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"Renaissance des abîmes" s’attaque avec profondeur à la quête de sens, à la résilience et à la transformation intérieure, en fusionnant des principes spirituels puissants avec des pratiques psychologiques positives. Né de l’épreuve intime du deuil de la mère d’
Esthel Almasi, cet ouvrage est un témoignage d’un parcours personnel marqué par la perte. À travers des expériences poignantes et des outils pratiques, il guide le lecteur vers la guérison, l’aidant à surmonter les ténèbres et à se réinventer. Véritable voyage initiatique, ce texte propose une vision holistique du bien-être, éclairée par la sagesse du vécu.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Esthel Almasi puise dans le développement personnel et la spiritualité une source profonde de transformation et de résilience. Inspirée par les épreuves marquantes de sa vie, elle a découvert la richesse de ses ressources intérieures et s’est engagée à partager cette lumière avec les autres. À travers ses écrits, elle aspire à toucher les cœurs et à offrir des clés pour surmonter les difficultés tout en se reconnectant à soi-même.
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Seitenzahl: 255
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Esthel Almasi
Renaissance des abîmes
Éveillez votre lumière intérieure
© Lys Bleu Éditions – Esthel Almasi
ISBN : 979-10-422-7197-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À ma maman, mon guide, mon étoile, qui illumine mon chemin.
À ma nièce et mon neveu, dont l’innocence et l’amour inaltérables me rappellent l’essence même de la vie.
À « The fabulous women », qui me rappellent le pouvoir de l’amitié, de la bienveillance et de l’authenticité : ces partages sincères qui éclairent nos âmes et réchauffent nos cœurs.
À un homme spécial, dont l’inspiration silencieuse guide ma progression et illumine mon chemin.
À tous ceux qui trouvent, dans les épreuves, la force de se réinventer.
Maman,
La lumière de ton sourire se reflète dans tes yeux, et ton visage irradie de douceur. Ton sourire me transperce, réchauffant mon cœur de tendresse et m’apportant réconfort dans les nuits les plus sombres.
Mon cœur est assailli de douleur, souffrant de ton absence accablante. Les yeux fermés, je tente de brasser ma peine, accédant à mon cœur et au souvenir de ton visage tendre, souriant, tes yeux perçants vert-gris, ta tignasse dorée.
Tes bras m’enveloppent de leur étreinte chaleureuse. La plénitude et la sagesse envahissent tout mon corps, mon cœur, mon esprit, mon âme. Ta tendresse est mon sanctuaire, faisant éclore mon essence la plus pure.
Ton amour inconditionnel, infini, est ma force, ma puissance intérieure qui m’élève chaque jour vers ma lumière, tel un phénix renaissant de ses cendres. Ton amour me submerge d’une joie ineffable.
Je donnerais tout pour te voir, te parler, ne serait-ce que pour cinq minutes. Cette effusion de sens, de tendresse, d’amour est mon trésor le plus précieux, tel un diamant, ma richesse intérieure.
Chaque réminiscence est un rappel constant de ta lumière et de ta chaleur. Tes préceptes, spécialement à travers tes imperfections, m’ont montré la voie de la résilience et de la bienveillance envers moi-même. Ton absence est une douleur constante, mais ta présence spirituelle est une source de réconfort et de force inépuisable.
L’assombrissement de mon âme s’affaiblit peu à peu, laissant émerger ma lumière à travers ton sourire et ton regard. Je retrouve la paix et la sérénité. L’ombre s’efface, laissant renaître tes souvenirs lumineux qui emplissent mon cœur d’amour.
Tu es mon guide, mon étoile du Nord qui éclaire mon chemin de vie, m’accompagnant dans ma renaissance profonde. Tu me donnes la force de m’absoudre, de me voir telle que je suis, dans ma plus grande délicatesse et vulnérabilité de mon être.
Le mot « amour » ne suffit pas à capturer toute la puissance de ce que tu représentes à mes yeux. Ton essence va bien au-delà de ta présence physique, transcendant le temps et l’espace. Cet amour grandit infiniment, sans jamais connaître de limites.
Je lâche ma colère et ma peur, afin que tu puisses rayonner à nouveau, illuminer le ciel de ton sourire contagieux. Que ta paix et ta sérénité guident ton chemin, brillent pour l’éternité.
