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Savais-tu que le numérique contribue déjà à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l'aviation ? Puis, as-tu déjà eu la sensation de sentir vibrer ton smartphone alors qu'en réalité tu n'avais reçu aucune notification ? C'est le syndrome FOMO et c'est un signe de dépendance au numérique. Nous vivons et travaillons dans un monde numérisé. Le numérique facilite certes notre quotidien et parfois notre mobilité, mais utilisé incorrectement, il nuit à notre santé et à l'environnement. Quelle est donc la face cachée du numérique ? Avec "Un autre univers numérique est possible", Ivan Mariblanca Flinch, fondateur de la société Canopé, présente les dessous du numérique. Simple à lire, ce livre présente l'empreinte environnementale du numérique et s'intéresse à l'économie de l'attention, à l'impact énergétique des vidéos en ligne et à la place des GAFAM dans cette pollution croissante. Enfin, tu découvriras 42 bonnes pratiques pour réduire rapidement ton empreinte numérique ainsi que 10 conseils pour maîtriser le temps passé devant les écrans. Si tu souhaites découvrir et comprendre facilement l'impact environnemental du numérique, "Un autre univers numérique est possible" est ton livre.
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Seitenzahl: 127
Veröffentlichungsjahr: 2023
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A toi Yayo,
ma source d’inspiration
tout le long de ce chemin.
Message de l’auteur
Je suis très heureux que ce livre soit entre tes mains. Je désire de toutes mes forces qu’il te serve pour en savoir plus sur l’empreinte environnementale et sociétale du numérique.
Les idées de ce livre ont déjà aidé des entreprises et des particuliers à transformer leurs habitudes numériques.
J’ai écrit ce livre en même temps que je poursuivais mes recherches sur le numérique. Pendant son écriture, les mots sortaient parfois sans aucun effort, et d’autres fois, j’ai dû batailler pour aller de l’avant. C’est la volonté de te partager ce livre qui m’a permis d’en arriver au bout.
Je suis très reconnaissant de toutes les personnes qui ont été à mes côtés pendant l’écriture de ce livre.
C’est pour cela que, de tout mon coeur, je te dédie ce livre. Notre société, industrie et gouvernements ont besoin d’informations simples et compréhensibles pour prendre les bonnes décisions numériques et environnementales.
« Et ceux qui étaient vus entrain de danser, étaient considérés comme des
fous par ceux qui ne pouvaient pas écouter la musique. »
Friedrich Nietzsche
« Il y a 20 ans, Internet permettait de s’évader du monde réel.
Aujourd’hui, le monde réel permet de s’évader d’Internet. »
Moutons rebelles
Avec amour, Ivan
Ce livre est adressé à un large public. Pour faciliter sa lecture, certains mots techniques sont soulignés et expliqués dans un glossaire à la fin du livre.
Des bonnes pratiques numériques sont présentées à la fin de la plupart des chapitres. Celles-ci s’adressent aux particuliers, aux entreprises et aux administrations publiques.
Ce livre est écrit avec la police Garamond. Elle réduit en moyenne de 25% la quantité encre utilisée par rapport aux polices classiques.
Sommaire
PRÉFACE
pourquoi écrire ce livre
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Rabelais
Le changement climatique bouleverse notre quotidien. Il est devenu une réalité. Or, vu sous un autre angle, le changement climatique n’est simplement qu’un appel à modifier nos habitudes de consommation, de transport, de travail et même de vie. C’est un rappel à l’ordre. Mais d’autres problématiques moins connues m’inquiètent tout autant. Il s’agit de la numérisation effrénée de notre société et industrie ainsi que de l’utilisation massive de nos données à notre insu.
La société et l’industrie sont de plus en plus numérisées. Le numérique se définit par l’ensemble des terminaux (smartphones, laptops, tablettes, téléviseurs, etc.), des réseaux de télécommunication (fibres de câbles optique et antennes) et des centres de données. Pourtant, peu de personnes sont conscientes des risques d’une mauvaise numérisation. Certes, le numérique nous a permis et permettra d’évoluer. Cependant, une mauvaise utilisation du numérique favorise aussi l’injustice, entrave l’accès à l’information fiable, endommage l’environnement, perturbe l’éducation et augmente l’addiction aux dispositifs électroniques.
injustice
Je parle d’injustice environnementale. Le numérique actuel contribue à 4% des gaz à effet de serre et consomme 10% de l’électricité mondiale. A travers ce livre, nous découvrirons comment, par le marketing des entreprises du numérique, notre société de consommation numérique ne fait qu’accélérer l’épuisement des ressources naturelles et aggraver le réchauffement climatique.
