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Lecteur, tu trouveras ici une courte anthologie poétique sélectionnée à partir de deux critères distincts : celui du plaisir de savourer la poésie par la lecture, et celui du plaisir de comprendre le sens poétique. A cet effet, on trouvera un abrégé de versification ainsi que des exemples d'explications orale et écrite de poèmes susceptibles d'inciter les élèves et étudiants à lire, réciter, commenter et écrire de la poésie.
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Seitenzahl: 214
Dictionnaire de l’anglais des métiers du tourisme, Pocket, Paris, 1995
Cours de pratique du français oral, Messeiller, Neuchâtel, 1996
Dictionnaire du Rugby: français-anglais, anglais-français, La Maison du dictionnaire, Paris, 1998
Dictionnaire explicatif des verbes français, La Maison du dictionnaire, Paris, 1998
Le Village magique, roman, Les Iles futures, Pully, 2001
Les Roses du château, nouvelles, Les Iles futures, Pully, 2004
Pratique de la conjugaison expliquée, Voxlingua, Leysin, 2006
Comment écrire une composition : 50 modèles pour apprendre à structurer un texte, Voxlingua, 2006
Explanatory Dictionary of Spanish verbs, Voxlingua, 2006
Práctica de la conjugación española, Voxlingua, 2006
Le Don du pardon, pièce de théâtre, Voxlingua, 2006
Voyage au pays des couleurs, conte, Voxlingua, 2008
Anthologie de théorie littéraire : du classicisme au surréalisme, Voxlingua, 2009
Anthologie de poésie française, Voxlingua, 2009
Marée blanche à Biarritz, roman,, Voxlingua 2013
Fatwa, roman, Voxlingua 2018
Poésie ô trésor, perle de la pensée
Vigny
Avant-propos
Notions de versification
Le poème
La strophe
Le vers
La rime
La scansion
Les figures de style
L’analyse du poème
Les éléments de l’analyse
La recherche des thèmes et des idées
Poème : Le sonnet d’Arvers
Poème :
Le Dormeur du val
d’Arthur Rimbaud
L’explication orale de poème
Plan général pour explication orale
Poème :
Le Cygne
de Sully Prudhomme
Plan pour explication orale : Le Cygne
Poème :
Demain, dès l’aube
… De Victor Hugo
Plan pour explication orale :
Demain, dès l’aube…
Poème : Le sonnet d’Arvers
Plan pour explication orale : Le sonnet d’Arvers
L’explication écrite de poème
Poème :
Demain, dès l’aube
… de Victor Hugo
Explication écrite :
Demain, dès l’aube
… de Victor Hugo
Poème :
Le Sommeil du condor
de Leconte de Lisle
Explication écrite :
Le Sommeil du condor
de Leconte de Lisle
Poème :
Il pleure dans mon cœur
… de Verlaine
Explication écrite : :
Il pleure dans mon cœur
… de Verlaine
Histoire littéraire
Petit panorama de la poésie française
Le classicisme
Le romantisme
Poésie française du 19
e
siècle
ANTHOLOGIE
Agrippa d’Aubigné Je veux peindre la France…
Apollinaire, Guillaume Sur le pont Mirabeau…
Aragon, Louis Les Yeux d’Elsa
Arvers Sonnet
Baudelaire, Charles Aune passante
Baudelaire Correspondances
Baudelaire La servante au grand cœur…
Baudelaire L’Albatros
Baudelaire l’Ennemi
Baudelaire l’étranger
Baudelaire l’homme et la mer
Baudelaire Recueillement
Baudelaire Spleen
Baudelaire Un hémisphère dans une chevelure
Benserade Sur Job
Boileau l’Art poétique : Chant IV
Boileau Le Lutrin
Boileau satire IX
Cendras Prose du transsibérien
Chanson de Roland extraits
Charles d’Orléans Le temps à laissé son manteau…
Chateaubriand René
Chateaubriand Les Mémoires d’outre-tombe
Chénier, André La jeune tarentine
Chénier, André Comme un dernier rayon…
Chénier, André La jeune captive
Clairac Réponse à d’Arvers
Corneille, Pierre Le Cid, I,4
Corneille, Pierre Le Cid, I,6
Desbordes-Valmore La jeune fille et le ramier
Du Bellay, Joachim France, mère des arts,…
Du Bellay, Joachim Déjà la nuit en son parc amassait
...
