Tout autour de nous - Jacques Ickx - E-Book

Tout autour de nous E-Book

Jacques Ickx

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  • Herausgeber: Mols
  • Kategorie: Lebensstil
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2021
Beschreibung

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le quotidien belge Les Sports compte, parmi ses grandes plumes, un passionné de mécanique et de sports moteurs.

Jacques Ickx, journaliste freelance de ce journal très pointu, rédige, entre 1948 et 1951, un billet quasi quotidien consacré au sport et aux sportifs, mais aussi à d’autres sujets, sous un titre générique Tout autour de nous.
Né en 1910, Jacques Ickx collabore déjà au Bulletin de la Fédération Motocycliste de Belgique dès ses 18 ans. Il entre au journal Les Sports en 1933.

Coureur motocycliste à partir de 1934 pour les trois grandes marques belges et mondiales Gillet, FN et Saroléa, il fut le tout premier champion de Belgique senior de motocross, en 1939.

Pilote aviateur à ses heures et passé à l’automobile, il fut notamment vainqueur, en 1951, du Marathon de la route Liège-Rome-Liège, la plus dure des épreuves d’endurance automobile, avec son compatriote John Claes.
Sociétaire à part entière de la presse internationale, Jacques Ickx est triplement réputé pour sa conception humaniste du phénomène automobile, pour l’universalité des angles sous lesquels il l’approche et pour un style sans pareil qui lui valait d’être désigné en France comme le journaliste-écrivain. Ce cofondateur du Moniteur de l’Automobile fut l’un des cinq journalistes européens de l’automobile de l’après-guerre. 

Passionné de la vie, il croyait avec Pierre Teilhard de Chardin à l’ascension de l’humanité et au devoir individuel d’y collaborer. Ses célèbres billets « Tout autour de nous », textes brefs rédigés entre 1948 et 1951, bourrés d’informations mais aussi riches d’aventures, d’exploits et de moments inattendus, dont le livre propose une sélection, restent, pour ces raisons, si vivants, si actuels, si intemporels.

L’analyse extraordinaire de la motivation des héros qu’il met en scène – parfois personnages discrets hors du commun –, et des défis auxquels ils ont fait face, permet au lecteur de leur donner une nouvelle vie à laquelle aucun d’eux sans doute n’aurait songé. 

Plusieurs pages sont en outre consacrées à la famille de Jacques Ickx, son épouse, ses enfants, Pascal et Jacky, et à leurs exploits respectifs.


N'hésitez pas à faire un tour sur la page Facebook consacrée à l'ouvrage : facebook.com/JacquesIckx.Toutautourdenous


CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE


"La plume de Jacques Ickx : acérée, il y a près de trois quarts de siècle et pourtant encore tellement actuelle." - Thierry Wilmotte - Le Soir


"ll n'y a pas de petit journalisme. C'est ce que démontre ce recueil de billets." - Martin Boonen - L'Eventail


"De telles phrases font de cet album bien illustré un bouquin épatant."  - The Brussels Magazine


À PROPOS DE L'AUTEUR


Jacques Ickx – Passionné de la vie, il croyait avec Pierre Teilhard de Chardin à l’ascension de l’humanité et au devoir individuel d’y collaborer. Ces célèbres billets « Tout autour de nous », textes brefs rédigés entre 1948 et 1951, bourrés d’informations mais aussi riches d’aventures, d’exploits et de moments inattendus, restent pour ces raisons si vivants, si actuels, si intemporels.
Il fut à la fois et successivement champion motocycliste, pilote automobile, auteur et journaliste. Il est le père de Pascal et Jacky Ickx.

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Tout autour de nous

Ouvrages de Jacques Ickx

EN TOUT TERRAIN

La belle aventure du motocross belge

Collection olympique publiée par Les Sports, 1946

LA 2 CV ET MOI

Au revoir, vacances!

Éditions Citroën, Paris, 1955

AINSI NAQUIT L’AUTOMOBILE

(en deux tomes)

Éditions Edita, Lausanne, 1961

AINSI NAQUIT L’AUTOMOBILE

(en un volume abondamment illustré)

Éditions Edita, Lausanne, 1971

Contributions journalistiquesliste non exhaustive

Scientific American

Automobile Marocaine

Automobil Revue

Belgique Automobile

Belgique N° 1

Bulletin officiel de la Fédération

motocycliste de Belgique

Englebert Magazine

L’Année Automobile

La Gazette

La Meuse

L’Écho de la Bourse

L’Équipe

Le Marché

Le Moniteur de l’Automobile

Le Soir Illustré

Le Sportif ’70

Les Sports

Motor Officieel orgaan der Koninklijke

Nederlandse Motorrijders Vereniging (KNMV)

Royal Auto

...

