Shut up ! And trust me - Tome 2 - Karolyne C. - E-Book

Shut up ! And trust me - Tome 2 E-Book

Karolyne C

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Beschreibung

Jeff, jeune et séduisant, cache une blessure qui l'empêche de trouver le véritable amour.

Jeff, pourtant sûr de lui en apparence, a le cœur en miettes depuis sa dernière histoire. Quitté par l’amour de sa vie, après sa demande en mariage, il ne croit plus en rien si ce n’est au plaisir de la chair. Bourreaux des cœurs, il décide de profiter de la vie et des plaisirs qu’elle a à lui offrir.
Pourtant un soir, et par l’intermédiaire d’un couple d’amis, il fait la rencontre de Serena. Une jeune femme rêveuse et romantique. Séduits aux premiers regards, ils deviendront amis. Mais lui, comme elle, ne peuvent faire taire le lien qui les unis. Ils affronteront des obstacles qui menaceront leur histoire.
Jeff saura-t-il faire confiance à nouveau ? Serena saura-t-elle lui redonner le goût d’aimer ?

Plongez-vous dans le second tome d'une histoire d'amour menacée par un passé trop chargé. Jeff et Serena vont devoir affronter, ensemble, le destin qui les attend.

EXTRAIT

Je remonte la fermeture éclair de ma robe noire, me regardant une dernière fois dans la glace. Je passe ma main dans mes cheveux lisses. Je paie une petite fortune pour ne pas me lever le matin avec ma tignasse naturelle. Autant vous dire que mon métissage ressort très bien au niveau de ma chevelure.

Je sors de ma chambre quand la sonnette de la porte retentit. Je jette un œil à la table que j’ai dressée et m’avance vers la porte. Lorsque j’ouvre, Jeff se tient devant moi, une main qui porte un sac marron et dans l’autre, son téléphone et ses clés. Il me sourit, ses yeux s’illuminent quand nos regards se croisent. Mon cœur bat de plus en plus fort.

Jamais je n’aurai pensé que rencontrer cet homme me procure autant de sentiments contradictoires. Je me rappelle notre premier et unique baiser.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Karolyne C. - J’ai 27 ans. J’habite Marseille, j’y suis née aussi. Je suis en couple depuis bientôt 13 ans. Nous sommes pacsés depuis presque deux ans. J’ai un diplôme de travailleur social, mais malheureusement je ne travaille pas dans ce domaine. Je suis secrétaire médicale dans un hôpital, je gère les admissions et les interventions des patients. Je suis quelqu’un de très passionné (par beaucoup de choses d’ailleurs). Une dévoreuse de livres depuis toute petite. J’aime aussi cuisiner, et je passe mon temps libre à regarder des centaines de séries TV ou alors à lire. Je partage cette passion avec ma maman, qui est mon premier fan, et qui me relit depuis que je me suis mise à l’écriture. J’ai deux amies avec qui je partage ma passion de l’écriture. C’est de l’entraide et ça me booste à continuer. Je suis une personne très nerveuse et soucieuse du bien-être de mes proches. Je suis très proche de ma famille et espère avoir la mienne très bientôt.

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Shut Up!

And trust me.

 

Tome 2

 

 

 

Karolyne C.

Romance

Editions « Arts En Mots »Illustration graphique : © Val

 

CHAPITRE 1 – Serena

Je cherche le grand amour depuis tellement longtemps, que lorsqu’il se présente sous mes yeux, je suis incapable de le voir. Ma meilleure amie, Ava, a déniché le sien. Elle qui ne l’attendait pas, après plusieurs mois de bataille et une mère dure à cuire, elle a finalement trouvé la paix.

Avec Aiden, son amoureux, est arrivé un groupe de potes. Jeff et Toby.

 

Ma relation avec Jeff a commencé comme une banale amitié. Beaucoup de temps passé ensemble, des fous rires, des repas, des soirées à boire plus que de raison. Un baiser auquel on ne s’attendait pas, mais qui a réveillé mes sentiments pour lui. J’ai essayé par tous les moyens de faire avancer notre relation, mais rien ne marche. Quelque chose le bloque et je suis incapable de trouver ce que c’est.

