Plus l'homme a évolué, plus il a régressé. - Pascal Goossens - E-Book

Plus l'homme a évolué, plus il a régressé. E-Book

Pascal Goossens

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Beschreibung

Cet ouvrage a pour but d'aider à comprendre l'évolution de l'humanité au travers de toutes les croyances et religions depuis l'apparition des premières. L'évolution des hommes aide à voyager dans l'évolution de son univers, mais aussi à comprendre pourquoi celles que nous appelons aujourd'hui "thérapies alternatives" reviennent en force. Si l'homme a évolué, il a aussi régressé. Le but ultime est de nous aider à comprendre d'où on vient pour savoir où on va ! Des études scientifiques, qui sont d'ailleurs évoquées, permettent de comprendre que même la science s'ntéresse à notre tendance au retour aux sources.

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Seitenzahl: 220

Veröffentlichungsjahr: 2019

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Plus l'homme a évolué, plus il a régressé.

Du chamanisme d'origine aux connaissances avant la scienceLà où naît le douteRétrospective du chamanisme aux hominidésChamanisme, totémisme et religions agro-pastorales oralesDu côté de la scienceLeitmotivReligions polythéistes antiquesLa rébellion, les conspirations et l'éveil de la conscience ; Vers l'UniversalismeEntre médecine et religion ?MonothéismeKabbale et AtlantideChristianisme et conspirationsDes Templiers à aujourd'huiRetour à l'EspaceSciences ou ésotérisme ?SubtilitésCar nous sommes matière, vide, eau et énergiesCe que je veux léguerBibliographie - FilmographieRemerciementsPage de copyright

Du chamanisme d'origine aux connaissances avant la science

AVANT-PROPOS

Tout d'abord, je tiens à préciser que ce que vous vous apprêtez à lire était un point de vue avant de devenir, au fur et à mesure de mes recherches, une certitude des plus profondes. Il n'y a à aucun moment la volonté de se moquer ou de critiquer l'une ou l'autre des religions, courants religieux, cultes ou sectes évoqués. Bien au contraire !

D’ailleurs, s’il fallait se moquer, commencez par moi…

Lorsque j’avais quinze ans, j’ai eu l’idée de ce livre. Je ne l’ai écrit que trente-quatre ans plus tard. Je savais pouvoir être lent, mais pas à ce point.

Enfin, ce n’est sans doute pas plus mal car à l’époque, je commençais avec la même première page mais l’idée était différente. Je pensais pouvoir développer la thèse suivante :

Nous venons sur Terre pour passer une journée des Dieux. En fait, nous serions extra-terrestres sans le savoir et la Terre nous servirait de période d’essai. Il y a 26 races dans le monde et nous venons peut-être de 26 planètes différentes. Nous passerions une de ces journées des Dieux pour qu’ils puissent déterminer si notre comportement est digne de la planète qui nous attend (notre Paradis). Dans le cas contraire, nous serions envoyés su Mars (notre enfer).

Cependant, si tout semble farfelu, tout ne l’est pas pour autant. Tout a commencé il y a plus de 5 milliards d’années par des explosions d’étoiles, des « Supernova », puis un gros nuage de gaz et de poussières de plusieurs centaines d’années lumières. Naît alors le Soleil. Pendant plus de 10 millions d’années, le système solaire voit le jour.

Depuis les Supernova, l’énergie est dominante, dans l’immensité de l’espace, car c’est cet ensemble de forces qui tient chaque élément à distance et en mouvement.

A cette époque de formation de la Terre, les métaux lourds arrivent de l’espace et s’enfoncent vers le noyau. Puis, c’est la Magnétosphère. Ensuite, il y a 50 millions d’années, la Terre est entrée en collision avec une planète qui devait être égale à sa moitié. Cette collision a incliné son axe, fait fusionner une partie du projectile et laissé une queue de l’astéroïde qui a permis aux agrégats de former la Lune. L’inclinaison de l’axe de la Terre a permis d’obtenir des saisons, ce qui a autorisé plus facilement le développement de la vie.

