Près de lui E-Book

Nessy Heart

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Religion und Spiritualität
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 85

Veröffentlichungsjahr: 2023

Beschreibung

Au lever du jour, sans comprendre pourquoi, Iris se trouve subitement réincarnée dans le corps d’une chienne. La situation se complique encore davantage lorsqu’elle réalise que cette chienne appartient à son pire ennemi. Ses sentiments à son égard sont partagés entre l’amour et la haine. Qui finira par prédominer, que ce soit en elle-même ou envers son ennemi ?


À PROPOS DE L'AUTEUR
L’écriture offre une échappatoire vers une vie, des choix et des possibilités tant espérés que rêvés. C’est à la fois simple et complexe. La passion pour les lettres pousse Nessy Heart à apprécier tant l’écriture, lui permettant ainsi de plonger dans une réalité complètement différente.

Leseprobe

Nessy Heart

Près de lui

Roman

© Lys Bleu Éditions – Nessy Heart

ISBN : 979-10-377-9713-1

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Anoor

Merci à Tom, Jean, Eurielle,

et tous mes autres amis pour m’avoir soutenue.

Sasha, si un jour tu lis cette histoire, sache qu’à l’époque où on a été amis, j’étais très heureuse,

mais aujourd’hui, je te fais l’annonce officielle

que j’ai tourné la page, alors merci d’avoir été là.

Merci beaucoup d’avoir été là

et de m’avoir soutenue dans cette extraordinaire aventure,

mes très chers grands-parents.

Prologue

Si hier on m’avait dit que j’aurais un moyen de redevenir proche de lui, je n’y aurais pas cru. Si on m’avait dit que je deviendrais un chien et plus précisément le sien, j’aurais ri. Ces deux choses et en particulier la deuxième, je les pensais impossibles. Maintenant je suis liée à lui ; au sens propre. En fait, je ne sais pas du tout quoi en penser. Parce que oui, si hier on m’avait posé la question : comment réagirais-tu si tu devenais son chien ou plutôt sa chienne ? J’aurai juste répondu :

— En vrai, j’en sais rien, je serai sûrement frustrée.

— Frustrée de quoi ?

— Certainement d’être coincée dans un corps qui ne m’appartient pas, de devoir lui obéir, et surtout de souhaiter lui parler sans qu’il ne comprenne.

Chapitre I

Je déteste ça. Être tenue en laisse est quelque chose que je n’aime pas du tout. Dans ce petit corps, je suis toute petite. Minuscule par rapport à ce que j’étais. De plus, j’ai beau me débattre, je ne peux rien faire. Il me promène comme si j’étais son chien. Logique. Parce que je le suis. Il s’arrête et se place en face de moi. Je suis obligée de me stopper à mon tour. Je grogne à moitié. Il le remarque et me fixe droit dans les yeux puis commence à me parler : « Je ne sais pas ce que tu veux ou ce que tu as, parce que je ne suis pas dans ta tête. Mais sache que je fais de mon mieux. Pour te comprendre. »

Ses deux dernières phrases me touchent profondément, même si j’aurais préféré qu’elles soient dites à mon moi humain. Après ce qu’il venait de dire, je ne peux que l’écouter. Je le sais. Tout au fond de moi, je le sais. Je le sais, mais je déteste le savoir ; il commence déjà à m’apprivoiser. Je n’essaye plus de me débattre, ni même d’enlever la laisse attachée à mon cou. Je le laisse dicter les directions, me laissant livrée à moi-même : je veux retourner dans mon corps humain, mais comment faire ? Je n’en ai absolument aucune idée. Comment faire pour retrouver celle que je suis vraiment ?

Je lève mon museau de chienne vers sa tête.

Sasha, tu n’as absolument aucune idée de qui se cache derrière ce petit corps… hein ? J’ai l’impression de lui mentir, ce n’est pas le cas, mais je me sens tout de même coupable et je n’aime pas ça. Je veux redevenir humaine. Je ne lui mens pas, mais c’est un minimum de tromperie. Il me ramène chez lui. En vrai, c’est assez spacieux même si c’est un peu le bordel. Une fois à l’intérieur, il enlève la laisse. Sur mes petites pattes, je cours dans toute la maison pour visiter et repérer les coins les plus stratégiques. Je croise la petite sœur de Sasha, c’est la première fois que je la vois, mais je la laisse faire un câlin à la chienne qu’elle croit connaître. Si elle savait…

Dans la cuisine, ça sent le saumon, j’adore ça, mais ici, ce ne sera jamais pour moi, alors je préfère suivre Sasha dans sa chambre. Pas de bol, il a déjà fermé la porte. Je ne sais pas quoi faire donc je m’allonge devant sa porte, en attendant qu’il sorte. En même temps, je ne connais personne d’autre que lui ici, c’est un peu normal… J’espère seulement que je n’ai pas un comportement trop bizarre pour un chien. Je réfléchis : comment est-ce que je suis arrivée dans ce corps ?

