse supervise à la reconstitution d’une reine possédant tous les pouvoirs élémentaires que possédait le roi magicien Atlas.

Au printemps l’an 1222, la reine Adriana Calafas d’Amazonie, descendante directe de la princesse Amazone convoque les prêtresses de l’ordre des Sœurs d’Héra pour étudier lequel des géniteurs mâles issus de sang royal conviendrait au programme de l’ordre. Seul un membre de sang royal possède un des pouvoirs élémentaires nécessaires au programme des Amazones. Leur choix se porte sur le prince Isidor d’Atlante, l’héritier du peuple des Atlantes. De cette union sauvage entre la reine Adriana Calafas d’Amazonie et le prince Isidor d’Atlante naquirent en 1223, en Amazonie, des jumeaux, une fille Idrid, la future héritière du trône et un garçon Arthur. Le jeune Arthur fut écarté de la famille royale dès les premières minutes de sa naissance, car le trône n’est réservé qu’au seul membre féminin. Il fut sondé par les prêtresses puis placé au sanctuaire de Jade. Il doit sa survie grâce à son absence de trace de pouvoir élémentaire, car si un mâle né de la famille royale amazonienne en possédait, il devait être tué. À ses dix ans, Arthur fut déplacé du sanctuaire au camp des jeunes dans la région de Guyana afin de suivre la formation pour travailler dans les champs.

En 1236, les Atlantes mènent une opération de représailles sur les terres amazoniennes de Guyana et capturent une centaine de jeunes adolescents. De retour chez eux, les Atlantes débarquent les jeunes captifs amazoniens. Le roi Isidor d’Atlante, accompagné de son maître magicien Gaïus, se met à sonder les jeunes afin de repérer les détenteurs de traces de pouvoirs élémentaires. Sur plus d’une centaine de jeunes, seuls, vingt-huit furent détectés détenteurs. Parmi ces jeunes détenteurs, six jeunes, composés de trois garçons et de trois filles, sortirent du lot avec de grandes qualités énergétiques. Sur ces six enfants, le jeune Arthur requit toute l’attention par sa force hors du commun.

En 1243, après sept années de formation, Arthur et ses compagnons furent réunis par le roi Isidor d’Atlante dans la cour du château de la cité d’Atlantis. Ce rassemblement fut organisé afin d’assister à une cérémonie de leur aboutement à la distinction de chevalier de l’ordre d’Atlas. Après avoir reçu ce sacrement du roi, Arthur et Guenièvre vinrent demander au roi son consentement pour les unir. Le roi accepta avec joie leur demande de mariage et annonça à Arthur sa désignation en qualité d’héritier au trône du royaume des Atlantes. Cette nomination fit suite à une approbation par le roi et l’ensemble de ses ministres. La nouvelle de ces deux annonces fit le tour du royaume et les ambassadeurs furent convoqués afin de transmettre les nouvelles et de recevoir la réponse à leur participation au mariage d’Arthur et de Guenièvre. Tout le monde donna une réponse positive à cette invitation.

Le jour de la cérémonie du mariage royal, tous les invités présents furent réunis dans la grotte sacrée réservée pour cette occasion. Une fois que tout le monde fut installé, le miroir des dieux s’illumina et la foule présente dans la pièce fut surprise d’avoir en cette circonstance, la visite inattendue des dieux de l’Olympe. Les dieux donnèrent leur bénédiction aux jeunes époux. L’année suivant le mariage d’Arthur et de Guenièvre, au solstice du printemps, Guenièvre, mit au monde les jumeaux Atlas et Sévérina. Ce même jour, Morgane donna naissance à un fils Percé et Maïa mit au monde la petite Éléonore. Au solstice d’été, quelque temps après ces naissances, le roi Isidor d’Atlante épousait la reine Adriana Calafas, et ce fut de même pour Merlin avec Morgane et Ulric avec Maïa. Ce même jour, il fut célébré les baptêmes des jumeaux Atlas et Sévérina ainsi que ceux de Percé et d’Éléonore. Des jeunes appartenant à tous les peuples des terres de Gaïa furent sélectionnés pour former la nouvelle armée d’Arthur pour sa future aventure qui l’attend.

En 1246, l’armée de l’alliance de l’ordre d’Atlas constituée embarque sur six navires et part en quête du Nouveau Monde. Au bout de trois lunes de navigation, la flotte d’Arthur atteint les côtes d’une nouvelle terre. Remontant une grande rivière, les chevaliers virent au loin une civilisation. Ils débarquent et partent reconnaître ce peuple. Ils s’aperçoivent que la population est comme la leur et différente à celle annoncée par le roi magicien Atlas. Arthur rencontre le seigneur de ce royaume, le roi Jean de Berry et au cours de leur entretien, ils découvrent qu’ils sont tous les deux des descendants du roi Arthur d’Atlante, le fils du roi magicien Atlas. Le roi Jean de Ber présente aux membres de l’expédition d’Arthur sa famille. Au cours du séjour d’Arthur sur cette nouvelle terre, le roi Jean fait découvrir à ses invités la totalité de son royaume. Sur la fin de cette visite, Arthur présente des combats avec un peuple venu du nord, par la mer. L’annonçant à son hôte, Arthur fut informé qu’il s’agissait de redoutables guerriers venus piller les réserves du nord de son royaume. Sur ce fait, Arthur demanda à ses hommes, restés à la capitale du peuple du Berry, de venir les renforcer avec quelques hommes du roi Jean. Lors de la première bataille, le roi Jean comprit qu’il ne s’agissait plus de pillage, mais d’une conquête. Arthur eut de nouvelles visions de combats dans deux autres cités. Le roi Jean fit transférer ses hommes vers la cité de Virios où la prochaine bataille devait avoir lieu. Cette fois-ci, le roi Jean, confiant de la stratégie victorieuse qu’Arthur avait utilisée lors de la bataille de Carobriva, lui donna le commandement des troupes pour les deux autres batailles prévues par les visions d’Arthur. Après ces victoires écrasantes des forces de l’alliance combinées avec les hommes du roi Jean, les assaillants n’avaient pu échapper à ce carnage. De nombreux navires ennemis avaient été saisis et à peine une centaine d’hommes avaient été faits prisonniers sur plusieurs milliers de combattants. Au retour à la capitale Avarico, tous les combattants furent accueillis, victorieux. Le roi demanda à Arthur s’il pouvait former ses hommes à la technique de combat des chevaliers de l’alliance. Arthur accepta et demanda qu’un détachement de ses soldats soit doté de pouvoirs. Le roi Jean donna son accord à la condition que sa fille Jeanne soit à la tête de son détachement. Au moment de retourner à Atlantis, Arthur laissa sur les terres du Berry, la moitié de ses hommes qui se chargeront de former les hommes du roi Jean de Berry. La flotte, quant à elle, repartit avec à son bord, les hommes de la princesse Jeanne et des matériaux afin de construire leur lotissement autour de l’université de l’alliance à Atlantis.

