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Extrait : "Cet ouvrage est tout à fait dans le genre d'Ismène et Ismenias. C'est à s'y tromper. Mêmes qualités, mêmes défauts ; beaucoup de connaissance des usages anciens ; même affectation à chercher des tableaux ; trop de poésie dans le style ; de l'élégance et de la chaleur, mais nul génie. Toujours des situations fortes et des images faibles ; le sujet rare et l'exécution commune."
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Seitenzahl: 17
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335001556
©Ligaran 2015
On le dit traduit du grec ; traduit ou non, voici ce que c’est. Il est divisé en quatre livres.
Égée régnait dans Athènes. Ses sujets commençaient à respirer des disgrâces qu’ils avaient éprouvées dans la guerre de Crète. Pisistrate, ministre d’Égée, trop envié de ses concitoyens et moins nécessaire à son roi, s’était retiré. Il vivait à deux lieues d’Athènes, oublié et tranquille. Sostrate, sa femme, qu’il avait perdue, lui avait laissé un fils. Tous ses soins étaient partagés entre le culte des dieux et l’éducation de Polydore. C’est le nom de cet enfant.
Une veuve appelée Stérope avait son habitation dans le voisinage de celle de Pisistrate. Elle avait perdu son mari dans le commencement de la guerre. Elle le pleurait dans la solitude. Carite, sa fille ; était déjà d’un âge à partager sa douleur. Elle disait à sa mère : « Ô ma mère, ne m’abandonnez pas. Vivez pour vous et pour moi. – Ô ma fille, lui répondit Stérope, que les dieux te conservent pour me rappeler ton père. » Cela est simple et beau.
Stérope et Pisistrate, Carite et Polydore ; voilà les principaux personnages de ce petit roman.
Le voisinage et l’infortune lièrent Pisistrate et Stérope. Pisistrate n’avait pas encore passé l’âge d’aimer ; Stérope y touchait à peine ; mais Stérope promettait tous les jours à la cendre de Chéréfonte, son époux, de lui rester fidèle ; et tous les jours Pisistrate faisait le même serment à la cendre de Sostrate sa femme.
Bientôt les deux familles n’en furent plus qu’une. Pisistrate regarda la fille de Stérope comme la sienne, et Stérope regarda le fils de Pisistrate comme son enfant. Carite et Polydore se donnaient les noms de frère et de sœur ; mais le temps était venu où leurs parents les avaient destinés à en prendre de plus doux.
Tandis que Pisistrate s’était occupé à instruire Polydore, Stérope avait employé quelques instants à écrire l’histoire de ses amours avec son époux Chéréfonte. Quelquefois elle s’enfonçait dans l’épaisseur des forêts pour la relire.