Ta petite puce
La vie peut être cruelle et nous frapper avec une brutalité inouïe. J’ai perdu ma maman de façon soudaine, me plongeant dans une profonde obscurité. Bien que consciente que personne n’est éternel et que cela peut arriver à tout moment, je n’étais pas prête. Aurais-je pu l’être un jour ? Cette période m’a enseigné une leçon précieuse : pour traverser les épreuves et reconstruire sa vie, il faut d’abord prendre soin de soi.
Prendre soin de soi n’est pas un acte égoïste, mais une nécessité vitale. C’est reconnaître que nous avons besoin de force et de résilience pour affronter les défis. C’est admettre que nous avons le droit de guérir et de trouver la paix intérieure.
À travers ce livre, je partage mon voyage de transformation, de la douleur à la résilience, de la perte à la renaissance. Mon parcours n’a pas été linéaire ; je pourrais le comparer à des montagnes russes avec leurs ascensions et leurs descentes vertigineuses, ou encore à un surfeur affrontant les vagues imprévisibles de l’océan. Chaque sommet représentait un moment de clarté, chaque creux, une période de doute et de réflexion. Mais chaque étape, chaque coup de rame, m’a rapprochée de moi-même, de cette version de moi plus en paix, plus sereine, acceptant mon côté obscur et lumineux dans toute sa vulnérabilité. Mon moi profond, cette meilleure version de moi, a grandi et est devenu plus sage.
Je pourrais aussi comparer ce voyage à la pole dance. Chaque mouvement exige force et grâce, chaque chute apprend la résilience, et chaque ascension vers le sommet de la barre symbolise un moment de clarté et de victoire. La pole dance, avec ses tourbillons et ses figures audacieuses, reflète parfaitement la complexité et la beauté de ce parcours de transformation.
Je vous invite à me suivre sur ces montagnes russes, à surfer sur cette vague, à danser autour de cette barre, et à découvrir ce parcours d’acceptation de ma dualité, pour embrasser ma propre unicité. Que ce livre soit une source d’inspiration et de réconfort, et qu’il vous rappelle l’importance de prendre soin de vous avant tout.
Un livre est un monde magique qui n’existe que pour les lecteurs qui y croient.
Franz Kafka
Prière de la sérénité : Accorde-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence.
Cette prière a été une source de réconfort et de guidance pour moi, m’aidant à distinguer ce que je peux contrôler dans ma vie et ce que je dois accepter. Elle symbolise l’importance de prendre soin de soi, de cultiver la résilience et de trouver la paix intérieure. Dans les moments les plus sombres, elle m’a rappelé que la sérénité commence par l’acceptation de soi et de sa situation.
Le 30 juin 2019, cela fait déjà deux mois que tu n’es plus à mes côtés. Aujourd’hui, je fête mes 41 ans, mais ta disparition me transperce le cœur comme une lame affûtée.
Perdue dans mes pensées, je revis chacun de nos moments précieux. Je me rappelle ce matin où, enfant, nous étions dans un car en direction de l’Espagne pour nos vacances d’été. À 4 h 50, l’heure exacte de ma naissance, tu m’avais réveillée pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Un geste empli d’amour et de bienveillance. « Ma petite puce, c’est ton anniversaire. Je te souhaite qu’il soit excellent. Je t’aime ma petite puce. » En tant que jeune, ma réponse fut simplement : « Super, laisse-moi dormir. » Jusqu’à mes 40 ans, tu as toujours été la première à me le souhaiter. Tu te levais tôt pour t’assurer que le premier message que je lirais viendrait de toi.
Aujourd’hui, j’implore le ciel pour que tu me réveilles à 4 h 50 du matin. Pour entendre à nouveau ta douce voix murmurer à mon oreille : « Ma petite puce, un très joyeux anniversaire, je t’aime, ma puce. »
Minuit est passé. Je reste éveillée, fixant mon téléphone, implorant un miracle. Un message, un signe, une preuve que tu es encore là, quelque part. Mais rien ne vient. Juste le silence écrasant de ton absence. Chaque matin, je me réveille avec un poids sur la poitrine, comme si l’air me manquait. Ton absence transforme chaque jour en une lutte contre le vide et la douleur. Comme un océan de tristesse, les vagues de douleur déferlent sur moi, m’emportant dans leur tourbillon sans fin.
