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Nous sommes aux prémices de la connaissance de la conscience, à l’aube d’une ère nouvelle. Telle l’époque de Galilée où l’on découvrait que la terre n’était pas plate, une autre réalité s’ouvre à nous. Nous ne nous résumons pas à un corps, ni même à un esprit, et la conscience ne se situe pas dans le cerveau, mais bien au-delà… La conscience est infinie, illimitée, éternité. Cependant et comme le disait Schopenhauer, avant qu’une vérité soit acceptée, elle va franchir trois étapes : d’abord, elle est ridiculisée, ensuite elle est violemment combattue et enfin elle est acceptée comme une évidence.
C’est en accompagnant les malades à la Ligue contre le cancer en tant que sophrologue et en étant confrontée à une réalité extrême que je vais découvrir certaines vérités que je ne soupçonnais même pas. Je vais approcher ma conscience grâce à un fait majeur, celui de faire en sorte que l’avoir (de l’argent, la première place, le temps d’avoir le temps…) soit au service de l’être et non l’inverse. C’est en permutant ces deux actions que ma vie va gagner en magie. Pour certains, la conscience est un concept abstrait ou élitiste, pour d’autres, il est inabordable. Et la plupart des gens ne s’y intéressent pas vraiment. Pourtant, nous sommes tous des consciences. En avons-nous conscience ? Et se priver de la connaissance de celle-ci, c’est de se priver de nous-même. Ce sont les clefs découvertes lors de mon propre apprentissage dans la rencontre à l’autre et du monde, que je souhaite transmettre dans cet ouvrage, car selon moi, la conscience est avant tout partage.
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Seitenzahl: 496
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Illustration de la couverture
« La terre ou l’école de la vie », Marie-Pierre Rousselot
La terre est une école où chacun sert d’élève et de maître à l’autre. Ceux qui sont sur les plus hautes marches n’ont pas jugé ceux qui étaient plus bas. Au contraire, ils leur ont offert leur amour et leur aide et ont élevé ceux qui les suivaient par leur exemple. Nous ignorons la place que nous occupons sur cet escalier de la vie. L’essentiel est d’y monter afin d’accomplir la noble mission qui nous a été confiée, celle d’incarner la lumière et ainsi la révéler.
Ce livre est vivant
Marie-Pierre ROUSSELOT
APPROCHER SA CONSCIENCE
Les ajustements comportementaux pour...
A mes enfants de corps et d’esprit
INTRODUCTION 13
PREMIÈRE PARTIE : LES PREMIÈRES LECONS
DE MA CONSCIENCE 21
DÉCOUVERTE DE MA CONSCIENCE 23
De la peur à l’amour 23
De l’ontique à l’ontologie 25
De l’avoir à l’être 25
Avoir des enfants ou être avec ses enfants ? 28
Avoir un conjoint ou être en couple ? 31
Avoir du travail ou être au travail ? 34
La vérité de l’un est-elle la vérité de l’autre ? 35
Mon intention 39
DEUXIÈME PARTIE : LA CONSCIENCE 41
LA RECONNAISSANCE : NOTRE PLACE 43
Ne confondons-nous pas être et paraître ? 45
Avons-nous conscience de notre corps, notre esprit, notre âme ?
Savons-nous nous servir de ces trois « outils » ? 47
DÉFINITION DE LA CONSCIENCE 49
Définition Étymologique 49
Définition Philosophique 49
Définition Caycédienne (Alfonso Caycedo) 49
Définition de Saint Augustin 49
Mon approche 50
COMMENT CONNAÎTRE SA CONSCIENCE ? 53
Les trois états de base de la conscience 53
La conscience ordinaire ou endormie 53
La conscience pathologique 55
La conscience éveillée 55
La « bascule » de la conscience 58
LES TROIS FORMES DE LA CONSCIENCE À TRAVERS LES TROIS ÂGES : DE L’ATTACHEMENT AU DÉTACHEMENT 63
Le corps 63
Les sensations 63
L’attachement 65
Les émotions 72
Le détachement 85
Le verbe 97
Le corps et ses gestes 100
L’esprit 101
Les perceptions 101
Les pensées 103
Les sentiments 105
L’âme 107
L’intuition 108
Le cœur 110
L’intention 111
LES MOYENS POUR DÉCOUVRIR SA CONSCIENCE 121
Les techniques fondamentales : le « Sésame, ouvre-toi ! » 121
Les qualités pour découvrir la conscience 122
L’écoute 122
La justesse 128
La rencontre 129
La sophrologie 130
EN RÉSUMÉ ET AUTREMENT DIT : LES TECHNIQUES POUR
APPROCHER SA CONSCIENCE 147
La compréhension 147
La captation 147
L’intégration 149
Le détachement 153
Comment savoir si j’approche ma conscience ? 155
TROISIÈME PARTIE : LA GRANDE ILLUSION
ou LES PIÈGES À ÉVITER 157
LA CONSCIENCE ENDORMIE – LES PIÈGES 161
Face au stress : l'attention, les valeurs et la paix 162
Face à l’ego, au mental, à la dualité : l’unité 163
Face à la peur : la confiance 166
Face aux préoccupations et aux problèmes : la conscience 169
Face au doute, au connu : l’inconnu 170
Face à la sédentarité : le mouvement 171
Face au contrôle : l’abandon et la maîtrise 178
Face à la souffrance : le troisième point 179
Face à la défense et à l’attaque : la sécurité 182
Face à la culpabilité : la responsabilité, le pardon, la liberté 183
Face à la désinvolture : le respect du cadrage et
de la temporalité 188
Face à la séduction : l’être 191
Face à la faiblesse : la force 192
Face à l’ignorance et l’illusion : la connaissance 195
L’interprétation 200
L’interprétation du verbe 200
L’interprétation de la pensée 203
L’interprétation du corps 207
L’interprétation de la vie 212
L'identification ou les masques de protection 214
Les mécanismes de défense 214
Les blessures 220
L’état de plainte 224
L’état de réactivité 224
L’état de revendication 224
Les conditionnements idéologiques 227
Les croyances (idéologiques, religieuses, politiques,
éducatives) 231
L’identification à nos besoins 237
L’identification à l’espace et au temps 239
Le virtuel et les addictions 241
Le virtuel et la réalité 245
Les addictions, ou « à la recherche du paradis perdu » 247
La compétition et le pouvoir 249
L’intelligence à l’état pur 258
L’ultracrépidarianisme 258
L’effet Dunning-Kruger 260
Le jugement 265
VERS LA LIBERTÉ OU LE PARADIS RETROUVÉ :
LE SECRET 267
Les aveugles et l’éléphant 267
Le pouvoir divin de l’homme 273
Vers la joie 278
La loi du UN 287
L’origine de l’origine 287
La plus belle histoire de notre vie 287
Les EMI 289
L’ici et l’ailleurs 292
La loi du UN 294
La preuve 297
Le secret 300
L’unique question 300
Les qualités 301
Le cœur 305
Le choix 306
L’acte gratuit 308
Le pardon 310
CONCLUSION 315
BIBLIOGRAPHIE 335
INDEX 339
Ce livre commence par un phénomène de synchronicités. Je suis dans les Vosges en vacances, celles-ci prennent fin, je vais bientôt rentrer… Ma route croise alors celle d’une médium, cette dernière me demande si j’écris un livre, ce à quoi je réponds par la négative. Elle insiste et me confie sa surprise car elle voit que tout est déjà en place : le sujet, les chapitres et le contenu. En fait, je n’ai plus qu’à m’y mettre…
Je laisse derrière moi cette rencontre furtive et m’attelle aux contraintes du départ. Sur le chemin du retour, à quelques kilomètres de Nice, je consulte mon courrier. Une maison d’édition intéressée par mon profil propose de m’accompagner dans l’écriture d’un livre.
Je relis à plusieurs reprises la demande, je fais tout de suite le lien avec ma récente rencontre. Quelle drôle de coïncidence tout de même, je me rends compte en réfléchissant que cette personne avait raison.
