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"Vis, comme si c'était la fin des temps, Comme si tu venais de renaître à la vie, Comme si tu cueillais le tout dernier regard Dans la brume infusée d'essences de glycine. N'attends pas, Tes yeux, comme tant d'autres avant toi, se fermeront un jour. Savoure à chaque instant la joie d'être encore en vie : N'oublie jamais la saveur de l'aube. Dans ce recueil de poèmes qui oscille entre combat contre la mort et ode à la vie, j'ai voulu immortaliser quelques pépites d'espoir que j'ai ramassées dans les ténèbres, sur le chemin de la liberté."
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Seitenzahl: 168
Veröffentlichungsjahr: 2019
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Cueille chaque jour la rosée de la vie, hume la liberté, n’oublie jamais la saveur de l’aube.
À TOUS CEUX…
AVANT-PROPOS
Libre comme l’art, libre comme l’aube, la plume Amazone
I-
LES BRAISES DE L’ESPOIR
Jadis l’éternité
JADIS L’ÉTERNITÉ
LES BRAISES DE L’ESPOIR ET DE L’AUBE
ENFANCE EVAPORÉE, BRUME DE TILLEUL
SOUFFLE D’AURORE
ÉCUME DE TOI
LA MÉMOIRE DES FLOTS
VENT DE TOI
BRAISES DE VIE
DESTIN D’AMAZONE
FEMME-OISEAU
LA QUÊTE DE SENS
AUBE LIBRE
CHEMIN DE TOI
LES BRAISES DE L’ESPOIR
II-
UNE AMAZONE CONTRE LA MORT
Guerrière de l’ombre
L’AMAZONE DE L’ESPOIR, GUERRIÈRE DE L’OMBRE
L’ESPOIR DANS LES VEINES
UNE BOUFFÉE DE RÊVE
DANSE CONTRE LA MORT
ROSE ASSOUPIE
LA MÉSANGE ET L’ATTENTE
SŒUR ALLIÉE, SŒUR DE BRUME
ALLIÉS DE VIE
LE SAUVEUR DE L’OMBRE
BOUGIES DE NUIT
EN REVENANT DE LA MORT, LES FLEURS DE L’AUBE
CRI DE VIE
ÊTRE UNE AMAZONE
LE SECRET DES FLOTS
NOËL EN GEÔLE BLANCHE
HÉROÏNES DE L’OMBRE, AMAZONES DES ABYSSES
SŒURS DE COMBAT, MAGICIENNES DE L’ESPOIR
PÉPITES D’ENCORE
NUIT DES VIES
RÉSISTER
ACTE DE RÉSISTANCE
FLAMME DE L’ESPOIR
L’ALTER HÉROS DES ABYSSES
III-
ÉCUME DE NOUS
Au temps de notre Eden
ÉCUME DE TOI
BRAISES DE MIEL, ÉTINCELLES DE TOI
AMI D’IDYLLE, ALLIÉ DE VIE
RÉMINISCENCES DE PRINTEMPS
BOUTEILLE D’ÉCUME
NOS RIRES DORMENT
EFFLUVES ROUSSES
T’ATTENDRE
« TOI »DE BRUME
AU TEMPS DE NOTRE EDEN, ÉCUME DE JOIE
ÉCLAT DE LUMIÈRE
ÉCUME D’ART, PLUME DE LIBERTÉ, LA PLUME AMAZONE
N’OUBLIE JAMAIS LA SAVEUR DE L’AUBE
CETTE MORT QUI ME TUERA
L’AUBERGE D’EDEN
IRREMPLAÇABLES
EDEN DE NEIGE
SOUPE ORANGE
ROSÉE D’OR, EDEN ROUX
MYSTÈRE D’AMAZONE
IV-
PASSIONS FILANTES
Rose Aphrodite