*Le Moniteur de l’Automobile paraît pour la première fois le 15 janvier 1950 et Jacques Ickx en est l’un des deux fondateurs.

Le titre change en mars 1984 en France pour devenir

Le Moniteur Automobile, titre également adopté pour l’édition belge, en avril 1992, lors de son 1000e numéro.

Tout autour de nous

Hymne au sport et aux valeurs humaines

D’après les textes de

Jacques Ickx

Sous la coordination de

Michel Vanderveken

Préface

Pascal et Jacky Ickx

Postface

Pierre-Olivier Beckers

© Michel Vanderveken - Éditions Mols - editions-mols.eu

Graphisme

Miguel Dekeyser - spirit155.com

Dépôt légal

D/8023/2021/3

ISBN

978-2-87402-282-1

Malgré toutes nos recherches,nous n’avons pas réussi à identifierl’auteur de certaines photos.Nous prions les auteurs de ces photosde se faire connaître.

Tous droits de traduction, d’adaptationet de reproduction par tous procédésréservés pour tous pays.

Sommaire

Préface

Jacques Ickx de A à Z

Avant-propos

Billets

Une famille motorisée

Billets

Pascal, un homme de défis

Billets

Jacky, sur 2 et 4 roues

Billets

Jacques, du sport à la plume

Billets

Hommages

Postface

Table des billets

Remerciements

Crédits photographiques

Préface

Les billets « Tout autour de nous » de notre père ne nous ont jamais quittés. Ils analysent et condensent tant de situations et de sentiments humains, de l’audace à l’espoir, de la modération à la satisfaction, du courage à l’abnégation, qu’il ne se passe pas de jour où nous ne rencontrions des personnes ou des événements qui nous font penser à lui et à ses célèbres billets de l’époque.

Tous étaient écrits dans l’univers du sport et de la vie sportive, bel exemple pour la vie tout court. Et tous ont paru dans le journal Les Sports, source d’information inégalée de cette partie de notre vie.

Pour avoir été compétiteur lui-même et avoir été à ce titre constamment à la recherche des défis et des obstacles les plus redoutés à surmonter, notre père connaissait tous les mouvements de l’âme qui motivent le sportif, voire le champion, et les émotions qui pouvaient balayer son cœur.

C’est ce qui, sans doute, rend les billets « Tout autour de nous » si vivants, si actuels, si intemporels.

Les nombreuses figures que l’on y rencontre, célèbres ou anonymes, l’analyse de leur motivation et des défis auxquels ont fait face ces personnages, les événements historiques ou plus personnels qui y sont analysés de manière extraordinaire ont motivé, d’une manière croissante, Michel Vanderveken, ancien correspondant sportif de l’Agence France-Presse.

Dès lors, les nombreux héros de la saga des « Tout autour de nous » vont pouvoir mener, sous les yeux du lecteur, une nouvelle vie à laquelle aucun d’eux sans doute n’avait songé.

Désormais, Joseph Cugnot, Teddy Franchomme, Luc Varenne, mais aussi les événements marquants que sont le Tour de France et les Jeux olympiques, les indiscutable vedettes comme Géo Chavez et le franchissement des Alpes en avion, Gino Bartali, Marcel Cerdan et des centaines d'autres, héros ou personnages discrets hors du commun, pourront revivre sous nos yeux, voire dans notre cœur.

Nous voulons vous faire partager ce patrimoine que nous a laissé Jacques Ickx en vous souhaitant une agréable lecture de ces textes brefs, non seulement bourrés d’informations mais aussi riches d’aventures, d’exploits et de moments inattendus.

Pascal et Jacky Ickx

Jacques Ickx de A à Z

Né le 22 février 1910 à Courtrai (Kortrijk) au sein d’une famille de la bourgeoisie, Jacques Ickx est le benjamin d’un foyer de huit enfants. Entré dès l’âge de 15 ans à l’Université catholique de Louvain (Leuven) pour y poursuivre des études d’ingénieur pendant lesquelles il assure le reportage annuel du Salon de l’Automobile pour La Gazette, il débute en 1933 au journal Les Sports. Ce quotidien avait la particularité d’être imprimé sur papier de couleur rose, comme son alter ego italien La Gazzetta dello Sport, choisi afin de se démarquer sur les présentoirs des vendeurs. Jacques Ickx deviendra l’un des cinq journalistes européens de l’automobile de l’après-guerre. « Le journaliste automobile le plus influent, non seulement en Belgique mais probablement en Europe, à la fois apprécié et craint des plus grands constructeurs d’automobiles », écrira son confrère et ami Paul Frère.

