13 jours à penser - Eta Cby - E-Book

13 jours à penser E-Book

Eta Cby

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Beschreibung

Dans ce premier ouvrage littéraire, l'auteur Eta, artiste de rap, s'aventure dans une exploration audacieuse de l'âme humaine. Inspiré par des figures telles que Nietzsche, Zweig et Dostoïevski, chaque pensée est capturée sous la forme d'aphorismes, révélant un monde intérieur riche en complexités. Pendant 13 jours à penser, l'auteur s'isole dans sa maison familiale en Normandie, passant ses soirées à observer et à écrire, libérant sa plume des contraintes du rythme et de la rime exigées par le rap. Le résultat est une expérience littéraire originale, une thérapie sans tiers, où les thèmes de la morale, de la solitude, de la passion et des angoisses s'entremêlent dans une mélancolie contemplative. À travers cette introspection, l'auteur expose ses pensées sans filtre, défiant parfois la légitimité morale et explorant la cohérence de l'âme humaine. Le poids de la solitude se fait sentir, tout comme la découverte surprenante que certaines pensées reviennent inlassablement, comme l'écho d'une vérité intérieure. 13 jours à penser offre une plongée profonde dans l'esprit d'un artiste en quête de soi, dévoilant une nouvelle facette de son expression créative

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Seitenzahl: 60

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Sommaire

14 juillet

15 juillet

16 juillet

17 juillet

18 juillet

19 juillet

20 juillet

21 juillet

22 juillet

23 juillet

26 juillet

14 juillet

Du commencement dans la foule - Comment devrais-je commencer ? En posant des mots sur toutes ces pensées qui affluent ? Perdu au milieu de cette foule, j'ai un profond mépris pour ce que ces gens sont, mais tellement d'admiration face à ce que l'humain est. L’expression de ces visages est si fragile, leurs attentes si complexes et si communes à la fois. Un seul regard pourrait troubler plusieurs de ces pages. Comment interpréter l'histoire de tous ces physiques lorsque les issues forcent mon pessimisme ? Le corps se dégrade, l'esprit se développe et pourtant, les deux doivent faire union. Qu’en est-il de celui qui se suffit à lui-même ? De celui qui se suffit pour ce qu'il est ? Qu'en sera-t-il dans un an ou même dans une heure ? Je crois qu'on souffre trop des oscillations incessantes que notre condition impose. Mais on se doit de les épouser. Je possède tellement de rancune face à cette bonne humeur fédératrice, d'une hypocrisie grandissante, où un seul mot de trop ou un geste trop intense vient balayer les projections de chacun. L'être humain souhaite se noyer dans le regard des autres, tout en méprisant celui chez qui il tente de nager. Il détruit ce qu'il convoite et réduit à néant tout ce à quoi il aspire. Comment parler de ceux dont l'attention est comblée uniquement par la suffisance de leurs discours ? Comment se sentir compris quand les seules paroles que l'on a pour l'autre, présagent une réponse qui nous revient ? On devient fou à croire qu’on ne l'est pas. Ou pire, on est déjà fou lorsque que l’on n’a jamais supposé l'être. Nos démons agissent comme des miroirs. Ils nous surprennent trop peu. Tout comme notre propre visage, dont on connait chacune des rides, mais que l’on regarde toujours trop grossièrement. L'ivresse nous permet de caresser cette acuité visuelle. Elle nous permet de retrouver une certaine candeur, une naïveté d'esprit salutaire pour s’approcher de l'équilibre. Les choses ne sont jamais plus claires que lorsqu'elles sont éclairées par nos pulsions d’être innocent.

Le poids des souffrances - On croise des histoires tous les jours. Une infinité d'émotions qui glissent en une fraction de seconde et que l'on doit négliger pour espérer pouvoir continuer. Comment prendre la souffrance des autres ? Est-ce que celle-ci se quantifie ? La somme de tous les maux connait-elle une limite ? Je crois que l’on se donne beaucoup aux autres, même si seulement une infime partie de ce poids délivré peut être prise. De plus, chacun ne peut prendre que le poids de ses proches, si ceux-ci se comptent sur quelques doigts. Le reste ne nous appartient pas. Leur vie ne nous appartient plus.

