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La voyant au cinéma, Yves Balmès tombe amoureux de Michèle Morgan dès l’âge de huit ans. Fasciné par sa beauté et son jeu d’actrice, il lui écrit son admiration par l’intermédiaire du journal Cinémonde. Cependant, leur correspondance dure presque trente ans avant leur belle rencontre.
Michèle Morgan et moi expose de façon poignante cette illustre artiste, loin de l’image froide et distante que l’on pourrait se faire d’elle.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Depuis toujours,
Yves Balmès aime lire et écrire, les romans historiques et biographiques étant ses préférés. Grâce à sa profession, il côtoie les acteurs du monde du cinéma et de la comédie. Par ce même canal, il rencontre l’actrice Michèle Morgan dont il est devenu l’ami, une relation unique qui a su traverser le temps.
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Seitenzahl: 62
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Yves Balmès
Michèle Morgan et moi
Roman
© Lys Bleu Éditions – Yves Balmès
ISBN : 979-10-377-7023-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je ne suis pas une star, simplement une actrice, une comédienne, un peintre.
Michèle Morgan
Photos : Philippe Vernet ;
Tableaux peints par Michèle Morgan, collection privée Yves Balmès ;
Photo couverture (Michèle Morgan)peinte par Jean Marais, collection privée Yves Balmès.
Les planètes. Abstrait Bleu – Huile sur toile
Depuis trois nuits, je ne dors plus, je m’angoisse !
Et si Michèle me téléphonait ce matin pour me dire qu’elle est désolée, qu’elle ne peut pas venir ce soir…
Une vraie catastrophe !
Ce 29 février 2012, jour de son véritable anniversaire, elle a 92 ans.
92 ans de beauté, d’élégance, de gentillesse et d’humour.
Le rêve de ma vie, celui de son plus grand admirateur et ami.
J’ai réussi à créer, organiser une grande exposition de prestige pour ses 75 ans de carrière. Il y a longtemps que j’y réfléchissais. J’ai reçu l’aide de la mairie de Puteaux, madame Joëlle Ceccaldi-Raynaud son maire et son personnel.
Au préalable j’avais contacté la mairie de Paris pour proposer ce projet. Qui mieux que Paris pouvait rendre hommage à cette grande dame du cinéma, encore parmi nous ? Un courrier officiel m’informa que rien n’était disponible avant 2016.
— Mon cher Yves, faites vite, le temps passe. Où serais-je en 2016 ! argumenta Michèle quand je lui parlais de ce projet.
D’ailleurs, ce fut après avoir employé toute ma grande persuasion qu’elle finit par accepter car c’était décidé, plus de manifestations, plus de soirées, de vernissages.
— Toute ma vie j’ai donné, qu’on me fiche la paix !
Cette phrase, combien de fois l’ai-je entendue ?
Ce fut donc Puteaux qui, trouvant mon projet original et attrayant, mit toute son équipe à ma disposition avec encouragement et enthousiasme.
Que de travail ! Je n’ai pas vu le temps passer.
Il fallut réunir le maximum de documents, affiches, objets, costumes. Courir chez les collectionneurs, contacter les grands photographes.
Les studios Harcourt m’ont prêté de magnifiques photographies, car Michèle Morgan fut durant de nombreuses années l’un des modèles préférés de cette prestigieuse maison.
Les superbes photos du très renommé Sam Levin vinrent compléter ce choix.
Dans le hall et la grande galerie, nous avions installé les affiches des 70 films de Michèle. Un collectionneur et ami Claude Bouniq-Mercier passionné de cinéma nous avait gentiment prêté ces merveilles qui, toutes originales, étaient en parfait état.
Enfin le grand jour arriva. Une superbe invitation pour le vernissage et de grands panneaux dans la ville annonçaient l’événement.
J’étais très ému en rentrant le soir après ces intenses journées de travail, de pouvoir admirer le beau profil de Michèle, en capuche de fourrure blanche. Très belle photo tirée du film Maria Chapdeleine.
