Vade-mecum à l’usage des carriéristes, arrivistes et autres ambitieux cyniques E-Book

Pascal Maccioni

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Lebensstil
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 92

Veröffentlichungsjahr: 2025

Beschreibung

Il faut bien se rendre à l’évidence : dans cette société, certains ne trouvent pas leur bonheur dans l’abondance matérielle ; ce sont des sages. Mais il y en a surtout beaucoup d’autres qui ne trouvent leur bonheur que dans l’ostentation de leurs succès matériels, dans une position sociale dominante et dans la détention du pouvoir : ce sont les carriéristes ambitieux. Et c’est à eux que ce vade-mecum est destiné.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Auteur de plusieurs articles et essais sur des thèmes de société, Pascal Maccioni est un ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Économie et des Finances. Il a effectué l’essentiel de sa carrière dans des fonctions diplomatiques en Afrique, en Amérique latine, aux États-Unis et en Europe.

Leseprobe

Pascal Maccioni

Vade-mecum à l’usage

des carriéristes, arrivistes

et autres ambitieux cyniques

Essai

© Lys Bleu Éditions – Pascal Maccioni

ISBN : 979-10-422-7289-0

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Du même auteur

L’argent de Zola, argent d’hier ou d’aujourd’hui ?, essai, Centre français du commerce extérieur ;

Les 111 mots incontournables de la communication, essai, Berg International ;

Conversations inépuisables pour soirées entre amis, essai, Berg International ;

Le port ou le premier jour de l’indépendance, roman, Le Lys Bleu Éditions ;

Boudoir philosophique suivi de Faire, pouvoir, savoir, essais, Le Lys Bleu Éditions.

Peu de maximes sont vraies à tous égards.

Vauvenargues

Avant-propos

Il faut bien se rendre à cette idée que dans notre société il y a des gens qui ne trouvent pas leur bonheur dans l’abondance matérielle, ce sont des sages.

Mais il y en a surtout beaucoup d’autres qui ne trouvent leur bonheur que dans l’ostentation de leurs succès matériels, une position sociale dominante et la détention du pouvoir : ce sont les carriéristes ambitieux.

Et c’est à eux que ce vade-mecum est destiné.

Car il est assez surprenant de constater que, s’il existe un foisonnement de manuels de sagesse alors qu’il y a si peu de personnes résignées à la sagesse (mais ceci explique sans doute cela), il n’existe que fort peu de guides de réussite carriériste pour les ambitieux cyniques qui sont pourtant si nombreux.

Le fait est que la vie professionnelle n’est pas un chemin semé de roses, ni une carrière un long fleuve tranquille.

Et, avec un peu d’expérience, de sens de l’observation et de savoir-faire, on comprend assez vite que le monde du travail obéit à quelques règles élémentaires, mais fondamentales, qu’il vaut mieux ne pas ignorer et qu’il est indispensable de mettre en pratique si l’on veut vraiment « faire carrière ».

Or, ces règles ne sont pas nécessairement à la portée de tout le monde.

En effet, et contrairement à une idée trop simpliste, qui veut faire carrière ne peut pas se contenter de bien faire ce qu’il a à faire, mais doit surtout démontrer en quoi il doit être distingué des autres. Il y a de fait une multitude de gens qui font très bien ce qu’ils ont à faire, mais qui n’ont jamais fait, et ne feront jamais, carrière, car tous ne sont pas également doués dans l’art difficile, mais toujours récompensé, de savoir se placer et de savoir se faire valoir.

C’est dans ce contexte que ce guide trouve toute sa raison d’être.

Il contient non seulement un nombre substantiel de recommandations indispensables, mais également des observations permettant de comprendre une situation ou un comportement inédit ou déroutant, ainsi que des définitions, dans la mesure où il faut d’abord maîtriser le langage pour pouvoir espérer maîtriser les hommes et les situations.

Il s’adresse aussi bien aux chefs confirmés qu’aux sans-grades avides de prendre leur place.

Le lecteur y trouvera plus d’une circonstance vécue (et souvent son explication) et plus d’un caractère humain rencontré mais en découvrira beaucoup d’autres – jusqu’alors inconnus de lui – qu’il a de grandes chances (ou de grands risques) de rencontrer un jour ou l’autre.

Sa présentation sous forme de formules brèves classées par mots clés et par ordre alphabétique permet une consultation aussi rapide qu’efficace.

Il se compose de deux sections : préceptes pour l’action et préceptes de réflexion.

 

I

Préceptes d’action

A

Ambition : Si vous n’en êtes pas doté en abondance, refermez tout de suite ce livre.

Amis : Quel que soit le nombre de vos amis, il suffit d’un seul ennemi plus puissant pour causer votre perte.

Apparence : L’importance d’une fonction tient plus à son apparence qu’à son contenu.

Apparences : Dans l’environnement professionnel, les apparences sont souvent plus crédibles que la réalité.

Appellations : Les changements d’appellations, de titres ou de raison sociale donnent le sentiment du mouvement et de l’action, c’est la raison pour laquelle ils sont si fréquents, même lorsqu’ils ne correspondent à aucun changement réel. Ce qui est d’ailleurs le plus souvent le cas.

Apprécié : Il ne sert à rien d’être apprécié par des gens qui ne peuvent pas vous être utiles.

Apprécié (Être) : Pour être apprécié, il ne faut jamais faire parler de soi en mal et ne pas trop faire parler de soi en bien.

Appui : On ne peut être certain de l’appui d’un plus puissant que soi que lorsqu’il y trouve lui-même un puissant intérêt.