 

 

 

 

 

 

1

La fin de la formation

 

 

 

En l’an 1246, à deux jours du solstice du printemps, une grande fête se préparait au palais d’Atlantis. Celle-ci était organisée par le roi Isidor d’Atlante en l’honneur de l’anniversaire de ses enfants, le Prince Arthur d’Atlante et de sa fille la Princesse Idrid Calafas d’Amazonie. C’était la première fois qu’ils célébraient cet anniversaire ensemble et en famille. Pour le lendemain, une autre fête avait été programmée. Il s’agissait de la fin de la formation des jeunes chevaliers du peuple du Berry. Cette seconde cérémonie constituait à l’adoubement de ces jeunes chevaliers venus du royaume du Berry. Depuis une lune, le nouveau quartier résidentiel de l’université d’Atlantis avait été achevé et les élèves du peuple du Berry avaient investi leur nouveau quartier avec joie. Ils étaient fiers d’avoir ainsi intégré ce qui représentait leur royaume. Le lendemain de la prise en compte de la résidence, ils avaient fêté la crémaillère. Les plantations ramenées de leur voyage jusqu’à Atlantis avaient été plantées depuis, elles s’étaient réveillées. Arthur était sorti faire une visite matinale aux abords de l’université et il avait été envoûté par l’odeur printanière berrichonne qui embaumait la résidence. En arrivant aux abords des pavillons, il rencontra la princesse Jeanne de Berry. Elle s’était levée de bonne heure pour aller prendre son petit-déjeuner au palais.

— Bonjour Arthur, dit Jeanne. Que me vaut ta visite matinale à la résidence ?

— Bonjour Jeanne. Je passais comme ça dans le quartier. J’avais envie de me promener. En voyant que la journée allait être belle, j’avais laissé Guenièvre se reposer. Depuis que nous sommes revenus, elle profite du moindre temps libre pour s’occuper des jumeaux. Quant à moi, je prends le temps d’être avec eux le soir. Quand je suis descendu aux cuisines, le petit-déjeuner n’était pas encore prêt alors, je me suis dirigé vers la cité universitaire. Je l’ai trouvé encore endormie puis je me suis rendu vers ton quartier. En y arrivant, une petite brise avec les agréables parfums de la végétation de chez toi m’a envoûté.

— Arthur, il est vrai que ces senteurs ont quelque chose de captivant. Notre terre du Berry a cette attirance naturelle.

— Je l’avais remarqué Jeanne. Il y a aussi un côté du charme naturel de la cité d’Atlantis. Je me demande si ce n’est pas une essence divine qu’un dieu a voulu laisser comme signature.

— Je ne sais pas Arthur, mais je te suis dans cette idée d’appartenance divine. Tu as bien fait de venir me voir. Dernièrement, j’ai ressenti la présence de notre Déesse Ceridwem.

— Il est possible qu’elle soit passée ici. J’ai capté la présence, la lune dernière, de plusieurs divinités qui se promenaient autour de l’université. Ce lieu est devenu un endroit de rencontre des différents peuples de l’alliance. Les dieux ont aussi accepté cette zone neutre pour tous les royaumes ayant rejoint l’alliance que j’ai créée.

— Arthur, ce que tu as fait a certainement été le choix des dieux. Tu possèdes la même essence divine qui règne sur cette terre. On te discerne aussi bien ici et quel que soit l’endroit où que tu te trouves. Je constate que tout ce que tu entreprends est fait pour apporter le bonheur à tous. Ici même, dans l’université, nous y retrouvons les différents plats de chacun des peuples qui y vivent.

— Jeanne, il y aura deux fêtes. La première est très importante pour ma famille. Il s’agit de mon troisième anniversaire fêté avec l’ensemble de ma famille et le premier avec mes enfants. Jamais je n’avais pu le faire avant mon mariage avec Guenièvre. Ma vingtième année a été la meilleure année jusqu’à la naissance de mes enfants. Maintenant, je profite de ces instants festifs en famille. La seconde fête, prévue dans trois jours, est celle qui concerne l’adoubement de toi et de tes hommes. C’est ainsi que se termine votre formation par une cérémonie solennelle où nous vous remettons vos effets de chevaliers ainsi que l’étendard de ton détachement qui te sera remis par mon père.

— Arthur, est-il vrai qu’à la clôture de cette cérémonie, une bénédiction divine est donnée ?

— Jusqu’à présent, chaque promotion a été bénie par la divinité à laquelle le détachement est originaire.

