Une mort qui me va si bien - Jean-Pierre Van den Abeele - E-Book

Une mort qui me va si bien E-Book

Jean-Pierre Van den Abeele

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Beschreibung

Si l’on écrit d’ordinaire l’histoire de sa vie, notre auteur choisit ici de conter celle de sa mortNul n’est censé échapper à la mort et pourtant Jean-Pierre Van den Abeele l’a évitée d’extrême justesse, un nombre incroyable de fois. Une mort qui me va si bien est l’histoire d’un homme aussi intrépide que chanceux. Spéléologue invétéré, notre auteur est un aventurier avide de découvertes et de sensations. Des grottes de Horton en Belgique à l’île d’Ibiza, en passant par les Gorges del Sumidero au Mexique, ses pérégrinations le conduiront bien souvent à deux pas de son dernier soupir. Mais bien qu’ayant frolé la mort à de multiples reprises, son destin, mais aussi une bonne dose de chance, l’en écarteront chaque fois pour lui éviter le pire. Grâce à une écriture haletante et rythmée, le lecteur tourne frénétiquement chaque page de ce récit insolite de grand miraculé.EXTRAITMa mort, si je ne l’ai pas encore vécue, je la connais bien... très bien même, puisqu’à de nombreuses reprises, je me suis vu mourir et ne me dois d’être encore en vie qu’à des concours de circonstances heureux, pour ne pas dire miraculeux.La mort, j’y ai donc échappé des quantités de fois et je crois que Dame Chance devait présider à ma destinée le jour de ma naissance. À 83 ans, je suis plus fringant que jamais, alors que je devrais être mort et enterré depuis bien longtemps.Le jour de ma fin dernière – malheureusement inéluctable – je pourrai dire que j’ai été bien préparé à l’événement, même si le moment venu je serai d’abord... mort de trouille car, à moins de souffrir le martyre, personne ne passe jamais de gaieté de cœur, de vie à trépas, et dans ce domaine, toutes les expériences vécues précédemment ne pèsent pas bien lourd. Tout au plus, pourrai-je me dire dans un dernier soupir « Cette fois c’est la bonne ! », maigre consolation avant d’effectuer le grand saut.Comme ces « morts avortées » ont toutes une histoire, courte ou longue, j’ai décidé de les coucher sur papier. À la fin de cet opuscule, si vous y arrivez et que vous n’êtes pas mort d’ennui avant, deux mots vous viendront sans doute à l’esprit, deux mots qui qualifient assez bien mon personnage : « Quel cocu ! ».Je débuterai cette liste de mes rendez-vous avec la mort par le plus ancien, qui remonte au 18 mai 1940.A PROPOS DE L’AUTEURJean-Pierre Van den Abeele est un spéléologue et un écrivain belge.

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Jean-Pierre van den Abeele

Une mort qui me va si bien

ISBN 9782876835382

Catégorie : Roman

www.compagnie-litteraire.com

Le hêtre

Ma mort, si je ne l’ai pas encore vécue, je la connais bien... très bien même, puisqu’à de nombreuses reprises, je me suis vu mourir et ne me dois d’être encore en vie qu’à des concours de circonstances heureux, pour ne pas dire miraculeux.

La mort, j’y ai donc échappé des quantités de fois et je crois que Dame Chance devait présider à ma destinée le jour de ma naissance. À 83 ans, je suis plus fringant que jamais, alors que je devrais être mort et enterré depuis bien longtemps.

Le jour de ma fin dernière – malheureusement inéluctable – je pourrai dire que j’ai été bien préparé à l’événement, même si le moment venu je serai d’abord... mort de trouille car, à moins de souffrir le martyre, personne ne passe jamais de gaieté de cœur, de vie à trépas, et dans ce domaine, toutes les expériences vécues précédemment ne pèsent pas bien lourd. Tout au plus, pourrai-je me dire dans un dernier soupir « Cette fois c’est la bonne! », maigre consolation avant d’effectuer le grand saut.

Comme ces « morts avortées » ont toutes une histoire, courte ou longue, j’ai décidé de les coucher sur papier. À la fin de cet opuscule, si vous y arrivez et que vous n’êtes pas mort d’ennui avant, deux mots vous viendront sans doute à l’esprit, deux mots qui qualifient assez bien mon personnage : « Quel cocu! ».

Je débuterai cette liste de mes rendez-vous avec la mort par le plus ancien, qui remonte au 18 mai 1940.

J’avais alors 9 ans et ne pensais qu’à vivre et à m’amuser, mais ce jour-là, pour la première fois, j’ai pu dire que je l’avais échappé belle, et qu’il ne s’en était fallu que d’un cheveu pour que ma courte existence ne s’arrêtât là, en lisière d’une forêt à Notre-Dame-au-Bois. Mais écoutez plutôt.

