Reconversion libérée - Thierry Hecker - E-Book

Reconversion libérée E-Book

Thierry Hecker

0,0

Beschreibung

Avec de la volonté, un projet et un moral de champion, tout le monde peut espérer réussir une reconversion professionnelle. Pourtant, à l’heure où les changements de vie sont de plus en plus courants, de telles prises de décision sont encore trop souvent mal préparées et sujettes à l’incertitude et au doute. Connaître son sujet est le premier gage de réussite. Ce livre de conseils pratiques explique en détail tout ce qui se cache derrière une telle démarche et tout ce qu’elle implique. Le « comment » n’est jamais oublié et l’aspect recherche d’emploi constamment en mémoire. Plus qu’un guide utile et enrichissant, il offre, compte tenu du parcours atypique et notamment de l’expérience sportive de l’auteur, des angles de vue uniques et, au-delà, un véritable plaidoyer pour la liberté individuelle et l’épanouissement de chacun. Un témoignage fort et des idées à méditer.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Rebondir en saisissant, malgré les obstacles de parcours, les opportunités de la vie, tel est le crédo de Thierry Hecker. Ce sportif par essence a fait de la reconversion un art de vivre et il partage son expérience dans Reconversion libérée - Les 100 principes gagnants, son premier ouvrage.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 360

Veröffentlichungsjahr: 2022

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Thierry Hecker

Reconversion libérée

Les 100 principes gagnants

Essai

© Lys Bleu Éditions – Thierry Hecker

ISBN :979-10-377-5785-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Si la thématique de la transition professionnelle avec tous les tenants psychologiques et les choix humains qu’elle comporte est largement ressassée par les auteurs de développement personnel, elle en reste néanmoins une réalité on ne peut plus prégnante.

Les périodes de confinement et de relance post covid avec les interruptions de travail, le télétravail et les temps partiels d’activité ont été propices aux remises en cause. Beaucoup d’actifs ont pris le temps de faire le point sur leur vie et ont recouru massivement à des bilans de compétences professionnels dont le recours est facilité. Ils se sont ainsi posé la question du sens à donner à leurs métiers, leurs fonctions ainsi que du futur à donner à leur trajectoire professionnelle.

La reconversion est par nature un domaine où l’on est accompagné, formé, coaché, conseillé. Pour moi, c’est surtout un cheminement où l’on a besoin soi-même d’idées, de pistes, de sources d’inspiration. Une reconversion surtout si elle est complète, c’est-à-dire assortie d’un changement de vie, est en quelque sorte une réinvention de soi et un apprentissage.

Je me placerai ici de votre propre point de vue en me limitant donc la plupart du temps à la dimension individuelle et humaine de notre thème, à ce qu’il me semble fondamental à travers 100 principes exposés sans concession, c’est-à-dire sans enjoliver, en pleine vérité, mais aussi en plein espoir de ce que l’avenir pourra nous offrir.

J’ai transformé pour vous ces principes en conseils mais aussi en exemples concrets, en citations, en cas pratiques, exercices et jeux.

J’espère qu’ils éclaireront au mieux votre lanterne dans un domaine où les témoignages, les infos et les lieux communs fusent de toute part, sans parler de tous les détails sur tel ou tel dispositif, le coût de telle ou telle formation, la manière de faire une lettre, un CV ou une belle vidéo ou de créer un réseau sur le web dont nous sommes déjà largement informés. Par contre, je tenais à associer étroitement les processus clés de la recherche d’emploi ou de création d’activité à la pure démarche de transition professionnelle, cela me semblait naturel et réaliste.

Pour les contributions scientifiques, philosophiques, humaines et sociétales venant en appui de mon message, qui est autant un plaidoyer pour une reconversion libérée qu’un guide à dimension humaine, je n’utiliserai ici aucune théorie fumeuse ou recette soi-disant miracle mais uniquement des données, des références et des vérités de terrain que j’estime incontestables. En effet, si j’adore la psychologie, si j’ai toujours avec acharnement essayé de joindre théorie et pratique, si je me suis toujours efforcé de considérer tous les éléments de la personnalité de mes étudiants, élèves, stagiaires et clients, j’ai toujours eu conscience que cela ne pouvait pas être une science exacte ou même simplement une science.

Vous avez compris que j’étais un peu comme Saint Thomas. Je ne crois que ce que je vois et ce que j’ai réussi et éprouvé par moi-même. C’est le meilleur que je puisse vous offrir et aussi pour vous, il me semble, la meilleure des garanties. N’essayons-nous pas tous de faire au mieux, de faire pour le mieux en essayant toujours de garder le sourire ?

Au-delà des bonnes intentions, je crois néanmoins avant tout en la reconversion par la preuve.

En résumant l’essentiel de mon expérience et de mes convictions de coach et de formateur en 100 points clés, ce livre a pour but d’aider toutes les personnes concernées par un nouveau chemin professionnel.

J’espère aussi qu’il saura faire réagir dans le bon sens les institutionnels, étudiants et professionnels d’un domaine au demeurant ouvert et passionnant.

Bonne lecture…

Introduction

֎ Un phénomène qui gagne encore du terrain

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Malgré la stagnation économique et un monde de plus en plus incertain et menaçant, la transition professionnelle est plus que jamais à l’ordre du jour de bon nombre d’entre nous. L’idée de pouvoir bouger tout simplement est là, au départ.

Selon l’APEC, l’agence pour l’emploi des cadres, la moitié des actifs envisage de changer d’emploi dont un tiers d’entre eux dans les deux ans. Désir de mobilité et aussi de reconversion.

