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Vous ne retiendrez moins que rien de ce livre, car il n'y a rien derrière les mots en moins. Il ne restera même pas le poids d'un duvet de poussin sur votre âme. Et c'est l'absence de ce poids qui compte et qui fait l'objet de ce foutoir poétique.
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Seitenzahl: 102
Veröffentlichungsjahr: 2024
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A mes racines andalouses, mes parents fleurant bon le safran, le piment fumé et la gentillesse.
A Romain Gary, maître heureusement non maîtrisé de l’à peu près.
J’écris cet avant-propos après avoir terminé ce livre.
Je vis donc le terme « avant-propos » comme une usurpation du temps, comme le hold-up du bric-à-brac de mon identité dont ce discours décousu fait partie et contribue à m’indéfinir.
Ainsi, comme moi-même, vous ne retiendrez de ce qui suit qu’une vague impression de jamais vu… qu’une vague impression…
qu’une vague… qui déferle dans la mousse crémeuse de vos neurones en un émoi si futile.
Après avoir lu ce livre, vous ne retiendrez rien car il n’y a moins que rien derrière les mots en moins.
Il ne restera même pas le poids d’un duvet de poussin sur votre âme.
Et c’est l’absence de ce poids qui compte et qui fait l’objet de ce que j’ai souhaité garder secret en le partageant avec vous à travers ces mots de traviole.
Cela m’a couté car ce foutoir, balancé dans des mots hasardeux, dit autant ce que je suis que ce que je ne suis pas, ce que je n’ai jamais été, comme ce que je ne serai jamais…
Merci donc de ne pas me lire et de passer votre chemin.
C’est mieux.
Ou moins bien…
Qui sait ?
