Why always me ? - Arno Bertina - E-Book

Why always me ? E-Book

Arno Bertina

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Beschreibung

Certaines personnes surexposées médiatiquement voient leur corps leur échapper. Le corps de Mario Balotelli ne lui appartient plus, il est désormais - et déjà depuis quelques années - à la communauté des lecteurs de la presse sportive ou de la presse à sensation, et à celle, aussi, des téléspectateurs qui attendent de nouveaux exploits sportifs, ou de nouvelles incartades, ou de nouvelles grossièretés. Son corps ne lui appartient plus, la communauté s'en est emparé. Ce n'est pas le moindre des paradoxes - puisqu'ils n'en veulent pas -, et ce n'est pas un petit drame, mais peut-être un déchirement profond.

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COLLIRIO

dirigée par

Roberto Ferrucci

avec

Tiziano Scarpa, Romolo Bugaro, Francesco Da Riva

réalisation éditoriale

Terra Ferma

éditrice

Alessandra Crosato

rédactrice

Debora Rodella

collaboration

Perrine Chambon

couverture

Grafiche Antiga

Livre édité par So Foot et diffusé par la Fnac uniquement (mai 2014)

© 2014 Terra Ferma - Crocetta del Montello (TV)

Tous droits réservés

tel. 0423.86268

[email protected]

www.terra-ferma.it

ISBN 978-88-6322-241-8

why always me ?

En mai 1936, l’armée italienne met soi-disant l’Ethiopie à genou et le tout petit empereur d’Ethiopie (1m50) cède officiellement le trône au tout petit roi d’Italie (1m53). Ce faisant les Italiens se couvrent de ridicule car face à des guerriers armés de sagaies ils auraient du plier l’affaire en deux ou trois semaines. Il leur fallut huit mois, dit l’histoire officielle (mais dans les faits ils ne prirent jamais complètement le contrôle du territoire). Bon enfin bref. Il faut imaginer les Italiens fascinés par l’étrangeté des gens qu’ils devaient tuer ; presque tous croisaient des Noirs pour la première fois de leur vie, ou à peu près.

De cette première stupeur, et de cette première humiliation, ils ne se sont jamais remis. Et de la même manière qu’ils n’ont jamais fait le procès du fascisme – baladez-vous dans n’importe quelle grande ville d’Italie en regardant les stands pour touristes, ou les affiches étalées sur le trottoir par des vendeurs indiens ou pakistanais : vous trouverez des tabliers Mussolini, des posters Mussolini, des parfums Mussolini, etc.… (Ok, un point pour vous : avant de charger les Italiens il faudrait enquêter pour savoir qui achète ça – au risque d’apprendre que ce sont des touristes étrangers, quelques beaufs français capables de trouver funny le tablier Mussolini…) (Parce que ce n’est évidemment pas la faute du vendeur pakistanais.)…

Well well well… Qu’est-ce que je disais ? Ah : de la même manière que les Italiens n’ont pas fait le procès des années Mussolini – à l’origine de l’aventure éthiopienne –, ils n’ont peut-être jamais reconsidéré leur rapport aux Noirs. Je ne mets pas tous les Italiens dans le même sac, évidemment, et je n’oublie pas certaines tribunes françaises, et l’horreur qui a nom Front National, ou la guerre intestine qui condamna les chances de réussite de l’équipe des Pays-Bas en 1998 et en 2000, mais enfin : le racisme dans les stades italiens est plus ahurissant qu’ailleurs, et Mario Balotelli en est le corps conducteur à son corps défendant, lui qui est né en 1990 de parents ghanéens, à Palerme.