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Les poésies graffées de l'instinct font parties de la série des Spontanées et des Intuitives. C'est un ensemble de peintures acoquinées à des poésies, des pigments colorés et des mots perdus. Ce recueil poursuit les recherches de l'auteur : être pleinement dans le geste et le mot, le corps et l'esprit en harmonie, court-circuiter le mental afin que le naturel, l'essence de l'être, puisse nous apparaître et se manifester. Directement.
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Seitenzahl: 92
Veröffentlichungsjahr: 2024
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A Sabine
Je dédie aussi ce livre à tous les êtres sensibles dotés de chaleur d’âme, (j’y inclus donc les humains, les animaux, les fleurs qui se pâment au soleil et les radiateurs) qui nous inspirent, puis nous émoustillent et nous aiguillonnent pour enfin nous permettent d’agir pour la paix.
Dessinez la beauté, écrivez des poèmes, dansez la vie, chantez l’amour, au lieu de faire la guerre.
C’est ma prière.
Afin que cette nouvelle série de tableaux et de poèmes soit abordée dans une claire lumière, j’aimerais commencer par établir une distinction entre mon travail au long cours sur le spontané et mes travaux plus récents d’une dizaine d’années sur l’instinctif, le naturel.
Voici ma vision des choses.
Une personne spontanée serait une personne qui exprime sans détour, directement ce qu’elle est en train de vivre, de penser, de ressentir… Comme le ferait peut-être un enfant. Le spontané surgit, fait irruption instantanément dans le réel. Comme une apparition. Une fulgurance.
Il n’y a ni commencement, ni fin... Cela apparaît et disparaît quasiment instantanément.
C’est l’essence de l’instant présent.
D’où la difficulté de « saisir » ces instantanés ectoplasmiques, comme le ferait un polaroid…
Le poème et la peinture spontanée m’apparaissent à un moment précis, et j’ai bien conscience que ces phénomènes subtils sont du même ordre que lorsqu’un nuage passe devant le soleil, le sous-bois se rafraîchit aussitôt, un oiseau se tait, une feuille a un frisson… puis l’irréel s’efface et le flot de la beauté ordinaire reprend son cours.
Dans mes peintures spontanées, comme dans l’art corporel du Mouvement Spontané, ça se passe ainsi : un courant d’air, un changement de lumière, une porte qui claque ! et le mot, le coup de pinceau ou le geste apparaissent et se manifestent… pour aussitôt disparaître, retourner au néant dont ils sont issus…
La série de poèmes que j’ai nommé « disruptives », à dessein, appartiennent aussi à la même spontanéité de la vie. La vie, les mots et les gestes font irruption et nous percutent de façon inattendue.
Tout l’art du spontané consiste à se placer « à l’origine », comme le préconisai le sage Lao Tseu, juste le moment originel, juste avant que les phénomènes commencent à se manifester.
Toute la science de l’artiste consisterait alors à savoir se placer dans un état de conscience modifié permettant de vivre le processus créatif à l’origine des phénomènes, puis se laisser flotter dans la vacuité et s’abandonner à la manifestation du naturel, du spontané.
L’instinct serait plutôt relatif à un mouvement intérieur qui surgit vivement et auquel on attribue des actes non réfléchis, involontaires, des sentiments indélibérés.
L’instinctif, c’est ce qui croît naturellement, sans être cultivé.
C’est aussi, par extension, ce que l'on fait quand on se laisse aller à son propre mouvement, à son impulsion naturelle sans se laisser freiner ou entraver par les blocages du conformisme, de la raison, de la réflexion, de la volonté. Ce que nous exprimons est alors libre et non déterminé, sans contrainte.
Cela procède donc d'un instinct, d'une impulsion, voire d’une pulsion. Une personne dont la conduite est régie par l'instinct, agit de façon intuitive.
Si on examine le sentiment, par exemple, on constate qu’il comporte déjà la trace d’une expérience, d’un vécu antérieur, d’une réflexion…
Par contre l’émotion, comme la peur ou la surprise, est instantanée, elle jaillit directement sans passer par le mental (circuit court Thalamus – Amygdale) : le corps « a peur » et a le réflexe instinctif de donner un coup de volant pour éviter de basculer dans le précipice, pour se sauver… après, j’ai peur, nous dit Paul Ekman, grand psychologue des émotions.
L’instinct ? C’est le corps qui exprime, les entrailles qui parlent.
Et cette expression instinctive nous raconte quelque chose qui vient des profondeurs.
Il y a un instinct de survie, un instinct violent relié à la nature sauvage, à la survie.
Parfois, en peignant de l’instinctif, j’ai eu l’impression de pousser intérieurement comme un vagissement, un cri qui existerait avant l’élaboration de toute forme de langage (c’est en tout cas ce que ma voisine m’a fait remarquer avec un regard réprobateur du genre « Ça va chez vous ? Sûr ? Vous voulez en parler ?»)
Le beau poète Christian Bobin le montre dans La plus que vive. Cet élan pulsionnel, c’est vrai, dit-il, peut être violent ou brutal… mais pas seulement.
Il y a d’autres instincts comme l’instinct maternel, enveloppant, rassurant, rempli de cette substance magique qui imprègne toute la nature et qui se nomme l’amour.
Eh oui, il y a également la douceur, la tendresse, la gentillesse et l’amour.
Ainsi, vous trouverez dans ces peintures la forme sauvage, instinctive et violente, mais aussi la forme tendre, instinctive et douce. Le yin et le yang, le masculin et le féminin alternent et se marient subtilement.
