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Pour Antoine Peytavin, « le pervers narcissique est un manipulateur cruel qui utilise la parole et le temps. C’est un jeu de patience. Il vous inflige toujours pile ce que vous pouvez supporter ni plus ni moins, comme dans le jeu du chat et de la souris. Assez violent pour vous laisser en vie et s’amuser avec vous, mais pas assez violent pour aller en prison. Il reste donc impuni toute sa vie, répétant le même scénario dans chacune de ses relations, comme une pièce de théâtre qui recommence sans fin. Quand on est agressé physiquement, on peut montrer des séquelles à la police, mais comment montrer une agression psychologique ? Il n’y a aucune trace visible. Toutes les victimes parlent du “flou” ou de la “sensation de brouillard” qu’elles ont ressentis. » Dans cet ouvrage, l’auteure nous offre toutes les clefs nécessaires pour identifier un manipulateur pervers narcissique, pour se défaire de son emprise et le vaincre définitivement.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Titulaire d’une double licence en Lettres modernes et en Lettres classiques,
Mélanie Gaudry souhaite aujourd’hui mettre à profit ses compétences pour venir en aide aux victimes des pervers narcissiques. Cet essai est le fruit de deux années de recherches sur le terrain auprès des spécialistes et des victimes. Il vise autant à prévenir qu’à guérir…
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Seitenzahl: 131
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Mélanie Gaudry
Narcisse perverti
Essai sur la manipulation
perverse narcissique
© Lys Bleu Éditions – Mélanie Gaudry
ISBN : 979-10-422-5731-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À celui qui n’avait rien à donner…
Préface
Quelle drôle de bestiole qu’un(e) pervers(e) narcissique !
Si vous souhaitez vous rendre compte de la complexité du problème, dites à vos amis que vous êtes victime d’un(e) pervers(e) narcissique. Voici ce qu’ils vous répondront :
– Roger répondra : « J’en ai vu une un jour. »
– Claire dira : « J’en ai fréquenté un pendant 3 ans. »
– Léa dira : « C’est un effet de mode. »
– Ambroise dira : « Mon ex me traitait de pervers narcissique », en rigolant.
Alors est-ce un effet de mode ou pas ?
« Jean-Marie est la personne la plus calme que je connaisse. Il a pourtant vécu avec un(e) pervers narcissique pendant des années. Un soir, il a tapé la tête contre son armoire pendant 10 minutes, pour que ça s’arrête. Sa femme se tait soudain, le regarde, et lui dit calmement : “Tu vois ? C’est toi le fou.” Il ne comprend pas comment elle fait pour le mettre dans cet état. Qu’a-t-elle bien pu dire ? Qu’a-t-elle bien pu faire ? Il ne s’en souvient plus, et pourtant il est intelligent, avec un poste à responsabilités. Il n’a jamais vécu ceci ni avant ni après leur séparation. »
Tel un serpent de mer, le pervers narcissique est dur à observer, à qualifier. Homme ou femme, c’est une personne agréable en société, et destructrice dans l’intimité. Il rend dingue au quotidien, en passant toujours sous le radar. Son arme, c’est la parole, en flots ininterrompus et délirants. Jamais d’insultes directes, jamais de comportements répréhensibles. Le fréquenter est très semblable au supplice de la goutte d’eau, ce sont des dévalorisations, des petits mensonges, des distorsions de la réalité. Son emprise augmente avec le temps, lorsqu’il a trouvé vos points faibles.
« Céline déjeune avec un ami et lui raconte : “mon mari me dit que mon boulot ne me convient pas, que je ne prends pas soin de moi, que j’ai des amis nocifs…”. Son ami lui répond : “c’est pas très grave, non ?”. Céline vit pourtant mal ces critiques quotidiennes et elle s’énerve que son meilleur ami ne la comprenne pas. Il y a pourtant une différence entre une petite critique et une dévalorisation permanente ! Elle perd confiance en elle et repart de son déjeuner en se demandant si finalement ce n’est pas elle-même le problème. »
Le pervers narcissique est un manipulateur cruel qui utilise la parole et le temps. C’est un jeu de patience. Il vous inflige toujours pile ce que vous pouvez supporter, ni plus ni moins, comme dans le jeu du chat et de la souris. Assez violent pour vous laisser en vie, et s’amuser avec vous, mais pas assez violent pour aller en prison. Il reste donc impuni, toute sa vie, répétant le même scénario dans chacune de ses relations, comme une pièce de théâtre qui recommence sans fin.