Je me souviens de tes bras autour de moi, de ta voix douce qui me souhaitait un joyeux anniversaire. Je me souviens de tes yeux brillants de fierté et d’amour. Ces souvenirs sont tout ce qu’il me reste, des échos d’une époque où je ne connaissais pas cette douleur dévorante.
Souvenir de Noël
Noël a toujours été une période magique avec toi… Que j’aime cette période ! Enfants, nous décorions le sapin tous les quatre : toi, tes trois enfants. Papa travaillait tout le temps ; le métier de traiteur n’a pas d’horaires. Le sapin synthétique n’avait pas cette odeur de pin, et la pâtisserie n’était pas vraiment ton fort. Pourtant, ton rire aux éclats emplissait ces moments de joie, réchauffant nos cœurs et nos esprits. Tu me laissais souvent accrocher ce bel ange blanc au sommet du sapin, cet ange protecteur symbolisant la présence de tes parents qui te manquaient tant.
Un réveillon, tu n’avais pas beaucoup d’argent ; pour être honnête, papa ne t’en avait pas laissé vu son absence au réveillon. Malgré tout, tu as fait de ton mieux pour nous offrir une belle soirée. Je revois encore ta tristesse dans tes yeux, toi qui souhaitais nous offrir bien plus. Malgré ces épreuves, tu nous as donné tout ton amour et nous as appris la joie de vivre.
Ce soir-là, nous nous sommes attelés aux pizzas maison, avec une pâte faite par toi. En matière de pâtisserie, ce fut une belle tentative. Dans la simplicité d’un cake, tu nous as apporté un gâteau un peu difforme, y ajoutant des feux de Bengale pour une touche festive. Nous avons tellement ri ce soir-là ! « Tu vois, ce n’est peut-être pas parfait, mais c’est fait avec amour, avais-tu dit en souriant, ajoutant également : Ce n’est pas moi qui l’ai raté, mais le four ! » Le parfum sucré de la pâte cuisant au four emplissait la maison, se mêlant aux éclats de rire qui résonnaient dans chaque coin.
Tu m’as transmis ton amour et montré que Noël est bien plus que des cadeaux. Tu m’as révélé l’esprit de cette fête : l’amour et la joie, des ingrédients bien plus précieux que ce qu’on trouve dans l’assiette ou sous le sapin.
Chaque Noël sans toi est un rappel du vide que tu as laissé. Mais je garde ces souvenirs précieux dans mon cœur, me réchauffant à l’idée que, quelque part, tu veilles toujours sur nous, nous envoyant ton amour et ta protection.
Depuis 2019, je fais de mon mieux chaque année pour apporter la joie et l’amour à mes amis proches. Dans chaque sourire que je partage, dans chaque geste de tendresse, je sens ton influence. Ta manière de trouver de la beauté dans les moments simples m’a appris à apprécier la vie sous un nouvel angle. Chaque jour, je travaille à incarner les valeurs que tu m’as transmises et à honorer ta mémoire. Je souhaite plus que tout que tu sois fière de moi et de ce que j’accomplis chaque jour.
Ce vide me hante, creusant un gouffre béant dans mon estomac. Une absence que je ne peux définir autrement que par un manque insondable. Ton premier anniversaire, le premier Noël sans toi. Tous ces moments que nous passions ensemble, tes appels, nos profondes discussions le dimanche. Je peux sentir ton parfum, la douceur de tes câlins. Mais ce ne sont plus que des souvenirs. Tu n’es plus là pour me serrer dans tes bras, me tendre la main pour me rassurer. Ton absence a creusé un gouffre béant dans mon cœur, un abîme de douleur où chaque souvenir se transforme en une épine douloureuse.
Tes petits-enfants cherchent du réconfort en contemplant le ciel, scrutant une petite lueur, espérant que tu veilles sur nous. Nous sommes là, tous les trois, nous remémorant nos souvenirs. Dans la nature, les mains liées, nous t’envoyons tout notre amour. Nos mains, formant un grand cœur de notre attachement, soufflent à pleins poumons pour que notre tendresse atteigne les cieux.
