Raphael & Isabella - Tina Folsom - E-Book

Raphael & Isabella E-Book

Tina Folsom

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Beschreibung

Début des années 1800, à Venise, en Italie. Là où le clair de lune se reflète sur les canaux anciens et où les secrets se cachent dans les palais somptueux. Isabella Tenderini, une femme riche récemment veuve, sauve un inconnu de la noyade dans les eaux sombres de Venise. Un acte altruiste… ou un enchevêtrement fatal ? Sa gratitude est immédiate, son contact électrique. Il la remercie de son courage par un baiser qui allume un feu interdit, brisant les limites de la bienséance. Raphael di Santori est une créature de la nuit, ses désirs aussi anciens et puissants que la ville elle-même. Il doit sa vie à Isabella, mais son appétit exige plus que de simples remerciements. Il aspire à son intimité, à une connexion plus intense que toute passion terrestre. Le savoir-vivre ? Un terme qu'il a oublié depuis longtemps. Car Raphael n'est lié par aucune règle mortelle… surtout celles du cœur. Il est un vampire, et ses désirs sont insatiables. Osez plonger dans un monde de sensualité décadente et de sombres secrets. Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Le club des éternels célibataires Tome 1 : L'escort attitrée Tome 2 : L'amante attitrée Tome 3 : L'épouse attitrée Tome 4 : Une folle nuit Tome 5 : Une simple erreur Tome 6 : Une Touche de feu Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) La séduction de Patrick (#19) Ardent désir (Nouvelle) Les Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) Hors de l'Olympe Une Touche de Grec (#1) Un Parfum de Grec (#2) Un Goût de Grec (#3) Un Souffle de Grec (#4) Nom de Code Stargate Ace en Fuite (#1) Fox en Vue (#2) Yankee dans le Vent (#3) Tiger à l'Affût (#4) Hawk en Chasse (#5) La Quête du Temps Changement de Sort (#1) Présage du Destin (#2) Thriller Témoin Oculaire La série Les Vampires de Venise a tout pour plaire : mariage de convenance, coup de foudre, proximité forcée, malades en phase terminale, vierges, décors romantiques, sauvetage, amour instantané, identité cachée, âmes sœurs, femme en danger, demoiselle en détresse, fraternité, trésor caché, intrigue, trahison, scènes érotiques brûlantes.

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Seitenzahl: 167

Veröffentlichungsjahr: 2025

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RAPHAEL ET ISABELLA

LES VAMPIRES DE VENISE - TOME 1

TINA FOLSOM

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Autres livres de Tina

À propos de l’auteur

RÉSUMÉ

Début des années 1800, à Venise, en Italie.

Là où le clair de lune se reflète sur les canaux anciens et où les secrets se cachent dans les palais somptueux.

Isabella Tenderini, une femme riche récemment veuve, sauve un inconnu de la noyade dans les eaux sombres de Venise. Un acte altruiste… ou un enchevêtrement fatal ? Sa gratitude est immédiate, son contact électrique. Il la remercie de son courage par un baiser qui allume un feu interdit, brisant les limites de la bienséance.

Raphael di Santori est une créature de la nuit, ses désirs aussi anciens et puissants que la ville elle-même. Il doit sa vie à Isabella, mais son appétit exige plus que de simples remerciements. Il aspire à son intimité, à une connexion plus intense que toute passion terrestre. Le savoir-vivre ? Un terme qu’il a oublié depuis longtemps. Car Raphael n’est lié par aucune règle mortelle… surtout celles du cœur. Il est un vampire, et ses désirs sont insatiables.

Osez plonger dans un monde de sensualité décadente et de sombres secrets.

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Édité par Anne-Lise Pellat et Vanessa Merly

©2025 Tina Folsom

1

Venise, Italie — début des années 1800

Raphael di Santori n’aurait jamais imaginé mourir noyé. Plutôt un pieu dans le cœur ou brûlé par le soleil. Mais jamais par la noyade. Or, plusieurs vampires craignaient cette issue : leurs cellules très denses et résistantes les rendaient plus lourds que l’eau, ce qui les entraînait aussitôt vers le fond.

