Presse et Territoires - Jean-Clément Texier - E-Book

Presse et Territoires E-Book

Jean-Clément Texier

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Beschreibung

Qu’importe le support, pourvu que l’information circule. Une information fiable, proche des lecteurs, qui nous éclaire sur les réalités de nos territoires chaque jour, trouve sa place dans la presse quotidienne régionale, la fameuse PQR. Il n’y a pas d’âme des peuples sans territoires. Rien de plus naturel, dès lors, que ce hors-série de notre collection consacré à la presse quotidienne régionale. Ce petit livre vise, avec l’appui de la régie publicitaire 366, à mieux nous faire comprendre les enjeux de l’information, nourrie par une fertile proximité. Parce que pour comprendre des pays, des villes ou des régions, la première étape indispensable est de lire ceux qui y vivent et qui les racontent.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Jean-Clément Texier est l’un des consultants médias les plus réputés de France. à l’occupation du Tibet par la Chine. Auteur d’une dizaine d’ouvrages et alpiniste émérite, il est le rédacteur en chef de l’Alpine Journal.

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Couverture

Page de titre

Pourquoi l’âme des territoires ?

Le terme peut paraître vague. Certains lui reprochent même, en France notamment, de se substituer trop facilement aux régions, aux départements ou aux terroirs. Et pourtant : accueillir dans notre collection l’Âme des peuples, riche de plus de 75 titres après dix années d’existence, ce hors-série consacré à « l’Âme des territoires » était une évidence. Avec, en plus, la grande satisfaction d’être, avec ce petit livre qui n’est pas un guide, mais un éveilleur d’idées et d’envies, le porte-parole d’une presse quotidienne régionale française enracinée au plus près des populations locales.

Nos petits livres ont vocation à atterrir dans les rayons des librairies. Ils sont parfois positionnés du côté des livres de voyage, et parfois sur les étagères dévolues aux sciences humaines. Tant mieux. Car ce que nous apprend d’abord ce volume est que les territoires ne sont pas seulement des entités géographiques, repérables sur des cartes. Les territoires vivent. Ils bougent. La modernité numérique remodèle leur imaginaire. L’Âme des territoires est donc taillée sur mesure pour la presse et pour les journalistes, dont la mission est de capter la force et la pertinence de l’instant pour les restituer au plus grand nombre. Avec cet ouvrage, et grâce à notre partenaire 366, la boucle se retrouve bouclée : l’âme des peuples est racontée au présent, par ceux qui, dans chaque ville, dans chaque commune ou département, en sont les porte-voix.

Ce petit livre parle de la France et des Français. Il n’est pas exhaustif, car des parties entières du pays ne sont pas représentées. Mais il est tout, sauf exclusif. Les patrons de journaux régionaux qui ont accepté de répondre à nos questions ne s’adressent pas, par notre intermédiaire, au public de leur seule zone de diffusion. Les défis qu’ils abordent sont ceux de tout le pays. Ils valent pour toute la population dont le quotidien est bousculé par les réseaux sociaux, l’Internet et l’épidémie de désinformation qui sévit sur nos écrans. Se poser ensemble la question de l’âme des territoires, et surtout tenter d’y répondre, est le meilleur hommage que notre collection, créée voici dix ans, pouvait espérer. Car l’âme des peuples, c’est vous qui nous lisez. Vous qui plongez dans les pages des quotidiens et des hebdomadaires locaux pour y prendre le pouls de vos territoires. Ce petit livre est un voyage au pays de l’écrit, sous toutes ses formes et tous les supports. Ce pays des mots, de nuances et de la vie que nous avons tous, éditeurs de livres ou de presse, à cœur de défendre pour éviter que demain, de terribles « zones blanches » sans journaux ni libraires, soient livrées aux vents mauvais des rumeurs et de l’ignorance instrumentalisée aux dépens des territoires.

Richard WerlyDirecteur de la collection L’Âme des peuples

Pourquoi défendre la presse régionale ?

