Physiologie du correcteur d'imprimerie - Ligaran - E-Book

Physiologie du correcteur d'imprimerie E-Book

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Extrait : "Parmi la foule des illustrations que le monde scientifique, artistique, littéraire et industriel étale pompeusement sous nos yeux depuis quelques années, au milieu de tous ces types peints par eux-mêmes ou par une main tantôt hostile, tantôt amie, il est encore, à Paris même, ce centre incontesté des sciences, des arts, de la littérature et de l'industrie, un type complètement inconnu, et cependant bien digne des regards de l'observateur : ce type oublié ou... ""

À PROPOS DES ÉDITIONS Ligaran

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EAN : 9782335054187

©Ligaran 2015

Dictu quam re facilius est.

LIVIUS.

Parmi la foule des illustrations que le monde scientifique, artistique, littéraire et industriel étale pompeusement sous nos yeux depuis quelques années, au milieu de tous ces types peints par eux-mêmes ou par une main tantôt hostile, tantôt amie, il est encore, à Paris même, ce centre incontesté des sciences, des arts, de la littérature et de l’industrie, un type complètement inconnu, et cependant bien digne des regards de l’observateur : ce type oublié ou négligé, c’est le Correcteur d’imprimerie.

Depuis Alexandre de Russie, qui, en l’an de grâce 1814, visita la typographie de M. Firmin Didot, jusqu’à notre époque, où la lumière a, dit-on, pénétré partout, il n’est pas, que je sache, un seul homme de quelque mérite en Europe qui ait daigné jeter un coup d’œil attentif sur ce digne sujet d’une monographie que nous avons pris à cœur et que nous tenons à honneur d’esquisser aujourd’hui.

Une expérience de vingt ans, une longue suite d’observations attentives, le vide que nous avons remarqué au milieu des mille portraits de fantaisie ou d’après nature dont la librairie meuble actuellement ses rayons, tout cela nous a fourni les motifs de l’entreprise : le lecteur dira s’il nous était permis de la tenter.

Et d’abord, disons un mot de la position du Correcteur dans une imprimerie, de son importance et de ses fonctions, que beaucoup de personnes, beaucoup d’écrivains mêmes, confondent avec celles du prote, erreur propagée sans doute par le Dictionnaire de l’Académie, qui, parmi tant d’autres erreurs qu’il renferme, prétend que ce nom s’applique indifféremment aux correcteurs : si messieurs de l’Institut sont réellement les auteurs de ce lexique incomplet, il faut supposer qu’ils avaient, en écrivant l’article prote, oublié son étymologie ; prote vient de πρωτος, premier ; or, dans un État, dans une réunion d’hommes quelconque, dans un atelier, il ne peut y avoir qu’un premier, tandis que le nombre des correcteurs dans une imprimerie peut être de deux, de trois, de tel nombre enfin qu’il convient relativement à l’importance du personnel des compositeurs et au soin que l’on veut apporter aux ouvrages imprimés dans la maison qui les occupe.

Mais ce n’est pas ici le lieu de disserter sur la valeur de ce mot, et nous ne nous y sommes arrêté que pour éviter le ridicule d’un contresens à ceux qui, en entrant dans une imprimerie, demandent où est le bureau des protes, et encore aux hommes de lettres, qui, affectant une modestie assez rare, il faut le dire, chez la plupart de ces messieurs, veulent bien quelquefois déclarer qu’ils se reposent sur les protes du soin de relever les fautes qui ont pu leur échapper : ceux-là évidemment ont voulu désigner le Correcteur.

Le Correcteur est donc placé sous les ordres immédiats du prote ; et, sauf quelques exceptions que nous signalerons en leur lieu, leurs fonctions sont tellement distinctes, que nous ne comprenons pas qu’on ait pu leur attribuer une dénomination commune.

Mais la priorité de l’un n’entraîne pas nécessairement l’infériorité de l’autre, et lorsque le Correcteur, que son érudition, d’ailleurs, place généralement au premier rang, s’acquitte avec zèle et discernement de la partie si importante d’une bonne impression, celle de la lecture des épreuves, on se repose entièrement sur lui de la pureté des textes et de la précision grammaticale. Il est alors l’ami et le conseiller du prote plutôt que son subordonné ; un prote que l’importance de la maison qu’il dirige empêche de se livrer à la correction est un corps sans âme s’il n’a pas au moins un bon correcteur pour le seconder : ce qui fait que dans chaque imprimerie, du moins dans plusieurs, on voit souvent un correcteur qui, à l’exclusion des autres, jouit de privilèges dont il use quelquefois assez largement pour se placer sur la ligne de celui qui les lui accorde. Si cette faveur était toujours la récompense du vrai mérite, de l’homme du métier que son instruction et son érudition appellent de droit à l’exercice d’une influence morale, d’une autorité tacite, dans un établissement, nous ne verrions en elle que l’effet d’une considération justement acquise, et il est un point de vue sous lequel nous pourrions l’envisager favorablement ; mais donnée souvent à la sottise et à l’ignorance, une telle prédominance est préjudiciable dans ses conséquences aux correcteurs en général, elle est funeste aux compositeurs et aux imprimeurs en particulier, par les lenteurs qu’elle apporte dans le travail, par l’énorme impôt de temps qu’elle lève sur ceux-ci et par l’impôt dix fois plus considérable dont elle grève ceux-là. L’ignorance des matières, la présomption, le caprice, amènent trop souvent des bévues, et par conséquent des corrections qu’il faut faire, refaire et supporter, soit dans une première typographique, soit dans une tierce ; ce point de départ vicieux cause d’ailleurs un si grand déficit au bout de l’année dans la caisse du maître imprimeur qui est affligé de cette calamité, que, dût cette esquisse souffrir de la prolixité de mes détails aux yeux de quelques personnes étrangères à la typographie, j’insisterai sur ce point, dont la gravité fait à l’homme de l’art un devoir de signaler tous les abus. Je blesserai bien des susceptibilités, sans doute, mais si les vérités sont dures aux oreilles de quelques hommes, elles profitent au plus grand nombre, et cette considération me suffit. C’est un tableau que je fais ici, et, en peinture, rien n’est plus beau que l’histoire.

On appelle première typographique