Un jour d’été 2024, sous un ciel azur sans nuages, ton petit-fils, mon chien Jimmy et moi nous promenions. L’air était chaud et une douce brise caressait nos visages. Le parfum des fleurs sauvages embaumait l’air, et les chants mélodieux des oiseaux nous accompagnaient. Il me partageait son univers innocent et pur, sa voix enfantine pleine d’émerveillement. Soudain, il remarqua une belle plume flottant délicatement dans la brise. Des heures après notre promenade, je remarquai que ton petit-fils avait gardé la plume pour que tu sois à ses côtés à chaque instant. Le vide est puissant en chacun de nous – tes enfants, tes petits-enfants, ta famille, tes amis. Ton éclipse nous accable tous.
Chaque jour sans toi est une lutte. Chaque instant est rempli d’une douleur lancinante qui me rappelle constamment ce que j’ai perdu. Et pourtant, quelque part au fond de moi, il y a une petite étincelle de ton amour qui me pousse à avancer, à trouver un moyen de survivre sans toi. Cette étincelle, c’est ton héritage vivant en moi, une lumière éternelle qui m’illumine même dans les moments les plus sombres. Grâce à toi, je continue de croire en la beauté de la vie et à chérir chaque instant avec ceux que j’aime. Ton absence a jeté une ombre sur ma vie, éteignant les rayons de bonheur. Pourtant, à travers cette obscurité, une petite étincelle de ton amour continue de briller, guidant mes pas comme un phare dans la nuit.
Souvenir du rire contagieux
Ton rire, maman, était contagieux. Il résonnait dans toute la maison, illuminant chaque pièce de sa chaleur et de sa joie. Même dans les moments difficiles, ton rire trouvait le moyen de percer à travers les nuages sombres, apportant de la lumière à tous ceux qui t’entouraient. C’est ce rire que je garde précieusement en moi, un rappel constant de ta capacité à trouver de la joie même dans les moments les plus sombres.
Tel un surfeur perdu au milieu de l’océan, je cherche désespérément cette lumière pour me guider sur mon chemin. Je m’éloigne de plus en plus dans les profondeurs de l’océan, comme plongée dans mon propre abîme. L’immensité de la mer reflète l’immensité de ma douleur, et chaque vague me rappelle que je suis à la dérive, en quête de toi, ma lumière.
Et telle une pole danseuse tentant la figure du « Bird », espérant prendre son envol vers cette lumière, mes efforts sont vains. Je chute de ma barre, allongée au sol, accablée par la douleur, incapable de trouver la force de me relever. Ton absence m’a laissé sans repères, sans force, errant dans l’obscurité de mon chagrin.
Le chagrin que vous ressentez n’est pas une maladie, c’est le prix à payer pour l’amour. Mais il montre aussi que ce que vous avez perdu était précieux.
C.S. Lewis
Le 23 avril 2019, il est 6 h du matin, mon réveil sonne. Je me lève et descends les escaliers pour me diriger vers la cuisine. Rituel du matin, je me fais un bon café. Le meilleur de la journée. Je sens cette bonne odeur qui m’envahit et me rend impatiente qu’il soit prêt à boire. Le doux murmure du percolateur emplit la pièce. Debout face à la grande baie vitrée, ma tasse en main, je contemple ce beau ciel bleu, le soleil brille. Je me rends sur la terrasse pour humer l’essence du printemps, le chant des oiseaux m’accompagne et emplit mes oreilles d’un doux murmure. Je prends une profonde respiration pour m’imprégner de ce moment paisible avant de débuter le reste de la journée. Quel bonheur, une journée radieuse s’annonce.
Il est 7 h 15 du matin, il est temps de prendre la route pour le travail. Je descends les deux étages en me dirigeant vers le garage. Je monte dans ma voiture et me voilà partie en direction du boulot.
J’arrive aux alentours de 8 h, les mains encombrées de mon portable et de mon sac à main. En traversant la réception, je croise une collègue, nous échangeons quelques mots. Mon téléphone sonne, mais mes mains occupées m’empêchent de répondre. Le son retentit, indiquant un message vocal.
Je monte au premier étage et m’installe à un bureau. Fouillant dans mon sac, je découvre que c’est ma tante qui a appelé. Cela m’interpelle qu’elle me contacte si tôt le matin. Je m’empresse d’écouter le message qu’elle a laissé. Les seuls mots qui résonnent dans ma tête sont : « Je n’arrive pas à joindre ta maman, elle ne répond pas. » Je me fige, mon cœur s’emballe, je ne comprends pas ce qu’il se passe.
