Sauvé ? Une certitude ! - Wilbert Kreiss - E-Book

Sauvé ? Une certitude ! E-Book

Wilbert Kreiss

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Le sujet que nous proposons à nos lecteurs, "la certitude du salut", est pour tout chrétien de la plus haute importance et constitue un élément primordial de l'enseignement de l'Eglise chrétienne. Reconnaissons-le, notre vie spirituelle souffre de bien des lacunes et fait preuve de nombreuses faiblesses. Ceci est dû pour une grande part au fait que nous ne saisissons pas par la foi l'espérance de la vie éternelle avec l'intensité avec laquelle nous devrions le faire selon l'Ecriture Sainte. Et si beaucoup se détournent du christianisme, c'est sans doute parce que cette espérance de la vie éternelle n'occupe pas dans leurs coeurs la place qui lui revient. Ils ont omis de revêtir un élément capital de l'armure chrétienne, le "casque du salut" dont parle Saint Paul dans Ephésiens 6:17. [...] Notre espérance de la vie éternelle, avec le fondement sur lequel elle repose, est la pierre de touche du rôle que nous accordons à Jésus-Christ dans notre vie chrétienne. Elle permet de constater en particulier si nous cherchons ou non notre salut dans les seuls mérites du Christ, d'établir comment nous répondons à la question : "Que dois-je faire pour être sauvé ?" et de déterminer si nous savons ou non distinguer correctement la Loi de l'Evangile. Cette étude veut simplement aider le lecteur dans cette recherche. A l'Esprit Saint de faire le reste, en gravant la Parole dans les coeurs !

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Seitenzahl: 112

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Wilbert KREISS (1937-2011)

Professeur et Docteur en théologie.

Il est né à Paris le 4 janvier 1937. Son père était pasteur et président de l’Eglise Evangélique Luthérienne Synode de France et de Belgique, nommée actuellement Eglise Evangélique Luthérienne-Synode de France.

Il fait ses études au Centre d’Etudes Théologiques de Châtenay-Malabry (France), puis à l’Ecole Supérieure de Théologie d’Oberursel (Allemagne). Il obtient en 1973 le grade de docteur en théologie de l’Université de Strasbourg. Deux séminaires des USA, ceux de Saint Louis et de Fort Wayne, lui décernent les titres de docteur honoris causa.

Il exerce le ministère pastoral à Châtenay-Malabry, puis dans des paroisses du Bas-Rhin : Schillersdorf/Obersoultzbach et Woerth/Lembach.

En 1973 il est nommé directeur du Centre d’Etudes Théologiques de Châtenay-Malabry (Hauts de Seine) et conjointement professeur principal jusqu’à sa retraite, en 1997.

Il est aussi vice-président synodal (1974-1992) puis président de 1992 à 2000. Ces fonctions l’amènent à participer à de nombreuses rencontres théologiques internationales sur les cinq continents.

Fidèle aux confessions luthériennes et soucieux de défendre la cause d’un luthéranisme fondé sur les grands principes de la Réforme : la grâce seule, la foi seule, l’Ecriture seule, le Christ seul, il contribue par ses nombreux ouvrages à l’édification de L’Eglise. Sa perspective missionnaire le pousse à s’engager dans la formation des pasteurs des deux Congo durant 35 ans. Dans ce but, il élabore un programme de formation théologique par correspondance.

Ayant à cœur le bien-être spirituel des communautés chrétiennes, il édite sous forme de cahiers ses nombreuses études. Parmi ses ouvrages les plus importants citons la dogmatique, la petite dogmatique, l’histoire des dogmes, le manuel de la doctrine chrétienne, la Formule de Concorde, le canon de l’Ecriture Sainte, les Confessions de foi de l’Eglise Luthérienne, etc.

Après avoir mené le bon combat de la foi et du témoignage, il décède le 29 octobre 2011 à Moshi en Tanzanie.

(Source : d’après l’hommage posthume – Pasteur Jean Thiébaut HAESSIG).