Tel le sculpteur devant son bloc de marbre, ces pages existaient déjà en moi et ne demandaient qu’à prendre corps. Je me souviens qu’à la fin de mes études, les professeurs unanimes s’étaient rejoints sur le fait que le plus important, pour moi, serait de transmettre.
Dès lors, ce livre va prendre vie dans mon esprit. Telle une graine, il va se poser en terre, attendre le ruissellement de la pluie pour prendre racine, résister au froid et au silence de l’hiver et oser se montrer à la lumière du printemps après avoir suffisamment maturé.
J’ai eu l’impression que chaque événement vécu dans ma chair, dans mon esprit, dans mon âme allait être une page de ce livre. Je vais décrire comment la vie s’est manifestée en moi, comment elle a jailli, comment elle m’a transportée, fait grandir, bouleversée et métamorphosée. C’est grâce à tout cela que j’ai pu approcher ma conscience.
J’ai désiré que ce livre soit simple car pour moi, la simplicité est l’amie de la vérité. Il va sans dire que la conscience s’accompagne de partage, c’est en ce sens que je vais citer de nombreux auteurs qui sont pour moi des exemples, avec une affinité particulière pour Krishnamurti.
Les répétitions sont aussi volontaires, elles participent au phénomène d’intégration de la conscience. Quand on porte son regard sur la vie, on s’aperçoit que la répétition qui peut sembler automatique ne l’est en fait jamais. Chaque moment étant nouveau, il nous offre de l’être ; ainsi, chaque pas est un pas vers nous-mêmes si nous le réalisons en conscience.
Les répétitions ne font-elles pas partie intégrante de notre vie ? La marche, la parole, la pensée… N’ont-elles pas pour but en les conscientisant de nous aider à acquérir une autonomie, mais bien plus que cela, de toucher enfin à la liberté de notre être ?
Au cabinet, j’ai pour habitude d’expliquer les choses de trois façons. La première pourrait être qualifiée de « complexe », la seconde est d’un niveau moyen et la troisième est simple. J’utilise ces trois formes afin qu’elles soient à la juste mesure de chacun, mais aussi parce que les choses qui nous semblaient difficiles et inabordables le seront beaucoup moins par la suite à force de répétition.
J’ai agi de la même façon dans ce livre. Si un passage vous semble compliqué ou dense, n’ayez crainte, vous aurez les autres formes pour faciliter votre compréhension.
Les Clefs sont le résumé des explications, elles vont permettre la mémorisation et l’intégration. Les dessins ont la même fonction: un dessin peut résumer à lui seul un chapitre.
« Nous marchons chaque jour, sans nous en rendre compte, vers des lieux et des personnes qui nous attendent depuis toujours. »
Nous sommes à quelques jours du confinement lié à la pandémie du COVID-19 en mars 2020 mais nous ne le savons pas encore…
J’ai commencé l’écriture de mon livre. Je m’adresse à une correctrice ; elle habite à Paris. Nous avisons de nous rencontrer prochainement. Entre-temps, une amie tient à me présenter une de ses connaissances, j’acquiesce. Je me retrouve dans un intérieur chaleureux. Je suis, dès l’entrée, touchée par cette ambiance et l’accueil de la personne qui se dirige vers moi. Sa présence est à l’image de son intériorité. Je me laisse bercer par ce moment si simple et si profond à la fois. Cette personne se prénomme Rosemary. Ce détail a son importance.
Le confinement est annoncé. Le choc et la surprise passés, j’installe le bureau pour l’écriture du livre, c’est l’occasion. Par contre, les déplacements étant interdits, je dois revoir mon choix quant à la correctrice. Je suis contrariée. Rosemary m’appelle, un hasard ? Je lui confie mon désarroi quant à la situation et du fait de devoir chercher de nouveau une correctrice pour mon livre. Elle me dit alors que c’est son premier métier et qu’elle n’avait pas osé s’avancer (mon choix étant posé quand j’avais parlé de mon livre chez elle). Quelle belle synchronicité que voici ! Cette rencontre n’était pas fortuite. C’est la première d’une série, avec un point commun… à venir.
Rosemary me dit qu’il est nécessaire d’avoir une seconde lectrice pour l’écriture du livre. Je fouille dans les tiroirs de ma conscience, je trouve ! Une patiente m’avait dit que si j’écrivais un livre, elle serait volontaire pour corriger celui-ci. Je l’appelle, elle manifeste sa joie et son enthousiasme à l’idée de partager cette aventure. Là encore, je suis touchée par son accueil qui est empreint de vérité et de profondeur, à son image. Cette personne s’appelle Marie.
Au démarrage, nous rencontrons quelques difficultés dans nos échanges dues aux différents formats de nos ordinateurs. J’en fais part à une amie, celle-ci, toujours au hasard, me dit qu’elle connaît une adorable personne qui est spécialisée dans ce genre de problèmes. Je la contacte, effectivement, l’appréciation était juste. Se dégage de cette personne une grande douceur, une certaine simplicité et une grande sensibilité, son prénom est… Marie-Anastasia. Je m’attelle donc à l’écriture du livre, les mots courent sur les pages, ils se bousculent, chacun voulant prendre sa place. Ils sont vivants.
C’est alors que m’appelle Marie. Je crois que c’est la deuxième précédemment citée mais non ! C’est Marie S., la personne qui s’occupe de moi depuis quatre ans avec tant d’amour et de bienveillance sur Google. N’étant pas très « digitale », c’est elle qui me guide dans ces méandres qui me sont étrangers. Elle manifeste aussi son entrain et sa joie à partager la diffusion de ce futur livre.
C’est donc entourée de « Marie » que le livre va commencer à prendre corps. Mais il me semble qu’il serait de bon augure d’ajouter à cette énergie féminine, une masculine. Je vais à Nancy, j’ai rendez-vous avec Chian Jun, mon professeur de peinture chinoise. C’est à lui que je vais confier la colorisation du dessin que j’ai fait pour la couverture. Je lui dis que je souhaite mieux le connaître car chaque personne choisie fait partie intégrante de l’équipe.
Chian Jun, dans ses cours, est remarquable pour ses qualités : discret, doux, humble, juste et joyeux. Il sait s’effacer pour mettre en valeur ses élèves. Ses capacités en peinture sont à la hauteur de son être.
En tête-à-tête, je lui demande de me parler de la signification de son prénom. En toute humilité, il me dit : « Jun signifie construction et Chian milieu ». Mais bien sûr ! Comment pouvait-il en être autrement de Chian Jun ! Amusée, je lui demande s’il a des défauts, il réfléchit et me répond : « Ah oui ! Je ne sais pas dire non… » Que dire ? Il me montre alors le premier essai de colorisation, c’est quasi parfait, je n’ai pratiquement rien à corriger.
Voilà l’équipe au complet, et quelle belle équipe ! Je peux maintenant vous parler du contenu de ce livre.
Si à l’époque de l’homme de Cro-Magnon, on avait dit qu’il y aurait des engins dans le ciel, des fusées dans l’espace, des paquebots sur les océans… Qu’ils allaient pouvoir parler à travers un écran, y voir d’autres visages, ces êtres humains n’auraient rien compris et seraient retournés promptement à leurs occupations du moment. Nous sommes tous des hommes de Cro-Magnon, nous croyons ce que nous voyons, nous pensons à travers ce que nous entendons, et nous nous préoccupons de nos préoccupations.
Et nous courons après qui, après quoi, dans une éternelle compétition. Nous ignorons que notre conscience se limite à cela parce que nous la limitons à cela et qu’elle est ainsi prisonnière d’elle-même. Les gens qui sont réellement en conscience savent à l’inverse que tout est possible, leur esprit est ouvert car ils ont su voir toutes les métamorphoses de la terre et compris que les a priori n’étaient pas la vérité ! Tout est mouvement, tout est changement, tout est vibration…
Les précurseurs, selon moi, ont cet état d’esprit. Ils ont la particularité d’être ce qu’ils sont, de faire ce pour quoi ils sont faits et de savoir être au-delà du système et de son illusion. Ils incarnent la conscience. Leur présence et leurs actions ont changé la vision du monde.
