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Depuis quelque temps, je rêvais de mêler les nourritures de l'esprit aux nourritures du corps, voilà qui est fait ! Mes nouvelles, souvent brèves et curieuses, délivreront des recettes simples à réaliser. Des amuse-bouches de l'apéritif jusqu'aux desserts savoureux, j'ai sélectionné des recettes souvent créées ou adaptées et dont les ingrédients se trouvent dans toutes les épiceries. Notez cependant que les plats principaux sont végétariens. Je vous souhaite une joyeuse lecture et un bon appétit !
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Seitenzahl: 133
Veröffentlichungsjahr: 2023
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« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droits ou ayants causes, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
Ingrid et ses apéros
Clémence et les pestos aux herbes sauvages
La soupe aux orties de Blanche
Hector et la tare à tout
Le bourguignon de Laetitia
Amédée et l’omelette sans œufs
Boris Bard Pitt et le tian aux légumes
Le gratin de Joséphine
Les galettes de céréales légumes de Joaquina
Mémé et le pataton
Maxence et les craquants au fromage
Chez mamie Yo - pâté sans viande aux lentilles
Philomène et les lasagnes multicolores
Frédégonde et les samossas pesto-fromage
Rose-Assomption, le buddha bowl
Le paméli de Paméla
Alix et les faux fromages
Super Clara et les bergenotes
Les apéros d’Ingrid - Verrines
Les pestos aux herbes sauvages de Clémence
La soupe aux orties de Blanche
La tarte à tout d’Hector
Le bourguignon de Laetitia
L’omelette sans œuf aux champignons d’Amédée
Le tian aux légumes de Boris Bard Pitt
Le gratin de Joséphine
Flan tomates cerises façon clafoutis de Joséphine
Les galettes de céréales et légumes de Joaquina
Les craquants au fromage de Maxence
La terrine végétale de Mamie Yo
Les lasagnes de Philomène
Le paméli de Paméla
Les samossas de Frédégonde
Le pataton de Mémé
Le buddha bowl de Rose-Assomption,
Les faux fromages d’Alix
Les sablés de Laetitia
Les bergenotes de Super Clara
Crème au chocolat de Joséphine
La crème à l’orange de Rose-Assomption
Les crunchies de Rose-Assomption
Les sablés à la lavande de Clémence
La glace à la lavande de Clémence
La crème aux fleurs de reine des prés de Clémence
Le flan au lait d’amandes d’Alix
Le gâteau à la cannelle de Philomène
« Enivrez-vous ! »
Quand Marie m’a demandé d’écrire la préface de ce recueil, je me suis sentie d’abord honorée, ensuite reconnaissante, et finalement anxieuse. Comment vous parler de cette auteure dont j’apprécie l’écriture, avec laquelle je partage cette même passion et qui est devenue mon amie, sans trop l’encenser, mais tout en lui rendant les hommages qu’elle mérite ?
Marie, c’est quelqu’un qui vous fait découvrir et aimer le théâtre, qui sait parler aux tout petits, les amuser, les rassurer. Elle est capable de dessiner des nuages, de vous apprendre à danser une valse à trois temps, de vous parler de l’enfance, mais aussi de vous emmener sur des chemins singuliers, vous parler de l’invisible sans vous le faire craindre.
Marie, c’est tout d’abord une femme douce et forte à la fois, qui paraît fragile, mais qui est capable de déplacer des montagnes quand il le faut. Cependant, elle reste une thérapeute, une guérisseuse de l’âme et la retraite n’y change rien.
J’ai l’habitude de dire d’elle qu’elle écrit des romans-thérapies ou encore des recueils-thérapeutiques. Lorsqu’on ouvre l’un de ses ouvrages, on est assailli par des vagues d’émotions, de rires, de larmes, de surprises. Quand on le referme, on se sent bien, ragaillardi, rassuré, consolé. Le monde alentour vous paraît meilleur.
Mais Marie a d’autres cordes à son arc, elle bricole, elle lit… Elle cuisine !
Ce nouveau recueil vous emmène encore une fois dans le monde des émotions, avec en prime les odeurs, les saveurs de recettes gourmandes et délicieuses.
