13 ans dans ses griffes - Nadine Renaud - E-Book

13 ans dans ses griffes E-Book

Nadine Renaud

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Beschreibung

Abigaël avait trouvé l’amour, un amour fort, un amour passionné, passionnel.
Raphaël était quelqu’un d’énigmatique, il était soit démoniaque et malfaisant, soit enflammé et ardent. Personne des connaissances d’Abigaël n’aimait ce personnage. Abigaël ne les comprenait pas ou ne voulait rien voir, envoûtée par cet homme.
Elle le comprit à ses dépens au fil des années.



*Histoire vraie
*Déconseillé au moins de 16 ans


À PROPOS DE L'AUTEURE


Nadine Renaud vous propose une histoire authentique, mi-érotique, mi perverse, mêlée d’amour fou, de quoi vous poser de vraies questions sur le contenu du cerveau humain.
Ne vous demandez pas si votre structure cérébrale est altérée, votre conjoint vous le dira très certainement…

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Seitenzahl: 178

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Nadine Renaud

13 Ans dans ses Griffes

L’écriture apporte la liberté de l’esprit, on peut exorciser ce que notre subconscient nouscache

Écrire, c’est se libérer l’esprit

Auteur Poète depuis ma tendre enfance, j’ai écrit des livres et des poèmes. J’ai voulu refaire le monde en mettant sur papier toutes mes pensées profondes. Je n’ai jamais eu le courage de me faire éditer.

C’est la première fois que je me lance à 62 ans (il faut bien un début à tout) et que je publie ce que je viens de créer.

Il faut être franc envers soi-même pour éviter de refaire les mêmes erreurs.

Car j’ai fait pas mal d’erreurs dans ma vie, surtout celle d’avoir, sur terre, rencontré le diable en personne.

1. La rencontre

Le soleil aveugla mes yeux quand je sortis de la cathédrale de Meaux. Je n’y voyais plus rien, et, le temps de mettre mes lunettes de soleil, j’ai eu peur de manquer une marche.

Quelle belle cathédrale, quels beaux vitraux, et le son de l’orgue m’avait fait partir loin de cette ville, m’avait transportée vers une prairie ou des chevaux se couraient les uns après les autres, il y en avait de toutes les couleurs, ça faisait un beau tableau idyllique. Le son de l’orgue avait réussi, un cours instant à me faire oublier cette vie que l’on menait depuis qu’un nouveau président avait élu domicile à l’Élysée. Les entreprises fermaient au fur et à mesure à cause des charges trop élevées. Elles étaient rachetées à très bas prix par des étrangers. La misère régnait dans toute la France depuis ce président. Seuls quelques commerçants réussissaient à s’en sortir grâce à la population.

Quand j’eus presque fini de descendre toutes les marches, il faut dire que je prenais mon temps, je savourais ma promenade au centre de Meaux. Je vis au loin une forme humaine, et me mis à insister à la regarder, car cette forme qui venait dans ma direction, ressemblait de plus en plus, à une personne de connaissance.

Un grand homme mince, cheveux gris, courts, une moustache à faire rêver, un pantalon noir classique, une chemise ouverte sur un torse rempli de chaines en or qui brillaient de millefeux.

Et plus il se rapprochait de moi, plus je le regardais, même pas gênée de le fixer, je ne voyais pas ses yeux, cachés par des lunettes de soleil aussi, mais d’un seul coup, j’eus un coup au cœur. C’était mon papa, tout craché…

Mon papa, mon amour de petite fille, mon pote dans ma jeunesse, mon confident quand j’ai grandi, apparaissait devant moi alors qu’il avait déjà quitté ce monde depuis des années.

Je me stoppai net sur les marches de la cathédrale et continua à le fixer comme un revenant. L’homme, se sentant observer, me regarda à son tour et s’avança sur les marches versmoi.

Mon cœur battait de plus en plus la chamade, j’ai cru qu’il allait sortir de ma cage thoracique.

« Bonjour, me dit-il, vous me fixez depuis un moment déjà, pourquoi donc ? »

« Parce que vous me rappelez quelqu’un que j’aimais beaucoup. »

« Ah oui, on me le dit souvent, je ressemble à Jean Ferrat. »

Je me mis à m’exploser de rire, « Ah non, je ne sais même pas qui est Jean Ferrat »

Raphaël se présenta, nullement touché par le rire d’Abigaël, et luidit :

» Alors, si ce n’est Jean Ferrat, qui, pourtant est très connu dans le monde entier, en tant que chanteur engagé, et auteur-compositeur de chansons poétiques, à qui je vous fais penser ? »

Je ne lui répondis pas et continua de descendre les marches. Raphaël me retint par le bras, et me proposa d’aller boire un verre dans les rares cafés encore ouverts pour parler de ce chanteur dont j’ignorais l’existence.