Nous publions les œuvres du Professeur Wilbert KREISS avec l’assentiment et le soutien de l’Eglise Evangélique Luthérienne-Synode de France.

Nous exprimons notre gratitude à Marguerite KREISS, son épouse. Elle nous a donné accès aux œuvres et études de son mari. Elle nous a encouragés à nous lancer dans la publication en vue de constituer la « Collection Wilbert KREISS ».

Quelques annotations de relecture figurent sous la mention NDLR en bas de page.

Merci à l’équipe, entièrement bénévole, qui a été disponible pour l’accomplissement de ce travail. Merci aux membres et amis de l’Eglise qui ont soutenu le projet par leurs encouragements et leurs dons.

FELLERING le 5 juin 2014

« J’ai montré tant et plus qu'un chrétien doit être absolument sûr d'avoir trouvé grâce auprès de Dieu et d'avoir dans le cœur le cri du Saint-Esprit... Celui en effet qui doute de la grâce de Dieu doit nécessairement douter de ses promesses, et donc de sa volonté bienveillante et des bienfaits que le Christ nous a acquis par sa naissance, ses souffrances, sa mort et sa résurrection. Et on ne peut faire de pire affront à Dieu que de rejeter ses promesses, de le rejeter lui-même ainsi que le Christ.

« Toute l'Ecriture a pour mission principale de dissiper nos doutes, de nous faire espérer avec certitude et croire que Dieu est miséricordieux, bon et patient, qu'il ne ment ni ne trompe, mais qu'il est fidèle et véridique, qu'il accomplit ses promesses, oui qu'il a accompli ce qu'il avait promis, en livrant son Fils bien-aimé à la mort à cause de nos péchés, "afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle". Il n'y a donc aucun doute que Dieu est réconcilié et qu'il nous fait grâce, qu'il cesse de nous haïr et de nous manifester sa colère, puisqu'il a fait mourir son Fils pour les pécheurs que nous sommes.

« Aussi remercions Dieu de nous avoir délivrés de ce monstre de l'incertitude et de nous avoir accordé la grâce de croire fermement que le Saint-Esprit crie dans nos cœurs et fait monter vers le Seigneur des soupirs inexprimables. C'est là notre fondement : L'Évangile nous dit de regarder non à nos bonnes œuvres et notre perfection, mais à Dieu qui nous donne la promesse, et le Christ lui-même, notre Médiateur. Le pape au contraire ordonne de ne regarder ni à Dieu qui nous donne la promesse, ni au Christ, le Souverain-Sacrificateur, mais à nos œuvres et nos mérites. Dès lors, on ne peut faire autrement que douter et désespérer. Mais nous avons de notre côté la certitude et la joie dans le Saint-Esprit, car nous nous en remettons à Dieu qui ne peut pas mentir. Il dit : Vois, je livre mon Fils à la mort, pour que par son sang il te délivre des péchés et de la mort. En entendant cela, je ne puis plus douter, à moins de vouloir rejeter Dieu entièrement. »

Martin Luther

(Commentaire de l'épître aux Galates, 1535, W2 IX, 506 ss)

PRÉFACE

Le sujet que nous proposons à nos lecteurs, « la certitude du salut », est pour tout chrétien de la plus haute importance et constitue un élément primordial de l'enseignement de l'Eglise chrétienne.

Reconnaissons-le, notre vie spirituelle souffre de bien des lacunes et fait preuve de nombreuses faiblesses. Ceci est dû pour une grande part au fait que nous ne saisissons pas par la foi l'espérance de la vie éternelle avec l'intensité avec laquelle nous devrions le faire selon l'Ecriture Sainte. Et si beaucoup se détournent du christianisme, c'est sans doute parce que cette espérance de la vie éternelle n'occupe pas dans leurs cœurs la place qui lui revient. Ils ont omis de revêtir un élément capital de l'armure chrétienne, le "casque du salut" dont parle Saint Paul dans Ephésiens 6 : 17. Trop souvent aussi les chrétiens sont induits en erreur dans cette importante question, que ce soit par l'enseignement qu'on leur donne ou par leur propre chair.