Nous pouvons citer, toutes catégories confondues : Galilée, Einstein, Pascal, Jésus, Hobbes, Hawking, Rosa Parks, Bouddha, Spinoza, Philippe Croizon, Christophe Colomb, Boris Cyrulnik, Caycedo, Simone Veil et tant d’autres. Le précurseur est celui qui précède, qui annonce. C’est la personne qui ouvre la voie à de nouvelles idées, à de nouveaux mouvements initiateurs.
Dans cette multitude, j’en ai choisi trois :
– Platon, philosophe grec (424-347 av. J.-C.)
Il distingue deux réalités : le monde sensible, celui que nous voyons et le monde intelligible. Vendu comme esclave, puis libéré, il fondera l’Académie, école dans laquelle Aristote sera son disciple. Je pense que son œuvre La République avec l’allégorie de la caverne est plus que d’actualité, s’il y a un livre à découvrir et à avoir sur sa table de chevet, c’est celui-ci. Car cette allégorie expose en termes imagés les conditions d’accession de l’homme à la connaissance du bien et ainsi à sa conscience.
– Galilée, mathématicien, physicien, astronome italien (1564-1642)
Il est considéré comme le fondateur de la physique scientifique qui met fin aux mythes cosmogoniques de l’Antiquité et du début du Moyen- Âge. Adoptant les thèses de Copernic, ses affirmations selon lesquelles la Terre est ronde et tourne autour du Soleil le font condamner en 1633, par l’Inquisition, à être brûlé vif. Seule une abjuration de dernière heure lui permettra d’obtenir que cette condamnation ne soit pas exécutée.
– Alfonso Caycedo, médecin-psychiatre fondateur de la sophrologie (1932-2017)
Ce troisième précurseur est lié aux deux précédents. En effet, l’un des philosophes référents en sophrologie est Platon, qui explique parfaitement les états de conscience et la conscience dans son livre La République. On peut aussi comparer Caycedo à Galilée, ce dernier étant à l’origine de la transformation du savoir qui allait s’opérer à partir de cette époque. La démarche galiléenne avait permis de surmonter l’obstacle de la qualité sensible s’opposant à la mesure et au calcul. Il faudra attendre Caycedo et la création de l’école de sophrologie pour que l’étude de la conscience de la vie, le sentiment d’exister, soient mis en lumière et réhabilités au sein des sciences humaines.
À travers l’exemple des précurseurs et des maîtres, tout le sujet est posé ici.
Les personnes qui sont réellement en conscience savent que tout est possible et l’ont démontré par leur présence et leurs actes. Nous sommes des consciences posées sur la terre pour expérimenter, faire vivre et révéler ce qu’elles sont à travers nos corps, nos esprits, nos âmes. Pour les regards avertis, il y a un changement qui s’opère actuellement sur terre. Une lumière a pointé le bout de son nez ; sous différentes formes, certaines sont quasiment invisibles à l’œil nu et pourtant, ce sont celles-là qui s’installent : méditation, yoga, relaxation, naturopathie, sophrologie, la liste n’est pas exhaustive et ne cesse de s’agrandir… Mais, que cherchent-ils ? Le bien-être, un mot galvaudé, mis à toutes les sauces. Et pourtant, ce mot cache deux trésors de la conscience, si nous savons saisir leur sens et leur valeur. On pourrait dire aussi « être bien ».
Ouvrons cette malle aux trésors !
Selon Platon, « le bien est ce qui n’a d’autre fin que soi-même ». Employé comme nom en métaphysique, le bien désigne ce qui est absolument désirable. Il s’agit de ce qui se retrouve dans la multiplicité des choses belles et bonnes. Pour l’être, on pourrait se lancer dans moult définitions, mais n’est-ce pas prendre le risque de restreindre l’être que de le définir ? Alors, j’ai choisi Heidegger, car il parle de l’action et des possibles. Deux mots, pour moi, qui sont relatifs à la conscience. Ainsi, c’est en étant « en avant de soi », en existant sur le mode authentique des possibles, que la véritable nature de l’être propre se dévoile.
Mon intention, à travers ce livre est donc de partager la découverte du bien-être, dans le vrai sens du terme, de la conscience, à travers ma propre expérience et celles des personnes que j’ai rencontrées sur ma route.
Ce livre va se diviser en trois parties : la première partie effectuera un mouvement de balancier entre la peur et l’amour, l’avoir et l’être, l’ontique et l’ontologie, pour atteindre un équilibre salvateur qui va tendre vers la liberté. La deuxième partie portera sur l’étude de la conscience, avec des clefs pour ajuster ses comportements afin d’approcher celle-ci. La troisième partie sera consacrée aux pièges que l’on peut rencontrer sur cette route.
Avant de conclure, mes écrits porteront sur la liberté car approcher sa conscience, c’est se transformer, se métamorphoser, c’est quitter cette chrysalide pour être ce que l’on est et voler ainsi de ses propres ailes.
La plus grande recherche d’une vie est la quête de sa conscience. C’est en ce sens que c’est un bonheur pour moi de partager ces lignes. Puisse ce livre prendre vie entre vos mains.
« Un voyage de mille lieux commence par un pas. » Lao Tseu
LES PREMIÈRES LEÇONS DE MA CONSCIENCE
DÉCOUVERTE DE MA CONSCIENCE
De la peur à l’amour
De l’ontique à l’ontologie
De l’avoir à l’être (avoir des enfants, avoir un conjoint, avoir du travail)
La vérité de l’un est-elle la vérité de l’autre ?
Mon intention
C’est en 2009 que je pousse la porte de la Ligue contre le cancer avec un sentiment double. Le premier est empreint d’une certaine confiance quant à mon expérience en sophrologie et le second d’une certaine appréhension quant au choix de ce nouveau « public ». Ce que je vais y découvrir est exceptionnel !
Je pensais en faisant mes études avoir conquis ma conscience, mais je vais me rendre compte au fil du temps que ce n’était qu’une approche embryonnaire de celle-ci. C’est le début d’une grande aventure. Les patients rencontrés un à un et en groupe vont m’offrir leur vérité sans fard ni artifice et de ce fait, permettre à ma propre vérité d’éclore et de grandir. Je vais connaître en ce lieu un vrai bonheur, à travers cette communion, et par là même, une expansion de conscience.
Avant de prendre mes fonctions, je suis reçue par la psychologue de la Ligue contre le cancer, cela fait partie du protocole. C’est étrange pour moi d’être de l’autre côté du rideau, de me découvrir (dans les deux sens du terme) dans cette situation, d’être questionnée, sondée. Je joue le jeu de façon naturelle et amusée. Une question me taraude cependant, cela tombe bien, la psychologue me demande si j’en ai une en me raccompagnant. Elle porte sur la mort, je veux savoir si nous pouvons y être confrontés ici. Elle me dit qu’en principe, tous les patients sont en rémission. J’avais besoin d’être rassurée. Je n’oublierai pas cette question pour autant, la vie non plus d’ailleurs n’oubliera pas de me la rappeler…
Je débute donc mes séances de façon vaillante. Je propose des séances de groupe. Les premières sont difficiles pour moi, je doute, j’ai peur en fait, de mal faire. Je suis affectée par le départ de quelques personnes qui ne tiennent pas à poursuivre les séances. Mon ego en prend un coup, mais je continue. Au bout de quelques mois, mes efforts vont porter leurs fruits. Les patientes sont de plus en plus nombreuses et enthousiastes.