Ouvrez ce livre comme on entre dans une cuisine. Préparez vos yeux et vos papilles. Munissez-vous d’un tiers de sentiments, d’un tiers d’amusement et d’un tiers de fantaisie. Ajoutez-y un soupçon d’étrangeté, quelques gousses d’amour, à peine de nostalgie et agrémentez d’une pincée de folie. Mélangez bien le tout avec calme et sérénité. Si vous avez bien suivi, avec délectation, le fil de ce recueil, vous obtiendrez un dessert de bonheur, à partager avec ceux qui vous entourent…
Bonne dégustation littéraire !
Nathalie-Faure-Lombardot
Depuis quelque temps, je rêvais de mêler les nourritures de l’esprit aux nourritures du corps, voilà qui est fait !
Mes nouvelles, souvent brèves et curieuses, délivreront des recettes simples à réaliser.
Des amuse-bouches de l’apéritif jusqu’aux desserts savoureux, j’ai sélectionné des recettes souvent créées ou adaptées et dont les ingrédients se trouvent dans toutes les épiceries.
Notez cependant que les plats principaux sont végétariens, vous ne cuisinerez ni aloyau de bœuf ni cuisses de canard !!
Je vous souhaite une joyeuse lecture et un bon appétit !
À tous les curieux, les gourmands, à ma famille et à mes fidèles lecteurs.
« Il faut être ivre, tout est là : c’est l’unique question pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans cesse. Mais de quoi ? De vin, de bonne chère, de poésie ou de vertu, à votre guise, mais enivrez-vous ! »
Baudelaire
Elle savait qu’elle n’aurait jamais dû accepter ce défi. Mais voilà, son côté provocateur avait eu raison de sa prudence. Même si elle s’était entraînée depuis maintenant six mois, se retrouver à soixante mètres de haut en surplomb des gorges, sur une sangle de highline, n’était pas vraiment prévu. Mika avait dit : « Profite du paysage, ma chérie ! » Il plaisantait, bien sûr.
J’étais morte de peur. Sur la slackline, en salle, j’étais montée graduellement, en commençant par trente centimètres, puis cinquante. Le jour où les copains avaient tendu la courroie à un mètre vingt, je tremblais comme une feuille. Et là, j’étais terrorisée, à cette hauteur vertigineuse, je devais parcourir les cinquante-cinq mètres qui me séparaient de mes amis. Je les entendais m’encourager au loin. Je m’interdisais de les regarder. Un pied devant l’autre, glissements, un pied devant l’autre. De temps en temps ma main droite vérifiait machinalement l’attache du baudrier. J’avançais timidement, des gouttes de transpiration me dégoulinaient le long du dos. Je lançais mes pieds avec une lenteur appliquée, j’oscillais puis me redressais. Les bras écartés, je me repassais les phrases encourageantes de mes formateurs : « Laisse tes bras bien tendus, dans le prolongement des épaules, ne te raidis pas, sois souple dans ton corps et cale bien ta respiration sur tes déplacements ! »
Parfois, je risquais un coup d’œil en bas. C’était magnifique, le vert des forêts, le gris-bleu du torrent serpentant en dessous de moi, véritables camaïeux d’une palette de peintre. Pour éviter à mes jambes de tétaniser, j’essayais d’amener mon esprit à divaguer gentiment, tout en restant concentrée. Les copains avaient promis une fête à mon arrivée, ils avaient loué un gîte et s’étaient occupés d’organiser un joyeux souper, à moi de préparer les amuse-gueule d’apéritif.