Je prends mes affaires et cours vers la voiture, roulant le plus vite possible en direction de chez ma maman. La circulation est dense, le bruit des klaxons et des moteurs m’entoure, rendant le trajet encore plus interminable. J’essaie d’appeler ma maman depuis la voiture, mais aucune réponse. J’essaie encore et encore, toujours rien. Les larmes montent, mon cœur bat à toute allure, une sueur froide coule dans mon dos. Je tremble de peur à l’idée du pire. Est-ce réel ? C’est trop tôt pour qu’elle parte, elle est si jeune. Les larmes aux yeux, j’arrive presque à hauteur de la sortie « 18 Drogenbos » du ring. Chaque minute s’étire en une éternité. Je continue d’appeler en espérant que ce n’est qu’un cauchemar. Ma tante décroche en pleurs : « Il est trop tard, elle nous a quittés. » Ces mots me plongent dans une souffrance énorme, une douleur atroce qui me transperce le cœur. J’arrive chez ma maman quelques minutes après cette terrible nouvelle, le son du moteur s’éteignant dans un silence assourdissant.
Les jambes tremblantes, je me dirige vers l’entrée de l’immeuble. Tout me semble sombre, gris, malgré le soleil qui brille. Je n’entends plus les oiseaux chanter, juste mon cœur qui bat au rythme de ma souffrance. Je retiens mon souffle en entrant dans son appartement. C’est un océan agité d’émotions. Elle est là, inerte, à moitié allongée sur son canapé, vêtue d’un peignoir, pieds nus. Le son de la télé résonne dans la pièce, la porte de sa terrasse est ouverte.
Je m’écroule et m’évanouis presque de douleur. Cette souffrance prend possession de mon corps, de mon cœur et de mon âme. Un torrent de larmes coule sans fin, cette douleur dans ma poitrine s’intensifie, comme un poignard qui me transperce. Je suis anéantie, meurtrie. Elle avait 67 ans, elle est partie trop tôt. Pour moi, c’était trop tôt. Aucune préparation n’aurait pu suffire, je n’aurais jamais pu être prête à la perdre.
Son décès a été prononcé par l’ambulancier. Je suis plongée dans ma douleur, ne percevant que le visage d’un homme bougeant ses lèvres. Tout s’estompe autour de moi, la chevelure volumineuse blonde de ma maman est la seule chose perceptible. Je ne distingue plus aucun mot, juste un brouhaha sans fin. Il fallait que je me ressaisisse, que je fasse taire mes larmes. Son corps ne pouvait pas rester là sur le divan. Je pris le peu de force qu’il me restait pour appeler les pompes funèbres.
Une dame à la voix douce répond et précise qu’ils viendront d’ici une heure pour prendre le corps. Elle m’explique de préparer des vêtements pour le défunt que les croque-morts prendront à ce moment-là. J’ouvre sa garde-robe tout en regardant dans le vide. Quoi choisir ? Qu’est-ce qu’elle voudrait ? Ai-je envie de choisir ? La tristesse et la souffrance s’emparent de moi. La seule envie que j’ai, c’est de l’entendre rire à nouveau, de voir son beau sourire. Mon cœur ne veut surtout pas choisir les derniers vêtements qu’elle portera. Je retiens mes larmes, prends une profonde inspiration pour tenter de me calmer. Je sais qu’elle aime porter du rose, et cette couleur lui va tellement bien. Le rose fait ressortir ses beaux yeux vert-gris. Je prends son chemisier rose préféré et un pantalon au hasard.
J’étouffe, je n’arrive plus à respirer. Les larmes montent à nouveau. La voir allongée sur le divan, inerte et sans réaction, devient insoutenable. Ma tante et moi décidons de sortir et d’attendre à l’extérieur. Les pompes funèbres arrivent un peu avant 10 h pour emmener son corps. Je suis incapable de les voir l’emmener. Je reste dans sa chambre, assise sur son lit, le temps qu’ils l’emmènent et partent avec ma maman. Un long silence suit leur départ. Le cœur triste, lourd, ma tante et moi décidons de quitter l’appartement et de marcher un long moment dans le vide. Sans but précis, juste marcher, marcher sans nous arrêter. Dans le silence le plus absolu. Tout me semble si sombre, si triste, pourtant le soleil brille.