Je me surpris à lui répondre oui, malgré que c’était un parfait inconnu, je me sentais bien à ses côtés.

Raphaël m’avait dit être nouveau dans la région, et comme à ce jour, il ne restait peu de cafés, je l’emmenais par un petit chemin pavé, nous passâmes sous un porche ou une vieille porte qui tenait encore debout, nous mena à l’arrière d’un café que tenait unami.

Nous nous sommes assis à une table, nous discutions de tout et de rien, et à un moment donné, suite à notre conversation sur les tatouages, Raphaël enleva sa chemise pour montrer ses tatouages qu’il avait. Je les trouvais un peu vieillots, mais ne dis pas un mot.

Nous avons discuté pendant des heures, parlant chacun de notre travail, Raphaël était déjà à la retraite, mais il parlait de son travail avec amour. Il faut dire que Raphaël avait 60 ans passés et je n’avais que 47 ans. Nous avions 13 ans de différence. Nous avons aussi parlé de nos anciens conjoints, grande discussion car Raphaël avait été marié quatre fois et moi, deux fois.

Puis Raphaël me dit :

« Je t’aurais bien invité au restaurant, mais je n’en connais pas de bons dans le quartier, et surtout d’ouverts. »

« T’inquiète, je vais t’emmener chez un autre pote à moi. »

Il m’a regardé, épaté que je connaisse autant de gens, et me suivit jusqu’à trois rues plus loin, même topo, passage dans un couloir étroit et sombre, jusqu’à une petite lumière au fond. Il faut dire que le centre-ville de Meaux, recélait un nombre incalculable de petites rues, pavées ou non, un peu comme les ruelles dans les souks des pays du Maghreb, où je m’étais rendue en vacances avec ma fille Sonia. Que d’ailleurs j’avais failli perdre dans ce labyrinthe de ruelles. J’arrive devant une porte, ou mon ami biker, Le Druide, comme il se faisait appeler, car il préparait des sauces incroyables, nous reçut avec plaisir et nous installa à une table près de la cuisine.

Le Druide nous a préparé un vrai festin de roi, du filet mignon de veau et ses trois sauces moutardes, moutarde au cassis, au vin blanc et à l’ancienne accompagné de son écrasé de pommes de terre aux herbes ciboulette et persil. Nous avons fait honneur à son repas, et avons mangé avec grand plaisir tout en parlant, quand le téléphone de Raphaël se mit à sonner. Un ami l’appelait pour lui demander où il se trouvait, et comme il avait mis l’ampli, je mis mon doigt sur ma bouche pour lui faire signe de ne rien dire. Il se contenta de dire qu’il était avec une femme et raccrocha.

Puis vint le dessert, un tiramisu aux fruits rouges tout frais de son jardin, mais soudain, une grande partie des amis bikers arrivèrent et s’installèrent à notre table en me disant bonjour. Je vis le regard de Raphaël changer, ses yeux doux et rieurs se changèrent en un regard noir profond et dur. Je lui demandais ce qui lui arrivait, il ne me répondit pas, il serrait les dents et je crus qu’il allait se passer quelque chose. Je me levai précipitamment et demandai à mes amis d’aller à une autre table pour que l’on puisse continuer à discuter en paix. Bon gré mal gré, ils se levèrent tous en me faisant des sourires de connivence.

Je demandais à Raphaël ce qui lui était arrivé, il me répondit qu’on était mieux tous les deux et que les énergumènes s’étaient invités sans rien demander. Je lui précisais que « ces énergumènes » étaient mes amis, et qu’il n’avait pas à leur en vouloir, ils vivaient tous comme ça. J’avais cette vie-là, et s’il ne l’appréciait pas, ce serait bien dommage. Son visage se radoucit d’un coup de nouveau, et on finit notre repas en parlant d’autre chose.

