Un ange de seconde classe - Brigitte Mary - E-Book

Un ange de seconde classe E-Book

Brigitte Mary

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Beschreibung

Un ange de seconde classe nous invite à réfléchir sur nos propres limites auto-imposées ainsi que sur nos aspirations les plus instinctives, nos besoins et nos capacités d’adaptation. Cet ouvrage nous pousse aussi à prendre le temps nécessaire pour observer attentivement les différents aspects de la vie, illuminant notre compréhension et notre perception. Regardons véritablement, quelle est la signification profonde de tout cela ?


À PROPOS DE L'AUTRICE

Thérapeute, Brigitte Mary écoute attentivement le monde depuis longtemps. Elle a puisé dans ses expériences professionnelles pour partager le contenu de son premier ouvrage publié, "Un ange de seconde classe, qui est nourri de joie", de bonheur et d’une inspiration créative chaleureuse.

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Brigitte Mary

Un ange de seconde classe

Roman

© Lys Bleu Éditions – Brigitte Mary

ISBN : 979-10-422-0028-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

Ne vous y trompez pas. Ce ne sont pas des billets d’humeur.

Cet ouvrage est une incursion dans nos états d’âme et de vie.

C’est une attention ponctuelle et profonde portée à l’état, à la pensée du moment, un inventaire mosaïque de nos façons d’être, à nous-même, et au monde.

Ces sensations et réflexions, souvent fugaces, que nous laissons trop facilement passer, ou sur lesquelles nous posons rapidement un petit mouchoir, voire un bon vieux tapis… Brigitte Mary s’en saisit, elle, dans un exercice quotidien, comme un rituel que l’on se devrait peut-être…

Cueillir, attraper la pensée, la poser sur la table, retenir la sensation, explorer l’émotion, le sentiment qui traverse, se souvenir, faire des ponts, aller plus loin, chercher des chemins pour se comprendre et s’aimer mieux, elle apprivoise pour que l’on puisse porter le regard.

D’une main ferme et généreuse, en offrant sa vie comme exemple ou point de départ, elle étudie, nos instincts et nos méandres, nos limites auto-imposées et nos envies profondes, nos besoins et nos adaptations.

Elle prend ce temps que nous prenons rarement, elle travaille dans les recoins et pose une torche dans les obscurités. Par-dessus, je l’entends nous dire : « Regardons vraiment. Qu’est-ce que tout cela raconte de plus profond ? »

Elle le fait comme elle est, comme elle donne. Dans une fantaisie des mots qui font sens profond, qui font corps. Au fil du texte, en filigrane, sa voix encore : « Sentez… Qu’est-ce qu’il se passe… ? Que ressentez-vous ? Quelle est la résonance ? »

De son intime au nôtre, la frontière se dissout.

À travers ses textes, sa pédagogie.

Tant de récits de vie et de confidences ont résonné dans son cabinet de psychopraticienne ! Dans ses cours de formatrice aussi.

La douleur, la joie, les colères, l’inquiétude, la légèreté, le réconfort, la frustration, les choix, les voies, les renoncements, les doutes, le changement, les évolutions, les désespoirs, les tensions, les blocages, les élans, les traumatismes, les portes verrouillées, les portes qui s’ouvrent, les mondes inconnus, attirants, terrifiants, les peurs, le courage, l’amour, le désamour, les liens… Tout !

Tout ce que nous sommes.

Elle en est aussi le témoin privilégié, l’exploratrice forcenée, volontaire et précieuse ; par les moyens, les plus ouverts et dans tous les replis.

Une pensée humaniste et tentaculaire qui ne laisse rien ni personne au bord du chemin.

Via un recueil très personnel, Brigitte tend la main à nos émotions, à nos mécanismes, et partage tout ce qu’elle sait intimement de nos fonctionnements. Ensemble.

Se découvrir, se comprendre, se pardonner, avancer. Ouvrir. Œuvrer. Être soi, pleinement, avec amour et sans complaisance.

Ce livre s’accueille les bras ouverts, avec liberté.

La liberté de le lire à l’envi et comme on le souhaite.

Il n’y a pas d’ordre qui tienne, pas d’ordre précis, défini. Chacun son rangement, sa façon de prendre les moments.

Alors, vous le lirez peut-être sagement d’une traite ; ou peut-être préférerez-vous l’ouvrir chaque matin, sur la table du petit-déjeuner, au hasard ou au coup de dés, et voir, lire, « ce qu’il se passe ».

