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Parme Ceriset dédie ce recueil à l’inoubliable amour, au « Toi » unique, épistolaire et divin, réunification de tous ses aimés. « Toi qui jadis parlais ma langue, peut-être que tu sauras encore la déchiffrer. » Les éléments naturels, vecteurs de réminiscences, sont autant de supports de dialogues et retrouvailles avec l’autre dans l’instant, éphémère et sublime parcelle d’éternité.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Parme Ceriset est l’auteure de plusieurs recueils de poèmes et d’un roman publié aux Éditions L’Harmattan. Elle publie dans des revues de poésie et est rédactrice à La Cause littéraire.
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Parme Ceriset
Toi de brume
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Parme Ceriset
ISBN : 979-10-377-4167-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Toi qui m’as arrachée aux ténèbres,
Toi qui jadis parlais ma langue, peut-être que tu sauras encore la déchiffrer.
À Toi qui m’as éveillée à la lumière…
À Toi de l’ombre, ma part de nuit…
Mes « Toi » du monde, vous vous reconnaîtrez…
Cet ouvrage a été écrit par l’auteure dans un esprit de continuité avec son recueil, N’oublie jamais la saveur de l’aube (2019), qui a fait l’objet d’une recension dans La Cause littéraire où l’on peut lire ces mots de Patrick Devaux : « Parme a le sens de l’éphémère pour servir de marque-page à l’éternité… »
Il s’agit, ici encore, de rendre hommage à l’inoubliable amour, aux retrouvailles avec les aimés au cœur des éléments naturels qui se font messagers ou vecteurs de réminiscences.
Les amants de jadis et d’aujourd’hui fusionnent en un seul « Toi » épistolaire et divin.
L’auteure a été sauvée par une greffe des poumons et l’amour l’a aidée à traverser toutes les épreuves sur son chemin vers la guérison et la liberté.
J’aimerais que l’éternité soit une spirale où je retomberais mille fois amoureuse,
Un regard à cueillir en chaque recoin de lumière,
Un sourire au détour de chaque nuage,
Une âme nouvelle à chaque instant qui m’enivrerait de son parfum de mirage,
Je veux être folle à nouveau
Encore et encore
Être dingue de lui,
L’avoir dans la peau,
Revivre l’envoûtement de la passion
À l’infini
Et me fondre à l’espoir immortel
Autant de fois
Dans l’éternelle nuit.
Tout s’est évaporé, pourtant c’était hier…
Je te revois.
Je revois ton visage fouetté par les embruns.
Tu étais là, debout sur ce rocher, à contempler la tombe de Chateaubriand.
Tes cheveux vaporeux flottaient dans la légèreté du soir, dans un nuage d’insouciance.
Tu me souriais, m’inondant de la douce fraîcheur qui émanait de tes yeux en amande.
Tu parlais de la mort.
Tu ne savais pas.
Tu étais un enfant.
Toi, d’autres encore, le temps vous a évaporés.
Et même si depuis, d’autres sourires sont venus me sauver et me faire renaître au bonheur, ces regards disparus me hanteront à jamais. Je les porte en moi comme un fardeau de basalte, un flambeau de lave qui scintille d’une inaltérable passion d’exister, qui éclaire ma route dans les ténèbres dépeuplées.
Je me suis blessée contre les grillages du non-sens, comme la plupart d’entre nous le feront tôt ou tard. Mais la joie jaillit encore au plus profond de moi comme une source d’eau vive, comme un torrent d’éternité.
Mes blessures ont fait de moi une femme libre, une Amazone de l’espoir, comme tu me nommais lorsque j’affrontais la mort, avec ma bonbonne d’oxygène, mes rêves en bandoulière… Rien n’est plus solide que cette force qui est née de la fragilité.
Alors je me hisse sur mon cheval de lumière, et nous avançons vers le soleil. Nous nous envolons, lui et moi, plumes et crinière au vent. Peut-être irons-nous nous jeter dans l’océan, nous fondre à nos rêves, à nos réminiscences, dans des criques solitaires et des lagons cristallins. Et tant qu’il restera une étincelle d’espoir, nous marcherons vers la vie, vers l’amour, vers la liberté, jusqu’à la fin des temps, entre les herbes de braise, fraîches et scintillantes.