Je parle d’injustice numérique. L’utilisation massive actuelle des smartphones a permis à l’industrie numérique de nous manipuler à leur volonté soit pour nous vendre plus de produits, soit pour nous influencer dans nos idées ou pour façonner notre comportement. Et cela de façon légale puisque rien ne leur empêche. Qui nous protège face à ce type d’injustice ? Tu connais surement le proverbe qui dit “Quand le produit est gratuit, c’est toi le produit”. Aujourd’hui, cela n’est plus valable, puisque même quand tu payes, tu es influencé. Aujourd’hui, le produit c’est ton comportement. Ce que les géants du numérique souhaitent c’est modifier très lentement notre comportement, nos habitudes et notre façon de réfléchir. D’autre part, les réseaux sociaux monétisent notre attention et nos habitudes. Plus nous passons du temps devant les écrans et plus ils se font de l’argent. A l’origine, les réseaux sociaux étaient apparus pour combler un manque, celui de la communication instantanée. Maintenant, ils créent ce manque consciemment.
Je parle d’injustice sociale. L’accès, ou le non-accès, au numérique a créé une fracture numérique au sein de la société. Puis, entre ceux qui en ont accès, il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas s’en servir. A quoi bon numériser tous nos services si l’apprentissage de cette nouvelle technologie n’est pas assuré ?
Enfin, c’est aussi une injustice par rapport aux générations à venir : pourquoi devraient-elles payer le prix de notre mauvaise utilisation de la technologie et, ainsi, de ses conséquences climatiques ?
un manque d’accès à l’information fiable
L’impact environnemental de la numérisation est méconnu par le grand public, contrairement à la pollution plastique des océans ou à la pollution générée par les transports. Pourquoi nous n’en sommes pas conscients ? Principalement, car cela n’intéresse pas. Le Cloud, par exemple, est vendu comme un service immatériel et inoffensif pour la planète. Or, nous découvrirons dans ce livre comment le Cloud pollue autant que certaines grandes villes ! Le numérique représente l’un des secteurs industriels avec la plus grande croissance d’émissions de gaz à effet de serre !
Ce manque d’information, ou d’information fiable non manipulée à des fins commerciales, provoque que l’administration publique ne prenne pas systématiquement les bonnes décisions. Aujourd’hui, peu d’administrations possèdent dans leurs stratégies de développement durable une utilisation plus sobre et responsable du numérique. Cette opacité est aussi voulue par les lobbies des géants du numérique. Certains sont plus puissants, politiquement et économiquement, que la plupart des pays qui siègent aux Nations Unies.
Ce problème est grave. Les fakes news, ou nouvelles fausses, ont déjà influencé des élections dans plusieurs pays. On soupçonne que de nombreux pays, et partis politiques, auraient utilisé ces fakes news pour persuader leurs citoyens dans le choix de leur vote. Une mauvaise utilisation du numérique entraîne aussi des conséquences sur la santé de notre démocratie.
éducation
Le manque d’information sur le numérique se retrouve aussi dans l’éducation. Par exemple, il y a des écoles et des universités qui équipent leurs élèves avec des tablettes. Or, les risques associés sont souvent négligés. L’étude menée par Rodhain, F. en 2019 indique que 80% des usages réalisés sur la tablette sont d’ordre récréatif et distractif. L’étude, sur une base d’observation de 1'600 heures sur des étudiants en cursus dans l’enseignement supérieur, indique que pendant un cours d’une durée de 1h30, la tablette est utilisée comme suit :
26 minutes sur Facebook & Messenger.
17 minutes sur des jeux.
10 minutes en visionnage de vidéos ou photos.
8 minutes à surfer sur Internet sans lien avec le cours.
8 minutes pour la lecture du cours.
5 minutes pour la consultation de l’emploi du temps.
3 minutes pour la prise de notes.