Où était-elle ? Pourquoi es-tu partie ? Pourquoi m’as-tu abandonnée ? Tellement de questions sans réponses. Juste cette douleur au fond de moi qui s’intensifie à chaque instant. En repensant à ces moments, je réalise à quel point sa présence était un pilier de ma vie. Chaque souvenir, chaque détail de cette journée est gravé en moi, m’enseignant la fragilité de la vie et l’importance de chérir chaque instant passé avec ceux que nous aimons.
Les jours qui suivent deviennent de plus en plus difficiles. Les nuits sont interminables et douloureuses. Je ne mange plus, je ne dors plus. L’obscurité et le silence sont devenus insupportables, rendant son absence encore plus écrasante. Chaque nuit, je me perds dans les souvenirs, cherchant des musiques et des photos pour son enterrement. J’ai désespérément besoin d’entendre sa voix, son rire. Je l’appelle des centaines et des centaines de fois, espérant un miracle, juste pour entendre son nom avant d’arriver à la messagerie. Le son de sa voix, même enregistré, est une lueur dans cette nuit sans fin. Je lui laisse d’innombrables messages, la suppliant de revenir, de ne pas m’abandonner, de m’offrir un signe. La douleur est omniprésente, une présence invisible qui serre mon cœur et trouble mon esprit. La douleur qui me traverse est comme un gouffre sans fond, m’engloutissant lentement dans ses profondeurs sombres.
Et pourtant, quelque part au fond de moi, il y a une petite étincelle de son amour qui me pousse à avancer, à trouver un moyen de survivre sans elle. Cette étincelle, c’est son héritage vivant en moi, une lumière éternelle qui m’illumine même dans les moments les plus sombres. Grâce à elle, je continue de croire en la beauté de la vie et de chérir chaque instant avec ceux que j’aime.
Maman,
Ton amour est ma force, ta mémoire est mon guide. Le mot « amour » ne suffit pas à capturer toute la puissance de ce que tu représentes à mes yeux. Ton essence va bien au-delà de ta présence physique, transcendant le temps et l’espace. Cet amour grandit infiniment, sans jamais connaître de limites.
Ce trou béant dans mon estomac s’intensifie au fil des mois, voire des années. Les journées se succèdent, chacune apportant un poids supplémentaire à cette absence intolérable. Je suis plongée dans les méandres de mon âme, le sentiment d’être désertée, j’en ai la nausée, mon estomac se noue de manière insupportable. La maison résonne de silence, les bruits familiers semblent désormais étrangers et distants, comme une mélodie désaccordée qui n’a plus de sens.
J’étais dans un profond déni, refoulant chaque jour un peu plus cette souffrance, ce manque, ce vide. Chaque matin, en me levant, je m’enveloppais d’une armure invisible pour affronter la journée, mais celle-ci se fissurait davantage à chaque heure qui passait. La souffrance et le déni s’accumulaient, transformant chaque instant en une menace d’explosion émotionnelle. Sans en être consciente, je vivais avec la crainte constante de m’effondrer à tout moment, redoutant le moment où je devrais affronter la pénombre de mon âme, cette douleur enfouie. Cette lutte incessante m’avait transformée, me laissant une version de moi-même que je ne reconnaissais plus : une ombre de ma propre existence, déconnectée de tout ce que j’avais été.
Cette mélodie douce du son du piano me hante, me ramène à toi. Tu aimais tant Lettre à Élise de Beethoven. Étant enfant, cet air envahissait mes oreilles, j’en avais des frissons tellement c’était beau. Mon amour pour la musique est né à ce moment-là. J’avais un petit piano, le jouet d’un enfant, et je voulais absolument jouer Lettre à Élise pour ma maman. À l’époque, j’avais cinq ans, je ne pensais pas que mon micro-jouet ne pouvait pas rendre le même son, ni moi d’ailleurs. Je me revois encore, tapotant maladroitement les touches en plastique, espérant voir un sourire illuminer son visage. Cette mélodie, l’original, a été l’une des musiques de son enterrement. Par la suite, j’ai toujours rêvé de jouer ce morceau uniquement pour elle, de le jouer de tout mon cœur en espérant que, de là où elle est, elle puisse m’entendre.
