Voyage vers l'horizon du bonheur sans voyager - Ulrich Ongania - E-Book

Voyage vers l'horizon du bonheur sans voyager E-Book

Ulrich Ongania

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Beschreibung

Issu d'une famille pauvre de la très démocratique république de Kôlô-kôlô, Eutaton est candidat à l'immigration clandestine. Encouragé par son père, il doit réaliser la traversée de la mer Méditerranée en quête d'une situation prospère en France, pour tirer sa famille vers le haut. Mais quelques heures avant le voyage, Yâtété lui déconseille d'effectuer ce voyage hautement périlleux. Effectivement, Eutaton échappe de justesse à la mort car l'embarcation qu'il doit prendre chavire en pleine mer, entraînant la mort de tous ceux qui se trouvent à bord. Yâtété enseigne alors à Eutaton comment accéder au bonheur à travers le voyage intérieur. Le jeune homme parviendra-t-il à devenir une personnalité importante de son pays ? Pourra-t-il améliorer le niveau de vie de sa famille ?

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Seitenzahl: 98

Veröffentlichungsjahr: 2025

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SOMMAIRE

Préface

Chapitre 1 La Concertation en Famille

Chapitre 2 Refus d’Eutaton de voyage

Chapitre 3 Baptême à l’esprit entrepreneurial d’Eutaton et les néologismes « Pharaonisme » et « Hérodisme »

Chapitre 4 L’ascension fulgurante dans les affaires d’Eutaton

PREFACE

En lisant minutieusement « voyage vers l’horizon du bonheur sans voyager » à vue d’œil, les quatre chapitres constituant la charpente de cette pièce de théâtre d’Ulrich Ongania, perce l’œil par l’envers du décor planté dès le premier chapitre. Celui-ci intitulé : « Concertation en famille » caractérisé par des personnages inénarrables qui parlent de rien et de tout dans le transport en commun. Dès le début, on ne saura dans quel paquebot ce texte au style assez particulier par la truculence des mots peignant à la manière d’une œuvre romanesque ; ce qui s’avère une pièce de théâtre au fil de la lecture. Et ce grâce à la virtuosité de l’auteur, que l’on peut affecter à ce genre dramatique, son sous genre tragicomique, sorti des sentiers battus, comme ce magnifique soleil qui dissipe la brume pour éclaircir l’horizon. Effectivement ! L’horizon s’éclaircit avec le deuxième chapitre : « Refus d’Eutaton de voyager » qui, ipso facto, sort l’auteur de sa tanière pour éclairer la lanterne de son lectorat avec les sempiternels maux qui minent le continent Africain dans son ensemble : népotisme, clientélisme, jeunesse sacrifiée, avenir brumeux, ou l’horizon est bouché par une jeunesse qui croit vivre dans des camps de concentration, un goulag à ciel ouvert, le tout sclérosé, l’air pollué dégageant une odeur fétide constituant donc, tous les moyens pour « quitter ses terres » pour aller faire fortune ailleurs. Conséquences, les familles s’entredéchirent à qui mieux mieux, les enfants voguant sur des rêveries folles à s’acoquiner avec des plus offrants et ce, par tous les moyens à cause d’une pauvreté sans précédent que l’auteur a su décrire dès le troisième chapitre : « Baptême à l’esprit entrepreneurial d’Eutaton et les néologismes Pharaonisme et Hérodisme » qu’il a ensuite mué en verbe du troisième groupe « Pharaonnir » et du premier groupe « Hérodiser ». Et tout ça là, c’est la création littéraire pour mieux enrichir les vocables de la langue française. Sacré Ulrich Ongania. Il n’est pas passé par le dos de la cuillère pour montrer les déboires de ces jeunes africains qui s’évertuent à tout prix, traverser ce que l’auteur à nommer ici « la Méditerramort » en référant à la mer Méditerranée constituant un vrai cimetière pour les jeunes africains. Ces derniers obnubilés par les mirages de l’outre-mer que l’auteur lui-même, en dit mieux, avec ses propres sensations, ses propres mots pour « tuer » ces maux qui dépriment cette jeunesse désespérée. C’est ainsi qu’on évoque l’envers du décor dès les premières pages de cette œuvre, car l’auteur dans son style narratif révèle ce que tout le monde sait sous les tropiques que le paradis, le jardin d’Éden que les écritures saintes évoquent se trouve en Afrique. L’auteur a fait décidément comme Frantz Fanon, en tenant de prendre à bras le corps ce problème épineux, pour en faire profonde autopsie sur le plan psychologique, voire même psychanalytique, pour vraisemblablement ôter de la tête du nègre ce syndrome de Stockholm qu’on lui a inculqué pendant plus de six siècles aujourd’hui comme quoi, son continent est pauvre et les autres sont inéluctablement les pays riches. Tout ceci c’est du pompeux galimatias pour Ulrich Ongania! Formidable pour l’auteur grâce à la puissance des mots pour « tuer » les maux, ce dernier a su démontrer que cette inversion machiavélique des rôles a été bien orchestrée et bien ficelée pour maintenir cette jeunesse comme des éternels abrutis. Et l’auteur en mettant le pied dans le plat en citant à la fin du texte l’actualité brûlante entre la Russie et l’Ukraine, il interroge tout le continent Africain sur sa place demain pour ce nouvel ordre mondial. Être libre ? Ou continuer à avoir des chaînes mentales pour continuer à demeurer à vie des « damnés de la terre » ? Dit-on que l’herbe est toujours verte chez le voisin comme en témoigne le dernier chapitre de cette pièce de théâtre, une œuvre à réminiscence parfois biblique qui encourage l’investissement et l’esprit de l’entrepreneuriat chez soi pour mieux permettre son épanouissement personnel tous azimuts et par ricochet celui du continent Africain qui ira avec lui. Ainsi donc, on peut dire, une véritable opération chirurgicale que l’auteur a faite en apportant quelques solutions pour l’essor du continent à découvrir dans cette œuvre de l’esprit.