Coureur motocycliste professionnel dès 1934 pour la firme Gillet, il sera en même temps et par la suite pilote d’usine au sein de la Fabrique nationale d’armes de guerre (la FN), en 1935 et 1936, puis pour Saroléa, la doyenne des marques belges, de 1937 à 1939.

Il deviendra aussi le premier champion de Belgique de motocross, une discipline dont il est l’un des pionniers en Belgique et le principal propagandiste. « C’est encore lui qui, à l’occasion d’un séjour en Angleterre, découvrit le trial, qu’il lança en Belgique avec une poignée d’amis, dont notamment le regretté Pierre van Maldeghem, tombé pendant la guerre, et Albert Moorkens, auquel il était lié par une amitié qui, jusqu’à la fin, résista à toutes les tempêtes qui ponctuèrent la carrière de Jacques*. »

Devant la tribune presse au circuit de Francorchamps.

« Le père de Jacky, tel que le connaissaient les jeunes générations, eût été un brillant journaliste dans n’importe quel domaine. Sa réussite prodigieuse qui connut son apogée au cours des années 50 prouve à quel point et avec quelle rapidité il sut assimiler les problèmes de l’automobile, qu’ils fussent techniques, économiques ou commerciaux. Son jugement, dans lequel entrait une bonne part d’intuition, fit de lui une des personnalités les plus écoutées des grands de l’automobile. Gian-Battista Pinin Farina ** l’invita notamment à l’accompagner dans un voyage d’affaires et d’études aux États-Unis et au Japon, dont il fit des reportages remarquables.* »

*In Pourquoi Pas? du 25 mai 1978, n° 3104.

**Giovanni-Battista Farina, souvent appelé Gian-Battista, puis Pinin. Le jeune artiste piémontais en fit une marque de son surnom avec son nom de famille : Pininfarina.

Jacques Ickx fut aussi pilote aviateur, lui qui avait souhaité s’engager par le passé dans l’aviation militaire. « Il avait la passion du journalisme et la passion de tout ce qui se passait dans les coulisses de l’automobile mais le virus du sport continuait à le hanter. Il l’aimait, s’y intéressait et aurait aimé en être un des acteurs. Mais il dut se rendre à l’évidence que, venu relativement tard à la voiture, il ne pourrait pas réitérer dans ce domaine les succès qu’il avait acquis sur deux roues*. »

Au volant d’une Jaguar XK 120, il remporta pourtant Liège-Rome-Liège, la plus dure des épreuves d’endurance automobile, avec son valeureux compatriote John Claes, en 1951. Cette victoire, acquise de surcroît sans le moindre point de pénalisation, leur valut de se voir décerner la même année le Trophée national du Mérite sportif. « Un “marathon” dont Jacques Ickx fit, une fois encore, des reportages qui mériteraient d’être relus aujourd’hui.

Mais c’est surtout comme conseiller qu’il laissa son empreinte dans le sport automobile: conseiller de Maurice Garot, secrétaire général du Royal Motor Union de Liège, dans l’organisation de Liège-Rome-Liège, puis de Liège-Sofia-Liège et du Marathon de la route sur le Nürburgring; conseiller aussi de Léon Sven dans l’établissement des fameux Grands Prix des voitures de série de 1952 et 1953 pour lesquels les voitures participantes étaient sélectionnées par huissier sur la chaîne de montage ou dans un magasin d’exportation.

Et s’il n’eut pas la satisfaction de s’illustrer lui-même au volant d’une voiture, il l’eut par le truchement de ses deux fils : Pascal qui, après avoir piloté un avion de tourisme à l’âge de 13 ans, remporta entre autres les 24 Heures de Francorchamps de 1965 avec Gérald Langlois van Ophem et Jacky dont nous connaissons tous la brillante carrière qui le porta au sommet du sport de compétition*. »

Professionnel exemplaire, doté d’une grande capacité de travail au vu de ses abondantes collaborations à des journaux et des revues belges et internationales, Jacques Ickx, conscient que l’écriture ne s’improvise pas et qu’elle obéit à des règles, trouvait son bonheur en écrivant inlassablement des centaines de papiers formidablement ciselés et truffés de maints détails sur les sujets les plus divers. Il était bien épaulé par son épouse, Mariette, qui s’est révélée une remarquable et fidèle collaboratrice.

Sorte de brève chronique apparue à la fin du XIXe siècle, le « billet » constitue à chaque fois un exercice de style.

Son intitulé, donné par le quotidien, renvoie soit à son rythme de production soit surtout au rôle prépondérant du rédacteur, à son opinion.