Selon les résultats des derniers sondages d’envergure, l’envie de changement se renforce encore :

● 93 % des actifs ont déjà pensé à se reconvertir ;
● 55 % des actifs ont envie de le faire mais n’ont pas encore osé ;
● 21 % des actifs ont entamé le processus ;
● 17 % des actifs ont déjà fait une reconversion ;
● 45 % des demandeurs d’emploi déclarent être en réorientation professionnelle, un record ;
● Un jeune actif sur deux rêve de créer sa propre entreprise.

Sources : Cabinet QAPA et Groupe AEF info/sondages 2019-2020 ; Sondages CSA pour Centreinffo 2021

Ce ne sont pas seulement les cadres qui mettent en cause la nature et l’intérêt de leur activité. S’ennuyer à mourir est une expression qui peut malheureusement prendre tout son sens au travail et concerner tout le monde. Si l’ennui ou bore-out dépend d’une perception par nature individuelle des choses et d’un vécu personnel, un sentiment d’inutilité frappe toutes les générations et tous les niveaux de responsabilité. Le manque de reconnaissance encore si répandu, mais aussi la fatigue et le burn-out (épuisement physique et nerveux) sont aussi régulièrement montrés du doigt.

Bon nombre de séniors (45 ans, le critère des entreprises) se sentent trop vite aussi hors course ainsi que d’autres publics qui accèdent ou se maintiennent difficilement sur le marché du travail : autodidactes, personnes sans diplômes, sans expérience, personnes handicapées, victimes de préjugés sociaux physiques, raciaux, sexistes…

À mi-parcours, tout le monde maintenant se pose la question de la seconde partie du chemin. Réfléchir à un changement ou prendre un virage professionnel devient de plus en plus fréquent. Tout plaquer en famille ou en solo pour un mode de vie radicalement différent ou changer à 90 degrés d’orientation fait de moins en moins peur.

֎ Une reconversion choisie ou subie

La reconversion professionnelle se définit par un changement de travail (dans sa nature) ou/et de statut (passer de salarié à libéral, de la fonction publique au privé ou l’inverse). On peut la considérer comme complète si elle s’accompagne d’une transformation individuelle et d’un changement de vie.

Mais il est d’abord primordial de distinguer deux grands types de situations.

Dans la vie, une reconversion n’est pas forcément voulue, plus souvent que l’on pense elle est imposée par les évènements et dans ce cas, elle place l’individu dans un choix négatif et souvent dans des situations personnelles compliquées. Elle est donc là forcément plus difficile.

Évoquons d’abord sommairement les situations d’urgence extrêmes dont on ne parle pas souvent et qui ne font pas vendre les manuels mais qui sont plus que les autres vitales : ruptures conflictuelles, harcèlement physique, moral, emprise, arrêts répétés ou longue maladie, procès pénal, difficile rupture familiale, éloignement ou déménagement inopiné, gros échecs professionnels, faillite personnelle, divorce et dépôt de bilan d’un commerce familial… Dans tous ces cas où vie privée et professionnelle se mélangent souvent et où les problèmes ont tendance à s’accumuler, le salut est parfois dans la fuite et le changement radical de milieu professionnel nécessaire surtout face à une situation toxique. Le burn-out, caractérisé par un épuisement physique, qui vide le collaborateur de son énergie du fait du rythme et de la pression qu’il subit demande aussi de prendre soin avant tout de soi pour espérer ensuite rebondir. C’est aussi parfois l’ennui (le bore-out) et une mise au placard par exemple qui peut vous miner en profondeur. Une crise nerveuse peut avoir de lourdes répercussions physiques. Oui, parfois il faut simplement sauver sa peau, fuir un environnement toxique, faire le break nécessaire et changer d’air professionnel avant de pouvoir trouver, plus tard, le job de ses rêves.

On pense bien sûr logiquement au handicap, qu’il soit professionnel ou civil résultant d’un accident, de la maladie ou de l’amoindrissement de certaines facultés rendant la personne frappée particulièrement vulnérable sur le marché du travail, voire inapte à continuer à exercer son poste. Les fonctions atteintes irrémédiablement peuvent être physiques, sensorielles, mentales ou psychiques. Afin d’être aidées à rester en poste ou à en trouver un autre, les personnes handicapées bénéficient d’un statut particulier passant dans un premier temps par la reconnaissance de leur qualité de handicapé et ensuite par leur réadaptation, leur orientation vers une solution plus favorable. Elles sont censées également, malgré encore beaucoup de barrages et de préjugés, être soutenues côté entreprise et administration par une obligation d’emploi et l’adaptation des postes. Devenir handicapé, c’est encore trop souvent chez nous rentrer dans un monde parallèle, un monde à part où le champ des possibles s’est soudainement effondré et même si une nouvelle vie s’ouvre, il faut beaucoup de résilience et de suite dans les idées pour imposer sa route. Les difficultés et les handicaps nous poussent à nous surpasser, à nous dépasser. Un accident peut arriver à tout le monde et le plus important n’est-il pas de faire quelque chose de sa vie plutôt que de simplement faire quelque chose dans la vie ?