La Lune a créé les marées pour les 1,4 millions de kilomètres cubes d’eau arrivés de la ceinture externe d’astéroïdes de notre système grâce à Jupiter. Mais 500 millions d’année après sa naissance, la Terre n’a toujours pas d’oxygène. Heureusement l’espace ne nous a pas apporté que l’eau ! Nous viennent aussi des bactéries, des organismes monocellulaires qui permettront la naissance de stromatolithes qui produiront l’O² nécessaire à l’élimination du fer et à l’atmosphère.

Puis vient une grande glaciation ! Encore une fois, les micro-organismes vont jouer un rôle extrêmement important. Les extrémophiles, des micro-organismes pris dans la glace, vont produire assez de CO² pour provoquer un effet de serre et réchauffer la planète. L’eau de la fonte des glaciers va remplir les océans de cyanobactéries et de producteurs d’O2 et y permettre l’amas de cellules donnant naissance aux animaux marins.

Finalement, la vie est Extraterrestre et notre société a dénaturé ce terme au point de le rendre péjoratif, tout comme le mot primitif. Et je sais aujourd’hui que la vie n’est pas extraterrestre et développée depuis un être primitif mais elle est universelle, issue d’un être primordial !

Là où naît le doute

Robert Tocquet, professeur de sciences physiques, chimiques et naturelles, très intéressé par le paranormal, écrivait dans son œuvre « Cycles et Rythmes » en 1969, année de ma naissance, que j'ai lu à l'âge de quinze ans :

Un vieil adage dit « Pour renouveler complètement l'air des poumons, il faut 7 respirations pendants lesquelles le cœur bat 28 fois. Le nombre de ce rapport dans une journée est de 25 920. 25 920 est le nombre d'années que comporte une année précessionnelle (une année précessionnelle est le temps que met l'axe de la Terre, oblique, à tourner sur lui-même). Le jour de celle-ci est de 25 920/360, soit soixante douze ans. Or 72 est le rythme cardiaque normal de l'homme ».

Moi, je me suis surtout dit, à l'époque, que 72 ans, c'est une vie en un jour ! Une vie en un jour !

Mais alors, l'énigme posée par le Sphinx à Œdipe prend-elle tout son sens ?

Un épisode célèbre de la vie d’œdipe est sa rencontre avec le Sphinx : arrivant près de la ville de Thèbes, le jeune homme se trouve face à une créature mi-lion et mi-femme. Celle-ci pose une énigme à tous les 

voyageurs et dévore inévitablement ceux qui échouent... Elle demande à Œdipe : « Quel est l'être qui marche sur quatre pattes au matin, sur deux à midi et sur trois le soir ? »

L'animal en question étant l'homme, le temps précessionnel serait-il le temps des Dieux ? Les Dieux existeraient-ils sur un plan Universel ?

J'ai écrit çà à quinze ans, et puis plus rien. A ce moment-là, j'ai été confronté à la perception de phénomènes paranormaux par une personne proche de mon entourage. Elle a commencé à recevoir des visions difficilement interprétables au sujet et au moment de l'affaire Grégory, quand en octobre 1984, Grégory Villemin, quatre ans, est retrouvé sans vie dans la Vologne, dans les Vosges.. Ensemble, nous avons travaillé sur ces visions, le tarot, le pendule... Elle prendra même contact avec Germaine Moritz Soleil plus connue sous le nom de Madame Soleil, voyante par téléphone sur Europe 1. Les dons reçus par ce proche l'ont été grâce ou à cause, je ne sais pas encore comment le dire – grâce ou à cause d'une tumeur bénigne qui stimulait la partie adéquate du cerveau pour provoquer ces perceptions.