Nous sommes le jeudi 9 mai, jour de mon anniversaire, et ma mère m’a proposé un beau gâteau pour fêter mes 9 ans. Point de cadeau, mais j’ai reçu la permission d’inviter quelques amis, ce qui représente pour moi le comble du bonheur. Mon père, bourru comme à son habitude, me lance un : « Bon anniversaire fiston! » qui sonne faux, mais qui a déjà le mérite d’exister. À ma plus grande surprise, il ajoute : « Et si cela peut te faire plaisir, on ira camper demain ». Camper... j’adore ça et pour le remercier, je lui saute au cou.

Deux ans auparavant, j’avais été inscrit chez les louveteaux et j’avais pris goût aux activités de plein air. Toute occasion de gambader dans la nature me réjouissait donc et comme, de surcroît, j’adorais camper, cette proposition tombait on ne peut mieux. Le samedi, branle-bas de combat. On charge la voiture – une Minerva – avec nos nombreux bagages où prennent place, en dehors de moi, mes trois sœurs aînées, ma mère et bien sûr mon père. Ce dernier décide de ne pas s’éloigner trop de Bruxelles, car des bruits d’une guerre imminente circulent un peu partout. Il faut le cas échéant, pouvoir rentrer à la maison au plus vite.

Mon père choisit donc d’établir notre campement en forêt de Soignes, dans un endroit qu’il connaît bien : Notre-Dame-au-Bois. Il y a là, à la lisière de la forêt – entre les arbres – un beau terrain qui convient particulièrement bien pour y dresser des tentes.

Petite déconvenue quand nous arrivons sur les lieux : d’autres personnes ont eu la même idée que nous et sont déjà installées toutes toiles dehors.

Mais il reste un bel emplacement et mon père à qui ne déplaît pas la compagnie juge que cela fera très bien l’affaire.

Nous dressons donc nos tentes, rangeons nos affaires et goûtons aux joies d’un premier pique-nique en forêt. Coup de chance : nos voisins sont des gens charmants et très vite, l’ambiance vire au beau fixe. Le temps est aussi de la partie, ce qui ajoute encore à notre bonheur.

Quand le soir arrive, le bilan est plus que positif. Je me suis fait deux nouveaux petits camarades et mes sœurs en ont fait de même de leur côté.

Après une nuit sans histoires, nous nous réveillons en pleine forme et nous nous apprêtons à vivre une nouvelle journée agréable au soleil.

Mais un premier nuage vient assombrir cette belle perspective. Par la radio, nous apprenons que l’Allemagne vient de déclarer la guerre à la Belgique et qu’elle a commencé à envahir le pays. Insouciants et très peu préoccupés par les événements internationaux et ce y compris la guerre, nous accueillons la nouvelle avec indifférence.

Pour mon père, il en va tout autrement. Quatre de ses enfants – les plus jeunes – sont restés à la maison sous la garde d’une nurse et il faut prendre une décision rapide sur ce qu’il convient de faire. Rentrer tous au bercail paraît la solution la plus sage, mais contre toute attente, mon père décide de retourner seul à la maison et de nous confier à notre mère, promettant de revenir le jour suivant.

Inutile de dire que, pour notre part, nous sommes ravis de cette décision qui va prolonger nos vacances de quelques jours. Par la radio, nous avons en effet appris la fermeture de toutes les écoles et nous jubilons intérieurement de cette bonne nouvelle. Notre vie s’organise donc sans mon père et avec nos voisins qui, comme nous, attendent la suite des événements. Eux non plus ne semblent pas pressés de rentrer chez eux.

Deux jours passent avant que mon père ne repointe le bout de son nez. Il a apporté des provisions et juge que, comme nous sommes très bien installés, il n’y a aucune urgence à rentrer dans la capitale, – fatale erreur – comme nous allons le découvrir plus loin.

La semaine s’écoule donc comme elle a commencé par des jeux et une vie au soleil des plus agréables. Par la radio, nous suivons néanmoins l’avance des troupes allemandes qui en moins de cinq jours sont aux portes de Bruxelles.

Mon père continue à effectuer ses allers et retours, de plus en plus inquiet et indécis quant à l’attitude à adopter. Faut-il fuir avec toute sa famille ou rester au pays?

Si, finalement, il choisit la première solution, ce ne sera que trois jours plus tard, juste après le drame qui allait survenir le dimanche 18 très exactement. Ce jour-là, ma mère a décidé, suite à nos nombreuses sollicitations de nous préparer un poulet à la broche. C’est pour nous le nec plus ultra, d’autant qu’à la maison, les occasions d’en manger sont plutôt rares. La veille, ma mère s’est rendue dans une ferme voisine pour acheter du beurre, des œufs et surtout, le chapon tant convoité.