 

Je repose ma tasse de café sur mon bureau et relève les yeux sur cette magnifique vue sur la ville. Mon téléphone se met à sonner, me sortant de ma rêverie.

— Ma biche, comment tu vas ? me demande Ava.

— Très bien, je suis au cabinet, et toi ?

— Aiden m’emmène en week-end, je ne sais pas où, mais je voulais te prévenir.

— Oh, c’est super, ma chérie. Tu me raconteras en rentrant ?

— Serena, ça va ?

Mon regard se porte sur la pluie qui tambourine encore contre les vitres, quand j’essuie une énième larme sur ma joue.

— Oui, oui, ne t’inquiète pas.

— Je reviens dans quelques jours, d’accord ?

— Oui, amusez-vous bien.

Je raccroche et m’adosse à mon siège. Ça fait déjà plusieurs jours que je suis dans cet état. Me demandant comment va se profiler mon avenir. Et surtout, ce qu’il va advenir de ma relation avec Jeff. Nous sommes de plus en plus proches, mais il refuse d’aller plus loin. Nous avons échangé un seul baiser, un soir de beuverie. Mais c’est à ce moment-là que mon cœur a su. Puis son comportement est devenu bizarre.

 

Des petits coups à ma porte me sortent de mes pensées, je me redresse et signifie à ma secrétaire qu’elle peut entrer.

— Serena ? Une visite pour toi.

— Qui est-ce ?

— Jeff.

— Fais-le venir. Merci.

Je me lève et passe les mains sur ma robe afin de me rendre plus présentable. La journée, va être éreintante, et je me languis de me plonger dans un bon bain chaud. Lorsque je relève la tête, Jeff se tient devant moi, les poings dans les poches et un magnifique sourire sur le visage.

— Comment tu vas, trésor ? dit-il en déposant un baiser sur ma joue.

— Bien, que me vaut le plaisir de ta visite ?

— Je me demandais si tu voulais bien dîner avec moi, ce soir.

— En quel honneur ?

— J’ai envie de passer du temps avec toi, dit-il en s’approchant de moi.

— Ah bon ?

— Oh ! Serena, sérieusement, ne fait pas l’innocente.

Mes nerfs se mettent en boule et mes poings se resserrent irrémédiablement. Il sait pertinemment quels sont mes sentiments à son égard. Son petit jeu amis-amis ne me convient plus et il en a conscience.

— Trésor ?

— Ce n’est pas une bonne idée, Jeff.

Il s’approche de moi et pose ses mains sur mes hanches. Ma poitrine collée à son torse, mon cœur s’emballe et je détourne le visage.

— Serena, arrête de faire ça, dit-il en caressant ma joue.

— Faire quoi ?

— De faire comme si tu n’en avais pas envie.

— Tu sais très bien que ce n’est pas le cas. Ça fait des mois que l’on joue au chat et à la souris. Tu dois te décider.

— Je t’ai déjà expliqué tout ça.

— Non, tu m’as simplement dit que ce n’était pas le moment et c’était il y a plusieurs semaines. Si tu ne veux pas aller plus loin, j’ai besoin que tu me l’avoues franchement. Nous stopperons là.

— Je n’ai pas envie d’arrêter, je tiens à toi, fait-il en baissant la tête.

— Et moi je n’ai pas envie d’avoir des sentiments pour un homme qui n’en a pas.

— Tu ne sais rien de ce que je ressens, s’énerve-t-il.

— Je ne sais rien justement. Tu passes tes soirées avec moi. Nous dormons pratiquement ensemble, tu me prends dans tes bras et dès que j’approche de toi pour aller plus loin, tu me repousses.

— Je ne suis pas prêt, tu le sais déjà.

— Non, je ne sais pas. Je ne veux plus de cette histoire. Tu dois te décider, Jeff. Maintenant, excuse-moi, j’ai encore du travail.