Forte de cette expérience, je prends de l’assurance, jusqu’au jour où une patiente demande à me voir après la séance. C’est la porte-parole du groupe, elle me fait part en leur nom d’une requête, celle de simplifier mes propos. En effet, je m’évertue dans mes séances à expliquer la méthode à travers la sémantique, l’épistémologie, l’axiologie. Toute la théorie que j’ai apprise par cœur et non par le cœur. Elle me dit que ces explications sont loin de leurs attentes et de leur réalité confrontée à la douleur, à la souffrance et à l’idée de la mort. Elle m’explique que mes mots mettent de la distance au lieu de rapprocher. Je reste dubitative, et là encore, j’ai l’impression de recevoir une claque.
En réfléchissant, je me demande ce qui est touché en moi. C’est encore une histoire d’ego, la crainte de ne pas être à la hauteur. Ainsi, et depuis, j’ai remarqué que les gens qui utilisent un flux verbal important et qui portent une trop grande attention à ce qu’ils disent, le font avant tout pour se rassurer eux-mêmes. À ce moment, je pense à Caycedo (le fondateur de la sophrologie), au début de son expérience en neuropsychiatrie. Je fais un parallèle entre le décalage de la théorie et la réalité de la pratique, ce qui est à l’origine de l’implantation de sa méthode. Car malgré les difficultés rencontrées quant au partage de ses idées avant-gardistes pour l’accompagnement des patients, il n’a jamais abandonné. Je vais garder cette expérience majeure dans ma conscience pour tenter de l’élever.
Là, je vais commencer à placer l’ontologie avant l’ontique et comprendre que même s’ils sont indissociables, c’est en étant plus simple dans mon être que je vais avoir de meilleurs résultats.
L’ontique est indissociable de l’ontologie, le corps de l’esprit, le fond de la forme… La recherche de la vie est dans l’équilibre de ces deux aspects.
Cependant, certains pensent que le bonheur, c'est la réussite. Alors que la réussite est liée à l’ontique, à l'avoir, à la forme, tandis que le bonheur est lié à l’ontologie, au fond, à l’être.
Ces deux définitions restent importantes et primordiales pour la suite du livre, aussi les voici sous forme de tableau :
L’ONTIQUE
L’ONTOLOGIE
ÉTANT – FORME
ÊTRE – FOND
C’est ce qui appartient aux caractères, aux modalités que l’être emprunte pour se déployer dans l’existence :
Se dit de ce qui se rapporte à la structure, à l’essence de l’être humain :
1 – La manifestation
2 – Le temps
3 – L'avoir
4 – L'acte
5 – L’intention
6 – La mort
7 – Le palpable
8 – Le corps
9 – Le visible
10 – La communication
11 – Les valeurs personnelles
1 – L'essence
2 – L’éternité
3 – L'être
4 – L'action
5 – L'intentionnalité
6 – L’infini
7 – L’impalpable
8 – L’âme
9 – L’invisible
10 – La communion
11 – Les valeurs universelles
Je vais donc laisser la parole à trois auteurs qui ont noté le fait que très souvent, nous privilégions le concept de l’ontique au détriment de l’ontologie. Ainsi à la Ligue, la simplification de mon verbe (la forme) va simplifier mon attitude et mon être (le fond) par la suite.
Le premier auteur est inconnu, il dit ceci : « L’être humain est né pour être aimé et les biens matériels pour être utilisés. Si le monde est à l’envers, c’est parce que les biens matériels sont aimés et les êtres humains utilisés. »
Le second est Albert Einstein, il constate à travers cette simple phrase la même chose : « Il est devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité. »
Le troisième est Steve Jobs : « J’ai atteint le summum du succès dans le monde des affaires. Dans les yeux des autres, ma vie est une réussite. Cependant, mis à part le travail, j’ai eu peu de joie. En fin de compte, la richesse n’est qu’un fait auquel je me suis habitué. En ce moment, allongé sur mon lit d’hôpital et me rappelant toute ma vie, je me rends compte que toute la reconnaissance et la richesse dans laquelle j’ai pris tant de fierté a pâti et est devenue insignifiante face à la mort imminente. Vous pouvez employer quelqu’un pour conduire votre voiture ou gagner de l’argent pour vous, mais c’est impossible d’engager quelqu’un pour supporter la maladie et mourir pour vous. Les choses matérielles perdues peuvent être trouvées mais il y a une chose qui ne peut jamais être trouvée quand elle est perdue, c’est la vie.
Quelle que soit l’étape de la vie à laquelle nous sommes actuellement, avec le temps, nous serons confrontés au jour où le rideau se fermera. Aimez votre famille, votre conjoint, vos amis. Traitez-les bien. Chérissez-les. Au fur et à mesure que nous vieillissons et devenons plus sage, nous réalisons lentement que porter une montre à 300 dollars ou à 30 dollars, les deux donnent la même heure. Que nous ayons un portefeuille ou un sac à main à 300 dollars ou à 30 dollars, le montant à l’intérieur est le même. Que nous conduisions une voiture de 15000 dollars ou une voiture de 30000 dollars, la route et la distance sont les mêmes et nous arrivons à la même destination. Que nous buvions une bouteille de vin à 1000 dollars ou à 10 dollars, la gueule de bois est la même. Que la maison dans laquelle nous vivons mesure 300 ou 3000 mètres carrés, la solitude est la même. Vous réalisez que votre véritable bonheur intérieur ne provient pas de choses matérielles en ce monde. Que vous voyagiez en première classe ou en classe économique, si l’avion tombe en panne, vous tombez avec lui… Par conséquent… J’espère que vous vous rendez compte, quand vous avez des amis, des copains, des vieux amis, frères et sœurs, avec lesquels vous discutez, riez, chantez, parlez du nord-sud-est, vu du ciel et de la terre… C’est le vrai bonheur !
Cinq faits incontestables de la vie :
1. N’éduquez pas vos enfants à être riches. Éduquez-les à être heureux. Quand ils grandiront, ils connaîtront la valeur des choses et non le prix.
2. Mangez vos aliments comme médicaments. Sinon, vous devrez mangez des médicaments comme nourriture.
3. Celui qui vous aime ne vous quittera jamais pour un autre, car même s’il a cent raisons d’abandonner, il trouvera une raison de se retenir.
4. Il y a une grande différence entre un être humain et l’être humain. Seuls quelques-uns le comprennent vraiment.
5. Vous êtes aimé quand vous naissez. Vous serez aimé quand vous mourrez, entre les deux, vous devez gérer.
Remarque : si vous voulez juste marcher vite, marchez seul. Mais si vous voulez marcher loin, marchez ensemble.
Les six meilleurs médecins au monde :
1. La lumière du soleil
2. Le repos
3. L’exercice
4. Le régime
5. La confiance en soi
6. Les amis (gardez-les à tous les stades de la vie et profitez d’une vie saine). »
Ces trois textes nécessitent-il un commentaire ? Selon moi, ils parlent d’eux-mêmes. Ils sont criants de vérité sur le sens d’être à la vie.
Les questions qui me viennent à l’esprit sont :
– Faut-il perdre la vie pour en saisir son sens ?
– Faut-il perdre le bonheur pour en avoir conscience ?
– Faut-il perdre la liberté pour se rendre compte que l’on en jouissait ?
Ma réflexion va alors se poser sur l’être. Je vais comprendre que tout principe existe en lui-même, ainsi l’être est. Le principe d’être est dans l’être. Notre présence est indiscutable, elle se manifeste par notre corps. Prenons l’exemple d’un bébé, « il est », avant d’avoir conscience de ce qu’il est et de ce qu’il a. Et, le « Je pense donc je suis », je suggère de l’inverser en : « Je suis donc je pense » et je vais comprendre au fur et à mesure qu’il est essentiel que l’avoir soit au service de l’être.