Un pied devant l’autre. J’avançais doucement, je pensais avoir parcouru au moins une vingtaine de mètres. J’ai fait des verrines multicolores, j’adore cuisiner des crèmes de légumes et alterner dans des verres de jolies couleurs. Tout cela attendait déjà dans le réfrigérateur de la ferme. Des crackers de mon invention patientaient dans des boîtes en métal. Un pied devant l’autre, respirer. J’avais mal aux épaules, je me crispais. Je devais me concentrer. Finalement, ce n’était pas si bon de laisser venir mes idées. Je percevais les voix de mes camarades, ils me prodiguaient moult conseils : « C’est bien, Ingrid ! Mais fais attention à ta tenue, songe à ton souffle, tes bras ne sont pas détendus… courage, tu as bien avancé ! »
Un vent frais se leva, je sentais la slackline bouger légèrement, j’appelai mentalement ma mère à mon secours, comme si elle y pouvait quelque chose. Elle avait été furieuse quand elle avait appris mon projet. À cet instant, je pensais : « Tu avais raison maman, je me demande bien ce que je fais ici ! Mais je n’ai plus le choix, je suis à mi-parcours, je dois y aller coûte que coûte. Dire que certains sportifs bondissent et font des sauts périlleux lors de leur traversée, et moi, je serre les fesses, j’ose à peine baisser le regard et je prie pour atteindre la rive le plus vite possible ! »
Encore un effort, me dis-je. Le vent semblait s’apaiser et plus j’avançais, plus je prenais de l’assurance. Mika m’avait prévenue : « Ce n’est pas parce que tout se passe bien que c’est gagné, fais gaffe tout le long ! » Alors, je restais prudente. Un pied devant l’autre et respirer. Les gars étaient proches à présent, ils sautaient de joie et criaient en se tapant les clavicules. Plus qu’une dizaine de mètres et le sol n’était plus très loin. Ma respiration se libérait, mes épaules douloureuses se relâchaient. J’étais trempée de chaud et épuisée. Mika m’accueillit contre son large torse, je riais et pleurais à la fois. De gros sanglots secouaient mon corps, en haletant je dis : « Je l’ai fait, les mecs, je l’ai fait, j’ai réussi ! »
Le baudrier détaché, je m’écroulai sur l’herbe, je n’avais plus de jambes. Christophe m’offrit un grand verre d’eau. Avec un clin d’œil, il ajouta que le champagne attendait au frais, mais qu’une douche ne serait pas du luxe. Je ris cette fois de bon cœur, c’est vrai que j’empestais.
Nous regagnâmes les voitures, je me laissai tomber sur le siège et fermai les yeux.
Mon aventure a été filmée, je garderai un bon souvenir de cet exploit que je ne suis pas près de réitérer !
Une heure plus tard, je faisais mon entrée dans la salle du gîte sous les applaudissements des amis. Anaïs m’embrassa en me traitant de tarée, Marine m’offrit une rose en soupirant que jamais, oh non, jamais elle ne ferait un truc aussi dingue. Je riais, j’étais comme dans un brouillard, un état second. D’après Mika, c’était un genre de choc, mais rien de grave. Je bus une coupe de champagne et aussitôt j’eus la sensation d’être très saoule. Je me précipitai en cuisine pour apporter mes verrines et mes amuse-gueule. Il y eut des « oh ! et des ah ! » J’avoue que mes plateaux étaient joliment colorés et appétissants. Trente minutes après, presque tout avait disparu, Mika chuchota à mon oreille que tout était magnifique et délicieux. Nous mangeâmes ensuite au milieu des rires et des plaisanteries de chacun. J’étais épuisée et il me tardait d’aller m’allonger sur un lit au calme. J’abandonnai mes amis dès vingt-trois heures et m’écroulai sur la couchette de la chambre la plus éloignée. Les autres chahutaient et dansaient au loin, mais je ne les entendais plus.
Dans mon rêve, je me déplaçais sur un fil, très haut, au-dessus des nuages… Tout était cotonneux et bleu, je sautillais sur mon câble, très à l’aise et les villages en bas paraissaient minuscules. Je riais, funambule solitaire du ciel. Je sentis Mika se glisser dans le lit à mes côtés. Je changeai de position, et repris ma marche dans les airs.
Au matin, nous fûmes réveillés par un malicieux rayon de soleil chatouillant nos narines. Mika me serra contre lui, j’avais envie que ce moment ne s’arrêtât jamais. Je me levai ensuite, joyeuse et encore heureuse de mon exploit !
Marre de tout ce fatras, ras-le-bol des routines !! Clémence craquait. Sur la route, traversant le bois un peu trop vite, elle se demandait ce qui la retenait dans cette vie. Mathieu l’avait quittée depuis trois mois, son boulot lui sortait par les yeux et son amie Lily venait de lui annoncer son départ pour le Québec. Elle frappa le volant rageusement en hurlant, freina d’un coup sec et s’arrêta au bord du chemin forestier. La pluie tombait, fine et glacée. Clémence fit quelques pas, sauta le fossé et s’enfonça dans le sous-bois. L’air sentait l’humidité et la mousse, elle respira profondément. Elle s’apaisait. S’adossant contre un tronc, elle ferma les yeux et réfléchit. Des larmes coulaient le long de ses joues. Elle renifla et perçut soudain qu’on l’observait. Elle se retourna et fit face à une femme âgée au regard doux et bienveillant.
