Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Le premier essai, "Boudoir philosophique", offre, derrière une apparente simplicité, une réflexion sur huit thèmes fondamentaux de la philosophie universelle. Le second essai, "Faire, pouvoir, savoir", vise à démontrer que le développement harmonieux et durable d’une civilisation repose entièrement sur sa capacité à préserver l’équilibre constamment menacé entre ses trois piliers : l’économique, le politique et le culturel.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Auteur de plusieurs articles et essais sur des thèmes de société,
Pascal Maccioni est un ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Économie et des Finances. Il a effectué l’essentiel de sa carrière dans des fonctions diplomatiques en Afrique, en Amérique latine, aux États-Unis et en Europe.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 160
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Pascal Maccioni
Boudoir philosophique
Suivi de
Faire, pouvoir, savoir
Essai
© Lys Bleu Éditions – Pascal Maccioni
ISBN : 979-10-422-2016-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
L’argent de Zola, argent d’hier ou d’aujourd’hui ?
Essai, Ed. du Centre français du commerce extérieur ;
Les 111 mots incontournables de la communication
, Essai, Ed. Berg International ;
Conversations inépuisables pour soirées entre amis
, Essai, Ed ; Berg International ;
Le port ou le premier jour de l’indépendance
, roman, Ed. Le Lys Bleu.
Mes arguments, je les prends sur une mouche.
Montaigne III – 5
Je m’avance vers celui qui me contredit.
Montaigne III – 8
Ni salon de réception, ni chambre à coucher, le boudoir, pièce emblématique des grandes demeures du siècle des « lumières », offre à la fois l’agrément de l’un et l’intimité de l’autre. Elle est alors l’équivalent pour les dames du cabinet de travail des messieurs.
Pour autant, les hommes ne sont pas exclus de cet endroit. Seul leur degré d’intimité avec la maîtresse des lieux leur en ouvre la porte. De ce point de vue, les boudoirs sont bien mal nommés, car si l’on y boude quelque chose ce n’est que le désagrément des fâcheux ou des esprits grossiers et certains auteurs (à l’exception notable de Sade), comme certains peintres, en ont plutôt fait le lieu de la galanterie. Mais il était surtout celui du « bel esprit » de l’art de la conversation, étroitement lié au plaisir de la lecture et de l’écriture. Or, comme l’on sait, s’il existe bien des conversations légères, il peut en être aussi de plus profondes. Et si une pensée qui ne s’exprime pas est comme un fruit qui se dessèche, c’est son expression qui lui permet de se confronter à celle des autres par le dialogue qui pourra contribuer, soit à la contredire, soit à la renforcer, mais certainement à l’enrichir.
Et de toutes les disciplines, celle qui se nourrit le plus du dialogue est la philosophie. Son laboratoire d’expérimentation est le débat d’idées. Mais il peut exister plusieurs sortes de ces laboratoires philosophiques.
Les plus académiques sont les enceintes universitaires, les plus mondains sont les salons, les plus conviviaux sont les cafés et les plus modestes et les plus légers sont les boudoirs. Ne revendiquant ni le prestige ni la notoriété des autres, ces derniers n’ont d’autres prétentions que leur intimité et leur agrément. Mais s’il existe bien des facultés de philosophies, des salons et des cafés philosophiques, la contribution des boudoirs à la philosophie a été si discrète et si éphémère que l’expression « boudoir philosophique » n’existe pas.
En tout état de cause, les boudoirs ont, sauf exception, disparu de l’habitat contemporain.
Mais l’âge d’or des boudoirs demeure l’époque où la raison soumet à la démarche scientifique les idées que l’on peut avoir sur la nature de l’homme et de l’univers, car c’est aussi l’époque d’un extraordinaire développement des sciences et des techniques et surtout d’une diffusion du savoir auprès d’un public aussi bien féminin – et notamment celui des boudoirs – que masculin.
Et cet usage de la raison, de l’esprit critique, cette libération de la pensée (penser par soi-même) ne se cantonne pas à la réflexion purement philosophique, dans la mesure où il repense l’organisation économique, sociale et politique de la société.
Nul doute dans ces conditions que les boudoirs du XVIIIe siècle ne se sont fait l’écho, même sur un mode mineur entre leurs murs lambrissés, leurs décors et ameublement raffinés et dans leur atmosphère feutrée, de l’agitation des idées de ce siècle.
Le titre des développements qui suivent a donc pour objet de montrer qu’il est possible de philosopher sans autres prétentions que celles qui, modestes, intimes et discrètes, auraient pu se rencontrer dans un boudoir.