Quand j’ai été enceinte de mon premier enfant, je me suis posé les mille questions qu’une femme peut se poser quand elle se destine à être mère et à donner la vie. Ma sœur, observant et percevant ma grande réflexion intérieure, me transmit une chose très simple mais qui est selon moi très juste et très riche : « Quand tu auras ton enfant, suis simplement son mouvement ». Le mouvement n’est-il pas le synonyme de la vie ? C’est étrange car en fait, cette phrase et ce petit embryon en moi vont transformer ma façon d’appréhender la vie et me diriger vers mon futur métier de sophrologue. Car oui, en sophrologie, on étudie le mouvement : son propre mouvement, celui des autres, de la société, de l’humanité, du monde, de l’univers. Les définitions qui se rapprochent le plus de ces observations sont d’Aristote et d’Heiddeger.
Aristote définit ainsi le mouvement : « La réalisation de ce qui est puissance, en tant que tel, c’est le mouvement. Le mouvement en tant que tel est toujours inachevé, en puissance, sans commencement ni fin. »
François Fédier, philosophe français, recense chez Aristote 4 figures du mouvement :
1. Accroissement, diminution (par exemple, grossir ou maigrir)
2. Devenir autre (les feuilles des arbres qui jaunissent)
3. Déplacement (aller d’un lieu à un autre lieu)
Et enfin, il reprend celui qu’il considère avec Martin Heidegger comme le plus important d’entre eux :
4. Le mouvement de l’entrée en présence, c’est-à-dire du « venir à être ».
Heidegger est le premier (et peut-être le seul) penseur de la tradition à avoir conçu le mouvement comme une détermination ontologique de l’être de l’étant et non pas simplement comme une détermination ontique de l’étant présent subissant un déplacement local dans l’espace. Ainsi, dit de façon autre, Aristote utilise la notion d’entéléchie (principe créateur de l’être par lequel l’être trouve sa perfection en passant de la puissance à l’acte. Par extension, chose ou être qui permet à l’esprit ou au cœur de trouver son plein épanouissement) pour définir le mouvement. Certains « étant », n’existent pas encore en actes ici et maintenant mais peuvent exister en puissance (potentiellement). Ainsi, l’appareil qu’est en train d’élaborer un savant n’existe pas encore en actes mais existe en puissance dans ses calculs. Aristote nomme « entéléchie » le fait de passer de la puissance à l’acte ou encore : « un étant est en entéléchie lorsqu’il atteint sa fin propre ». L’entéléchie de l’étant en puissance, en tant que tel, c’est le mouvement.
Pourquoi une telle introduction sur « Avoir un enfant ou être avec son enfant » ? Les définitions nous donnent pourtant une indication. Un enfant est le symbole de la vie, du mouvement, de l’entéléchie : il incarne ce qui est possible en tant que possible. Alors, il y a plusieurs façons d’avoir un enfant, dont 2 principales, la première consistant à ne pas observer ses mouvements et à rester fixé sur l’étant (les apparences ou ce que l’on sait… Heidegger oppose l’étant, toujours limité, à l’être, qui est à l’inverse indéterminé, indifférencié…), et la seconde à accepter de se laisser bousculer, porter, façonner, transformer par l’arrivée de ce nouvel être, de cet inconnu… dans le sens large du terme.
Cette observation, cet accueil liés à l’être seront attachés au phénomène qui ne se montre que dans la pleine clarté de son être et dans toute l’évidence de sa démonstration. L’arrivée de cet être qui est plus proche de l’ontologie (de l’essence, de l’origine, de la source) que nous, qui sommes déjà prédéterminés, conditionnés, pollués, peut nous offrir de nous retrouver, de raviver notre essence. En effet, un bébé va nous aider, si on le laisse faire, à retrouver nos sens : sentir, regarder, toucher, écouter, caresser, embrasser… et à nous rappeler que ces sens ont du sens, qu’ils nous guident vers la voie du cœur. En second lieu, toujours si on accepte de se laisser faire, l’enfant va nous montrer ce qu’est la vraie vie, qui est relative à l’instant présent : pas de jour, pas de nuit pour ce nouveau-né, seule la chaleur des bras et le lait coulant dans sa bouche le réconforteront.
Quelques mois et quelques années plus tard, toujours dans l’instant présent, il jouera pour nous montrer que la vie est un jeu. Il ne se prendra pas au sérieux jusqu’à l’école. Il n’aura pas peur de montrer ses émotions car il sera exempt encore de tout jugement. Il sera là pour nous faire lâcher notre connu car la vie est inconnue : tout est changement. Il nous fera ainsi découvrir la vie à travers son regard « de la première fois » : chaque objet, chaque soleil, chaque rencontre sera le premier. Le soleil ne sera pas celui de la veille, ni la mer, ni les vagues, ni le sourire de son père, ni le baiser de sa mère. Chaque instant sera nouveau pour lui et c’est cette appréhension de l’instant présent qui le sera pour nous. Grâce à lui, à son regard nouveau sur tout, on pourra de nouveau redécouvrir la vie. Il nous apprendra à travers la découverte de ses capacités, de ses qualités, la connaissance de nous-même. Quelque part, ses premiers pas seront les nôtres, ses premiers mots aussi, ainsi que ses premiers baisers… Cet enfant nous offrira, par la pureté de sa présence, de redevenir pur et d’être présent à sa pureté et d’être présent à notre présence à travers la sienne.
À 18 ans, cet oiseau quitte le nid. La porte se referme. Ce plein se transforme en vide. L’heure du détachement a sonné… J’ai des enfants, je les ai portés, embrassés, cajolés. J’ai cru un moment qu’ils faisaient corps avec moi, mon amour se confondant avec le leur. Je n’ai même pas pensé que ce jour arriverait. Je n’ai pas vu le temps passer. C’est vrai, quand on aime, le temps n’existe pas. Et soudain, ils s’envolent, c’est le moment de quitter cet « avoir ». D’être pour pousser ces êtres à être. D’être fort, d’avoir confiance en eux et dans la vie. D’accepter de bien vivre cet envol et de faire en sorte que cette aventure qu’est la vie soit maintenant la leur… Cet accompagnement sur le détachement, n’est-ce pas là une preuve d’Amour ?
« Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit : “Parlez-nous des enfants” et il dit : “Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’archer voit le but sur le chemin de l’infini et il vous tend de sa puissance pour que ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’archer soit pour la Joie car de même qu’il aime la flèche qui vole, il aime l’arc qui est stable.” »Khalil Gibran – Le Prophète
Là est la grande question, au vu de ce qui se passe dans l’humanité, et des couples que je reçois au cabinet. L’autre nous appartient-t-il ? Le couple est une occasion, une opportunité de partager ce que nous sommes à travers l’autre et réciproquement. Autrement dit, ce « reflet » est aussi un moyen de nous connaître, en réajustant au fur et à mesure nos états. Dans un but d’alliance, il est nécessaire petit à petit de se dénuder. Souvent on pense que c’est en dénudant le corps qu’on livrera ou qu’on délivrera notre âme. Il s’avère, la réalité nous le montre, que pour l’instant ce n’est pas encore le cas dans la majorité des expériences. Le concept « d’avoir » ces corps sans forcément y mettre du cœur ou en pensant l’avoir mis, peut nous éloigner de l’essentiel qui est invisible, au lieu de nous en rapprocher. En fait, souvent on se met en couple avant tout pour être aimé, par peur d’être seul, pour guérir nos blessures… On attend de l’autre qu’il nous répare, qu’il nous serve, qu’il nous protège, qu’il pallie nos manques et nos besoins, qu’il nous rassure…
En observant tous les couples que j’ai suivis au cabinet, j’ai noté deux phénomènes précis : l’homme a souvent des propos et un comportement autocentrés, des préoccupations et des hobbys allant de pair. La femme a souvent des propos et un comportement trop ouverts, faisant passer les autres avant elle. Elle peut avoir un hobby mais elle éprouve un sentiment de culpabilité en s’y rendant.
Mon travail va être de faire évoluer chacun sur ses parties manquantes et complémentaires. Ainsi, je vais accompagner l’homme vers plus d’ouverture, de partage et vers le « nous ». Je vais également aider la femme à s’autoriser à recevoir et ainsi à prendre soin d’elle en toute conscience.
