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Saint Léon appartient à la fin de ce qu’on nomme parfois « l’âge d’or des Pères de l’Église », époque aussi des grands conciles oecuméniques qui permettent, face aux hérésies, de préciser avec clarté et rigueur le contenu dogmatique de la foi chrétienne, ce qui est devenu notre Credo. Témoin de ce temps qui voit l’Empire romain de plus en plus menacé et attaqué par les envahisseurs « barbares », Huns Vandales… l’évêque de Rome doit aussi se faire défenseur de la Cité. Premier Pape dont on ait conservé sinon tous les sermons, du moins un grand nombre — une centaine —, ses textes permettent de recevoir encore maintenant l’enseignement d’un Pasteur soucieux que ses brebis aient une foi intelligente, éclairée, solide. Ce souci pourrait être le sien encore aujourd’hui. Léon, successeur de Pierre, est un ardent défenseur de la pureté de la foi pour son Église de Rome, et pour toutes les Églises.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Léon Ier le Grand fut pape de 440 à 461. Il est connu pour son intervention dans les controverses christologiques du Ve siècle. Face au délitement du pouvoir impérial, Il négocia en 452 avec Attila la retraite des hordes Huns et en 455 avec Genséric la survie de Rome. Il meurt le 10 novembre 461
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Seitenzahl: 131
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Léon Le Grand
Tome 1
Sermons pourle temps de Noël et de l’Épiphanie
Extraits
La collectionLa Manne des Pères
Collection dirigéepar Sœur Marie Ricard, Bénédictine de Martigné-Briand (49)
La liste des ouvrages déjà parus se trouve en fin de volume.
Couleurs des bandeaux de la collection
rouge : IIe siècle
vert : IIIe siècle
jaune : IVe-Ve siècle
terre de Sienne : VIe siècle et au-delà
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Saint-Léger éditions
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49260 Le Coudray-Macouard
02 41 67 79 30
Léon Le Grand
Tome 1
Sermons pourle temps de Noël et de l’Épiphanie
Extraits
Nombreux sont nos contemporains qui découvrent avec plaisir les Pères de l’Église.
Grâce à leurs écrits, leurs prédications, c’est la foi chrétienne qui est nourrie.
Il n’est donc pas surprenant que cette étude engendre un vrai bonheur chez tous ceux qui l’entreprennent, en même temps qu’elle participe à un accroissement de leur témoignage dans le monde d’aujourd’hui.
Je me réjouis profondément de cette traduction rendant accessibles au plus grand nombre ces textes essentiels de notre patrimoine spirituel. Je forme tous mes vœux pour la fécondité de cette entreprise.
Angers, le 24 septembre 2014† Emmanuel Delmas, évêque d’Angers
L’éditeur remercie très fraternellement
Mère Céline Guilbot osb, prieure des Bénédictines de Martigné-Briand (49), Père Jean-Pierre Longeat osb, président de l’Alliance Inter Monastères (92) et Lydie HK Rivière, Xavière.
© Saint Léger éditions, 2019.Tous droits réservés.
Texte source
Léon le Grand, Sermons
Introduction de Jean Leclercq, traduction, notes de René Dolle, moines de l’abbaye de Clairvaux
Paris, Cerf, Sources Chrétiennes 22. 1964
La mise en français fondamental a été faite par Sr Marie Ricard (Sermons pour Noël) et Sr Michèle-Marie Caillard, moniale de Valognes (Sermons pour l’Épiphanie)
Introduction et Jalons
Par Sr Michèle-Marie et Sr Marie.
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Les Sermons ont été reçus selon différentes collections adoptant des classements propres. Nous avons opté pour celui des Sources chrétiennes (volume 22). Au début de chaque Sermon de nos volumes, on trouvera en note le numéro correspondant à l’ordre du volume 54 de la Patrologie Latine, de Migne.
Un « Livret général », donnant des repères historiques, est édité à part et offert pour l’achat d’un exemplaire de la collection La Manne des Pères.
À demander à votre libraire.
Il est aussi téléchargeable sur : saintlegerproductions.frdans l’espace La Manne des Pères
Aujourd’hui, le Créateur du mondeest mis au monde par un sein virginal,Celui qui a fait toutes les naturesdevient le fils de celle qu’il a créée. Aujourd’hui, le Verbe de Dieuse montre vêtu de chairet ce qui n’a jamais été visibleà des yeux humains voilà que des mainshumaines se mettent à pouvoir le toucher.
