Lorenzo & Bianca - Tina Folsom - E-Book

Lorenzo & Bianca E-Book

Tina Folsom

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Beschreibung

Début des années 1800, Venise est une ville où se mêlent secrets et désirs cachés. Pour Lorenzo Conti, vampire notoire et coureur de jupons, son nouveau palais promet des nuits de plaisir sans fin. Imaginez sa surprise lorsqu'il découvre une beauté à couper le souffle endormie dans sa chambre, un cadeau délicieux qu'il suppose être une offrande de ses amis prévenants. Un seul instinct prévaut : s'emparer de son trophée. Bianca arrive à Venise enveloppée dans le chagrin et le désespoir. Son père est mort et la maison ancestrale qui, selon elle, renferme un trésor inestimable, lui a été volée. Poussée par un ultime espoir, elle s'infiltre dans le palais, priant pour que le nouveau propriétaire soit encore loin. Sa mission : déterrer l'héritage de son père avant qu'il ne disparaisse à jamais. Mais le destin, aussi cruel que séduisant, la met sur le chemin du nouveau maître du palais. Lorsque Lorenzo découvre Bianca dans son sanctuaire privé, son esprit vif devient sa seule arme. Pour rester entre ces murs somptueux et poursuivre sa recherche clandestine, elle doit tisser une toile de séduction irrésistible. Quel meilleur moyen d'atteindre son but que de tenter le vampire sombre et magnétique lui-même ? Alors que Bianca déploie tout son arsenal de séduction, une danse dangereuse commence. Lorenzo, intrigué par son esprit fougueux et sa beauté indéniable, se retrouve entraîné dans un jeu où plaisir et tromperie s'entremêlent. Mais sous le masque impassible de Bianca se cache un secret aussi précieux que le trésor qu'elle recherche, un secret qui pourrait enflammer une passion aussi éternelle que la nuit elle-même… ou les exposer tous deux à un danger inimaginable. Osez vous laisser piéger dans un monde de moments volés et de désirs interdits, où la frontière entre le chasseur et la proie s'estompe à chaque regard furtif et chaque promesse murmurée. Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Le club des éternels célibataires Tome 1 : L'escort attitrée Tome 2 : L'amante attitrée Tome 3 : L'épouse attitrée Tome 4 : Une folle nuit Tome 5 : Une simple erreur Tome 6 : Une Touche de feu Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) La séduction de Patrick (#19) Ardent désir (Nouvelle) Les Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) La série Les Vampires de Venise a tout pour plaire : mariage de convenance, coup de foudre, proximité forcée, malades en phase terminale, vierges, décors romantiques, sauvetage, amour instantané, identité cachée, âmes sœurs, femme en danger, demoiselle en détresse, fraternité, trésor caché, intrigue, trahison, scènes érotiques brûlantes.

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Seitenzahl: 205

Veröffentlichungsjahr: 2025

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LORENZO & BIANCA

LES VAMPIRES DE VENISE - TOME 3

TINA FOLSOM

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Autres livres de Tina

À propos de l’auteur

RÉSUMÉ

Début des années 1800, Venise est une ville où se mêlent secrets et désirs cachés.

Pour Lorenzo Conti, vampire notoire et coureur de jupons, son nouveau palais promet des nuits de plaisir sans fin. Imaginez sa surprise lorsqu’il découvre une beauté à couper le souffle endormie dans sa chambre, un cadeau délicieux qu’il suppose être une offrande de ses amis prévenants. Un seul instinct prévaut : s’emparer de son trophée.

Bianca arrive à Venise enveloppée dans le chagrin et le désespoir. Son père est mort et la maison ancestrale qui, selon elle, renferme un trésor inestimable, lui a été volée. Poussée par un ultime espoir, elle s’infiltre dans le palais, priant pour que le nouveau propriétaire soit encore loin. Sa mission : déterrer l’héritage de son père avant qu’il ne disparaisse à jamais.

