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N’avez-vous jamais rêvé, au moins une fois dans votre vie, de vous investir corps et âme dans l’associatif ? Osez franchir le pas, que vous soyez novice, aguerri, ou simplement à la recherche d’une approche différente. Suivez les conseils d’un ancien président d’un club d’athlétisme et son ascension méthodique. Comment faire émerger des talents dans votre club et les accompagner vers le haut niveau ? Quelles recettes dégager pour votre club ? Est-il possible de transformer une assemblée générale vide en un événement marquant et attendu ? Bref, comment faire les bons choix ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Rédigé par
Thierry Melse, médaillé de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, cet ouvrage se propose à la fois comme un guide pour s’imposer dans le domaine associatif, mais également comme un témoignage, des péripéties d’anecdotes et de cas de figure, afin de faire réfléchir.
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Seitenzahl: 111
Veröffentlichungsjahr: 2024
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B. THIERRYMELSE
QUAND J’ÉTAIS PRÉSIDENT
Mes trucs et astuces et quelques erreurs à éviter
Je dédie ce livre à tous les bénévoles qui m’ont accompagné durant mes dix années de président d’un club d’athlétisme.
Comme toute Association sportive, un club d’athlétisme ne saurait prospérer sans bénéficier de la passion de quelques personnes. Car il faut être sacrément passionné pour être animateur, entraîneur ou dirigeant !
D’année en année, les règles s’accumulent, se modifient, compliquant l’activité des dirigeants - dirigeants bénévoles, est-il utile de le rappeler ?
Aussi, il est nécessaire de travailler en équipe, et se partager les tâches : trésorerie, secrétariat… et tant d’autres encore ! Cette équipe nécessite un chef d’orchestre. C’est le Président. À l’heure où les disponibilités de chacun deviennent rares, ce rôle de dirigeant, a fortiori de Président, peut faire peur aux éventuels candidats. Et pourtant, la passion aidant, la tâche n’est pas insurmontable.
B.Thierry MELSE nous le démontre ici, partageant son expérience de 10 années de présidence d’un club d’athlétisme. Remercions-le de nous donner des exemples, des astuces et des conseils, pour conduire une équipe « qui gagne ».
ChristianPLAT
Président de Comité départementald’athlétisme de 2009 à2016
Le changement vous plaît-il ? Vous aimez faire du bénévolat sans compter vos heures ? Être responsable vous séduit ? Vous appréciez le travail en équipe ? Vous êtes entreprenant ? Alors vous possédez certainement les qualités requises pour être président d’un club sportif. Si en plus vous aimez déléguer, le fait de prendre la parole en public sans ressentir de gêne ou de peur, assister à des réunions même quand vous n’avez rien à dire, une certaine attirance vis-à-vis de l’incertitude, la pratique de la négociation. Vous savez aussi anticiper et les tâches chronophages ne vous effraient pas. À partir de ces éléments, il vous devient possible de prendre les rênes de votre club avec la casquette de président.
Lorsque vous démarrez à ce poste, à la manière d’un Socrate, la seule certitude que vous détenez, c’est que vous ne savez pas grand-chose, mais vous savez en revanche que le sort du club dépendra de votre capacité à fédérer autour de vous des hommes et des femmes qui croient en vous ainsi qu’en votre projet. Face à une telle pression, il devient crucial d’adopter des méthodes de gestion qui vous permettront d’optimiser votre énergie et de trouver du plaisir dans ce formidabledéfi.
Trois ans après la fin de mon deuxième mandat à la tête d’un petit club d’athlétisme devenu important, j’ai pu, rétrospectivement, mesurer l’impact de mon action au travers des témoignages sans cesse élogieux à mon égard au gré des rencontres avec d’anciens adhérents, ou de parents d’enfants formés au sein du club, ou même de confrères et d’autres sportifs sur le territoire francilien et même national. J’ai la prétention de penser que mon action, avec mes compagnons de route au sein du bureau exécutif, a pu être utile à toute une génération de jeunes gens qui ont été formés dans notre école d’athlétisme et qui maintenant évoluent dans des clubs professionnels. Certains ont même obtenu des titres nationaux et internationaux, et j’en ressens une grande fierté. Il est à noter au passage que les parents de ces athlètes sont beaucoup plus enclins à la gratitude que leurs enfants, comprenant davantage les tenants et les aboutissants de nos engagements bénévoles, à quelques rares exceptions. Je me plais aussi à penser qu’il n’y a jamais de bons clubs sans de bons dirigeants et sans de bons entraîneurs, toutes ces personnes qui nous ont vus à l’œuvre durant ces 10 années de bons et loyaux services dévouées à la jeunesse ne manquent pas de me le rappeler. Vous pouvez réussir avec peu de choses comme vous pouvez échouer avec beaucoup de moyens.