C’était exactement ce qu’il venait de lui arriver. Quelques instants plus tôt, il se promenait le long du canal. Maintenant, il était englouti dans ses profondeurs glacées. Il se débattait, essayant de rester à la surface de l’eau, mais son poids l’entraînait inexorablement vers le fond, ignorant ses efforts. Toutes ses forces se retournaient contre lui.

Il n’y avait rien à quoi se raccrocher. Ce canal était bordé de demeures vénitiennes dépourvues de rebords ou de quais, sans les portes d’entrée au niveau de l’eau, qui étaient principalement utilisées pour les livraisons, typiques des grandes maisons de marchands. Les résidents de ces maisons qui bordaient ce canal étroit, insignifiant, mais profond, dans le labyrinthe de Venise, n’avaient pas ce luxe. Ils devaient entrer par les rues du haut, celles qu’il avait empruntées plus tôt.

Le bruit des fêtards du Carnaval parvenait à ses oreilles, assourdies par l’eau. Même s’il hurlait, ils ne l’entendraient pas. Ils étaient trop ivres pour y prêter attention. Dans une foule ivre, il y avait plus que quelques proies potentielles qui se laisseraient approcher, plus que quelques cous juteux dont il pourrait se délecter sans être découvert.

Tout au long de l’année, il avait fait preuve de prudence. Il ne se nourrissait jamais lorsque les rues étaient animées, s’assurant toujours que ses victimes ne se souviendraient pas de ce qui s’était passé. Ce n’était que pendant le carnaval, quand les masques étaient l’accessoire ultime de tout vêtement, qu’il s’était gavé du copieux buffet d’humains.

Avait-il été négligent cette fois-ci ? Quelqu’un l’avait-il repéré ? Sinon, pourquoi avait-il senti une main dans son dos le poussant dans le canal ? S’agissait-il simplement d’un accident causé par un passant ivre ou d’un geste délibéré de quelqu’un qui savait ce qu’il était ? Les Gardiens des Eaux Sacrées l’avaient-ils finalement rattrapé ?

Ses frères et lui craignaient les Gardiens. Personne ne savait comment cette société secrète de marchands et de nobles avait vu le jour. Cependant, au cours des cent dernières années de son existence, il avait remarqué une augmentation inquiétante du nombre de ses amis vampires devenus leurs proies. Nombre d’entre eux avaient disparu une nuit, sans qu’on en entende plus parler. Ils étaient morts d’un coup de pieu dans le cœur ou s’étaient noyés comme il s’apprêtait à le faire.

La main qu’il avait brièvement sentie dans son dos était-elle celle d’un des insaisissables Gardiens ? Insaisissables, car, malgré toutes les enquêtes que lui et les siens avaient menées, tout ce qu’ils avaient pu découvrir était leur symbole : une croix entrecoupée de trois vagues. Ses frères n’avaient jamais capturé qu’un seul membre des Eaux Sacrées. Celui-ci n’avait pas révélé grand-chose de plus que son nom et le symbole, qu’il portait sur un anneau d’onyx noir, avant de leur échapper en se suicidant et d’emporter ses secrets dans la tombe.

Les Gardiens étaient-ils responsables de son calvaire ? L’un d’entre eux l’avait-il poussé, sachant qu’il se noierait ? Quelle importance cela avait-il maintenant ? Dans quelques minutes, il serait mort, sa vie d’immortel prendrait fin. Il pourrirait au fond du canal, son corps ne remonterait jamais à la surface, même s’il se décomposait. Sa densité cellulaire et osseuse serait telle qu’aucune partie de son corps ne serait jamais mise en évidence.

Raphael pensait à sa longue existence. Une vie plus longue que tout être humain n’aurait jamais osé imaginer. Il laissait son frère Dante derrière lui, mais aucune femme ne l’aimait et ne verserait de larmes pour lui. Sa vie était vide. Dans un dernier soupir, il abandonna la lutte et se laissa emporter par les flots.