Sermon VI, 1
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REPÈRES HISTORIQUES1
Pendant cinq siècles, du 1er avant J.C au 5e après J.C., Rome a étendu sa domination et son territoire est devenu immense : de l’Asie mineure, de la Mésopotamie à la Maurétanie, l’Afrique du Nord, en passant par l’Égypte, tout le bassin méditerranéen est soumis à Rome. Et au nord, la puissance romaine va jusqu’à la Britannie, c’est-à-dire l’actuelle Grande-Bretagne. Des voies multiples vont sillonner cet immense empire et permettre de répandre partout des marchandises, des biens culturels, des idées et aussi des croyances et pratiques religieuses.
Jusqu’à la fin du second siècle, l’empire romain menait des guerres offensives et tentait d’établir partout la paix, ce qu’on appelait la « Pax romana », tandis que des mouvements de populations – des barbares, c’est-à-dire des populations qui ne parlaient pas les langues de l’Empire – créaient une pression de plus en plus forte sur les frontières de l’empire en marchant vers l’ouest. L’armée romaine avait été restructurée pour résisterà ces menaces.
Au 3e siècle, les événements se précipitent : l’immense empire romain se voit attaqué et doit maintenant se défendre sur toutes ses frontières : les Perses Sassanides
1. On pourra aussi reprendre, dans la collection La Manne des Pères, le Rappel historique (P. 13-21) du N°5 : La Vie et les miracles de Benoît de Nursie.
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attaquent en Orient, ils font même prisonnier l’em-pereur Valérien et le tuent, les Maures en Afrique, les Germains à l’est du Rhin et du Danube. À la fin du 3e siècle, Dioclétien organise un système de gouverne-ment – la tétrarchie, gouvernement à quatre – pour s’opposer aux invasions barbares.
Le principal artisan de la réorganisation de l’Em-pire romain est, au 4e siècle, l’empereur Constantin 1er(272-337).À la suite des luttes entre les tétrarques autour de l’exercice du pouvoir, Constantin et Licinius se partagent la primauté : Constantin sera empereur d’Occident, Licinius empereur d’Orient.
Constantin se rallie à la religion chrétienne qui connaît alors une grande expansion. En 313,en accord avec Licinius qu’il rencontre à Milan (mais leur entente ne durera pas) et certainement pour assurer plus réelle-ment l’unité de l’Empire, il publie l’édit de tolérance ou Édit de Milan : les chrétiens ne seront plus persé-cutés. Avant l’édit de Milan, pour accéder à certains postes, il fallait manifester son adhésion à la religion de l’État et sacrifier aux idoles, les chrétiens en étaient donc exclus. Désormais, le culte chrétien est autorisé, au même titre que les autres cultes : la liberté de culte est réelle. Surtout dans les villes, les chrétiens sont de plus en plus nombreux. Peu à peu ce sont les religions païennes qui sont menacées. Une certaine confusion s’instaure, le pouvoir politique empiétant largement sur le pouvoir religieux et parfois se substituant à lui.
Constantin voit avec inquiétude que les chrétiens se divisent. Un grand nombre d’entre eux suivent la doctrine d’Arius, selon laquelle le Fils est subordonné
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au Père : aux yeux de Constantin, c’est l’unité de l’empire qui est menacée. C’est alors que lui-même convoque un Concile, en 325, à Nicée.Le Concile condamne l’hérésie arienne, mais c’est l’empereur qui condamne Arius à l’exil. Quant aux évêques réunis à Nicée, ils adoptent ce que l’on nomme le « symbole de Nicée», base du Credo professé par tous les chrétiens jusqu’à aujourd’hui.
En 330, Constantin fonde Constantinople, en trans-formant Byzance en une «nouvelle Rome», dont il espère qu’elle remplacera Rome et deviendra la capi-tale de l’Empire. Ce n’est que sur son lit de mort (en 337) que Constantin sera baptisé. Décision oppor-tuniste ? Choix politique ? Véritable conversion ? Ou simplement, selon une habitude fréquente en ces premiers siècles chrétiens, où l’on se faisait baptiser aussi tard que possible, pour que tous ses péchés soient pardonnés. Car il n’y a pas encore le sacrement de péni-tence ou de réconciliation.
Pendant un temps très bref, l’empereur Julien l’apostat (361-363)essaiera de revenir aux anciens cultes.
En 380, l’empereur Théodose Ier,dernier empereur d’Orient et d’Occident, devient chrétien et, par l’Édit de Thessalonique, proclame le christianisme unique religion de l’Empire. C’en est fini de la liberté de culte instaurée par Constantin. C’est la religion chrétienne qui est devenue la religion d’État. Religions et pratiques païennes vont être interdites : on ira jusqu’à détruire temples, idoles et statues. Le pouvoir politique s’im-misce dans les controverses théologiques et les chrétiens hérétiques seront persécutés.