Fort de ces convictions, je propose, dans ce livre, avec l’expérience qui est la mienne, quelques éléments clés à la réussite de votre projet présidentiel à la tête de votreclub.
Être bénévole dans une association à but non lucratif au sens de la loi du 1er juillet 1901 est une forme de don de soi. Donnez sans rien attendre en retour sur la base du volontariat. Nous avons tous au cours de notre existence été bénévole pour une cause qui nous tenait à cœur, sociale ou humanitaire, où nous l’avons été par passion d’une activité culturelle ou sportive et la société en a grandement besoin. Ces femmes et ces hommes qui donnent de leur temps aux associations contribuent au bien-être d’autrui et font une bonne action pour la communauté dans son ensemble.
J’étais athlète dans la section d’athlétisme de ma ville et j’ai décidé d’en être le président bénévole ou plutôt d’être candidat à ce poste avant d’être élu par les adhérents du club comme le prévoient les statuts.
Je venais subitement de changer d’univers dans les tâches qu’incombent le bénévolat et au fil des mois je sentais ce poids sur mes épaules et les responsabilités à toutes les échelles. En effet, le président détient plusieurs casquettes, car, entre autres, il est à la fois le responsable pénal et juridique du club même s’il officie en tant que personne morale. Sa responsabilité peut être engagée, il est aussi le coordinateur des dépenses, et pire encore peut aussi être président employeur comme un chef d’entreprise avec toute la lourdeur administrative que cela implique. Je mesurais le poids des responsabilités, mais j’avais envie de prendre un nouveau départ, de donner un nouveau sens à ma vie et au club avec l’énergie et la motivation qui m’animait. On peut se demander ce qu’il se passe dans la tête d’un homme voulant être président.
Est-il maso ? Ou est-il assoiffé de pouvoir ?
Dans mon cas je peux dire que seules la passion et l’envie de faire progresser le club m’ont conduit à prendre cette décision, je sentais bien que je pouvais apporter quelque chose de nouveau.
Un président n’est pas simplement là pour faire gentiment des arbitrages, mais c’est avant tout un meneur d’hommes à l’instar d’un chef ou d’un directeur, un capitaine de vaisseau, une locomotive. Cela me convenait très bien, car à cette époque j’occupais un poste en tant que chef dans une grande entreprise, et quelques années auparavant, chef dans un escadron lors de mon séjour en tant que militaire dans les années 80. Par conséquent, être président d’une association composée de bénévoles me semblait tout de même beaucoup plus simple qu’être chef autoritaire dans une entreprise composée de salariés. Pas question d’imposer une discipline militaire totalement incompatible dans le milieu associatif. Me voilà donc président d’un petit club formateur à l’issue de l’assemblée générale élective.
La première démarche consiste à former le bureau exécutif, il vous incombe le choix du trésorier et du secrétaire. Il est primordial que vous choisissiez des personnes qui partagent vos idées et qui sont prêtes à vous suivre, car il s’agit de former une équipe dirigeante, à la manière d’une équipe municipale, ne nommez pas à des postes clés des opposants, mais des personnes qui vous sont proches et qui acceptent le défi. Le plus important, c’est d’anticiper la dynamique de ce tissu participatif. S’ils n’ont pas les compétences pour occuper ces postes, ils sauront se former. Vous leur proposerez des formations via votre comité départemental ou par votre ligue régionale. Des formations à destination des dirigeants d’associations peuvent aussi être dispensées par d’autres organismes territoriaux. N’hésitez pas à consulter leur programme de formation proposé en début de saison. Après avoir informé la municipalité, la préfecture et l’ensemble des partenaires de la nouvelle composition de l’équipe dirigeante, il conviendra de faire un état des lieux analytique sur la situation de votre club. L’assemblée générale apporte des réponses essentielles, mais ne vous permet pas de savoir si votre projet est en adéquation sur le plan matériel et logistique, mais également en prenant en considération la politique de la ville,etc.