Mais quelle que soit l’enceinte de la pensée philosophique : portique, gymnase, jardin, lycée, académie, salon, café, boudoir ou même trottoir, la philosophie est vouée à questionner le monde tant qu’il y aura des hommes.
Il est donc temps maintenant de pousser la porte du boudoir et d’écouter ce qui s’y dit.
Partons du principe que rien n’est qui ne soit matière, compris comme tous phénomènes ou éléments physiques ou chimiques, perceptibles ou imperceptibles pour nos sens (ondes, particules élémentaires…), et que la pensée elle-même, et au-delà même de la seule activité cérébrale, est produit de réactions physico-chimiques.
Dans ces conditions, la bonne formule n’est pas : « je pense donc je suis » mais plutôt : « je suis donc je pense ». Mais les limites de nos connaissances, que les sciences repoussent toujours sans jamais pouvoir les abolir (telle, entre beaucoup d’autres, une question fondamentale à laquelle elle n’est toujours pas en mesure de répondre : qu’y avait-il avant le « big-bang » ?), ne permettent pas pour autant d’anéantir les concepts de métaphysique, d’âme, de divinité et de toute autre approche spiritualiste de l’homme et de l’univers.
Comment imaginer que nos pensées puissent être le produit de réactions physico-chimiques alors que la première idée que nous nous faisons de la matière est qu’elle ne peut être perceptible que par nos sens ? Et comment imaginer l’éternité de l’univers alors que nous avons le sentiment que tout (à notre image) a un commencement et une fin ?
Et le fait est qu’au fur et à mesure que les sciences repoussent les frontières de notre connaissance, leurs territoires d’investigation ne cessent de s’accroître et il en va de même de la philosophie. Si chaque réponse qu’elle apporte à ses interrogations est comme une porte que l’on ouvre sur une pièce que l’on ne connaissait pas et qui comporte elle-même d’autres portes (d’autres questions) dont nous ne savons pas sur quoi elles ouvrent – et tel est bien le cas –, le champ du questionnement scientifique, au même titre que celui du questionnement philosophique, est sans limite.
Quant à la nature même de nos connaissances, dépendantes de nos sens, sont-elles le résultat d’une perception de la réalité ou illusion ? En tout état de cause, elles ne sont pas le résultat de la certitude mais plutôt celle, critique, du doute et de la remise en cause, dans la mesure où le doute conduit plus sûrement à la vérité que la certitude.
Le danger de ce scepticisme est que, remettant en cause l’approche spiritualiste de l’homme et de l’univers, il nous écarte de certaines caractéristiques enviables de cette approche, telles que l’espérance (l’espérance d’une vie de l’âme ou de l’esprit au-delà de la mort) ou la morale (les religions revendiquent la connaissance de ce qui est bien et de ce qui est mal).
Mais si le matérialisme sceptique peut en effet être teinté de pessimisme, il n’est pas nécessairement étranger à la morale. Pour le matérialiste sceptique, la morale ne relève pas d’une doctrine de foi spirituelle mais relève de sa responsabilité personnelle fondée sur la raison. Or la raison et la foi ne faisant pas toujours bon ménage, une menace d’importance pèse sur une approche spiritualiste de la morale : l’obscurantisme.
De son côté, le matérialisme se heurte au mystère de la pensée qui, immatérielle dans son apparence, laisse toute sa place à la notion spiritualiste d’esprit. Mais sachant aussi que les apparences ne représentent pas nécessairement la réalité, la réalité potentielle d’une pensée entièrement produite de la matière reprend tous ses droits. Nous sommes constitués de systèmes de traitement de l’information particulièrement complexes ; même si nous aimons croire à l’indépendance de nos idées, une partie non négligeable de notre pensée – et de notre façon de penser – n’est pas consciente. Nous appelons instincts et intuitions ces traitements inconscients, qui déterminent pour une large part nos conduites, nos émotions et nos pensées. La seule limite à la preuve d’une pensée, entièrement produit de la matière, demeure non seulement celle des neurosciences cognitives, mais des sciences en général.
Dans ces conditions, le matérialisme relève encore de l’idéalisme (nous en avons l’idée) plus que du réalisme (nous ne sommes toujours pas en mesure d’en prouver la réalité absolue). Mais inaccessible à la preuve (« esprit, es-tu là ? »), le spiritualisme échappe, de son côté, à la certitude (ce qui n’invalide pas l’argument du pari de Pascal sur l’existence de Dieu). Et si le matérialisme n’a pas encore prouvé sa force, le spiritualisme révèle sa faiblesse.