13 minutes sans aucune utilisation.
D’autre part, le graphique suivant montre que la numérisation des cours n’a pas de relation directe avec les notes obtenues par les élèves.
Source : OCDE, 2015
En effet, la Tunisie détient un très bon résultat. Pourtant, elle possède peu d’ordinateurs, contrairement à la Nouvelle Zélande. La Suisse garde le même score tout en augmentant le nombre d’ordinateurs dans les cours, alors que la France voit son score chuter.
L’utilisation actuelle du numérique ne serait-elle pas en train de favoriser, en partie, un apprentissage superficiel et rapide plutôt qu’un apprentissage en profondeur et pérenne ?
D’autre part, si nous sommes en état d’urgence climatique, pourquoi n’avons-nous pas encore intégré l’apprentissage de la pollution numérique dans les écoles ? Pourquoi les adolescents ne sont pas sensibilisés aux risques et aux enjeux du numérique, alors qu’ils le sont déjà pour l’alcool et les drogues ? Pourquoi les étudiants en informatique ne sont-ils pas formés à la conception écoresponsable des sites web ou de produits numériques ? Comment espérer résoudre les problèmes actuels avec les mêmes formations, outils et mentalités que ceux qui ont généré notre situation actuelle ?
addiction au numérique
Ce manque d’accès à des informations fiables et cette faille dans le système éducatif font que dans la vraie vie, nous ne sommes ni prêts ni protégés face aux dangers d’une mauvaise utilisation du numérique. L’addiction au numérique est un des fléaux actuels de la société. Aujourd’hui, certains enfants de 6 ans sont déjà suivis par des spécialistes à cause de leur addiction aux écrans. A qui la faute ? Aux parents qui les laissent trop souvent devant les écrans ? Mais, s’ils ne sont pas conscients des dangers du numérique, sont-ils réellement coupables ? Estce la faute du coup à l’école par manque d’éducation numérique? Comment espérer que les maîtres et les maîtresses enseignent l’éducation numérique si eux-mêmes ne sont pas formés ? Est-ce la faute alors à l’industrie ? Malgré la science utilisée pour capter et retenir notre attention pour nous vendre des produits en permanence, sont-ils totalement responsables qu’il n’y ait pas une législation plus contraignante et protectrice des citoyens ? Finalement, est-ce la faute du gouvernement ? Comment espérer maîtriser cette technologie numérique si son évolution avance plus vite que notre compréhension sur celleci ? Notre vrai problème en tant qu’humanité est que nous avons un cerveau préhistorique, des institutions médiévales et des technologies presque divines.
Ces différentes questions soulignent à quel point l’addiction au numérique est un sujet complexe. Il requiert à la fois des responsabilités sociétales, gouvernementales et industrielles.
opportunités
Tout un chapitre de ce livre est dédié aux opportunités amenées par le numérique. Car oui, le numérique est et sera un levier essentiel pour lutter contre le changement climatique et pour poursuivre notre évolution. Puis, paradoxalement, le numérique pourra aussi réduire les problèmes liés aux injustices, améliorer l’accès à l’information fiable, enseigner et apprendre plus facilement à l’école et réduire l’addiction aux écrans.
Ce livre a pour but de présenter le décor actuel du numérique, l’utilisation que nous en faisons, ses conséquences ainsi que des bonnes pratiques numériques à adopter pour profiter du numérique de façon bienveillante et durable sans impacter sa performance. Plus nous serons informés, plus nous serons capables de trouver des solutions à cette pollution. Après la lecture de ce livre, il ne s’agira pas d’éviter le numérique, mais plutôt de comprendre ses impacts pour mieux l’utiliser.
Bienvenue dans ce voyage numérique !
1
Le numérique n’est ni bon ni mauvais.
C’est ce que nous en faisons.