* * *

Isabella Tenderini perçut le léger clapotis de l’eau dans le canal et demanda à son gondolier Adolfo d’accélérer la cadence. Le Grand Canal était très fréquenté en raison des festivités entourant le Carnaval, et elle avait demandé à Adolfo de la ramener chez elle en empruntant les eaux plus calmes.

— Oui, madame, répondit-il, puis il fit avancer la gondole sans effort.

Ses yeux scrutèrent l’obscurité. La lumière intermittente des maisons bordant le canal projetait des ombres inquiétantes le long de l’étroit passage.

— Avez-vous vu quelque chose ?

— Il y a une perturbation dans l’eau juste devant nous, remarqua Adolfo.

— Accostez rapidement !

Son cœur s’emballa alors que ses pensées se bousculaient.

— Dites-moi ce que vous voyez.

— Il semble que quelqu’un soit dans l’eau, Madame.

La crainte la saisit, et avant qu’elle ne s’en rende compte, elle enleva la cape qui protégeait son corps du froid nocturne et la laissa tomber sur le siège à côté d’elle.

— Un enfant ?

— Non, plus grand. Un homme.

Elle éprouva soudain un sentiment de déjà-vu, son cœur lui rappelant sa propre perte. Sans hésiter, elle défit les lacets de son corsage, puis sentit la main d’Adolfo sur son épaule.

— Non, Madame, ce sera trop lourd pour vous. Vous ne pouvez pas sauver un homme. Un enfant, oui, mais pas un homme adulte.

Isabella se retourna vers lui, refusant de se laisser décourager par son inquiétude. Il devait comprendre qu’elle agissait ainsi pour épargner à d’autres femmes la souffrance qu’elle avait dû endurer, pour qu’aucune d’entre elles ne devienne veuve comme elle l’était devenue.

— Je ne peux pas laisser quelqu’un se noyer, vous le savez bien.

Il hocha la tête, reconnaissant l’expression triste dans son regard, mais ne fit rien pour l’empêcher. Son propre époux, un marchand aisé, avait péri noyé dans l’un de ces canaux moins d’un an auparavant. L’argent qu’il lui avait laissé n’avait en rien apaisé sa solitude.

Alors qu’elle enlevait sa robe richement brodée et qu’elle faisait tomber ses jupons dans le fond de la gondole, l’air glacé de février s’engouffra dans sa chemise de nuit. Cependant, elle ne pensait qu’à cet homme dont seules les mains émergeaient de l’eau, comme s’il tentait de s’agripper à une corde invisible. Si elle pouvait le sauver, elle pourrait peut-être retrouver la paix et enfin accepter ce qui était arrivé. Accepter la mort de Giovanni.

— Tenez bon, supplia Isabella, tenez bon encore quelques secondes.

Elle pria pour arriver à temps.

— Je vais vous aider, dit la voix d’Adolfo.

Elle secoua la tête en signe de refus : elle ne permettrait pas à son dévoué serviteur de courir des risques pour elle.

— Non, vous n’êtes pas assez bon nageur.

Alors qu’Adolfo tirait la barque le long du noyé, il lâcha sa rame et se posta derrière elle. Quelques instants plus tard, elle sentit ses mains sur elle.

— Qu’est-ce que c’est ?

Essayait-il de l’arrêter ?

— Une corde. Je vais vous attacher ça autour de la taille.

Il lui passa la corde autour de la taille, pendant qu’elle scrutait les eaux sombres, à la recherche de l’homme. Ses mains avaient disparu sous l’eau. Seuls des remous agitaient encore la surface.

— Dépêchez-vous.

— Je suis prêt.

Elle se jeta dans le canal sans regarder en arrière, les pieds en premier. L’eau glacée lui fit l’effet d’une gifle. Elle retint sa respiration et se laissa entraîner dans les profondeurs troubles des eaux du canal. Isabella sentit la corde se tendre et comprit qu’Adolfo s’assurerait de sa sécurité.