Pour ma part, j'ai continué à pratiquer épisodiquement jusqu'en 1990 ou 91. J'ai arrêté après deux frayeurs. A l'armée, je proposais à des camarades de percevoir les souvenirs des objets qu'ils possédaient au travers de leur énergie. L'un d'entre eux a revécu le crash d'avion militaire de son grand-père jusqu'à ce que je parvienne, difficilement d'ailleurs, à le faire revenir.

Plus tard, j'ai pratiqué du pendule avec une future ou future ex belle-sœur (au rythme de mon frère, je ne sais même plus) dont le frère avait été retrouvé noyé dans un canal qui porte le nom d'un tueur en série de la région. Lorsque j'ai ressenti une présence inquiétante derrière moi, elle a été chassée avec hardeur par le petit chien de cette belle-sœur et j'ai tout arrêté. Je disais donc :

L'animal en question étant l'homme, le temps précessionnel serait-il le temps des Dieux ? Les Dieux existeraient-ils sur un plan Universel ?

Selon la Genèse, le premier jour, Dieu créa les cieux et la terre en séparant la lumière des ténèbres. Le premier jour eût lieu il y a 4 540 000 000 d'années. Le deuxième jour eût lieu dans la foulée avec la séparation des eaux. La création de la verdure sur une terre séparée des eaux, lors du troisième jour, eût lieu il y a 430 000 000 d'années. Le quatrième jour, la création du firmament, me pose un problème de conception dans l'ordre, mais peu importe. Le cinquième jour eût lieu il y a 315 000 000 d'années avec l'apparition des sauropsides1 au cerveau reptilien, issus de l'évolution de bactéries.

Alors que j'écris ces lignes, j'ai le sentiment que mon évolution a été aussi lente que la création de l'Homme selon la Genèse.

J'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs voyants au cours de cette évolution. Le premier m'a dit que je voyagerais et qu'une femme que je connais serait toujours à mes côtés. La deuxième, vingt-cinq ans après, m'a dit que je me lancerais dans une activité que je maîtrise et qu'elle serait couverte de réussite. La troisième, cinq ans plus tard, me voyait avec énormément de papiers et excellent dans ce que j'allais entreprendre.

J'ai eu de nombreuses expériences professionnelles qui m'ont poussé à m'intéresser à la pratique de la morphopsychologie et à la programmation neurolinguistique. Cependant, depuis 2014, je me demandais de plus en plus pourquoi j'étais sur Terre ? Ne vous trompez pas, je ne suis pas suicidaire. J'étais persuadé d'avoir un rôle à jouer, même petit, mais je ne savais pas lequel. Pourquoi? Parce que si la pratique de ces deux disciplines aurait du me donner des indications et seulement des indications sur le personnes que je croise, je percevais beaucoup plus à chaque fois. D’autre part, je rencontre une personne qui connaissait la famille Villemin, je retrace au travers de mes cours l'enquête criminelle de Marcel Barbeault qui est le tueur évoqué par le canal cité plus avant. L'affaire Grégory réapparaît ces dernières années. Il devait y avoir une raison. J'en dirai plus sur ce sujet plus tard, mais il m'a fallu trente-trois ans pour me lancer dans la rédaction de cet ouvrage. Trente-trois ans après, je reviens à la question originale, j'y réfléchis, pour remonter aux sauropsides issus de l'évolution des bactéries.

Or, la théorie de la panspermie2 jusqu'alors réfutée par la communauté scientifique prend tout son sens et commence à faire écho depuis la dernière décennie. Ainsi, des météorites ou des comètes auraient apporté à la Terre les briques essentielles à la vie. Découverte grâce à des aimants super-puissants pour capturer des morceaux minuscules de débris flottant dans l’espace, la particule “en forme de taureau” est la première “entité vivante” que j'évoquerai.

Le professeur Milton Wainwright, microbiologiste du Center for Astrobiology à l’université de Buckingham apporterait la preuve que la vie existe en dehors de la Terre par le lancement de ces puissants aimants dans la stratosphère. L'image publiée montre un cristal de sel avec une créature bizarre et cornue qui en sort, la particule Taureau.