Le soir, avant le coucher, pour que la réflexion infuse pendant le sommeil : un texte, un épisode, une aventure émotionnelle. Ou au travail, faire d’une pause ce moment privilégié. Piquer un texte du doigt, en faisant tourner ou défiler les pages, et pourquoi pas le partager ; en discuter peut-être…

Vous ferez bien comme vous voulez, vous choisirez le rythme et la façon. Et vous irez voir, regarder, ressentir, réfléchir, transformer, approfondir, contredire peut-être, essayer… Que sais-je ?

Ferme et doux, Brigitte Mary nous met le pied à l’étrier et propose des chemins lumineux. Elle a ce talent, naturel. C’est elle. C’est ce qu’elle fait.

L’air de rien, on y est. Bien en face de nos émotions, ou de celles qui nous rappellent un proche, prêts à l’exploration nous aussi. Avec richesse. Avec ce que l’amour offre de confort. Avec authenticité. Pour de vrai…

Le lien étant fait, je me retire et vous laisse dans ce berceau de mots bien à elle. Vous en ferez votre chaudron fécond à votre façon.

Belle aventure à vous ! … En vous, en nous, à travers elle.

Et à toi, Brigitte, ce MERCI, tout entier… comme toi.

On ne finit pas une préface par un gros câlin, ça ne se fait pas, ou ça ne s’est jamais fait. Cette osmose qui colle au corps et fait tellement de bien, ce lien entre le corps et l’esprit que tu connais si bien. Et pourtant… C’est exactement ce qu’il me vient, ce dont j’ai envie, ce qui me porte. Alors tant pis pour les codes.

C’est bien d’un gros câlin dont il s’agit. Ce livre, ce sont tes bras qui nous entourent…

Caroline Brandel

Prologue

Je me suis mise au défi d’écrire, chaque jour, une petite inspiration. Mon idée était d’ouvrir un espace quotidien, pour changer d’atmosphère.

Décacheter mes pensées, en extraire du contenu, et voir ce qui se cache derrière.

Ce rendez-vous est devenu, pour moi, comme une méditation… Écrire chaque matin m’a donné à vivre avec plus d’attention, de jouer avec l’inattendu. De cesser l’indifférence du coup d’œil, que l’on accorde par habitude ou courtoisie de temps à temps à notre vie, d’essayer un regard vigilant, sur ce qui surgit en nous. Tout phénomène nouveau réveille notre attention, ce qui est plus difficile est d’être attentif à tout ce que l’habitude a engourdi « Nul n’est attentif qui ne veut l’être ». Je ne voulais plus fermer la parenthèse, mais ouvrir des guillemets. J’ai eu envie de partager ce que je ressentais dans cette succession de transitions, quand j’écoutais nos vies chanceler, manquer d’assurance, et se rendre compte que la vulnérabilité est une tendresse offerte par nos inconforts. Une tendresse qui rend notre sol plus doux, disposé à se laisser creuser, explorer, et féconder. J’arrive aux termes de mon défi, et j’avais donc prévu d’en rester là après un mois. Et suis devenue une « attentionneuse » goulue. J’ai écrit tous les jours, ce dont je me pensais incapable, je l’ai fait pour vous, pour moi et grâce à vous… Je me suis sentie pousser des ailes, « un ange de seconde classe » s’invitait !

Respire ton étreinte

De temps en temps, tu te cognes partout ! Le fil est coupé, tu te sens séparé. Tu parles, écris, téléphones, commentes… tu vois tes autres à travers un écran… et le lien s’éteint sur le bouton « quitter ».

Tu passes à ses côtés, déposes ta main sur son épaule, et lui envoies un baiser de loin pour le quotidien… Tu attendras d’autres moments qu’une simple chose de la vie, son mariage, un voyage, un traité de paix, son petit qui naît pour poser ton cœur contre le sien, serrer plus fort le nœud de vos liens…

Et pourquoi ne pas l’étreindre à pleins bras, là, pendant trois grandes inspirations ?

Respirer, resserrer encore, et faire silence, le garder au creux de toi.

Une nouvelle fois, inspirer sa présence, goûter ces quelques minutes sans retenue, lui dire dans cette langue sans mot, le privilège de l’avoir rencontré.

Enfin, inspirer, rester là et vous sentir tous deux vivants et vrais.