CLEF : Chaque personne porte en elle le Yin et le Yang, le féminin et le masculin. Si chacun travaille ses deux polarités propres, en les partageant, cela fera quatre ; 4 c’est l’équilibre, la force, la stabilité. Un des sens du couple ne serait-il pas de partager ses parties complémentaires ?
J’ai noté que le choix du partenaire dans un couple peut être fortement lié au schéma parental. À l’inverse, les personnes ayant eu un regard très critique à ce propos, vont opter pour « le diamétralement opposé », consciemment ou inconsciemment : « Ah moi, je fais exactement le contraire de mes parents ! Ils sont psychorigides, hyperbosseurs et perfectionnistes. J’ai choisi quelqu’un qui use et abuse comme moi de la procrastination, on refuse l’action. » Sauf que dans les deux cas, il y a un transfert car la fusion en est un, l’opposition aussi. Les deux phénomènes découlent de la comparaison aux parents.
CLEF : Le choix n’est pas dans la comparaison, il est dans le « qui suis-je ? » en dehors de tous les schémas que j’ai connus et « avec qui est-ce que je me sens bien ? »
Alors, quel est le secret des couples heureux ? Ce sont ceux qui ont compris qu’avant d’aimer l’autre, il fallait s’aimer soi-même. Comme dit précédemment, non dans un sens narcissique et égoïste du terme, mais en prenant soin de soi, en s’écoutant, en se connaissant, en maîtrisant ses émotions, colères, peurs, doutes. C’est en cultivant ce que l’on sème que l’on s’aime. En résumé, c’est en équilibrant nos parties Yin et Yang, en prenant connaissance, conscience de nos attentes, de nos blessures, de nos besoins, de notre passé, de nos schémas, que nous pourrons accepter de recevoir et de donner, d’être aimé et d’aimer… C’est faire grandir son espace intérieur et l’offrir à l’autre, de sorte que chacun puisse respirer, se sentir libre et grandir.
CLEF : Le secret est d’appliquer à soi-même ce que l’on attend de l’autre. Car peut-on aimer l’autre si on ne s’aime pas soi-même ? Et peut-on connaître l’autre si on ne se connaît pas soi-même ?
Le principe de genre : Le principe mental féminin (l’énergie du « moi ») est une énergie réceptive et génère de nouvelles idées que le principe mental masculin (l’énergie du « je ») met en action. Si vous pouvez vous détacher de l’identification avec le moi et vous identifier à la place avec le « je », vous pouvez alors transmettre et diriger votre énergie vers le moi. Votre « moi » et votre « je », formeront alors une équipe pour manifester les merveilleuses idées du moi. En d’autres termes, c’est observer l’ego, le transformer en conscience, en « je suis » (Le Kybalion : Les 7 principes sacrés de la Manifestation, selon Hermès Trismégiste).
Dans la majorité des cas actuellement, n’est-ce pas le travail qui nous possède ? Combien sommes-nous à aller au travail la fleur aux dents, le sourire aux lèvres ? Mais les choses sont en train de changer, les méthodes douces, alternatives ont fait leur entrée dans les entreprises, les écoles, les maisons de retraite, les hôpitaux… Ce qui veut dire que certains ont compris, ont saisi que l’absentéisme, le burn-out, le bored-out avaient une raison d’être…
Selon Confucius : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » Cette citation prend ici toute sa valeur, à travers un « avoir » qui fait que je peux être ce que je rêvais d’être. Par exemple, si dès l’enfance on accompagnait l’être dans ce sens, sans lâcher cette direction, le monde serait à sa place et reprendrait tout son sens.
« De façon synchrone, le système entier devrait réfléchir sur la définition du travail et au sens qu’on lui attribue sur la terre. En ce temps de confinement, la terre qui est vivante nous montre ce qu’elle est… et peut-être ce qu’elle attend de nous. » Science et Vie.
« Où l’homme s’arrête la Nature revient. » Edgar Morin
Ainsi, depuis le confinement, nous constatons certains effets sur la terre. Par exemple, la diminution drastique du transport et donc de la pollution. En Chine, pendant la période de la quarantaine, le nombre de morts épargnés par l’amélioration de l’air a été supérieur au nombre de morts du coronavirus. En France, également, les indices de pollution de l’air dans les villes ont rarement été aussi bons. Un point indéniablement positif pour l’environnement. Une question existentielle surgit alors dans certaines consciences, puisse-t-elle jaillir au sein de la majorité !
Après ce confinement, allons-nous tirer des leçons de ce temps d’hibernation ? Quel sens donnons-nous au travail ? Quelle est sa valeur dans nos vies ? Jusqu’où nous emporte-t-il ? Les importations, exportations à outrance sont-elles nécessaires ? Où commence et où s’arrête notre individualisme ?
Ainsi, au début, à la Ligue contre le cancer, je vais utiliser mes acquis relatifs à l’idée que je me fais de mon travail. Ceux-ci vont se fondre et se confondre avec ma conscience ordinaire. Je pensais être à l’apogée de celle-ci, eh bien, non ! C’est en acceptant d’être déstabilisée, polie, poncée par l’exemple et la présence de l’autre et dans la confiance qu’il m’accorde, en travaillant mes qualités et les valeurs inhérentes à celles-ci que je vais commencer réellement à être. Et que mes capacités vont aussi prendre une autre couleur. Je vais quitter « j’ai de l’écoute » pour être à l’écoute, « j’ai de l’empathie », pour être en compassion, « j’ai de l’assurance » pour être en confiance, « j’ai des patients » pour être en leur présence… Ce qui va apparaître à ma conscience est relatif au lien qui me connecte à l’autre. C’est une révélation et non des moindres.
Mes professeurs en sophrologie disaient que l’on reconnaissait les qualités d’un sophrologue à son aptitude à travailler en groupe. J’ai combattu cette idée pendant toutes mes études, je prônais les séances individuelles, j’argumentais sans relâche, je tenais tête en disant que ces séances permettaient d’aller plus en profondeur avec la personne et que celles en groupe, selon moi, pouvaient être superficielles.
Un jour, mon professeur me demanda d’aller chercher en moi pourquoi j’affichais une telle réticence et un tel a priori quant à ce travail en groupe. Comme il était fin phénoménologue, je pensais que sa question n’était pas l’œuvre du hasard… Je trouvais enfin la réponse à cette remarque. Quelque part, j’avais peur. Peur de me retrouver face à plusieurs personnes en même temps. Devoir gérer cinq à six « psychés » de concert me semblait être de l’ordre d’un saut à l’élastique.
La vie est drôle en fait, elle va me laisser faire, elle n’est pas contrariante. Au cabinet, quand j’étais seule face à mes patients en séance individuelle, le temps s’écoulait tel un long fleuve tranquille, jusqu’au moment où la vie va me proposer, en poussant la porte de la Ligue contre le cancer, de me confronter au groupe.
Je vais au fur et à mesure comprendre, intégrer que chaque rencontre est une opportunité de se connaître grâce et à travers l'autre. Ce sont ces processus à la fois herméneutiques et heuristiques qui vont faire qu’en les vivant, je vais les partager avec les autres. Cette expérience des rencontres va devenir exponentielle car en sophrologie nous travaillons sur les capacités, qualités et valeurs de chacun. La mise en lumière de celles-ci va placer l’ombre face à elle-même (les incapacités, les défauts, les faiblesses…). Ainsi chaque force révélée va être partagée avec l’autre. Chaque personne va s’en trouver grandie et ce processus intégré sera sans fin. C’est donc le principe même de l’évolution.
Je pris réellement conscience de cela à la fin de ma première année. Au mois de juin, tous ces visages accompagnés étaient resplendissants, et le plus fort de l’histoire, c’est que souvent nous ne savions pas ce que faisait l’un ou l’autre dans sa vie (profession, contingences, etc.). Nous avions partagé durant un an l’essence même de notre être. Nous avions transmué la communication en communion.
