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Début des années 1800, à Venise, en Italie. Là où les pierres anciennes murmurent des secrets et où les ombres dissimulent des désirs immortels. Pour Nico, un vampire énigmatique, acquérir une position stratégique dans la ville signifie un mariage rapide et opportun, et donc un moyen d'atteindre la quête fraternelle : trouver un refuge sûr à Venise. Son plan est simple : une nuit de noces pour la forme, suivie du départ rapide de sa nouvelle épouse, qui lui laissera toute liberté pour se livrer à sa vie libertine. Mais le destin, avec un cruel rebondissement, lui envoie Oriana. Sa beauté est un choc, son esprit indomptable. Dès que Nico pose les yeux sur elle, ses plans soigneusement élaborés volent en éclats comme du verre vénitien. Pourtant, Oriana nourrit des ambitions qui dépassent largement les limites de l'obéissance conjugale. Sa passion réside dans la quête de découvertes scientifiques, un monde d'intelligence et d'innovation qui contraste avec les attentes de son nouveau mari puissant. Au fur et à mesure que leur union peu enthousiaste se développe, Nico découvre une vérité bien plus dangereuse que la nature indépendante d'Oriana. Sa femme obstinée cache des secrets qui pourraient non seulement mettre fin à son existence immortelle, mais aussi détruire toute la société vampire de Venise. Tiraillé entre son devoir et un désir naissant, Nico doit faire un choix mortel : éliminer la menace que sa femme représente à son insu, ou succomber au défi enivrant de la séduction. Heureusement pour Nico, l'art de la persuasion, la danse du désir, est son talent le plus exquis. Il découvrira les secrets d'Oriana d'un baiser volé, une caresse langoureuse à la fois. Il l'attirera à ses côtés, brouillant les frontières entre captive et ravisseur, entre animosité et passion dévorante, ce qui pourrait soit les sauver tous les deux… soit les mener à leur perte. Préparez-vous à être emporté par un tourbillon d'attirance interdite et d'intrigues cachées, où le choc entre l'intellect et le désir immortel allume un feu qui pourrait bien consumer Venise elle-même. Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Le club des éternels célibataires Tome 1 : L'escort attitrée Tome 2 : L'amante attitrée Tome 3 : L'épouse attitrée Tome 4 : Une folle nuit Tome 5 : Une simple erreur Tome 6 : Une Touche de feu Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) La séduction de Patrick (#19) Ardent désir (Nouvelle) Les Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) La série Les Vampires de Venise a tout pour plaire : mariage de convenance, coup de foudre, proximité forcée, malades en phase terminale, vierges, décors romantiques, sauvetage, amour instantané, identité cachée, âmes sœurs, femme en danger, demoiselle en détresse, fraternité, trésor caché, intrigue, trahison, scènes érotiques brûlantes.
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Seitenzahl: 170
Veröffentlichungsjahr: 2025
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LES VAMPIRES DE VENISE - TOME 4
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
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À propos de l’auteur
Début des années 1800, à Venise, en Italie. Là où les pierres anciennes murmurent des secrets et où les ombres dissimulent des désirs immortels.
Pour Nico, un vampire énigmatique, acquérir une position stratégique dans la ville signifie un mariage rapide et opportun, et donc un moyen d’atteindre la quête fraternelle : trouver un refuge sûr à Venise. Son plan est simple : une nuit de noces pour la forme, suivie du départ rapide de sa nouvelle épouse, qui lui laissera toute liberté pour se livrer à sa vie libertine.
Mais le destin, avec un cruel rebondissement, lui envoie Oriana. Sa beauté est un choc, son esprit indomptable. Dès que Nico pose les yeux sur elle, ses plans soigneusement élaborés volent en éclats comme du verre vénitien. Pourtant, Oriana nourrit des ambitions qui dépassent largement les limites de l’obéissance conjugale. Sa passion réside dans la quête de découvertes scientifiques, un monde d’intelligence et d’innovation qui contraste avec les attentes de son nouveau mari puissant.