La pollution existe depuis très longtemps. Plus précisément depuis que l’être humain transforme les matières premières telles que le bois, les métaux et le charbon. Or, ce n’est qu’à partir du XIXème siècle, avec l’arrivée de la révolution industrielle, que la pollution prend vraiment une importance à grande échelle. Elle s’installe dans les grandes villes, avec l’apparition des usines, de la chimie et de l’agriculture intensive. Cette révolution technologique apporte une meilleure connaissance de la médecine, des sciences et de tout ce qui nous entoure. C’est le siècle où l’Homme repousse les barrières du possible. En même temps, c’est aussi le siècle où l’Homme s’éloigne de la Nature. La terre n’est plus travaillée avec des animaux, remplacés par des machines. Plus efficaces et plus rentables ! Puis, hors de question de laisser reposer la terre entre deux saisons. Le rendement avant tout ! Le pétrole, le gaz et le charbon deviennent rapidement les moteurs de la société. En parallèle, la chimie saute dans le wagon de l’industrialisation. C’est le début des pesticides industriels, favorisant une agriculture intensive. C’est avec une certaine crainte et stupeur que les habitants des grandes villes industrielles accueillent les premiers signes de pollution. Celle-ci s’installe rapidement sur le devant de la scène. La Nature elle, se met en retrait, spectatrice de son sort, tandis que les premières voix humaines se lèvent contre cette industrialisation.
une société qui se transforme
A présent, notre société se définit comme le prolongement de la société industrielle. L’industrialisation a été remplacée par la numérisation. Le numérique, moteur de cette transformation, représente « le feu » du XXIème siècle.1 Les machines sont à leur tour remplacées par les ordinateurs et les robots, souvent autonomes et dépassant parfois l’intelligence humaine. Cela pose d’ailleurs des questions morales et éthiques. Dans l’industrie des technologies de l’information et de la communication, nous assistons déjà à des confrontations techniques entre l’être humain et l’intelligence artificielle. Pourtant, cette évolution technique n’est ni bonne ni mauvaise. Cela dépend de ce que nous en faisons. Pour certains experts, ces technologies améliorent les services et nos compétences. Pour d’autres, elles grandissent d’une façon déraisonnée, représentant une menace pour notre espèce. Ce qui est sûr, c’est que depuis l’apparition de ces technologies, nos modes de vie et de communication ont été chamboulés.
internet, le coeur des technologies
Les avancées technologiques actuelles n’auraient pas eu lieu sans Internet. Tout commença en 1989, quand Tim BernersLee et d’autres définissent la structure du World Wide Web (www). Internet fut d’abord un système de communication militaire américain prévenant les frappes soviétiques. Par la suite, ce système fut transféré aux universités pour permettre à deux ordinateurs de communiquer entre eux.2 C’est le début de la technologie numérique, codée par des 0 et des 1. Internet permit d’abord de développer les technologies numériques pour ensuite les connecter entre elles.
Néanmoins, les conflits liés à l’informatique apparurent dès la fin de la deuxième guerre mondiale. Les États-Unis, après le conflit, s’opposèrent au développement d’une industrie informatique en Europe. Ils considéraient que l’accès aux ordinateurs faciliterai aux européens l’accès à la bombe nucléaire. La France, en désaccord, se rebella et fabriqua ses propres ordinateurs (C2I), la rendant pionnière dans l’industrie informatique. Louis Pouzin, ingénieur français en informatique, contribua au début des années 1970 à la création et au développement du réseau Cyclades, précurseur d’Internet. En 2013, il fut récompensé par la reine d’Angleterre avec le prix Queen Elizabeth Prize for Engineering par sa contribution majeure à la création et au développement d’Internet et du World Wide Web. Un autre exemple d’essor informatique français fut le Minitel, un des premiers ordinateurs fabriqués entièrement en France. Certains affirment que Steve Jobs s’en inspira pour créer le Macintosh.
une dépendance technologique
Notre société est clairement dépendante de la technologie. En sommes-nous conscients ? Plus précisément, que savonsnous réellement de la numérisation actuelle de notre société ? A vrai dire, il est très difficile de se faire une idée propre. Nous sommes en permanence bombardés de publicités sur les bienfaits de la numérisation. Nous avons l’impression que toute notre activité numérique se fait de façon virtuelle, immatérielle et sans aucun impact environnemental ni sociétal. Or, ce n’est pas vrai. Les mots des nouvelles technologies sont trompeurs : ils évoquent l’immatériel comme le mot « virtuel » ou l’éthéré comme le mot « Cloud ». Ils nous font oublier très vite les millions d’ordinateurs et de smartphones, les milliers de centres