Cyrille Gyldas KENABOMO LENDZO

Journaliste, écrivain, romancier et dramaturge congolais

CHAPITRE 1 LA CONCERTATION EN FAMILLE

Il est cinq heures du matin à Massangou, un des quartiers périphériques de Cephaloville, capitale de la très démocratique république de Kôlô -kôlô. Visiblement tout le monde dort encore dans le quartier et l’atmosphère reste foncièrement marquée par le concert des chants des coqs, les cris perçants des oiseaux et le tout fracassé de temps en temps par l’aboiement des chiens. Bientôt les premières lueurs de l’aurore commencent à traverser les ténèbres combien épaisses de la nuit, pour s’introduire dans des maisons. Aussi, l’expression de ces lueurs ne cessaient graduellement de faire rayonner de leur blancheur, les murs de la pièce où monsieur Pitcho dormait paisiblement avec sa femme Bolingo. C’est dans ce contexte que monsieur Pitcho se réveille en sursaut à la manière de quelqu’un qui est pourchassé dans son sommeil. Brusquement c’est sa femme qui se réveille avec le réflexe de prendre sa main, tout en lui posant la question :

Bolingo : Que se passe-t-il mon mari ?

Pitcho: Il n’y a rien de spécial ma chérie.

Bolingo : Rien de spécial! Comment ça ? Alors, pourquoi cette drôle de façon de se réveiller ?

Pitcho : Ne t’en inquiète ma chérie ; encore une fois, il n’y a rien de spécial.

Puis, il marque une pause, Ensuite, renchérit-il avec un petit sourire aux lèvres :

Pitcho : Je suis pressé d’arriver aujourd’hui à temps au boulot. Cela pour la bonne raison que le chef a convié tous les travailleurs à prendre part à une réunion d’extrême importance. C’est dans cet intérêt que s’inscrit le sens de mon réveil inhabituel. L’idée est de tout faire, question d’arriver à l’arrêt de bus à un moment propice où j’aurai facilement le bus ainsi que d’éviter les embouteillages fous émaillant au quotidien la circulation dans la ville.

Sur ce, monsieur Pitcho balaie du regard leur chambre pour chercher l’horloge qui était suspendue au-dessus du seuil de la porte. Par la suite, il donne un baiser de la main à sa femme et lui murmure à l’oreille :

Pitcho : Je suis en retard chérie. Je vais donc devoir te laisser pour aller m’apprêter, afin de me rendre au travail.