Au fur et à mesure que leur union peu enthousiaste se développe, Nico découvre une vérité bien plus dangereuse que la nature indépendante d’Oriana. Sa femme obstinée cache des secrets qui pourraient non seulement mettre fin à son existence immortelle, mais aussi détruire toute la société vampire de Venise. Tiraillé entre son devoir et un désir naissant, Nico doit faire un choix mortel : éliminer la menace que sa femme représente à son insu, ou succomber au défi enivrant de la séduction.
Heureusement pour Nico, l’art de la persuasion, la danse du désir, est son talent le plus exquis. Il découvrira les secrets d’Oriana d’un baiser volé, une caresse langoureuse à la fois. Il l’attirera à ses côtés, brouillant les frontières entre captive et ravisseur, entre animosité et passion dévorante, ce qui pourrait soit les sauver tous les deux… soit les mener à leur perte.
Préparez-vous à être emporté par un tourbillon d’attirance interdite et d’intrigues cachées, où le choc entre l’intellect et le désir immortel allume un feu qui pourrait bien consumer Venise elle-même.
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Édité par Anne-Lise Pellat et Vanessa Merly
©2025 Tina Folsom
Venise, Italie — début des années 1800
Nico frappa le lourd heurtoir contre la porte en chêne massif et attendit, tandis que ses yeux se perdaient dans la ruelle sombre. Bien qu’il ne soit pas poli de recevoir un quasi-étranger après la tombée de la nuit, en particulier lorsqu’une telle visite n’était peut-être pas la bienvenue, il n’avait pas vraiment le choix de l’heure à laquelle il pouvait sortir. Malheureusement, un rendez-vous en milieu d’après-midi était insensé et potentiellement mortel pour un vampire.
Il lui était déjà arrivé de braver quelques secondes la lumière du jour, mais uniquement en cas d’urgence, impérativement couvert d’une lourde cape noire et en courant aussi vite que si le diable le poursuivait, en veillant à toujours rester dans l’ombre des bâtiments pour éviter la lumière directe du soleil. Mais même dans ce cas, il avait subi des brûlures. Il n’était pas assez désespéré pour recommencer de sitôt.
Nico entendit le bruit d’un escalier grinçant tandis que des pas s’approchaient de la porte d’entrée. Un instant plus tard, la serrure coulissa et la porte s’ouvrit légèrement. La première chose qu’il remarqua fut un nez long et droit avant que le reste du visage du valet n’apparaisse. Il était vêtu de son uniforme, et ses gants blancs brillaient dans l’obscurité.
L’homme baissa le nez en le plissant légèrement.
— Oui ?
L’interrogation prolongée de l’homme traduisait son mécontentement plus que n’importe quelle remarque grossière n’aurait pu le faire.
Nico retira négligemment un gant sombre.
— Je suis ici pour voir monsieur Lombardi.
Un haussement de sourcil fut suivi d’un rapide coup d’œil de haut en bas pour le jauger. Heureusement, il se moquait bien de ce qu’un humble serviteur pouvait penser de son arrivée tardive. Mais si l’homme lui déplaisait, Nico n’aurait aucun scrupule à utiliser ses pouvoirs de suggestion sur lui pour accéder à la maison. De toute façon, il verrait monsieur Lombardi ce soir.
— Et qui le demande ?
— Nicholas Angelotti, répondit-il en retirant son deuxième gant.
— Un moment, monsieur.
Le serviteur acquiesça et fit un mouvement pour fermer la porte, mais Nico inséra sa botte entre la porte et le cadre, puis la poussa vers l’avant.
— Ah, excusez-moi.
Il poussa la porte et entra dans le foyer, à la grande consternation du valet de pied désagréable.
— Il fait terriblement humide dehors ce soir.
Avec un regard noir, l’homme tourna les talons.
— Si vous avez la gentillesse d’attendre ici.
Alors qu’il disparaissait dans le salon à sa droite, Nico laissa son ouïe supérieure écouter l’annonce faite par le domestique à son employeur. Heureusement, monsieur Lombardi était un homme curieux et rien ne put le dissuader de recevoir son visiteur nocturne.