On peut aussi être mis momentanément hors course par un simple licenciement. La vie économique est marquée par des ruptures plus ou moins douloureuses, des ruptures conventionnelles à moitié consenties, à la chute de certaines entreprises et au déclin de branches économiques entières… On peut se retrouver sur le carreau douloureusement et sans perspectives dans le métier que l’on connaît ou que l’on aime. L’incompréhension et le désarroi peuvent être aussi forts pour des plans ou des faillites qui n’impliquent pas sa personne que pour une rupture fautive. Sentiment de dévalorisation, honte d’avoir perdu son emploi… Ce phénomène montre à quel point on peut investir tout son être dans notre vie professionnelle. Certains ne s’en remettent même vraiment jamais. Chaque histoire est différente. Quelqu’un avec quelques mois d’ancienneté qui doit prendre la sortie alors qu’il pensait déjà changer d’horizon et sans véritables attaches ne vivra pas de la même façon sa rupture qu’un cadre de longue date s’étant pleinement investi et même identifié à sa société qu’il doit quitter en plus à un âge où l’on retrouve moins facilement du travail… On peut comparer ceci à un divorce qui peut être à géométrie très variable (liens tissés, intentions personnelles et perspectives différentes, enfants ou non…) ou plus simplement à un deuil. L’obligation de surmonter la mort d’un proche, d’avaler et de digérer une situation vécue peut-être comme une honte, une obligation à se soigner avant d’aller mieux demande un minimum de recul, de passer par différents états, du temps donc que l’on n’a pas toujours. Résilience ou simple rebond, on doit regarder devant soi, on n’a pas le choix !

֎ Le cas instructif du sport

Un autre cas typique et peut-être encore plus intéressant est celui des anciens sportifs, entraîneurs et champions dont la fin de carrière est souvent vécue comme une petite mort. Comme nous sommes souvent éblouis par le sport qui glorifie le succès et la victoire et qui fait couler des millions sur ses vedettes, on n’imagine pas toujours les difficultés rencontrées par tous ces professionnels quand ils doivent tourner la page. Parfois d’ailleurs la retraite peut être brutale et là on se rapproche des situations de handicap physique par accident, en effet, une mauvaise blessure peut arrêter net une carrière. Cette dernière ne dure de toute manière pas éternellement, le sportif sait qu’en quelque sorte, son obsolescence est programmée même s’il essaie souvent de prolonger sa carrière le plus possible.

Si les stars des sports médiatiques se mettent à l’abri du besoin pour le reste de leur vie, il n’en va pas de même de la majorité des champions de niveau moindre ou pratiquant une discipline plus confidentielle. La reconversion devient alors une nécessité puisqu’on ne peut être à la retraite à 35 ou 37 ans et que de toute manière il faut bien s’occuper sur un plan professionnel à un âge encore relativement jeune. L’avantage par contre, c’est que l’on peut préparer sa sortie, réfléchir à sa reconversion. Mener un double projet en incluant un volet scolarité et formation tout au long de sa carrière sportive est la préparation classique. Certains bénéficient déjà pendant leur vie sportive d’un emploi ou d’un partenariat avec une société et peuvent de cette manière envisager leur avenir avec sérénité et prendre le pouls du monde professionnel. Encore faut-il idéalement tester, et explorer tout ce qu’on aimerait faire plus tard et apprendre à se connaître soi-même dans tous les domaines et pas seulement dans celui du sport qui a tendance à capter logiquement tous les efforts initiaux. Il y a des qualités cachées chez tout le monde même chez ceux qui ont su déjà développer une spécialisation précoce.

Les champions qui peuvent capitaliser sur leur image et qui sont habitués aux relations publiques et à la publicité continuent souvent d’évoluer dans la sphère du sport quand ils ne deviennent pas entraîneurs. Ils restent dans le milieu certes, mais à une fonction qui demande formation et vocation particulière. Certaines vedettes exploitent leur image et leur nom dans de nouveaux champs comme celui de la politique par exemple. D’autres anciens sportifs deviennent arbitres, officiels, salariés de club et de fédérations, employés municipaux… Certains autres reviennent à leurs premières pistes, leurs autres compétences, trouvent des passerelles, un tel par goût et connaissance du corps humain deviendra kiné en reprenant des études, un autre coupera complètement avec le sport et commencera une autre carrière dans la représentation commerciale en prolongeant l’esprit d’équipe et les qualités relationnelles qu’il a pu développer avant… L’éducation, les qualités personnelles et les valeurs généralistes du sport transmises et pratiquées durant des années sont transférables à d’autres secteurs à condition de savoir « regoûter » à l’anonymat, apprendre un autre métier et de s’adapter à un nouvel environnement. La vie continue, toujours. Elle n’est que changement, évolution.

֎ Un climat d’évolution favorable

Que vous deviez simplement retrouver un emploi suite à une rupture professionnelle ou vouliez mener une reconversion profonde touchant à l’essence même de votre vie tout en étant encore pour l’instant en poste ou en fonction, dites-vous que rebondir est possible dans toutes les situations et à tous les âges. Un très grand nombre d’entre nous exprime le souhait d’un changement profond comme en témoignent encore les nombreux projets de création d’entreprise. On devrait dire les créations d’entreprise tout court : en une première année de période Covid, 850 000 entreprises ont été créées, un record. Contrairement à une idée reçue encore trop persistante, il y a de l’argent et de multiples possibilités de financement pour les bons projets et les dossiers solides.

Crise ou pas crise, changer de job, évoluer, deviendra à l’avenir monnaie courante grâce notamment à la formation continue de chacun, clé de la carrière réussie de tous. Les jeunes générations qui arrivent avec des trajectoires individuelles, des attentes et des conceptions différentes, le comprennent mieux que les autres. Pour progresser et évoluer, ils n’hésitent plus à quitter un emploi pour un autre.