Cet aspect subjectif est renforcé par l’emploi du caractère italique.

Le billet représente aussi un genre humoristique ou moral par sa conclusion, souvent les deux.

Avant-propos

Quel regret! Je n’ai pas connu Jacques Ickx senior. Des quelques personnes que j’ai questionnées, j’ai reçu pour toute réponse les remarques suivantes : « Il n’hésitait pas un seul instant à tremper sa plume dans le vitriol! » ou encore « Il avait des idées bien arrêtées! »… Bref, à la suite de ces considérations, j’ai préféré arrêter là mes investigations.

Je connaissais des bribes de son passé : il avait été un sportif accompli.

Le jour où Pascal Ickx me montra une série de billets de son père, j’ai entrepris des recherches jusqu’à me transformer en rat fureteur à la Bibliothèque royale de Belgique, digne conservatrice d’un riche héritage culturel, désormais dénommée KBR (Koninklijke Bibliotheek Bibliothèque royale).

Le présent recueil compte 106 billets « Tout autour de nous », sélectionnés sur pas moins de 265 rédigés entre 1948 et l’entame de l’année 1951* dans le quotidien Les Sports, soit au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. À l’époque, la télévision effectuait ses premiers balbutiements et la radio, elle, ne suffisait à personne. Les gens achetaient les journaux.

Comme le papier était encore contingenté, il fallait faire court, mais il n’était pas interdit, au risque de déranger, de faire original. Sans originalité, il n’y a pas de vrai talent. C’est ce que nous démontre Jacques Ickx tout au long de ses billets d’humeur. En plus de se montrer brillant chroniqueur, il était aussi journaliste de terrain et chassait l’information. Comme jadis Albert Londres, Jacques Ickx porte la plume dans la plaie. Il prend le risque d’irriter.

Les billets de ce recueil prouvent que Jacques Ickx avait le sens de l’information. Avec une clarté absolue, il écrivait très simplement et excellait dans l’art de mettre en scène les sportifs comme les non-sportifs. Il leur donnait vie, puis les laissait s’exprimer.

Reproduction à la taille réelle.

À cette époque, le papier était encore contingenté, les photos rares et les caractères typographiques volontairement petits.

Au terme du billet, il reprenait la situation en main et réservait au lecteur sa réflexion finale. Il avait une grande acuité de regard et d’esprit. Connaisseur de la valeur des choses et des mots, il faisait mouche avec une ou deux phrases. On sent qu’il écrit exactement ce qu’il a envie d’écrire. C’est assez rare.

Je ne peux que reprendre les termes dans lesquels il présentait les deux volumes du livre Ainsi naquit l’automobile dont il est l’auteur et qui, bien que discuté par certains et malheureusement quasi épuisé, fait toujours autorité : « Sociétaire à part entière de la presse internationale, il est triplement réputé pour sa conception humaniste du phénomène automobile, pour l’universalité des angles sous lesquels il l’approche et pour un style sans pareil qui lui vaut d’être désigné à Paris comme le journaliste-écrivain. Il aime passionnément la vie et croit avec Pierre Teilhard de Chardin à l’ascension de l’humanité et au devoir individuel d’y collaborer**. »

On ne saurait mieux dire combien Jacques Ickx mérite la confiance du lecteur. C’est un Journaliste rare, on me permettra de l’écrire avec une majuscule. Il agit en sage, comme une mémoire collective. Il est devenu une source d’inspiration.

Il mériterait d’être donné en exemple dans les écoles de journalisme. Il serait même souhaitable de consacrer une thèse à son travail, à son œuvre.

Outre son œuvre, Jacques Ickx nous a laissé deux fils, Pascal et Jacky.

Michel Vanderveken

*L’essentiel des billets « Tout autour de nous » a été écrit en 1948 et 1949. Jacques Ickx a signé un seul billet au tout début de l'année 1950, puis deux autres billets dans le courant du mois de janvier 1951.

**Éditions Edita, Lausanne, 1961.

Cet ouvrage auquel, pendant quatre ans, il a consacré tout son temps libre, démontre que l’histoire admise est inexacte à 80%.

Il l’a complétée par plus de 300 faits inédits, de l’Europe entière. Ledit ouvrage l’a fait honnir dans le monde entier, sauf en Angleterre où il reçut, l’année suivante, le Pemberton Trophy***.

***Le Pemberton Trophy lui a été décerné par la Guild of Motoring Writers « pour avoir donné à chacun de ceux qui ont participé à l’histoire de la gestation de l’automobile la juste part qu’il mérite ».