Du Bellay, Joachim Heureux qui comme Ulysse…
Éluard, Paul Liberté
Éluard, Paul La Courbe de tes yeux…
Éluard, Paul Liberté
Gautier, Théophile Le Sonnet
Gautier, Théophile Fumée
Gautier, Théophile Le Pin des Landes
Gautier, Théophile l’Art
Gautier, Théophile Les Colombes
Haraucourt Sonnet pointu
Heredia Les Conquérants
Hourcade, Daniel Les deux mères
Hugo, Victor Ce siècle avait deux ans…
Hugo, Victor Demain, dès l’aube…
Hugo, Victor Elle avait pris ce pli…
Hugo, Victor La Conscience
Hugo, Victor Le Manteau impérial
Hugo, Victor Le Mendiant
Hugo, Victor L’Enfance
Hugo, Victor L’Enfant
Hugo, Victor L’Expiation
Hugo, Victor Aux Feuillantines
Hugo, Victor Lorsque l’enfant paraît…
Hugo, Victor Oceano nox
Hugo, Victor On vit, on parle…
Hugo, Victor Puisque Mai tout en fleurs…
Hugo, Victor Ultima verba
Jaccottet, Philippe Sois tranquille, cela viendra…
La Fontaine, Jean de La Cigale et la fourmi
La Fontaine, Jean de Le Loup et l’agneau
La Fontaine, Jean de Le Vieillard et les 3 jeunes gens
La Fontaine, Jean de Les deux pigeons
La Fontaine, Jean de Le Corbeau et le renard
Labé, Louise Ôbeaux yeux bruns…
Labé, Louise Baise m’encore…
Labé, Louise Je vis, je meurs…
Laforgue, Jules Sonnet de printemps
Laforgue, Jules Les Après-midi d’automne
Laforgue, Jules Noël sceptique
Laforgue, Jules Noël résigné
Laforgue, Jules Triste, triste
Laforgue, Jules Veillée d’avril
Lamartine, Alphonse de Le Lac
Lamartine, Alphonse de L’Automne
Leconte de Lisle Le Rêve du jaguar
Leconte de Lisle Le Sommeil du condor
Malherbes Sur la mort de son fils
Malherbes Consolation à M. Du Périer
Mallarmé, Stéphane L’Azur
Mallarmé, Stéphane Le Sonneur
Mallarmé, Stéphane Le Vierge, le vivace et le bel…
Mallarmé, Stéphane Les Fenêtres
Mallarmé, Stéphane Brise marine
Marot, Clément De soy-même
Marot, Clément Épître au roi …
Maynard Mon âme il faut partir…
Michaud Le Grand Combat
Molière Le Misanthrope, I,1
Moréas Sous vos longues chevelures…
Musset, Alfred de Souvenir
Musset, Alfred de Ballade à la lune
Musset, Alfred de La Nuit de mai
Musset, Alfred de Tristesse
Musset, Alfred de Une soirée perdue
Musset, Alfred de Venise
Navarre, Marguerite de Si la mort n’est que séparation…
Navarre, Marguerite de Un ami vif
Nerval, Gérard de El Desdichado
Nerval, Gérard de Fantaisie
Nerval, Gérard de Myrtho
Nerval, Gérard de Une allée du Luxembourg
Noailles, comtesse de L’empreinte
Péguy, Charles Heureux ceux qui sont morts…
Péguy, Charles Présentation de la Beauce…
Péguy, Charles Cœur qui as tant crevé …
Péguy, Charles Présentation de Paris …
Prévert, Jacques Pour faire le portrait d’un oiseau
Prud’homme, Sully Le Cygne
Prud’homme, Sully Le Vase brisé
Racine, Jean Bérénice
Régnier, Henri de Le Livre
Rességuier, Jules de Sonnet monosyllabique
Rimbaud, Arthur Aube
Rimbaud, Arthur Le Bateau ivre
Rimbaud, Arthur Les Effarés
Rimbaud, Arthur Ophélie
Rimbaud, Arthur Le Dormeur du val
Rimbaud, Arthur Ma Bohême
Rimbaud, Arthur Voyelles
Ronsard, Pierre de Comme on voit sur la branche…
Ronsard, Pierre de Mignonne, allons voir si la rose…
Ronsard, Pierre de Quand je vous vois…
Ronsard, Pierre de Quand vous serez bien vieille
Ronsard, Pierre de Je n’ai plus que les os…
Rostand, Edmond Tirage du nez : Cyrano, ,I,4
Rostand, Edmond Tirade du baiser : Cyrano, III, 10
Rousseau, Jean-Jacques V
e
promenade
Samain, Albert Comme une grande fleur…
Samain, Albert Mon âme est une infante
Scève, Maurice De toi, la douce…
Scève, Maurice Tant je l’aimai…
Scudéry Pour une inconstante
Senghor Femme nue, femme noire…
Senghor Poème à mon frère blanc
Toulet Dans Arle, où sont…
Tyrolien Prière d’un petit enfant nègre
Valéry, Paul La Fileuse
Valéry, Paul Les Pas