Isabella n’ouvrit pas les yeux, c’était inutile. Cela ne ferait que l’aveugler. Il faisait trop sombre. Même à la lumière du jour, ses yeux seraient tout aussi inutiles pour retrouver le noyé.

Elle battit des jambes et tendit les bras, cherchant une résistance. Rien. Frénétiquement, elle plongea plus profondément, se tourna vers la gauche, puis vers la droite, étirant davantage ses bras. Enfin, elle sentit quelque chose. Elle s’y accrocha avec force, sa main s’agrippant à un bout de vêtement, à une pièce d’étoffe ou à une manche. Le tissu de laine imbibé d’eau était très lourd. Elle tira sur l’étoffe et, à son grand soulagement, le poids confirma qu’elle l’avait trouvé.

La pression dans ses poumons augmenta. Elle lutta contre l’instinct de son corps qui la poussait à reprendre de l’air, sachant que, si elle relâchait son emprise sur lui et cédait à son propre besoin d’air, il serait perdu.

Isabella glissa une main sous l’aisselle de l’homme qui était étonnamment lourd, malgré la flottabilité de l’eau. Il était plus lourd qu’elle ne l’avait prévu. À bout de forces, elle fit signe à Adolfo de tirer sur la corde. Elle parvint à glisser son deuxième bras sous celui du noyé et à battre des jambes avant d’être tirée vers le haut. L’homme dans ses bras était grand. Son corps massif se colla à son corps, ses bras n’arrivant pas à atteindre sa poitrine.

À peine arrivée à la surface, elle prit une profonde inspiration, remplissant ses poumons d’air frais et vivifiant. Le froid mordit sa poitrine, mais elle l’ignora. Elle ignora également le poids mort de l’homme qu’elle tenait dans ses bras. Était-il encore vivant ?

— Vous êtes restée en bas si longtemps, s’exclama Adolfo, la voix plus tendue qu’à l’habitude.

— Il est si lourd, gémit Isabella en essayant de nager vers le bateau.

Mais tout ce qu’elle put faire fut de s’agripper à l’homme et de laisser Adolfo faire le gros du travail. Elle pensa alors qu’il méritait quelques lires de plus en guise de bonus après cette épreuve.

Tandis que le gondolier tirait sur la corde, elle sentit l’inconnu lui échapper. Sans réfléchir, elle écarta ses jambes et les enroula autour de ses hanches pour le retenir fermement. Ce n’était pas très gracieux, ni même très approprié, mais l’homme était inconscient et ne se souviendrait certainement pas de ce qu’elle avait fait.

Quand elle entendit des voix qui approchaient d’elle depuis le fond du canal, elle pria pour qu’on vienne la sauver. Adolfo ne serait pas assez fort pour tirer la gondole avec elle et l’homme à bord. Pour une fois, ses prières furent exaucées.

Ses membres étaient engourdis lorsqu’elle atterrit finalement dans la gondole, grâce à l’aide de deux livreurs bienveillants qui transportèrent l’étranger inconscient dans le bateau juste derrière elle.

Adolfo la couvrit instantanément de sa cape, mais elle savait qu’elle n’était pas la seule à avoir besoin de chaleur. Isabella s’approcha de l’homme qu’elle venait de sauver et l’enveloppa dans sa cape, le serrant contre son corps mouillé pour préserver la chaleur qui lui restait.

Elle ressentit une vague de frissons la traverser et ne put retenir un sourire. Il était bel et bien en vie.

2

Isabella arracha les vêtements mouillés de l’inconnu et les jeta par terre. Sa servante, Elisabetta, resta là, les yeux écarquillés.

— Ne restez pas là, dit-elle, allez allumer un feu !

— Madame, ne devriez-vous pas laisser l’un des domestiques s’en occuper ?

Isabella lui lança un regard agacé.

— Il n’y a pas de place pour la pudeur.

Elle avait déjà perdu beaucoup de temps à enlever ses vêtements mouillés, puis à se sécher, avant d’enfiler une chemise de nuit et une robe de chambre.

