Marcello & Jane - Tina Folsom - E-Book

Marcello & Jane E-Book

Tina Folsom

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Beschreibung

Début des années 1800, Venise, Italie. Au cœur du labyrinthe de ruelles et de canaux de Venise, le vampire sensuel Marcello Sebastiani est confronté à une crise explosive : pour conserver son héritage séculaire, un somptueux palais, il doit présenter à la ville des documents introuvables. La dernière distraction qu'il peut tolérer dans cette situation difficile est l'arrivée de l'Anglaise Jane Emery, d'une beauté insolente. Sa simple présence éveille en lui un mélange dangereux de désir et de résistance. Jane a fui une sombre menace et cherche refuge à Venise auprès d'un mécène qui soutient ses ambitions musicales. Mais la réalité la frappe de plein fouet : son protecteur est mort, ses espoirs d'une vie indépendante sont anéantis. Dans son désespoir, elle se tourne vers le sombre et beau Marcello, dont l'aura mystérieuse la trouble autant qu'elle l'attire. Elle le supplie de l'aider, sans se douter que ses contacts hésitants vont allumer une flamme qui dépassera ses rêves les plus fous — une proximité dangereuse qui attire son cœur vers un territoire inconnu. Mais les ombres du passé de Jane s'étendent jusqu'à Venise et menacent de déchirer leur fragile lien. Marcello, dont la vie immortelle a rarement été touchée par une telle passion, doit prendre une décision risquée : il doit tout mettre en jeu pour protéger Jane du danger qui approche. Dans ce jeu dangereux entre désir et menace, leurs destins s'entremêlent dans une danse passionnée au bord du précipice. Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Le club des éternels célibataires Tome 1 : L'escort attitrée Tome 2 : L'amante attitrée Tome 3 : L'épouse attitrée Tome 4 : Une folle nuit Tome 5 : Une simple erreur Tome 6 : Une Touche de feu Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) La séduction de Patrick (#19) Ardent désir (Nouvelle) Les Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) La série Les Vampires de Venise a tout pour plaire : mariage de convenance, coup de foudre, proximité forcée, malades en phase terminale, vierges, décors romantiques, sauvetage, amour instantané, identité cachée, âmes sœurs, femme en danger, demoiselle en détresse, fraternité, trésor caché, intrigue, trahison, scènes érotiques brûlantes.

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Seitenzahl: 150

Veröffentlichungsjahr: 2025

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MARCELLO & JANE

LES VAMPIRES DE VENISE - TOME 5

TINA FOLSOM

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Autres livres de Tina

À propos de l’auteur

RÉSUMÉ

Début des années 1800, Venise, Italie.

Au cœur du labyrinthe de ruelles et de canaux de Venise, le vampire sensuel Marcello Sebastiani est confronté à une crise explosive : pour conserver son héritage séculaire, un somptueux palais, il doit présenter à la ville des documents introuvables. La dernière distraction qu’il peut tolérer dans cette situation difficile est l’arrivée de l’Anglaise Jane Emery, d’une beauté insolente. Sa simple présence éveille en lui un mélange dangereux de désir et de résistance.

Jane a fui une sombre menace et cherche refuge à Venise auprès d’un mécène qui soutient ses ambitions musicales. Mais la réalité la frappe de plein fouet : son protecteur est mort, ses espoirs d’une vie indépendante sont anéantis. Dans son désespoir, elle se tourne vers le sombre et beau Marcello, dont l’aura mystérieuse la trouble autant qu’elle l’attire. Elle le supplie de l’aider, sans se douter que ses contacts hésitants vont allumer une flamme qui dépassera ses rêves les plus fous — une proximité dangereuse qui attire son cœur vers un territoire inconnu.

Mais les ombres du passé de Jane s’étendent jusqu’à Venise et menacent de déchirer leur fragile lien. Marcello, dont la vie immortelle a rarement été touchée par une telle passion, doit prendre une décision risquée : il doit tout mettre en jeu pour protéger Jane du danger qui approche. Dans ce jeu dangereux entre désir et menace, leurs destins s’entremêlent dans une danse passionnée au bord du précipice.