Valéry, Paul Le Cimetière marin
Verlaine, Paul Chanson d’automne
Verlaine, Paul Il pleure dans mon cœur…
Verlaine, Paul La Lune blanche
Verlaine, Paul Le Ciel est, par-dessus le toit
Verlaine, Paul L’Art poétique
Verlaine, Paul Mon rêve familier
Verlaine, Paul Nevermore
Vigny, Alfred de La Mort du loup
Villon, François Ballade des dames du temps jadis
Villon, François Ballade des Pendus
Voiture Sonnet d’Uranie
Voltaire Épigrammes
Voltaire Le Mondain
Liste des auteurs
Lecteur, tu trouveras ici une courte anthologie poétique dont les extraits choisis sont, pour une bonne part, des morceaux connus du grand public. Mais la raison réelle de leur choix réside dans le fait qu’ils se prêtent bien à l’analyse.
En effet, s’il est des poèmes qui méritent d’être savourés dans le for intérieur de l’esprit et dont le partage des idées, difficile à accomplir, peut laisser insatisfait, il en est d’autres qui se prêtent admirablement à l’explication et à l’analyse. Cette particularité, loin de leur ôter tout charme, revêt au contraire à mes yeux une valeur essentielle : celle de pouvoir communier non seulement avec le poète mais également avec d’autres lecteurs, et, en l’occurrence, avec toi, mon étudiant, mon frère.
Un autre souci qui a guidé le choix des extraits de cette anthologie réside dans le désir de présenter une très large variété poétique : ainsi trouvera-t-on en place d’honneur, inévitablement et bien heureusement, la poésie lyrique sous ses diverses formes : amoureuse, nostalgique, sentimentale, élégiaque ou encore larmoyante, bouleversante, désespérée, etc. Comment en effet concevoir une telle anthologie sans y inclure le joyau le plus beau de l’art poétique ?
Mais j’ai aussi voulu insérer les autres types poétiques importants que l’on a parfois tendance à reléguer au second rang et qui ne trouvent pas nécessairement place dans des ouvrages semblables à celui-ci : je parle de poésie dramatique, (Corneille, Racine, Rostand, etc.), satirique (Agrippé d’Aubigné, Boileau, Voltaire, Hugo, etc.), épique
(Turold, Hugo, etc.), ou encore des formes de poésie plus rares comme, par exemple, la veine héroï-comique (Boileau).
Enfin, je n’ai pas pu ne pas inclure quelques magnifiques poèmes en prose de nos grands musiciens littéraires que sont, entre autres, Chateaubriand, Rousseau, et Baudelaire.
Dans un autre registre, je n’ai pas pu, non plus, me retenir de placer quelques notions essentielles de versification ainsi que quelques modèles d’explication écrite et orale de poèmes, en espérant que cela pourra peut-être aider certains à entrer dans l’univers poétique et à s’y plaire.
Ainsi donc, lecteur, à toi de jouir de ces fruits de l’esprit sélectionnés pour ton plaisir. J’espère que la lecture de cette compilation sera un passe-temps agréable pour certains, un déclic pour d’autres et enfin, pourquoi pas, un tremplin pour de futurs poètes.
La versification est l’ensemble des procédés que le poète emploie pour s’exprimer en vers.
CESURE / HEMISTICHE
La césure est l’endroit où le vers est coupé par un repos que le sens autorise.
Ex. Ils sont blottis, pas un ne bouge
Rimbaud
L’hémistiche est la césure d’un alexandrin.
Ex. Tombe sur moi le ciel, pourvu que je me venge Corneille
La règle étant qu’il faut toujours un accent tonique à la fin de chaque moitié de vers, on élide toujours l’e muet (lettre barrée ci-dessous) qui termine le mot à cet endroit :
Ex. Oui, je viens dans son templ(e) adorer l’Eternel. Racine
Les vers comptant moins de 9 syllabes n’ont plus de césure fixe mais des accents mobiles au nombre de 1 ou 2 par vers. Les vers comptant moins de 6 syllabes n’ont en général plus d’accent.