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Un épisode tragique de la vie de l’empereur Théodose marquera (en 390) les débuts d’un retour-nement de situation et la résistance du pouvoir spirituel contre le pouvoir politique. Les habitants de Thessalonique s’étaient révoltés contre les troupes de Goths alors sous les ordres de l’empereur. Théodose avait réprimé une émeute, en faisant massacrer plusieurs milliers d’hommes enfermés dans le grand cirque de Thessalonique. Ambroise de Milanprononce son excommunication, l’obligeant à faire publiquement pénitence et lui interdisant d’entrer dans sa cathédrale de Milan, alors capitale de l’Empire.
Théodose 1er meurt en 395. En 401, les Wisigoths envahissent la région des Balkans et pénètrent en Italie. Cinq ans plus tard, ce sont les Vandales qui fran-chissent le Rhin et envahissent les régions à l’ouest du Rhin. De 435 à 440, les Huns envahissent l’empire romain d’Orient, puis ils gagnent les régions de l’ouest, jusqu’aux Alpes, au Rhin et plus au nord, vers la Vistule (l’actuelle Pologne).
En 447, un tremblement de terre détruit une partie de Constantinople et d’autres villes. Le désastre entraîne famine et misère. Le chef hun, Attila, ne manque pas de mettre à profit la situation et de gagner encore du terrain vers la Mésie, la Macédoine. Cette avancée est accompagnée de multiples pillages. Ensuite, ce sera au tour de l’empire romain d’Occident de subir les exactions des hordes d’Attila. En 452, il arrivera aux portes de Rome, et ce sera l’étrange rencontre avec les délégués de l’empereur d’Occident, parmi lesquels, le Pape Léon le grand.
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INTRODUCTION
SAINT LÉON, À LA CROISÉE DE L’HISTOIRE ET DES GRANDES QUERELLES THÉOLOGIQUES
Éléments biographiques.
Léon était originaire de Toscane, mais on ne sait rien de ses premières années, pas même sa date de naissance, vraisemblablement située dans les dernières années du 4e siècle. Il est probable qu’il est venu à Rome afin d’y compléter sa formation. Il fut diacre de l’Église de Rome, sans doute vers 430. Il semble qu’il ait exercé dès ce moment des fonctions importantes, comme conseiller théologique autant que politique de deux évêques de Rome, Célestin 1er et Sixte III.
Léon est envoyé pour une mission politique en Gaule, par l’impératrice Galla Placidia, fille de l’em-pereur Théodose 1er, qui était alors régente de l’Empire romain d’Occident. C’est pendant cette mission, alors qu’il est en Arles, qu’il reçoit la nouvelle de la mort du Pape Sixte III, le 19 août 440, et il apprend qu’il a été élu pour lui succéder. Léon revient à Rome pour y êtreordonné, le 29 septembre 440. Le sermon qu’il
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a prononcé au jour de son ordination épiscopale a été conservé. Il sera donc évêque de Rome jusqu’à sa mort le 10 novembre 461, après 21 ans de pontificat.
Les débats théologiques. Les Conciles exposent la foi chrétienne.
Les 4e et 5e siècles sont une période exceptionnelle par l’importance des grandes controverses doctrinales qui secouent l’Église. Mais les luttes âpres occasionnées par des hérésies donnent l’opportunité de définir avec une plus grande précision le contenu de la foi chrétienne.
Les Conciles de cette époque sont des Conciles christologiques, c’est-à-dire qu’ils s’attachent à donner la définition la plus approchante (peut-on pleinement comprendrela Personne du Christ !) de Jésus, reconnu comme le Christ Fils de Dieu. C’est là en effet la pierre de touche de la foi chrétienne.
Les Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381)
Ils ont affirmé de manière très nette que Jésus Christ est bien Dieu, en tout, comme le Père. La divinité est commune au Père et au Fils. Le Fils est le Verbe éter-nellement engendré par le Père. On veut donner une réponse à Arius qui nie que Jésus soit Dieu (Voir le Petit Lexique théologique, p.33).
Le Concile d’Éphèse (431)
En 428, l’empereur Théodose II a choisi Nestorius, un moine et prêtre syrien d’Antioche, comme nouvel
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évêque de Constantinople. Léon demande à Jean Cassien2des informations sur Nestorius. En réponse, Cassien écrit son traité : L’Incarnation du Christ, contre Nestorius.