Lorsque la porte s’ouvrit quelques instants plus tard, le valet de pied lui fit signe.
— Monsieur Lombardi va vous recevoir.
Avec un hochement de tête à peine perceptible, il s’écarta et laissa Nico entrer dans la pièce, refermant la porte derrière lui dans un bruit sourd.
Nico fit une courte révérence et étudia le vieux monsieur qui se tenait devant la cheminée, vêtu d’une culotte sombre, d’un gilet bordeaux et d’un manteau assorti, dont la ceinture était nouée sur le côté. Ses cheveux étaient grisonnants sur les tempes et clairsemés sur le dessus, ce qui était très facile à observer puisque Nico mesurait une quinzaine de centimètres de plus que son hôte. Les lunettes de Lombardi lui donnaient l’air d’un professore confus, mais les yeux bruns et vifs qui se cachaient derrière démentaient cette idée : l’homme était aussi alerte qu’ils pouvaient l’être. Et sans doute un négociateur avisé.
— Monsieur Lombardi, je vous suis reconnaissant de me recevoir malgré l’heure inhabituelle.
— Je ne crois pas que nous nous connaissions, monsieur Angelotti, ou ma mémoire me trahit-elle ?
— En effet, ce n’est pas le cas, répondit Nico en s’approchant de quelques pas.
— Asseyez-vous donc.
Lombardi se renfonça dans son fauteuil et désigna le canapé d’en face. Nico obéit, même s’il aurait préféré rester debout. Il aimait toujours mener ses affaires debout.
— Je suppose qu’il ne s’agit pas d’une visite de courtoisie, dit Lombardi en jetant un coup d’œil à la grande horloge Biedermeier qui ornait l’un des murs.
Nico inclina légèrement la tête et laissa un léger sourire se dessiner sur ses lèvres.
— Permettez-moi d’être franc avec vous, Signore, et de ne pas vous faire perdre votre temps.
— J’apprécierais, vu l’heure.
— Je suis venu pour une affaire.
— C’est-à-dire… ? chercha à savoir Lombardi.
— Les rumeurs selon lesquelles vous souhaiteriez vous retirer sur le continent et quitter Venise.
L’homme se détendit visiblement et s’adossa à son fauteuil, laissant ses bras reposer sur ses genoux et croisant ses chevilles.
— Ah, ces rumeurs, répondit-il en gloussant tout bas. Il était temps que quelqu’un les écoute. J’ai mis du temps à les répandre.
Avec un sursaut, Nico s’assit en avant sur le canapé. Avait-il fait fausse route ?
— Êtes-vous en train de me dire qu’elles ne sont pas vraies ?
— Elles pourraient l’être.
— Elles pourraient être quoi, Signore ?
— Soit vraies, soit fausses.
La frustration se répandit dans les tripes de Nico.
— Qu’en est-il alors ?
Le vieil homme sourit.
— Cela dépend entièrement de vous et de votre offre.
Nico se détendit. Son instinct immédiat à propos de l’homme avait été le bon : c’était un excellent négociateur. Cependant, comment il savait pourquoi Nico était ici, c’était ce que tout le monde pouvait deviner.
— Je vois.
— En effet. Il semble que les propriétés de ce quartier aient pris de la valeur. Plusieurs maisons ont changé de mains ces dernières semaines, et d’après ce que j’ai entendu, à des prix considérables. Disons plus que ce que les briques et le mortier semblent valoir.
Nico sourit.
— Je pense que vous et moi nous entendrons très bien pendant nos négociations.
— Je l’espère.
Il se dirigea vers le buffet où se trouvait une carafe.
— Grappa ?
Pour ne pas paraître impoli, Nico accepta. Il s’était récemment nourri du sang riche d’une tavernière, alors un peu d’alcool sur un estomac plein ne lui ferait pas de mal. En tant que vampire, il pouvait boire des liquides sans effets néfastes. L’alcool était un peu plus difficile et, avec un estomac vide, il pouvait facilement altérer ses sens. Ils seraient toujours plus aiguisés que ceux d’un humain, mais, avec de l’alcool, il serait loin d’avoir ses capacités de combat et de perception normales.