Globalement, les reconversions, synonymes d’échec par le passé, sont de plus en plus bien vues, encouragées, tentées mais trop souvent encore repoussées, oubliées, ou menées sans la conviction et la préparation nécessaires, ce qui constitue des causes fréquentes d’insuccès. Certaines microentreprises sont ouvertes par des actifs écartés du salariat, mais dans l’ensemble, elles sont le signe d’un allant, d’un courage apprécié par les recruteurs et les investisseurs alors qu’elles étaient encore, il y a peu de temps, vues avec un certain scepticisme à la différence des pays anglo-saxons.

Preuve encourageante malgré tout chez nous, les directions des ressources humaines de groupes importants intègrent la démarche dans leurs objectifs et offrent à l’interne un maximum d’options, du changement de service et de fonctions pour une année au déménagement dans une structure régionale différente. Dans ces entreprises, les demandes d’année sabbatique par exemple, possibilité unique de faire un pas de côté dans sa vie professionnelle, sont aussi de moins en moins mal considérées dans les services étoffés.

Le monde du travail évolue tout le temps : nouveaux métiers, nouveaux statuts, nouvelles formes d’exercice, nouvelles règles sanitaires et sociales, technologies de la formation, nouvelles compétences à acquérir, télétravail… Et les employeurs qui peuvent s’appuyer sur les financements du Plan de développement de compétences font de plus en plus confiance aux candidats en reconversion, notamment ceux aux profils atypiques à condition qu’ils soient réellement motivés et cohérents dans leur nouveau projet, et au final, ils sont de plus en plus satisfaits de ces derniers, les enquêtes le disent.

La loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel » promulguée en septembre 2018 réformant l’apprentissage et la formation professionnelle invite sans exception tous les actifs à prendre leur avenir en main. La crise n’a pas entamé pour ces deux secteurs préservés par les pouvoirs publics toutes leurs promesses ou remis en cause les outils mis en place.

Le secteur public n’est pas non plus en reste, heureusement d’ailleurs car qu’est-ce qu’il y a de pire que de voir un enseignant par exemple réaliser au bout de quelques années qu’il n’est pas fait pour ce métier et devoir finir sa carrière alors qu’il n’est pas vraiment fait pour la pédagogie et le contact avec les jeunes ? C’est du gâchis pour tout le monde.

La nouvelle loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique entend favoriser la mobilité et accompagner les transitions professionnelles des agents publics pour ses trois composantes (État, hôpitaux, collectivités territoriales). Nouveaux critères et nouvelle procédure de mutation, encouragements financiers, détachements d’office en cas d’externalisation de service sur un CDI, mise à disposition d’une entreprise ou d’un organisme de droit privé, élargissement des procédures de reclassement, introduction de la rupture conventionnelle, indemnités de départ et droit aux allocations chômage pour les démissionnaires… La fluidité des carrières entre le public et le privé progresse même s’il faut reconnaître que nous avons encore à faire en France à deux mondes différents.

Toutes les mesures de relance, les aides aux entreprises, les créateurs et repreneurs comme les autres plans soutenant des secteurs particuliers de l’économie (commerces, restauration, hôtellerie, montagne…) peuvent constituer de précieuses rampes de lancement. Politique fiscale et sociale, aide aux investissements des financements ont été injectés massivement. L’activité de l’incontournable banque d’investissement public BPI France et de tous ses réseaux, antennes régionales et partenaires bancaires, se concrétise par des offres multiples et suivies en direction des PME.

Que vous veniez du public ou du privé, que vous soyez cadre ou non, sans diplôme, autodidacte ou surqualifié, que vous ayez un cursus classique ou un CV à trous ou un parcours atypique, en poste ou au chômage, il y a toujours un chemin même si au départ vous ne cochez pas toutes les cases et vous ne répondez pas à toutes les attentes.

Entre vouloir et le faire, il y a toujours une marge. Tous ceux qui rêvent d’une reconversion ne franchissent pas forcément le pas, tant s’en faut. Les sondages sur la reconversion sont donc à relativiser. Il faut oser, prendre ses responsabilités, se tourner définitivement vers l’avenir. Dans certaines situations, elle peut encore s’avérer trop délicate ou prématurée.

֎ Une inévitable prise de risques

Une reconversion, c’est un peu comme du sport de haut niveau, parfois cela passe, parfois non. Même s’il est plus rassurant de croire vivre dans un monde prévisible avec peu ou pas d’incertitude, une reconversion est forcément une prise de risques. Bien qu’elle devienne de plus en plus fréquente, elle s’apparente encore souvent à un parcours du combattant surtout en cas de contexte personnel difficile. Il ne faut pas se faire d’illusion, changer de vie n’est pas forcément facile surtout si on manque de moyens et si l’on n’a pas eu assez de temps pour digérer certaines déconvenues en traitant les causes profondes des maux dont on peut souffrir. Simplement soulager les symptômes est parfois insuffisant pour se libérer du passé et avancer vraiment, c’est-à-dire se tourner complètement vers l’avenir. N’oublions pas non plus que le succès n’est jamais garanti, surtout si on doit lutter contre les éléments. Si l’optimisme est de rigueur, il doit toujours s’accompagner de la lucidité nécessaire.