Le lendemain vers les 10 heures, notre volaille est prête pour la cuisson. Ne reste plus qu’à la rôtir. Comme nous n’avons plus assez de bois – nous avions la veille fait un feu de camp avec nos amis qui avaient eux aussi préféré rester – ma mère demande à mes sœurs de l’accompagner pour ramasser le bois nécessaire à la cuisson de notre poule! Pour ma part, je suis resté sur place, car j’ai aidé à terminer la préparation de l’entrée et de la salade de fruits prévue au dessert.

Je suis occupé à mon travail lorsque j’entends au loin un bruit d’avion qui se rapproche rapidement. Nos voisins curieux et intrigués par ce vrombissement soudain se précipitent vers la lisière du bois pour mieux observer ce visiteur intempestif et inattendu.

Pourquoi ne les ai-je pas suivis? Aujourd’hui encore, je suis bien incapable de le dire. Ce dont je me rappelle par contre fort bien, c’est le bruit assourdissant que firent les quatre mitrailleuses du Messerschmitt 109, lorsqu’elles se mirent à cracher leurs centaines de balles meurtrières en direction de notre campement.

D’un bond, je me suis redressé et en deux enjambées, au milieu des balles qui sifflent de tous côtés, je m’abrite derrière le tronc d’un hêtre majestueux qui est tout proche. L’attaque est brève mais fatale, hélas, pour nos nouveaux voisins qui, en quittant le couvert des arbres ont constitué une cible de choix pour l’aviateur allemand. Quant à notre campement, il n’en reste plus grand-chose. Tout gît pêle-mêle dans un désordre indescriptible.

Pour ma part, plaqué contre l’arbre, je n’ose plus bouger par crainte d’une nouvelle attaque. Quelques minutes plus tard, je vois arriver ma mère en courant. La pauvre est folle d’inquiétude et en me voyant debout et bien vivant, elle se jette dans mes bras en pleurant. Comme elle était très croyante, je suppose que dans la foulée, elle remercia également « Notre-Dame-au-Bois » de m’avoir épargné.

Passé ces instants d’effusion, ma mère se précipite à la lisière du bois pour tenter de secourir nos pauvres voisins. Il est hélas trop tard. Aucun n’a survécu à cette attaque meurtrière. Ils gisent tous là, les bras en croix et il ne s’en est fallu que d’un cheveu que je ne sois parmi eux.

Dans les minutes qui suivirent, nous quittâmes cet endroit maudit et à pied, rejoignîmes le village distant d’un kilomètre à peine.

Quelques jours plus tard, nous eûmes l’explication de cette attaque mystérieuse et non justifiée : le service des renseignements allemand avait signalé à la Luftwaffe la présence d’un dépôt de munitions en bordure de la forêt de Soignes et avait reçu l’ordre de le détruire. Le dépôt existait bel et bien, mais il se trouvait à plus de trois kilomètres et plus au Sud.

L’erreur du pilote allemand avait coûté la vie à tous nos amis. « Une regrettable erreur de navigation! » furent les seuls mots que prononça à mon père le chef de la Kommandantur.

La ligne de crête

Au lendemain de la guerre, alors que le pays sortait d’un long cauchemar et que la Belgique commençait à panser ses plaies, il m’arriva une aventure qui, sans cette chance exceptionnelle qui m’a toujours collé aux semelles, aurait pu tourner au drame et valoir, – à mon frère et à moi-même –, une fin brutale autant que stupide.

Nous sommes en 1945 en pleine époque des vacances scolaires et mon père, invité par un ami à passer quelques jours à Ostende dans sa propriété, profite de l’occasion pour nous emmener avec lui. Seuls mon frère Jo et moi sommes du voyage, car la villa ne possède que deux chambres d’amis. Une, la plus belle, est réservée à mon père, l’autre – nettement plus petite – à nous deux. Elle n’est pas très confortable mais nous sommes déjà très heureux de faire partie des rares privilégiés qui ont pu s’offrir des vacances à la mer. Il faut préciser qu’en ce mois de juillet 1945, la côte belge est toujours interdite au public car de nombreux vestiges de la guerre subsistent encore : casemates, champs de mines, chars abandonnés sont autant de pièges pour les promeneurs curieux. Aussi, par mesure de précaution, toutes les communes bordant le littoral ont interdit l’accès à leurs côtes et donc à la mer. Une seule exception cependant : Ostende où un petit bout de plage a été dégagé permettant ainsi aux habitants de la ville d’aller se baigner. Mais ces quelques arpents de sable ne sont pas exclusivement réservés aux Ostendais; les quelques rares touristes qui ont eu le courage de se rendre à la côte – trois heures de train quand même – y ont également accès. Bien sûr, mon frère et moi sommes du nombre et chaque jour, nous rejoignons cette foule de « privilégiés » qui se pressent au bord de l’eau. Les premiers jours, nous sommes bien contents de pouvoir batifoler sur le sable. Nous n’en n’avions plus vu la couleur durant cinq longues années; aussi, sommes-nous particulièrement heureux de renouer avec les baignades, les forts que nous bâtissons avec ardeur pour défier les vagues et les parties de pêche à la crevette.

