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Pourquoi aimons-nous ? Qu’est-ce qui motive ce sentiment et quelles sont les raisons qui nous conduisent à aimer ? Qu’est-ce qui abîme l’amour ? Comment expliquer les relations malheureuses ou toxiques ? Souvent laissées sans réponses claires, ces interrogations participent au mystère qui fait toute la beauté de l’amour. "Aime et fais ce que tu veux" se veut un guide philosophique explorant la nature véritable de l’amour, un voyage à travers la puissance à la fois extatique et tragique de ce sentiment. Une lecture qui invite à sonder les profondeurs insoupçonnées de l’amour et à s’y abandonner avec une passion renouvelée.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Docteur en philosophie et enseignant au lycée,
Ramon Caiffa partage chaque jour sa passion pour la philosophie, invitant à explorer les grandes questions de l’existence. Spécialiste de Gabriel Marcel, il propose une approche qui intègre la réflexion philosophique et la spiritualité chrétienne. Il est auteur de plusieurs articles.
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Seitenzahl: 72
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Ramon Caiffa
Aime et fais ce que tu veux
Essai sur la joie d’aimer
© Lys Bleu Éditions – Ramon Caiffa
ISBN :979-10-422-5245-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Bénédicte,
L’amour a frappé comme la foudre. C’était l’Augemblick de l’éternité qui durait éternellement dans le présent. Pour moi, c’était comme si nous nous connaissions depuis toujours et ne nous rencontrions qu’à ce moment-là.
Karl Jaspers
Toute la variété, tout le délice, toute la beauté de la vie est composée d’ombre et de lumière.
Léon Tolstoï
Toute vie véritable est rencontre.
M. Buber,
Je et tu
L’actualité ne regorge pas de faits débordants d’amour. De nombreuses actions en semblent même dénuées : viols, pédophilie, meurtres, crimes de guerre. Il ne semble donc pas vrai que l’amour motive tous nos actes.
« Dilige, et quod vis fac. » C’est pourtant ainsi que Saint Augustin nous fait connaître la grandeur et la puissance de l’amour. Ce passage peut être traduit par « aime et fais ce que tu veux ». Ici, le mot vis est décisif. Dans son sermon, Augustin affirme : « Aime, et ce que tu veux, fais-le ! » Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour. Aie au fond du cœur la racine de l’amour ; de cette racine ne peut rien sortir que de bon.1
Vis signifie vouloir. Affirmer que l’amour est au fondement de l’action libre et du désir – desiderare – signifie faire de l’amour le fondement de tous nos actes. L’amour semble donc être une puissance, puisqu’il est ce qui motive nos actes. C’est pourquoi nous disons que l’amour est une puissance positive et qui nous conduit à faire de bonnes actions ; l’amour correctement vécu est une vertu, car il est l’habitus qui motive des actions charitables : « La seule chose qui établit une différence entre les actions des hommes, c’est la charité qui est à leur racine. »2
Cette puissance de l’amour est joie et allégresse, bonté et dilection. Quand on aime, la joie se lève, elle pulse et respire ; c’est comme un chant de rossignol qui se propage dans les profondeurs de l’âme. Quand l’amour surgit, on dit que notre vie est plus belle, puisqu’elle est illuminée et accompagnée par une joie nouvelle et renouvelée. C’est alors que notre cœur se dilate, notre âme jubile, car elle s’ouvre à l’altérité et partage l’existence avec une personne d’autre que soi. C’est alors que la joie de l’amour remplit notre cœur et le comble d’allégresse. L’amour porte en soi une joie qui nous envahit et qui nous fait goûter à la plénitude de la vie.
Si nous nous intéressons à l’histoire de la pensée philosophique, nous remarquons qu’elle a, à quelques exceptions près3, songé à l’amour comme à quelque chose de bien ; comme à un sentiment qui vaut la peine d’être vécu, parce qu’il est capable d’apporter de la joie et de la satisfaction.
Le christianisme donne son aval à cette théorie. Le Christ nous l’a d’ailleurs dit : il faut aimer. C’est même l’unique commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »4, car cela ne sera pas sans fruit, et : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »5 Mais, est-il vrai que l’amour peut conduire au bonheur tel qu’il est indiqué par le Christ ?