Quand on est agressé physiquement, on peut montrer des séquelles à la police. Cependant, comment montrer une agression psychologique ? Il n’y a aucune trace visible.
Toutes les victimes parlent du « flou » ou de la « sensation de brouillard » qu’elles ont ressentis.
Mal reconnu en France, mal reconnu par notre entourage, mal reconnu par les thérapeutes, personne ne nous comprend :
– Ni notre famille ;
– Ni nos amis ;
– Ni les thérapeutes.
Être victime d’un pervers narcissique nous met dans une prison psychologique que seulement 5 % des gens peuvent comprendre : ceux qui en ont déjà été victimes.
Quand deux victimes s’en parlent, ils n’en reviennent pas de la similitude des comportements et des phrases entendues. C’est aussi ce qui explique le succès des vidéos YouTube à ce sujet, ça ressemble à de la magie. Il n’est pas rare de lire en commentaire « vous venez de résumer toute ma relation » ou « je n’en reviens pas ! Mon pervers narcissique dit exactement ces phrases ». C’est comme si un dieu avait créé des pervers narcissiques similaires. Ou comme s’il existait un club pour pervers narcissique leur apprenant les phrases exactes à dire.
Finalement, nous sommes incompris de 95 % de la population, et trop proches des 5 % de victimes.
Il n’est pas important de mettre une étiquette sur ces personnes. Que ce soit un(e) « pervers narcissique », un « manipulateur », un « Border Line », voici ce qui compte :
Avez-vous souffert de cette relation ?
Avez-vous été harcelé/dévalorisé au quotidien ?
Vous sentez-vous perdu, comme dans le brouillard ?
Observez-vous une dégradation de votre moral ?
Est-ce que vos besoins sont pris en compte ou pas ?
Vous a-t-on menti ?
À la suite de mon expérience de vie avec une perverse narcissique, j’ai acheté tous les livres sur le sujet. L’ouvrage de Mélanie Gaudry est le plus complet que j’ai lu.
Pour sortir du brouillard, il faut des réponses.
La compréhension, c’est la lumière qui permet de sortir de l’ombre, de l’isolement dans lequel nous a plongés le pervers narcissique.
Parfois, une phrase peut aider à aller mieux.
Ce livre contient toutes les phrases pour comprendre et aller mieux.
Lisez et relisez ce livre, surlignez les passages importants.
Une vie bien plus belle vous attend.
Antoine Peytavin
Avant-propos
On pleure parfois les illusions autant que les morts.
Guy de Maupassant
À travers mes recherches sur la perversion narcissique, j’ai rapidement pu constater que nombreux sont celles et ceux qui se déclarent victimes de manipulateurs pervers narcissiques (MPN) de manière aussi affirmée qu’arbitraire. La psychologie de ces individus, qui n’hésitent pas à se cacher derrière l’image tant populaire du pervers narcissique, m’a alors captivée.