Mais après une semaine de tous ces jeux de plage, nous commençons à vouloir voir autre chose et surtout, goûter au fruit défendu.

Pour nous, ce fruit défendu est essentiellement constitué par la zone interdite où gisent abandonnés des blindés de l’armée allemande, des canons, des caisses de munitions, et toutes sortes d’objets que l’armée belge n’a pas encore eu le temps de ramasser et d’évacuer. Nous avons également inscrit au programme la visite des quelques blockhaus que nous apercevons au loin. Pour les gamins de 11 et de 14 ans que nous sommes, c’est une plaine de jeux idéale.

Nous n’aurions pas pu rêver mieux, mais encore fallait-il accéder à cette zone dont les entrées étaient barrées de toutes parts par des rouleaux de fils barbelés quasi infranchissables.

Seule possibilité : la mer. À cette époque, les gardiens de plage n’existaient pas, pas plus que les miradors pour surveiller les nageurs imprudents. On pouvait donc, en prenant quelques risques, franchir, en la contournant, la barricade qui s’avançait loin dans la mer et que les autorités avaient édifiée pour empêcher les petits curieux de notre espèce d’accéder à la plage interdite. Mais encore fallait-il pour cela être bon nageur (ce que nous étions heureusement) et opérer tôt le matin à une heure où le bord de mer est encore désert. Nous devions aussi bénéficier de bonnes conditions météorologiques car nous ne pouvions envisager ce projet que par une mer calme (ce qui est bien souvent le cas quand on se met à l’eau de bonne heure).

Il nous fallut plus de trois jours pour mettre cette « expédition » au point, car nous devions tout préparer en cachette pour que notre père ne se doutât de rien. Le plus dur fut de trouver une lampe de poche, car à l’intérieur des blockhaus, on n’y voit goutte. Finalement, nous la trouvâmes dans les affaires du brave commandant chez qui nous logions. Heureusement, les piles étaient neuves, car nous n’avions ni l’un ni l’autre l’argent nécessaire pour nous en acheter.

Le jour dit, nous annonçons à notre père que nous ne rentrerons pas dîner et que nous préférons pique-niquer sur la plage ce qui, en fin de compte l’arrange bien. Nous lui expliquons aussi que nous devrons partir très tôt pour avoir la chance de faire une bonne pêche, ce qu’il approuve avec d’autant plus d’empressement que chaque jour nous lui ramenons un petit seau de crevettes fraîches.

Nous prenons donc congé de lui avec sa bénédiction et gagnons la plage. Nous avons emporté avec nous un sac en caoutchouc (une fois encore « emprunté » au commandant), dans lequel nous avons glissé chaussures et vêtements, les boissons, notre précieuse lampe électrique et le pique-nique. Chance, à cette heure matinale, il n’y a pratiquement personne et nous pouvons nous mettre à l’eau sans éveiller l’attention des quelques rares badauds qui errent sur la plage.

Étant le plus costaud, je me charge du sac que je porte tant bien que mal au-dessus de la tête. Je doute de sa parfaite étanchéité, mais c’est cela ou rien. Sans être autrement inquiétés, nous atteignons le point extrême de la barricade que nous contournons sans difficulté. Malgré la marée basse, il y a à cet endroit plus de deux mètres d’eau, ce qui m’oblige à nager d’une main, l’autre main me servant à maintenir le sac au-dessus de la tête; opération délicate dont je viens finalement à bout non sans avoir bu deux ou trois tasses d’eau salée du plus mauvais goût.

Après quelques minutes de cette nage inconfortable, je retrouve le sol ferme et peux continuer en marchant jusqu’à la plage hérissée encore à certains endroits de chevaux de frise. Un rapide coup d’œil à gauche puis à droite me rassure. Personne en vue. Devant nous, se dresse un mur en béton, hélas trop abrupt pour que nous puissions le franchir. Nous décidons donc de le longer jusqu’à ce que nous trouvions un escalier ou une brèche nous permettant d’accéder dans la partie supérieure de la zone interdite, car sur la plage elle-même, nous ne trouvons rien d’intéressant.

Finalement, après une centaine de mètres, nous découvrons ce que nous cherchons : un escalier étroit qui se dirige tout droit vers une imposante bâtisse qui nous domine de sa masse : la Villa royale. Les combats qui ont eu lieu dans le coin ne l’ont pas trop endommagée, et c’est le cœur battant que nous pénétrons dans le parc entourant la demeure royale.