Adolfo avait aidé l’inconnu à entrer dans sa chambre et l’avait confortablement installé sur le canapé devant la cheminée. Elle lui avait demandé de ne rien dire à propos de cet individu. La présence d’un inconnu dans sa maison, qui n’était ni son mari ni un parent proche, aurait suscité des rumeurs dans toute la ville de Venise. Pourtant, elle savait que la nouvelle ne tarderait pas à se répandre, probablement par l’un de ses employés.

Bien qu’elle ait pleuré son mari pendant une année entière sans connaître aucun autre homme et en refusant même qu’un homme la courtise de manière appropriée, une veuve respectable ne pouvait pas échapper à la rumeur. Si quelqu’un découvrait la présence d’un étranger chez elle, et pire encore dans sa propre chambre à coucher, elle devrait en assumer les conséquences. Elles seraient sévères. En valaient-elles la peine ? Elle n’avait jamais souhaité être touchée ni recevoir l’attention d’un homme autre que son mari. Cela avait toujours été le cas jusqu’à présent.

Alors qu’elle observait le grand inconnu en enlevant progressivement ses vêtements, elle remercia sa servante d’être occupée à alimenter le feu, car elle ne voulait pas être observée tandis qu’elle dévorait le bel homme des yeux.

Isabella posa doucement sa main sur la poitrine virile de l’homme et ressentit la puissance brute qui s’en dégageait. Elle se demandait quelle profession cette personne exerçait, car il possédait une force physique impressionnante. Cependant, elle savait que ce n’était pas un ouvrier ordinaire qui travaillait dans les entrepôts ou sur les quais. Ses vêtements étaient trop bien coupés et trop chers pour cela. Il devait s’agir d’un gentleman, d’un gentleman particulièrement musclé.

Dès qu’elle souleva le rabat de son pantalon, bouton après bouton, son propre corps se réchauffa, malgré le froid qu’elle avait ressenti dans l’eau glacée. Aucun homme n’avait jamais su susciter chez elle une telle réaction, pas même son défunt mari. Ils avaient vécu un mariage plein d’amour, très confortable, mais il ne l’avait jamais autant attirée que cet inconnu.

Le tissu collait à sa peau. Elle pensa qu’elle devait l’enlever pour éviter qu’il ait froid, mais elle savait que c’était une mauvaise idée. Elle tira fort sur ses vêtements trempés pour pouvoir voir ce qu’il y avait dessous. Elle le dévêtit et laissa tomber les vêtements mouillés sur le tapis.

— Donnez-moi un bol avec de l’eau chaude et une éponge.

Elisabetta se dirigea vers elle. Un léger souffle lui révéla que sa servante regardait l’homme nu. Isabella se déplaça pour masquer la vue de sa servante. Elle ne voulait pas le partager. Quelle étrange pensée, se dit-elle ! Il n’était pas à elle, et pourtant, elle voulait être la seule à le voir ainsi : vulnérable dans sa nudité.

— Madame ! Ce n’est pas décent !

Isabella tourna la tête et arracha le bol d’eau des mains d’Elisabetta.

— Laissez-nous. Et n’en parlez à personne si vous tenez à votre travail ici. Vous m’entendez ?

Elle acquiesça nerveusement et quitta la pièce. Elle regarda le bel homme nu devant elle et prit une profonde inspiration. Elle aurait dû confier cette tâche à l’un de ses serviteurs, mais elle ne pouvait se résoudre à le faire.

Elle humidifia son corps avec une éponge, commençant par son visage. Ses cheveux noirs, comme ceux d’un corbeau, lisses et brillants, collaient à sa peau. Tandis qu’elle lavait doucement son visage, elle se demanda quels yeux se cachaient derrière ces cils sombres. Ses yeux étaient-ils aussi foncés que ses cheveux ? Et ces lèvres lui souriraient-elles s’il savait ce qu’elle faisait ? Elle soupira. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas touché quelqu’un d’autre. Et le contact lui sembla plus excitant qu’elle n’aurait jamais osé l’imaginer.