Je détourne Jeff et sors du bureau pour me réfugier dans une salle de soin. Jamais je n’aurai pensé que ma rencontre avec cet homme me mènerait aussi loin. Il est complètement indéchiffrable et je me perds à creuser dans son histoire pour comprendre tout ça.

 

J’essuie mes larmes, jette un œil dans le miroir en face de moi et attends que la porte du cabinet claque pour être sûre de ne pas le croiser.

 

CHAPITRE 2 – Jeff

 

Cette fille me rend complètement chèvre. Elle a un corps à damner un saint, une intelligence qui dépasse tout ce que je n’ai jamais connu et pourtant il y a quelque chose qui bloque. J’aime passer du temps avec elle, la faire rire et parler de tout et de rien. Quand elle s’approche de moi pour aller plus loin, j’ai un mouvement de recul et tout se stoppe dans ma tête. Je suis un homme totalement censé. Je suis saint d’esprit et de corps, je suis constitué comme tout le monde et mes besoins sont les mêmes. Sauf quand il s’agit de Serena.

 

Je pousse la porte du cabinet et me faufile dans la circulation bruyante. Seattle n’est pas la ville la plus ensoleillée des États-Unis, mais j’aime vivre ici. Je me dirige vers mon petit bolide garé devant l’entrée de l’immeuble. Je démarre au quart de tour et m’engage dans le trafic. Je rejoins mon bureau en moins de dix minutes. Sur le chemin, mon esprit divague et j’essaie, de comprendre pourquoi, je n’arrive pas à avancer dans ma relation avec Serena. Je sais que tout vient de moi.

Mon téléphone sonne dans ma poche. Un message de Serena.

 

De Serena :

« Tu es trop mignon pour que je te laisse en plan. Ce soir. Chez moi. »

 

Cette femme va vraiment me rendre fou ! je ne la comprends pas. Elle refuse, et cinq minutes plus tard, elle accepte. Je dois me décider. Il le faut.

 

J’arrive enfin dans mon bureau. Je lâche ma sacoche sur le sol et me dirige vers la grande baie vitrée de la pièce. Le téléphone sonne sur ma table de travail, je me retourne et décroche ; en moins de deux minutes.

— Withaker !

— Tu es bien cérémonieux, me réponds, mon ami, Toby.

— Oh ! C’est toi, mec, comment tu vas ?

— Je vais bien, dit-il dans un souffle.

— Toby ? Faut que tu arrêtes de te morfondre, mon vieux. Elle est enfin heureuse.

— Je sais. Je dois juste oublier.

— Ne me dis pas que tu es amoureux d’elle quand même ?

— Non, mais je pensais qu’Aiden aurait tout foiré encore une fois.

— Et tu voulais faire le preux chevalier, dans sa belle voiture de course ? Mon pote, tu n’avais aucune chance à la minute où elle a posé les yeux sur Aiden.

— Je sais bien. Ça te dit de sortir ce soir ? J’ai besoin de boire et de penser à autre chose.

— Tu n’as pas besoin de moi pour ça, Toby, et puis je ne suis pas dispo.

— Serena ?

— Tout juste.

— Comment ça avance entre vous ?

— Ça n’avance pas justement. Elle est belle à tomber, d’une intelligence sans nom et…

— Tu n’arrives pas à lâcher prise. On dirait une fille, Jeff. Réveille-toi ! Des femmes comme Serena ne courent pas les rues. Elle va te filer entre les doigts.

— C’est bien ça le problème. Elle ne restera pas assez longtemps, et c’est encore moi qui vais en souffrir.

— On dirait vraiment une femme. Jeff, ressaisis-toi ! Elles ne sont pas toutes comme Adriana.

À l’évocation de ce prénom, mon sang ne fait qu’un tour. Mon esprit s’échauffe et j’ai soudain très chaud. Les souvenirs me reviennent par milliers. Notre rencontre, notre histoire, ma demande, son départ et finalement ma souffrance.

— Jeff ?

— Hein ? Pardon, j’étais dans mes pensées.

— Ouais, bon je vais te laisser, j’ai un rendez-vous avec un futur basketteur. On se voit tout à l’heure.