Pour commencer, il est donc tout simplement nécessaire de recueillir les premières indications sur le sujet, de se renseigner sur les possibilités d’aide et d’accompagnement, de se nourrir des expériences des autres, et de prendre conscience de ce qu’une reconversion implique comme conséquences spécialement dans ses sacrifices financiers et familiaux avant de se pencher encore de plus près sur soi-même et tous les détails d’un projet de transition.

Même si à l’évidence les temps sont durs, nous restons plongés dans l’ère de l’instantanéité et de l’illusion. L’information ou l’intox sont permanentes sur les ondes, Les réseaux sociaux nous font miroiter des méthodes et des succès faciles. On a l’impression que l’on peut encore devenir riche en claquant des doigts ou ingénieur en deux mois de cours en ligne sans effort et on a envie d’y croire comme quoi la publicité a encore de beaux jours devant elle comme les mauvais feuilletons à la TV. La vie n’est évidemment pas aussi simple et il ne faut surtout pas se bercer d’illusions. Le succès n’est jamais garanti, surtout si l’on doit se battre contre les éléments. Et force est de constater que trop de gens se découragent trop rapidement du coup. Elle demande de se constituer d’autres atouts, de mettre à jour d’autres compétences car pour parvenir à obtenir une situation que l’on n’a jamais eue, on ne peut pas se contenter de ses connaissances et résultats passés.

La volonté de s’accrocher et la persévérance sont les meilleurs gages de votre réussite, le travail sur votre projet aussi. D’où l’importance de comprendre que la route peut être plus longue que prévu, et aussi tout simplement d’apprécier déjà le fait d’être sur la route du changement même si le chemin peut être semé d’embûches de découragements et de mauvaises surprises. La reconversion est un révélateur de soi, la voie de sa transformation.

Dans tous les cas, il convient donc de bien mesurer les éventuelles conséquences d’un changement. La variable financière peut faire capoter beaucoup de beaux projets tout comme une mésentente familiale. Il est facile de comprendre que le soutien, voire la participation de sa famille et de ses proches, est essentiel à une démarche personnelle mettant en question l’équilibre relationnel et budgétaire de la famille. Si vous n’êtes pas seul, vous engagez aussi une prise de risque pour toute votre famille qu’il s’agisse du remboursement de votre maison ou des études supérieures à venir de vos enfants que vous devez encore aider. Si vous êtes seul ou dans une tranche de votre vie qui présente moins d’obligations alors vos coudées sont plus franches.

Dans le même ordre d’idées, il convient par exemple de se pencher avec précision sur le coût financier d’une reprise d’études longues et donc d’un arrêt de sa rémunération sur le budget de tous. L’argent est le nerf de la guerre et il a horreur des imprévus et des mauvaises prévisions. Dès le départ, le budget d’un fonds de commerce peut dans certains cas doubler si vous omettez de budgéter le remplacement – très coûteux – de fours par exemple pour une boulangerie. Sans préparation et réserve, on peut boire la tasse très vite, bien avant même de devoir éventuellement déposer le bilan de sa belle et neuve société. Mais pour gagner, L’immense champion de ski alpin et homme d’affaires à succès Jean-Claude Killy le rappelait souvent, il faut risquer de perdre.

֎ Le choix de l’optimisme et du changement

Compte tenu des enjeux qu’il représente, tout changement, qu’il soit désiré ou subi, amène avec lui son lot de sollicitations et d’émotions. Sur le chemin qui nous mène vers notre épanouissement, la nécessité de maîtriser nos émotions s’impose. Si certaines d’entre elles nous dynamisent et nous font prendre les bonnes décisions, d’autres peuvent nous paralyser, nous stresser et nous faire tomber. L’esprit doit être plus fort que nos émotions. À nous de vaincre nos peurs, notre stress, de susciter et d’entretenir les émotions positives. C’est la seule alternative à notre progression et ceux qui savent aller au bout de leur effort en travaillant dur, en conciliant études difficiles et job d’étudiant, en s’entraînant régulièrement comme un sportif d’un certain niveau, savent de quoi il retourne et possèdent une longueur d’avance. On arrive rarement du premier coup, souvent, une deuxième ou une troisième tentative est parfois nécessaire, qu’importe. La persévérance est le meilleur gage de notre succès et donc de notre liberté.

À l’heure où le pessimisme est devenu un sport national et mondial avec la première pandémie du XXIe siècle, soyez au contraire optimiste. Comme l’a si bien dit un certain Antonio Gramsci : « Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté ».

Même si le monde va mal, vous pouvez et devez décider d’aller bien ! L’incertitude et le doute nous incitent trop souvent à attendre et voir venir. Au-delà des efforts à fournir, la première peur qui nous anime est celle de l’échec. Est-ce que je vais y arriver ? En suis-je capable ? D’autres réticences s’y agrègent facilement : définition floue et déstabilisante d’un éventuel succès à assumer, jugement des autres, nous engluant dans une sorte de mélasse psychologique culpabilisante et paralysante alors que nous évoquons quelque chose d’enthousiasmant, un comble. À nous aussi de laisser derrière nous les échecs, déceptions et regrets passés. Dans l’action, on règle la majorité de ses problèmes. À nous aussi de nous relever, de ne pas abandonner trop vite et de vaincre les difficultés par notre volonté à toute épreuve.

Ces périodes de changement restent propices à bon nombre d’interrogations et impliquent souvent une profonde remise en cause personnelle. Avant d’avancer et même d’accélérer, il faut bien desserrer le frein à main. Pas évident car nous sommes conditionnés par notre cerveau qui, en pesant le pour et le contre, va par instinct de conservation donner plus de poids aux pertes qu’aux futurs gains. Or changer, c’est forcément renoncer.