Tout ceci est tellement extime…
Jean-Marc Ortéga
1 Née coiffée, morte rasée
2 L’esprit crie
3 Des âmes qui se frôlent
4 Quand j’étais petit, j’étais fou
5 Sombre éblouissement
6 Tendre éveil
7 Fleur de sagesse
8 Quand il pleut
9 Qui ne suis-je pas ?
10 La soie de la brutalité
11 Les enfants de la vie
12 Tout au fond, l’amitié
13 Douce mélancolie
14 Prédestination aquatique
15 Accroche-cœur
16 Nectar de l’amitié
17 La fée du métro
18 L’irréductible destin de l’être
19 Le colibri lumineux
20 Mourir dans les prés
21 Trouble maritime
22 Hommage caché
23 La girafe en caoutchouc
24 Nébuleuse divagation
25 L’absence et les bulles
26 Poétique de la vie quotidienne
27 La vie est un poème
28 Méditation sur l’ombre
29 Le monde cotonneux des nuages
30 Collé contre la vitre
31 Délicatesses ouatée
32 Charmante prédatrice
33 Nous ne sommes pas qui nous sommes
34 Les forêts cathédrales
35 Astuce karmique
36 Sous la suie
37 Contact furtif
38 Écrire ou mourir
39 Une vie de bac à sable
40 Contemplation du soir
41 Lire l’inécrit
42 La terre ne tourne pas rond
43 Contemplation océanique
44 Sentir le réel
45 Humeur marine
46 Chacun son monde
47 Une vie de papier
48 Baume en rimes
49 Raison dingo
50 Les bons enfants
51 La petite magicienne
52 Dissolution nocturne
53 Respect des fleurs
54 Je sais que c’est toi
55 La claire lumière
56 L’aigle-vent
57 Échouée sur le trottoir
58 Vivre de l’absence
59 Regard égaré
60 Gare aux murs
61 Le livre fermé
62 Les larmes de la colère
63 Présence
64 Nos cabanes
65 Un jour ordinaire
66 Guérir la colère
67 La lettre partie
68 Les pierres du silence
69 La fièvre au front
70 Le dormeur ailé
71 Les gentils cartons
72 Les amis parlent au silence
73 Sacré petit bonhomme !
74 Drame du soir
75 Sous les sourires
76 Ouvrons les bras
77 La plume perdue
78 S’apprendre et s’éprendre
79 Portes closes
80 Humour en danger
81 Une montagne sur le cœur
82 L’apprenti
83 Angoissant
84 Mon chien est un poète
85 Regrets d’automne
86 Détecteur d’âmes
87 Se perdre pas avidité
88 Fêlure
89 Croire au beau temps
90 Derrière mon visage
91
L’amour
92 Les pas messages
93 Face cachée
94 Brrr ! Grrrr !
95 Platitude
96 Trace séraphique
97 Quand le monde pleut
98 Nous sommes satisfaits
99 Au fond du puits
100 Tendre rêve
101 Révélation évaporée
102 Les mamans qui regardent
103 La bonne étoile
104 Quand l’heure viendra
105 L’instant enchanté
106 Évidence existentielle
107 Ce soir, je ne dormirai pas
108 La prière et le talent
109 Les yeux baissés
110 Je vois les morts
111 Embrassons-nous
112 Les âmes douces
113 Les femmes bleues
114 Sous le regard de la lune
115 Fermer son livre
116 Tourisme spirituel
117 La floralie des avanies
118 Les livres aimés
119 Le mur des anges
120 Ce qui manque
121 Les petites choses
122 Du sable entre les doigts
123 Parler bas
124 Requiem de la dévoration
125 L’alchimiste du silence
126 L’Ange-Gardien de l’instant
127 La fée des montagnes
128 Les autres toi
129 L’homme dentelle
130 L’Évangile de l’instant
131 Les yeux ouverts
132 La comédie humaine
133 Miettes de vie
134 Triste amertume
135 La fortune
136 Drame rural
137 L’art de l’attente
138 Prier ou agir
139 Voir le temps
140 La vérité nue
141 Accidentelles
142 Les balancements de l’âme
143 Pouvoir spirituel
144 Le lac muet
145 Horripilation
146 L’expérience insensée
147 Le bébé intérieur
148 Attente et déception
149 La possibilité d’un choix
150 Le bal des faux-culs
151 Les nouvelles dents
152 La prophétie de l’escalier
153 Les enfants roses
154 Être jeune
155 Je suis une rose
156 Les mots qui passent
157 La nécessité des bêtises
158 Ivresse spirituelle
159 Au gré des émois
160 L’hostie oubliée
161 Le centre du monde
162 Admonestations
163 Le remède
164 Les fils de la vie
165
Derrière les masques
166 L’ange-homme
167 Mais que fait Dieu ?
168 De l’inutilité des choses
169 À l’école des souvenirs
170 Là où rêvent les papillons
171 D’étranges voisins
172 Un homme à sa fenêtre
173 Chuuut, chute
174 Ah, les fleurs !
175 Du haut de l’armoire
176 Là où nous nous sommes aimés
177 Besoin d’insignifiance
178 Bibliographie
Roses et rouges sont ses cheveux,
comme un arc-en-ciel dans les cieux.
Elle les coiffe en mille façons.
Tresses, épis fous et chignons.
Être remarquée, c’est se faire aimer.
Le style libre et déchainé,
elle déambule tout ébouriffée
dans les méandres obscures de sa psyché,
entre ses murs tagués de pourpres et d’anathèmes,
en deuil de la prude paroissienne qu’elle était
avant que son amant mange son cœur et boive son sang.
Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui,
a dit l’Apôtre Jean, indigent de l’oubli.
Il a mangé son âme jusqu’à l’os noir.
Il a bu jusqu’à la lie son sombre nectar.
Puis, quand il l’a abandonné,
sa honte bue,
sa fierté ravalée,
d’un coup, d’un seul, elle s’est rasée.
Et, face au miroir, le crâne nu, elle voit son ombre.
Une inconnue.
Dans le tain son spectre est gravé à l’eau-forte.
L’acide Christique a mordu la morte.
J'ai cru pouvoir traverser
le miroir de l'immensité de mon âme
par la force de mon chagrin,
nu et gratuit comme un vagin
emprisonné dans l’hiver virginal
d’une perverse autorité pontifical.
Je me suis donc replié tout rond,
en boule comme un petit hérisson,
dans la prison intérieure de mon être,
sans trous de souris,
sans portes et sans fenêtres,
tentant d’accomplir une raisonnable mort,
tentant de savoir mourir
dans le respect du corps,
ce sanctuaire que dieu a déserté,
me laissant crucifié dans la puberté
trainante de mon corps adolescent.