— Trois doigts, indiqua Lombardi en faisant un geste vers la carafe. Si cela ne vous dérange pas, jeune homme, mes vieux os ne sont plus ce qu’ils étaient.
Il désigna l’extérieur.
— L’humidité, vous savez. Il fait beaucoup plus chaud et sec sur le continent.
Nico servit deux verres et en tendit un à son hôte avant de prendre place sur le canapé. Il leva son verre.
— À votre santé, monsieur.
Son hôte porta le verre à ses lèvres et en but une gorgée. Nico fit de même, permettant au liquide brûlant d’imprégner sa gorge. Il n’avait rien à voir avec la texture lisse du sang qu’il avait consommé récemment. Ce liquide était âpre et désagréable, mais à en juger par l’expression du visage de Lombardi et le soupir de satisfaction qu’il laissa échapper, il semblait que la grappa était de la plus haute qualité. Sentant qu’il n’avait pas le choix de faire autrement, Nico laissa un faux soupir de satisfaction franchir ses lèvres.
— Ah, je vois que vous êtes un homme qui apprécie ses spiritueux, commenta Lombardi, l’air satisfait. Je n’aimerais pas faire affaire avec quelqu’un qui n’apprécie pas un bon verre de grappa.
Nico sourit, se remettant encore de la brûlure de l’alcool. Il allait devoir se nourrir à nouveau ce soir, juste pour faire disparaître ce goût affreux de sa bouche.
— Un millésime exceptionnel.
Est-ce qu’on parlait de millésime pour la grappa ? Il l’espérait.
— Oui, oui.
Lombardi posa son verre sur la petite table d’appoint en acajou à côté de son fauteuil et jeta un nouveau coup d’œil à l’horloge.
— Puis-je vous demander la raison pour laquelle vous êtes intéressé par l’acquisition de cette résidence ?
Nico se racla la gorge, essayant de gagner du temps. Il ne s’attendait pas à ce que Lombardi pose une question aussi personnelle. Les sourcils de Nico se dressèrent instantanément. Aucune raison n’était jamais donnée pour de telles transactions commerciales.
— Peut-être que votre femme a besoin d’une maison plus grande, suggéra le vieil homme.
— Je suis célibataire.
Instantanément, le visage de son hôte s’illumina et il s’assit sur sa chaise.
— Un homme de votre rang toujours pas marié ?
Nico acquiesça sèchement, ne voulant ni s’aliéner l’homme curieux ni révéler sa situation personnelle.
— Tout à fait. Mais revenons à cette maison. J’ai cru comprendre que vous aviez un accès direct au canal par une entrée couverte ?
C’était une chose que Nico avait remarquée immédiatement lorsqu’il avait parcouru les maisons de ce quartier à la recherche d’une bâtisse sur laquelle il voulait faire une offre. Du côté du canal, une arche avait été construite dans la maison, permettant à une gondole d’entrer à l’intérieur de la propriété et de se mettre à l’abri des rayons du soleil. En utilisant une gondole fermée, un vampire pouvait entrer et sortir sans s’exposer aux rayons du soleil. Nico ne pouvait pas laisser passer cette occasion.
Si de nombreuses maisons de Venise possédaient cette caractéristique, dans le quartier où lui et ses compagnons vampires avaient décidé d’acheter toutes les maisons afin d’établir une place forte, seules deux maisons possédaient une telle entrée couverte : celle-ci et celle où Dante et Raphael vivaient avec leurs épouses. Ce serait une aubaine de s’emparer de cette maison avant que quelqu’un d’autre ne le fasse.
— Oui, oui, il y a un espace couvert pour notre gondole.
Il fit un geste dédaigneux de la main, comme s’il ne se souciait pas de cette caractéristique.
— Mais permettez-moi de vous poser une question. Avez-vous besoin d’une maison parce que vous vous êtes récemment fiancé ?