Me connaissant mieux maintenant, vous imaginez bien que je ne suis pour rien dans ces choix.
Ni dans les horreurs saignantes, ni dans les délicatesses romantiques. Ça sort comme ça sort…
Enfin, souvenons-nous qu’à une époque proche, le courant des impressionnistes, dont faisait partie Claude Monet, a été très critiqué. Il se disait que c’était une peinture imprécise, pas très bien définie et dont l’objet consisterait à partager des sentiments, des impressions. Quelle horreur !
Aussi, en osant la comparaison, pour mes instinctives, c’est encore pire, c’est-à-dire c’est encore plus imprécis et ce ne sont pas des sentiments véritablement qui impressionnent la toile ou qui s’y impriment, mais des sensations crues, des pulsions jaillissantes, une force brute qui porte le sceau de la vie intense.
J’ai renoncé depuis longtemps à essayer de saisir la fulgurance et la fugacité de ces purs-sangs indomptables qui jaillissent du plus profond de l’être, à saisir l’insaisissable.
Aujourd’hui, je tente juste d’éprouver, encore et encore, la manière d’être dans le jaillissement du spontané, ou de l’instinctif, à l’instant même où il se produit… et ramener de cette brève expérience une trace sensible sous la forme d’un coup de pinceau ou d’un chapelet de mots poétiques.
Je tente.
Jean-Marc Ortéga
Prologue. Les mouvements du « pinceau » créent des artefacts, des altérations structurelles accidentelles qui surviennent lors de l’expérience de l’instant. J’utilise parfois « le lancer de peinture » pour faire des « rasantes ». Cela me permet une abstraction picturale aléatoire, un expressionisme qui sait se défaire de la considération esthétique. Peut-être à la différence des maîtres Jackson Pollock, Elaine Hamilton ou Willem De Kooning de l’Acting Painting, l’essentiel est le mouvement dansé du corps spontané. Le « pinceau » ici est nu, c’est-à-dire à poil, à trois poils, ou à poil unique, une éponge défoncée par un satyre éthylique, un hoquet inattendu, un regard devenu flou, un marché sur la toile en allant vite pisser, les récriminations ronchonnantes et obsédantes de ma concierge, ou bien un brutal pétage de plomb effervescent qui libère le geste instinctif et d’insoupçonnables micro-éclaboussures. Je trie ensuite les belles et les bof … Et je ne garde que les bof.
Les animoglobines : la vie coagulée
1 Le cheval fou
2 Le chien qui a la rage
3 Le loup hurlant
4 Fier espadon
5 Les amants écorchés
6 Mon corps minuscule
7 Le scarabée désuni
8 La métamorphose de l’hippocampe
9 Amours de crabes
10 L’assassinat de l’opéra
11 La chauve-souris désaimée
12 Le paon nu
13 Les larmes et le granite
14 La décapitation des marguerites
15 Le rampant ensanglanté
16 Cigogne zigouillée
17 Quand la toile gratte
18 Et si…
19 Les enseignements de la limace
20 La goutte de trop
21 Le mal-aimé
22 S’élancer
Les cicatrices de vie : chronique des maux
23
Où est ma maman ?
24 Fleur de sang
25 Ailes écorchées
26 Coup de langue
27 La vie ébouriffée
28 Le vent s’époumonne
29 Quand le monde pleut
30 Nostos algos
31 Les doigts pianotent
Les respirales : ma vie de serpentin
32 Le ronronnement du vivant
33 Le rêveur solitaire
34 Un souffle de passage
35 L’alliance des chairs
36 La mort est une claque
37 La lampe magique
38 Errance et perdition
39 La vie est une vis sans fin
Les griffures : écorcher le vivant
40 Quand le chagrin griffe
41 Le sexe et les entrailles
42 La rêveuse à bulle
43 Un sang d’encre
44 Coups d'ongles rageurs
Les gribouillis : scribouiller l’existence
45 L’enfant perdu
46 Quand mon crayon fait le fou
47 Mélancolie du soir
48 Fier et droit
49 Décidée et vindicative
50 L’éclair de Zeus
51 Cœur en chasse
52 Les alliances pourpres
Les embrumées : une vie dans le brouillard
53 Élans mêlés
54 L’oiseau dépenaillé
55 Folle orchidée
56 L'œuf accidenté
57 Une colombe dans l’orage
58 Les malheurs d’un marteau piqueur
59 Le cœur noyé
60 L’esprit chiffonné
61 L’aigle en perdition
62 La marmite bouillonnante
63 La licorne et le feu
64 Les âmes égarées
65 Révérence ratées
66 Cœur fléché
67 Le gel et les cheveux fous
68 Équarrissage d'autruche
69 Cœur de brume
70 La quête des joues roses
71 Insecte en rut
72 Un coup d'éponge sur la blessure
73 L’homme suspendu
74 Poissons de feu
75 Une balançoire hésitante
Les aquar’ailes : vif la vie
76 Quand l’existence plane
77 Mousseuse neuronale
78 Vers de vie
79 Le pré-enfant
80 Se battre et s’aimer
Les emberlificotis : la vie en face
82 Le douloureux aigri
83 Le gentil innocent
84 La mélancolique éperdue
85 Le sérieux atrabilaire
86 L’homme interloqué
87 La fâchée rancunière
88 Le sourire intérieur
89 La femme froide
89 L’art de la quiétude
90 Le méchant haineux
91 Le timide craintif
92 La joyeuse délurée
93 La rage
Bibliographie
Voici des peintures saignantes qui prolongent la série des boucheries (Cf. Poésies peintes et spontanées)