Rideau rouge - Yves Balmès - E-Book

Rideau rouge E-Book

Yves Balmès

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Beschreibung

"Rideau rouge – Paillettes et souvenirs" dévoile les moments marquants de la vie de l’auteur, entre confidences personnelles et rencontres inoubliables. Ce récit vous plonge dans les débuts prometteurs d’un styliste passionné, ses péripéties au cœur des foyers parisiens, et ses liens privilégiés avec des figures iconiques telles que Michèle Morgan et Johnny Hallyday. Chaque page exhale l’insouciance, le faste et l’émotion des années passées dans des lieux mythiques comme le Théâtre du Châtelet. À travers des portraits vibrants et intenses, ce témoignage livre une immersion unique dans un univers artistique et culturel en pleine effervescence, offrant au lecteur un voyage intemporel.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Yves Balmès exprime un intérêt particulier pour les romans historiques et biographiques. Grâce à sa carrière, il a eu l’opportunité de fréquenter le milieu artistique. Dans cet ouvrage, il partage avec enthousiasme le récit de ses rencontres marquantes.

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Yves Balmès

Rideau rouge

Paillettes et souvenirs

© Lys Bleu Éditions – Yves Balmès

ISBN : 979-10-422-6031-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

Michèle Morgan et moi, Le Lys Bleu Éditions, 2022

Écrire est une respiration,

Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade.

Julien Greene

Mon père est né le 1er mars.

Ma mère, le 1er juin.

Moi, le 1er juillet.

J’étais le premier en poésie, rédaction, histoire de France, dessin, instruction religieuse et comédie.

C’est tout.

Paris

Après mes études de dessin aux Beaux-Arts, je voulais devenir styliste, créateur de mode et costumes pour le théâtre et cinéma. C’est ma grand-mère qui inspira cette orientation. Elle était d’une grande beauté modèle pour un photographe proche de Paul Poiret, célèbre couturier. Mon père, son fils, me donna de belles photos colorisées, où elle pose dans de somptueuses robes comme était la mode en 1900 – hélas, je l’ai pas connu.

En province aucune école n’existait, donc je devais monter à Paris. Après de nombreuses recherches, je trouvais l’école de dessin appliqué à la mode dirigée par les sœurs Bazot, deux vieilles filles (très dames aux chapeaux verts) qui enseignaient, le stylisme et l’histoire de la mode et du costume, dans leur établissement situé en plein quartier Pigalle entre sex shop et cinémas pornos. Les élèves étaient sympathiques, plusieurs ont fait de belles carrières dans ce milieu artistique.

Débarquant de Province, il n’était pas question que j’habite une chambre de bonne, moi, jeune adolescent innocent !

Ma mère, grâce à ses relations parisiennes, avait noté une place dans un foyer de jeunes travailleurs de Ménilmontant situé dans le 20e arrondissement au N° 114 rue de Menilmuche où je rencontrais Simon au rire percutant, qui devint mon excellent ami, avec lequel je partageais la plus belle chambre, dans l’aile rénovée. Il était étudiant en photographie et travaillait dans un grand laboratoire de tirage de luxe. Notre chambre toujours parfaitement ordonnée et décorée de ses photos et mes dessins, ainsi qu’une végétation de plantes et fleurs délicatement entretenues par mes soins, était celle que les parents visitaient avant de venir y placer leur progéniture et faisait l’admiration de tous.

Cet établissement, moitié laïque et catho, possédait un couvent, avec chapelle, où résidaient quelques religieuses de Saint Vincent de Paul vêtues de l’ancien uniforme longue robe, cornette volante et gros chapelet à la taille, elles étaient sympas, et discrètes. La mère supérieure, femme forte au tour de taille imposant, avait l’habitude à chaque fois que nous prenions notre douche de couper l’eau. Après réclamation elle débarquait soufflant dans les escaliers, précédée de son chien, un horrible bâtard qui détestait tout le monde en aboyant, arrivée dans la salle des douches elle tirait avec énergie le rideau, tournant les robinets en zieutant les jeunes éphèbes dégoulinants d’eau savonneuse, ce qui faisait dire à Simon « la grosse le fait exprès pour venir mater, ça doit lui manquer, elle doit bien s’amuser avec son horrible cabot. »

Une certaine discipline était exigée dans ce foyer, au grand plaisir de mes parents.

– Plus de sorties après 21 h ou exception avec un mot d’autorisation.

Simon avait un amant yougoslave qui était rémouleur (vieux métier, affûteur de couteaux). Il habitait une caravane, juste derrière le mur du foyer, mais côté du jardin face au Pavillon Pompadour, joli bâtiment classé du 18e siècle où, paraît-il, la marquise après la chasse, venait tirer le dernier coup. Ce bel endroit servait au foyer de salle de spectacle où la troupe de jeunes comédiens amateurs, dont nous faisions partie, donnait des pièces amusantes et sages devant le public familial des pensionnaires, toujours chaleureusement applaudi.

Simon m’avoua qu’il faisait le mur par une échelle oubliée, négligence du jardinier, pour passer du bon temps avec son affûteur de ciseaux. Un samedi il m’entraîna dans son expédition, car le yougo faisait de bons desserts. Nous passâmes un agréable moment avec ce sympathique étranger au fort accent slave et décidons de rentrer, impossible, l’échelle du retour avait disparu, obligation de réveiller le gardien qui le signala à la direction, ce qui me valut un blâme, et un « remontage de bretelles » du capitaine mon Père.

Simon avait le sens de la fête et savait organiser nos après-midis du dimanche par des surprises parties où nous avions l’autorisation d’inviter nos fiancées du moment. Les slows trop collés étaient interdits, les twists endiablés appréciés. Nous décorions la salle du théâtre à grand renfort de dessins et photos.

Le Teppaz tournait avec les chansons de Sheila – Sylvie – Françoise, les voix américaines étaient très demandées. L’alcool étant interdit, il trafiquait les bouteilles de pschitt orange en cocktails détonants au rhum, au whisky, apportées en secret, qui rendaient les amis joyeux avec des étoiles plein les yeux.

Sacré Simon qui me faisait de très belles photos pour mon book, car à l’époque, je faisais un peu le mannequin pour des défilés de salons mode homme, en marge de mon travail dans une grande imprimerie près des Champs-Élysées où grâce à mes dons pour le dessin, je personnalisais les invitations pour les mariages, boum, naissance, anniversaire.

Ce qui me permit de faire de belles rencontres, dans le milieu artistique.

Le temps a passé, j’ai quitté le foyer avec mes souvenirs.

Simon habitait à Saint-Maur-des-Fossés avec sa sœur et sa mère, et moi, un petit appartement, passage Poncelet dans le 17e arrondissement.

Un jour Simon me dit :

« Yves, j’ai besoin de toi, il faut que tu me rendes un service. Tu connais le dessinateur ERTÈ. »

« Oui, c’est un grand créateur de croquis de femmes art nouveau, célèbre pour les couvertures du journal Happer’s Bazaar et costumier de films muets et surtout celui des revues de Zizi Jeanmaire. »

« Oui, eh bien, c’est mon amant depuis quelques mois. »

« Je suis effondré ! »

« Quoi, tu te tapes cette momie, c’est un vieux ! »

« Oui, je lui ai fait des photos de ses sculptures et comme il a des oursins dans les poches il tarde à me payer, je compte sur ton charme pour… »

« Je lui coupe la parole. »

« Mais il me connaît pas ! »