PREMIER AMOUR, PASSION COQUELICOT
LA NUIT PALPITE
DRAPS DE YIN ET DE YANG
LA PORTE SÈVE
MIRAGE D’UN REGARD (À l’Evan Étoile, muse masculine)
BRUME ENSOLEILLÉE
GRENADE
JEUNE ÉPHÈBE AU ROCHER NOIR
SOLEIL MARIN, VIE LACTÉE
AMOUR
RAISINS DU PRÉSENT, MUSCAT DU RÉEL
FRÈRE D’ÂME
VIENS
SECRET D’ÉROS
NUIT D’OR
MOI DE L’AUBE, TOI DU COUCHANT
REVE AZURÉ D’UN NOUVEL ÉPHÉMÈRE
SÈVE PASSION
BAIN DE MINUIT À BABYLONE
SOLEIL INTEMPOREL, PRINCE D’ÉMÈSE
LE SOURIRE D’UN HÉROS
REPEINDRE L’AMOUR
FLEUR DE POÈTE
PASSIONS FILANTES
TU DIS QUE TU CHANTES
BRUME D’INFINI
LENDEMAINS DE FÊTE
SOUS LES DUNES BLONDES
TON REGARD ME HAPPE
L’AMIE DU LAC DESTIN
PASSION DE LIBERTÉ, RAGE DE LOUP
POUPRE NUIT, BLEU VIE
SOUS LA PLUIE SANGUINE
LES YEUX DE LA NUIT
DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA NUIT
PÉTALES DE NUIT
UN PEU DE SÈVE DANS MON CAFÉ
CHAMP DE BLÉ HORS DU TEMPS
LES BRAISES DE PASSION
RENDEZ-VOUS PRÈS D’UN VOLCAN
CERISE D’ABSINTHE
BAIN D’ÉTERNITÉ
PLUS QUE JAMAIS VIVANTS
ÉTERNELLE APHRODITE
CERISES BRÛLANTES
TERRE D’EAU
ROSES D’ESPAGNE
JE VOUS ATTENDS
NEIGE DE VOYAGE
LES CITRONS DE CALABRE
AUTRE SOLEIL
RIVIÈRE POURPRE
LE BAISER DES DAMNÉS
FOUDRE D’IMPOSSIBLE
ÉCLAIR D’IMPOSSIBLE
OASIS ÉVAPORÉE
VAHINÉ DES TÉNÈBRES
TEMPÊTE D’APHRODITE
JE VEILLE DANS LE GIVRE
RIVIÈRE PARME
V-
DANSE CONTRE LE TEMPS
Mirage d’Eden
PREMIER MIRAGE D’ABSOLU
CŒUR DE NEIGE DANS LA BRAISE
ROCHES ET RÉMINISCENCES
LE CHANT DES PÉTALES
ANCIEN ROYAUME
ALLIÉS DE TEMPÊTE
PÉPITE DE JAIS
PAROLE DE MÉTÉORE
LA VALSE DES REGARDS
FUITE VERS L’AVANT
DAMNÉS DE VIE
L’ANGE EVAPORÉ
ANGE DE VELOURS
SOUVENIR DE CROCS
VEILLEURS DE VIE
BRUME DE NUIT
LE CADAVRE DE NOTRE AMOUR
QUAND S’ÉTEINDRA L’ESPOIR
LARMES D’ICEBERG
FLEUR DE TORRENT
AUBE BLEUE
ÉCUME D’ESPOIR
RÉINVENTER L’ESPOIR
MIRAGE SUCRÉ
ÉTERNELLE NUIT
LA VIE GÈLERA NOS CŒURS
ELLE AIMAIT REGARDER LES NUAGES
SILENCE d’EAU
JE NE FAIS QUE PASSER
GOUFFRE
FLEUR DE COTON
À UN TRÈS ANCIEN RÊVEUR
ABSENCES
À L’OMBRE DE MON ORME
MON FRERE, JE TIENS TA MAIN
DUEL PASSION CONTRE MORT
RÊVE FOU
FLAMMES PURPURINES
ÉTOILES DE BRAISE
PULSION DE VIE, PULSION DE MORT
MON ESPRIT D’EAU ET DE FEU
OCÉAN D’ART
VAGUES DE TOI
CHEMIN DE TOI
NUAGES DE VIE
LES HERBES
LA DERNIÈRE HEURE
JE DÉFIE LA MORT
GEÔLE GLACÉE
ABÎME FLAMBOYANT
LES PLUS BELLES ÉTOILES SONT CELLES DES RÊVES
POÉSIE, MON AMOUR
ÉCLATS DE RENAISSANCE
VI-
L’APOLLON DE L’ESPOIR
Dans l’écharpe d’Iris