La vie viendrait donc encore aujourd’hui de l'espace par des microbes extraterrestres hauts dans la stratosphère sur les éléments rares (dysprosium, le lutécium… des métaux malléables faisant partie des terres rares mais découverts aussi sur Terre) mais aussi à une hauteur de près de 30 kilomètres dans la stratosphère.

Des astronautes ont déclaré avoir trouvé des traces de vie, un minuscule plancton, à la surface de la Station spatiale internationale (ISS) qui tourne autour de la Terre.

La découverte cet été suit celle, plus récente de :

- La particule Dragon, entité de biologie (environ 10 microns), absolument vierge, .

- La particule Fantôme, espèce de ballon vivant qui aurait servi autrefois à transporter des organismes exotiques microscopiques, encore découverte par le professeur Wainwright.

Un organisme semblable à une graine, un globe métallique microscopique, aussi trouvé par le Professeur et son équipe, et qui crache un liquide qui pourrait contenir un matériel génétique. Le Professeur qui dirige l’équipe qui l’a découverte la décrit comme une balle de la largeur d’un cheveu humain qui a des filaments à l’extérieur et du matériel biologique en son centre et dont la sphère est composée essentiellement de titane avec des traces de vanadium.

Son travail est soutenu par l’astrobiologiste Chandra Wickramasinghe, Professeur de mathématiques appliquées et d’astronomie à l’Université de Buckingham et vient appuyer un rapport écrit par elle-même et Gensuke Tokoro de l’Institut japonais pour l’étude de la panspermie établissant que “la vie microbienne extraterrestre existe”. Le professeur a déclaré : «Depuis le début du millénaire un ensemble impressionnant de preuves se sont accumulées pour indiquer qu’il existe bel et bien une vie microbienne dehors de la Terre”.

“Il est permis aujourd’hui d’affirmer que les comètes et les météorites ont livré les blocs de construction chimiques de la vie pour former une soupe primordiale à partir de laquelle la vie est apparue sur Terre il y a quatre milliards d’années. L’idée de la vie sur la Terre provenant de “la soupe primordiale” est profondément enracinée dans la culture religieuse et scientifique du monde occidental. Nous notons que les preuves s’accumulent de plus en plus rapidement et mènent à tous les points à l’existence d’une vie extraterrestre, il ne serait pas sage d’ignorer les faits. Des idées fausses ont paralysé la science dans le passé. Si nous ne sommes pas vigilants, cela pourrait se produire à nouveau, et cette fois, les conséquences sociales et économiques pourrait être plus désastreuses.”

Puisque l'univers et l'homme sont liés et comme l'univers existait avant l'homme alors Dieu créa-t'il, le sixième jour l'homme à son image ? Mais alors quels Dieux, quels hommes et quelles images ?

Les australopithèques entre 2 000 000 et 4 000 000 d'années avant notre ère  donneraient à Dieu une image peu flatteuse, pas plus d'ailleurs que leur cousin l'homo habilis plus récent. Soyons fous et considérons au moins l'homo erectus, puisqu'il s'élève. Ça daterait donc de 400 000 à 1 million d'années avant notre ère ? L'homo néerdanthalensis entre 35 000 et 450 000 ans ? On a là un problème d'échelle ! Recentrons nous donc sur l'homo sapiens, sur l'homme moderne de 35 000 ans avant notre ère. Ou bien alors, Dieu est extraterrestre. Quoi qu'il en soit, le sixième jour est passé. Et depuis, le septième jour est un jour de repos de 648 550 000 années ou pas! Car au regard des découvertes de 2014 et des années suivantes, nos dieux extraterrestres auraient entamé à nouveau un « lundi ».