— Arthur, crois-tu que Ceridwem sera présente ce jour-là ?

— Tu n’auras pas à t’inquiéter à ce sujet. C’est la Déesse mère Gaïa qui préside la bénédiction en présence des autres dieux. Je pense que le Dieu Cernanos sera aussi présent à cet événement et je conçois sa légitimité lors de la bénédiction de tes chevaliers. Au cours de cette journée, n’oublie pas d’observer chaque détail si tu veux faire organiser une cérémonie comme celle-ci chez toi.

— Je te remercie de me rassurer, mais je risque certainement d’oublier quelque chose si je veux la reproduire lors de la remise des récompenses au cours du tournoi royal. Il va falloir que j’en parle à mon père dès mon retour à Avarico.

— Si tu penses ne pas pouvoir tout retenir, fais-toi aider de tes compagnons. Avec tous ces yeux, vous pourrez mieux rassembler chacun des détails de cette fête. Il est vrai que cette fête est très spéciale. Nous nous sentons fiers de recevoir cette distinction et ce titre.

Quelques instants plus tard, ils arrivèrent au palais. Ils se dirigèrent vers la salle du réfectoire où ils étaient attendus pour prendre le petit-déjeuner. Arthur constata que son père et sa mère n’étaient pas encore arrivés. Il avait capté leurs présences dans leurs appartements. Arthur et Jeanne rejoignirent leurs places respectives à la table. Arthur suivait avec attention leurs venues et dès qu’ils approchèrent de la porte du réfectoire, il se leva et fit l’annonce aux personnes présentes en disant « le roi ». Tout le monde se leva à l’instant où le roi franchissait le seuil de la porte. Celui-ci fut surpris de cette action spontanée et il avait reconnu la voix de son fils Arthur quand il avait fait cette annonce. Il s’installa et fit asseoir ses invités. Après s’être assis, le roi s’adressa à Arthur.

— Arthur, tu me surprends de jour en jour.

— Père, mes facultés se développent au fur et à mesure du temps. J’ai commencé depuis peu, avant de partir d’Atlantis, par ressentir la présence de mes proches sur une courte distance. En arrivant sur les terres du Berry, mon champ s’est élargi avec le temps. Plus les jours passent, plus j’étends son périmètre. J’espère un jour pouvoir communiquer avec quelqu’un, depuis ici et les terres du Berry. Actuellement, je suis à une journée de marche de distance.

— Arthur, ne cherche pas à aller trop vite dans cette avancée. Tu ne sais pas qu’elles peuvent être les conséquences de cette expérience.

— Père, si je ne teste pas mes capacités, jamais je ne pourrai en connaître les limites. Je sais que mes communications peuvent être interceptées par des peuples méprisables. Si tu souhaites partager cette expérience avec ton entourage, je peux t’expliquer comment y arriver. C’est simple et très pratique.

— Je n’en doute pas et je serai ravi d’apprendre tout ce que tu voudras m’enseigner. Je pense que cela sera bien utile dans le quotidien.

— Oui père, nous pourrons commencer à dispenser cette formation juste après les fêtes, les jours qui suivent l’adoubement des chevaliers et avant notre départ. Ces deux leçons s’apprennent très rapidement et nous aurons suffisamment le temps, deux ou trois jours seront nécessaires pour l’acquisition des bases de cette formation. Ensuite, il suffira de les pratiquer régulièrement afin de s’améliorer.

— C’est une très bonne idée Arthur de vouloir procéder ainsi, car l’heure de votre départ est proche. Les nouveaux chevaliers vont bientôt finir leur formation. As-tu pensé à leur faire visiter les terres de l’alliance de Gaïa ?

— Tu as une bonne idée de me parler de la visite des terres de notre alliance. Ils seront comblés de découvrir les terres de leurs ancêtres. Ils étaient fiers de nous faire connaître leur royaume, alors maintenant, c’est à mon tour de leur faire découvrir mon univers.

— Arthur, ils embarqueront avec toi à la prochaine lune et pour quatre lunes. J’ai décidé que tu seras leur guide. Tes compagnons te guideront dans cette mission. Je pense qu’ils seront heureux de t’accompagner.

— Oui père. Ils profiteront de ce voyage pour voir leur famille. Après cela, il nous faudra rejoindre Avarico avant le solstice de l’été. Nous avons un tournoi à faire avant de nous mettre à élaborer une expédition punitive contre ce peuple venu du nord.

— Pourquoi cette mission punitive ?

— Ils ont osé essayer de s’approprier le royaume du roi Jean de Berry. Le problème dans cette affaire, c’est que nous étions en train de visiter cette région au nord de son royaume quand ils sont venus. Nous avons juste apporté notre assistance. Lors de ces trois attaques, les hommes du roi Jean se sont battus avec honneur à notre côté. Après la bataille, je me suis engagé à former ses hommes et à les soutenir dans cette mission.

— Arthur, tu m’inquiètes. Je ne voudrais pas qu’il vous arrive quoi que ce soit. Combattre un ennemi est dangereux, surtout si vous ne le connaissez pas.

— Avec ces trois victoires, nous sommes prêts ainsi que les hommes de Jean. Ils sont motivés et avec la formation qui leur a été prodiguée par nos hommes restés là-bas, ils seront physiquement opérationnels à combattre. Nous pourrons ainsi limiter les pertes chez les hommes du roi Jean.

— Arthur, les hommes du roi Jean n’ont pour ainsi dire jamais combattu réellement.