Puis, vint le moment de la séparation, il était quand même plus de minuit, nous priment des petites rues désertes pour habituer Raphaël à se promener dans cette ville. Il m’a raccompagné à ma voiture, me demanda mon téléphone, et on se promit de s’appeler bientôt. On se fit simplement la bise comme deux bons vieux copains qui avaient passé une bonne soirée. Je ne savais pas encore pour lui, mais moi, j’avais passé une excellente soirée auprès de ce bel inconnu.

Je me couchai en pensant à cette soirée sublime, même si à un moment donné, le regard et le comportement de Raphaël avaient été complètement différents. J’avais hâte de le revoir.

2. Soirée non déclarée

Le lendemain, au travail, devant la cafetière, j’explique à mes collègues la rencontre que j’ai faite, j’étais tellement joyeuse que mes copines me demandèrent, « Alors, quand le revois-tu ? »

« Je ne sais pas » il doit me rappeler. Toute la journée, je travaillais alors que j’étais sur un petit nuage. Le soir arriva, je préparais à manger pour mon fils quand mon téléphone sonna. C’était lui, le bonheur de ma vie, je décrochais en tremblant, rien qu’à l’idée d’entendre sa voix.

Voix charmeuse, tendre, douce, voluptueuse… Je rêvais tout éveillée. Nous avons discuté pendant des heures ensemble, et avons décidé de nous revoir le week-end prochain, c’était la fête de la musique. J’avais appris depuis peu que plusieurs groupes de bikers avaient organisé une soirée rock dans un hangar désaffecté. C’était quand même mieux que le Flon Flon de la musique diffusée dans toute la ville et de plus, qui devait s’arrêter à minuitpile.

Tous les soirs de la semaine, Raphaël ne manqua pas de m’appeler, nous parlions de nous, Raphaël me parlait de son épouse décédée, il y a 10 ans, comme mon époux. Quand il en parlait, je sentais sa voix chavirer vers des pleurs. Nous parlions aussi de nos animaux respectifs, ce que nous attendions de l’avenir, je lui parlais de mes vacances qui arrivaient dans 15 jours, j’allais voir ma belle-mère à St Raphaël. Il me parla de sa prochaine opération qui devait se faire fin juillet, il avait le cancer de la prostate, il avait été honnête, il me l’avait tout de suite annoncé et me disait qu’il ne s’inquiétait pas pour lui, car maintenant, il savait qu’il ne serait pas tout seul.

Qu’a-t-il dit ? Ai-je bien entendu ? Me dis-je dans ma tête, il ne serait pas tout seul, pense-t-il à moi déjà ?? »

J’étais de nouveau heureuse depuis que mon époux est décédé il y a 10 ans d’un cancer des poumons. Pendant 10 ans, je m’étais consacrée à mes derniers enfants, et à mon travail que j’adorais, il n’y avait eu aucun autre homme dans ma vie depuis, tout simplement par choix, et parce je sentais que mon époux décédé, Hervé, était toujours à mes côtés et dans mes rêves, il veillait sur moi, je le savais.

Mais là, avec cette rencontre spéciale j’étais de nouveau décidée à croquer la vie à pleinedent.

Le réveil sonne, il est 7 heures du matin, on est samedi, le jour où je retrouve mon chéri, et oui, je l’appelle déjà mon chéri, je sais que c’est le bon, je le sens. Je suis surexcitée, folle de joie, ce soir, nous allons retrouver de nouveau mes potes bikers, ceux que Raphaël appelle « des énergumènes », mais il va apprendre à les connaitre. Nous allons à un concert de Rock et de Rockabilly et je vais lui présenter ma meilleure amie qui sera là aussi.

Le soir arriva, je m’étais pomponnée, m’habilla de cuir des pieds à la tête avec mon gilet de biker, car je faisais partie d’un groupe « The Horses Fire », me maquilla peu, comme d’habitude et attendit l’heure fatidique ou je devais le retrouver, dans une ville proche de Meaux, derrière plein de bâtiments désaffectés, pour y garer les véhicules. Je lui avais dessiné un plan pour qu’il me retrouve.

21h. Je suis garée et attends dans la voiture, je vois passer plein de monde, dont certains que je connais bien, mais ne sors pas de mon véhicule, je l’attends…Je vois sa voiture arriver et se garer, mon palpitant va exploser, je me sens rougir, non il ne faut pas que je rougisse, ça présente mal. Donc, je sors de ma voiture et vais à sa rencontre.