On a donc vraiment un problème d'échelle mais en dehors de cela, il a bien fallu que pour que ce que dit la Genèse soit aussi ordonné sans les connaissances scientifiques actuelles, une autorité bien supérieure le chuchote à l'oreille du premier qui en parlera. A côté de cette théorie de la Genèse, la Big Bang Theory place le big Bang il y a 13 500 000 000 d'années ! La théorie du Chaos a 13 500 000 000 d'années et plusieurs cosmogonies différentes font référence à un Chaos ou narrent leur version d'un chaos. Comment ont-ils su ? Comment ont-ils pu savoir ? Par leurs dieux ?

Et puisque nous nous intéressons à ces cosmogonies, nous nous intéressons à l'homme moderne, il s'agirait donc de considérer deux ans de précession, deux ans des Dieux.

Les sciences sociales estiment aujourd'hui que l'homme a créé environ dix mille religions. Yves Lambert, sociologue, dans son ouvrage « La naissance des religions » soutien la thèse de phases d'évolution des religions ; l'apparition de l'écriture, l'apparition des structures sociales, l'apparition de l'universalisme. Alors ne nous trompons pas. Cette introduction ne fait qu'expliquer la naissance de mes doutes. Je gage déjà que les chapitres d'études des différentes religions ne feront encore que soulever des questions comme ces premières. L'humanité ne fait-elle que recracher, peut-être maladroitement, les connaissances d'un matériel génétique réfréné depuis sept millions d'années ? Pourquoi l'humanité a-t'elle aussi réfréné ses tendances zoomorphes qui ont fondé l'anthropomorphisme3 dont on a trouvé trace depuis 30 000 à 40 000 ans ? Charge à moi d'y répondre ensuite.

1Les tortues, lézards, serpents, crocodiles, oiseaux et dinosaures font partie des sauropsides; à noter que les oiseaux sont issus des dinosaures.

2 Théorie selon laquelle, dans l'univers, la vie se propageait dans les espaces interstellaires sous forme de germes, de spores ou de grains poussés par la pression de la lumière.

3L'anthropomorphisme est l'attribution de caractéristiques du comportement ou de la morphologie humaine à d'autres entités comme des dieux, des animaux, des objets, des phénomènes, voire des idées.

Rétrospective du chamanisme aux hominidés

Je commencerai tout naturellement à parler des chamanes en parlant des Toungouses car « Chamane » est le nom que ces peuples de Sibérie orientale donnent à leur principal spécialiste rituel. Au dernier recensement 2002, ils étaient comptabilisés à 73 859, Orotche, Nanaï, Oudéghei, Orok, Oultche, Néguidale, Evenk et Evène compris et de façon sûre par la Fédération de Russie auxquels les Chinois rajouteraient 4 407 996 personnes ; les Hezhe, Ororgen en Russie et Chine, les Sibe, Mandchou, Evenk, Solon en Chine .

Il est logique de se concentrer sur les Evenks puisque c'est de ce peuple que partent les individus vers tous les territoires, l'Europe, l'Asie, l'Amérique.

Roberte Hamayon, anthropologue, dans son ouvrage « Le chamanisme », écrivait « Le terme «  chamane  » se répand pour désigner un type de personnage découvert par l’Empire russe dans ses lointains confins. » et je me permettrai de citer encore quelques passages dans les lignes suivantes.

Il n’y a pas de chamanisme « pur ». Mais le chamanisme se rencontre à l’état de système central chez des peuples qui partagent les traits suivants : forte tradition de chasse, faible démographie, organisation égalitaire et absence de pouvoir central. Il est fondé sur une conception animiste du monde qui attribue à des entités naturelles une forme de subjectivité, ce qui permet d’établir des relations avec elles  – notamment de s’accorder avec les esprits des espèces gibier pour pouvoir chasser. Il survit à la disparition de l’activité de chasse sous forme de pratiques fragmentées et modifiées visant à obtenir des biens qui, comme le gibier, ne peuvent être «  produits  » (pluie, fécondité, succès, chance…).