Changer ne coule pas de source car il s’agit de tourner le dos à son passé, modifier ses habitudes, prendre des risques et se projeter vers l’avenir. Pourtant, il est indispensable de quitter sa zone de confort comme on dit et de réaliser que les efforts à accomplir seront bénéfiques, de comprendre que le futur est devant nous, c’est-à-dire dans la direction opposée au passé.

Faut-il aussi accepter au fond de soi l’idée car tout changement commence par nous-mêmes. Transformer ses peurs en moteurs, clarifier ses objectifs puis se donner un plan d’action concret et réaliste sont des passages obligés à toute transition professionnelle.

Se transformer passe quasi inévitablement par la formation est ceci est maintenant très largement admis par tous. Pour rebondir, gagner en compétences ou évoluer dans un contexte d’incertitude ou d’agilité accrues, la formation est devenue indispensable. Investir en soi est devenu le meilleur investissement. La mise en place du compte personnel de formation (CPF) monétisé en euros joue facilement le rôle de déclencheur comme en témoigne l’énorme succès des formations en ligne pendant la période covid et les recours à l’appli MonCompteFormation. Le boom de la formation continue n’est pas près de faiblir. Encore faut-il être capable d’en tirer pleinement profit.

֎ Une relation avec le travail à clarifier

Avant même d’écrire ce livre et de rentrer dans le vif du sujet, je me suis souvent d’abord demandé si simplement nous n’avions pas un problème avec le travail. Assurez-vous que vous n’avez pas de problème avec l’idée même du travail, le fait même de travailler. Être un simple salarié, avec les liens de subordination que cela suppose, n’est peut-être pas, quel que soit votre poste, la situation la plus tenable pour vous.

D’ailleurs, qu’est-ce que le travail représente pour nous ? Un facteur d’intégration sociale, l’adhésion à un groupe, un moyen d’épanouissement, une source de revenus et une fonction alimentaire, une forme élevée de reconnaissance ?

Tout cela est très personnel mais représente indéniablement une question préalable. Travail ne veut-il pas d’ailleurs dire souffrance, torture selon son étymologie latine tripalium ?

Sentiment de soumission et de lutte des classes, goût pour le travail, volonté de travailler même après la retraite, d’en changer dès que possible… Rêve de gagner le gros lot et de plus avoir à travailler… Souhait de faire une carrière de fonctionnaire ou de créer sa boîte ? Les motivations peuvent être très différentes d’une personne à une autre et nous pouvons être très contradictoires aussi.

L’univers du travail et des entreprises est tout sauf un monde de bisounours. C’est un monde de concurrence, de rivalités, de barrières, de discriminations, de déceptions, de haut et de bas, de conditions difficiles, de précarité, de réelle souffrance voire de drames parfois : accidents du travail sévères, épuisement physique et moral, dépressions, suicides dont on ne parle pas souvent évidemment… Les crises et le chômage ont créé une pression permanente sur le marché du travail où les salariés se sentent de plus en plus considérés comme des pions. Dans les bureaux, un malaise au travail aussi est apparu engendrant de l’ennui, des dépressions même. Burn-out, surmenage d’une vie professionnelle trop intense. L’esprit de sérieux et les objectifs de performance, de reporting, ont contribué à une sorte de déshumanisation des rapports dans lesquels la convivialité et la sincérité sont de moins en moins la règle. Les sources d’insatisfaction que l’on peut éprouver sont réelles et nombreuses. Encore beaucoup trop de boulots sont simplement mauvais, trop durs et mal payés. Bien sûr, on travaille pour gagner sa vie selon l’expression consacrée mais pas pour se tuer au travail ou devenir fou. On souhaite obtenir une forme de sécurité, d’équilibre de vie, une meilleure situation pécuniaire souvent assimilée à juste titre à un signe de valorisation et de reconnaissance majeure mais pas seulement. On s’investit aussi pour obtenir une certaine forme de reconnaissance non matérielle, pour s’affirmer individuellement et prouver ses compétences, exprimer un talent et être fier de celui-ci, pour simplement faire partie de quelque chose, appartenir à un collectif, pour produire, créer ou faire quelque chose que l’on aime, pour vivre une activité, pour être utile aux autres aussi, s’exprimer à travers des valeurs, réaliser un rêve d’enfant, faire d’une passion un métier, trouver le mode de vie idéal, pour réaliser un exploit, laisser une trace pourquoi pas… La motivation n’est pas qu’extrinsèque, c’est-à-dire tournée vers les récompenses et approbations extérieures, au long cours elle est même avant tout intérieure.

Souvent avec le temps on se rend compte que le travail est aussi et surtout une chance exceptionnelle pour devenir quelqu’un de meilleur, une opportunité d’épanouissement, de construction. Dès lors, il n’est plus simplement perçu comme une simple source de revenus. Bon nombre d’actifs ne se plaignent pas non plus de leur situation et aiment leur travail. Les psychiatres consultent parfois pour de véritables aversions pathologiques pour toute forme de travail ou des troubles anxieux liés à de l’ergo phobie.