— Père, nous aussi c’étaient nos toutes premières batailles. Nous avons tous mis en application tout ce qui nous avait été appris. Mes hommes se donnent du plaisir à leur enseigner ce qui nous a été transmis et je sais combien ce peuple du Berry a hâte d’acquérir cette formation. Ce que je peux dire d’eux, c’est qu’ils sont prêts à mourir pour honorer leur royaume des affronts subis depuis tant d’années par ces envahisseurs. Ils attendaient un sauveur pour les libérer de cette peur. En un sens, je suis devenu leur guide et ils me suivront là où je les emmènerai. Maintenant, nos adversaires apprendront qui nous sommes et comment nous nous battons.

— De ces paroles, je me sens plutôt rassuré sur ton avenir. Surtout, fais toujours très attention à toi. Je n’ai pas envie de vous perdre depuis que je suis père.

— Père, avant de partir pour Avarico, nous te ferons découvrir notre puissance des éléments. Nous commençons à bien maîtriser ces forces anciennes et avec les nouveaux membres de l’alliance, nous diversifions les forces. Je crois que d’autres forces existent à travers la multitude des peuples vivants dans ce monde.

— Arthur, si la bataille que tu entreprends de faire se concrétise en réussite, je pense que les autres peuples qui oseront te défier auront de gros soucis à se faire face à l’alliance.

— Je crois connaître le résultat de cette bataille. Nos adversaires seront surpris dès qu’ils constateront que nous n’avons pas décimé la totalité des hommes de leurs expéditions. Ils remarqueront aussi que nous ne sommes pas des sanguinaires, sans scrupule pour la vie.

— Là, tu marques des points au niveau psychologique. Ils trouveront que tu es un grand guerrier doté d’un cerveau malin et rusé.

— Oui père, j’y ai déjà pensé et je vais mettre en première ligne ces hommes que nous avons épargnés. Ils auront le choix : abdiquer ou tuer des hommes de leur propre peuple.

— Penses-tu que s’ils ne tuent pas leurs hommes, ils abdiqueront facilement ?

— Je ne crois pas qu’ils refuseront notre proposition. Nos captifs leur expliqueront comment nous nous battons. Ils leur feront comprendre que nous possédons des forces divines et que nous savons les utiliser.

— Arthur, de ce que tu m’annonces, j’ai le sentiment que les autres peuples qui côtoient ce royaume que tu souhaites affronter, risquent de transmettre les résultats de cette bataille. Peux-tu me dire si parmi les assaillants, il y en a eu qui ont réussi à échapper au massacre ?

— Père, je n’ai pas ressenti la moindre fuite lors de ces combats. Tous les hommes présents au cours de ces batailles ont été tués ou capturés. Les seules informations qui auraient pu fuir de là seraient par les dieux. Nul homme n’a pu échanger d’informations comme nous le faisons. Je n’ai rien capté d’échange télépathique à part les nôtres. En attendant, le roi Jean se charge de recueillir la moindre information de la part des prisonniers. J’ai une totale confiance en lui et je ne doute pas du résultat.

— Je suis ravi de te voir confiant pour la suite de ton aventure. Permets-moi de te dire qu’il faudra que tu restes vigilant où que tu sois. La traîtrise peut surgir là où tu ne t’y attends pas et aussi parmi tes plus proches à qui tu as le plus de confiance. Ne sous-estime rien à la légère et reste le plus attentif possible si tu ne souhaites pas perdre.

— Merci père pour tes conseils qui me semblent d’une grande importance. Que dirais-tu de faire un tour aux cuisines ? J’ai envie de savoir ce que notre chef cuisinier va nous concocter pour les deux fêtes. M’accompagnes-tu père ?

— Avec grand plaisir Arthur. Je suis comme toi, curieux de savoir ce qu’ils vont nous mijoter comme plat.

Ils descendirent ensemble les marches conduisant aux cuisines. Une fois sur place, en ouvrant les portes, ce fut un ballet de saveurs qui titillèrent les narines des deux curieux. Le chef cuisinier aperçut le roi et se dirigea vers les visiteurs.

— Altesses, que nous vaut votre visite ?

— Nous sommes venus prendre des renseignements sur les menus que vous prévoyez de composer pour ces deux jours de fête.

— Vous ne serez pas déçus de tout ce que vous mangerez. Je ne souhaite pas dévoiler les plats, car nous voulons vous faire la surprise. Je peux vous certifier que cela va être une explosion de saveurs qui émerveillera les convives. Je remercie le Prince Arthur de nous avoir fait connaître et fait apporter les produits en provenance du royaume du Berry.

— Je vous remercie du compliment que vous m’adressez. Je savais qu’un bateau est revenu de ce royaume hier et qu’à son bord, il y avait le roi Jean et son épouse. Ils ont répondu à ma demande en venant et en laissant le royaume aux mains du Prince Louis. Ils seront présents à l’adoubement de leur fille Jeanne et des futurs chevaliers du royaume du Berry. Père, je présume que Jeanne n’est pas encore informée de la présence de ses parents ici.

— Oui Arthur. Actuellement, ils se reposent dans mes appartements. J’ai décidé de faire la surprise à Jeanne lors du déjeuner. Mon chef cuisinier prépare leur petit-déjeuner qu’il leur fera parvenir dès qu’il sera prêt. Le voyage a été long et la journée sera émouvante.

— Père, j’avais ressenti leur présence dans tes appartements. J’ai préféré attendre que tu me le dises ouvertement. Je sais que c’est ton rôle de dirigeant de ce royaume, d’accueillir les personnalités de marques et de les présenter à tes sujets.

— Je te remercie Arthur pour ton esprit de lucidité politique. Je vois bien de quoi tu as hérité de moi, du sens diplomatique. Ta détermination vient de ta mère, principe des Amazones d’aller au fond des choses jusqu’à l’obtention de ce que l’on cherche à obtenir.