Chasseurs et éleveurs de rennes, les Toungouses vivent à l’époque en petits groupes assez dispersés et mobiles pour suivre les migrations saisonnières de cet animal ; dès l’enfance, ils apprennent à mémoriser les voies d’eau traversant la taïga. Ils sont beaucoup moins nombreux que leurs voisins éleveurs de bovins et de chevaux concentrés dans les régions de steppe et de toundra (les Bouriates et les Iakoutes) mais savent tirer parti de leur spécificité, qui fait d’eux d’indispensables médiateurs.

L’archiprêtre Avvakum, entre 1672 et 1675, décrit ce qu'il a l'occasion d'observer : le chamane saute, danse, sacrifie un bélier et fait savoir que les «  démons  » qu’il a appelés annoncent le succès de l'expédition qu'il suit. L’origine de l’idée est alors que l’activité du chamane relève de la sphère religieuse, mais qu’il s’agit d’une forme de religion diabolique et sauvage qui ne voit pas en Dieu son maître. Puis, on ne tardera pas à y voir aussi des gestes imitatifs des animaux qui, venant renforcer les éléments animaux du costume du chamane, vaudront à sa pratique l’étiquette de sauvage et diabolique.

Or, en 2001, alors que Corine Sombrun, journaliste en reportage en Mongolie auprès du Chamane Balgir, assiste à une séance, elle vit une expérience révélatrice. Le tambour chamanique qui résonne à cet instant l'emmène dans un état de transe dans lequel elle se voit transformée en loup. A l'issue, le Chamane Balgir lui révèle qu'elle est chamane alors qu'elle n'en avait absolument pas connaissance. Elle partira quelques mois par an pendant huit ans à la frontière de la Sibérie pour devenir Ugdam auprès de Enkhetuya, une chamane des Tsaatans.

Elle aura permis de révéler que ce potentiel est en chacun de nous et aura permis aussi d'appuyer les études en neurosciences sur les états modifiés de la conscience du Professeur Pierre Flor-Henry, de l'hôpital Alberta à Edmonton au Canada.

On en retiendra que les électro-encéphalogrammes réalisés sur Corine Sombrun à l'état de conscience correspond aux EEG du groupe contrôle de 80 personnes saines. Mais le Professeur retiendra surtout que l'EEG en état de transe auto-induite correspond aux EEG des trois groupes contrôles de chacun 80 personnes atteintes de manies, de dépression ou de schyzophrénie. La pratique permet donc au cerveau humain de passer de ces états pathologiques à un état normal sans séquelles.

La neuroplasticité confirme ce que les chamanes déclarent. Au bout de 25 à 30 ans de pratique, il n'est plus nécessaire d'entrer en transe pour obtenir les mêmes résultats pour eux.

L'arrière petit-fils de Geronimo, guerrier Apache, a confirmé que celui-ci a fait courir l'armée Américaine pendant onze ans parce que ces capacités précises lui ont permis d'anticiper l'arrivée des soldats par un tremblement de paupières à chaque fois.

Essentiellement, pour un chamane, il ne s’agit pas de « prédire » un fait, de direl’avenir, mais en quelque sorte de le savoir de façon à savoir quoi et comment le faire. L’action chamanique vise un résultat concret et immédiat. Elle se veut efficace ici et maintenant  ; pour cela elle fait intervenir des « démons », supposés sensibles aux pressions humaines qui ne pourraient fléchir le Dieu chrétien.

De cette culture animiste, les Evenks partant en Amérique vont constituer les Amérindiens à la fois chamanistes et totémistes. Pour eux, sept principes prédominent, retenez-les. Le monde est ce que vous croyez qu’il est. Tout n’est que rêve, tous les systèmes sont arbitraires, c'est Ike.Il n’existe pas de limite. Tout est relié, tout est possible, relié mais autonome ; c'est Kata. Pour Makia ; L’énergie circule là où vous concentrez votre attention. Tout est Énergie. Quand maintenant est le moment de pouvoir. Tout est relatif, le pouvoir augmente avec l’attention des sens, c'est Manana. Aloha signifie Aimer implique être satisfait avec l’Amour. L’Amour augmente à mesure que nous cessons de juger. Tout est vivant , conscient et sensible. Il y a aussi que tout pouvoir provient de l’intérieur. Tout a du pouvoir, le pouvoir provient de l’autorité, c'est Mana et enfin, pour Pono, l’efficacité est la mesure de la vérité. Il existe toujours une autre façon de faire les choses.