D’un pas hésitant, car nous avançons tous deux la peur au ventre, nous atteignons la porte d’entrée qui est grande ouverte. Des débris de verre sur le sol et des impacts de balles sur les murs nous indiquent qu’ici aussi on s’est battu. Après avoir franchi le vestibule sur la pointe des pieds et en silence comme si nous avions peur que quelqu’un nous surprenne, nous pénétrons dans un vaste salon complètement dévasté où le sol, encore jonché de débris de toutes sortes, témoigne d’âpres combats. Le beau parquet de chêne est dans un bien triste état et est recouvert de plâtras, de douilles, de balles, de grenades non utilisées et même de quelques casques abandonnés par les Allemands.

Pour nous, qui ne voyons de la guerre que les beaux côtés, c’est la caverne d’Ali Baba. Mon frère est encore plus excité que moi et saute de joie lorsqu’il découvre un Mauser en parfait état. Il brandit le fusil au-dessus de sa tête comme un trophée. De mon côté, je ne suis pas en reste, car, étant passé dans une pièce contiguë au salon, je tombe sur une mitraillette abandonnée contre un mur. De pièce en pièce, nous poursuivons l’exploration des lieux et découvrons quantité d’objets que nous aimerions emporter avec nous, mais que bien sûr nous allons devoir laisser sur place. Soudain, je suis pris d’un besoin pressant et après quelques recherches, je finis par trouver les WC, une splendide cuvette en faïence bleue avec décor de naïades où se sont assis avant moi Léopold II, Albert Ier et Léopold III. Je ne suis pas peu ému d’asseoir mon derrière sur une lunette où se sont posées avant les miennes tant de fesses royales. Mon frère ne tarde d’ailleurs pas à m’imiter, car, lui aussi, veut éprouver les mêmes curieuses sensations.

Durant plus de deux heures, nous entreprenons un examen systématique des lieux et trouvons même dans les caves des réserves de nourriture sous forme de boîtes de conserves ainsi qu’une dizaine de caisses de vin. J’étais trop jeune à l’époque pour savoir s’il s’agissait de grands crus, mais on pouvait le supposer, car la villa avait servi durant toute la guerre de quartier général pour la division chargée de la défense des côtes belges. De toute façon, le vin ne nous intéresse pas, mais nous aurions volontiers, en lieu et place de notre pique-nique, ouvert quelques boîtes de cassoulet, de saumon ou de foie gras. Mais comme nous n’avons pas pris avec nous d’ouvre-boîtes, nous en sommes réduits à manger des tartines au sirop.

En fin de matinée, le bilan de notre expédition se révèle très positif, même si nous ne pouvons rien emporter de tous nos trésors de guerre. Et il nous reste encore l’après-midi pour effectuer d’autres explorations dont celle d’une casemate impressionnante que l’on aperçoit à trois cents mètres de la villa. Pour des enfants de notre âge, on ne peut rêver plus belle aventure, et nous décidons donc que ce sera notre prochain objectif. Mais pour l’atteindre, il faut d’abord traverser un terrain accidenté composé principalement de dunes. Rien de très compliqué en soi : en marchant bien, on peut y être en moins d’un quart d’heure.

Nous quittons donc le domaine royal par une brèche provoquée par un tir d’obus dans le mur d’enceinte et pénétrons dans la zone de dunes qui nous sépare de la casemate. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, car jusqu’ici, nous n’avons rencontré personne et tous nos vœux sont comblés.

En suivant la ligne de crête, escaladant et dévalant chaque dune, nous atteignons l’impressionnante fortification après une vingtaine de minutes de marche pénible dans du sable mou. La casemate est intacte malgré quelques impacts d’obus qui n’ont que très légèrement entamé la montagne de béton armé qui nous domine de sa masse. Les canons, deux pièces d’artillerie de 120 mm, sont eux aussi en parfait état et semblent prêts à tirer, leurs gueules toujours pointées vers la mer. Rapidement, nous faisons le tour du fortin à la recherche d’une entrée. Nous la trouvons bien vite, mais une énorme déception nous y attend.

La porte d’acier qui donne accès à la casemate est fermée et malgré tous nos efforts, elle refuse obstinément de s’ouvrir. Elle semble bloquée de l’intérieur, ce qui nous fait penser qu’on accède à la fortification par un souterrain et non par l’extérieur. Cette porte, nous le supposons du moins, n’est, sans doute, qu’une issue de secours. La mort dans l’âme, nous décidons de faire demi-tour et de porter nos pas vers deux chars allemands que nous avons aperçus en contrebas de la villa.

Nous sommes à peu près à mi-parcours sur le chemin du retour, quand nous apercevons, à une centaine de mètres de nous, deux individus qui agitent les bras dans tous les sens en nous faisant de grands signes. Voyant que nous poursuivons notre chemin, ils se mettent à hurler : « Opgelet! Opgelet! », suivi de quelques mots en flamand que nous ne comprenons pas.