Isabella nettoya chaque centimètre de son corps avec de l’eau chaude, avant de le sécher avec un grand drap de bain. Pendant tout ce temps, elle s’extasia devant la beauté de son corps nu. Ses cuisses étaient robustes et puissantes, son torse musclé était recouvert d’une légère couche de poils sombres, et ses bras semblaient solides. Mais ce qui captiva le plus son regard était ce qui se trouvait à la jonction de ses cuisses.

Nichée au creux de boucles épaisses et maladroites, une grosse verge reposait sur son scrotum, semblant abriter deux petits œufs. Elle avait une maîtrise intime du corps masculin grâce à son mari, un homme viril qui lui avait révélé les mystères de l’excitation et du plaisir.

Lorsqu’elle posa les yeux sur cet inconnu, elle ressentit une irrésistible envie de l’exciter, de lui procurer du plaisir. Ses doigts caressèrent délicatement son membre, glissant sur sa peau satinée. Elle avait tant envie de sentir un homme. Comme elle désirait l’invasion qui dilaterait son canal jusqu’à sa capacité maximale. Cet homme allait la remplir. Même à l’état détendu, sa taille était imposante. Une fois excité, elle savait qu’il serait magnifique.

Soudain, il se mit à frémir sous ses doigts, ce qui la fit sursauter. Isabella attrapa immédiatement l’épaisse couverture et la rabattit sur lui, recouvrant son corps magnifique.

* * *

Quelqu’un avait commis une erreur. Il devrait être en enfer, mais, d’après ce que Raphael pouvait voir, il se trouvait au paradis. Il ne s’attendait pas à ce qu’un tel endroit existe pour les vampires. Mais il n’allait pas se plaindre, non, il n’allait pas exprimer ses inquiétudes, même s’il savait qu’il ne méritait pas cela.

La femme était manifestement un ange. Ses longs cheveux noirs étaient libres, plutôt que d’être attachés sur sa tête par des centaines d’épingles, comme c’était la mode. Ses vêtements étaient pour le moins indécents. Elle portait une longue robe de chambre rouge en brocart richement brodé de roses dorées. Elle était cintrée à la taille, mais le haut s’écartait lorsqu’elle se penchait sur lui. Il remarqua que la soie blanche du dessous s’accrochait à ses seins généreux.

Non, cette femme ne pouvait certainement pas être humaine. Aucune femme de Venise ne s’habillerait de manière aussi provocante en présence d’un homme qui n’est pas son mari. C’était la preuve qu’il était au paradis. Pourquoi était-il allongé sur un divan dans un boudoir manifestement féminin, il ne pouvait pas encore l’expliquer, mais il allait creuser plus profondément. Il ne pouvait non plus expliquer pourquoi il avait froid. En vérité, il tremblait de froid.

— Je vais demander à Elisabetta d’ajouter du charbon au feu dans un instant, dit l’ange.

Des braises dans le ciel ? Raphael pensait qu’ils auraient inventé quelque chose de plus raffiné. Quand elle lui tendit la main pour effleurer son visage, il réalisa que sa peau était presque aussi froide que la sienne. Il pouvait facilement y remédier.

— Vous avez enfin ouvert les yeux. Nous étions inquiets.

Sa voix était aussi douce que la plus belle mélodie qu’il ait jamais entendue.

Inquiets qu’il n’atteigne pas le paradis ?

— Mon ange, vous n’avez plus à vous inquiéter. Je suis là maintenant.

Il prit sa main et la posa sur ses lèvres, y déposant un baiser. Le parfum floral de sa peau ne cachait que partiellement le parfum lourd et riche du sang qui coulait dans ses veines. Même s’il venait de se nourrir, il sentit ses crocs le démanger et son estomac se contracter de soif pour le sang de l’ange.

La belle retira sa main de son étreinte.

— Monsieur, pas de familiarité s’il vous plaît.

Raphael posa un regard sur sa poitrine.

— Familiarité ? Peut-être voulez-vous dire formalité ?