— Père, Jeanne passerait-elle avec ses parents les jours qui suivent ? Pourras-tu me dire s’ils veulent nous accompagner visiter les autres royaumes ?

— Arthur, tu es bien curieux. Tu ne peux pas attendre que je leur en parle avant. Il en sera question lors du déjeuner. Pour cet après-midi, Jeanne leur fera visiter la cité d’Atlantis. Ils dormiront au sein de l’université, dans l’un des pavillons du Berry.

— Bien père. Que dis-tu de faire un peu d’exercice avec Maître Duncan ?

— Je suis ravi que tu penses à notre forme. Avec ces deux jours de fête, nous allons prendre du poids avec ce que nos cuisiniers nous mijotent. Je pense que Duncan se fera un menu plaisir de nous mettre à rude épreuve. Tu es le seul d’entre nous à avoir eu un vrai combat où la vie peut être menacée à tout moment.

— Je n’ai pas trouvé de différence avec les entraînements que maître Duncan nous prodiguait.

— Je pense qu’il va être heureux de te l’entendre dire. Tu risqueras un jour de tomber sur de véritables combattants qui n’auront pas peur de la mort. Ne baisse jamais ta garde et surtout, sonde avec tes pouvoirs, les zones proches de toi quand tu te déplaceras.

— Merci père. Cette tactique avait fait ses preuves et je la dissipe aux jeunes chevaliers que je forme.

Ils se dirigèrent vers la salle d’armes afin de retrouver le Maître d’armes Duncan. Ils furent surpris de le voir attendre avec trois épées en main.

— Altesses, je vous attendais. Le Prince Arthur m’avait averti hier qu’il risquait de venir aujourd’hui afin de s’entraîner au combat. Le connaissant, je savais qu’il essaierait de faire venir Votre Altesse.

— Il est vrai père que je viens m’entraîner quotidiennement ici. Vous le faites bien tous les deux afin de garder une condition physique et morale.

— Vous avez tout à fait raison Prince Arthur. Conserver un corps en bonne condition permet de garder une souplesse et une résistance lorsque le corps est mis à rude épreuve quand cela est nécessaire.

Après ces mots, chacun prit son épée et ils se mirent en position de garde. Maître Duncan commença par porter la première attaque à Arthur. Celui-ci contra cette action surprise et riposta instantanément à celle-ci envers l’assaillant. Duncan renouvela ses attaques sur Arthur qui les repoussa sans problème. Le roi Isidor se mit à attaquer Arthur entre les attaques de Duncan. Voyant qu’Arthur répondait sans soucis aux attaques du roi et de Duncan, ces deux-là accélérèrent la cadence et l’intensité des coups. Au bout d’une demi-heure d’une activité soutenue, en sueur, les trois hommes cessèrent l’exercice.

— Votre Altesse, votre fils, le Prince Arthur se bat avec agilité et puissance comme un combattant hors pair. Vous pouvez être fier de lui. Je vois très mal un guerrier qui sera capable de pouvoir le vaincre.

— Tu as raison mon cher Duncan. Arthur m’a toujours étonné par sa capacité d’apprendre et à s’adapter à toutes les situations qui se présentaient à lui. Avec les combats qu’il a eus au royaume du Berry, il a acquis de la dextérité.

— Merci père pour ces compliments. Il est vrai que ces combats m’ont beaucoup apporté avec la stratégie à adopter sur le terrain en fonction de l’environnement.

— Arthur, dit Maître Duncan, n’oublie jamais qu’avant de faire quoi que ce soit, analyse tout. Ne néglige rien, que ce soit le terrain, le temps ou les moyens que tu disposes et ceux de tes adversaires.

— Maître Duncan, ces principes m’ont déjà été d’une grande utilité lors de ces batailles. J’ai tout de même anticipé les préparatifs par ma présence sur place avant leur débarquement sur les côtes du royaume du Berry. Cet avantage sera différent cette fois-ci, car ils auront la connaissance du terrain. De ce fait, j’utiliserai mes facultés magiques afin de détecter les pièges qui pourront se présenter autour de nous.

— Prince Arthur, dit Maître Duncan, je constate que les enseignements sur la stratégie militaire que nous vous avons prodiguée ont été bien retenus. Je sens maintenant que mes anciens élèves sont devenus nos maîtres.

— Tu le dis bien mon cher Duncan. De tous ces voyages qu’Arthur et ses compagnons ont faits et qu’ils vont faire, de nouvelles choses vont apporter beaucoup à nos peuples de l’alliance. Je ne peux plus parler au nom de mon royaume, mais à celui de l’alliance. Je suis rassuré pour lui, mais j’ai peur qu’il lui arrive quoi que ce soit dès qu’il nous quitte.

Quelques minutes après, ils se dirigèrent vers les bains chauds du palais afin de se détendre. La séance de massage avait été agréable pour chacun. À l’issue, chacun retourna dans ses appartements afin de se préparer pour le déjeuner. Arthur retrouva Guenièvre en train d’habiller Sévérina. Atlas était déjà prêt et attendait calmement dans le lit d’Arthur. Une fois que les enfants furent habillés, Guenièvre descendit rejoindre sa belle-mère, la reine Adriana Calafas afin d’aller prendre le bain habituel. C’était Dame Conception qui s’était chargée de garder les jumeaux pendant ce temps-là. Les deux femmes avaient pris cette habitude matinale. Au bout d’une heure, Guenièvre était de retour. Elle s’habilla pendant que Dame Conception s’occupait des jumeaux. Une demi-heure après, toute la famille descendit au réfectoire. Ce fut la grande surprise pour presque tout le monde, de voir, ici au palais royal d’Atlantis, le roi Jean de Berry accompagné de son épouse. Le roi Isidor d’Atlante annonça à l’assemblée cette nouvelle.