Ces principes ont un sens, bien évidemment, quant on les écrit. Mais lorsqu'on les expérimente, c'est bien autre chose ! Je dois avouer que j'expérimentais l'auto-hypnose par saturation de mon système cognitif lorsque j'ai essayé la transe au rythme des tambours chamaniques et des glossolalies amérindiennes. Le résultat est bien différent ; La première fois, je reçois des images, des yeux d'aigles, un aigle, des personnages, des yeux et une perception de la transe de mon corps énergétique différente de celle que je reçois en auto-hypnose. Par ailleurs, avec le tambour chamanique, les transes changent comme si ceux qu'ils appellent les esprits avaient à vous transmettre un message ordonné. Le corps réagit de plus en plus et pour ma part, il adopte des positions qui correspondent plus à mon animal de pouvoir que je finis par ressentir plus comme une buse que comme un aigle, enfin je crois. Et je ne suis qu'un petit amateur qui ne fait qu'expérimenter sans aucune pensée pré-établie. D'ailleurs, le chamane que j'ai rencontré alors que j' 'écrivais cet ouvrage n'a de cesse de me rappeler que j'expérimente maladroitement en me mettant en danger. Effectivement, lorsque vous vous connectez involontairement au subconscient d'une personne qui se trouve à plus de cinquante kilomètres pour recevoir une injonction de dégager par l'esprit malfaisant qui l'occupe, vous comprenez aisément que ledit chamane vous répète que vous agissez maladroitement ! Alors quand Roberte Hamayon parle de conception animiste, je me dis que je n'avais aucune conception animiste et j'ai pourtant rencontré récemment un animal de pouvoir bien que celui-ci m'ait envoyé des signes depuis bien longtemps. Je conçois donc plus ce concept comme une prédisposition, une perception sensorielle que comme le résultat d'un formalisme de pensée quelconque. A la seconde transe, c'est le corps qui réagit malgré vous et vous pensez que c'est votre animal totem qui est en vous. Ce n'est pas du fantasme ou de l'excentricité mais bien du réalisme. Pourquoi nier l'évidence ? Je ne pense pas que Corinne Sombrun dise le contraire. Moi, je l'ai vécu au travers du magnétisme que je ressens de plus en plus et avec des tambours chamaniques et des glossolalies amérindiennes.

Et puisque je parle d'Amérindiens, avant de me pencher sur le totémisme, je me dois d'évoquer Marie-Françoise Guédon, anthropologue, Professeure agrégée au Département d’études anciennes et de sciences des religions de l’Université d’Ottawa, pour ses revendications portant sur les chamanismes du Pacifique Nord. Pour elle, à l'état des recherches, les cultures amérindienne et chamanique sont tout autant comparables que différentes. Et parce que de nombreuses études ont porté sur les aspects cérémoniels, artistiques, mythologiques et religieux des peuples sibériens et américains, notamment sur la côte Pacifique Nord, elle insiste sur le fait que les classements établis jusqu'alors ne sont pas judicieux. Ses propres recherches dans la région l'ont amenée à formuler l'hypothèse que les traditions philosophiques et religieuses, les traditions chamaniques en particulier, loin de refléter les contacts, la diffusion et le brassage culturel que suppose la répartition des connaissances technologiques et des traits sociaux, sont, au contraire, extrêmement diversifiées et qu'elles suivent de très près les regroupements linguistiques.