Mais le destin, aussi cruel que séduisant, la met sur le chemin du nouveau maître du palais. Lorsque Lorenzo découvre Bianca dans son sanctuaire privé, son esprit vif devient sa seule arme. Pour rester entre ces murs somptueux et poursuivre sa recherche clandestine, elle doit tisser une toile de séduction irrésistible. Quel meilleur moyen d’atteindre son but que de tenter le vampire sombre et magnétique lui-même ?

Alors que Bianca déploie tout son arsenal de séduction, une danse dangereuse commence. Lorenzo, intrigué par son esprit fougueux et sa beauté indéniable, se retrouve entraîné dans un jeu où plaisir et tromperie s’entremêlent. Mais sous le masque impassible de Bianca se cache un secret aussi précieux que le trésor qu’elle recherche, un secret qui pourrait enflammer une passion aussi éternelle que la nuit elle-même… ou les exposer tous deux à un danger inimaginable.

Osez vous laisser piéger dans un monde de moments volés et de désirs interdits, où la frontière entre le chasseur et la proie s’estompe à chaque regard furtif et chaque promesse murmurée.

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Édité par Anne-Lise Pellat et Vanessa Merly

©2025 Tina Folsom

1

Venise, Italie — début des années 1800

Lorenzo était en retard, mais il était sûr que ses amis lui pardonneraient, compte tenu de la bonne nouvelle qu’il avait.

Quelques semaines plus tôt, l’attaque d’un Gardien avait failli tuer l’un des leurs. Comme les Gardiens des Eaux Sacrées, la société secrète des chasseurs de vampires de Venise, devenaient de plus en plus audacieux dans leurs tentatives d’éradication de tous les vampires de la ville insulaire, ses collègues vampires et lui avaient décidé de prendre des mesures drastiques pour se protéger contre leur menace.

Dante, son meilleur ami, avait proposé d’acheter toutes les habitations du pâté de maisons autour duquel son frère Raphael et lui vivaient, et de transformer cette zone d’habitations en une sorte de forteresse : dix maisons dans cette rue, dix dans la rue derrière eux, et quatre dans chacune des allées latérales qui complétaient le rectangle. En achetant les maisons limitrophes, ils pourraient créer des passages secrets entre les bâtiments, et ainsi se rencontrer sans avoir à sortir dans les rues ou les canaux. Cela leur permettait également de s’échapper facilement et de se secourir mutuellement pendant la journée sans être exposés aux rayons brûlants du soleil.

Ce soir, ils s’étaient réunis pour la deuxième fois afin de discuter de la stratégie à adopter pour atteindre leur objectif.

Lorenzo souriait intérieurement tandis qu’un serviteur ouvrait la lourde porte d’entrée de la maison de Dante et Raphael. Il avait une longueur d’avance. Ses amis seraient très contents de lui.

L’air de la nuit était glacial, et, bien que son corps de vampire ne soit pas aussi sensible au froid que celui des humains, il n’aimait pas l’air humide et glacial qui atteignait ses poumons lorsqu’il inspirait. Il préféra de loin l’odeur subtile du feu de bois du salon qui flottait dans ses narines lorsqu’il pénétra à l’intérieur. Il tendit ses gants au serviteur et le laissa prendre la lourde cape noire sur ses épaules. Les serviteurs humains étaient choisis avec soin et venaient souvent de la même famille qui servait fidèlement ses maîtres, emportant leurs secrets dans la tombe. Pour cela, ils étaient extraordinairement bien payés. La loyauté n’était pas bon marché.

Son ouïe sensible avait déjà capté les voix de ses amis. Son odorat amélioré lui permettait de les distinguer davantage : ils étaient une douzaine à être rassemblés.

Lorenzo entra dans le salon et balaya la pièce du regard. Outre les frères Dante et Raphael et leurs épouses Viola et Isabella, plusieurs de ses collègues vampires étaient présents : Nico, Silvano, Enrico, Francesco, Paolo, Andrea, Carlo et Marcello. Il y avait plus de vampires à Venise, mais ceux qui étaient rassemblés représentaient les chefs des différents clans. Ils donnaient des instructions à leurs disciples sur ce qu’ils devaient faire.

