Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
« Manu eut envie, à l’automne de sa vie, de se retourner sur son existence et d’y trouver un fil conducteur… Ce fut facile, et ce mot “Libre” s’imposa immédiatement à ses yeux ! Il a toujours revendiqué ce bonheur qui est de plus en plus refusé à ses contemporains sous prétexte de la sécurité à privilégier… Lui, il pense que sa sécurité est son affaire et que sa liberté prime sur tout ! Le plus simple est sûrement de reconstituer sa vie sous forme d’autobiographie ! De plus, cela sera sûrement bénéfique pour sa mémoire détruite en partie à la suite d’un accident de moto très grave contre un tracteur dont il est sorti miraculeusement sans trop de dégâts en fait ! »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Labadie explore à travers l’écriture un chemin vers la reconstruction physique et psychologique. Auteur de plusieurs ouvrages marquants, il a notamment publié en 2023 "Mes vies" et "Enseigner autrement", puis "Croisades" en 2024 chez Le Lys Bleu Éditions.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 117
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Daniel Labadie
Libre !
© Lys Bleu Éditions – Daniel Labadie
ISBN : 979-10-422-6001-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Manu eut envie, à l’automne de sa vie, de se retourner sur son existence et d’y trouver un fil conducteur… Ce fut facile, et ce mot « Libre » s’imposa immédiatement à ses yeux ! Il a toujours revendiqué ce bonheur qui est de plus en plus refusé à ses contemporains sous prétexte de la sécurité à privilégier… Lui, il pense que sa sécurité est son affaire et que sa liberté prime sur tout !
Le plus simple est sûrement de reconstituer sa vie sous forme d’autobiographie ! De plus, cela sera sûrement bénéfique pour sa mémoire détruite en partie à la suited’un accident de moto très grave contre un tracteur dont il est sorti miraculeusement sans trop de dégâts en fait ! (voir le livre « Mes vies »chez Le Lys Bleu Éditions)
Enfant, il avait de bonnes facilités pour apprendre et cela lui fut très utile dès l’école primaire où son comportement oscillait entre très bon élève et élève très agité… Il se souvient d’une anecdote marquant déjà son esprit « libre » : durant sa première année d’école au cours préparatoire, car sa mère avait préféré le garder avec elle pendant les années de maternelle… il eut envie de faire pipi et demanda à la maîtresse d’y aller. Refus de l’enseignante sans justification et Manu profita qu’elle soit occupée au fond de la classe avec d’autres élèves pour aller faire son besoin « naturel » contre le tableau ! Il était déjà repéré… l’ennui sur son siège lorsqu’il avait assimilé rapidement ce qui lui était enseigné le poussait à dessiner sur des feuilles, à s’amuser avec les copains, à défier l’enseignant, à s’attribuer des rôles qu’il imaginait dans ses délires déjà !
Ces actions loin des modèles demandés aux élèves depuis des siècles firent que Manu avait les doigts blessés par les coups de règle utilisés jadis comme sanction et les genoux entaillés par des séances de prière, dans une école publique de plus, sur cette dite règle posée sur le sol devant le bureau du Maître dont il avait le titre ! Pourtant, ces brimades, comme celles vécues plus tard aux Arts et Métiers, loin de le casser, lui donnaient la force mentale de résister et d’être en fait un combattant toute sa vie…
Ainsi, en fin d’école primaire, un jour de grand marché aux fruits et légumes dans l’avenue devant son école, il trouva amusant, avec des copains, de bombarder les passantes et les passants avec les fruits et légumes pourris laissés sur place par les marchands avant de remballer les invendus. Le jeu était fort amusant pour les garnements et ils firent même des concours de réussite… Amusants pour eux, mais pas pour certains passants qui eurent tôt fait de se rendre dans l’école proche pour signaler le délit ! La police municipale alertée vint arrêter ces délinquants en culottes courtes pour les amener dans un centre pédagogique situé non loin de là. Les copains de Manu étaient effrayés d’être ainsi mis en « détention », mais Manu les rassurait en leur disant que son père étant flic cela devrait bien se finir… Il n’était pas très rassuré cependant, car à 10 ans, le déroulement des situations n’était pas encore établi formellement. Il eut droit à une superbe paire de claques de la part de son père et dut faire profil bas… Les autres eurent le même traitement de la part des parents et ils furent tous obligés pour marquer le coup de faire diverses punitions pendant la semaine durant laquelle ils étaient renvoyés de l’école. Si cela calma les voyous en herbe pendant quelque temps, le vice refit surface et le comportement des loustics ne changea pas radicalement. C’était le cours moyen deuxième année et le moment de s’inscrire pour le collège. Malgré ses bonnes notes irrégulières toutefois et pour marquer son désaccord pour son comportement, le maître décida de l’inscrire en CEG (Collège d’Enseignement Général) et non en lycée.
Nous étions à une époque où l’orientation était faite sans trop demander à la personne ou à la famille si c’était bien celle qui était souhaitée. Si de nos jours il est encore à déplorer la persistance du maintien d’une population dans des ghettos affectés d’office, cette classification existait déjà comme sorte de sanction ! Ce fut donc pour Manu l’expérience de se trouver dans un collège où les espoirs d’avenir étaient plus que limités. Comme tous les gamins de son âge, Manu n’avait pas de projets de vie et il se souvient qu’il aimait la musique militaire et adorait défiler lors des évènements commémoratifs. Il était même souvent désigné comme « chef » de sa troupe et cela lui plaisait beaucoup… Voyou et chef, ce furent des marques de sa vie future ! Discipline et indiscipline doivent avoir des atomes crochus comme le diable en fait.