C’est sans doute le degré de développement intellectuel de l’homme qui le rend réticent à admettre sa réductibilité à la matière. Faire de l’esprit le résultat d’un processus physico-chimique ne réduit-il pas l’homme à une quantité en niant ses qualités personnelles ? Mais la matière n’est ni uniforme ni homogène et les qualités et les réactions physico-chimiques des uns ne sont pas celles des autres et c’est, dans une optique matérialiste, ce qui crée la différence des caractères et des personnalités individuelles.
En tout état de cause, c’est cette incertitude sur la nature de notre être, entre matière et esprit, qui, sauf à être touché par la grâce de la foi, conduit au scepticisme.
Quant à la nature de la matière elle-même, une interrogation demeure toujours sans réponse : si tout est matière, quelle est l’origine de la création des particules élémentaires de cette matière ? Qu’y avait-il avant l’univers ? Et certains peuvent même demander : « qui » en est le créateur ?
Même le sceptique ne peut pas douter de son existence ni de ce qui est perçu par ses sens. Toutefois, « je » conçois l’univers à travers le prisme, souvent déformant et assurément limité, de « mes » sens. Le doute qui peut en résulter ne peut être que graduellement levé, soit par la confrontation avec la perception de mes semblables au moyen notamment du dialogue (d’où l’on comprend l’enjeu d’un langage hautement élaboré), soit par le recours à mon esprit critique.
Mais la confrontation de mes perceptions avec celles de mes semblables n’est pas toujours systématiquement féconde ou positive. La foison des divergences de vues est plus souvent source de confusion que de lumière et m’invite donc à recourir en permanence à mon esprit critique, même s’il peut s’exercer à partir des idées d’autrui.
C’est parce qu’ils ont douté de l’existence de divinités thaumaturges que les premiers penseurs de l’antiquité se sont mis à la recherche de la vraie nature de ce qui est, et c’est en ce sens que l’on peut avancer que sans doute il n’y a pas de certitudes.
Mais il est nécessaire dès cet instant d’opérer une distinction entre deux types de doutes : un doute fécond, le doute relatif et un doute stérile, le doute absolu.
Le doute stérile est le doute de tout. Avec ce doute, le monde qui nous entoure pourrait même ne plus avoir d’existence et notre réflexion, nos pensées et même notre action pourraient s’arrêter là. La vie serait réduite à une survie.
Il en va tout autrement du doute fécond, non seulement celui – si utile – de certains penseurs de l’antiquité, mais également de celui que tout homme est capable de mettre en œuvre en permanence pour fonder sa connaissance du monde dans lequel il vit ; le doute qui donne à réfléchir.
La fécondité de ce doute tient au fait qu’il nous rend capables de dépasser nos perceptions et nos sensations immédiates. La terre peut au premier regard paraître plate. Pour autant, dès la plus haute antiquité, certains hommes ont eu la hardiesse de douter de cette platitude qui ne faisant pourtant aucun doute pour la majorité de leurs contemporains jusqu’à ce que Thalès de Milet n’émette l’hypothèse de sa rotondité au VIe siècle A.C.
C’est également grâce au doute fécond d’hommes tels qu’Aristarque de Samos (au IIIe siècle A.C.), que l’apparente évidence du géocentrisme a dû faire place à la théorie de l’héliocentrisme formulée par Nicolas Copernic au début du XVIe siècle. Et c’est une succession de doutes féconds qui peu à peu a conduit à la complète remise en cause de tant d’illusions de nos sens… et de notre imagination. C’est aussi ce doute si nécessaire qui nous permet aujourd’hui et nous permettra demain de découvrir de nouvelles réalités en lieu et place de vieilles apparences trompeuses.
Car pour accéder à la réalité, il faut d’abord « lever le doute ». De nos jours, malgré le fait que certains de nos contemporains, même dans des pays de niveau d’éducation élevé, sont encore persuadés (plus ou moins sincèrement selon l’usage qu’ils souhaitent en faire) de la validité de la traditionnelle théorie créationniste pour un sujet aussi fondamental que l’origine de l’homme et de l’univers, le doute est « levé » quant à la réalité de la théorie évolutionniste.
Pour autant, l’avancée permanente des découvertes sur les mécanismes de l’évolution est toujours insuffisante pour lever le doute fondamental sur la question du primum movens à l’origine de ce qui existe. Et c’est là la raison pour laquelle la question fondamentale de Leibniz : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » demeure toujours à ce jour sans réponse. C’est aussi la raison pour laquelle la théorie de l’évolution ne fait pas nécessairement obstacle à l’idée d’un créateur à l’origine de cette évolution. Sur ce point, le doute subsiste.
Malgré la fécondité du doute des questions telles que : qu’y avait-il avant l’apparition de notre univers et qu’y aura-t-il après sa disparition nous paraissent, en effet, pour l’heure, hors de portée.