Nico plissa les yeux. Pourquoi ce maudit homme s’intéressait-il tant à sa vie privée ? Si une autre maison comme celle-ci était disponible, il quitterait Lombardi sur-le-champ. Ses questions devenaient carrément grossières.
— Non.
Un autre sourire se dessina sur le visage de l’homme.
— Ah, excellent, excellent. Dans ce cas, discutons du prix d’achat. Je suppose que vous disposez de liquidités ?
Nico soupira de soulagement.
— Mes fonds sont liquides et peuvent être mobilisés dans les plus brefs délais.
Lombardi acquiesça.
— C’est bien ce que je pensais. Pour ce qui est du prix, savez-vous que la maison de monsieur Greco a été vendue il y a peu ?
— Je suis en effet au courant.
Lorenzo, un de ses amis, avait acheté la maison.
— C’est bien. Je voudrais vingt-cinq pour cent de plus.
La mâchoire de Nico se décrocha.
— Monsieur, vous n’êtes pas sérieux. Cette maison n’est pas plus grande que celle de monsieur Greco.
Lombardi but une nouvelle gorgée de sa grappa.
— La maison de monsieur Greco est pleine de courants d’air et a besoin de réparations. Cette maison non.
— Dix pour cent de plus, concéda Nico.
— Cette maison est vendue avec tout son contenu.
Surpris, Nico faillit renverser son grappa.
— Vous vendez les meubles avec la maison ?
— Pas seulement les meubles, tout.
Une terrible pensée s’installa dans les tripes de Nico.
— Pas le valet de pied !
Il ne tolérerait pas cet insolent.
— Bien sûr que non. Adolfo, le valet de pied que vous avez rencontré, viendra avec moi à la campagne. Tout le reste est inclus dans le prix, y compris les autres serviteurs : un deuxième valet, une femme de chambre et la cuisinière.
Même si Nico avait prévu d’embaucher ses propres domestiques plus tard, il acquiesça et regarda autour de lui en évaluant le mobilier. Il semblait en bon état et de bonne qualité.
— Le reste de la maison est-il meublé de la même façon ?
— C’est le cas. Vous pourrez vous en assurer personnellement dans peu de temps.
Lombardi respira profondément.
— Nous sommes d’accord ? Vingt-cinq pour cent de plus.
Nico n’eut pas besoin d’y réfléchir. Même si le prix était un peu élevé, le fait de savoir qu’il n’aurait pas à s’occuper de l’ameublement de la maison et qu’elle disposait d’une entrée couverte pour une gondole compensait largement la somme exorbitante exigée par Lombardi.
Il se leva et tendit la main à Lombardi. Celui-ci la saisit avec une fermeté surprenante.
— Maintenant, il faut s’occuper de la cérémonie, ajouta Lombardi.
L’estomac de Nico se mit à trembler tandis qu’une panique instantanée s’empara de son corps.
— La cérémonie ?
— Oui, le mariage doit être célébré dans les plus brefs délais. Et dès que…
— Le mariage ? croassa Nico.
Les yeux vifs de Lombardi le regardèrent comme si Nico était un imbécile.
— Oui, le mariage avec ma fille, bien sûr.
— Je suis désolé, monsieur, mais il semble y avoir un malentendu.
Cet homme était-il sénile ?
— Nous avons discuté de l’achat de votre maison.
— Nous nous sommes mis d’accord sur un prix équitable. Et ce prix comprend le mariage avec ma fille. Je pensais que vous le saviez.
— Que je savais quoi ?
Nico avait envie de s’arracher les cheveux. Combien de verres de grappa cet homme avait-il bus ce soir ?
— Tout le monde à Venise sait que je ne me séparerai jamais de la maison si ma fille ne trouve pas un mari dans l’affaire. J’attends depuis longtemps de lui en trouver un. Je dois dire que je n’aurais jamais pensé qu’elle aurait un jeune homme aussi fringant comme fiancé. Je me serais contenté de quelqu’un de beaucoup plus âgé et de moins beau que vous.
Les mots de Lombardi lui disaient tout ce qu’il avait besoin de savoir : sa fille était laide et sans aucune compétence ou grâce à recommander. Et Nico serait le dernier à accepter une telle femme comme épouse.