Mon Dieu, je me retiens d’exploser de rire, Raphaël, tout de blanc vêtu, la chemise grande ouverte sur un torse garni de rares poils (c’est dommage, j’aime les poilus), toutes ses chaines qu’il avait l’autre fois, plus des bagouses à faire envier un émir de Dubaï.

Bon, je me dis, Abby, l’habit ne fait pas le moine, il se sent peut-être beau comme ça, en tout cas son regard est doux, souriant, on s’embrasse sur la joue, des petits frissons me parcourent l’échine. Il va falloir que je me calme, l’effet qu’il me fait, c’est dingue. Il me prend la main, et nous nous dirigeons vers le hangar où a lieu le concert.

On arrive sur le lieu, je vois mon amie Sylvia au loin avec son chéri, elle me fait des signes, je lui rends, mais, oh mon dieu, derrière mon amie, un biker que j’avais dragué quelques semaines auparavant, mais il n’avait pas répondu à mes avances à cause d’une timidité maladive et surtout un manque de sûreté, car après un accident de moto, il avait eu une jambe coupée. Moi, je m’en fichais de cet état, ce qui m’avait plu, c’était le gars, beau comme un dieu grec, ou dirais-je plutôt comme un Dieu amérindien.

Le gars, 2 mètres de haut, la baraque, les cheveux longs et noir de jais, des bijoux amérindiens avec des turquoises, tout habillé de cuir.

Et le voilà qui a cru que c’était à lui que je faisais signe, il s’avance vers moi…Il s’approchait de moi, et bizarrement, Raphaël mit son bras autour de ma taille, comme s’il avait remarqué le manège et qu’il savait qu’il allait venir me voir. Peut-être qu’il a senti que je me suis figée un court instant. En tout cas, geste efficace, Simon, le bel Amérindien s’est arrêté et a fait demi-tour. Je me suis demandé ce qu’il avait pensé de moi en me voyant avec un autre homme quelques semaines après. Mais, bon sang, je lui avais fait de sacrées avances avec des lettres enflammées. Et ses potes à qui il les avait montrées, lui avaient dit se lancer, mais non…trop peureux.

Mon amie s’approche de nous, je les présente à Raphaël, le contact a l’air de passer. Puis nous allons vers le concert, au bar, s’acheter à boire et Raphaël prend comme d’habitude un Perrier, quelle chance j’ai d’avoir trouvé un homme qui ne boitpas.

La soirée se passe bien, jusqu’à l’arrivée de la police, qui n’aime pas les soirées sauvages, on est vite entourés. Les soirées non déclarées ne sont pas aimées des grands pontes. Impossible de se sauver.

Relevé des papiers d’identité qui ne se passe pas comme il faut, car Raphaël et Laurent, l’ami de Sylvia, ainsi que bien d’autres, commencent à incendier les flics. Ce qui arrive doit arriver, on est embarqués dans leur panier à salade et je ne manque pas moi aussi de les incendier.

« Bandes de margoulins, vous n’avez pas mieux à faire, y a suffisamment de drogue dans le coin pour faire des rafles, mais non, parce qu’on est en blouson de cuir, c’est nous que vous préférez chopper »

« Bandes de trouillards, pas capable de vous battre contre des gens armés, vous préférez venir chercher des gens simples qui étaient là pour écouter de la musique ».

Certains étaient malgré tout sympas, à l’écoute, mais ils étaient vite bouffés par les autres, ceux qui se prenaient pour des Dieux avec leurs armes. J’aimerais bien en rencontrer un ou deux sans arme, j’aimerais bien voir leurs réactions devant ma folie destructrice quand je suis en colère.

On passe, tous ensemble, les uns sur les autres, la nuit au poste, avec insultes, sans eau, dans une cellule qui sent la pisse et je ne sais pas si nous avions des petits compagnons qui peuvent gratter après. On ne les voit pas, on les sent après.

Le lendemain matin, nous sortons enfin du commissariat, bien entendu à 10 kilomètres de nos véhicules, et nous voilà, à faire tout ce chemin à pied pour pouvoir rentrer cheznous.