Histoire des routes belges

Léopold Génicot, professeur à l’Université catholique de Louvain, nous la trace dans une plaquette remarquablement documentée, dans le cadre de la Collection nationale.

À y lire son résumé de la situation au début du XVIIIe siècle : « Ce bref tableau dit assez l’indigence lamentable de notre réseau routier à ce moment et l’indifférence des pouvoirs publics à l’égard des travaux publics », on pourrait croire au caractère éternel de cette carence…

Mais ce n’est pas exact. Les Pays-Bas étaient alors sous le régime espagnol, dominateur lointain, et l’État moderne s’annonçait à peine.

Sitôt que cette évolution s’étendit jusqu’à nous, tous les gouvernements étrangers aux mains desquels nous sommes tombés, français, autrichien et même hollandais, ont poursuivi une politique heureuse de développement routier.

Une politique intéressée, sans doute, mais dont nous avons profité et qui indiquait une conception juste du problème: sans de bonnes routes sillonnant le pays, une économie nationale n’est même pas concevable.

Plus que tout autre, le jeune royaume de Belgique, dont les premiers gouvernants montrèrent tant d’à-propos, allait se créer un réseau routier. De 1837 à 1853, le kilométrage des grandes routes passe de 3.900 à 6.900 km, et l’on pave ou empierre, au surplus, 6.000 km de chemins vicinaux.

Mais l’œuvre s’arrête brusquement. Et rien n’est plus logique: le chemin de fer qui atteint sa phase de développement pratique révolutionne le domaine du transport. Jusqu’en 1885, il n’y en aura que pour lui…

De 1885 à 1900, les chemins de fer vicinaux étendent son action plus loin.

Dans ce monde en perpétuelle gestation, une révolution en chasse une autre. Avec l’an 1900 apparaît la révolution du moteur. Et avec lui, la route désertée revient à l’ordre du jour. En 25 ans, de 1908 à 1933, le trafic routier – évalué en tonnage – voit son importance multipliée par cinq.

Il n’y a pas à en chercher la raison : le moteur en est seul responsable, car il couvre 90 pour cent du trafic de 1933 contre 6 pour cent de celui de 1908.

Mais le moteur a ses exigences. C’est toute une adaptation du réseau routier qui s’impose. La Belgique, pays progressiste, va-t-elle se laisser distancer par les autres ?

Il y a trente ans, un Belge se penchant sur son histoire n’eût pas douté du contraire. Mais celui d’aujourd’hui doit bien constater, non sans amertume, que les leçons du passé ont été perdues.

Benoîte

Rien qu’un prénom… Mais de le voir imprimé, plus d’un lecteur sans doute ressentira un petit choc. Oui, il s’agit bien de la même Benoîte.

Celle qui, chaque soir, durant une brève absence de la sentinelle, répétait à haute voix le communiqué de Londres sous les fenêtres des cellules de Forest. Celle qui évacuait les messages qu’on lui jetait dans quelque boîte de conserve et venait lire les réponses qu’elle avait pu obtenir.

Prisonnière politique transférée à l’infirmerie, elle risquait tout à ce jeu. La supérieure des religieuses qui l’aidait ne risquait pas moins d’ailleurs. Mais Benoîte prenait sur elle la partie sportive – si l’on peut dire – du programme.

Il y avait du sport dans ces coups d’audace quotidiens, car pour tirer parti des brèves occasions qui s’offraient et accomplir un travail effectif, il fallait la tête froide, le jugement éclair, la volonté plus forte que le réflexe humain, la précision qui, dans le sport, font les championnes.

Parfois, le caractère sportif s’accentuait encore.

Une boîte d’allumettes contenant un message tomba un jour en deçà du réseau barbelé qui faisait un no man’s land autour de la prison. Une vieille religieuse aidée d’une servante chercha à la récupérer en attachant un râteau au bout d’une tête-de-loup.

Le râteau à son tour resta derrière les fils.

« Il faut aller chercher Benoîte! » Conclusion toute logique en ce lieu.

La jeune femme accourut, escalada la clôture barbelée haute de deux mètres, sauta de l’autre côté, recommença son escalade et son saut… La situation était sauvée.

Vous, sportifs, si vous en avez l’occasion, essayez d’en faire autant, en toute tranquillité et en prenant bien votre temps. Vous direz alors si Benoîte n’était pas une sportive. Et pour elle les secondes comptaient et plusieurs vies, à commencer par la sienne, dépendaient de sa réussite…

Par Benoîte, plusieurs centaines d’isolés gardaient le contact avec la vie et entretenaient un optimisme rayonnant.