En fait, tous les goûts et toutes sortes d’implications sont en jeu : certains ne peuvent plus s’en passer et travaillent tous les jours jusqu’à point d’heure parfois certes souvent pour de mauvais motifs et même à l’âge de la retraite ils ne peuvent pas se résoudre à arrêter. D’autres personnes supportent sans ciller les inconvénients de tâches répétitives ou d’une hiérarchie trop pesante qui seraient insupportables à d’autres actifs. On peut aussi rencontrer des personnalités qui s’ennuient vite à un poste et demandent régulièrement à en changer et certains s’ils le pouvaient ne travailleraient pas du tout ! L’intérim, choix par défaut pour les uns, sera une façon de vivre pour d’autres. Le temps partiel sera la formule idéale pour certaines mères au foyer alors que la majorité préférera un CDI à temps complet.

Récemment, la presse s’est fait l’écho de salariés parisiens, nouveaux atomes du monde virtuel du travail, ayant goûté aux joies du télétravail, qui avaient déménagé en province et qui ne voulaient plus regagner physiquement leur entreprise. De quoi méditer la fameuse citation de J. Conrad :

« Je n’aime pas le travail, nul ne l’aime, mais j’aime ce qui est dans le travail, l’occasion de se découvrir soi-même. »

֎ La quête de sens

Dans la vie, il faut des relations, des activités, elles peuvent ne pas être forcément professionnelles mais simplement bénévoles, associatives, politiques, caritatives, familiales ou privées d’ailleurs. Dans la vie comme dans le travail, il faut surtout des buts !

Le manque de sens est sans doute le dénominateur le plus commun à toutes les volontés de reconversion.

Sans toujours le dire ouvertement, trop de gens ont l’impression de tourner en rond, d’être inutiles et se morfondent dans leurs fonctions en donnant le change comme on dit, en ayant conscience de jouer un rôle et en ayant le sentiment d’être prisonnier de celui-ci. C’est vrai pour tous les secteurs même ceux qui ont la réputation d’être préservés d’un tumulte excessif : pensez à un enseignant qui finalement se rend compte qu’il n’aime pas vraiment les enfants et la pédagogie et qui a embrassé une carrière qui n’est pas faite pour lui, qui le fait souffrir finalement et dont il pense à plus ou moins juste titre ne pas pouvoir se défaire. Un désintérêt, une lassitude et un désengagement caractérisent ce qu’on appelle aujourd’hui le Brown out, syndrome d’expression banale finalement d’une perte de sens qui a toujours existé et même encore plus du temps des premières usines. Un sentiment de vide, un profond malaise voire une dépression peuvent même s’insinuer sous la forme d’un bore out, c’est-à-dire un syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ou manque de travail. Dans le bore out la quête de sens apparaît presque explicitement. Le remède paraît évident : trouver un autre job permettant de revivre, de redonner de l’intérêt, des satisfactions, du plaisir… Et d’en changer tant que l’on n’en est pas satisfait. Clarifiez vos motivations, vous y verrez plus clair pour tout. Comprendre la réelle nature du travail permet de ne pas trop idéaliser certains métiers ou fonctions et de mieux vous positionner sur le marché mais vous permettra aussi de redonner du sens à votre activité.

Pour tout le monde et pas simplement pour les cadres ou la jeune génération, la question des valeurs est de plus en plus centrale, la clé pour parvenir à la meilleure réalisation de sa nature. Regarder vers l’avenir, bâtir un nouveau projet qui vous ressemble en conformité avec vos aspirations de vie avec vos valeurs humaines vous placera au mieux de votre trajectoire.

Trouver sa voie est parfois l’histoire d’une vie. On peut très bien, successivement, occuper différentes fonctions et changer pour essayer une autre voie un autre emploi.

Se réorienter professionnellement demande beaucoup de travail. Il est nécessaire de cerner ses motivations mais aussi de bien se connaître et d’approfondir sans cesse sa connaissance de soi, de chercher des voies, d’ en tester d’autres. Ce merveilleux chantier humain est permanent. C’est votre vie.

Faire ce que tu aimes, c’est la liberté ; aimer ce que tu fais, c’est le bonheur.

Raphaëlle Giordano

Les 100 principes

# 01

Croyez en vous !

Une chose est évidente : la confiance en soi est la base de toute réussite. C’est même le noyau de toutes les autres qualités mentales. Alors, soyez votre meilleur ami ! Vous n’avez en quelque sorte pas le choix. Si vous ne l’êtes pas vraiment, devenez-le, apprenez à vous apprécier, à vous écouter, à vous considérer, en un mot, à vous aimer. Au minimum, appréciez -vous pour ce que vous êtes et respectez-vous. Comme le dirait Roland Topor avec son humour inimitable : « Puisqu’on ne vit qu’une seule fois, autant établir de bonnes relations avec soi-même ».

À l’évidence, on ne peut se tourner positivement vers les autres sans d’abord s’accepter et s’aimer soi-même. Si on n’est pas à l’aise avec soi-même, on ne sera pas à l’aise avec le monde. Ce point pourrait faire l’objet d’un livre entier.

Toute action humaine suppose une affirmation de soi, un pari sur son potentiel et ses capacités. C’est la confiance en vous qui vous fera atteindre vos objectifs. Croire en soi, c’est donc aussi croire en ses projets, en ce qu’on fait.

Comprenez bien que je ne vous parle pas de quelque chose d’abstrait, la confiance en soi est une matière qui se touche, qui se voit sur un visage, qui se mesure. Si vous êtes de ceux qui manifestement en manquent par timidité, complexe d’infériorité, si vous faites partie de la fameuse catégorie des imposteurs qui se sentent nuls et ont le sentiment d’usurper des fonctions et postes, de ne pas être responsables de leurs succès et réalisations, secouez-vous et « déconfinez-vous » vite, un travail sur vous est impératif. Votre avenir en dépend car votre estime de soi, c’est-à-dire l’idée même que vous vous faites de votre propre valeur est en cause ici.