À cet égard, la philosophie est « la science » par excellence du doute dans la mesure où sa caractéristique est le questionnement. Or, quand on ne doute pas, on ne pose pas de question.
En définitive, le doute, tout en nous conduisant à prendre conscience de la complexité du réel, des limites de notre capacité à avoir une connaissance objective et universelle des phénomènes et de leur cause, stimule notre curiosité et nous incite à la recherche de la vérité.
Et même s’il ne permet pas de lever le voile sur tous les mystères qui se dérobent à notre entendement, la vertu fondamentale du doute est qu’il contribue à nous prémunir contre les biais cognitifs, les préjugés, les fléaux de l’obscurantisme ou encore à démystifier des certitudes fallacieuses (dont le « complotisme » ou le « conspirationnisme ») qualifiées par R. Reichstadt « d’opium des imbéciles ».
Entre l’infiniment grand et l’infiniment petit de l’univers, et une pensée entre esprit et matière, pour l’homme tout ne peut être que relatif.
Qu’il s’agisse de ce que nous sommes (relativité physique et matérielle), de ce que nous savons (relativité scientifique) ou même de ce que nous pensons (relativité philosophique), tout nous indique que l’absolu est bien loin de notre portée. C’est en ce sens d’ailleurs que la sagesse populaire nous rappelle que « la perfection n’est pas de ce monde ».
En ce qui concerne la relativité physique et matérielle, c’est une évidence qui s’impose à nous sans même que nous ayons à y réfléchir (telle chose est plus grande ou plus petite que telle autre, tel individu est plus fort ou plus faible que tel autre, etc.).
La relativité scientifique est plus difficile à accepter, même si elle est tout aussi réelle. Si, par exemple, nous considérons comme indiscutable que deux et deux font quatre, il ne s’agit en réalité là que d’une vérité conventionnelle et non absolue. Deux et deux ne font pas quatre dans tout autre système de calcul que le système décimal. Il en va de même pour notre expérience subjective du temps et de l’espace qui, le plus souvent, ne correspond pas à la vérité des mesures du temps et de l’espace conventionnel. Toutes les civilisations n’ont pas défini la durée d’une année de la même façon et le système métrique n’est un étalon de distance qui ne vaut que depuis un peu plus de deux siècles et que dans certains pays.
Même l’empirisme logique n’échappe pas à ce relativisme. La remise en cause de la géométrie euclidienne par exemple nous démontre que deux droites parallèles peuvent se croiser. Les théories de la relativité d’Einstein nous montrent qu’il n’existe aucun système de référence universel par rapport auquel on puisse mesurer un mouvement et que le temps est relatif à la position de l’observateur. Quant à la physique quantique, elle remet fondamentalement en cause les capacités de notre entendement et la fiabilité de nos intuitions quant à la nature même de la matière. Le rationalisme devient ainsi relatif et conditionnel : un « surrationnalisme » selon l’expression de Bachelard. Nos vérités scientifiques ne sont qu’invariants, axiomes et postulats.
Cette relativité de notre savoir tient au fait que nous ne percevons que ce que nos sens nous permettent de percevoir. Mais les réalités qui existent en dehors du champ limité de nos sensations immédiates peuvent être découvertes par notre réflexion. Si l’on se réfère par exemple aux mathématiques, on peut conjecturer la notion d’infini par la seule énumération des chiffres entiers qui nous conduit inexorablement à cette notion, indépendamment de nos sens. Or ce sont précisément ces découvertes qui, tout en nous faisant prendre conscience de la difficulté d’atteindre un jour la connaissance absolue, nous permettent de mesurer l’étendue présente de la relativité de notre savoir. Car l’accumulation de ces découvertes bien loin de répondre à toutes nos questions ne fait qu’ouvrir davantage le champ de nos interrogations.
La relativité philosophique tient pour sa part au fait que, si les humains sont tous les mêmes, les individus sont tous différents. Il en résulte la multiplicité des pensées que nous pouvons formuler sur tel ou tel sujet ou objet. La conséquence en est la pluralité des opinions. Et en ce sens, philosopher c’est douter et relativiser.
Ainsi, des concepts fondamentaux, tels ceux de liberté, de vérité, de justice, de beauté… n’ont jamais cessé, de l’aube de la réflexion philosophique à celle d’aujourd’hui, de faire l’objet de débats contradictoires… sans jamais parvenir à une définition universellement reconnue et définitive. Et il en va de même des valeurs morales qui fluctuent en fonction du temps (ce qui pouvait condamner au bûcher hier fait rire aujourd’hui) et de l’espace (« Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » – Pascal). Notons ici au passage que légalité n’est pas justice : juger en toute légalité ce n’est pas nécessairement juger en toute justice.