ELISION
L’élision est le retranchement ou l’annulation de l’e muet à la fin d’un mot immédiatement suivi d’un autre mot qui commence par une voyelle ou par un h non aspiré.
Ex. Ma fill(e), il faut céder, votre heur(e) est arrivée.
Racine
L’élision est indispensable à la fin du 1er hémistiche qui ne finit jamais par un e muet:
Ex. Oui, je viens dans son templ(e) adorer l’Eternel.
Racine
Le muet à la fin d’un mot suivi d’un mot commençant par une consonne ne s’élide pas:
Ex. La honte de cent rois et la mienne peut-être.
Racine
ENJAMBEMENT / REJET
Un enjambement est le report au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du vers précédent. Ex. Serait-ce déjà lui? C’est bien à l’escalier
Dérobé…
V. Hugo
Un rejet est un élément de phrase placé au début du vers, mais rattaché au vers précédent par la construction.
Ex. Auras-tu donc toujours des yeux pour ne point voir,
Peuple ingrat?
Racine
La différence entre enjambement et rejet consiste dans la nature du lien qui unit le premier au deuxième vers : si la partie rejetée au deuxième vers est très étroitement liée au premier, on parlera d’enjambement ; si elle moins liée, on parlera alors de rejet.
HEMISTICHE voir césure
HIATUS
Un hiatus est la rencontre de deux voyelles à l’intérieur d’un mot (ex. camélia / géant) ou entre deux mots (il a eu).
L’emploi de l’hiatus est réglementé et son usage peu recommandé car il risque de provoquer des sons désagréables à l’oreille, même si les écrivains classiques l’ont parfois utilisé :
Ex. Plaignez-vous-en encor
Corneille
Il est à noter que l’emploi des liaisons en français est un moyen pour éviter les hiatus.
INVERSION
C’est la principale des licences poétiques. L’inversion change la disposition ordinaire des éléments de la phrase pour mettre en évidence des idées spécifiques ou pour créer des effets stylistiques.
Ex. Aujourd’hui dans un homme un peuple est tout entier Chénier
Ex. A des partis plus hauts ce beau fils doit prétendre Corneille
LICENCES POETIQUES
Ce sont des permissions accordées aux poètes du libre emploi de termes dont la prose ne se sert pas d’une manière courante. L’une des plus courantes est l’inversion.
MESURE
C’est le nombre et l’arrangement des syllabes dont le vers se compose.
PIED
Unité rythmique constituée par un groupement de syllabes d’une valeur déterminée.
REJET voir enjambement
VERS BLANC Vers sans rimes.
VERS LIBRE
Vers de différents mesures et qui ne sont donc pas soumis à des retours réguliers.
Ex. La Cigale ayant chanté
Tout l'Été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise
2
fut venue.
La Fontaine
A partir de 1885, le vers libre est un vers sans rime ou presque, à césure libre, d’un nombre de syllabes à peu près quelconque.
Poème sans forme fixe
Un poème sans forme fixe est un poème dont la longueur, la rime et le rythme sont laissés à la fantaisie du poète.
Le nombre de vers, la quantité de strophes, le type, la richesse et la succession des rimes, en un mot tous les aspects de versification ne sont régis par aucune règle fixe et dépendent en fait de la seule volonté du poète.
Il est en fait très difficile de concevoir un poème sans forme fixe, si ce n’est en l’opposant aux différentes formes de poème à forme fixe pour constater qu’il ne correspond à aucune d’entre elles.
Poème à forme fixe
Un poème à forme fixe est un poème qui est régi par des règles très strictes. Selon la définition de Banville dans son Petit Traité de poésie française, les poèmes traditionnels à forme fixe sont ceux « pour lesquels la tradition a irrévocablement fixé le nombre de vers qu’ils doivent contenir et l’ordre dans lequel ces vers doivent être disposés. »
Les principaux poèmes à forme fixe sont les suivants:
Le triolet
Il comprend 8 vers sur deux rimes. Plusieurs vers sont répétés. Ce poème convient surtout à la satire.
La villanelle
Elle comprend un nombre impair de tercets suivis d’un quatrain final. Les vers de sept syllabes, sur deux rimes. Plusieurs vers sont répétés.
le rondeau
Tout comme le rondel (qui est une variation) a 13 vers, généralement de 10 syllabes, sur 2 rimes. Une partie du poème constitue un refrain.
la ballade elle est composée de 28 vers sur 3 rimes ou 35 vers sur 4 rimes.