Après la guerre, disait-on dans les cellules, ceux d’ici offriront à Benoîte une boîte de conserve en or…

Mais beaucoup d’entre eux ne comptent plus au nombre des vivants. Les autres ont enfermé ce passé derrière un mur de silence. Benoîte ellemême vit dans une retraite endeuillée.

Elle n’aura jamais sa boîte de conserve en or. Mais des pensées – en or aussi – continuent à monter vers elle chaque fois qu’un de ces hommes se souvient.

Benoîte… un simple prénom. Une vraie Belge. Une vraie sportive aussi.

Dans le même panier

Je connais un monsieur qui débarquait en Belgique, il y a vingt-cinq ans, avec une connaissance imparfaite du français, neuf cent trente-cinq francs dans sa poche et une seule valise contenant tous ses biens. Les trois quarts étaient des livres.

Il était riche encore d’une ferme intention de réussir…

Il a atteint son but, car il est aujourd’hui ce qu’on appelle un homme arrivé. Il est arrivé en technicien de la réussite, en homme qui a étudié et exercé cette efficience chère aux peuples anglosaxons.

S’il lui arrive de se pencher sur son passé, ce n’est pas pour vous ennuyer du récit de son dur périple, mais simplement pour vous communiquer la leçon que lui a apportée la vie.

Cherchant le secret de la réussite, il a étudié les biographies de toutes les célébrités en la matière pour en découvrir les points communs.

Il n’en a trouvé qu’un seul, qu’il s’autorise depuis à considérer comme essentiel : toutes ces personnes, à l’un ou l’autre moment de leur vie, ont mis tous leurs œufs dans le même panier.

Sans doute ne suffit-il pas de le faire pour réussir à coup sûr. On ne connaît que les vainqueurs de ce pari : tout ou rien. Les vaincus certainement sont infiniment plus nombreux.

Il était riche encore d’une ferme intention de réussir…

Mais il est indispensable d’avoir tenu et gagné le pari pour aboutir à une réussite exceptionnelle.

Ceux qui pratiquent la modération et sont économes de leurs risques avancent plus sûrement, sans doute, mais leur étape n’est jamais longue.

Il en est exactement de même dans le sport.

Jamais la pondération et la prudence n’ont créé le grand champion. Il naît toujours d’une audace, d’un risque, d’un sacrifice.

Ceux qui tentent l’aventure la perdent sans doute plus souvent qu’ils ne la gagnent. Mais seuls ceux qui l’ont gagnée percent complètement.

Il faut avoir été prodigue de soi pour embrasser un jour succès et renommée.

Si l’on peut appliquer au sport cette leçon tirée de la vie tout court, il est réconfortant de se dire aussi que le sport en général et le sport de compétition en particulier vous arment précisément pour participer avec audace au combat de la vie.

Chacun de nous a le devoir de réussir, non pour lui, mais pour ceux qui l’ont fait naître et ceux qu’il a fait naître à son tour. Pour cette rude partie, qui contient sa propre gloire, la pratique du sport est la meilleure école.

Il y a quatre ans

Il y a quatre ans aujourd’hui, Bruxelles fêtait sa libération. Une splendide journée de septembre s’était déroulée sur un rythme intense et énervant. Ce que l’on touchait du doigt semblait presque irréel. La vie de toute une ville était désaxée. Un immense frémissement naissait partout, gagnait tout…

Quelques voitures allemandes passaient encore… Quelques cyclistes en uniforme vert de gris… Et tout à coup, ILS furent là...!

Peu importe où ils arrivèrent en premier lieu. Dans chaque quartier, on les attendait. Dans chaque quartier, l’apparition du premier scout car* fut un événement égal en importance, le même, le plus grand depuis toujours.

Je me rappelle avoir vu arriver une Humberette britannique place Vanderkindere. Bien avant qu’on ne la vît, on savait que « ça y était » par l’immense clameur qui montait du bas d’Uccle.

Les rues étaient désertes, mais deux minutes après, il y avait là une foule venue on ne sait d’où, surgie de partout, occupant dans sa course folle toute la largeur de la chaussée.

Et une floraison de drapeaux s’étendait à l’allure d’une auto en marche, celle qui montait l’avenue Brugmann avec, à la tourelle, à côté de sa mitrailleuse, un « béret noir » parlant dans un microphone.

Ce n’est diminuer en rien ce splendide aboutissement d’une longue aventure tissée d’héroïsme, de souffrance et d’efforts surhumains, que de dire ici que la libération de Bruxelles avait presque un aspect sportif.

Préservée de presque tout combat, échappant à la tragédie de la destruction, Bruxelles vit en effet arriver des vainqueurs qu’elle put attendre sans anxiété et fêter dans une totale allégresse.