Penser toujours à garder ses bras ouverts et retenir encore contre soi un petit bout du temps ensemble : « Il est l’heure d’ouvrir, ne t’inquiète plus, mon cœur, il est l’heure de vivre à deux et de collectionner nos souvenirs. »

Le temps a besoin d’amour

Être au rendez-vous si l’amour est à l’heure ?

« Combien de temps pour lui dire je t’aime » ? C’est un peu tôt ? Depuis le temps, à quoi bon ! C’est trop tard ! Maintenant, mais ce n’est pas un peu bizarre ?

Le temps serait donc une jauge qui gradue la densité de l’amour. Le seuil atteint, il devient le juge qui nous met sous conditionnel pour un « Je t’aime ». Qui a amendé cette loi universelle ? Parfois on prend perpétuité, le dire peut être un délit qui nous oblige à de lourdes peines, on se tait à jamais. À d’autres moments, on s’évade, cédant à l’envie, au désir, à l’évidence… Nous voilà prêts à risquer la vie. Un autre jour, on s’insurge, renversant la dictature de l’ego…

Combien de temps nous faut-il alors pour dire « je t’aime » à la sœur que nous venons de rencontrer ? Au fils adopté dans cette 2e vie ? À cet autre qui a mis juste une poignée d’heures, de jours, pour agrandir l’espace de nos vies ? Y a-t-il un délai de péremption ? Devient-il indigeste, amer, insipide quand il survient après des années de diète... À trop le dire, ça perd son sens. Nous aurions donc des moments à passer pour aimer, et d’autres, dépassés. Il n’y a pas de temps perdu. « Le temps perdu est comme le pain oublié sur la table, le pain sec. On peut le donner aux moineaux. On peut aussi le jeter. On peut encore le manger, comme dans l’enfance, le pain perdu trempé dans du lait pour l’adoucir, recouvert de jaune d’œuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n’est pas perdu, le pain perdu, puisqu’on le mange », écrit Christian Bobin.

L’amour a-t-il vraiment besoin de temps ou est-ce le temps qui a besoin d’amour ?

Imaginez un peu, de l’amour à cet instant, parce que justement ce n’est pas le moment… parce qu’il arrête le temps, nous offrons le souvenir d’un avenir : « On oublie tant de soirs de tristesse, mais jamais un matin de tendresse ».1

Parce que c’était lui, parce que c’était moi

Vous est-il arrivé de vous trouver face à un autre, d’avoir l’impression d’être nez à nez avec vous-même ? Ou plus précisément que l’autre soit juste là au bon moment, mieux encore, qu’il détienne la clé qui vous manquait, ou se pose la question que vous évitiez… Ces rencontres sont parfois furtives, souvent improbables, toujours surprenantes. Une personne rencontrée quelques mois, quelques heures, quelques minutes auparavant devient votre miroir, elle touche votre intimité et vous renvoie l’exact reflet de ce que vous vivez. Lorsque j’ai débuté en tant que praticienne, je recevais souvent en séance les personnes qui portaient ma blessure, j’avais du mal à y croire. J’ai passé plus de 15 ans à écouter les histoires de vie, des grands et de petits, d’hommes et de femmes, de couples aussi… Ils m’ont aidée tout autant que je l’ai fait.

Ils parlaient d’eux, tout en parlant de moi… Ils étaient singuliers, je rencontrais leur différence, mais nous avions des parcelles communes. Elles créaient une impression de fraternité, qui m’a donné accès à notre humanité.

Je crois que c’est ainsi que j’ai touché la compassion, dans cet espace étrange de communion… dans ces parcelles partagées où nous nous reconnaissions comme humains vivant sur le même sol d’émotions, de souffrances, d’espoirs : « Je te reconnais parce que je me reconnais ». L’autre porte en lui notre richesse, il se fait l’écho bruyant des choses tues, en nous offrant sa voix. Il nous emmène là où nous ne sommes pas encore allés, et où nous refusons parfois de nous trouver. Nous ouvrons pour la majorité nos boîtes mail quotidiennement, portant une attention particulière à ce qui nous est expédié… Nous pourrions envisager d’ouvrir notre boîte de réception interne de la même manière, d’écouter l’écho de l’autre. C’est poétique, joyeux, espérant envisager que je suis un peu de vous et vous êtes un peu de moi. Et que nous pouvons compter sur nous.