Elle a 3 couplets et demi construits sur les mêmes rimes.
Les 3 couplets de la ballade se terminent par le même vers qui sert de refrain.
Le demi-couplet final porte le nom d’envoi commence généralement par le mot Prince ou un mot équivalent.
le sonnet
il est composé de 14 vers distribués en 2 quatrains suivis de deux tercets. Il comprend 4 stances ou strophes. La succession des rimes est: abba abba cc dede
On trouve parfois une variante populaire au 16e siècle: abba abba cc deed
Le sonnet est le type de poème à forme fixe qui est encore très répandu aujourd’hui.
L’épigramme
C’est un petit poème satirique, souvent un quatrain.
On trouvera dans cette anthologie des exemples de rondeaux (Charles d’Orléans), de ballades (Villon), de sonnets (Du Bellay, …) et d’épigrammes (Voltaire).
En poésie, on n’utilise pas le terme paragraphe, mais le terme strophe ou stance.
Parmi les strophes, les plus courantes sont les suivantes :
Le distique qui est une strophe de 2 vers.
Le tercet qui est une strophe de 3 vers.
Le quatrain qui est une strophe de 4 vers.
Le quintin qui est une strophe de 5 vers.
Le sizain qui est une strophe de 6 vers.
Le huitain qui est une strophe de 8 vers.
Le dizain qui est une strophe de 10 vers.
Ci-dessous, on trouvera des extraits du célèbre poème Les Djinns de Victor Hugo.
La particularité de ce poème est que chaque strophe est différente des autres du point de vue de la longueur des vers :
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort, …
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit…
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop…
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;…
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond….
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant…
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !...
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon….
Un vers est une suite de mots soumis à un rythme déterminé.
Les vers peuvent être de différentes mesures ou longueur.
En poésie française, les vers les plus courants sont traditionnellement les vers pairs.
Parmi les vers impairs, ceux de 9, 11, 13 syllabes (et plus) sont très peu usités.
Les vers comptant moins de 9 syllabes n’ont plus de césure fixe mais des accents mobiles au nombre de 1 ou 2 par vers. Les vers comptant moins de 6 syllabes n’ont en général plus d’accent.
Les éléments principaux du vers sont :
le
nombre
: répartition rythmique et harmonique des éléments d’un vers. On le connaît à la longueur du vers, et donc à son nombre de pieds.
la
césure
: repos à l’intérieur d’un vers. La césure classique coupe le vers en deux hémistiches.
la
rime
: uniformité de son dans les syllabes qui terminent deux ou plusieurs vers correspondant l’un à l’autre.
LE NOMBRE
Les vers peuvent être de différentes mesures ou longueur.
En poésie française, les vers les plus courants sont traditionnellement les vers pairs.
Parmi les vers impairs, ceux de 9, 11, 13 syllabes (et plus) sont très peu usités.
Les vers se différencient par leur longueur et le nombre de pieds. On trouve ainsi :
vers de 12 pieds : l’alexandrin
Tombe sur moi le ciel, // pourvu que je me venge! Corneille
Depuis le début du 19e siècle et la révolution romantique, l’alexandrin a été assoupli et comprend parfois 2 césures qui divisent le vers en trois parties. On appelle ce vers-là ternaire ou trimètre.
Ex. J’ai disloqué // ce grand niais // d’alexandrin
V. Hugo
vers de 11 pieds : l’endécasyllabe
Il est coupé par une césure en deux parties inégales: 5 puis 6 syllabes.
Un petit garçon // demandait à son père
vers de 10 pieds : le décasyllabe
O récompense // après une pensée
Qu’un long regard // sur le calme des dieux
!
Valéry
vers de 9 pieds : l’ennéasyllabe
la césure est généralement après la 3e syllabe.
Des destins, // la chaîne redoutable
Nous entraîne // à d’éternels malheurs.
Voltaire
vers de 8 pieds: l’octosyllabe
Les vers de 8 syllabes et moins n’ont pas de césure obligée (voir vers 2 ci-dessous).
Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes:
Ils ne m’ont pas trouvé malin.
Verlaine
vers de 7 pieds : l’eptasyllabe
l’accent se met en général sur la 3e ou 4e syllabe.
L’orage a brisé le chêne
Qui seul était mon soutien.
Arnault
vers de 6 pieds : le vers de 6 syllabes ou de trois pieds est
une moitié d’alexandrin. Il est en général entremêlé avec d’autres plus longs que lui.