Puissent nos prédicateurs annoncer la certitude du salut avec toujours plus de joie et d'assurance, et puissent tous ceux qui se réclament du nom de Jésus vivre avec humilité et foi dans cette certitude glorieuse ! Notre espérance de la vie éternelle, avec le fondement sur lequel elle repose, est la pierre de touche du rôle que nous accordons à Jésus-Christ dans notre vie chrétienne. Elle permet de constater en particulier si nous cherchons ou non notre salut dans les seuls mérites du Christ, d'établir comment nous répondons à la question : « Que dois-je faire pour être sauvé ? » et de déterminer si nous savons ou non distinguer correctement la Loi de l'Évangile.

Cette étude veut simplement aider le lecteur dans cette recherche. À l'Esprit Saint de faire le reste, en gravant la Parole dans les cœurs !

W. K.

(Châtenay-Malabry ; Carême 1979)

SOMMAIRE

INTRODUCTION

LA CERTITUDE DU SALUT EST POSSIBLE ET VOULUE PAR DIEU

LA CERTITUDE CHRÉTIENNE CONCERNE LE SALUT PRÉSENT ET FUTUR

LE FONDEMENT DE LA CERTITUDE DU SALUT

FAUSSES DOCTRINES DE LA CERTITUDE DU SALUT

CERTITUDE DU SALUT ET ÉLECTION

CERTITUDE ET DOUTE

CERTITUDE DU SALUT ET PÉCHÉ

LES FRUITS DE LA CERTITUDE DU SALUT

INTRODUCTION

La doctrine de la certitude du salut est l'une des plus importantes qui soient, car elle nous mène au cœur même de l'Évangile, au centre même du christianisme, là où l’Ecriture Sainte affirme que le pécheur est justifié par la foi. C’est aussi l'une de ces doctrines qui distinguent l’Eglise Luthérienne de toutes les autres. Demandez à un théologien ou à un simple chrétien de s’exprimer sur la certitude du salut, d'expliquer ce qu'il entend par là, et vous saurez immédiatement si sa doctrine du salut et de tout ce qu’elle présuppose ou englobe (rédemption, grâce, foi, pardon, justification et élection) est réellement biblique. C’est la pierre de touche de la sotériologie, c'est-à-dire de la doctrine du salut, de même que la question : « Que reçoivent les incrédules, quand ils s’approchent de la table du Seigneur ? » est la pierre de touche de la doctrine biblique de la Sainte Cène.

Et que personne ne dise qu'il s’agit d’une question de théorie qui ne saurait préoccuper que les théologiens en quête de spéculations propres à exercer leur sagacité ! Aucun chrétien ne peut la contourner. Il n’y a pas de problème plus existentiel que celui-là. Lorsque le Dieu saint a, par la prédication de la Loi, frappé et brisé un cœur rebelle, une âme satisfaite d’elle-même et de sa propre justice, que l'homme prend conscience de sa misère, de sa déchéance et de son injustice, et qu'il aspire à la délivrance et au pardon, il se pose nécessairement la question : « Comment puis-je, moi pauvre et misérable pécheur, subsister devant le Dieu saint et trouver grâce ? » Et quand l’Évangile lui répond que le Christ a été livré à cause de ses péchés et qu’il est ressuscité à cause de sa justification, qu'il l’invite à se tourner vers Jésus, la première question qu’il s'était posée cède la place à cette autre : « Ai-je droit, en ce qui me concerne, d'ajouter foi aux promesses de l'Évangile ? Qui me garantit que cet Évangile est là pour moi, que Dieu veut me faire grâce pour l’amour du Christ, qu'il veut mon pardon et mon salut ? » Et qui dira au chrétien accablé par ses insuffisances, opprimé par ses faiblesses, conscient de ses péchés, de ses reniements et de ses infidélités, que Dieu, loin de le rejeter, persévère à vouloir son salut ? L'incrédule ou celui qui n’a de chrétien que l'étiquette n'a pas ces préoccupations-là ; il nie la réalité du salut ou est assuré de le posséder. Le pécheur repentant et croyant, par contre, aspire à la certitude du pardon et du salut. Il veut être assuré que le Seigneur lui fait grâce et que ses péchés ne peuvent plus le condamner. Il lui faut pouvoir chanter avec assurance :