Le voleur a tout emporté

sauf la lune à la fenêtre

Parfois je me demande si je ne vis pas comme si cela était une répétition générale avant la vraie vie… Je me surprends ce matin à penser à l’heure d’après, à la soirée, à demain, à ce week-end, un soupçon mélancolique, absente, j’ai l’impression de regarder au loin, devant… Vous faites cela aussi ?

Si je me pose dans l’instant, je sais que c’est un moment unique qui ne reviendra pas deux fois. Chaque seconde est neuve, et je devrais m’attacher à chacune d’elles avec passion.

Je suis coincée dans mon cerveau, dans mes contraintes, entre deux, trois, quatre trucs urgents à faire, je me dédierais presque de mon rendez-vous quotidien d’écriture. Je fixe sur quelque chose qui n’est pas à ma portée, « demain quand j’aurai plus de temps, et après quand je pourrai m’organiser et mon envie de faire autrement… » Et pendant ce temps, la vraie vie m’attend… et moi je perds ce moment. Ce moment qui va se transformer en l’instant suivant, qui se transformera ensuite en un autre instant, et un autre, et un autre. J’ai l’impression d’avoir quelqu’un assis en face de moi qui me bouche la vue, je ne vois pas le spectacle et je n’entends rien, il parle trop fort. L’évidence est parfois aveuglante… la beauté du monde s’installe dans les petites choses de la vie… Je manque d’émerveillement et pourtant l’enchantement est dans mes évidences d’être là simplement à écrire, de pouvoir sourire, de sentir la douceur d’un coton sur ma peau, d’entendre ma fille dire « Maman », de lire à la fin d’un mail « je t’embrasse très, très fort », de plonger mon nez dans le parfum du linge qui a séché au soleil, de laisser fondre un carré de chocolat dans ma bouche, de siroter mon jus d’orange. La vie ne nous refuse aucun émerveillement… Un jour, tout cela n’existera plus, et recevoir tous ces moments comme un cadeau peut transformer notre vie, et il n’y a rien de spectaculaire, c’est simplement admirable.

Pense à t’accorder

Je ne t’aime pas aujourd’hui, t’es en colère, t’es pas belle, file !

Je pensais à mon humeur badine, mais à me regarder de plus près, je me demande si je ne suis pas un brin irritée, voire en colère, ce matin. Je viens de prendre une vague à l’âme. En interrogeant une nouvelle fois, les petits péchés qui habitent nos morales, j’ai la sensation d’être coupée en deux… et de devoir choisir un camp. Je suis l’adversaire laide, fâcheuse, triste, rageuse qui fait front à ma belle âme, la belle effarouchée s’insurge haut et fort et me refuse l’hospitalité. « Oups dehors, va te calmer, t’es moche… Moi je veux du beau à l’extérieur comme à l’intérieur… » Je suis en boule, et je n’aime pas ça… ou je ne m’aime pas comme ça… Et oui, mon amour est sous conditions, et la liste peut être longue et à dire vrai je n’en suis pas toujours l’auteure.

Vous savez quoi ? Je vais cesser d’attraper tous les sujets qui me mettent en rogne, je vais tenter de m’attraper moi… Ouvrir la porte et commencer par m’accorder, trouver la clé d’accord, me mettre au diapason pour que je sonne plus juste.

Je ne vais pas laisser le choix à la Belle, je vais rentrer parce que je suis chez moi aussi, mal fagotée avec mon irritabilité, mais c’est moi, je me fous des « on dit que ». Pour se réconcilier, il faut se parler, s’entendre et se comprendre. Je repense à l’enseignement d’un maître Zen : « Si un incendie ravage votre maison, la chose la plus urgente à faire est de tenter de l’éteindre, et non de courir après celui que vous croyez être le responsable ». En continuant à me disputer avec moi ou avec l’autre, je laisse l’incendie me consumer. Cette colère me prévient que quelque chose ne va pas, alors la moindre des politesses n’est-elle pas de l’écouter ?

Pas de communication, pas de compréhension, pas de compassion. Bon, eh bien, je m’invite à boire un petit café, là maintenant, et je vais me demander ce que je peux faire d’utile et écouter ce qui me frappe à l’oreille.

L’ennui ?

Chez moi, vous ne trouverez pas l’ennui,

j’ai un appétit de vie qui n’apparaît jamais tari.

Je ris, je lis, j’écris, je dis beaucoup… c’est un abri,