Hélas! si jeune encore,
Par quel crime ai-je pu mériter mon malheur
?
Racine
vers de 5 pieds :
le vers de 5 syllabes ou de deux pieds et demi. Les vers de 5 syllabes ou moins n’ont généralement plus d’accent du tout.
J’ai fait, pour vous rendre
Le destin plus doux,
Ce qu’on peut attendre
D’une amitié tendre...
Mme Deshoulières
vers de 4 pieds : le tétrasyllabe.
Vers assez rare.
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit
Berce sa palme.
Verlaine
vers de 3 pieds : le trisyllabe.
Ce vers s’emploie surtout entremêlé à d’autres:
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue ...
La Fontaine
vers de 2 pieds : le dissyllabe.
Ce vers s’emploie surtout entremêlé à d’autres:
O maître
Puissant,
Roi juste,
Auguste
Et bon ...
A. Pommier
vers de 1 pied : le monosyllabe
Fort
Belle,
Elle.
Dort; …
Rességuier
DEFINITIONS
Consonance: uniformité ou ressemblance du son final de deux ou plusieurs mots.
assonance: répétition du même son, spécialement de la voyelle accentuée à la fin de chaque vers.
Ex.: belle / rêve
voir
allitération
rime: la rime est l’uniformité de son dans les syllabes qui terminent deux ou plusieurs vers correspondant l’un à l’autre. C’est donc l’homophonie de la voyelle finale et des éléments sonores qui la suivent.
Les 3 éléments majeurs de la rime:
le
type
de la rime
la
richesse
de la rime
la
succession
des rimes.
1 TYPE DE LA RIME
rime masculine: c’est la rime des mots dont la finale n’a pas de e muet.
ex. La maison du matin rit au bord de la mer,
La maison blanche au toit de tuiles rose clair.
Samain
rime féminine: c’est la rime des mots dont la finale a un e muet.
ex. Derrière un pâle écran de frêle mousseline
Le soleil luit voilé comme une perle fine.
Samain
En poésie classique, les rimes masculines et féminines se succèdent toujours:
si a est masculin, b est féminin, etc.
Ex. la maison du matin rit au bord de la mer,
La maison blanche au toit de tuiles rose clair.
Derrière un pâle écran de frêle mousseline
Le soleil luit voilé comme une perle fine.
Samain
2 RICHESSE DE LA RIME
rime riche: comprenant au moins une voyelle et sa consonne d’appui.
Ex. image / hommage
rime pauvre: comprenant seulement une voyelle.
Ex. ami / pari
3 DISPOSITION DES RIMES
rimes plates ou suivies ou jumelles:
Dans Venise la rouge,
a
Pas un bateau ne bouge,
a
Pas un pêcheur dans l’eau,
b
Pas un falot.
b
Musset
rimes embrassées :
Les rumeurs du jardin disent qu’il va pleuvoir ; a
Tout tressaille, averti de la prochaine ondée ; b
Et toi qui ne lis plus, sur ton livre accoudée, b
Plains-tu l’absent aimé qui ne pourra te voir ? a
Desbordes- Valmore
rimes croisées ou alternées :
Souvent, pour s’amuser, des hommes d’équipage a
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, b
Qui suivent, indolents compagnons de voyage, a
Le navire glissant sur les gouffres amers.
b Baudelaire
rimes intérieures
D’une manière générale, il y a rime intérieure lorsqu’il y a répétition de mêmes sons à l’intérieur d’un vers, comme dans le cas d’allitération ou de consonance.
Plus spécifiquement, la rime intérieure peut être de deux types :
1. lorsqu’il y a une répétition du même son à la fin à la fin de chaque hémistiche du même vers :
Ex : [...] Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles, Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté, Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,
Je reprends ma raison devant l'immensité; […]
Hugo
2. lorsqu’il y a une répétition du même son à la fin du premier hémistiche de deux vers de suite :
Ex : ...Qui suivent indolent compagnons de voyage
Le navire gliss
ant
sur les gouffres amers.
Baudelaire
CITATIONS
Nous ne pourrons jamais secouer le joug de la rime;
elle est essentielle à la poésie française.
Voltaire
La rime est tout le vers
Banville
Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui
s
onne creux et faux
s
ous la lime ?
Verlaine
Scander un vers de poésie, c’est le diviser en ses différents mètres, c’est le mesurer par le nombre de syllabes dont il se compose.
Les
nu
a
ges