On est complètement fatigués de cette marche à pied, mais on rit tous ensemble de nos déboires. Nous voilà enfin devant nos voitures, prêts à rentrer chez nous. Raphaël me regarde tendrement, s’approche tout doucement de moi, me prend le visage entre ses mains, et m’embrasse au début un peu timidement, puis langoureusement, et voluptueusement. J’ai les jambes qui flageolent, le cœur qui s’emballe, la tête qui tourne, ça y est, je l’aime, j’ai eu le coup de foudre, mais quelle foudre j’ai reçue pour être si mordue à ce point ? Je sens que ça va être de la folie, tellement je me sens bien dans ses bras. On a du mal à se séparer, mais il faut aller dormir un peu, et Raphaël ne me propose rien de plus. Je rentre dans ma voiture un peu déçue, je le regarde rentrer dans la sienne et je démarre.

Je me dis, il n’a pas mon âge, il est peut-être vraiment fatigué, mais non, c’est là que je me trompais.

Quel weekend nous avons passé !!!

3. Le JourG

Le lundi matin, je reçois vers 7 heures un coup de fil, c’est lui, il m’appelle, il me demande… Je suis là pour lui, nous parlons de cette soirée et le temps de quelques secondes j’ai le sentiment qu’il n’a pas vraiment apprécié, le ton de sa voix qui change quand il me parle des bikers, je me trompe peut-être, mais tout de suite, il passe sur notre baiser qui lui a énormémentplu.

Mon corps se remet à trembler, je repense aussi à ce baiser, et me retrouve avec des sensations que je n’avais plus eues depuis 10 ans. On parle d’amour, d’avenir, je vois mon avenir heureux, serein, plein de gaieté. Raphaël m’a proposé à la fin de notre conversation de m’inviter à manger chez lui mercredi soir. Il m’a demandé si j’aimais les huîtres, bien sûr que je lui ai répondu oui. Plus que mardi et mercredi à bosser avant d’aller chezlui.

Comment je vais m’habiller ? Qu’est-ce que je lui amène comme cadeau, car une bouteille de vin, ça ne le fait pas, puisqu’il boit que de l’eau. Je suis toute chose au travail, j’avoue que j’ai la tête un peu ailleurs, mais je fais quand même mon boulot correctement tout en répondant aux copines que je ne sais pas ce qui va se passer ce mercredi soir.

Je sors de mon travail, ½ heure de route à faire, j’arrive au péage, contrôle de flics, font vraiment suer à nous retarder comme ça, je n’ai pas le temps, moi. Arrive mon tour au bout d’un ¼ d’heure, je leur montre mes papiers, je les questionne sur la raison de ces contrôles, bien entendu, aucune réponse de leur part, et leur demande s’ils n’ont pas autre chose à faire que nous embêter à la sortie de notre travail. Le policier me dit :

«  Mais je peux vous mettre plus en retard encore…». Je me calme, ce n’est pas le moment, et je me mets à lui raconter ma rencontre avec cet homme charmant et que j’ai rendez-vous avec lui ce soir. Il ne faut pas que je rate le moment le plus beau de ma vie et peut-être ma vie future après 10 ans de solitude. J’ai touché la corde sensible du flic, il me fait un petit sourire en coin et me dit bonne chance. Je lui réponds, j’espère que vous avez une moitié car vous êtes aussi très charmant… Là, je lui fais décocher un grand sourire ravageur, et je reprends ma route.

Je me retrouve chez moi pour me préparer. Mon armoire en fait les frais, elle est complètement vidée sur le lit. Je ne sais pas comment m’habiller, bon, déjà, j’ai sorti un petit ensemble soutif slip en dentelle qui est très beau. Puis, aller hop, je remets mon jean et je me choisis une tunique blanche à dentelle, ça ira bien. Mais je ne sais toujours pas quoi lui offrir comme cadeau.

Je sors de chez moi pour aller retrouver Raphaël, je passe devant un magasin de fleurs ouvert, ça faisait longtemps que je n’avais plus vu de fleuriste ouvert, tous en faillite…

Je m’arrête et je vais prendre une belle plante car Raphaël m’avait dit qu’il aimait les fleurs. Je discute avec la vendeuse et la félicite d’avoir réussi à tenir avec ce gouvernement.

La vendeuse me répond :

« Vous savez, mon patron est presque en liquidation, et il refuse de vendre son pas de porte, il m’a dit qu’il ouvrirait jusqu’au bout, jusqu’à la fin de sa boutique et qu’il ne la vendrait pas aux rapaces étrangers, qu’il habiterait dans sa boutique ».

Quelle tristesse de voir tous ces commerçants fermer au fur et à mesure alors qu’ils ont mis leur vie dans leur commerce. Je leur souhaite un grand courage.