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Édité par Anne-Lise Pellat et Vanessa Merly

©2025 Tina Folsom

1

Marcello Sebastiani marchait sur les pavés mouillés du centre de Venise en compagnie de son ami vampire, Carlo Bianchi. Ils s’étaient retrouvés près de la place Saint-Marc, et ils se dirigeaient maintenant vers la villa que Carlo avait achetée deux jours plus tôt. Elle se trouvait à quelques maisons à l’est du palais de Marcello. Les deux amis voulaient s’assurer que la maison que Carlo venait d’acquérir avait été vidée de ses occupants et qu’elle était prête pour son déménagement.

Marcello était pourtant de mauvaise humeur en cette brumeuse soirée d’automne. Il venait de voir son avocat et avait appris qu’il y avait un problème avec sa propre propriété. Apparemment, le cadastre de Venise ne trouvait aucune trace confirmant que Marcello était le propriétaire légitime du palais. Ni même qu’il existe, puisqu’aucun acte de naissance n’avait été trouvé. C’est pourquoi l’officier du registre foncier avait exigé que Marcello clarifie cette affaire au risque de perdre sa maison.

Il s’agissait d’une tentative ridicule de la part de la ville de confisquer la demeure dont il était propriétaire depuis des siècles. Cependant, les titres de propriété n’étaient en fait pas complets.

Mais comment un homme dont tous les papiers avaient été perdus pouvait-il prouver qui il était vraiment ? Surtout si cet homme vivait depuis cinq siècles et avait pris le nom de son propre grand-père des décennies plus tôt afin de conserver la propriété de la maison, acquise à l’origine au XIIIe siècle.

Son avocat aurait dû anticiper cette affaire et veiller à ce que des documents falsifiés soient établis. Mais quelque chose avait mal tourné. Maintenant, des questions étaient soulevées, auxquelles Marcello ne pouvait pas répondre s’il voulait préserver son secret. Il devait trouver un moyen de sortir de ce bourbier.

— Penses-tu que les Gardiens ont quelque chose à voir avec tes problèmes ? demanda Carlo.

Les Gardiens des Eaux Saintes étaient un groupe de chasseurs de vampires qui s’étaient donné pour mission de tuer tous les vampires de Venise. Nombre de ses amis avaient déjà été confrontés à eux. Il était capital de rester constamment sur le qui-vive et de se préparer à de nouvelles attaques.

— Cela voudrait dire qu’ils soupçonnent que je suis un vampire. Et qu’ils ont des liens avec le gouvernement de la ville. Non, je ne pense pas.

— Alors, tu n’as qu’à simplement dire que ton acte de naissance a été détruit dans un incendie, suggéra Carlo. Cela a bien fonctionné pour certains de nos amis.

La population de vampires à Venise était relativement peu nombreuse. Marcello connaissait presque tout le monde et était très ami avec au moins la moitié d’entre eux. Un groupe de ses plus proches amis et lui sécurisaient actuellement des maisons le long d’un canal plus petit afin d’y créer une sorte de forteresse. Toutes les maisons seraient reliées par des trottoirs couverts, conçus pour résister à leur pire ennemi, le soleil. Ensemble, ils construiraient une citadelle contre leurs ennemis, les Gardiens.

— Je croyais que tu faisais confiance à ton avocat.

— C’est le cas. Mais il est mort il y a deux ans et son fils a repris son travail. On m’a assuré qu’il était bien formé et digne de confiance. J’ai confiance en lui. Mais il a commis une erreur. Et je dois maintenant la corriger.

Marcello s’arrêta à côté de Carlo, de l’autre côté de la rue, devant la nouvelle maison de son ami. Elle était plus petite que la sienne ; elle ne comportait que trois étages et sa façade en pierre était couverte de suie et il y avait des fissures aux fenêtres et autour de l’entrée. Le bâtiment avait besoin d’être rénové.

— On dirait que quelqu’un a laissé la porte d’entrée ouverte, déclara Marcello en reniflant.

Repérer tout ce qui sortait de l’ordinaire avec méfiance était comme inné chez lui. Et la nuit — il était déjà vingt et une heures —, il gardait toujours un œil ouvert à l’affût des Gardiens des Eaux Saintes, les ennemis jurés des vampires.

— Ils sont probablement en train de transporter les meubles, déclara Carlo en traversant la rue.