Je laisse maintenant la parole aux patients :
Marie-Thérèse L. (patiente de la Ligue contre le cancer) : « C’est un peu par curiosité que je suis arrivée aux séances de groupe de Marie-Pierre. J’étais mal dans ma peau, atteinte physiquement et mentalement, tous mes repères envolés et mon corps mis à nu ; je me suis prise à mon propre jeu d’introspection, de recherche de mieux-être et d’ouverture sur les autres. Ce que m’a apporté la sophrologie : des outils physiques et psychiques, une meilleure analyse de moi, de mes émotions, de mes rapports aux autres et du monde en général.
La sophrologie caycédienne est structurée, c’est la découverte de sa conscience éclairée au travers de son corps. C’est “l’ici et maintenant” : comment être présent au monde de manière différente, comment trouver l’équilibre entre le corps et l’esprit, entre souffrir et jouir, entre donner et recevoir.
En conclusion, je pense que l’épreuve est une leçon de vie qui peut déboucher sur la recherche du bonheur et de l’épanouissement. C’est une recherche purement spirituelle, c’est un retour sur soi et sur sa conscience. Le bonheur se trouve dans le présent, ici et maintenant. C’est une joie associée à la conscience de notre vie ».
Isabelle B. (Patiente de la Ligue contre le cancer) : « C’est une prise de conscience qui s’opère en nous : aller à l’essentiel, en enlevant les a priori, les jugements pour être en harmonie avec soi-même et les autres. La sophrologie m’a permis de me découvrir et mieux me connaître. Je ne fuis plus mes émotions, je les vis, même si parfois, c’est éprouvant, ça fait un bien fou et j’en ressors grandie. Je conseille à tout le monde de pratiquer la sophrologie, on n’imagine pas à quel point on est riche de soi. Je vis chaque instant de la vie ».
Françoise M. : « La sophrologie, mais qu’est-ce donc ? La sophrologie se vit, elle ne s’explique pas, mais par ce témoignage, je vais dire en quelques lignes ce que la sophrologie m’a apporté, ce qu’elle a modifié en moi et a changé dans ma vie. Aujourd’hui, je vais bien. Tout d’abord : je n’attends pas le changement, je suis moi-même ce changement. Je suis présente au monde d’une manière différente. J’ai conscience de ma présence, de mes actes, de mes possibilités avec mes capacités et mes limites. Je ne me laisse plus emporter par les images fausses. J’ai appris à savoir écouter et voir en faisant la part des choses, tout en sachant replacer chaque élément, afin de pouvoir se protéger soi-même. J’ai appris à savoir accueillir quelqu’un avec son mouvement. De ce fait, l’écoute et la perception sont différentes, et le mouvement devient plus compréhensible pour moi et pour l’autre, et devient plus approprié à la situation du moment.
Je n’ai plus de jugement, mais du respect par rapport à l’émotion de l’autre et de moi-même, tout en sachant me protéger. Ainsi, des sensations inconnues jusque-là me sont apparues, ne jamais partir avec des a priori mais avec le temps présent, en voyant les choses telles qu’elles sont, et non comme on voudrait les voir. J’ai appris à chasser mes craintes en les apprivoisant, être mieux avec soi-même pour être mieux avec les autres. Aujourd’hui, j’ai appris à me connaître, savoir qui je suis, et cette connaissance de moi-même me permet de partager avec l’autre, et ma question est : Qu’est-ce que je peux partager de ce qui est partageable ?
Je me concentre sur moi-même, sur ma présence. Un apprentissage du mieux-être de la connaissance de moi-même. L’écoute intérieure me permet de vivre ma vie en sachant ce qui est bon pour moi. Ma conscience est mon amie, elle est ma force. Je développe par l’exercice de ma pensée une conscience positive, afin de réduire et finir par atrophier les mauvaises pensées, les idées négatives pour soi et pour les autres.
Ne jamais délaisser le véritable sens du mot, car quand les mots ont de la valeur et du sens, c’est l’essence de l’essence. Le secret de la vie est en nous, acceptons d’aller chercher au fond de nous ce qui est bon, partageons et n’oublions jamais : aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle le présent. »
CLEF : Chaque rencontre est une rencontre avec soi-même et chaque marche gravie par soi-même, l’est pour l’autre et pour l’ensemble.
Ces expériences m’ont montré qu’en dépassant les contenus, les différences, le concept de l’avoir, nous avions pu partager l’essentiel et la vérité. Pourtant, la question sous-jacente au début, dans ces échanges, était : « Est-ce que la vérité de l’un est ma vérité ? » Et par extension, je me suis souvenue d’une phrase répétée par mon professeur Michel Guerry qui disait que, parfois, « vérité d’hier n’est pas vérité de demain. Ainsi, nous avons cru que la terre était plate. Que la femme n’avait pas d’âme. Et tant de choses qui font que l'on se demande même comment l'on a pu croire à tout cela ! Alors gardons bien en mémoire ce fait. »
Il me semblait donc opportun d’associer la recherche de la conscience à celle de la vérité. C’est ainsi que cette quête va s’imposer à moi, de façon réaliste en la vivant, chaque jour, en accompagnant mes patients.
« J’ai noté que lorsqu’une question soulevait des opinions violemment contradictoires, je pouvais m’assurer qu’elle appartenait au domaine de la croyance et non à celui de la connaissance. » Voltaire
Mon intention est donc de partager les clefs découvertes tout au long de ce parcours car selon moi, la conscience et le partage sont indissociables si ce n’est synonymes.
Comment ne pas partager ce que la vie m’a offert ?
« Le sage apprend de chacun. » Proverbe Persan
« Chaque rencontre est une rencontre avec soi-même. »
Marie-Pierre Rousselot
LA CONSCIENCE
RECONNAISSANCE : NOTRE PLACE
Ne confondons-nous pas être et paraître ?
Avons-nous conscience de notre corps, de notre esprit, de
notre âme ? Savons-nous nous servir de ces trois « outils » ?
DÉFINITION DE LA CONSCIENCE
Étymologique
Philosophique
Caycédienne (Alfonso Caycedo)
Celle de Saint Augustin
Mon approche
COMMENT CONNAÎTRE SA CONSCIENCE ?
Les trois états de base de la conscience (ordinaire ou endormie, pathologique, éveillée)
La « bascule » de la conscience
LES TROIS FORMES DE LA CONSCIENCE À TRAVERS LES TROIS ÂGES : DE L’ATTACHEMENT AU DÉTACHEMENT
Le corps (les sensations, l'attachement, les émotions, le détachement, le verbe, le corps et ses gestes)
L’esprit (les perceptions, les sentiments, les pensées)
L’âme (l’intuition, le cœur, l’intention)
LES MOYENS POUR DÉCOUVRIR SA CONSCIENCE
Les techniques fondamentales: le « Sésame, ouvre-toi ! »
Les qualités pour découvrir la conscience (l'écoute, la justesse, la rencontre et la sophrologie)
EN RESUMÉ ET AUTREMENT DIT : LES TECHNIQUES POUR APPROCHER SA CONSCIENCE
La compréhension
La captation
L’intégration
Le détachement
Comment savoir si j’approche ma conscience
Au fil des années, en observant, en écoutant, j’ai découvert que toutes les personnes que j’accompagnais recherchaient une seule et même chose : la reconnaissance. Je n’ai pour ma part pratiquement jamais rencontré de personnes qui n’étaient pas dans cette quête, à part une ou deux, je crois. Cette course effrénée est souvent inconsciente. On veut être reconnu par sa famille, à l’école, dans son travail, à travers la religion, la politique, les associations, les réseaux, le sport… Là encore, c’est le concept de l’avoir (l’ontique) et l’importance de la représentation que je m’accorde ou que j’aimerais que l’on m’accorde qui prend le pas sur l’être (l’ontologie).