Puis, il va précipitamment chercher un seau d’eau dans la cuisine, et il se dirige vers la porte de la maison. Comme il se met à l’ouvrir, celle-ci faisait énormément du bruit, tant elle faite de vieilles tôles fixées sur une carcasse métallique. Aussitôt après l’avoir ouverte, il prend son seau d’eau qu’il avait laissé à côté de lui et marche en toute hâte en direction de la douche. Celle-ci se trouvait derrière sa maison et offrait un décor désolant tant elle était construite à l’aide de tôles en lambeaux. Au reste, monsieur Pitcho habite une parcelle de terrain de vingt mètres carrés entourée à l’aide de bois avec une sortie aménagée et qui donne sur l’une des artères principales du quartier. Par ailleurs, sa maison était construite à l’angle gauche de la parcelle, elle regardait le côté de la sortie suscitée. C’était une maison en briques sans enduit avec de petites fenêtres fermées à l’aide des tôles fortement abîmées. Oh ! L’image de cette maison dénotait une image hautement marqué de la pauvreté qui caractérisait la vie de monsieur Pitcho. Que dire ? Une maison véritablement de pauvre !

Au bout d’un moment, monsieur Pitcho sort de la douche, et il s’affaire intensément dans la maison. Après s’être apprêté, il se dirige vers sa femme qui était en train de donner un coup de balai à la cour de la parcelle. Puis, il l’embrasse en signe d’au revoir et très rapidement il se retire, suscitant la réaction de sa femme en ces termes :

Bolingo : Tu ne m’as pas bien embrassée, tu sais ?

Pitcho: Évidemment parce que je suis totalement pressé, comme tu es censée le savoir. Eh bien chérie, ne t’en fait ; je vais me rattraper le soir. À mon retour je t’assure que tu en seras servie à satiété.

Sur ces mots, celui-ci se met à marcher en hâte en direction de l’arrêt de bus. Il était cinq heures et demie, quand monsieur Pitcho y est arrivé. À sa grande surprise, il trouve un nombre important de personnes qui attendent impatiemment les bus. Cinq minutes plus tard, un bus vient stationner et il va dans la même direction que monsieur Pitcho. Alors celui-ci est parmi les premières personnes à s’y engouffrer. En un instant, le bus est rempli de personnes et aussitôt après, le chauffeur démarre. Au fur et à mesure que le bus avance, les usagers parlent de tout et de rien. Ceci a duré jusqu’à ce qu’un monsieur assis à l’avant dernier siège prend la parole. Il le fait avec non seulement une voix pédagogique, mais une voix remplie d’autorité à la manière d’un pasteur en plein sermon, demandant aux gens de faire d’abord silence. Ensuite, il indique son prénom à l’auditoire, tout en poursuivant son propos en ces mots :

Madi : Veuillez m’excuser très chers amis, aînés, mamans et papas d’interrompre vos causeries. Aussi, veuillez m’excuser pour la nature de la remarque que je me permets sous peu de faire. Actuellement, il y a un sujet qui cristallise l’actualité sur la scène internationale, celui concernant le pays voisin de notre très démocratique république de Kôlô-kôlô : le dossier du Congo hold-up. C’est un dossier au sujet duquel, les médias internationaux affirment tenezvous bien : il y a eu la plus grande fuite de données bancaires que l’Afrique n’ait jamais connue. Concernant ce dossier hautement brulant, chers amis, aînés, mamans et papas, ma préoccupation est donc celle-ci : comment vous pouvez afficher une indifférence accrue ou totale face à un scandale d’une telle envergure ? Comment pouvez-vous laisser de côté un dossier si sensible, pour vous focaliser sur des questions non essentielles ayant fait l’objet de vos causeries de tout à l’heure ? Sachez en effet, que mon propos n’est pas fortuit ou anodin. Il tient au fait qu’avant ma prise de parole, j’ai dû promener mon oreille dans tout ce bus pour entendre la nature de différents sujets abordés. Malheureusement, ce n’étaient que des sujets presque inutiles qui étaient débattus. Nulle part, j’ai entendu des gens échanger sur une question d’une importance égale à celle que je vous soumets maintenant. Pour en venir précisément à l’objet de ce scandale : quand les médias, sur la base d’une enquête internationale incluant les institutions financières, ONG de renom, etc. déclarent qu’un président avec son cercle rapproché ont raflé une faramineuse somme de 138 millions de dollars destinés aux fonds publics.