La rupture amoureuse, si elle n’est pas consentie ou justifiée, s’apparente parfois à un choc semblable à celui du deuil qui regroupe les mêmes étapes à savoir : déni, colère, introspection, acceptation. Les personnes qui choisissent de faire de leur ancien conjoint un pervers narcissique, en réaction à une rancune ou à des émotions trop souvent enfouies (non-dits), restent bloquées à la phase de déni, mettant à mal le processus de reconstruction auquel nul amoureux éconduit n’échappe. Souvent, elles présentent des traits de personnalité qui pourraient les rendre véritablement victimes de MPN, à savoir une propension à la dépendance affective, ainsi qu’une faille narcissique référencée dans le DSM-5 sous l’appellation de « narcissisme vulnérable. »
Par ce terme, comprenons que ces sujets souffrent d’une image dévaluée d’eux-mêmes et que, pour pallier cette estime de soi déficiente, ils choisissent inconsciemment de chercher l’approbation et donc la validation d’autrui, devenant ainsi réceptifs à toute forme d’emprise psychologique, et par conséquent, particulièrement enclins à potentiellement devenir la victime d’un manipulateur pervers narcissique. Le rejet chez ces individus est alors vécu dans une souffrance telle que le risque de sombrer dans des conduites à risques (toxicomanie, impulsivité, mutilations…). Une personne souffrant de dépendance affective et possédant une faille narcissique prompte à altérer ses relations à autrui ne se remettra jamais véritablement en question et cherchera dans l’autre les raisons de ses échecs relationnels. Cette tendance que possède le sujet dépendant à se décharger de ses responsabilités sur un tiers fait directement écho à la dynamique perverse narcissique ; cette dernière se définissant, selon Paul-Claude Racamier, premier psychiatre à poser le diagnostic, comme « une façon organisée de se défendre de toute douleur et contradiction internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant aux dépens d’autrui. »
Faire de son ancien amant un MPN devient donc la dernière option pour totalement se déresponsabiliser de l’échec amoureux, avant de trouver un nouveau support affectif pour un sujet dépendant affectif. Aussi, n’est-il pas rare que ces personnalités passent plus rapidement à autre chose, comparativement à celles qui ne présentent pas de faille narcissique, le socle de la relation n’étant nullement basé sur l’amour, mais bien sur la dépendance. Force de se considérer comme une victime de MPN, le dépendant affectif, en exposant ses blessures pour obtenir l’approbation de son entourage, encourt le risque d’attirer à lui un véritable pervers narcissique. Ce dernier, en perpétuelle recherche de proies à qui faire porter sa souffrance, verra dans le dépendant affectif un compagnon idéal, puisqu’incomplet psychiquement, celui-ci pourra tout accepter en échange de cette symbiose synonyme de reconnaissance de sa propre personnalité.
Introduction
« Anna, la vingtaine, a rencontré Max au travail. Ils s’entendent bien et décident d’aller boire un verre ensemble. Au lendemain de leur entrevue, la jeune femme, encore sur un petit nuage, s’empresse de lui envoyer un texto afin de convenir très vite d’un second rendez-vous. Le message reste sans réponse. Les jours suivants, Max bloque Anna sur les réseaux sociaux et ne la salue plus lorsqu’il la croise au travail. Cette première rencontre s’étant, pour elle, merveilleusement bien passée, la jeune femme s’imagine avoir affaire à un pervers narcissique et décide de s’inscrire sur un groupe Facebook spécialisé afin de raconter son histoire. Deux semaines plus tard, après avoir fait la connaissance d’Yvan, un ami de son âge correspondant parfaitement à sa vision du futur mari idéal, Anna tourne la page et quitte le groupe. Aujourd’hui, elle a totalement oublié Max. »
Il ne faut nullement être expert en perversion narcissique pour se rendre compte que, dans l’exemple ci-dessus, la jeune Anna n’a nullement été victime d’un MPN. Il ne faut pas non plus être expert en relations de couple pour comprendre que c’est la pression exercée sur cet homme, en proposant d’emblée une seconde entrevue, qui a engendré sa fuite. Bien que le comportement de ce dernier manque cruellement d’élégance, il ne représente en rien une manifestation du trouble pervers narcissique.
Alors, me direz-vous, comment distinguer un simple goujat d’un manipulateur pervers narcissique ?
C’est ce que je vais tenter de vous expliquer ci-après en guise d’introduction.
Pour bien distinguer un sujet atteint de trouble de la personnalité narcissique (TPN) d’un sujet stable (non TPN) dans le couple, commençons par évoquer un élément fondamental propre à toutes les relations amoureuses : la fidélité. La construction d’un couple passe par ce cap décisif qui scelle l’engagement. Je n’évoquerai pas ici les cas particuliers comme les unions libres ou le polyamour qui répondent à d’autres codes. Lorsque deux personnes commencent à s’attacher l’une à l’autre, c’est souvent tacitement qu’elles se dirigent ensemble vers une exclusivité sentimentale et sexuelle.