Dans ses prédications, Nestorius proteste avec véhé-mence contre le titre déjà donné par le peuple chrétien à la Vierge Marie de « Mère de Dieu, » Theotokos: il ne veut voir en elle que la « Mère du Christ ». Un synode à Rome, puis un autre à Alexandrie condamnent Nestorius et le déposent. Il refuse de comparaître au Concile d’Éphèse en 431 qui va reconnaître la justesse de l’appellation « Mère de Dieu » : appeler ainsi Marie, c’est affirmer la double nature divine et humaine du Christ.
En 431-433, le Conciledéfinit et proclame l’union de la nature divine et de la nature humaine du Christ, en une seule personne3. Il condamne à l’exil Nestorius, dont la pensée était très proche de celle d’Arius. Tandis que Nestorius est exilé en Lybie, ses œuvres sont détruites.
Depuis le concile d’Éphèse (431) dominé par la figure de saint Cyrille, patriarche d’Alexandrie, Léon était resté en relation avec Cyrille qui, face à ces querelles christologiques, avait exposé de manière particulière-ment claire le contenu de la foi, le dogme catholique (c’est-à-dire le contenu du Credo de toute l’Église). Cyrille meurt en 444.
2. Né vers 450 et mort vers 432 (à Marseille), Jean Cassien devient moine à Bethléem. Avec son ami Germain, il visite les lieux monastiques d’Égypte ; il y demeure une quinzaine d’années. Il séjourne aussi à Constantinople où saint Jean Chrysostome l’ordonne diacre. Il s’installe à Marseille : à la demande de l’évêque d’Apt, il rédige les Institutionset les Conférencesqui décrivent la vie des ascètes qu’il a rencontrés et transmettent leur enseignement.
3. Ce qu’on appelle l’union hypostatique, hypostase, en grec, correspondant à personne.
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Eutychès
De nouveaux conflits surgissent autour des définitions proclamées à Éphèse et de la question : comment le Christ est-il à la fois Dieu et homme ? Léon va devoir affronter l’hérésie d’Eutychès. Ce dernier est un moine, supérieur d’un monastère de plus de 200 moines à Constantinople. Il écrit au Pape Léon pour attirer son attention sur un retour des nestoriens à Constantinople. Dans un premier temps, il reprend la position de Cyrille d’Alexandrie qui affirmait bien l’existence de deux natures en Jésus Christ. Mais ensuite, voulant s’op-poser à Nestorius, il tombe dans l’excès inverse : il nie la véracité de la nature humaine du Fils de Dieu. Le Christ n’est pas vraiment homme, en lui il y a seule-ment la divinité du Fils égal au Père. Dans le Christ, il n’y a donc que la seule nature divine. C’est ce que l’on nomme le monophysisme (du grec : monos, seul, et physis, nature). Eutychès avait été rapidement condamné par Flavien, l’évêque de Constantinople ; déclaré héré-tique, il est déposé par un concile tenu à Constantinople en novembre 448.
Léon avait écrit la longue Lettre à Flavien(appelée aussi Tome à Flavien), son grand écrit dogmatique, qui confirme la condamnation d’Eutychès ; il saisit l’occa-sion d’exposer la doctrine de l’Incarnation. Cette Lettre prépare la définition christologique de Chalcédoine. Léon, évêque de Rome, adresse aussi cette Lettre à d’autres évêques, notamment ceux de Gaule. Le souci de proclamer une même foi est évident.
En août 449, un nouveau Concile se tient à Éphèse, mais il est convoqué par l’empereur Théodose, lequel soutient
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Eutychès, et a choisi lui-même les participants. Léon avait confié sa Lettre à des légats afin qu’elle soit lue. L’assemblée est présidée par le patriarche d’Alexandrie, Dioscore. Il refusera de faire lire la Lettre du Pape Léon. L’assemblée lève la condamnation contre Eutychès, tandis qu’elle destitue Flavien, le met en prison, en le déclarant hérétique, ainsi que d’autres évêques qui exposaient la même foi que Léon. Léon parlera de ce concile comme du « brigandage d’Éphèse ». Flavien mourra des suites des mauvais traitements subis en prison. Et la crise continue.
Léon, soucieux, par-dessus tout, de défendre l’authen-ticité de la foi dans le Christ, Dieu et homme, écrit de nouvelles lettres et demande à Théodose que soit réuni un nouveau concile, afin que soit retrouvée l’unité des Églises dans une foi commune. Théodose refuse. Nestorius est toujours en exil : très âgé, il continue de prendre parti dans les débats.
Théodose meurt en juillet 450.
Concile de Chalcédoine (451)
Marcien, successeur de Théodose, convoque les évêques pour le 1er septembre 451. Alexandrie défend toujours les positions d’Eutychès, tandis que les posi-