— Si c’était le cas, dit Marcello en suivant son ami, il y aurait un chariot chargé ici. Tu ne crois pas ? Fais attention, Carlo.

Ils s’arrêtèrent devant l’entrée et Marcello toucha la porte en écoutant. Son ouïe hypersensible aurait pu entendre une souris courir sur le plancher. Mais à la place, il entendit… un sanglot.

Marcello se précipita dans le bâtiment, prêt à les défendre, lui et son ami, contre ce qui les attendait à l’intérieur. Mais il aperçut deux femmes et un pianoforte sur lequel brillait un chandelier en fer forgé. L’une des femmes se tenait à côté de l’instrument doré et sursauta en les voyant, Carlo et lui. L’autre était à moitié couchée sur le pianoforte et sanglotait.

Alertée par ses pas lourds, la femme bouleversée se leva et tourna sur elle-même tout en essuyant les larmes de son visage avec le dos de sa main.

— Qu’est-ce qui se passe ici ? demanda Carlo.

La femme qui était à côté du pianoforte fit une révérence.

— Messieurs.

La brune portait ses cheveux en un chignon strict. Un manteau serré couvrait sa silhouette ronde ainsi que sa robe marron très simple.

L’autre femme écarta une boucle noire de sa joue trempée de larmes et leur lança un regard curieux. Vêtue d’une robe bleu clair dont les rubans se croisaient sur son corsage, elle avait l’air vulnérable, même si maintenant ses joues devenaient rouges et que la pâleur disparaissait de son visage. Marcello ne pouvait rester insensible à son rayonnement et à sa beauté.

Même si c’était une intruse.

— Vous êtes des amis de M. Ricci ? Peut-être ses avocats ? demanda la femme aux cheveux noirs, hésitante. Nous venons juste d’apprendre sa mort. Il est décédé il y a quelques jours seulement. Malheureusement…

Elle pressa le dos de sa main contre son front.

Marcello ne savait pas si elle jouait la comédie ou si elle était sérieusement perturbée par la mort de monsieur Ricci. D’habitude, il n’avait aucun mal à faire la différence entre la réalité et la comédie. Mais avec cette femme, il n’était pas sûr du tout.

— Voici le nouveau propriétaire, dit Marcello en désignant Carlo. Et, si je puis me permettre, qui êtes-vous, madame, et pourquoi vous trouvez-vous dans cette maison ?

— Un nouveau propriétaire ?

La beauté aux cheveux noirs s’avança devant le pianoforte et les examina tous les deux avec un regard évaluateur. Et de l’intérêt.

Marcello échangea un regard avec Carlo et haussa les sourcils. Et pour cause : il n’avait jamais été déshabillé des yeux de manière aussi évidente par une femme apparemment civilisée.

— Je suis ravie de faire votre connaissance. Je m’appelle Jane Emery.

Elle tendit sa main, que Carlo et lui se contentèrent de fixer. Comme personne ne lui embrassait la main, elle fit un geste par-dessus son épaule pour désigner l’autre femme.

— Et voici ma femme de chambre, Prudence. Nous venons d’arriver de Londres. Ce fut un voyage fatigant et épuisant, de mauvaises calèches, des chemins cabossés, des chevaux craintifs. Je suis à bout de nerfs. Et lorsque nous sommes arrivées, nous avons appris que mon mécène, monsieur Ricci, était décédé. Vous devez savoir que je joue du pianoforte.

Elle se tourna vers l’instrument et fit glisser ses doigts sur les touches, mais les notes qu’elle produisit semblaient désaccordées.

— J’adore Haendel, pas vous ?

Marcello ne trouvait pas les mots.

— Nous n’avions aucune idée que le bienfaiteur de Milady était décédé, ajouta Prudence d’une voix calme. C’est une tragédie.

— Pour moi, s’empressa d’ajouter Jane. Je n’ai pas d’autre endroit où aller, déclara-t-elle en montrant les valises en cuir rouge empilées près de la porte. Je devais vivre dans la maison de monsieur Ricci pendant qu’il engageait les meilleurs tuteurs pour poursuivre mes études musicales. J’ai vendu ma maison et tous mes biens. Mais quand nous sommes arrivées à Venise… Oh !