L’APOLLON TURQUOISE, APOLLON DE L’ESPOIR
LE SOUVERAIN DE MES NUITS
PLONGEON
CANTIQUE À L’ANGE TURQUOISE
L’AUBE S’ÉVEILLE
L’IVRE DE TOI
BAL PASSION
AMOUR DE MÉTÉORE
ÉCRIS-MOI L’AMOUR
REGARD D’ABSINTHE
FORÊT D’AMARANTE
PARFUM DE DÉLUGE
AUBE IMMACULÉE
MON ANGE DES VAGUES
NUIT D’ÉTÉ
IDYLLE VAGABONDE
ÉTOILE D’OCÉAN
NOUS IRONS
ON M’APPELLE « ESPOIR »
FRUIT DE RENAISSANCE ET D’ESPOIR
AMOUR DE MIEL
L’APPEL DE LA NUIT
NUIT DE TOI
TA VIE SERA BELLE
NOUS NE MOURRONS PAS
SEULS FACE À L’IMMENSITÉ, SEULS DANS L’AZUR
COMME UN ÉCHO DE TOI ET MOI
À TOI
CŒUR D’ORANGE
POTION DE VIE
FIRMAMENT
ÉTOILES SUSPENDUES
FEUILLE DE VIE
VII-
QUE L’ESPOIR EMBRASE LA NUIT
Rose humaniste
À L’ENCRE D’ESPOIR
CONDITION HUMAINE
QUELQUES VŒUX DE BONHEUR DANS MA TASSE DE CAFÉ
LE SOIR ÉCLATE, ÉCARLATE
REFUGE DE BRUME
L’ESPOIR VAINCRA
ROSE INDOMPTABLE
UN RÊVE S’ENVOLE
IL Y AURA TOUJOURS
RIVIÈRE DE CASSIS
DANS DES YEUX D’ENFANT, POUSSIÈRE D’ÉTOILE
ROSE HUMANISTE
MA PART POUR LA FRATERNITÉ
SŒUR DU VIVANT
ROSE PARME, ROSE DES DIFFÉRENCES
LA COLOMBE PHÉNIX
REGARDS D’ ÉTOILES
N’ATTENDEZ PAS POUR VIVRE
SOURIRE
LES PORTES
ULTIME DÉVOUEMENT
J’AI VU S’ÉTEINDRE
UTOPIE
UNE AMAZONE CONTRE LA MORT
HÉROS DE NUIT
MORTS POUR LEUR DIFFÉRENCE
PIERRES SANGUINES
BICHE, ÉCLATS DE PLOMB
ÉCLATS DE VIE
LOUVE DE L’AUBE
ÂMES GRUYÈRES
LES ESCARGOTS DE LA GLOIRE
IDÉAL
DÉESSES MORTELLES
LIBRE COMME L’ART
VÉNUS DE RIVIÈRE
PAROLE DE PANTHÈRE
HOMMES
RAGE DU MONDE
PASSIONS POURPRES
OPTIMISTE
VIII-
L’EDEN DE L’ESPOIR
Libre comme l’aube
MA LIBERTÉ, MA NATURE
MOULE
REINE DE NUIT
LES PÉTALES DU TEMPS
RÊVE À JAMAIS VIVANT
NUAGE FUGACE
LAGON DE LIBERTÉ
CRINIÈRE AU VENT
L’AMAZONE LIBRE
LIBRE COMME AMOUREUSE
PLUMES DE SÈVE, IRIS BORÉAL
IL RESTERA QUELQUES REGARDS
MA PART DE NUIT
LA MÉMOIRE DES ROCHERS
ECUME PÉCHERESSE
ÉTOILE D’OCÉAN
FRUITS DE L’AUBE, CERISES DE L’ESPOIR
PETIT SOLEIL
ÉTAMINES D’ÉTOILES
PETIT ANGE
PETITE FLAMME
COCKTAIL DE JOIE
FRUITS DE MIEL
AMANDES DE JAIS
OSMOSE DE YIN ET DE YANG
MIRAGE D’EDEN
TERRE PARME
ÉCUME BORÉALE
ÉCLAT DE LUNE
ESPOIRS CITRONNÉS
TERRE D’ESPOIR
LE COQUELICOT ICARE
ÉVEIL DOUX
INEFFABLE
FRAÎCHEUR D’ESPOIR
RENAÎTRE
JEUX D’ÉTOILES
EN MEUTE
GRAINS D’INSOUCIANCE
DÉLIRE D’ORANGE
AUBE DE PÊCHE
LE RÊVE DES JONQUILLES
IL NE RESTERA RIEN
SÈVE ÉMERAUDE
AU LAC DE L’EMBARCADAIRE
HORS SENTIER
FAILLE VIOLETTE
N’APPARTIENS QU’À TOI
INDOMPTABLE, JE N ÉTEINDRAI PAS.
