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Murano s’éteint, la lagune chuchote. Dans la brume et le silence, Nazzareno Luigi Todarello explore l’île verrière comme un théâtre déserté, où la lumière devient matière et la nuit, personnage principal. En noir et blanc, ses images captent les quais noyés de brouillard, les silhouettes furtives, les façades qui se dédoublent dans le verre et dans l’eau – un Venise intime, loin du carnaval et des cartes postales. Accompagné de courts poèmes en prose et de trois « préfaces impossibles » signées Casanova, Titien et Goldoni, Murano, la nuit – L’île de Venise, nocturne compose une méditation visuelle sur le temps, l’attente et la mémoire des lieux. Ce livre invite le lecteur à dériver, comme sur un vaporetto nocturne, entre architectures suspendues, places vides et reflets qui réinventent la ville. Pour les amoureux de Venise, les passionnés de photographie et tous ceux qui cherchent une expérience contemplative, à la frontière du récit, de la poésie et de l’essai visuel.
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Veröffentlichungsjahr: 2025
NAZZARENO LUIGI TODARELLO
Murano, la nuit
L’île de Venise– nocturne
Préfaces impossibles
de
Casanova
Titien
Goldoni
LATORRE PRESS
MURANO, LA NUIT: L’île de Venise – nocturne
Nazzareno Luigi Todarello
Première édition Latorre Press 2025
Photographie
Copyright © 2025 LATORRE EDITORE
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite par quelque moyen que ce soit, y compris des systèmes d’archivage et de récupération, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, sauf courtes citations dans des recensions.
Conception de la couverture : Nazzareno Luigi Todarello
Mise en page : Latorre Editore
Éditeur : Latorre Editore, Viale della Rimembranza 23/2
15067 Novi Ligure (AL) Italie
www.latorre-editore.it
www.latorrepress.com
ISBN (broché) : 9791282487078
Nocturne à Murano
Partir,
dans la brume qui descend légère,
comme une pensée oubliée.
Partir sur l’eau –
sans traces, sans direction,
laissant le flux
emporter palais,
visages,
mots tus.
S’éloigner du monde habituel,
de la terre ferme qui retient,
et se laisser porter,
toujours plus au large,
là où les lumières deviennent étoiles,
et où le silence commence.
Accoster sur l’île
parmi des figures qui s’évanouissent,
comme les ombres d’un rêve interrompu.
Les rues sont désertes,
mais elles respirent.
Le monde paraît,
disparaît,
réapparaît –
suspendu sur l’eau,
tissé d’eau,
loin de toute chose.
Comme si personne n’y habitait.
Comme un théâtre démonté,
abandonné à la nuit.
Pierres anciennes,
maisons qui ne parlent plus,
pavés jamais touchés par l’huile ni le vacarme.
L’eau appelle, de loin.
Un vaporetto murmure dans l’obscurité.
Lumières éteintes,
enduits couleur de lune,
arbres solitaires comme des gardiens las.
Et pourtant –
un vase de fleurs soigné,
une nappe étendue au vent.
Un signe.
Une question.
Qui habite ici ?
Ou qui y a habité ?
Ou qui a seulement rêvé de le faire ?
Préface impossible
écrite par Giacomo Casanova, une nuit de brouillard à Murano
Je m’appelle Giacomo, et je ne sais pas ce que je fais ici.
Je n’aime ni le froid, ni le silence.
Mais quelque chose – peut-être une lanterne allumée, peut-être l’écho d’un pas sur le pavé mouillé – m’a conduit une fois encore à Murano, île oubliée par les cœurs légers et les touristes impatients.
On ne vient pas ici pour chercher la compagnie. On vient pour la perdre.
L’auteur de ces images a osé ce que peu font : ne pas séduire Murano, mais se laisser séduire par elle.
Ne pas la montrer, mais la parcourir sur la pointe des pieds, comme on le fait avec une amante qu’on croit disparue, et qui a seulement changé.
La nuit que vous verrez dans ces pages est celle que j’ai aimée plus que toute autre : Venise éteinte, l’eau immobile, le cœur en tumulte.
Si mon esprit rôde encore dans ces calli, c’est à la recherche d’une fenêtre allumée. D’un visage. D’un souvenir.
Ou, plus simplement, d’un cliché comme ceux-ci, où enfin l’on se tait.
Et l’on entend tout.
Giacomo Casanova,
de quelque lieu entre une gondole et le vent de la lagune..