Passant de concupiscent à confessant,
la terre tremble et le ciel tonne,
puis, l’esprit crie et l’âme pardonne.
Traversant le miroir, mon chagrin s’estompe.
Je tombe alors en paix,
l’âme vagabonde.
Quand le néant frappe, personne ne songe au soin de l’âme.
Nous sommes si incomplets, tellement superficiels.
Nous parlons, à fleur de peau, des mots inspirés qui se perdent.
Nous n’avons plus la force de lécher les cicatrices
sur les onomatopées malades et les paroles mortes.
Les regards glissent les uns sur les autres sans vraiment se voir.
Nous ne sentons plus les pleurs sur les joues nus qui frissonnent.
Les voix laissent échapper des plaintes de coton, comme en écho.
Les baisers ne font qu’effleurer des lèvres inhabitées.
Nous nous croisons au lieu d’aller nous rencontrer dans les entrailles.
C’est si triste. Si triste. Si triste.
Quand j’étais petit, j’étais fou.
La folie de la douceur m’enfiévrait.
J’étais un enfant du silence, un timide invisible.
Pour moi, la gentillesse avait les yeux verts,
ceux de ma maîtresse d’école.
Les mots étaient des draps de soie,
ceux avec lesquels ma mère me bordait le soir après l’histoire.
Pour moi, les mains n’ont pas de doigts
mais des petites plumes duveteuses.
Je me souviens des mains-plumes de mon père
qui caressaient mon front humide et brûlant lorsque j’étais malade.
Maintenant que je suis grand, je ne suis plus fou.
Je suis raisonnable. Trop grand.
Je me sens tellement seul.
J’aimerais redevenir fou.
La nuit était noire comme un venin glacé
qui pénétrait violemment mes sens.
Confronté à l’opacité de mon être sous-exposé
depuis mon origine sur terre,
je me sentais comme une ombre dans la nuit, à peine visible, incertaine.
Porté par la divagation de mon âme errante,
un manque insu commençait à fleurir
sur le grain hérissé de ma peau.
Je sentais sur ma chair que l'ombre ne me suffisait plus.
J’avais besoin de lumière.
J’avais soif de sève vitale.
Avidement.
Aussi, un jour indu, j’ai grand ouvert ma fenêtre
et le soleil s’est rué brutalement dans mon être offert,
éblouissant jusqu’à l’os mes sentiments délicats
et mes pensées-dentelles les plus timorées.
Depuis, tout est cramé. En une seconde de vie.
Une croix a été tracée à la cendre sur mon front
me rappelant l'éphémérité de la vie.
Mon être profond s’est souvenu de sa fragilité
et de son inexistence intrinsèque.
On a mis très justement sur ma tombe :
mort subitement d’un éblouissement sublime.
Dans l’éclat du matin, la lumière est belle et douce.
C’est comme une mère qui réveille ses enfants,
en chuchotant des petits sourires,
tout doucement, avec une infinie tendresse.
On dit que l’amour est inaudible
pourtant j’entends ses vocalises,
ses bercements délicats,
ses notes bleues, légères et chantantes,
dans le silence de la lumière du matin.
Quand la mort viendra me prendre, je resterai tranquille.
Les fleurs sur mon balcon ne resteront-elles pas tranquilles, elles ?
Les fleurs nous enseignent comment mourir.
Quand il pleut fort et que je me retrouve tout trempé,
je ris de mon être dégoulinant, éclaboussé d’une fraîcheur glacée.
C’est le moment de faire des grimaces dans le miroir des flaques et d’y sauter à pieds joints pour éclabousser les chats qui passent.
Plus je suis mouillé, plus je chante à tue-tête des chansons éraillées qui n’existent pas.
Plus je suis ruisselant, plus mes jambes tricotent des danses étranges.
Réalisant le sens du moment, je me dis que je suis sacrément baptisé !
Le front humide, je sens la fraîche haleine du vent.
Au bout d’un long moment, je ralentis mes élucubrations, je rentre à l’intérieur, dans le silence, et retrouve ma chère immobilité.
Puis, m’adossant contre un mur, je m’assois sur le trottoir et j’attends.
Certains passants inquiets me questionnent gentiment.