Elle s’effondra sur le banc devant l’instrument avec une telle force que le sol tout entier semblait trembler, et appuya sa tête dans ses mains.

— Nous avons été détroussées. Tout notre argent a disparu, expliqua Prudence d’un ton grave.

Elle s’approcha pour s’adresser directement à Marcello.

— Veuillez lui pardonner. Ma maîtresse a tendance à dramatiser.

— C’est bien ce que je vois.

Marcello ne savait pas comment s’y prendre avec cette femme.

Jane leva soudain les yeux.

— Je n’ai pas retenu vos noms.

— Carlo Bianchi, répondit Carlo, et voici monsieur Marcello Sebastiani.

— Enchantée, Messieurs.

Carlo rayonnait, visiblement conquis par le charme de la dame.

Marcello ne se laissait pas embobiner aussi facilement.

— Vous ne pouvez pas rester ici toutes les deux. La maison est en train d’être vidée. Je suis sûr — déclara-t-il en désignant le pianoforte — que ceci va très probablement être emporté. De plus, la maison nous appartient maintenant, enfin, à monsieur Bianchi, ici présent.

— À vous ? Vous êtes tous les deux… ?

Le regard de Jane passait de l’un à l’autre. Que voulait-elle suggérer par son regard ?

— Absolument pas, rectifia Carlo. Ma femme m’attend à la maison. Marcello et moi sommes amis. Avez-vous un endroit où loger pendant que vous êtes ici à Venise ?

— Nous avons été détroussées !

Jane se leva et a montra les paumes de ses mains pour appuyer ses propos.

— Nous n’avons rien ! Rien d’autre que mon talent musical.

Marcello remarqua que Prudence levait les yeux au ciel derrière sa maîtresse.

— Je n’ai aucune idée de ce que je dois faire, poursuivit Jane. Je ne peux pas retourner à Londres.

— Pourquoi pas ? demanda Marcello. Votre famille va certainement…

— … s’attendre à ce que je reste pour poursuivre mes études. Retourner à Londres est hors de question, monsieur Sebastiani. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Oh, mon Dieu !

Elle se tordit les mains en le regardant avec un timide battement de cils.

— Vous avez dit que vous habitiez dans le coin ?

— Je, euh…

Il n’avait rien dit de la sorte. Ou bien si ?

— Oh… non.

— Si, dit Carlo en donnant un coup de coude dans le flanc de Marcello. Tu as une grande maison, mon ami. Pourquoi n’invites-tu pas ces dames à venir habiter chez toi pendant qu’elles vont chercher ailleurs quelque chose de plus permanent ?

— Parce que je ne gère pas une pension, répondit-il sèchement.

Et puis, il n’aimait pas les Anglais. Ils étaient curieux, hautains et tout simplement insupportables. Malgré la beauté de la femme et la façon dont elle flirtait avec ses cils sombres, il ne voulait pas d’elle chez lui. Il avait déjà assez à faire. Après tout, il devait se présenter avec un certificat de naissance et décrypter cette fichue liste de codes contenant les noms des Gardiens des Eaux Saintes.

— Carlo et moi allons vous escorter jusqu’à une pension de famille, si ces dames le souhaitent.

— Mais vous ne comprenez pas ?

Jane posa sa main crispée sur sa cuisse. C’était un mouvement stupide et totalement inefficace, mais étrangement délicieux. Elle semblait si délicate et si vulnérable.

— Nous avons été volées. Maintenant, je dois compter sur la bonté des étrangers. Mais apparemment cette bonté ne viendra pas de vous, monsieur Sebastiani. Venez, Prudence. Peut-être pourrons-nous mendier sur les quais. Je suis sûre que nous parviendrons à obtenir assez pour passer la nuit dans une pension.

— Mais, Madame !

— Quoi, Prudence ?

La femme de chambre jeta un regard suppliant à Carlo et Marcello, qui avait l’impression d’être manipulé par des experts. Les deux femmes ne pouvaient pas aller mendier sur les docks. L’une d’entre elles, voire les deux, serait obligée de soulever leurs jupes pour gagner de l’argent. Et aucune des deux n’avait l’air d’en être consciente.