— Mes chers sujets, j’ai la joie de vous annoncer la présence parmi nous de la famille royale du peuple du Berry. Elle a accepté mon invitation pour participer à la cérémonie d’adoubement de ses chevaliers. Ils n’ont pas tardé à répondre à ma demande. Je tiens à les remercier de leur présence ainsi que des cadeaux qu’ils nous ont apportés.

— Roi Isidor d’Atlante, c’est avec joie que j’ai apporté cette réponse positive à votre demande. C’est un honneur de mettre les pieds sur la terre de mes ancêtres.

— Sire Jean, vos sujets sont fiers de vous revoir après tout ce temps passé loin de leur royaume. Ils seront heureux de partager ces deux journées avec vous, juste avant la cérémonie d’adoubement. Vous serez parmi nous lors de la remise des effets liés à leur nomination au grade de chevalier.

— C’est avec plaisir et dignité que j’accepte cette charge. Mes hommes avaient combattu avec joie et honneur auprès de votre fils le Prince Arthur et ces cadeaux me semblent une récompense digne de leur qualité. Je tiens à préciser que vos hommes qui sont restés à Avarico ont fait un excellent travail en formant mes troupes. Ils ont redonné une motivation à ne plus subir les attaques de nos agresseurs et ils sont prêts à donner leur vie pour vous suivre. Je tiens à profiter de ces deux jours auprès de mes hommes pour partager leur joie.

— Je tiens à préciser qu’après-demain, nous organisons une fête en l’honneur de l’anniversaire de mes enfants Arthur et Idrid.

À l’issue du repas, chacun partit dans ses quartiers et le roi Jean de Berry suivit sa fille Jeanne et ses hommes.

 

 

 

 

 

2

Deux jours de fête

 

 

 

Très tôt, au petit matin de la célébration des anniversaires du Prince Arthur d’Atlante et de sa sœur jumelle, la Princesse Idrid Calafas, les serviteurs se réveillèrent par le gazouillis des oiseaux et le chant des coqs qui se faisaient entendre. Le soleil n’était pas encore levé, mais le ciel commençait par s’éclaircir. Quelques instants après, les cuisines du palais d’Atlantis étaient en pleine effervescence. Comme à son habitude, Arthur avait rejoint les cuisines. Il ne fut pas surpris, quelques instants après, d’avoir été rejoint en ce lieu par Jeanne.

— Bonjour Jeanne. Tu n’es pas restée ce matin auprès de tes parents ?

— Non Arthur. Ils dormaient et j’ai choisi de les laisser dormir un peu plus. Tu me connais suffisamment pour savoir que je suis très matinale et que je ne peux pas rester longtemps au lit. C’est ma nature qui le veut ainsi, tout comme toi. De plus, une fois que je me lève, c’est mon estomac qui me réclame à manger.

— Je suis pareil que toi sur ces points.

Lorsque le cuisinier aperçut les deux habitués royaux, il leur apporta les petits-déjeuners puis il les laissa tranquillement dans leur coin sans s’interposer dans leur conversation. Il repartit vers ses fourneaux rejoindre ses compagnons, car la journée était chargée de travail pour l’anniversaire du Prince Arthur et de sa sœur Idrid.

Au bout d’une demi-heure, Arthur quitta les cuisines en laissant Jeanne finir son petit-déjeuner. Il se dirigea vers l’aile des appartements royaux et emprunta les escaliers qui conduisaient aux bains situés sous la grande salle de réception. Une fois aux bains, Arthur se déshabilla et il entra dans l’eau chaude par les marches. Il s’installa sur un banc de pierre dans le bain et ferma les yeux. Totalement détendu, Arthur s’endormit. Quelques instants plus tard, il capta l’essence énergétique de Jeanne. Il ouvrit les yeux au moment où Jeanne entrait dans le bain, totalement nue, ses longs cheveux noirs détachés qui descendaient jusqu’au-dessus de ses fesses. Cela faisait bien moins d’une année, au royaume du Berry, qu’Arthur ne l’avait pas vu dans cette nudité absolue. Son corps avait changé en passant de l’adolescente à celui de cette femme sportive et sculptée par les entraînements. Tous les muscles de son corps s’étaient raffermis, arrondis ainsi que ses seins qui étaient devenus plus fermes et relevés. Avec son nouveau corps de femme, mis en beauté, nul homme ne pouvait rester indifférent à son charme naturel.

— Jeanne, que fais-tu là, dans ce bain, nue ?

— Je suis venue me détendre tout comme toi. Je savais que tu y serais. Je ne suis pas venue pour te séduire. Ce n’est pas la première fois que tu me vois nue. De plus, avec ces entraînements pour devenir chevalier, nous avons été logés à la même enseigne que les garçons. J’estime que maintenant, il n’y a plus de différence entre hommes et femmes du fait que nous sommes tous des chevaliers. Nous assumons cette égalité.

— J’ai compris tes arguments, mais n’oublie pas que je suis marié à Guenièvre.

— Arthur, je suis bien au courant et j’ai promis à Guenièvre que jamais je ne lui prendrais son homme. Tu le sais aussi que j’en ai fait la promesse à mon père afin de garder l’harmonie entre nos peuples.

— Si c’est convenu comme ça, j’approuve cette sage décision et j’espère que tu respecteras tes engagements.

— Je te fais la promesse que je tiendrais ma parole.

— C’est d’accord. Je constate que ton corps a changé depuis la dernière fois. Avec tous ces exercices, ton corps s’est sculpté et il est charmant. La prochaine fois que tu décideras de continuer ce que tu viens de faire, fais-le avec mon épouse.