On eût dit l’arrivée d’une course gigantesque dont le départ avait été donné en Normandie trois mois auparavant. Une course qui eût eu autant de vainqueurs que d’arrivants…

Et de fait, ces Suicide Squadrons** qui ouvraient la voie aux armées alliées avaient mené une guerre sportive, faite d’exploits personnels intenses, répétés, poursuivis de longues heures, basés sur l’initiative et sur une discipline d’équipe plutôt que militaire.

Ces hommes avaient subi un entraînement athlétique comme peu d’athlètes en ont connu, fourni durant trois mois une performance physique dont ils sortaient bronzés et resplendissants de santé, accumulé des exploits de pilotage et d’à-propos comme dans la plus belle épreuve d’endurance automobile ou motocycliste…

Et ces hommes avaient gagné!

*Véhicule de reconnaissance.

**Escadrons qui reçoivent des missions telles que leur destruction totale est leur destin le plus probable.

Porte Louise à Bruxelles, 3 septembre 1944.

Michaux - Lallement

S’il est une question délicate entre toutes, c’est bien celle de la vérité historique. Comment croire à la parfaite exactitude de ce que l’humanité a retenu des temps anciens quand des faits de moins de cent ans sont déjà perdus dans le doute.

Qui a inventé cette bicyclette dont nous nous servons partout et à tout instant ? Pierre Michaux, bien sûr! Quand?… En 1865… C’est ce que disent en tout cas neuf auteurs sur dix, sinon quatre-vingt-dix-neuf sur cent.

Et Pierre Lallement alors, cet ouvrier du carrossier Pierre Michaux, dont il est admis qu’il construisit un vélocipède dont on a gardé le dessin, qui partit pour l’Amérique en 1863 dans l’espoir – d’ailleurs déçu – d’y établir une industrie nouvelle et qui toujours contesta l’invention de Michaux qu’il prétendait sienne? Il est fort probable que Lallement disait vrai…

Mais ce fut Michaux qui rationalisa le véhicule nouveau, lui donnant son cadre d’une pièce plongeant de ce qui allait devenir plus tard la tête-à-billes jusqu’à l’axe de la roue arrière, ses premiers paliers réglables précurseurs des roulements, et ses pédales à contrepoids.

Ce fut Michaux surtout qui, le premier, entreprit la construction des vélocipèdes sur une certaine échelle et les introduisit dans la vie courante.

C’est cela seul qui a frappé l’opinion publique, toujours lente à se mettre au courant. Et l’opinion publique est seule, évidemment, à laisser d’abondantes traces.

Puis, il y a ce don de l’humanité de tout embellir et sa propension à préférer le plus beau. Le premier crée les légendes; la seconde les accepte aveuglément. Lallement, l’expatrié, n’eut pas sa légende.

Michaux, toujours présent, ne tarda pas à se voir prêter – comme on le fait aux riches – la belle histoire imaginée par l’homme toujours en quête de merveilleux.

Quelqu’un serait venu chez lui pour faire réparer une draisienne et son fils de quatorze ans aurait imaginé, par jeu, de fixer une manivelle à la roue avant et se serait lancé sur le pavé sous les yeux émerveillés de son père…

Mais, pour d’autres plus enclins encore à tout admettre, le fameux client aurait amené un tricycle – la pédale aurait-elle donc déjà existé ? – et, pendant que Michaux père en réparait une des roues, son galopin de fils se serait emparé de l’engin amputé et aurait gracieusement évolué, découvrant ainsi l’art de rouler sur deux roues… qui était connu depuis la Révolution, et suivant des méthodes plus rationnelles.

Niez après cela que Pierre Michaux ait inventé la bicyclette, et vous serez un esprit chagrin…

C’est ainsi – hélas! – que l’on écrit l’histoire.

Jacques Ickx perché sur un grand-bi devant les Musées royaux d’Art et d'Histoire (MRAH) au Cinquantenaire.

N’attends point d’être soleil couchant!

Baltasar Gracian, jésuite espagnol et philosophe naturellement cynique, écrivait il y a trois cents ans exactement cet Arte de Prudencia traduit sous le nom de L’Homme de cour par Arsène de la Houssaye, qui peut figurer aujourd’hui encore comme le manuel parfait de celui qui veut faire son chemin dans la société en ajustant ses appétits aux réactions de ceux qui l’environnent. Baltasar Gracian ne se doutait pas que, trois cents ans plus tard, pas mal de ses maximes seraient applicables aux carrières sportives dont les héros ne peuvent accéder au pinacle que s’ils ont eu l’heur de conserver la faveur de la foule tyrannique et changeante!