Surtout, ne vous laissez pas ravager par les doutes et le stress ou manger par un sentiment de honte ou d’impuissance, cela peut vous être fatal. Réglez vos problèmes, analysez vite et bien les causes de votre situation d’échec et réagissez ! Si vous êtes dans le flou, corrigez le tir, tentez quelque chose. Pas après pas, vous y verrez plus clair. Une meilleure confiance en vous vous permettra plus aisément de prendre des risques sans avoir besoin de l’approbation de quiconque ou sans attendre d’être rassuré par telle ou telle personne.

Un accident professionnel ou même un accident de vie tout court peut vous obliger à mener un changement qui était nécessaire, dont le besoin était en vous, latent, et vous amener à prendre une autre direction professionnelle plus enrichissante. L’accident ou la rupture peut devenir une chance, une opportunité et ça, on ne le réalise souvent qu’après. Les obstacles devant vous ne sont que des défis à relever et à surmonter. C’est même peut-être la chance de trouver le travail qui vous convient enfin.

Croire en soi, c’est aussi croire en son avenir, en sa capacité de se développer, de s’améliorer… C’est croire mordicus en son projet de reconversion et y travailler. C’est croire que votre heure arrivera.

En France, nous ne sommes pas en reste non plus de mauvais pronostics, je peux en témoigner pour avoir participé une année durant à la commission nationale de détection de ma fédération sportive. En tennis féminin, l’exemple le plus criant est sans doute celui de Marion Bartoli qu’aucun soi-disant spécialiste ne voyait dans sa prime jeunesse dépasser le stade d’un niveau régional. À la vue de sa technique particulière et de ses qualités physiques apparemment insuffisantes, aucun cadre technique ne la considérait comme un espoir et n’aurait misé un kopeck sur elle. Personne n’avait même noté son QI élevé, ses qualités d’œil, de concentration et de combativité, se limitant dans leur évaluation comme souvent à la colonne des moins. À force de travail et de « sur motivation » due en partie à l’ostracisme rencontré, de sacrifices familiaux énormes, le père fermant même son cabinet de médecin pour la suivre, elle parvint au sommet de sa carrière au 7e rang mondial et remporta en 2013 Wimbledon pour devenir ainsi, après déjà une finale disputée à Londres, une de nos meilleures joueuses de toute l’histoire.

La confiance en soi est un élément majeur. Sans elle, aucun projet n’aboutit.

Éric Tabarly

# 02

Faites en premier votre liste de vie

Connaissez-vous la bucket list ? Rien à voir avec l’ice bucket challenge qui consistait pour une bonne cause à se renverser un seau d’eau glacée sur la tête et d’inviter quelqu’un d’autre à en faire de même. Son principe est simplement celui d’une to-do list dont le projet global serait votre bonheur. Il s’agit de coucher noir sur blanc une dizaine de choses à faire, apprendre, entreprendre ou obtenir à tout prix avant de mourir. Cette liste doit regrouper vos rêves les plus forts et objectifs de vie. Dans tous les cas, il est important de partir de ce que l’on veut vraiment dans la vie, de ses objectifs fondamentaux. Laissez parler autant votre cœur que votre raison. Définissez concrètement votre bonheur, vos valeurs essentielles. Vous êtes peut-être déjà animé d’une ambition, de valeurs ou d’une foi inébranlable, de projets de vie et dans ce cas, votre liste sera faite vite et bien. Sinon il faudra vous sonder, vous écouter et réfléchir davantage.

Moi, je pris un stylo en main le soir de mes quarante ans afin de faire le point sur ma vie à « mid term ». À 40 ans, on a encore le temps de faire beaucoup de belles choses dans la vie pour au bout du compte ne pas avoir trop de regrets quand il sera trop tard. J’espérais aussi qu’elle pourrait m’aider dans mon désir de parfaite réalisation individuelle et aussi constituer éventuellement un premier pas vers une réorientation professionnelle décisive.

Au moment du bilan, je fus surpris de constater que ma liste ressemblait plus à une partie de plaisir qu’à un seau d’eau froide sur la nuque. Elle ressemblait finalement plus à une liste de vacances ou à la société des loisirs dont on nous parlait dans notre jeunesse à mesure que le temps de travail se réduisait. J’avais pointé notamment :

faire un jour de la trottinette, finir le marathon de Paris frais, aller voir les aurores boréales, faire construire un beau chalet dans les Alpes assez grand pour y accueillir mes amis une fois à la retraite, visiter le Taj Mahal avec la femme de ma vie, gravir le Kilimandjaro pour découvrir l’Afrique et réaliser un petit exploit avec mon fidèle groupe de joggers, passer le permis bateau, refaire des compétitions tennistiques en vétérans et redevenir champion de ligue, nager et plonger sous la glace, partir avec mon fils aux USA et lui faire découvrir l’Amérique… Tout ça s’était entassé dans un coin de ma tête depuis quelque temps mais, je devais me l’avouer, j’étais quand même très loin du monde du travail et de ses réalités. J’avais une liste d’aventurier, de vacancier et de sportif teintée d’amitié sportive, de voyages, de nature et de romantisme sans apparemment d’autres correspondances. Elle était bien sûr révélatrice au moins d’une partie de moi-même et me permit au moins de m’interroger sur la relation que j’avais développée avec le travail en continuant d’évoluer dans le milieu du sport.