Soudainement, Arthur capta la venue de sa sœur Idrid. Il se doutait qu’elle viendrait le rejoindre aux bains. Il se sentait rassuré de sa présence vis-à-vis de la présence de Jeanne dans le bain. Il ne fut pas surpris de voir apparaître Idrid nue. Elle descendit les marches sans aucune gêne devant Jeanne. Les deux femmes se firent la bise puis Idrid se dirigea vers Arthur. Elle l’étreignit comme à son habitude, contente de retrouver son frère. Cette fois-ci, les corps ne furent pas collés longtemps l’un contre l’autre. Arthur s’écarta doucement de sa sœur afin qu’elle ne prenne pas le besoin du contact charnel avec son frère. Arthur lui avait dit par télépathie qu’il fallait qu’elle garde une certaine distance afin de ne pas inciter Jeanne à faire de même. Elle comprit pourquoi Arthur était distant dans cet instant de joie et elle lui répondit qu’elle avait compris son message. Elle se remémora le moment où elle avait ressenti l’organe de son frère pénétrer en elle. Depuis ce temps, elle avait eu des rapports avec des hommes. Arthur remarqua que les deux femmes se ressemblaient avec pour seule différence, c’était qu’Idrid était blonde et que Jeanne avait les cheveux d’un noir intense.

— Bonjour, Arthur, comment vas-tu ce matin ?

— Très bien Idrid. As-tu passé une bonne traversée ?

— Le voyage s’est bien déroulé. Avec les nouveaux navires, les voyages sont beaucoup plus rapides et confortables. Je vois que tu es en charmante compagnie.

— Oui, je vois ce que tu veux dire, mais ce n’est pas ce que tu penses. Tu dois savoir que j’aime ma femme et que je ne la tromperai jamais. Les seules femmes qui ont pris le bain avec moi sont mères, toi, Guenièvre et Jeanne. Mère ne s’est plus insérée dans mon espace intime pour les bains depuis qu’elle a retrouvé notre père. Je ne profite pas de ma position auprès des femmes et j’ai envie de préserver mon intimité avec Guenièvre. Idrid, j’ai constaté que Jeanne et toi aviez beaucoup de ressemblances. Tu es blonde et elle a les cheveux noirs comme du charbon. Vous avez toutes les deux les mêmes courbes corporelles. Vous pouvez vous comparer et vous trouverez énormément de points communs comme vos seins. Vous êtes de la même taille et encore mieux, à force de vous connaître, je trouve que vous avez le même comportement. Si ce n’était pas un problème de couleur de cheveux, on vous aurait confondues comme des sœurs jumelles. Je vous conseille de vous examiner dans un miroir.

— Arthur dit Idrid, je vois que Jeanne a le même grain de beauté que moi sur le sein gauche.

Les deux femmes se rapprochèrent l’une de l’autre et se regardèrent avec curiosité. Au bout de quelques minutes, Idrid s’adressa à Arthur.

— Arthur, tu as raison sur notre ressemblance entre Jeanne et moi. C’est frappant de s’apercevoir qu’une copie presque parfaite existe. Malgré toutes ces générations qui nous ont séparées, la vie a fait en sorte que l’on se rencontre. Je crois que c’est un choix des dieux.

— La seule différence que Jeanne a par rapport à toi, c’est son âge. Elle a dix-sept ans et toi, vingt-trois ans. Vous avez six ans de différence. Elle est jeune et avec le temps, elle sera bien plus raisonnable qu’à l’heure actuelle. Guenièvre et moi avons confiance en elle et elle le sait.

— Alors Jeanne, dit Idrid, je pense que tu as acquis la confiance de ma famille.

— Évidemment Idrid. Je me sens bien en leur présence et je respecte leur couple. Je ne souhaite pas froisser cette confiance. Avec Guenièvre, j’ai une certaine complicité et elle pourra vous le confirmer.

— Si c’est le cas, je crois que nous nous entendrons à merveille. Arthur a le don de s’allier facilement auprès des personnes dignes de confiance sinon, la personne a de grandes chances de perdre la vie dans le pire des cas. À première vue, je t’apprécie déjà.

— Les filles, je ne voudrais pas trop vous déranger dans votre conversation. J’ai des choses à régler maintenant pour la cérémonie de demain. Je vous laisse finir votre discussion entre vous et vous pourrez bénéficier de cet instant du bain pour faire plus ample connaissance. Amusez-vous bien, le devoir m’appelle.

À ces mots, les deux jeunes femmes se regardèrent puis sans dire un mot, se ruèrent sur le pauvre Arthur. Il fut harcelé de bisous en signe de remerciement. Après cette minute euphorique, elles laissèrent Arthur tranquille repartir s’habiller. Quelques instants après qu’Arthur soit parti, Idrid s’adressa à Jeanne.

— Jeanne, as-tu déjà eu une relation avec un homme ?

— Non Idrid. Pourquoi cette question ?

— Nous autres les Amazones, nous apprenons dès notre enfance à contrôler nos pulsions afin de mieux gérer nos choix dans la sélection du sexe de nos progénitures au moment de la procréation. Nous sommes devenues des expertes dans l’art de la maîtrise de notre corps. Nous sommes aussi capables d’assouvir l’homme que nous sélectionnons. Si tu le souhaites, nous pouvons t’apprendre à mieux maîtriser l’esprit des mâles.

— Je te remercie pour ta proposition Idrid. Nous, les femmes de mon royaume, nous utilisons la sorcellerie pour assouvir nos victimes.

— Jeanne, je constate que nous autres, les femmes, nous sommes prêtes à utiliser tous les moyens possibles afin d’obtenir ce que nous souhaitons.

— Nous nous comprenons bien, dit Jeanne. Je pense que nous deviendrons de grandes complices dans les temps à venir.