À cette époque, sur un effectif de 72 licenciés, nous n’avions que 35 enfants avec un budget total de 25 k€, dont 17 k€ de subvention. Avec une cotisation de 130 €, il apparaissait clairement que les recettes propres du club étaient très faibles. Cela m’a conduit nécessairement à imaginer des manières de dégager de nouvelles recettes et si possible avec du bénéfice. La forte disproportion de subventions municipales (70 %) était bien trop importante, ce qui laissait entrevoir un club sous perfusion. Avec la diminution globale des aides qui s’amorçait dans toutes municipalités de France suite à une baisse générale des dotations d’État, il était devenu une tendance que ces aides financières aux associations ne dépassent pas 50 % de leur budget global. Nous devions par conséquent anticiper cette nouvelle donne en imaginant des formes d’autofinancements ou solliciter d’autres organismes partenaires.Sur le plan sportif, nous évoluions dans les profondeurs du classement des clubs du Val de marne et totalisions 12 900 points lors des championnats interclubs tandis que la moyenne départementale se situait aux alentours de 28 000 points pour les clubs participant à cette compétition. Ces chiffres nous classaient derniers de la classe, et pour cause, le sous-effectif des différents groupes d’entraînement était criant, si bien que sur le volet sprint, le groupe était composé de seulement 4 à 5 sprinters, les sauteurs et les lanceurs n’étaient pas mieux représentés. Seul le groupe des runners dont je faisais partie possédait un effectif honorable avec une vingtaine d’inscrits. Paradoxalement, ce faible effectif n’était pas du tout dû à un manque d’infrastructure communale et nous étions en plus dans une zone très bien peuplée avec 33 000 habitants recensés cette année-là dans notre ville. Nous avions un stade classé régional pouvant accueillir de grandes compétitions de ce niveau bien que nous n’en accueillions plus depuis plusieurs années. Ce même stade était dans les années 70-80 une place forte de l’athlétisme de l’agglomération du val de bièvre et du val de marne, car il fut l’un des premiers stades du département à pouvoir accueillir de grandes compétitions d’athlétisme. De ce fait le club possédait à cette belle époque des athlètes de renom qui participaient fréquemment aux championnats de France dans diverses disciplines. Il faut dire qu’il était dirigé par des techniciens de renom qui lui ont permis d’être affilié à la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) et d’être présent sur la scène nationale.
Bien que tous ces bons résultats sous-adjacents étaient notables, il était ardu d’en percevoir le potentiel d’emblée. Cependant j’étais quand même conscient d’avoir hérité d’un club au passé flamboyant et il était temps, me semble-t-il, de reprendre le flambeau. Il y avait très peu de chance que je me plante, car le club était au plus bas, tous les voyants étaient au vert pour une réorganisation à tous les échelons. En se retrouvant au fond des abymes, on ne peut que remonter, n’est-cepas ?
Nous avions un magnifique stade au cœur de la cité, au pied des bâtiments dans une Zone d’Éducation Prioritaire, juxtaposé ou presque avec un grand gymnase et un collège. Le cocktail idéal pour développer ce sport populaire qu’est l’athlétisme, premier sport olympique depuis l’Olympe dès l’Antiquité. Compte tenu de l’emplacement géographique, je trouvais assez injuste que seuls 40 jeunes figurassent dans l’effectif du club. Nous savions déjà que la grande majorité s’orientait vers le Foot soit par envie et par amour personnel pour ce sport ou soit par le choix des parents qui s’imaginaient leur fils devenir millionnaire en pratiquant ce sport. L’athlétisme, sport amateur et peu médiatisé, ne fait pas rêver sur le plan pécuniaire. Aucune chance de devenir millionnaire à moins d’être champion du monde ou champion olympique et de rester au sommet de l’affiche pendant un certain temps.
L’état des lieux a aussi fait apparaître la nécessité d’un rafraîchissement, à savoir stades, pistes, locaux au stade communal qui fut réalisé deux ans après ma prise de fonction par la municipalité. Je pouvais alors en déduire que notre projet avait été reçu 5/5 et qu’il était soutenu par notre principal partenaire.
Dites-vous qu’il s’agit d’une des premières étapes, mais aussi une sorte de socle pour votre projet. Dans de bonnes conditions, en ayant réfléchi à cette composante, vous gagnerez en légitimité. Ne soyez pas le seul à faire cet état des lieux, reposez-vous aussi sur vos coéquipiers qui auront sûrement des remarques pertinentes, ce sera aussi l’occasion d’identifier les collègues les plus investis dans ce projet. Seul, ce sera difficile d’impulser le premier souffle du club. Les personnes concernées peuvent être des passionnés d’athlétisme, ou des parents d’athlètes.
Le projet d’un club est un document officiel comportant des chapitres et des thèmes imposés par les organismes déconcentrés de l’état en vue d’un soutien éventuel aux demandes que les clubs pourraient leur soumettre. Il détaille le projet du club sur une olympiade (4 ans) et les moyens mis en place pour le réaliser. Il convient par conséquent d’apporter une attention particulière à sa rédaction d’où l’état des lieux préalable qui fait d’ailleurs l’objet d’un chapitre dans le projetclub.
Ce travail doit se faire en équipe, le président et son comité directeur doivent s’y pencher dès leurs élections à moins qu’ils ne le fassent avant.