Je n’ai aucun souvenir de ma « transformation », je sais juste que lorsque je me suis réveillée, j’étais déjà comme ça. Après, peut-être que ce que je vis en ce moment même n’est qu’un rêve et que je me réveillerai bientôt, qui sait ? Mais oui, j’ai juste à attendre que je me réveille ! Il interrompt mes pensées en sortant de sa chambre. Je m’apprête à le suivre quand je remarque qu’il va dans la salle de bain. Jamais je ne le suis là-bas ! Je reste une fille ! À la place, je préfère me mettre en boule, au pied de son lit ; je ne sais pas si j’ai le droit de monter. Je ferme mes petits yeux et attends le retour de Sasha. Je laisse mes pensées vagabonder. Je me suis endormie, car je sens quelqu’un soulever mon petit corps et le placer sur un lit moelleux. C’est Sasha. À qui d’autre j’aurais pu m’attendre ?

Je suis fatiguée et maintenant que je suis réveillée, je veux dormir. Je ne fais pas attention au fait qu’il me caresse affectueusement, ni même qu’il m’adresse des paroles, je perçois quelques bribes, juste avant de me noyer à nouveau dans un sommeil : « repose » « bien ». Je me réveille en plein milieu de la nuit, à cause de la faim. Hier, j’aurais dû manger des croquettes. Les pattes ankylosées, je saute du lit. C’est bien d’être un chien ; je vois dans le noir. Et merde : la porte est fermée. Vu la taille que je fais, même si je saute, il m’est impossible d’ouvrir. Je saute à nouveau sur le lit, ce qui le fait bouger, il murmure dans son sommeil : « Ho Anoor… ». Je me fige, j’hésite à le réveiller. En fin de compte, je n’ose pas, je préfère qu’il dorme bien alors je me contente juste de me remettre en boule. Je sors de mon sommeil, l’esprit embrumé. Sasha s’active ; il se prépare pour aller au collège. Ah ! Mais oui ! Le collège ! Il faut que je me prépare moi aussi ! Ah… J’avais oublié le corps dans lequel je suis… J’ai envie de rester avec lui, moi… Je ne veux pas me retrouver dans une maison d’inconnus lorsqu’il partira… Mais le problème est que je suis une chienne, « leur » chienne. Je veux retourner chez moi, revoir mon chien, retourner au collège pour voir Alex et mes amis : Elia, Lila, Tom, Jean, Eurielle… Inconsciemment à la recherche de réconfort, je commence à couiner et à me frotter aux jambes de Sasha. Il commence à s’inquiéter : il ne sait pas ce que la chienne qu’il pense connaître, a. Il m’adresse quelques paroles rapides : « Anoor ? Qu’est-ce qu’il y a ? Attends, je vais voir s’il te reste des croquettes ».

Ah oui ! C’est vrai que la faim est encore présente, mais la faim n’est rien par rapport au manque de mon petit copain et de mes meilleurs amis. Il revient quelques minutes plus tard dans l’incompréhension : il me reste des croquettes. Sasha me prend dans ses bras et me porte vers la cuisine. Sa mère est déjà réveillée et prépare le petit-déjeuner. Il parle à sa mère de mon état.

— Maman, Anoor commence à se comporter bizarrement, ce matin elle couinait et voulait des câlins donc, je suis allé voir si elle avait encore des croquettes. Mais elle en avait encore plein…

— Chéri… Peut-être qu’elle veut plus de câlins et de caresses ou tout simplement de l’attention ?

— Ouais…

Je le sens, Sasha n’est ni convaincu ni rassuré par sa mère, pourtant lors de son petit-déjeuner il me porte plus d’attention comme elle le lui a conseillé : il me fait m’asseoir sur ses genoux avant de me dire fermement de ne pas manger sa nourriture. Je le regarde manger sans avoir la volonté de lui piquer quoi que ce soit : je sais que si je prends quelque chose, ce sera la première et la dernière fois que je serai sur ses genoux à table, ce dont je n’ai pas envie. À la fin de son petit-déjeuner, il semble surpris que je n’aie rien chipé. Il me sourit. J’adore son sourire. Il est content que je n’aie pas désobéi. Mais qu’est-ce qui te prend Iris ? Arrête de lui obéir ! N’oublie pas : il a renié le toi humain et il ne t’a pas renié comme ça seulement parce qu’il pense que tu es sa chienne ! Alors stop Iris ! Je saute de ses bras et je vais en dessous d’un des fauteuils du salon.

Je pleurniche doucement, comme les chiens le font. Normal. J’en suis un. Sasha… S’il te plaît… je veux juste… juste qu’on ait des liens… ensemble… comme avant… Sasha s’approche et ne comprend rien à mon état.

Il se rapproche encore plus et n’est plus qu’à une vingtaine de centimètres. Je me mets sur la défensive. Il le voit et me murmure : « Anoor… J’espère que tu vas bien… Je ne sais pas ce que j’ai fait de mal, mais tu n’as pas l’air d’être content de moi. On se voit ce soir ; il faut que j’aille au bus ». Je grogne et laisse s’échapper un aboiement. Il recule et s’en va ; il a compris le message que là je ne voulais pas le voir. En vérité, je l’aime toujours, je veux le voir et me blottir contre lui, mais s’il savait qui j’étais à l’intérieur de sa chienne, il n’agirait pas ainsi, bien au contraire ; il deviendrait froid. C’est bien pour cela que j’agis comme ça maintenant. C’est si difficile d’avoir des pensées si contradictoires. Quelques fois, j’en viens à ne plus savoir quoi faire… Si tu savais Sasha