Les territoires sont les ferments de la construction politique et culturelle de la France. Et la presse quotidienne régionale – souvent résumée par ses initiales PQR – contribue depuis plus d’un siècle à les faire vivre, à les faire entendre, à les défendre dans la tourmente de la mondialisation. Si nous prenons l’histoire récente, sa part est fondamentale en termes de marques médias et de pluralité de l’information. Mais traiter dans cet ouvrage le sujet des médias de proximité ne nous dédouane pas de poser les questions prospectives : un média régional doit-il continuer à refléter un territoire ? Est-il légitime pour le faire, notamment à l’heure du numérique qui par essence ne connaît aucune frontière régionale, territoriale, et/ou nationale ?

À l’évidence la réponse est positive et ce petit livre, conçu par 366 avec le concours de quelques-uns des plus grands acteurs de la PQR, en apporte la preuve. En plus d’influer sur la construction de l’identité de ce pays, et de refléter les disparités de l’Union européenne, les territoires bénéficient de l’attachement profond et persistant aux cultures régionales. Nous le découvrirons au cours de notre parcours éditorial. On est et on reste Chti ou Basque, Corse ou Alsacien, Breton ou Occitan.

Or qui dit territoires dit médias. Tracez les frontières de ces grands ensembles culturels fabriqués de langues et de traditions locales, et vous trouverez en effet… la réalité des groupes de Presse Quotidienne Régionale ! Cette variété culturelle liée aux territoires fait de la France un pays de Presse Régionale bien plus qu’un pays de Presse Nationale. Ce que l’appétence pour un nouveau paradigme de vie ne fait que renforcer. La revendication territoriale est aujourd’hui, de facto, favorisée par les évolutions technologiques et l’accélération du télétravail. D’où l’obligation, pour la presse régionale, de refléter ces changements. Sans fonctionnalité parfaitement identifiée, il ne peut y avoir de marques médias qui perdurent dans le temps.

Voilà donc la raison d’être de cet ouvrage et de ce travail : raconter cette si fertile proximité entre la presse et les territoires jalonnée de défis dont le dernier en date est l’explosion du prix du papier. Bousculée par les nouveaux modes de production et de consommation d’information, revigorée par l’accélération du télétravail et l’appétence nouvelle pour le retour aux sources, la presse régionale reste incontournable. Retirez les journalistes de PQR et vous supprimez l’information des territoires et probablement l’information tout court. Une carte de presse sur cinq en France et une sur trois en régions sont des journalistes de PQR. Se rapprocher du terrain. Retourner d’où l’on vient. Réapprendre à se familiariser avec ses origines : plus que jamais, ces envies sociétales rendent leur mission encore plus pertinente.

Une responsabilité particulière

Aujourd’hui l’offre éditoriale de l’ensemble de la PQR est consommée par plus de 43 millions de Françaises et Français mensuellement. Plus de 6000 journalistes, 25000 correspondants éditoriaux produisent plus de 35000 articles par jour, ce qui fait du média PQR l’offre éditoriale d’informations générales la plus puissante sur notre territoire national.

Cette situation ancrée dans l’histoire donne aux éditeurs de presse régionale une responsabilité particulière. Ceux qui ont accepté de répondre à nos questions comptent parmi les principaux acteurs du secteur. Or tous défendent une évidence : si les régions sont des entités spécifiques, l’information ne doit pas moins y être complète, politique, économique, sociale, culturelle et servicielle.

Qui donnera leur première visibilité à des start-up (dont près de 9 sur 10 naissent en région) si ce n’est la PQR ? Qui relaiera et encouragera les multiples initiatives d’un tissu associatif français si riche ? Qui enquêtera sur les politiques locales et la justice ? Effectivement, les 35000 articles écrits chaque jour par les rédactions de PQR montrent que les éditeurs répondent au sentiment d’appartenance territorial par un investissement sans égal dans le métier de journaliste et en tirent même un avantage extraordinaire : la confiance des Français. La PQR est en effet le premier média français par la confiance accordée, devant France Télévision, France Infos et le Monde1, c’est assez logique quand on sait que la proximité est le premier vecteur de confiance.