Souvenir de nos discussions
Je me souviens de tous ces dimanches plongées dans nos discussions. Nous parlions de tout et de rien, partageant des souvenirs et des rires. Ces moments de discussions profondes sur le parcours de la vie sont gravés dans mon cœur. Nous abordions nos espoirs, nos rêves, nos peurs. Ton regard bienveillant et tes mots sages étaient mon ancre dans la tempête de la vie. Nous pouvions passer des heures à parler de nos projets, de nos déceptions, et de nos aspirations futures. Je me souviens encore de la chaleur de ta voix, de la lueur dans tes yeux lorsque tu partageais tes propres expériences et tes conseils. Chaque mot, chaque sourire était empreint d’une tendresse infinie.
Ces moments passés ensemble étaient comme des bulles de sérénité, des instants hors du temps où le monde extérieur s’estompait pour laisser place à notre complicité. Ta présence apaisante et ta capacité à écouter sans jugement faisaient de toi ma confidente, ma conseillère, mon pilier. Nous avions une connexion unique, un lien que rien ni personne ne pouvait briser. Tes histoires et tes réflexions sur la vie m’ont toujours inspirée, m’apprenant à voir la beauté dans les petites choses et à trouver de la force même dans les moments les plus difficiles.
Héritage artistique
Mon grand-père était un artiste dans l’âme. Il suivait des cours du soir à la Cambre pour nourrir sa fibre artistique, et certaines de ses œuvres y ont été exposées pendant des années. Il a dû opter pour une carrière d’architecte pour subvenir aux besoins de sa famille de onze enfants. J’ai une grande admiration pour ma grand-mère qui s’occupait à plein temps des onze enfants et de sa propre mère, mon arrière-grand-mère. Sa patience et son dévouement sont des qualités que j’aspire à honorer dans ma propre vie. Ma maman a toujours conservé une statuette faite par lui. C’est une petite sculpture délicate en terre cuite, représentant un jeune homme fumant la pipe et doté d’un petit béret à l’ancienne, la tête légèrement inclinée vers le haut, le regard perdu dans les nuages. Il a une pose subtile, tel un rêveur, la main dans la poche. Elle a survécu jusqu’à ce jour et a une place spéciale chez moi. Bien qu’elle soit recollée, sa valeur sentimentale est inestimable. À savoir, cette statuette a un peu plus de 90 ans, si mes souvenirs sont bons. Pour me rapprocher de ma maman et espérant obtenir son admiration, l’art est devenu un choix évident pour moi. La passion et le talent de mon grand-père pour l’art m’ont inspirée à poursuivre cette voie, comme une manière de perpétuer son héritage.
Je me lance à corps perdu dans des cours de dessin et de piano, tentant de retrouver une lueur d’espoir, de ressentir de la joie, et surtout de te rendre fière de moi, de me rapprocher de toi. Mon corps est présent, mais mon cœur et mon âme vagabondent dans le ciel, cherchant ton regard, ton amour, ta force. Le crayon glisse sur le papier, mais chaque trait semble creux, vide de sens. Les notes du piano résonnent dans la salle, mais elles ne touchent plus mon cœur comme avant. Ces cours me laissent un goût amer, je ne ressens plus cette lueur ni l’espoir.
Tout ce que j’entreprends semble voué à l’échec. Je tente de dessiner une pomme, ce qui est simple en soi, mais je n’y arrive pas. Mon sentiment d’incompétence, d’inefficacité, d’inutilité s’amplifie chaque jour. Le papier reste blanc, comme une toile de mon incapacité à avancer. Je deviens totalement insignifiante. Je cherchais désespérément ce regard rempli d’amour et de force de ma maman, espérant y trouver du réconfort et le courage de continuer. Mon cœur n’y est plus. Mon âme entière est démunie de toute force, flottant dans un océan de vide où seul l’écho de son absence persiste.
Le temps est mon pire ennemi. Il n’atténue pas la profondeur de ce vide immense, ce sentiment de solitude. Au fil des mois et des années, le temps me plonge dans un trou noir de plus en plus profond. J’ai envie de crier, de hurler, mais aucun son ne sort. Ma gorge est serrée, ma voix étouffée, comme si le cri était avalé par l’obscurité. Je suis enfermée dans ce cauchemar où je tente en vain de faire sortir cette douleur ; je me vois juste ouvrir grand la bouche sans bruit, sans cris.
Les jours sont de plus en plus accablants. L’espoir de continuer sans toi s’efface, laissant de plus en plus de place à l’envie de te rejoindre là-haut. Chaque jour devient une épreuve, un pas difficile dans un chemin sans fin.