Vaguement inquiets, nous accélérons le pas et atteignons bientôt la Villa royale. Nous ne savons toujours pas ce que nous veulent ces deux individus, mais préoccupés par ce qui vient de se passer, nous décidons de renoncer à poursuivre nos explorations et de rentrer. Nous sommes sur le point de quitter la propriété royale, quand nous voyons surgir devant nous, complètement essoufflés, deux soldats du génie qui, visiblement, sont venus à notre rencontre au triple galop. À leur mine furieuse, nous comprenons que nous avons fait une bêtise, mais laquelle? De plus, nous ne parlons pas flamand et leur patois est pour nous des plus incompréhensibles. Heureusement, un des deux bougres connaît quelques mots de français et voyant que nous ne comprenons rien à la langue de Vondel, il nous lance, furibond : « Que faites-vous ici? Vous êtes complètement fous de vous promener dans un champ de mines! Vous n’avez pas vu les pancartes? Et puis, qui vous a donné l’autorisation de venir dans cet endroit? Vous allez nous suivre immédiatement. »

Bien sûr, nous n’avons pas d’autre choix que d’emboîter le pas des deux soldats dont la tâche est précisément de surveiller les lieux. Par chance, l’officier devant lequel nous sommes conduits est un brave type. Après nous avoir questionnés sur la manière dont nous sommes arrivés à la Villa royale et nous avoir solidement sermonnés, il consent à nous relâcher sans autre forme de procès.

Mais, avant de nous laisser repartir, il nous raconta que nous n’avions échappé à une mort certaine que parce que nous ne nous étions pas écartés de la ligne de crête des dunes, seul endroit où les Allemands n’avaient pas placé de mines. Si nous avions suivi un itinéraire légèrement différent, nous terminions nos jours beaucoup plus tôt que prévu et d’une manière fort peu glorieuse.

Heureusement, notre père ne fut pas mis au courant de notre équipée, même s’il dut se poser quelques questions dont celle de savoir pourquoi, étant partis pêcher plus tôt que d’habitude, nous ne ramenions pas une seule crevette. Il se contenta finalement de l’explication de mon frère qui feignit être le coupable en avouant avoir renversé le seau sur le chemin du retour.

Notre séjour à la mer se terminait huit jours plus tard, mais nous ne retournâmes plus jamais dans la zone interdite, ce qui ne nous empêcha pas de rêver encore longtemps de la Villa royale et de ses trésors.

Coïncidences inouïes

Parmi les nombreux accidents de la route dont je fus victime, une dizaine environ auraient pu me coûter la vie, mais seuls trois d’entre eux valent que je m’y attarde; les autres (choc frontal très violent pour la plupart) ne présentent aucune originalité et ne mériteraient pas plus que quelques lignes dans une rubrique de faits divers.

Le plus ancien de ces trois accidents spectaculaires et qui, sans un concours de circonstances exceptionnel, aurait dû me voir passer de vie à trépas, remonte à une quarantaine d’années, et pour être encore plus précis, au 8 mai 1968 très exactement.

Ce jour-là, je devais me rendre à Namur où j’avais rendez-vous avec des amis spéléologues avec qui j’avais projeté une visite des souterrains de la citadelle. J’étrennais ma nouvelle voiture, une Dauphine Renault que j’avais gagnée quelques jours plus tôt à un concours publicitaire dont c’était le premier prix. Je n’étais pas peu fier d’exhiber ce trophée, car tous mes amis roulaient dans de vieilles bagnoles qui étaient juste bonnes pour la casse. Mais revenons à notre histoire.

Après un voyage sans problème, j’atteins les hauteurs de Namur, où une longue descente de trois kilomètres me sépare du centre-ville. Le temps est superbe et les conditions de route sont idéales. Le trafic est fluide et rien ne peut me laisser présager que quelques secondes plus tard, je vais connaître le crash de ma vie. La route est large et parfaitement droite, et je roule à 80 km/h, ce qui pour une route nationale est une vitesse plus que raisonnable.

J’ai donc abordé la descente depuis quelques secondes déjà, lorsque, brusquement, débouche à ma droite, surgissant d’une ruelle, une camionnette de déménagement chargée jusqu’au toit d’objets divers. Le conducteur ne s’est pas arrêté une fraction de seconde, imaginant sans doute que la ruelle se poursuivait devant lui. Il n’a sûrement pas vu non plus le triangle routier STOP lui intimant l’ordre de s’arrêter.

J’arrive donc à hauteur de l’obstacle dont je ne suis séparé que de quelques mètres. À ce stade, je ne peux plus rien pour éviter l’accident. Le temps de commander à mon pied droit d’appuyer sur la pédale de frein, et c’est déjà le crash. Quant à donner un coup de volant pour tenter d’éviter la camionnette, c’est pure utopie. Je sais donc que le choc terrible qui m’attend est inévitable et que je vais m’écraser sur ce mur de tôle sans la moindre chance de m’en sortir. Par un réflexe idiot, j’ai écrasé mon klaxon, comme si cela pouvait encore servir à quelque chose.