Rien ô Jésus que ta grâce

Rien que ton sang précieux

Qui seul mes péchés efface

Ne me rend saint, juste, heureux.

Ne me dites autre chose

Sinon qu’il est mon Sauveur

L’auteur, la source et la cause

De mon éternel bonheur.

(Choral n°226 - 4 - Louons le Seigneur)

Nous aurons l'occasion de voir que la certitude du salut n’est rien d'autre que la foi en l’œuvre rédemptrice du Christ. Est chrétien tout homme qui croit sincèrement que ses péchés lui sont pardonnés en Christ. Tous les vrais croyants sont donc, à des degrés divers, assurés de leur salut. Mais ce qui est vrai des chrétiens ne l'est pas nécessairement des Églises. La doctrine de la certitude du salut est un triste chapitre dans l'histoire des dogmes. Elle a connu le même sort que celle de la justification. Elle est directement mise en cause, dès que l'on commet l'une des deux erreurs suivantes : la première consiste à nier le caractère suffisant et parfait de l’œuvre rédemptrice du Christ et, par conséquent, à affirmer que la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ n'est pas l'unique fondement du salut, que le pécheur est justifié non seulement par la foi en Jésus, mais aussi par ses œuvres. La seconde consiste à déclarer que Dieu ne veut pas le salut de tous les hommes, que la grâce est réservée à quelques élus, que l'homme ne peut donc a priori se fonder sur les promesses qui lui sont faites dans l'Évangile.

Avant d'aborder la doctrine de la certitude du salut, précisons encore que seul le Saint-Esprit peut nous faire saisir cette grandiose vérité. Ce que nous serons amené à dire restera du chinois pour tout homme qui n'a pas fait l'expérience de la Loi et de l'Évangile, pour quiconque n'a pas appris à trembler devant les saintes exigences et le terrible verdict de la Loi, ni à se réjouir de l'amour et de la miséricorde infinie révélés dans l'Évangile du Christ crucifié et ressuscité pour le salut du monde. C'est dans la distinction correcte de la Loi et de l'Évangile que la doctrine de la certitude du salut vient prendre sa place. Or, distinguer correctement la Loi et l'Évangile est un art qui échappe à la raison et que ne comprend pas l'homme naturel. Pour l'apprendre, il faut aller à l'école du Saint-Esprit et y rester durant toute sa vie.

LA CERTITUDE DU SALUT EST POSSIBLE ET VOULUE PAR DIEU

Tout croyant peut et doit avoir l'assurance que, pour l'amour du Christ, Dieu lui pardonne ses péchés par la foi, le reçoit dans sa grâce et le conduit au salut éternel. Le nier constitue une terrible erreur qui ébranle le fondement même du christianisme.

Un rapide coup d'œil dans une concordance de la Bible permet de constater combien de fois elle utilise des mots tels que « certitude », « assurance », « ferme », « savoir », « convaincre », « persuader », « croire » qui expriment, chacun à sa façon, la réconfortante certitude que possède le chrétien d'être en grâce auprès de Dieu et de parvenir au salut. Quand nous disons que "tout croyant peut et doit avoir" cette certitude, nous le faisons pour affirmer d'une part que cette certitude est indissolublement liée à la foi, qu'elle n'existe que dans la foi en Jésus-Christ seul Sauveur, et d'autre part qu'il s'agit d'une certitude de foi : elle n'est pas absolue ni scientifiquement vérifiable, mais se fonde exclusivement sur les promesses de l'Évangile.