La tonalité de fin d’appel résonne dans mon oreille. Je repose le combiné et m’assois sur ma chaise en admirant la pièce. Je ressasse encore les dernières phrases de Toby. J’ai vraiment l’impression d’être une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut, qui n’arrive pas à se décider sur une relation. Pourtant ça devrait être plus que simple. Serena est une bombe, elle tient à moi et elle me veut. Pourquoi je ne peux pas être juste avec et passer enfin à autre chose ?

 

La journée défile à une allure folle. Toby est venu au bureau vers midi. Nous avons déjeuné sur le pouce en préparant les prochaines entrevues avec nos sportifs.

 

Depuis que j’ai ouvert ma propre entreprise de management sportif, les clients affluent. Toby a rejoint la boîte juste après sa formation et la société fait de nombreux bénéfices.

 

Je sors du bureau vers dix-huit heures. Le temps de rentrer à la maison et de me changer avant de filer chez Serena. Elle m’a envoyé un message dans la journée pour que je prenne le repas de ce soir. Chose dite, chose faite. Je commande au chinois en bas de ma rue, fonce sous la douche et repasserai chercher les plats, après.

 

La douche en moins de cinq minutes, un peu de parfum et une nouvelle tenue. Je prends mon téléphone, mes papiers et mes clés. En claquant la porte de chez moi, je cours vers l’ascenseur avant qu’il ne se referme. Ma petite voisine de huit ans est avec sa mère. Elle lui raconte sa journée et je ris sans m’en rendre compte. Sa mère me regarde, les yeux brillants, et s’esclaffe aussi.

— Hey ! C’est pas drôle. Je me suis fait vraiment très mal au genou, dit la petite fille en tirant sur la robe de sa mère.

— Oui mon ange, je sais. On mettra un pansement après la danse.

Je sors enfin de l’appareil et me dirige au sous-sol pour récupérer ma voiture. À peine sorti du parking, je fonce vers l’appartement de Serena.

 

CHAPITRE 3 – Serena

 

Je remonte la fermeture éclair de ma robe noire, me regardant une dernière fois dans la glace. Je passe ma main dans mes cheveux lisses. Je paie une petite fortune pour ne pas me lever le matin avec ma tignasse naturelle. Autant vous dire que mon métissage ressort très bien au niveau de ma chevelure.

 

Je sors de ma chambre quand la sonnette de la porte retentit. Je jette un œil à la table que j’ai dressée et m’avance vers la porte. Lorsque j’ouvre, Jeff se tient devant moi, une main qui porte un sac marron et dans l’autre, son téléphone et ses clés. Il me sourit, ses yeux s’illuminent quand nos regards se croisent. Mon cœur bat de plus en plus fort.

 

Jamais je n’aurai pensé que rencontrer cet homme me procure autant de sentiments contradictoires. Je me rappelle notre premier et unique baiser.

 

*Flashback.

Je viens d’arriver dans la boîte. L’ambiance est folle. Jeff et Toby doivent me rejoindre pour une nouvelle soirée de débauche. Depuis qu’Ava sort avec Aiden, elle passe toutes ses nuits avec lui. Je ne lui en veux pas, mais elle me manque.

— Ma belle ! crie Jeff au travers de la musique.

Il me prend dans ses bras et me serre tout contre lui. Je respire son odeur et ferme les yeux. Inlassablement, ce mec m’attire. Nous nous entendons très bien, pour autant, nous ne sommes pas allés plus loin que quelques verres et des sorties comme celle de ce soir.

— Vous allez bien ? demandé-je, aux garçons.

— Très bien, et toi ? répondent-ils, en chœur.

— Journée chargée, j’ai besoin de boire, dis-je en faisant signe au serveur.

 

Plusieurs heures après, je danse comme une folle sur la piste, accompagnée de Jeff. Posté derrière moi, il pose une main sur mon ventre et nos corps se déhanchent sur une musique latine très suggestive. Je penche la tête en arrière et colle ma joue contre la sienne. Ses yeux se font plus sombres, son sourire me donne chaud et je n’ai qu’une envie. L’embrasser. Je me retourne et passe mes bras autour de son cou. Il ne dit rien et me regarde toujours aussi intensément. Ses mains se baladent dans mon dos. La chaleur de ses doigts sur ma peau nue me donne des frissons. Je presse mon corps contre le sien et souffle dans son oreille.