Les populations de l'intérieur sont moins complexes et leurs pratiques chamaniques ont moins de concurrence sur le plan cérémoniel. Mais nous allons faire comme elle et nous intéresser à six des grandes familles linguistiques que l'on trouve du côté américain: Salish, Wakashan, Tsimshian, Haida, Tlingit et Déné (ou Athapabascan), étant entendu que la démonstration pourrait se poursuivre avec les Esquimauds du Pacifique (apparenté aux Inuit canadiens), les Aléoutes, lesTchukchis et les Koriaks de la Sibérie et ainsi de suite.

Les Salish de la côte et les Salish du plateau partagent une conception de ce que nous appelons «esprit» qui fait de ces entités des êtres personnalisés, indépendants, doués d'intelligence et même du sens de l'humour. Appelés «mes partenaires», «mes amis», «mes anges gardiens», ces entités ou Suliaviennent au chamane, ainsi qu'à la plupart des adultes, avant ou durant les rituels de puberté, où la prière joue un rôle important, ou au terme d'une quête ardue qui inclut jeûne, chasteté, solitude, bains glacés, froid et fatigue.

Les enfants sont initiés très tôt dans leur vie aux modalités d'une telle entreprise et à sa nécessité puisque c'est par l'entremise de ces esprits qu'ils recevront les pouvoirs, Siwin, un terme qui désigne aussi la connaissance, dont ils tireront à la fois leur gagne-pain et leur identité sociale, c'est-à-dire leur vocation. Plus tard, les chamanes se serviront de ces contacts avec les «esprits», devenus leurs assistants, pour faciliter leur manipulation des maladies, malchances et autres malheurs qui s'abattent sur leurs clients.

Le monde des esprits suscite un grand respect; on l'aborde sur le mode méditatif, affectif, intime et, souvent, confiant.

Les méthodes chamaniques font appel à la prière, au silence, à l'imagerie mentale guidée par des rites simples. Les divers états de conscience utilisés par les chamanes vont du silence intérieur jusqu'à la transe légère: le guérisseur reste conscient et garde le contrôle des opérations.

Les Wakashan se divisent entre Nootka (Nuu-cha-Nulth) et Kwakiutl, deux groupes insulaires et côtiers qui n'ont pas de correspondant à l'intérieur du continent. Les traditions chamaniques de ces deux sociétés font peu de cas des relations personnelles avec des esprits tutélaires puisque le terme esprit désigne chez eux des manifestations locales et sporadiques d'une puissance impersonnelle, inhumaine, imprévisible, qui inspire la terreur autant que le respect.

Chez les Nootkas , le contact n'est possible qu'à l'aide de pratiques rituelles, cris et gestes transmis secrètement dans la famille, qui permettront au novice de surmonter ou de maîtriser les pouvoirs qui imprègnent les lieux, les objets et les personnes touchés par l'«esprit». Seuls les nobles et les novices qui se sont astreints à de longues séries de purification, de bains prolongés dans l'océan, de flagellation, allant jusqu'à se traîner nus sur les rochers couverts des coquilles de barnacle pour se débarrasser de leur «odeur», sinon de leur peau humaine, ont finalement accès à ces pouvoirs.

Chez les Kwakiutl , les pouvoirs chamaniques s'acquièrent aussi à l'aide de visites prolongées dans les cimetières, autant peut-être pour inspirer l'effroi dans l'esprit des futurs clients que pour assurer un contact avec les puissances chamaniques.

Avec les Tshimshian, ceux de la côte comme ceux de la vallée du fleuve Skeena, qui leur sont culturellement très proches, nous entrons dans une autre perspective . Les activités et les costumes sont peut-être plus spectaculaires sur la côte, où ils servent les intérêts de l'aristocratie, que dans la partie supérieure de la vallée, mais les principes sont identiques: les esprits auxquels se réfère le chamane sont des puissances animales ou quasi animales qui se manifestent le plus souvent à l'occasion d'une maladie, par ailleurs habituellement interprétée comme le signe physique et visible de la présence de pouvoirs ou Naxnok.