Nous avions choisi la toilette qu’elle porterait ce soir-là : chemisier en soie blanche, veste pailletée de chez Azzaro et pantalon noir en crêpe.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’elle avait tout changé !
Isabel, sa gouvernante, me dit :
— Madame veut mettre des couleurs !
Elle apparut vêtue d’une saharienne en taffetas mauve-rose, drapée d’un foulard de soie de chez Dior et pour seul bijou les très belles boucles d’oreilles en pierres dures colorées que je lui avais dessinées. Elles avaient été réalisées par la maison Gripoix, connue pour ses créations Chanel.
Madame Gripoix, amie de Coco créa tous les longs sautoirs, broches, boucles d’oreilles qui ornaient les célèbres tailleurs de la Grande Mademoiselle.
Ses perles irisées et baroques restent un mystère de fabrication bien conservé par la maison Gripoix.
Cette soirée fut réglée selon un protocole digne d’une reine.
Une voiture avec chauffeur est venue nous chercher à Neuilly à 17 h 15. Arrivée à l’Hôtel de Ville à 17 h 32. Réception privée dans le bureau de madame le Maire. Remise de cadeaux, dont une superbe écharpe en soie et cachemire, spécialement commandée chez Hermès New York, dans les tons préférés de Michèle, bleu pastel, bleu nuit et vert émeraude. Une grande boîte ronde en métal, format film 35 mm, avec ses initiales et la date gravées et contenant des chocolats de la grande maison parisienne Lenôtre et aussi un joli chat Lalique sans oublier la médaille d’or de la ville de Puteaux.
Soudain nous avons vu arriver, les bras chargés de fleurs, notre ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Tout sourire, il venait fêter sa « maman » de cinéma.
En effet, à 12 ans, il fut son fils dans le très beau film d’Alex Joffé, Fortunat, partageant le générique avec Bourvil.
L’intrigue se passait pendant la Seconde Guerre mondiale, Michèle fuyait Paris avec ses deux enfants pour rejoindre la zone libre et rencontrait un passeur un peu naïf. Ils tombent amoureux. Mais à la fin de la guerre, le retour du mari provoque une situation douloureuse.
Le couple formé est formidable. C’était leur deuxième rencontre, la première avait eu lieu quelques années plus tôt dans le film « Le miroir à deux faces » où Michèle, laide, devient très belle après une opération de chirurgie esthétique, ce qui provoque le courroux et la jalousie de son époux, Bourvil.
À noter que le rôle du chirurgien était joué par Gérard Oury.
Après les embrassades et les conciliabules avec Frédéric Mitterrand, Michèle se prête de bonne grâce au rituel des interviews télévisées, toutes chaînes confondues.
Puis elle fait une entrée remarquée au Cocktail VIP où quelques amis et personnalités privilégiées l’attendent, coupe de champagne à la main, pour la congratuler.
J’avais prévu ensuite une visite privée de l’exposition, afin qu’elle ne se fatigue pas trop, lui évitant la foule qui s’agglutinait aux portes pour l’ouverture officielle.
Je tenais ma vedette par la main, la guidant doucement pour lui faire découvrir ce qui m’avait demandé tant d’heures et de jours de travail.
Complètement admirative elle s’extasia sur la beauté des photos choisies, les portraits somptueux, les affiches de ses films et ce qui l’étonna, la reconstitution minutieuse de sa loge de maquillage où nous avions poussé le détail jusqu’à présenter ses fards et parfums personnels.
Elle s’avança, curieuse et émue vers le décor du tournage de « Quai des brumes ». Elle admira avec un léger sourire les fauteuils en toile, avec les noms brodés de Michèle Morgan et Jean Gabin. Que de souvenirs cela réveillait en elle !
Nous avions même retrouvé les énormes projecteurs datant de 1937.
Elle s’assied alors dans son fauteuil avec un réel plaisir pour livrer son beau visage aux photographes, se permettant avec un petit air charmant de faire remarquer que la lumière n’est pas valorisante. Tout le monde rit et on reconnaît là le regard d’une grande professionnelle.
Continuant sa visite, elle s’extasie sur les différents objets de ma collection personnelle :