À cette époque, la ceinture de sécurité n’existait pas; quant à la Dauphine, un assemblage de tôles ultralégères, elle ne m’offrait à l’avant aucune protection sérieuse. Contre la grosse camionnette de marque Mercedes qui me barre la route, je n’ai pas la moindre chance de salut.

Dans un éclair, je me dis que c’est trop bête de mourir si jeune et... d’abîmer une aussi jolie voiture qui affiche à peine 200 kilomètres au compteur.

Le choc se produit donc comme prévu, dans un fracas épouvantable de tôles déchiquetées, pliées et tordues, mais je n’ai plus conscience de rien et je m’évanouis.

Quelques instants plus tard, je reprends connaissance et me retrouve allongé sur une bâche de camion. Je n’y comprends rien, me pince... mais non, je ne suis pas mort. Je ne découvre pas davantage de traces de blessures. Que m’est-il donc arrivé, et par quel miracle suis-je toujours en vie? Mais je ne dois pas attendre longtemps pour avoir la réponse.

Quelques passants qui se trouvent sur les lieux de l’accident se sont précipités pour me porter secours et m’aident à descendre du toit du camion sur lequel je suis toujours affalé. Je suis solidement choqué, mais parfaitement conscient. Je peux d’ailleurs apercevoir au milieu de la chaussée, le tas de ferrailles informes, qui, quelques instants plus tôt était encore une jolie Dauphine Renault flambant neuve.

Comment se fait-il que je sois sorti indemne d’un tel crash car l’avant de la Mercedes est lui aussi complètement détruit? Heureusement, Dame Chance se trouvait, une fois de plus, sur mon chemin.

Au moment du choc, ma portière gauche s’ouvrit et je fus projeté en l’air hors de la voiture, mais où je bénéficiai d’un coup de chance beaucoup plus grand encore : je retombai sur le toit bâché d’un camion qui remontait lentement la chaussée en sens inverse.

Ma chute fut donc amortie par la grosse toile de cette bâche providentielle. Je serais tombé deux mètres plus loin, je piquais une tête sur les pavés; mais j’aurais tout aussi bien pu atterrir devant le camion qui m’aurait alors écrasé. Il m’avait fallu une sacrée veine pour que soient associées autant de conditions favorables, ce qui ne fut malheureusement pas le cas du conducteur de la Mercedes qui décéda à son arrivée à l’hôpital.

Finalement, je m’en tirais avec une légère commotion, alors que tous les paramètres étaient réunis pour m’envoyer au cimetière. Je n’eus guère de mal à m’en convaincre, quand je vis chez le garagiste ce qu’il restait de ma voiture : deux mètres cubes de tôles broyées d’où, normalement, je n’aurais jamais dû sortir vivant.

Le second accident où je bénéficiai d’un petit coup de pouce du destin eut pour cadre la plaine des manœuvres à Evere, où j’effectuais un rappel deux fois par an. J’avais été versé à la Garde territoriale antiaérienne où l’on utilisait encore, pour contrer l’aviation ennemie, des canons de 90 mm.

J’avais été nommé chef de batterie, mais vu que j’avais, par mégarde, abattu un avion en lieu et place de la cible qu’il tirait derrière lui, j’avais été muté au transport des troupes. Mon rôle consistait non seulement à conduire le véhicule, mais aussi à tracter le fameux canon de 90 mm qui nous accompagnait à chaque sortie. Manœuvrer un engin aussi lourd et encombrant n’était pas une mince affaire non plus.

Pour m’aider dans cette tâche ardue, on m’avait adjoint un mécanicien qui, de temps en temps, prenait aussi le volant. Nous venions d’achever une série de tirs (où je n’étais plus qu’un simple spectateur) et avions reçu l’ordre de rentrer à la caserne.

Première déconvenue : le sol, détrempé par les pluies qui se sont abattues durant la nuit, est gorgé d’eau et les roues du camion patinent.

Deuxième problème : le canon plus pesant encore que notre camion refuse de bouger. Les secousses répétées, dues aux nombreux tirs de l’après-midi, ont enfoncé la lourde pièce d’artillerie dans la boue de plus de vingt centimètres.

À deux, impossible de régler le problème. Je vais donc voir l’adjudant-chef à qui j’explique la situation et qui met à ma disposition quelques hommes. Avec cet apport de main-d’œuvre supplémentaire, tout devrait normalement s’arranger, mais ce n’est pas le cas, car un des essieux est beaucoup plus enfoncé dans la boue que l’autre, et à chaque traction, la pièce pivote vers la gauche au lieu d’aller tout droit. Je demande au mécanicien, qui a pris ma place au volant de tenter une manœuvre de recul, mais rien n’y fait. Ce maudit camion ne bouge pas d’un centimètre.