Il se souvient de son bon copain de l’époque qui habitait assez proche de chez lui et qu’il a perdu de vue suite à son orientation en CEG. Ils patrouillaient dans le quartier à la recherche de sonnettes à coincer avec une allumette afin de déranger impérativement l’habitant.
Ces souvenirs sont ceux d’une période agréable toutefois, car il habitait en plein centre de Toulouse dans une maison sans confort, mais dotée d’un grand jardin dans lequel vivaient poules et lapins fournissant de quoi manger sainement comme l’on peut dire actuellement. Avec ses deux frères et sa petite sœur venue plus tardivement, ils étaient heureux.
Son père, CRS étant souvent en déplacement, c’est leur mère qui devait s’occuper de ces petits garnements. Elle le faisait avec amour et il sentait même qu’une préférence lui était attribuée. Ses combats avec son frère aîné entraînaient souvent des blessures parfois assez graves qui étaient un peu la rançon de ces échanges à coup d’épée sans protection et avec la volonté de faire mal… Il se souvient aussi que les deux aînés jouaient en attachant leur jeune frère Patrick qui avait 7 et 10 ans de moins qu’eux au poteau de torture idéal qu’était le grand palmier de la cour.
Il se souvient aussi que, à quelques centaines de mètres, était un cinéma de quartier devenu depuis cinéma d’Art et d’Essai, le Rex dans lequel il put voir les films d’aventure bien entendu dont il était friand et qui nourrissaient son imagination. Ce plaisir rencontré dans les salles obscures est toujours recherché par Manu ! C’est en se rendant un jour à une séance que Manu eut la peur de sa vie et qui conditionna sûrement ses rapports aux chiens. Il était ce jour-là sur ses patins à roulettes avec des roues en fer et le bruit sur le trottoir ne dut pas plaire à un chien-loup posté près de là. Il se mit à poursuivre Manu qui en voulant échapper bloqua une roue dans une saignée et se trouva à la merci du fauve… Car c’était pour lui un fauve dont il ne doutait pas de l’intention. Pourtant, après l’avoir léché, il le laissa en paix, mais le mal était fait et désormais ses rapports aux chiens sont difficiles. Ils doivent sentir ce fait, car ils l’attaquent avant même qu’il les ait vus, comme ce jour à Pise où un gros chien est sorti d'un magasin et le mordit sévèrement. Il avait alors la cinquantaine et visitait en famille la ville avec femme et enfants. Si le propriétaire du magasin offrit un pantalon neuf en dédommagement, le rapport aux chiens était réactivé… Pourtant, il y avait dans la cour de leur maison un chien malinois à qui les enfants faisaient des misères qu’il acceptait volontiers. Par exemple, il acceptait de les tirer dans une sorte de remorque attachée à sa queue…
Cette anecdote sur ses patins à roulettes lui en ramène d’autres à sa mémoire. Nous étions au début des années 60 et la sécurité n’était pas première comme aujourd’hui. Manu avait pris l’habitude de se faire tirer par des copains à vélo sur ses patins à roulettes qui lui permettait de se déplacer à des vitesses bien supérieures… le tout dans la circulation qui si elle n’était pas comparable à celle de nos jours incitait les conducteurs à manifester leur mécontentement à coups de klaxon… Il se souvient même d’avoir osé se faire tirer par un cyclo ! Dire qu’actuellement on déplore l’usage des trottinettes électriques et autres engins électriques tout en déplorant l’usage des moteurs thermiques !
Manu avait tendance aussi à obtenir tout ce qu’il désirait sans autre forme de procès. Il avait pris exemple en fait sur son père qui bien que policier ou peut être grâce à ça obtenait des faveurs sans complexes. Voler des fruits dans des vergers était une évidence et si le reste de la famille partait en se sentant fautif, Manu se permettait d’insulter en plus les propriétaires qui fort justement se plaignaient. Toujours sur le fil entre le bien et le mal ! Entrer en resquillant dans des lieux payants sans payer est une règle pour lui plus pour le défi que pour la somme économisée.
Ses premiers contacts avec une moto se réalisèrent brutalement durant cette période. Tous les jeudis, il allait avec son grand frère au catéchisme dans un quartier proche. Consigne avait été donnée à Henri de tenir la main de Manu vu son désir de faire ce qu’il voulait. Vous avez compris que Manu n’aime pas être contraint… Dès que l’attention de son frère fut moins précise, il réussit à lâcher sa main et traversa la rue habituellement déserte sans regarder, heureux s’être libre ! Mal lui en prit, car une moto qui passait justement à ce moment le percuta. Pas de gros bobos, car le motard n’était pas tombé et seul le genou du pantalon du fuyard bénéficia d’un trou… Plus de peur que de mal donc, mais sa mère était en clinique en train d’accoucher de leur petite sœur… Encore un bon savon qui aurait dû certainement avoir des effets, mais Manu avait son caractère déjà bien trempé…
Cette anecdote lui rappelle son comportement devant la religion. En accord avec le prêtre, il avait été décidé de grouper leurs communions. Il fallut donc retarder le grand frère et avancer Manu. Du coup, les messages religieux passaient bien haut au-dessus de sa tête. Il se contentait de copier lors des interrogations sur le frangin à côté de lui ! Henri très studieux savait parfaitement les messages inculqués et avait même trop de sentiments à ce sujet. Il redoutait par exemple de mourir lorsqu’il faisait des péchés… Manu, bien loin de ces considérations, se contentait de marmonner une sorte de prière après s’être confessé devant les prêtres. Ils firent donc leurs communions, première puis solennelle, ensemble. Le plus beau est qu’Henri en vieillissant est devenu athée alors que Manu croit désormais à un dieu commun à tous les humains…