— Il veut que tu fasses quoi ? répéta Dante pour la deuxième fois.
Nico lui lança un regard noir.
— Tu es sourd ?
Dante échangea un sourire avec son frère Raphael, qui se prélassait dans son fauteuil devant la cheminée, une jambe négligemment balancée sur l’accoudoir, tandis que l’autre était étendue devant lui. Il n’y avait que dans sa propre maison qu’un homme pouvait être aussi détendu.
Alors que Nico était toujours le bienvenu dans la maison de Dante et de Raphael, le sentiment de confort qu’il ressentait habituellement dans la maison des frères lui faisait défaut pour l’instant. À l’intérieur, il était agité et se demandait s’il n’était pas en train de faire la plus grosse erreur de sa vie. Avait-il pris la bonne décision ?
— Tu pourrais faire pire que de prendre une femme dans l’affaire, déclara Raphael.
— Ce ne serait qu’un mariage de convenance dans tous les cas. Un ennui mineur, ajouta Dante.
— Ne laissez pas vos femmes entendre cela, ou elles pourraient vous tuer sur-le-champ, répondit Nico en écartant une mèche de cheveux de son visage.
— Comme nous le savons tous ici, je me suis marié par amour. Mais nous ne pouvons pas tous être aussi chanceux. D’ailleurs, je ne pensais pas que tu croyais en l’amour, Nico.
— Bien sûr que non. Ce n’est qu’un gros mensonge.
— Alors je ne vois pas très bien pourquoi tu t’y opposes à ce point, dit Raphael. Si tu ne crois pas à l’amour, tu n’as rien à perdre à épouser cette jeune femme et…
— Jeune femme ? Son père a l’air vieux. Pour ce que j’en sais, elle a largement dépassé la fleur de l’âge. Peut-être même la trentaine !
— Dieu nous en préserve, s’esclaffa Raphael.
Nico acquiesça.
— C’est vrai ! Et il est fort probable qu’elle soit aussi laide qu’un pot de chambre. Sinon, pourquoi serait-elle encore célibataire à trente-cinq ans ?
— Elle a trente-cinq ans maintenant ? demanda Dante en jetant un regard en coin à son frère. Encore une demi-heure et c’est une vieille fille qui a besoin d’une canne.
— Et qui peut dire que ce n’est pas le cas ? Son père est aisé. Il peut lui fournir une dot décente. Alors pourquoi, je vous le demande, personne ne s’est manifesté pour réclamer ce prix ? demanda Nico en regarda Dante et Raphael, mais les deux hommes gardèrent leurs réponses pour eux. Leurs sourires en coin en disaient long.
— Je vais vous dire pourquoi : parce qu’une vieille fille de quarante ans avec un nez de faucon et une démarche aussi gracieuse qu’une lavandière unijambiste est la dernière chose qu’un homme digne de ce nom voudrait pour réchauffer son lit.
— Qui a dit qu’elle devait chauffer ton lit ? répliqua Dante en desserrant sa cravate et en ouvrant le bouton supérieur de sa chemise blanche impeccable. Pourquoi ne pas l’envoyer dans ta propriété sur le continent et la laisser y vivre pendant que tu restes à Venise ?
— Envoyer la sorcière à la campagne ?
Nico se mit à réfléchir à l’idée. Ce n’était pas mal du tout. Et il n’aurait même pas besoin de lui donner une raison. Elle n’aurait qu’à obéir aux ordres de son mari. Ce serait simple.
— Elle pourrait se rendre sur le continent le lendemain du mariage.
Raphael lui lança un regard désapprobateur.
— Ne trouves-tu pas que c’est un peu dur ? La renvoyer le lendemain de la nuit de noces ?
— La nuit de noces ? répliqua Nico. Tu ne crois quand même pas que je vais baiser une femme qui ressemble à une méchante sorcière ?
Dante se mit à rire.
— Je crains, Nico, que tu ne doives au moins consommer le mariage. Personne ne s’attend à ce que tu en profites.