Ultime solution : creuser à l’avant et en dessous des roues du canon un espace pour y glisser les deux tôles métalliques qui sont rangées de part et d’autre du camion et qui, normalement, sont utilisées pour le sable.

Une demi-heure plus tard, nous sommes arrivés à nos fins. Nous allons donc pouvoir effectuer un nouvel essai. Pour diriger la manœuvre, je me hisse à l’arrière du camion car si nous voulons sortir de ce bourbier, il s’agit de bien coordonner les mouvements. Après plusieurs tentatives infructueuses, notre « bahut » daigne enfin bouger. Peu à peu, les roues avant s’extirpent de la boue et prennent pied sur les tôles que nous venons d’installer. Lentement aussi, notre canon commence à s’extraire de la gangue d’argile dans laquelle il s’est enfoncé. Tout va bien. Nous n’avançons pas vite, mais centimètre par centimètre, nous gagnons du terrain. Pour ce faire, nous devons utiliser toute la force de notre moteur, qui souffre et rugit sous les coups d’accélérateur de mon mécanicien. Quelques mètres ont déjà été effectués, et les roues arrière atteignent à leur tour les tôles salvatrices.

« Allez, encore quelques centimètres et c’est gagné » pensai-je. Je ne crois pas si bien dire. Sur un dernier et très puissant coup d’accélérateur, notre camion s’arrache de la boue et effectue un bond en avant. Bien sûr, je n’ai pas prévu cette brutale accélération. Résultat, comme je ne me tiens au hayon que d’une main, je bascule d’un coup vers l’arrière et je suis projeté au sol. J’essaye bien de maîtriser ma chute pour ne pas me retrouver écrasé par les roues du camion, mais plus vite dit que fait.

Heureusement, dans ma chute, mon pied heurte un gros anneau métallique auquel est accrochée une chaîne qui sert d’attache de secours. Je profite de l’aubaine et prenant appui de toutes mes forces sur cet anneau providentiel, je me projette sur le côté gauche du camion et retombe sur le sol, avec le corps hors de la trajectoire des roues. Le corps, certes, mais les jambes qui dans la seconde voient passer sur elles à hauteur des genoux, les deux roues de la lourde pièce d’artillerie dont le poids dépasse les cinq tonnes. Normalement, mes pauvres jambes auraient dû être broyées par le canon mais après son passage, je ne ressens aucune douleur. Cependant, je ne peux davantage les bouger. Mes coéquipiers, craignant le pire, se précipitent pour venir à mon secours, et tentent de me tirer sur le côté pour m’apporter les premiers soins. Mais à mon tour, je suis complètement enlisé dans la boue et pour me sortir de là, ils doivent utiliser des pelles.

Finalement, après dix minutes d’effort, ils parviennent à m’extraire de l’argile gluante. Miracle, à première vue, mes jambes sont intactes. Seul un genou a souffert de l’écrasement et devra être opéré à deux reprises. Je venais donc d’échapper d’abord à la mort en étant tombé sur le côté gauche du canon et non au centre, à une infirmité à vie ensuite en profitant d’un sol particulièrement spongieux dans lequel mes jambes purent s’enfoncer sans rencontrer de résistance. Il est évident que sur terrain sec, elles auraient été réduites en bouillie. La pluie qui n’avait cessé de tomber les semaines précédentes venait de me sauver sinon de la mort, sûrement d’une vie d’estropié pour le restant de mes jours.

Le dernier accident de la route où je peux dire que je l’ai vraiment échappé belle se produisit en Espagne sur l’autoroute reliant Valence à Barcelone. Je revenais d’une longue tournée à travers la péninsule ibérique, où j’avais été acheter des minéraux pour alimenter une boutique que je possédais à Ibiza.

Ma voiture à l’époque était une Audi Grand Large disposant d’un énorme coffre où j’avais entassé plusieurs centaines de kilos de minéraux divers.

La tournée avait été on ne peut plus fructueuse. Non seulement, j’avais trouvé ce que je cherchais et à petits prix, mais j’avais aussi établi, pour le futur, de nouveaux contacts très prometteurs.

Je rentrais donc dans mon île, où je vivais depuis deux ans déjà, très content de ma tournée et très satisfait de mes achats. Le temps est superbe, la visibilité parfaite et l’état de la route excellent. Seul petit inconvénient, le trafic. Je n’arrive pas à dépasser les 100 km/h alors que pour être à temps sur le bateau qui doit m’amener à Ibiza, j’ai tablé sur une moyenne de 120 km/h. J’enrage, mais que puis-je y faire? C’est la pleine saison touristique et je devais donc m’attendre à trouver des routes encombrées.