Appuis : À partir d’un certain niveau de fonction, la compétence ne suffit plus pour y accéder, l’intervention de puissants appuis est indispensable.

Argent : Ne jamais en parler ; se contenter d’en avoir le plus possible.

Arguments : Les images portent plus que les arguments.

Arriviste : L’arriviste n’est pas tant celui qui arrive à ses fins que celui qui y arrive avant tous les autres.

Attendre : Faire attendre est pour certains une marque de supériorité. Mais pour celui qui attend, c’est l’occasion de mesurer la suffisance, ou le manque d’organisation, de celui qui le fait attendre.

Austérité : Plus un patron est grand, plus il se doit d’exhiber une austérité ostentatoire auprès de ses inférieurs. Il n’y a pas de pouvoir sans jalousie.

Autosatisfaction : L’autosatisfaction de toute une nation – les États-Unis – en a fait la première puissance du monde : pourquoi l’autosatisfaction personnelle n’aurait-elle pas les mêmes effets bénéfiques au plan individuel ?

Autres (Les) : À trop se soucier des autres, on court le risque de ne plus s’occuper de soi-même.

Autres (Les) : Ne s’en soucier que pour s’en défier.

Avancement : Pour avancer, il faut se faire connaître ; on avance mieux à visage découvert qu’à visage couvert.

Avancer : Toujours donner l’impression que l’on avance, surtout lorsque l’on recule.

Avant (mettre en) : Ne pas trop mettre en avant ses collaborateurs, ils pourraient être tentés d’y rester.

Avant (se mettre en) : Toujours se mettre en avant de ses égaux et toujours en arrière de ses supérieurs.

Avantages matériels : Signes extérieurs de pouvoir et de réussite ; ils suscitent à un même degré chez ceux qui n’en bénéficient pas une admiration farouche et une jalousie féroce.

Avis : Ne donnez votre avis que quand tous les autres ont donné le leur, faute de quoi vous pourriez vous tromper.

B

Battre (Se) : Dire que l’on se bat, pour ceci ou pour cela, force toujours l’admiration sans borne des autres. Mais contentez-vous de le dire, à le faire on peut prendre des coups dont on ne se relève pas.

Bien : On peut avoir la certitude que ce que l’on fait est très bien, mais on ne peut pas avoir la certitude que ce sentiment est partagé.

Bonne humeur : Soyez toujours de bonne humeur, surtout quand tout va mal.

Bouger : Lorsque l’on utilise les expressions : « faire bouger » ou « il faut que cela bouge », c’est que l’on ne sait plus quoi faire ou que l’on a aucune idée de ce que l’on va faire.

C

Cacher : On peut se taire quand on n’a rien à cacher, mais il vaut mieux beaucoup communiquer quand on veut cacher quelque chose.

Cacher : Il est dans la nature des subordonnés de toujours penser qu’on leur cache quelque chose, surtout quand on ne leur cache rien.

Cadre : L’importance hiérarchique d’un cadre se mesure à sa capacité à durer le plus longtemps possible le soir au bureau. La consécration suprême est de pouvoir y rester également pendant le week-end : ceux qui y arrivent peuvent se considérer comme des cadres supérieurs.

Campagne (faire) : Quand on veut être nommé à une fonction, même si elle n’est pas élective, il est indispensable de faire campagne.

Carrières : Les carrières se font et se défont plus par amitiés et par inimitiés que par compétence.

Chance : Saisissez-la au passage, et, si elle ne passe pas, allez la chercher.

Chance : La chance sourit plus et mieux à qui sait manier les concepts et les nuances.

Chance : Nombreux sont ceux qui confondent chance avec mérite.

Changement : État permanent de celui qui réussit.

Changement : Ou l’on est à la pointe du changement, ou l’on est sa victime.

Changement : Avant tout changement, engager une consultation générale de ceux qu’il concerne, surtout si le changement est déjà décidé.

Changement : Si l’on sollicite votre avis sur un projet de changement, ne le donner qu’après s’être assuré que ce changement n’est pas déjà arrêté (ce qui est le plus souvent le cas). Mieux vaut ne pas se signaler comme celui qui va à contre-courant.

Changements : Toujours feindre d’accepter tous les changements, quels qu’ils soient. Et tout mettre en œuvre pour les neutraliser quand ils ne peuvent être évités.

Chef : Un chef est toujours l’inférieur d’un autre chef.

Chef : Le rôle d’un chef est de faire avancer ce que ses collaborateurs préféreraient voir reculer.

Chef : Ceux qui, de leur propre aveu, disent avoir besoin d’un chef en ont vraiment besoin.

Chute : La chute d’un adversaire procure, pour beaucoup, plus de satisfaction que la promotion d’un ami.

Cloisonnement : Cloisonner le plus possible son action (pour la protéger de l’ambition des autres), mais ne parler que de décloisonnement : c’est l’impression qui compte.

Collaborateurs : Leur chef doit n’en dire du bien que si cela permet de se valoriser, sinon, ne pas hésiter à dire qu’ils ne sont bons à rien et que c’est lui qui fait tout.

Collaborateurs : Quand on a rien offrir de concret à ses collaborateurs, leur dire combien on sait que leur métier est difficile, exigeant…. et qu’il demande passion, engagement, détermination, professionnalisme, etc. Les mots par lesquels les gens ont plaisir à être dupés sont si nombreux.

Communication : Faire savoir que l’on communique est plus important que la communication elle-même.

Communiquer : Communiquer sans cesse, mais communiquer sur tout ce qui ne porte pas à conséquence.

Communiquer : Il ne faut pas confondre communiquer et informer… et encore moins faire des confidences.