Contre toute attente, le battement des cils attira l’attention de Marcello sur la couleur bleue des yeux de Jane, puis sur sa robe bleu clair. Il aimait les yeux bleus. Ils lui rappelaient le ciel qu’il ne pourrait jamais admirer, car le soleil le tuerait.

Le battement de cils augmenta.

Oh, bon sang.

— Une nuit, dit-il brutalement. Vous pouvez rester chez moi une nuit.

2

L’entrée de la maison de monsieur Sebastiani était vaste et opulente avec un sol en marbre blanc, mais Jane remarqua néanmoins le manque de confort. Elle suivait l’homme bien plus grand qu’elle, même si elle se mettait sur la pointe des pieds. Marcello Sebastiani était trop grand, trop imposant, trop… masculin.

— Adamo.

— Monsieur.

Un serviteur maigre, en uniforme gris et aux cheveux bouclés, salua son maître et prit son fin manteau de damas noir.

Après avoir échangé quelques mots avec Adamo, Marcello — pourquoi l’appelait-elle par son prénom dans son esprit, elle ne le savait pas — se tourna vers Jane et Prudence. C’était une splendeur masculine : beau, grand, avec des cheveux noirs. Ses yeux étaient aussi bruns que la terre riche et fertile. Une barbe en broussaille ne parvenait pas à cacher son menton carré. Il n’avait pas l’air élégant, mais plutôt rustique avec ses larges épaules et ses muscles impressionnants qui étiraient son gilet damassé et les coutures de sa chemise au niveau des biceps.

C’était un homme qui n’était certainement pas à sa place dans une salle de bal surchauffée, au milieu des messieurs chics qui puaient l’eau de toilette à la lavande et se disputaient les tickets de danse des dames présentes. Non, Marcello Sebastiani était bien plus à l’aise dans l’obscurité de son hall d’accueil. C’était sa place. C’est là qu’il était le maître et le seigneur. Ici, sa parole était un ordre.

À cette pensée, la peau de Jane se mit soudain à picoter.

— Adamo vous conduira à votre chambre. Juste pour cette nuit, ajouta-t-il. Avez-vous un billet de retour pour l’Angleterre ?

— Je n’ai acheté qu’un aller simple, dit Jane en passant devant Marcello pour monter l’imposant escalier en acajou qui menait au premier étage. Il était prévu que je m’installe chez mon mécène, comme je vous l’ai déjà expliqué. J’ai besoin d’un peu de temps pour prendre mes dispositions.

Elle remarqua que Marcello se crispait. Son offre n’était-elle vraiment que pour une nuit ? Ou pouvait-elle le convaincre de l’aider un peu plus longtemps ? Elle avait eu de la chance qu’il soit celui qui les ait trouvées, Prudence et elle, dans la villa de monsieur Ricci. Un autre l’aurait peut-être renvoyée immédiatement. Et que serait-elle alors devenue ? Et sa femme de chambre, qui n’avait pas eu le choix de l’accompagner à Venise ? Jane n’était pas seulement responsable d’elle-même, mais aussi de Prudence. D’une manière ou d’une autre, elle devait essayer de convaincre Marcello de l’aider. Car elle ne pouvait attendre d’aide de nulle part ailleurs. Surtout pas de l’Angleterre.

— Je vais charger mon avocat d’accélérer les préparatifs de votre départ, proposa Marcello. Si vous voulez bien m’excuser maintenant. J’ai des affaires à régler, déclara-t-il avant de se retourner.

— N’est-il pas un peu tard pour les affaires ? demanda Jane, impatiente de mieux connaître son hôte.

Il marqua une pause et reporta son attention sur elle.

— Mes horaires de travail sont inhabituels, mademoiselle Emery.

— Je comprends. Que va-t-il advenir du pianoforte ? demanda Jane en montant quelques marches de l’escalier de marbre blanc. N’avez-vous pas dit que vous alliez le faire enlever plus tard de la villa de monsieur Ricci ? Je pourrais alors continuer à m’entraîner.

— Ai-je dit cela ? demanda-t-il en échangeant un regard avec son domestique qui haussa les épaules. Je doute d’avoir accepté, alors que vous ne restez que peu de temps.

Jane poussa un grand soupir. Et pour rendre ce soupir encore plus expressif, elle laissa tomber sa tête sur sa poitrine.

La bouche ouverte, Marcello l’observa.