Nous ne connaissons pas, en France, le phénomène des « déserts médiatiques » apparu aux États-Unis en 2008 consécutivement à la crise dite des subprimes. 300 journaux y ont disparu en 10 ans, l’emploi de journalistes dans le pays a diminué de 50 % et dans 200 comtés américains la presse a totalement disparu. On a constaté dans les années suivantes un phénomène de désintérêt pour l’actualité citoyenne et une radicalisation des populations auprès desquelles les candidats populistes ont prospéré2. La raison ? L’arrêt de la presse y a provoqué un report de l’information locale sur les réseaux sociaux dont l’effet a été de produire des divisions et de répandre la désinformation.

Cette situation est malheureusement en train de gagner du terrain et le même phénomène est aujourd’hui repéré au Brésil, au Venezuela, en Colombie et au Mexique, mais aussi analysé en Europe, dans plusieurs régions du Royaume-Uni3.

Il n’y a en France aucun département, aucune commune même, où la PQR ne soit présente, notamment car les éditeurs ont développé un réseau de diffusion trois fois supérieur en nombre au réseau de points de vente de presse de France Messagerie (ex Presstalis et NMPP). Cette situation témoigne de la vigueur de la Presse Régionale française et d’un combat qui doit absolument être mené. C’est une excellente nouvelle démocratique. L’information locale est un élément de stabilité démocratique dont le pays a de plus en plus besoin.

La numérisation, clé de l’avenir

Reste à affronter l’avenir. Lequel sera évidemment numérique. Depuis plus de dix années, un travail colossal a été mené par les éditeurs de PQR pour le développement des productions digitales de contenus. Sur les 20 millions de personnes qui s’informent chaque jour grâce à la PQR, 40 % la lisent sur une version numérique.

Toutes les évolutions menées ces dernières années ont fait que le modèle économique de la PQR s’est consolidé. Néanmoins l’évolution doit être permanente.

On voit bien que les pratiques culturelles des générations x, y, z et maintenant alpha, imposent cette révolution, notamment de la diffusion de l’information. Ils lisent moins et surtout moins souvent la presse papier même si l’imprimé reste pour eux plus statutaire et crédible que l’univers digital. C’est bien au travers des expressions numériques que la pérennisation d’une information locale professionnelle et de qualité doit advenir.

C’est déjà là que sont les grands carrefours d’audience et la PQR, déjà massivement présente sur les réseaux sociaux pour drainer ses lecteurs vers ses sites et applications, devra investir demain TikTok, Twitch, Discord ou les Metaverses.

Depuis son origine, 366 scrute les mouvements parfois souterrains qui traversent la société, au travers de son étude « Françaises, Français, etc ». Cette étude est, au fil du temps, devenue une référence incontournable du marché et bonne nouvelle : tous les voyants sont au vert pour le local ! On constate une appétence grandissante des Français pour toutes ses expressions : circuits courts, proximité, régionalisme, jusqu’au mot star de cette crise de la mondialisation qu’est le terme « relocalisation » !

Je fais le pari que ce mouvement ne connaîtra pas de pause, que l’âme des territoires passe plus que jamais par la presse, et que cela va même fortement s’accélérer dans les mois et les années qui viennent. La PQR devra donc asseoir et défendre chèrement ses positions convoitées ainsi que ce nouvel eldorado pour la diffusion des contenus et l’exploitation publicitaire qui en résulte.

Bonne lecture !

Stéphane DelaporteDirecteur Général, 366

1 reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/ digital-news-report/2022.

2 www.cislm.org/wp-content/uploads/2020/06/2020_News_Deserts

3 www.pieuvre.ca/2022/06/21/societe-medias-journalisme-royaume-uni-manque/

La presse quotidienne régionale, faits et chiffres

La Presse quotidienne régionale en France maille l’ensemble du territoire : il n’existe aucun endroit dans le pays qui ne dispose de « son » titre enraciné dans l’histoire locale. Il n’existe pas dans le pays de « désert médiatique », ce qui est un cas unique en Europe.

La presse quotidienne régionale s’est constituée au fil du temps surla base de structures actionnariales et parfois familiales anciennes qui ont peu évolué ces dernières années.