— Jeff…

— Serena, qu’est-ce que tu me fais ?

— Rien que tu ne peux refuser.

Je pose ma main sur sa joue et colle mes lèvres sur les siennes. Son bras enserre ma taille et la pression sur ma bouche se fait plus ardente.

*Fin du flashback.

 

Jeff entre dans mon salon et pose ses affaires sur la console dans le hall. Mon appartement n’est pas grand, et même si j’ai les moyens de m’offrir plus vaste, je préfère rester dans ce petit nid que j’ai construit au fil des années.

Je patiente dans le salon, attendant qu’il pose les yeux sur moi. Je sais à quel point il aime cette robe. Je passe mes mains dessus pour lisser le tissu et tousse un peu. Quand son regard se braque sur moi, un sourire naît sur son visage. Il s’approche et entoure mes joues.

— Tu auras raison de moi, Trésor.

— Jeff, tu sais bien que ça ne peut pas continuer comme ça. Je ne vais pas attendre que tu te décides.

— Que je me décide à quoi Serena ? dit-il en me tournant le dos.

— Tu refuses que nous allions plus loin ensemble. Ça fait des mois que l’on se voit presque tous les jours. Tu te souviens de notre baiser ?

— Bien sûr. Quelle question !

— Alors pourquoi ? Quelles sont les raisons qui te poussent à me fuir chaque fois que nous pouvons passer à l’étape supérieure ?

— Je ne sais pas…

— Comment ça, tu ne sais pas ?

— Si je peux être en couple. Pas comme tu le voudrais, en tout cas.

Je m’approche de lui, passe une main sur sa joue et le force à me regarder dans les yeux.

— J’ai besoin de savoir ce que tu ressens pour moi, Jeff. Tu me plais, je tiens beaucoup à toi. Il faut que tu me fasses confiance.

— C’est le cas, Princesse. Mais est-ce que je peux te donner ce que tu attends ? Ça fait longtemps, depuis ma dernière relation sérieuse.

— Tu ne m’en as jamais parlé.

— Parce que je n’en parle pas, justement.

Je me tourne et me dirige vers la cuisine pour nous servir un verre de vin.

— Parle-moi d’elle, dis-je en lui tendant le verre.

 

CHAPITRE 4 — Jeff

 

Je baisse la tête sur mon verre de vin et passe le doigt sur le bord. Mon cerveau tourne tellement vite que je ne sais pas par quoi commencer. Mon histoire avec Adriana devait être la plus belle. Nous aurions dû finir nos vies ensemble.

 

J’avais tout prévu, du début à la fin. La demander en mariage, lui donner la plus belle cérémonie et faire d’elle la femme la plus heureuse du monde. Mon amour pour elle dépassait tout. Quand elle m’a quitté, mon univers s’est totalement effondré. Plus rien n’avait de sens, que son départ. Heureusement que les mecs étaient là pour me rattraper.

 

Je relève la tête et perçois l’inquiétude dans les yeux de Serena. Elle pose sa main sur mon genou et le presse délicatement, la mienne vient par-dessus et mon regard se porte vers la baie vitrée.

— J’ai rencontré Adriana quand on était au lycée. Nous étions le couple le plus en vue de toute l’école. J’étais un pro du basket. Je devais avoir une bourse pour la fac et faire mon entrée en NBA. Nous avons commencé notre relation au début de la terminale. Je suis tombé amoureux de cette brune aux yeux bleus. Rien n’était plus beau que le regard qu’elle avait sur moi lors des matchs.

Je tourne la tête vers Serena, la sienne est baissée. Il n’y a aucune expression sur son visage. Je reprends mon histoire.