Comme à l’accoutumée, ses narines s’agitèrent lorsqu’il perçut l’odeur d’Isabella. La femme de Raphael était la seule humaine parmi eux, et son parfum délicieux lui donnait toujours des démangeaisons aux gencives et des picotements aux crocs. Son ami était un sacré veinard. Lorenzo n’appréciait pas les pièges du mariage, mais boire à une humaine sans avoir à utiliser ses pouvoirs pour faire oublier à la femme ce qu’il lui faisait, c’était un plaisir auquel il n’avait jamais pris part. L’idée d’avoir une femme humaine sous lui et de la baiser alors qu’elle lui offrait volontairement son cou, parfaitement consciente de ses intentions, le faisait bander.

— Bonsoir, messieurs, dit-il plus fort que nécessaire pour essayer de se distraire de ses pensées de débauche.

Cela ne servit pas à grand-chose. Il devrait sortir plus tard et assouvir son désir avec n’importe quelle catin qu’il pourrait trouver à une heure aussi tardive. Bien qu’il n’aurait aucun mal à trouver une femme consentante qui le laisserait la baiser, la dose de sang devrait être prise grâce à ses pouvoirs de persuasion, ce qui effacerait les souvenirs de son acte. Dommage, car la morsure d’un vampire ne faisait qu’augmenter l’excitation, aussi bien chez l’hôte que chez le vampire.

— Quelqu’un t’a attaché au lit ? lui demanda Dante en le regardant avec un gloussement.

— On dirait plutôt qu’il avait besoin de quelques secondes, ricana Nico.

L’appétit de Lorenzo pour les femmes était bien connu de ses amis, et au lieu de s’agacer de leurs petites plaisanteries ici et là, il les portait comme des médailles d’honneur.

— Elle ne pouvait tout simplement pas se passer de moi, mentit-il en faisant éclater de rire l’assemblée.

Il y eut même une lueur dans les yeux d’Isabella. Il lui fit un clin d’œil bon enfant.

— Mais je devais aussi m’occuper de son amie.

Le deuxième mensonge lui valut une réplique encore plus forte.

— Ça, c’est mon pote ! proclama Paolo en se tapant la cuisse.

En général, ce que Lorenzo disait à ses amis était la stricte vérité, mais il avait eu des choses plus importantes à faire ces dernières heures. Les négociations qu’il avait entamées avaient pris plus de temps que prévu et ne lui avaient pas permis de s’adonner à son passe-temps favori : les femmes.

— Trouve-toi un siège, dit Raphael. Nous avons commencé sans toi. Il va falloir rattraper le temps perdu.

Lorenzo rayonnait.

— Ce n’est pas nécessaire.

Plusieurs regards se posèrent sur lui, brillants de curiosité. Lorenzo n’attendit pas leurs questions, trop excité à l’idée de communiquer sa nouvelle.

— J’ai acheté une maison.

Il voyait bien que Dante voulait se lever de son siège, mais Viola, sa charmante épouse, lui posa la main sur la cuisse.

— Félicitations, Lorenzo ! dit-elle en souriant.

— Merci, Viola. C’est très gentil de ta part.

— Ne fais pas durer le suspense, se plaignit Nico. Où se trouve-t-elle ?

Lorenzo sourit et fit un signe vers l’est.

— Deux portes plus bas.

Soudain, l’appréhension de Dante se transforma en admiration.

— Comment as-tu fait ? Si je ne me trompe pas, le propriétaire est mort il y a seulement trois jours. J’allais approcher ses héritiers dans les prochains jours.

— Je t’ai devancé, mon vieil ami. Il s’avère que j’avais acheté l’une des hypothèques de cet homme.

— C’était un joueur ? intervint Raphael.

Lorenzo acquiesça.

— Un mauvais en plus. Dès qu’il est mort, j’ai approché son notaire et je lui ai fait comprendre qu’il serait plus avantageux pour l’héritière que je reçoive la maison en échange de l’hypothèque, étant donné que son montant valait plus que la maison. J’ai ajouté une petite somme pour apaiser le notaire et une somme un peu plus importante pour l’héritière.