La rivière a emporté les frais galets d’adolescence,
Le sable roux, les grains d’or de nos regards fous,
Ta voix chantante et juvénile
Qui s’est effacée
Comme la complainte du temps
Dans son lit tumultueux…
Et de même les rêves
Qui étaient les nôtres,
Un peu trop indisciplinés,
Échevelés.
Le vent a-t-il vraiment tout effacé de toi ?
A-t-il emporté
Dans les gouffres du temps
Notre histoire givrée ?
Sur les névés des hauts plateaux,
Je l’entends souffler, furieux et indomptable,
Derrière les volets roux du chalet d’alpage.
Il s’insinue obstinément entre les rondins de mélèze
Rougis par les assauts de l’hiver,
Éclairés depuis peu par l’aube douce et délicieuse
Ourlée de rayons roses.
Parviendra-t-il un jour à nous ressusciter,
À faire revivre nos silhouettes sauvages ?
Et ces journées sous des pluies roses,
Lorsque nous marchions main dans la main
Dans l’éternel et délicieux enfer
Du Vercors et de ses hauts plateaux ?
Demain je pars retrouver
Les forêts de l’insouciance,
Ma nature, ma vie,
Ma liberté,
Mon amour.
Je ne suis, à cœur d’espoir,
Qu’une senteur d’épicéa perdue dans l’Éden
mourant.
Je veux m’envoler
Par-delà les feuilles d’automne
Des mûriers en cendres,
Par-delà la nuit
Qui a gardé ton sourire
En ses entrailles bleues,
Par-delà le jour
Qui n’a plus d’autre consistance
Que la clarté
Du repos,
Par-delà le temps
Et retrouver les braises d’or
Qui brillaient dans tes yeux
Au temps de l’insouciance,
Au temps de notre Éden.
J’ai laissé une partie de nous
Sur ces pierres calcaires
Que nous piétinions,
Sur les herbes hautes
De ces champs de blés mûrs.
Nous sommes morts toi et moi,
Une partie de mon âme est restée sur ce chemin.
Tu ne m’as pas oubliée,
Je ne t’ai pas oublié,
Mais le vent a dressé entre nos vies des haies de mistrals brûlantes.
Nous sommes devenus amis de résistance.
Le jour où j’irai rejoindre les ombres,
Tu ne seras pas là pour me tenir la main.
Puis tu m’appelleras au cœur des ténèbres,
Mais les pierres ne renverront que l’écho interminable de ceux que nous étions.
Te souviens-tu des vagues qui nous transportaient
Et que nous chevauchions âme et cheveux au vent ?
Je revois ton sourire et tes larmes d’enfant
Et nos rires enfuis dans l’océan de jais…
Tu te hissais, heureux, au sommet d’un rocher,
Tu me disais souvent « Le monde m’appartient »,
Tu étais prétentieux, tu défiais le destin,
Tu nous croyais unis devant l’éternité.
Aujourd’hui la marée m’a éloignée de toi
Mais dans le sable blanc qui recouvre la plage,
Les paillettes scintillent de tes yeux de rois,
Je t’entends m’appeler au cœur des coquillages…
Ton rire se pose sur les cimes de mes angoisses.
Tu es « on ne peut plus vivant », tu rayonnes à travers mes nuages.
Là-haut sur la crème des vagues il y a ton rire.
L’ouragan a noyé mes rêves de citron,
Les herbes poussent jusqu’à six pieds sous terre…
Les herbes, ces chevaux au galop bercés par le mistral,
C’est la houle rebelle de la Liberté
Dans les vallons de la résistance,
Les herbes, ce sont des existences volées.
Nous nous aimions au jour le jour
En comptant les pas qui nous séparaient de la fin,
Nous nous aimions dans les ténèbres