— Nous avons passé le plus bel été possible. On a fait le tour des États-Unis, on a rigolé et rencontré tellement de monde. Nous avions décidé de venir à la fac à Seattle, notre avenir était tout tracé. Je jouais pour l’université. J’allais faire tous les championnats et être recruté par une équipe pro. Tout était parfait. En troisième année d’études, je me suis blessé au genou lors d’une rencontre. J’ai été déclaré inapte au sport et ma carrière dans le basket s’est arrêtée là.

— Oh ! Jeff…

— J’ai changé de filière, enfin, pas tout à fait. Je me suis converti au management sportif. C’était un moyen de continuer dans cet univers. Mon avenir n’avait rien de fameux quand je me suis blessé. Heureusement, Adriana est restée avec moi. Nous passions beaucoup plus de temps ensemble et les cinq années qui suivirent furent les plus belles. À la fin de l’année scolaire, je l’ai invité dans un des plus prestigieux restaurants de la ville. J’avais prévu de lui faire ma demande. Quand mon genou a touché le sol, elle a été surprise. Les seuls mots qui sont sortis de sa bouche sont « Je suis désolée, tu n’es pas l’homme de ma vie ».

— Non ! Quelle garce ! Elle ne sait pas ce qu’elle rate.

— J’ai toujours cru que si elle était restée avec moi aussi longtemps, c’est que je devais compter. Elle m’avait suivie jusqu’ici, en quittant toute sa famille. À croire que notre histoire n’était qu’un passe-temps pour elle. J’avais acheté la bague, repéré un appartement pour nous. Tout était prévu. Elle m’a largué en une seconde. Le lendemain, elle avait quitté la ville et je n’ai plus eu de ses nouvelles. J’ai trouvé un autre lieu pour vivre et essayé d’oublier autant que j’ai pu.

— Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ? dit-elle doucement.

— Tu crois que c’est facile pour moi de te parler de la pire humiliation de ma vie ? J’étais sûr, tu comprends ? Cinq ans ! Nous avons passé cinq putains d’années ensemble. Jamais je n’aurai cru qu’elle me dise ça.

— J’y vois plus clair, maintenant, dit-elle en se levant du canapé.

— Pourquoi ?

— Je sais maintenant pour quelle raison tu ne veux pas t’engager avec moi.

— Parce que je n’ai pas envie d’être dans une relation, en ce moment. Tu me plais beaucoup, mais je sais que tu veux plus. Je ne suis pas capable de te donner ce que tu veux, Serena.

— Oh, si tu l’es. Tu as peur, Jeff ! Tu as peur que je sois comme elle et que je parte au moindre engagement.

Elle s’approche de moi, s’assoit à mes côtés. Ses mains se posent sur mes joues. Je ferme les yeux à son contact et profite de cette courte trêve dans ma tête, pour ne penser qu’à elle. Bien sûr que j’ai peur. Cette sensation ne me quitte plus depuis qu’Adriana est partie du restaurant ce soir-là.

Je peux sentir le souffle chaud de Serena se venir vers moi. Ses lèvres se posent délicatement sur les miennes et son corps se rapproche du mien. Elle s’assoit à califourchon sur mes genoux. Sa robe remonte le long de ses cuisses. Je ne calcule pas quand mes doigts glissent sur ses jambes. Sa peau est tellement douce. Elle m’embrasse tendrement en se collant à moi. Je me laisse aller. Encore un peu…

— Non ! Arrête s’il te plaît.

Je pose mes mains sur ses épaules et l’écarte de moi délicatement. Ses joues sont rouges et ses lèvres enflées. J’aime la voir dans cet état, dans mes bras. Je sais que c’est moi, qui la rends comme ça. Je n’arrive juste pas à débloquer ce petit truc dans ma tête qui me permettrait de me laisser aller avec elle.

Je décale Serena et la pose sur le canapé. Elle n’a toujours rien dit et m’observe en collant deux doigts sur sa bouche.

— Je… je n’y arrive pas Serena.

— Tu n’as même pas essayé, Jeff…

— Tu sais que je tiens à toi. Vraiment. Mais pour l’instant, je ne peux te donner ce que tu attends. Restons amis, OK ?

— Sors de chez moi ; s’il te plaît, dit-elle en se levant.

— Serena…

— NON ! Laisse-moi.