— Et l’héritière a accepté ? demanda Dante en haussant un sourcil en signe d’interrogation.

Lorenzo croisa les bras sur sa poitrine, pleinement satisfait de son exploit.

— Elle n’a pas le choix. Elle n’a rien d’autre à hériter que les dettes de son père, dont je me suis occupé. L’avocat lui expliquera tout cela lorsqu’elle arrivera à Venise. Je suis sûr que cela ne posera aucun problème. De toute façon, le notaire avait l’autorisation d’exécuter le contrat.

— Excellent ! s’écria Dante en se levant pour lui donner une tape sur l’épaule. Je te félicite pour ton initiative.

Puis il se tourna vers les autres hommes de la salle.

— C’est exactement ce que j’attends du reste d’entre vous. N’attendez pas qu’une maison soit mise en vente. Faites une offre. Nous avons les fonds nécessaires pour y parvenir. Il y a vingt-huit maisons dans ce quartier et dans celui qui se trouve derrière nous. Nous devons posséder chacune d’entre elles si nous voulons être sûrs d’être protégés des Gardiens.

Ils hochèrent tous la tête avec enthousiasme.

— Quand emménages-tu ? demanda Nico.

— Ce vendredi soir.

Nico et Dante échangèrent un regard conspirateur.

— Je suis sûr que nous trouverons un cadeau de pendaison de crémaillère approprié pour toi, n’est-ce pas, Nico ?

Dante sourit d’une oreille à l’autre et reçut en réponse le même sourire malicieux de la part de Nico.

Lorenzo se contenta de secouer la tête. Il pouvait être sûr que ce que ses amis avaient en tête serait soit un péché, soit un divertissement, et s’il avait de la chance, les deux.

2

Bianca Greco regarda une fois de plus par-dessus son épaule avant de tourner la clé dans la serrure rouillée et de prier pour la première fois depuis de nombreuses années. Le cliquetis annonça que sa prière avait été exaucée : la vieille clé fonctionnait toujours. Personne n’avait changé les serrures.

Avant que la chance ne tourne, elle se glissa dans son ancienne maison et ferma la porte derrière elle. Enfin, elle put respirer à nouveau.

Dès qu’elle avait appris la nouvelle de la mort subite de son père, Bianca avait fait ses valises et s’était rendue à Venise. Mais malgré son départ précipité, le voyage avait duré plusieurs jours, la faute à la boue de la route. Elle était arrivée trop tard.

Le notaire, Monsieur Mancini, lui avait annoncé avec un sourire radieux qu’il avait réussi à vendre la maison de son père et même à soutirer un peu d’argent à l’acheteur, qui avait gracieusement remboursé toutes les dettes de son père. D’après le notaire, elle aurait dû se réjouir d’avoir reçu quoi que ce soit, d’autant plus que les dettes dépassaient largement la valeur de la maison.

Mais Bianca était furieuse. Et le Signore Mancini avait simplement supposé qu’elle était contrariée parce que c’était autrefois sa maison et qu’elle y avait des souvenirs heureux. Bah ! Les quelques souvenirs heureux qu’elle avait eus dans sa maison remontaient à sa petite enfance. Mais, dès qu’elle était devenue une jeune femme à la taille fine, aux hanches larges et à la poitrine généreuse, son père avait fait venir les prétendants par bateaux entiers.

C’était devenu une vente aux enchères de bétail. Elle était le bétail à vendre au plus offrant. Elle pouvait encore sentir la déception sur ses lèvres lorsqu’elle avait supplié son père de lui choisir un bon mari. Il s’était contenté de la regarder de ses yeux froids et de lui ordonner de se taire. Il ne restait rien du doux père sur les genoux duquel elle s’asseyait pendant des heures lorsqu’elle était enfant. Il s’était mis à vouloir s’élever dans la société vénitienne et il allait le faire sur le dos de Bianca en la mariant au prétendant le plus influent.

Elle a fait la seule chose qu’elle pouvait faire : elle s’était enfuie.