À JAMAIS INDOMPTABLE
GOUTTE DE ROSÉE
DANSE SOUS LES STALACTITES
TOUT RESSEMBLE AU CIEL BLEU
JARDIN DE VIE, JOIE CERISE
CITRON
LE SECRET CARPE DIEM
L’AUBE DE BRAISE, LA VIE EN ROBE D’ESPOIR
LES BRAISES DE L’ESPOIR-PHÉNIX
ROBE D’AZUR
BRUME INDIGO
SAUVE TES RÊVES
MANTEAU PARME
ÉPHÉMÈRE
PAR-DELÀ LA BRUME
SOUFFLE D’ESPOIR
SOURIRE DANS LA NUIT
TOI DE JAMAIS, TOI DES ÉTOILES
TOI DE JADIS
PÉPITES D’AURORE
ROBE GROSEILLE
OMBRES MARINES
BLEU ÉTERNITÉ
COCKTAIL D’ÉTERNITÉ
FLEURS DES TÉNÈBRES
REJOINDRE
SUIVRE LES ÉTOILES
PAROLE DE LOUVE
RENAÎTRE AU MONDE, RENAÎTRE ET HUMER LE MONDE
AINSI PARLA LA VIE
DE TEMPS ET D’ESPOIR
SOIS LIBRE
ÉTOILE LIBRE
LES FLOTS DU TEMPS
VIS
A ceux qui furent mon oxygène…
A ceux qui m'ont abreuvée,
Aux gouttes de rosée.
A ceux qui insufflent la vie,
Au vent des prairies.
A ceux qui éclairent le chemin, Aux premiers rayons du matin.
A celle qui éclaire ton cœur,
A celui qui m'inonde de bonheur,
A mes parents, à mon frère, à ma sœur,
A tous les descendants de l’Amour,
A ceux qui pourront comprendre
Peut-être,
Lui, ma déraisonnable passion,
Et toi, qui jadis parlais ma langue, j’espère que tu
sauras encore la déchiffrer.
A la fin de mon temps, je me souviendrai combien
malgré la maladie nous avons aimé vivre,
Et je me ferai croire encore à tout cela,
A ce mirage d’absolu qui éclaira si souvent mon
sentier d’Amazone, d’Amazone de l’espoir,
comme tu aimais m’appeler lorsque j’affrontais la mort.
Tout s’évaporera,
Puis je plongerai dans l’océan du souvenir, et je disparaîtrai dans le flot des vagues.
Voici donc cette aventure qui n'est ni tout à fait la mienne, ni tout à fait une autre,
Et voici quelques regards que j'ai croisés sur ma route.
Ils scintillent d’un éclat particulier :
Celui des braises de l'aube.
Ma poésie est à mon image, libre comme l’aube, sauvage et indomptable. Je laisse mes mots respirer et ma plume voler où bon lui semble. Tantôt sans foi ni loi, tantôt structurée, elle a mille rivages, mille robes de pluie, de brume et d’étoiles. Mes vers et mes rimes tourbillonnent en toute insouciance dans des volutes de Voie lactée.
Combien de comètes choisissent la voie de leur émancipation, au risque de marcher hors-sentier dans les méandres du cosmos ?
Une citation de René Char qui m’éclaire dans mes ténèbres : « L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne ».
L’impossible, cet infini à atteindre, ce Graal suprême, à mes yeux, c’est la liberté.
Il est encore brûlant
Le temps de notre Eden,
Cet Eden perdu,
Qui m’a marquée au fer rouge
De ses braises immortelles…
Saurai-je m’émanciper
De ce qui fut,
Jadis,
Notre éternité ?
Sur le sable mouillé, en lisière des plages,
Papa me souriait de ses yeux gris azur,
Il venait de m’offrir un nouveau coquillage,
Le temps nous observait, et brillait la nature.
Et je m’émerveillais de ce cadeau précieux,
Et le sens de ma vie fut rangé ce jour-là
Dans le cœur de mon père et un coin de ciel bleu
Que j’ai perdu depuis, mais je ne savais pas…
Ma mère enveloppait dans la brume du soir
Les terreurs enfantines de mon petit frère,
Elle offrait à nos vies l’étincelle d’espoir
Qui nous sauvait déjà des brasiers de l’enfer.
Tant d’anges avec eux qui veillaient sur nos vies,
Qui mettaient dans nos rêves de la poudre d’or
Beaucoup ont disparu dans l’insolente nuit,
Qui les a expédiés aux portes de la mort.
L’hécatombe a déjà commencé, c’est certain,
Je me réveillerai, il sera bien trop tard,
Mais un souffle d’espoir éclaire mon chemin,
Comme un oiseau de feu qui brille dans le noir.