Je m’approche d’elle, pose mes mains sur ses épaules et essaie de la tourner face à moi. Elle force de son côté et m’empêche de la voir. Il n’y a rien à faire, quand elle a décidé de faire sa tête de mule. J’embrasse sa clavicule et me dirige vers la porte d’entrée.

 

CHAPITRE 5 – Serena

 

J’avais tellement envie de lui. De sentir sa peau contre la mienne. Ça fait des mois que l’on joue à ça. Nous sommes vendredi soir, Ava est en week-end avec son cher et tendre, et je me retrouve seule à me tourner les pouces. Il est clair et net que je ne pouvais pas passer la soirée avec Jeff après tout ça.

 

Assise sur le sofa, la porte d’entrée s’ouvre à la volée, me faisant sursauter. Jeff est là, le souffle court et les mains sur les cuisses. Je me lève et le regarde, étonnée, tout en posant ses dextres sur mes hanches.

— Je peux savoir ce que tu fais là ? Et pourquoi es-tu essoufflé ?

— Je… je… je suis désolé.

— De quoi ?

— Je ne veux pas te faire de mal, dit-il en passant les mains dans ses cheveux.

— Oh, Jeff… Nous avons dépassé ce niveau. Je ne veux pas attendre encore six mois que tu oublies ton ex et que tu sois ouvert à de nouvelles relations.       

— Ce n’est pas ça, dit-il en venant vers moi, je veux vraiment avancer, je n’ai juste pas envie de me prendre la tête.

Jeff est à présent très proche de moi, son souffle se répand sur mon visage. Il pose les mains de part et d’autre de mon cou et se rapproche dangereusement de moi. Je mets les doigts sur son torse et le repousse, en me retournant pour fuir son regard. Une larme coule le long de ma joue, que j’efface tout aussi rapidement du bout de l’index. Mes sentiments pour lui dépassent tout ce que j’avais pu ressentir jusqu’à présent. Jamais je ne m’en sortirai…

— Serena ?

Son torse se colle à mon dos. La chaleur de son corps contre le mien devient incandescente. Ses mains passent sur mon ventre et sa bouche se faufile dans mon cou.

— Trésor ?

— Hum ? dis-je en fermant les yeux.

Je veux savourer chaque moment de ce contact. Qui sait combien de temps il va durer.

— Dis-moi que tu acceptes ?

— Accepter quoi ?

— Que les relations durables ne sont pas pour moi. On peut s’amuser, ensemble.

— Tu veux une relation sex-friend ? Toi ? dis-je en me retournant face à lui, tout en souriant.

— Appelle ça comme tu veux, mais tu me plais, je n’ai pas envie de perdre ce que nous avons. On passe du temps tous les deux, on dort pratiquement tous les soirs ensemble. On sort, on rigole, tu es géniale. Je n’ai pas envie que tout s’arrête.

— Pour autant, tu ne veux rien de plus. Tu es difficile à suivre, Withaker !

Jeff approche une main de ma joue et l’autre s’ancre à ma hanche. Nos corps se collent et j’ai tellement envie de passer mes ongles dans ses cheveux. Sentir ses lèvres sur moi…

Je ne réponds plus de moi quand sa bouche effleure la mienne. Sa main descend le long de mes reins, l’autre sur ma cuisse. Tout en relevant le bas de ma robe, ma paume glisse sur son torse et mes doigts dans son cou. Plusieurs gémissements sortent de ma gorge. Un immense plaisir me parcourt le corps alors que nous sommes toujours habillés.

Jeff soulève mes jambes, les passants autour de sa hanche. Je me retrouve assise sur le comptoir de la cuisine, les cuisses écartées, la robe relevée jusqu’à la taille. Le regard de Jeff se fait plus que fiévreux et ses doigts se baladent de plus en plus bas.

— J’ai envie de toi, trésor, chuchote-t-il à mon oreille.

Sa main se promène à l’intérieur de ma cuisse, tandis que l’autre s’accroche à ma hanche. Mon dos se cambre sous l’effet du plaisir. Ma main dans ses cheveux, les tirant légèrement en le rapprochant de moi.