Après avoir volé suffisamment de pièces dans la bourse de son père pour pouvoir rejoindre le continent, Bianca était arrivée jusqu’à Florence avant d’être à court d’argent. Sans compétences ni talents pour subvenir à ses besoins, elle a fait la même chose que son père avait essayé de faire pour elle : vendre son corps.

Grâce à ses manières raffinées et à sa beauté, elle avait attiré l’attention d’un riche bienfaiteur qui en avait fait sa courtisane. Lorsqu’il s’était lassé d’elle, il l’avait confiée à l’un de ses amis. Si les hommes que Bianca avait fréquentés l’avaient bien traitée et lui avaient assuré un bon train de vie, elle ne se faisait pas d’illusions sur ce qu’elle était : une prostituée.

Le fait qu’elle n’ait pas exercé son métier dans les rues sombres et dans des chambres miteuses louées à l’heure ne diminuait pas son sentiment de saleté. Et, bien qu’elle ait trouvé les relations avec les hommes agréables et qu’elle ait beaucoup appris sur la façon de plaire à un homme et sur la façon dont un homme pouvait plaire à une femme, elle n’avait jamais aimé aucun d’entre eux. Personne n’avait jamais vu ce qui se cachait sous la surface de la belle courtisane ni ce qui touchait son cœur. Car tout ce qu’ils voyaient, c’était la carapace, le corps qui les aveuglait, la façade qu’elle avait érigée pour se protéger et protéger la femme qui était en elle. Celle que son père avait trahie.

Non, Bianca ne voulait pas de la maison. Mais elle voulait ce qu’elle contenait : le trésor dont son père avait parlé il y a tant d’années. Elle se souvenait parfaitement de ses paroles.

— C’est un grand trésor, avait-il déclaré alors qu’elle était assise sur ses genoux lorsqu’elle était petite fille. Et si je le vendais à la bonne personne, il nous rapporterait plus d’argent que nous ne pourrons jamais obtenir pour cette maison.

— Plus que pour notre maison ? s’étonna-t-elle. Mais c’est une grande maison !

— Oui, répondit-il en souriant. Mais le trésor vaut plus.

— Il doit être énorme, le trésor.

Son père avait secoué la tête.

— Non, c’est petit. C’est pourquoi il est si facile à cacher.

— Où est-il ? avait-elle lancé.

— C’est un secret. Personne ne doit savoir qu’il existe. S’ils le savent, ils nous feront du mal.

— Chut, avait-elle murmuré. Tu peux me le chuchoter.

Mais son père n’avait jamais révélé la cachette, ni même la composition du trésor. Peut-être n’était-ce qu’une histoire pour distraire une fillette de dix ans. Mais elle ne pouvait pas l’ignorer. Si le trésor existait vraiment, il devait se trouver dans la maison. Et elle devait le trouver. C’était son seul moyen de sortir de sa vie actuelle. Elle n’allait pas rester une courtisane pour toujours et donner son corps à des hommes qu’elle n’aimait pas.

Bianca posa son sac sur le sol à côté d’elle et s’aventura dans la maison. Tout était encore pareil : les meubles, les tableaux, les tapis. Même les verres en cristal du salon où son père aimait boire sa Grappa étaient toujours à la même place. Monsieur Mancini lui avait dit que l’homme qui avait acheté la maison avait insisté pour garder les meubles et tout le reste. Lorsqu’elle lui avait demandé quand le nouveau propriétaire allait s’installer dans la propriété, il avait haussé les épaules et déclaré que l’homme ne semblait pas particulièrement pressé.

Étant donné que l’achat n’avait été enregistré dans les registres de la ville que cet après-midi-là, Bianca pensait que le nouveau propriétaire attendrait probablement jusqu’à lundi pour embaucher des ouvriers qui nettoieraient les lieux et apporteraient ses propres affaires dans la maison. Aucun Italien n’aimait travailler le week-end, pas même les classes les plus pauvres. Cela signifiait qu’elle aurait le week-end pour fouiller la maison de fond en comble et tout démonter pour trouver ce que son père appelait le « trésor ».