— Ça ne va pas ? demanda la vieille.
— Si, si. Je… j’avais besoin de prendre l’air. Et vous, madame, il est bien tard pour se promener en forêt !
— Je cherche des herbes. Au printemps, il y en a de nombreuses à cueillir. Pour préparer des tisanes ou même à déguster.
— Ah bon ? Par exemple, il y en a ici ?
La grand-mère approcha son panier puis énuméra les différentes plantes :
— Voici des orties, elles sont la panacée. Je les mange cuisinées, j’en sèche et en consomme toute l’année. Et ça, vous connaissez ?
— Des pissenlits ? Ah, mais il y a plein de fleurs ! Lorsque j’étais enfant, je faisais des bouquets pour ma mère. Elle se moquait de moi, car j’avais les mains toutes jaunes !
— Quand elles sont en boutons, on les déguste dans les salades, c’est très bon. Elles sont très ouvertes, je vais en faire de la gelée. Et les feuilles vont être cuisinées en légumes. Ici, cette jolie plante, c’est de l’égopode. C’est délicieux cuit, en tourte ou en soupe.
— Les grandes feuilles dans ce sac, comment s’appellent-elles ?
— Ah, ça ! c’est l’ail des ours. Humez !
— En effet, ça sent très fort ! Ça s’utilise comme de l’ail normal ?
— Si l’on veut, oui. Je vais faire des pestos pour agrémenter les plats.
Clémence était ébahie devant ce panier vert. Son cerveau fonctionnait à cent à l’heure. Elle serait bien restée des heures à discuter avec cette vieille dame passionnante.
— J’aimerais connaître toutes ces plantes, vous pourriez m’apprendre à les reconnaître et à les accommoder aussi ?
— J’aurais grand plaisir à le faire ! Comment t’appelles-tu ?
— Clémence. Et vous ?
— Moi, c’est Micheline. J’habite la maison à droite à la sortie du bois. Tu ne peux pas la manquer. Viens ce samedi en début d’après-midi. Ou plutôt, non, je t’invite à manger, viens pour midi. Si tu veux tout savoir sur les herbes, il faut d’abord les savourer !
Clémence remonta dans son véhicule, le cœur plus léger. Elle démarra, mais après cinq minutes de conduite, elle commença à douter. — Tu es folle, se dit-elle, tu ne connais pas cette femme et tu as accepté de goûter à ses préparations. Tu es dingue ou quoi ! Elle soupira puis pensa qu’elle ne risquait rien, cette Micheline avait l’air brave sous son regard doux.
Elle espéra la fin de semaine avec impatience, son travail au bureau lui l’insupportait et Lily ne l’avait pas contactée depuis son arrivée à Montréal.
Elle enfila un jean et un tee-shirt, chaussa des baskets, attrapa son coupe-vent et roula jusque chez Micheline en chantonnant. Celle-ci l’attendait devant la porte de la maisonnette. C’était une ancienne auberge, fermée depuis plus de trente ans. Clémence se fit la réflexion que c’était une chaumière de conte de fées. Elles s’embrassèrent comme de vieilles connaissances, Clémence pénétra dans la cuisine. Un délicieux parfum flottait et sa faim se fit sentir encore plus. Tout en devisant, elles s’assirent face à face. Micheline avait posé sur la table une tourte dorée et odorante. Elle annonça :
— Tourte pommes de terre, orties, égopode et ail des ours ! Et… tutoie-moi, je te prie !
— C’est très appétissant !
La vieille coupa de grosses portions et servit Clémence. Un grand silence s’installa durant lequel les deux femmes mangeaient avec application.
— C’est incroyable, cela embaume, un vrai régal !
— Tu vois, la nature est généreuse ! Pour le dessert, j’ai préparé une crème à la reine des prés.
— Je ne sais pas ce que c’est…