De l'unité - C'est troublant de se sentir différent des autres, tout en sachant que c'est l'un des sentiments les plus communs. Mais qu'en est-il de Nietzsche, Dostoïevski ? Se sentaient-ils profondément uniques, bien au-delà d'une descente égocentrique et d'une passade existentielle ? Savaient-ils qu'ils allaient transformer ma vie et celle de tous leurs lecteurs amoureux ? Comment les autres se suffisent d'une soirée ? D'un moment passé à statuer sur leur sort et à saturer le temps, de paroles qui méprisent le silence. Si seulement ils savaient. Tout est misérable dans notre condition et pourtant, ils s'en sortent bien mieux que moi. Je n'ai aucune tendresse pour les visages qui se retournent, aucune envie de partager mon soir à leur euphorie. On grandit si bien quand on se sent mourir. Aussi ironique que cela puisse être, l'aspiration pour la mort à travers l'angoisse est le vecteur de vie le plus puissant que je connaisse. Dans cette naïve dualité, rien ne touche plus à cette volonté vitale que de se sentir mourir au quotidien. Je meurs de tout, souvent. Je ne vis de rien, parfois. Et dans tout ce chaos, je suis là, je continue de traverser ce vide, si dense soit-il.

Des gens heureux - Ils parlent fort les gens heureux. Comme si leur bonheur se quantifiait par le son. Et pourtant, leur absolu leur fait défaut, tout comme le mien.

Du contentement de soi-même - L'esprit se contente de ce qu'il est lorsque tout le dépasse. Qu'est-ce que je fais parmi tous ces gens ? Suis-je si indépendant face à cette foule ? Est-ce que je me nourris de la condition de tous ces êtres ou est-ce que c'est la leur qui me traverse ? Pourquoi leurs regards m'affectent tant, puisque j'espère qu'ils me jugent comme je le fais maintenant. Ils ne connaissent rien de moi, de mes aspirations, des personnes que j'aime et des projets que j’envisage. Pourtant, je soupçonne sonder ce à quoi eux aspirent : une vie sous tutelle, rassurée par la présence si vide des autres. Mais personne ne peut se suffire à lui-même. Pas le temps d'une angoisse en tout cas. Alors on survit face à tout ça, dans l'illusion. Et l'illusion est facile quand on a l'écriture et un peu d'ivresse.

Des éléments - Le froid nous rappelle à la maison. Il devient un messager subtil lorsque le marteau façonne des instants insensés. Le vent le complète mais fait face à une volonté résistante. Qu'est que je deviens si je cède ? J'aurai échoué, une fois de plus, à prolonger cette soirée au-delà de mes capacités.

15 juillet

Du rêve - J'ai cru la croiser aujourd'hui. Est-ce que je cherche chez les autres ce qui lui ressemble ? Ou est-ce que ce qui me plaît était uniquement incarné par elle ? L'attirance donne des clés, quelques éléments sur lesquels construire son désir, mais cette part est si faible. Son corps n'est que le support de mon amour pour elle, il vient matérialiser ce que mon esprit veut consommer. Car comment consommer nos échanges, notre écoute et nos silences ? Il est souvent trop compliqué de se réaliser sans finalité et je crois que le corps est là pour porter cette finalité. Des milliers d'années d'évolution qui voudraient me répondre que mon espèce se perpétue grâce à cela. Mais le temps d'une seule nuit l'espèce ne risque rien, et pourtant j'ai cette envie qui me transcende et qui me pousse à lier mon corps au sien. Une envie seulement portée par qui elle est. Et je prends conscience que je ne pourrai plus jamais l'aborder de nouveau. Je ne pourrai plus jamais connaître l'ivresse et l'anxiété d'un premier soir passé avec elle. Les premières fois sont si légères et la nostalgie leur donne le goût du rêve. Vivre un rêve, c'est vertigineux, et ça ne m'est arrivé qu'en amour. C'est lorsque les projections ont été trop nombreuses et que l'esprit a intégré le rejet de ses désirs. Quand le rêve se passe, le shoot est rapide et puissant, il dure au final quelques secondes