Bianca monta l’escalier grinçant, sa longue robe ramassant la poussière sur son passage. Manifestement, les domestiques de son père avaient négligé la maison avant sa mort, car il était impossible qu’une telle quantité de poussière s’accumule en une semaine. À présent, la maison était silencieuse, dépourvue de toute vie. Les domestiques étaient partis, probablement heureux que le notaire leur ait versé leurs arriérés de salaire. Elle ne serait pas surprise qu’ils aient emporté une partie de l’argenterie.

D’une certaine manière, elle était heureuse que les choses se soient passées ainsi. Si les domestiques de son père avaient encore occupé la maison, elle aurait dû se faufiler partout en essayant de cacher ce qu’elle faisait. La maison étant vide, elle pouvait mener ses recherches ouvertement.

Bianca frissonna en arrivant dans le couloir de l’étage. Le temps était couvert et, maintenant que le soleil était sur le point de se coucher, l’humidité s’insinuait dans la maison et s’y installait. Si elle voulait rester dans la maison pour le week-end, il lui faudrait allumer au moins un ou deux feux. Elle passa devant la porte de la chambre de son père, mais décida de ne pas y entrer. Elle n’avait aucune envie de se souvenir de lui aussi intensément.

Au lieu de cela, elle ouvrit la porte suivante et entra dans l’ancienne chambre de sa mère. C’était comme si elle était morte hier, et pourtant, cela faisait plus de dix ans. Son père avait toujours veillé à ce que les domestiques nettoient et aèrent sa chambre au moins une fois par semaine, comme s’il s’attendait à ce qu’elle revienne. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Des draps frais ornaient le grand lit à baldaquin et du bois était empilé près de la cheminée, prêt à être brûlé par une servante.

Le peu de lumière qui pénétrait par la fenêtre suffit à Bianca pour se voir dans le miroir. Elle avait l’air effrayée. Le fait d’avoir voyagé toute la journée, d’abord dans une diligence sale, puis sur un bateau qui tanguait, l’avait ébranlée. Elle n’avait pas eu le temps de se laver depuis. Le chignon soigné dans lequel ses longs cheveux noirs avaient été domptés n’était plus la coiffure élégante qu’elle avait été. De petites mèches de boucles noires tombaient sur son cou et ses épaules. Sa robe bleu foncé était poussiéreuse et son ourlet était couvert de boue. En soulevant légèrement sa robe, elle s’aperçut que ses bottes n’étaient pas en meilleur état.

Même si elle voulait commencer les recherches tout de suite, Bianca ne pouvait s’empêcher d’avoir envie d’un bain chaud pour enlever la crasse du voyage sur son corps. De plus, elle devait allumer un feu pour réchauffer la pièce afin de ne pas mourir de froid pendant la nuit.

Avec un lourd soupir, elle s’approcha de la cheminée et s’agenouilla. Malgré son éducation privilégiée, elle savait comment allumer un feu. Dès le début de son séjour à Florence, elle avait appris tout ce dont elle avait besoin pour survivre. Il ne lui fallut pas longtemps pour allumer un feu. Elle plaça deux grosses bûches sur les flammes et recula. Dans une heure, la pièce serait agréablement chaude.

Entre-temps, elle était redescendue et s’était dirigée vers la cuisine. La cuisinière était en fonte. Elle devait y allumer un feu si elle voulait de l’eau chaude pour un bain rapide. En pompant l’eau de la pompe à main, elle remplit plusieurs grandes marmites qu’elle plaça sur la surface de la cuisinière, puis elle y alluma le feu.

La sueur s’accumulait déjà sur son front à force de soulever les lourdes marmites pour les poser sur la cuisinière. Il serait encore plus difficile de les enlever une fois l’eau bouillante. Il était hors de question qu’elle les porte jusqu’à l’étage, dans la petite salle de bain située à côté de la chambre de sa mère. À la place, elle utiliserait la baignoire qui se trouvait dans la pièce à côté de la cuisine où les domestiques faisaient la lessive. Ce serait suffisant pour la nuit.

