À la gloire des bêtes - Aristide Fabre - E-Book

À la gloire des bêtes E-Book

Aristide Fabre

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Beschreibung

Les héros sans le savoir, — hommes ou bêtes, — ne sont pas à proprement parler des héros ; mais si cependant la postérité a recueilli leurs noms, si l’Histoire ne les a pas oubliés, bien que ni leur intelligence, ni leur cœur n’aient guidé leurs actes, pourquoi ne leur réserverions-nous pas un modeste coin dans notre Panthéon, lorsque ces héros inconscients sont des bêtes?
Certaines, du reste, sont illustres. Qui ne connaît, par exemple, les oies glorieuses du Capitole ?
 
Nous sommes en l’an 390 avant Jésus-Christ, et les Gaulois assiègent Rome. Une nuit, nos grands ancêtres tentent de s’emparer par surprise du Capitole.
Se hissant sur les épaules les uns des autres, sur les boucliers placés au-dessus des têtes, ils atteignent déjà le sommet de la muraille. Ils vont l’escalader. Mais, près du temple de Junon, sont les cages des oies consacrées à la déesse.

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À la gloire des bêtes

Aristide Fabre

1913

© 2023 Librorium Editions

ISBN : 9782385740153

 

Sommaire

PRÉFACELES HÉROS SANS LE SAVOIRGLOIRES MILITAIRESLES AMIS DE L’HOMMELES MALICES D’ANIMAUXCONCLUSION

PRÉFACE

« Soyez bons pour les animaux! » Telle est la phrase heureuse qu’une société qui veille avec sollicitude sur les bêtes a fait afficher dans toutes les rues de Paris, de Paris qui fut surnommé jadis l’enfer des chevaux.

Et cette phrase traduit en termes précis les sentiments nouveaux qui semblent se répandre peu à peu chez tous les peuples civilisés. On ne considère plus aujourd’hui les bêtes comme des êtres qui ne sentent pas, qui ne souffrent pas, qu’on peut utiliser à son gré, maltraiter si l’on veut, brutaliser si on le juge bon. Des lois interviennent qui punissent les mauvais traitements, des campagnes s’organisent contre la vivisection.

Le chef de la police de New–York faisait récemment placer dans toutes les écuries de la ville l’affiche suivante :

PRIÈRE DU CHEVAL

« Je te soumets, maître, ma prière. Nourris-moi et calme ma soif. Après le travail et la peine de la journée, donne-moi asile dans une écurie propre. Parle-moi, car la voix est plus efficace que les rênes et le fouet; caresse-moi et apprends-moi à travailler avec bonne volonté. Ne me frappe pas dans les montées, et ne tire pas sur les rênes dans les descentes. Si je ne te comprends pas tout de suite, ne te hâte pas de saisir le fouet; mais vérifie plutôt les rênes pour voir si elles ne sont pas emmêlées, regarde si le fer ne blesse pas mon pied. Si je parais dédaigner le fourrage, examine mes dents. Ne coupe pas les crins de ma queue, c’est ma seule défense contre les mouches qui m’agacent et me tourmentent. Enfin, mon cher maître, lorsque l’âge m’aura rendu faible ou invalide, ne me condamne pas à la mort par la faim; juge-moi et tue-moi toi-même, pour que je ne souffre pas inutilement. »

Et cette émouvante prière donne, paraît-il, les meilleurs résultats, même parmi les cochers les moins sensibles. N’est-ce pas qu’elle serait utile à propager ?

Autre anecdote non moins touchante.

Les moineaux et les ramiers de Paris ont un grand ami, célèbre dans toute la capitale, M. Pol, que les friquets entourent dès qu’il apparaît aux Tuileries, se posant sur ses épaules, sur son chapeau, sur ses mains, venant cueillir les miettes de pain jusque sur ses lèvres. Chacun a son nom et répond par un petit cri quand M. Pol l’appelle : celui-ci, c’est Barnabé; celui-là, Berlandaud; puis voici Benjamin, Coralie !... Or l’an dernier, sur les pelouses des Tuileries, eut lieu, à Paris, le réveillon des petits oiseaux. Une charmante Parisienne, la comtesse de W..., avait, en effet, eu la jolie pensée d’envoyer une brioche colossale à M. Pol, l’ami des moineaux de Paris que vous connaissez bien, avec, sur sa carte, cette inscription : « Pour vos petits oiseaux. »

M. Pol descendit donc, le matin de Noël, aux Tuileries avec sa grosse brioche, et je n’ai pas besoin de vous dire s’il fut tout de suite entouré de centaines de pierrots, voletant et piaillant. Les gros pigeons pattus voltigeaient, eux aussi, autour de lui, tout frémissants de gourmandise.

Et là, sous la bise glaciale, pendant une longue heure, Barnabé, Coralie, Berlandaud, Benjamin; bref, tous les petits convives habituels et exceptionnels de M. Pol goûtèrent avec délices ce repas inattendu et succulent, au milieu d’un vaste cercle de badauds que ce spectacle tenait attentifs.

Puis, lorsqu’ils furent rassasiés, ils prirent leur vol vers les arbres d’alentour, saluant de petits cris Joyeux leur père nourricier et leur bienfaiteur inconnu.

Voilà donc qu’on s’intéresse aux bêtes, qu’on se met à les aimer, à les secourir, à les défendre. N’est-ce pas que notre album arrive à son heure, puisque, racontant les hauts faits, les belles actions, les actes de courage, d’intelligence, de dévouement d’animaux dont les noms sont passés à la postérité, il répandra l’amour de ceux que l’on a appelés si joliment « nos frères inférieurs »?

Les oies du Capitole.

 

LES HÉROS SANS LE SAVOIR

Les héros sans le savoir, — hommes ou bêtes, — ne sont pas à proprement parler des héros ; mais si cependant la postérité a recueilli leurs noms, si l’Histoire ne les a pas oubliés, bien que ni leur intelligence, ni leur cœur n’aient guidé leurs actes, pourquoi ne leur réserverions-nous pas un modeste coin dans notre Panthéon, lorsque ces héros inconscients sont des bêtes?

Certaines, du reste, sont illustres. Qui ne connaît, par exemple, les oies glorieuses du Capitole ?

 

Nous sommes en l’an 390 avant Jésus-Christ, et les Gaulois assiègent Rome. Une nuit, nos grands ancêtres tentent de s’emparer par surprise du Capitole.

Se hissant sur les épaules les uns des autres, sur les boucliers placés au-dessus des têtes, ils atteignent déjà le sommet de la muraille. Ils vont l’escalader. Mais, près du temple de Junon, sont les cages des oies consacrées à la déesse.

Ce bruit léger dans la nuit, qui n’a pas attiré l’attention des sentinelles romaines, inquiète les volatiles craintifs. Les oies apeurées se mettent à crier. Voilà toute la citadelle éveillée et Rome sauvée.

En remontant plus haut encore dans l’histoire, la tradition grecque nous transmet la curieuse aventure que dénouèrent les grues d’Ibycus.