Dans notre société, la fidélité se révèle encore être un sujet délicat qui ne cesse de faire parler de lui, qui a le pouvoir de faire de l’infidèle un bourreau, et d’un trompé, une victime aux yeux de l’entourage commun. L’amalgame avec la dynamique perverse narcissique pointe rapidement le bout de son nez. Ajoutons une double vie à l’équation et il y aura de fortes chances pour que l’infidèle se mue en MPN.
Or, associer la notion de fidélité et son ennemie, l’infidélité, à la perversion narcissique fait office de non-sens. Pour que fidélité il y ait, il faut que deux personnes entretiennent une relation égalitaire où l’autre est considéré comme un sujet à part entière et non comme un objet ou un faire-valoir. Le pervers narcissique ne se considérant pas lui-même comme un sujet, mais comme un objet, ne peut que chosifier sa victime ; d’où le processus de dépersonnalisation qui a lieu durant la phase d’emprise. L’infidélité, dans le sens qu’on lui connaît, n’a par conséquent plus réellement cours dans le couple pervers/proie.
Le MPN, même après un engagement officiel, ne sera jamais en relation avec qui que ce soit. La non-relation qu’il entretient est basée sur l’unilatéralité. La proie donne son temps, son énergie, son amour ; le MPN reçoit. Jamais le schéma inverse ne se produira et si parfois le pervers donne l’impression de se préoccuper des besoins de sa victime, il ne s’agit que d’une illusion (souvent présente en période de lune de miel/Love Bombing) visant à établir durablement l’emprise psychologique. Par conséquent, se déclarer victime de l’infidélité d’un MPN est impropre, puisque cela reviendrait à le considérer lui-même comme un individu possédant une intériorité ; ce qui n’est et ne sera jamais le cas.
En revanche, le pervers narcissique, s’il est conscient de sa nature, feindra toujours la normalité, non seulement pour refléter une image parfaite de lui-même auprès des personnes qui l’entourent, mais également pour ne jamais être démasqué. Ayant connaissance du caractère sacré de la fidélité et de son importance pour maintenir un couple sain, elle devient progressivement un précieux outil pour déstabiliser sa proie et jouer avec son sens de la moralité. C’est donc progressivement que le MPN va pervertir le rapport à la fidélité de sa cible, en banalisant l’infidélité et en incorporant insidieusement un tiers dans la non-relation.
Dans une relation amoureuse ou encore dans un processus de séduction, un homme non MPN, s’il venait à développer une seconde relation, ferait d’abord en sorte de la dissimuler, avant d’éventuellement s’expliquer et prendre les décisions qui s’imposent. Le pervers narcissique, quant à lui, n’aura de cesse de laisser des indices grossiers, afin de jouer avec les nerfs de sa victime jusqu’à mettre sa proie de substitution en première ligne, pour mieux torturer sa première victime. Un MPN pourra donc vanter les mérites de l’intruse ; simuler un choix à faire et même parfois faire en sorte que la proie Alpha et la proie de substitution se retrouvent confrontées l’une à l’autre. Cette entreprise lui permettra d’avoir une preuve concrète de sa toute-puissance, tout en faisant souffrir deux victimes à la fois. Ainsi est-il courant de voir ce procédé, nommé triangulation, apparaître en période de destruction.
« Olivia a presque quarante ans et travaille dans un cabinet d’architecture. Depuis un an, elle fréquente occasionnellement un juriste qu’elle a rencontré durant le pot de départ d’une de ses collègues. Un soir, alors qu’ils viennent de faire l’amour, elle lit, par hasard, le sexto d’une autre. Lorsqu’elle lui demande des explications, son partenaire lui répond que c’est une erreur de numéro et qu’il est lui-même contrarié de recevoir de pareils messages. »
Dans cet exemple, il n’échappera à personne qu’en faisant preuve d’une telle mauvaise foi, l’ami d’Olivia désire la garder sous le coude et n’hésite pas à nier l’évidence afin de ne pas casser la relation. En dissimulant sa seconde relation, il choisit la facilité afin de ne pas avoir à faire un choix définitif entre Olivia et cette autre femme et prouve ainsi qu’il ne possède aucun trouble de la personnalité narcissique.