3

Lorenzo avait prévu d’arriver à sa nouvelle maison juste après le coucher du soleil, mais ses amis avaient contrecarré ses efforts pour prendre possession de sa nouvelle résidence en convoquant une autre réunion pour discuter plus en détail de l’acquisition des vingt-six maisons restantes sur le périmètre désigné. Il n’avait écouté qu’à moitié, impatient d’inspecter sa nouvelle demeure. Après tout, il l’avait achetée à l’improviste. Il n’avait jamais mis les pieds à l’intérieur. D’après ce qu’on lui avait indiqué, l’endroit était en ruine.

Le notaire lui avait pourtant assuré que la propriété était habitable et ne nécessitait que quelques travaux de nettoyage. Cela n’avait pas beaucoup d’importance pour Lorenzo. Il allait de toute façon modifier l’intérieur. Pour commencer, des sorties cachées devraient être incorporées dans la disposition de la maison, et, une fois que la maison entre la sienne et celle des frères Dante et Raphael serait entre ses mains, des tunnels de connexion seraient construits entre les maisons. Bien entendu, il ne s’agirait pas de véritables tunnels, mais de passerelles couvertes, en surface. Toute tentative de creuser sous le niveau des canaux entraînerait une inondation immédiate. Mais ces passerelles seraient utiles, car elles leur permettraient de se déplacer pendant la journée.

Il était bien plus de minuit lorsque Lorenzo atteignit la porte d’entrée de sa nouvelle maison et tourna la clé. L’odeur qui l’accueillit n’était pas celle qu’il attendait d’une maison inoccupée. Elle était accueillante et lui donna instantanément l’impression d’être chez lui. Et il comprit immédiatement pourquoi : quelque part dans la maison, un feu brûlait dans une cheminée. Il n’était pas seul.

Déposant son sac de voyage dans l’entrée, il inspira profondément les différentes odeurs de la maison : fumée, savon, poussière, moisissure. Et une autre odeur, très faible, de quelque chose de tout à fait inattendu.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Dante et Nico étaient les meilleurs. Ils le connaissaient trop bien, et il n’y avait aucun doute dans son esprit sur ce qu’ils lui avaient offert comme cadeau de pendaison de crémaillère. Une pendaison de crémaillère des plus chaleureuses.

Lorenzo suivit l’odeur séduisante à l’étage et le long du couloir. Devant une porte, il s’arrêta et inspira à nouveau. Oui, son cadeau était juste derrière cette porte, il l’attendait. Ses oreilles captaient tous les bruits, mais derrière la porte, le silence régnait, à l’exception du crépitement du feu.

Silencieusement, il tourna le bouton de la porte et l’ouvrit doucement, se glissant à l’intérieur de la pièce presque obscure. Seul le faible feu de la cheminée apportait un peu de lumière, mais la vision nocturne supérieure de Lorenzo n’avait pas besoin d’une lumière vive pour distinguer les contours de son cadeau.

Là, dans la chambre entièrement féminine qui avait dû appartenir à la maîtresse de maison, une jeune femme somnolait sous les draps. Ses cheveux noirs s’étalaient en éventail comme une auréole autour de son visage de porcelaine, ses lèvres étaient légèrement entrouvertes, son souffle l’incita à s’approcher.

Il se demanda quelle était la couleur de ses yeux. Peut-être aussi foncés que ses cils épais, qui semblaient si longs qu’ils caressaient ses joues.

Pourquoi Nico et Dante l’avaient-ils gardé si longtemps alors qu’ils savaient que cette beauté captivante l’attendait ? Il était inexcusable de laisser une femme comme elle attendre et de ne pas lui accorder l’attention qu’elle méritait. Il avait bien l’intention de se rattraper.

Sans faire de bruit, Lorenzo enleva sa cape et la laissa tomber sur une chaise voisine avant de se débarrasser de sa chemise. Lorsqu’il ouvrit le bouton supérieur de sa culotte, il se rendit compte qu’il bandait déjà. Il se dépouilla de son pantalon et de ses chaussures, qu’il plaça à côté du reste de ses vêtements. Puis il regarda la femme endormie dans son lit et toucha son sexe, essayant de relâcher un peu la tension.