Définir l’amour est complexe et en donner une définition précise est quasiment impossible. Nous avons tendance à définir l’amour selon l’expérience que nous en faisons. Cela nous conduit dans une impasse, car il y a autant de manifestations de l’amour qu’il y a de personnes. Dans tous les cas, il semblerait qu’il soit une certaine puissance. Or, une puissance peut être soit bonne, soit mauvaise.
D’un côté, en tant qu’expérience qui peut conduire à la joie, il est une puissance positive. En ce sens, on dit que l’amour est beau et c’est pourquoi on le célèbre et on le chante. Néanmoins, il peut être une source de détresse quand il nous abîme et nous tourmente. C’est le cas lors d’une rupture ou d’un amour qui n’est pas partagé. Mais, comment l’amour peut-il être deux choses simultanément ? Si l’amour est subjectif en fait, en va-t-il de même en droit (c’est-à-dire en théorie) ? Y a-t-il une définition de l’amour ?
Cet ouvrage veut être un guide philosophique à l’amour réel et pur ou encore à la joie de l’amour, parce que si l’amour est vécu en vérité, il peut déboucher sur la joie. C’est à cette joie aveugle et gracieuse qu’on s’attaque souvent quand on s’exclame : « Mais pourquoi l’aimes-tu ? », « Mais qu’est-ce que tu lui trouves à cette personne ? ». Ce sont des questions qui nous mettent dans l’embarras, car on n’y trouve pas forcément de réponse. Mais c’est justement parce qu’on aime cette personne, sans savoir exactement pourquoi, que l’amour est parfait. C’est pour cette raison que toute la beauté de son être nous est donnée. Oui, il faut aimer ; il faut aimer avant toute compréhension ; avant toute logique, car l’amour dévoile l’essence même de l’altérité.
Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer le revers de la médaille : l’amour nous fait souffrir ; il nous jette parfois dans le désespoir absolu, quand on est rejeté par la personne qu’on aime… Ce qui jadis était un amour sincère peut alors se transformer en détresse et en mélancolie. Parfois, la tristesse est si aiguë qu’elle peut entraîner une sorte de combat spirituel. Ceci est étonnant. Comment est-il possible que l’amour puisse nous faire souffrir, s’il est principalement joie ? Aimer la souffrance n’est-il pas un paradoxe ? Doit-on aimer malgré tout ou vaut-il mieux cesser d’aimer pour éviter la souffrance ?
Cet essai aspire à montrer qu’au cœur même de la tristesse et de la dépression, il est possible de retrouver la joie initiale ; celle qui nous fait nous exclamer : « Tout est beau ; tout est joie ! »
Si l’amour devient tristesse, n’est-ce pas avant tout parce qu’il était d’abord joie ? Si l’on souffre, n’est-ce pas parce que l’on a d’abord aimé ?
Il s’agit alors de ne pas rester sur les apparences et de voir la beauté cachée de la réalité ; de voir qu’elle nous accompagne toujours et qu’elle est constamment présente dans nos vies.
Plusieurs questions se posent.
Quelle est-elle la nature de l’amour ? Comment est-il possible d’en faire une expérience durable ? Peut-on développer une sagesse fondée sur l’amour ?
Pour entreprendre ce parcours et pour donner une réponse à ces questions, je chercherai à montrer et à décrire comment vivre et comment construire une expérience amoureuse axée sur la vérité et sur la joie car « L’amour, en fin de compte, ne se dit pas, il se fait. » Il nous faudra aussi approfondir le mystère de l’amour et la question de la prétendue joie de l’amour.
Il est des périodes dans lesquelles l’on se passerait volontiers d’aimer, car tout amour peut engendrer souffrance et peine.
Il s’agira alors de comprendre pourquoi l’amour peut être source de joie, même dans la chute, la perte ou le deuil. Nous montrerons enfin que l’amour est une symphonie de joie et qu’il convient d’apprendre à tendre l’oreille, à écouter attentivement pour vivre pleinement cette symphonie d’amour.
R.C.
L’amour est une expérience que l’homme fait parce qu’elle est dans sa nature. En effet, non seulement il est un être rationnel, mais il est aussi un homme aimant : il est un homo amans