— Embrasse-moi, Jeff.

Il se colle à ma poitrine, passe ses doigts sous la couture de ma robe et malmène mon sous-vêtement. Il ne tiendra pas longtemps à cette allure-là. Je croise les jambes dans son dos et embrasse le coin de sa bouche. Je sens une pression dans le bas de mon dos et soulève les fesses. C’est mon string qui se fait la malle. Jeff continue de m’embrasser quand, sa main se colle à mon intimité. Je suis tellement excitée qu’il n’y aura pas besoin de me chauffer.

— Je vois que tu es déjà prête… dit-il en souriant.

— Ça fait des mois, Jeff, dépêche-toi !

Il rit dans mon cou tandis que ses doigts jouent avec mes lèvres humides. Mon plaisir est gonflé, mon bas-ventre se contracte et mon corps essaie de se rapprocher de lui. Son majeur se fait une place en moi, me poussant à lâcher un léger cri de surprise. Jeff relève la tête, étonné, et m’interroge du regard.

— Ça fait longtemps ! Continue.

Sa langue trace une ligne dans le creux de mon cou, sa main remonte vers ma poitrine et l’autre s’amuse à me torturer de l’intérieur. Mes jambes s’écartent au fur et à mesure de ses va-et-vient. Il cherche à défaire ma robe et se met à rire sans que je comprenne pourquoi.

— Qu’est-ce qu’il te prend ? dis-je en reprenant mon souffle.

Il éloigne ses mains de moi, les pose sur le comptoir autour de mes cuisses et me regarde, hilare.

— Ta robe. Elle s’enlève comment ? Je cherche depuis tout à l’heure. Impossible à trouver.

Mon rire explose et ma tête part en arrière, posant ma main sur ma bouche pour camoufler mon fou rire. Je ferme les yeux deux secondes, attrape le bas de ma robe sur ma taille et la passe par-dessus ma tête.

— Quoi ? C’est tout ? dit-il, en élevant la voix, elle s’enlève comme ça et je me casse la tête depuis dix minutes à trouver une fermeture éclair ?

— Les choses les plus simples, mon vieux. Je vais au plus rapide, dis-je en souriant.

Je me retrouve, à présent, vêtue de mon soutien-gorge.

— Maintenant, tu continues ou je te saute dessus, dis-je en léchant le lobe de son oreille.

 

 

CHAPITRE 6 – Jeff

 

À peine sa phrase terminée, ses jambes se calent sur mes hanches. Son corps fermement tendu contre le mien, nous nous dirigeons vers sa chambre. Sa poitrine débordant de son sous-vêtement me donne envie d’embrasser sa peau hâlée. Les origines de cette femme me rendent cinglé.

 

J’allonge ma belle métisse sur son lit. Simplement vêtue de son soutien-gorge, elle est encore plus magnifique. Jamais le corps d’une femme ne m’aura fait autant d’effet. C’est à la minute où j’ai ouvert la portière de ma voiture que ma connerie m’a frappé en plein visage. L’ascenseur étant trop long, je suis remonté chez elle en courant dans les escaliers.

 

Mes mains écartent doucement ses cuisses, me dévoilant sa nudité, là, devant moi, dans toute sa simplicité. Son corps m’appelle. Je défais ma chemise tout en la regardant. Serena s’assoit en face de moi et déboutonne mon jean en moins de dix secondes. Il finit au sol avec le reste de mes affaires. Je passe une main dans son dos et en profite pour défaire le dernier vêtement qui gêne. Je le balance dans la chambre tout en posant mes lèvres sur sa magnifique poitrine. Son corps se cambre sous l’effet et ses mains viennent farfouiller dans mes cheveux. Je m’amuse à titiller son téton noir. Passant ma main de sa cuisse à son sexe trempé d’excitation. Je continue à laisser ma trace sur son corps, pendant qu’elle frémit sous mes doigts.

Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Être avec elle, sans attache, sans sentiments.

— Jeff, je ne veux pas être chiante, mais tu comptes aller plus vite ou attendre demain ?