Ils sont mon paradis, ces regards éternels,
Plus que tous les trésors ils embrasent la nuit,
Ils brisent le chaos de leurs feux immortels,
Comme braises de l’aube, comme braises de miel.
Ces lumières du temps où coulait l’insouciance,
Ressuscitent parfois aux matinées brumeuses
Les pépites de vie, les flambeaux de jouvence,
Les cascades d’Eden, éternelles, fougueuses.
Où sont passés ces jours de notre adolescence
Où nous nous réveillions emplis de la clarté
D’un soleil insolent rayonnant d’insouciance ?
C’est dans l’éternité que nous étions plongés…
Te souviens-tu des nuits passées à écouter
Des chansons enivrantes sous le ciel d’été ?
Et ces danses sans fin dans les rues du village…
En compagnie des arbres, nous n’avions pas d’âge.
Le tilleul ancestral insistait bien pourtant
En bougeant ses branches usées devant nos yeux,
Il voulait nous montrer les ravages du temps,
Mais nous ne savions pas, et nous étions heureux.
Notre mère coiffait ses très longs cheveux noirs
En comptant les moineaux perchés sur les gouttières,
Notre père cueillait les framboises du soir,
Tout s’est évaporé, pourtant c’était hier.
Depuis les premiers scintillements de l’aube, j’ai marché sur un chemin caillouteux.
J’ai avancé dans les méandres du destin, de la maladie qui vivait en moi, et l’enfant que j’étais a appris à l’aimer. Oui, je l’ai aimée cette compagne étrange, car elle faisait partie intégrante de mon être. Elle a forgé mon âme et ma combativité. Je lui dois d’être ce que je suis aujourd’hui, une goutte de passion dans l’océan de la liberté. J’ai grandi entourée d’amour, de regards d’oxygène que je n’oublierai jamais.
J’ai vécu, j’ai voyagé, j’ai aimé, j’ai souffert, j’ai connu des instants de vie d’une incomparable intensité. J’ai étudié la médecine et je l’ai exercée. Pendant quelques saisons, j’ai soigné les corps et les âmes, j’ai offert mes sourires au chevet des mourants.
Ma santé s’est fanée peu à peu, je suis presque morte et j’ai survécu, grâce à des magiciens de l’impossible, et à cet homme qui m’a offert son souffle et que je ne pourrai jamais remercier. J’ai cueilli cette incroyable renaissance, j’ai pu redécouvrir le sens des mots courir et voler.
Puis la vie a entaillé mes ailes. Elle m’a arraché certains êtres qui étaient les piliers de mon Eden de sérénité. Les vagues les ont emportés au loin. De leurs regards, je n’ai gardé que quelques franges d’écume perdues au cœur de l’immensité.
Tu étais à mes côtés lorsque je luttais pour survivre, reliée à ma bonbonne d’oxygène. Aujourd’hui j’écris en mémoire de nous, à l’encre de notre sang.
I-
Je te revois.
Je revois ton visage fouetté par les embruns.
Tu étais là, debout sur ce rocher, à contempler la tombe de Chateaubriand.
Tes cheveux vaporeux flottaient dans la légèreté du soir, dans un nuage d’insouciance.
Tu me souriais, m’inondant de la douce fraîcheur qui émanait de tes yeux en amande.
Tu parlais de la mort.
Tu ne savais pas.
Tu étais un enfant.
II-
Toi, d’autres encore, le temps vous a évaporés.
Et même si depuis, d’autres sourires sont venus me sauver et me faire renaître au bonheur, ces regards disparus me hanteront à jamais. Je les porte en moi comme un fardeau de basalte, un flambeau de lave qui scintille d’une inaltérable passion d’exister, qui éclaire ma route dans les ténèbres dépeuplées.
III-
Sur ce chemin aride, j’ai trouvé des merveilles. Voici ce que furent mes étoiles, mes trésors, ceux d’une guerrière de l’ombre, cet arc-en-ciel de souvenirs qui prouve que la vie est belle, et que, quoi qu’il arrive, il faut continuer à l’aimer.
IV-
Je me suis blessée contre les grillages du non-sens, comme la plupart d’entre nous le feront tôt ou tard. Mais la joie jaillit encore au plus profond de moi comme une source d’eau vive, comme un torrent d’éternité.
Mes blessures ont fait de moi une femme libre. Rien n’est plus solide que cette force qui est née de la fragilité.