« Fais plus attention, dit-il par exemple, à ne pas manquer un coup qu’à en bien tirer cent. » Ce que lui-même commente ainsi : « Quand le soleil luit, personne ne le regarde; mais lorsqu’il s’éclipse, chacun le considère. Le vulgaire ne comptera point ceux de tes coups qui porteront, mais seulement ceux que tu manqueras! »

« Fuis d’être obligé de remplir un grand vide », écrit-il encore. Et cela s’adresse à tous ceux qui ont à reprendre la succession d’un champion disparu. « Si l’on s’engage dans cette voie – ainsi va le commentaire –, il faut être bien assuré de dépasser son prédécesseur, car il faut valoir le double pour l’égaler. »

« Garde-toi bien de vaincre ton maître, conseille-t-il au nouveau venu. Les princes veulent bien être aidés mais non dépassés… » Les princes du sport ne sont pas différents.

« Traite avec ceux de qui tu peux apprendre… Aie le renom de contenter chacun… Connais ton fort, car bien des gens fussent devenus de grands personnages s’ils eussent connu leur vrai talent… Sois d’humeur joviale. Un grain de plaisanterie assaisonne tout. Une belle humeur est l’aimant des cœurs… »

Que de maximes dont tirera profit celui qui aborde les tréteaux du sport de compétition.

« Renouvelle ta réputation de temps en temps! L’excellence est sujette à vieillir et la renommée avec elle. L’habitude diminue l’admiration… » Qu’en pensez-vous, champions?

« Ne parle jamais de toi-même, disait encore notre jésuite, et moins encore de tes concurrents. Toute prétention qui est contestée ruine le crédit. Ne montre point que tu es content de toi-même. Ne te plains pas non plus… »

Et nous dédierons aux « hommes du jour » ce dernier conseil qui leur parvient à travers trois siècles : « N’attends point d’être soleil couchant.

C’est une maxime de prudence qu’il faut laisser les choses avant qu’elles ne nous laissent, à l’imitation du soleil qui, pendant qu’il est encore tout lumineux, a coutume de se retirer dans une nuée pour n’être point vu se coucher. »

Accidents

J’ai passé quelques heures instructives en compagnie d’un expert attaché au Parquet, un de ces hommes pour qui l’accident grave n’est plus le spectacle saisissant qui vous marque pour longtemps, mais l’atmosphère professionnelle quotidienne… Car il y a en moyenne deux accidents mortels chaque jour dans le district de Bruxelles!

Pour ces hommes qui les connaissent tous, soit par eux-mêmes, soit par leurs collègues, il apparaît bientôt que les accidents obéissent en partie à des règles de temps et de lieu.

« Sur ce bout de route, m’a dit au passage mon interlocuteur, j’ai vu une voiture écrasée pratiquement sur chaque arbre. »

Il m’a confié par ailleurs qu’il y a des jours et des heures où l’expert se prépare à l’avance, certain qu’il sera appelé à bref délai…

La conclusion qui s’en dégage immédiatement, c’est qu’il semble que l’humanité soit incapable de saisir une leçon.

Si telle ou telle section de route sont marquées par des hécatombes, c’est qu’il y a dans leur revêtement, dans leur dessin, dans l’ordonnance de leur trafic, une faute de base qu’il est criminel de laisser subsister.

Mais on ne modifie ni le revêtement ni le tracé de la route, on ne prend pas de mesures efficaces pour agir sur les courants de circulation et des accidents se répètent, frappant chaque fois de nouveaux automobilistes non avertis…

Serait-il efficace de les avertir, pensera-t-on, quand on saura que, parmi les jours et les heures où l’accident survient inexorablement, on compte la nuit de chaque réveillon à partir d’une heure du matin…?

Aucune leçon supportée par autrui ne peut donc servir à celui qui prétend fêter la joie de vivre.

Il y a une catégorie d’accidents typiques autant que nombreux: celle où un jeune homme est accompagné d’une jeune femme.

Généralement la voiture va s’écraser à vive allure dans l’obstacle après avoir manqué un virage pris au-delà des limites…

Mais le jeune homme qui charge une jeune fille s’obstine à vouloir lui en mettre plein la vue!

Des accidents et des accidents pourraient être évités si les pouvoirs publics s’en émouvaient d’une part, si l’homme était raisonnable d’autre part…

En attendant, celui qui passe sa vie dans l’atmosphère des accidents, l’expert, a renoncé définitivement à la vitesse et se déplace à 60 km/h au compteur…

Encore une leçon qui passera inaperçue!