— Jeanne, dit Idrid, je pense que nous devons commencer à rejoindre la salle des massages. La journée va être très chargée pour Arthur et pour moi-même. Nous célébrons aujourd’hui nos vingt-trois ans. De ce qu’Arthur m’avait annoncé hier, c’est que ton détachement de futurs chevaliers est d’une grande valeur. Je suis heureuse que tu détiennes cette qualité de chef pour diriger tes hommes. Je sais qu’ils se battront avec honneur à tes côtés.

— Je te remercie Idrid pour ces remarques qui me touchent profondément. Prochainement, au solstice d’été, je fêterai mes dix-huit printemps d’existence. Nous serons chez moi juste avant mon anniversaire, qui sera célébré peu de temps avant de partir en représailles vers les terres du nord. Mon peuple sera fier de participer à cette mission hors de mon royaume. Arthur a su donner confiance à mon peuple face à nos agresseurs. Il est incontestablement un très grand chef de guerre. Il sait donner des ordres cohérents et c’est aussi un très bon combattant. Par sa prestation face aux envahisseurs, notre peuple est prêt à le suivre aveuglément au combat. Nous sommes aussi honorés de suivre avec lui sa quête vers le Nouveau Monde. Nous continuerons ainsi à poursuivre la mission que mon ancêtre avait entamée avant d’échouer sur la terre qui est maintenant celle de mon peuple.

Les deux femmes sortirent du bain et se dirigèrent vers la salle de massage. Elles profitèrent de cette séance de relaxation. Une demi-heure après, elles s’habillèrent et rejoignirent leurs quartiers afin d’aller se préparer pour le repas du midi qui devait se dérouler dans la grande salle de la grotte sacrée. La veille, Arthur avait annoncé à Jeanne que les dieux se joindraient à ce repas. Jeanne avait hâte de connaître le reste des membres du panthéon de l’Olympe qu’Arthur lui avait décrit. Une heure après être sorties du bain, Jeanne et Idrid rejoignirent Arthur dans la grande salle d’honneur du palais. Tous les dirigeants des sept royaumes étaient présents. Le roi Isidor d’Atlante et la reine Adriana Calafas d’Amazonie arrivèrent en dernier dans la pièce. Une dizaine de minutes après, le roi Isidor demanda à ses invités de le suivre jusque dans la grotte sacrée où le repas les attendait. Ils prirent l’allée royale qui mène à la grotte sacrée. Sur le chemin, deux rangées de palmiers bordaient l’allée royale. Au bout de dix minutes de marche, le cortège arriva à l’entrée de la grotte. Ils entrèrent à l’intérieur du couloir de la grotte sacrée qui menait aux différentes salles. Quelques instants après, ils franchirent la porte d’accès de la grande salle des dieux. Les tables avaient été dressées en forme de U avec en bout une rangée de tables qui tournait le dos à l’autel. Face à cette rangée, c’était la table des représentants des familles royales des peuples Atlantes, Amazoniens et du Berry. De chaque côté, à gauche de cette table, c’était celle des peuples Vénètes et Vulcains. En face, celles des Amorrhéens et des Îliens. Sur la droite de l’entrée, sept autres rangées de tables avaient été dressées pour les sept détachements de chevaliers présents à Atlantis. C’étaient les hommes du Prince Arthur d’Atlante, chef de l’armée de l’alliance de l’ordre d’Atlas. Au bout de chacune des tables, il y avait les blasons des différents royaumes. Chacun put prendre place derrière sa chaise. Arthur avait demandé que treize couverts soient mis sur la table de l’autel. Au moment où tout le monde s’était placé derrière sa chaise, le miroir s’illumina. Certaines personnes étaient surprises de cet événement. Les divinités sortirent en colonne, l’une après l’autre derrière la Déesse-mère Gaïa. Arthur quitta sa place et alla à la rencontre des divinités. Arrivé devant la Déesse Gaïa, Arthur s’inclina en guise de salut, puis il s’adressa à elle.

— Je vous remercie par votre présence Déesse mère Gaïa. Je m’attendais à votre venue.

— Mon cher Arthur, nous ne voulions pas manquer l’anniversaire de ta sœur et de notre protégé. Comme tu peux le voir, nous nous sommes permis de faire venir Cernanos et Ceridwem.

— Vous avez bien fait de les inviter. Il était dans mon intention que ces deux divinités soient connues des autres dirigeants des terres de Gaïa. Maintenant que les sept royaumes sont regroupés sous la même bannière, ils font aussi partie des divinités de l’alliance de l’ordre d’Atlas.

— Ton raisonnement est juste mon cher Arthur. Tes paroles sont celles d’un sage. Peux-tu m’accompagner auprès de tous tes invités ? Je voudrais que tout le monde puisse vraiment connaître les divinités qui seront auprès d’eux lors de ta prochaine mission.

— Sans problème Déesse mère. Plusieurs personnes avaient hâte de connaître l’ensemble de nos divinités.

— Je vais ainsi pouvoir exaucer leurs vœux. Présente-les-nous, nous serons ravies de les rencontrer.

Elles suivirent Arthur jusqu’à la table principale. Arthur fit les présentations, puis recommença jusqu’à ce qu’il ait montré à l’ensemble de tous les invités, présents dans la grande salle. Ensuite ils retournèrent vers la table des dieux.

— Arthur, dit la Déesse mère Gaïa, je suis ravie d’avoir vu tout ce monde. Je pense que la joie doit être réciproque.

— Je suis satisfait de ce résultat. Chacun a besoin de se sentir soutenu et respecté. Si nous passions à table ?

— Je suis tout à fait d’accord avec toi, je commence par avoir faim.