Alors je me hisse sur mon cheval de lumière, et nous avançons vers le soleil. Nous nous envolons, lui et moi, plumes et crinière au vent. Peut-être irons-nous nous jeter dans l’océan, nous fondre à nos rêves, à nos réminiscences, dans des criques solitaires et des lagons cristallins. Et tant qu’il restera une étincelle d’espoir, nous marcherons vers la vie, vers l’amour, vers la liberté, jusqu’à la fin des temps, entre les herbes de braise, fraîches et scintillantes.
La rivière a emporté les frais galets d’adolescence,
Le sable roux, les grains d’or de nos regards fous,
Ta voix chantante et juvénile
Qui s’est effacée
Comme la complainte du temps
Dans son lit tumultueux…
Et de même les rêves
Qui étaient les nôtres,
Un peu trop indisciplinés,
Echevelés.
Le vent a-t-il vraiment tout effacé de toi ?
A-t-il emporté
Dans les gouffres du temps
Notre histoire givrée ?
Sur les névés des hauts plateaux,
Je l’entends souffler, furieux et indomptable,
Derrière les volets roux du chalet d’alpage.
Il s’insinue obstinément entre les rondins de mélèze
Rougis par les assauts de l’hiver,
Eclairés depuis peu par l’aube douce et délicieuse
Ourlée de rayons roses.
Parviendra-t-il un jour à nous ressusciter,
A faire revivre nos silhouettes sauvages ?
Et ces journées sous des pluies roses,
Lorsque nous marchions main dans la main
Dans l’éternel et délicieux enfer
Du Vercors et de ses hauts plateaux ?
Demain je pars retrouver
Les forêts de l’insouciance,
Ma nature, ma vie,
Ma liberté,
Mon Amour.
Je ne suis, à cœur d’espoir,
Qu’une senteur d’épicéa perdue dans l’Eden
mourant.
Je veux m’envoler
Par-delà les feuilles d’automne
Des mûriers en cendres,
Par-delà la nuit
Qui a gardé ton sourire
En ses entrailles bleues,
Par-delà le jour
Qui n’a plus d’autre consistance
Que la clarté
Du repos,
Par-delà le temps
Et retrouver les braises d’or
Qui brillaient dans tes yeux
Au temps de l’insouciance,
Au temps de notre Eden.
Les murs de rêves se sont écroulés,
La tempête a emporté nos joies,
Mais l’aube s’est levée,
Elle m’a souri
Et je suis restée.
Le temps a arraché des âmes
Qui étaient mon oasis de bonheur,
Il a tout emporté dans l’ouragan du souvenir
Mais les étoiles ont inventé de nouveaux rêves,
Je leur ai souri.
Je suis restée seule, debout,
Au milieu des décombres
De mon existence passée…
Alors j’ai regardé le ciel,
J’ai humé l’espoir
Et j’ai senti naître mes ailes.
Il me restait ma liberté,
Du moins une part de celle-ci,
J’avais embrassé mon destin,
J’étais devenue une Amazone.
J’ai ouvert un à un les barreaux de la cage
Qui enfermaient mon cœur et mon âme embrumée,
J’ai déployé mes ailes aux vastes paysages,
J’ai humé les nuages et l’air de liberté…
Je me suis envolée vers l’océan du temps,
Cet espace infini de tous les horizons,
J’ai cueilli les regards des amis, des amants,
Aux firmaments heureux étoilés de passion…
Aujourd’hui ces regards
Me bercent, m’accompagnent,
Mais je reste une femme-oiseau insaisissable,
Ma vie, ma liberté, c’est celle des montagnes
L’infini me sourit, il est inégalable…
Dans ma robe de sang et de velours,
Je ne cherche à plaire qu’aux étoiles
Qui m’éclairent au plus profond des ténèbres.
Mes angoisses, elles les comblent,
Mes questions, elles y répondent,
Elles que j’ai dessinées sur la grande toile du néant.
Elles valent bien mieux que toutes les aides,
Que tous les discours,
Elles embrasent mon esprit,
Elles me réchauffent,
Elles éloignent les nuages et les ombres,
Elles créent du sens,
Elles dessinent au-dessus de la mort une auréole d’espoir.
Ce matin, je suis libre.
J’ai l’impression de l’avoir toujours été…
Depuis la première heure de l’aube,
Depuis le chant du coq insolent,
Depuis les brumes savoureuses
Qui ont irrigué mon âme sauvage.
Je suis libre
Depuis le premier rayon de vie,
Depuis le premier flocon d’espoir,
Depuis la première odeur de mort
Que j’ai surmontée…
Je suis libre