Dès l’enfance, les notes, comparaisons, compétitions, récompenses, diplômes, les « j’aime, je n’aime pas », le nombre de vues, être le meilleur, sont mis en place. Ces signes sont répétés jusqu’à l’âge adulte et jusqu’à notre mort, ils sont relatifs à la représentation de l’importance du concept de « l’avoir », avoir de l’importance. Et ils sont toujours sur la modalité de la comparaison ou du contre : telle équipe contre telle autre, telle personne contre telle autre, il y a toujours un perdant et un gagnant. Même l’art et le plaisir sont prisonniers de cela : compétitions, matchs, remises de trophées, de médailles, de Césars, d’Oscars, de coupes font la Une.
La Une de quoi ? Ils placent cette « reconnaissance » au centre de l’humain mais au fond, celle-ci ne nous oppose-t-elle pas les uns aux autres et à nous-même ? Et cette reconnaissance nous apporte-t-elle le bonheur ? Le bonheur étant un état qui existe dans le temps et bien au-delà. À ce sujet, j’aime beaucoup cette chanson d’Angèle qui résume à sa façon cette page.
La Thune
(Interprète et paroles : Angèle Van Laecken)
Tout le monde, il veut seulement la thune
Et seulement ça, ça les fait bander
Tout le monde, il veut seulement la fame
Et seulement ça, ça les fait bouger
Bouger leur cul le temps d’un verre
Photo sur Insta’, c’est obligé
Sinon, au fond, à quoi ça sert ?
Si c’est même pas pour leur montrer
Et puis à quoi bon ?
T’es tellement seul derrière ton écran
Tu penses à c’que vont penser les gens
Mais tu les laisses tous indifférents, oh, oh
Peut-être, je devrais m’éloigner
Loin du game, loin du danger
Mais j’avoue, j’aime bien jouer
Si c’est de moi dont on va parler
Où j’oublie tout et je m’en vais
Moi, je m’en vais marcher
Naïve comme jamais
Loin des regards armés
À quoi bon ?
T’es tellement seul derrière ton écran
Tu penses à c’que vont penser les gens
Mais tu les laisses tous indifférents
Et puis à quoi bon ?
T’es tellement seul avec ton argent
Tu sais même pas pourquoi t’es tout l’temps
Avec des michtos sans sentiments
Au fond, j’avoue que même moi
Je fais partie de ces gens-là
Rassurée quand les gens, ils m’aiment
Et si c’est très superficiel
Tout le monde, il veut seulement la thune
Tout le monde, il veut seulement la thune
Et seulement ça, ça les fait bander
Tout le monde, il veut seulement la thune
Tout le monde, il veut seulement la fame
Tout le monde, il veut seulement la fame
Et seulement ça, ça les fait bouger
Tout le monde, il veut seulement la fame
Et puis à quoi bon ?
Tout le monde, il veut seulement la thune
T’es tellement seul derrière ton écran
Tout le monde, il veut seulement la thune
Tu penses à ce que vont penser les gens
Tout le monde, il veut seulement la fame
Mais tu les laisses tous indifférents
Tout le monde, il veut seulement la fame
À quoi bon ?
À quoi bon ?
À quoi bon ?
Et j’ajouterais cette citation d’Albert Einstein qui corrobore cette chanson : « N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès, essayez de devenir un homme qui a de la valeur. »
Ainsi, puisque nous voulons être reconnus, portons-nous un réel intérêt à ce que nous sommes dans notre vérité ? Qui est la personne la plus importante pour nous ? C’est une question que je pose inlassablement à mon cabinet, aux enfants, aux adolescents, aux adultes. Les enfants répondent : « c’est papa » ou « maman ». Les autres accueillent ma question par un silence et cherchent les yeux rivés au mur une quelconque réponse.
Je trouve ce moment incroyable. Je me rappelle du jour où cette question est apparue à ma conscience. J’étais à la Ligue lors de l’une de mes séances. Une patiente filait droit vers une dépression, ses propos au fur et à mesure se teintaient de noir et descendaient dans les abîmes du désespoir. Nous l’écoutions dans un silence religieux. Dans ces moments-là, je vais chercher en moi, je descends dans des profondeurs abyssales de mon être pour trouver le mot juste, le geste juste, quelque chose qui pourrait au moins ranimer un souffle, une étincelle de vie. Après un long moment, je m’entends dire à cette patiente : « Tu sais, pour moi, tu es une personne importante car à mes yeux, tu es unique. Tu n’es pas remplaçable et tu ne le seras jamais ». Je ne mens pas, je dis vrai, je pense vrai.
Je comprends ce jour-là que c’est la vibration du mot, sa force associée à la parole et au sens de la phrase qui donne vie au verbe. La patiente reste coite, figée, car elle comprend à son tour que si je lui accorde cette valeur, elle peut se l’accorder elle-même. Elle pleure. Ce moment va changer ma vie. À travers cette patiente et grâce à elle, je vais toucher au sentiment et à la reconnaissance de l’unicité de la vie, ainsi qu’à la loi de réciprocité ; ce que je donne à l’autre avec mon cœur, je vais aussi le recevoir. La patiente reprend des couleurs, elle sourit, elle revient à la vie. On assiste à une réanimation. C’est un cadeau merveilleux, inoubliable. Elle s’est sentie reconnue dans son être comme moi dans le mien.
Ainsi la recherche de la reconnaissance implique deux choses. La première est relative à la représentation que je me fais de moi-même et de ce que les autres attendent de moi… Celle-là est une fausse route. La deuxième est inhérente à la réalité et à la vérité de ce que je suis, celle-ci n’a pas d’attente, pas d’attachement, pas de représentation. Alors, il est nécessaire, fondamental, de comprendre que nous sommes la personne la plus importante pour nous-même, non dans le sens égoïste ou narcissique du terme, mais dans un sens logique et ontologique. Si nous ne nous occupons pas de notre propre conscience (ce que nous sommes, nos qualités, ce que nous avons, nos capacités), qui va se charger d’elle ? Personne ! Nous sommes donc la personne la mieux placée pour nous occuper de nous-même, car s’il y a bien une personne avec qui nous allons passer toute notre vie et bien plus, c’est nous-même ! Nous n’avons juste pas conscience de cette évidence.
CLEF : La personne la plus importante à prendre en considération avant tout, c’est nous-même, dans notre essence et non dans notre apparence, l’apparence n’étant qu’apparence.
CLEF : C’est en me reconnaissant que je permets à l’autre de me reconnaître.
Car nous le verrons par la suite et comme l’a dit précédemment Steve Jobs : « Il y a une grande différence entre un être humain et l’être humain ». Seuls quelques-uns le comprennent vraiment. Si je n’ai pas conscience de ce que je suis à travers la connaissance de ce que je suis, comment l’autre peut-il me connaître ou reconnaître ?
Concomitamment à cette recherche, se pose la question de sa place.« Je ne me sens pas reconnu » est synonyme de : « je n’ai pas ma place », « je ne me sens pas à ma place », « je cherche ma place », « je souffre de ne pas avoir ma place ». Voilà, toutes les phrases dites, non dites, conscientes, inconscientes, explicites, implicites qui vont se révéler au sein de mon cabinet et dans ma vie.
Alors quelques questions s’imposent :
– Qu’est-ce qu’être à sa place ?
– Qu’est-ce qu’avoir sa place ?
– A-t-on une place à prendre ?
C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce livre car cette recherche a un lien avec la connaissance de la conscience.
« Qui va à la chasse perd sa place. » C’est simple : le fait de chercher ma place, de chercher qui je suis… va générer un vide au lieu de le remplir de ce que je suis. Ainsi, c’est par la connaissance de moi que je vais remplir ce vide. Nous habitons une maison (notre corps) que nous ne connaissons pas. Nous ne respirons pas l’air qui y réside (le souffle de l’esprit). Et nous ne maîtrisons pas la puissance de la lumière (de notre âme).
Lors d’une première séance, je demande au patient de me parler de son rapport avec son corps. Comment respire-t-il ? Quelles sont ses sensations avant une colère, pendant une tristesse, une joie… ?
Mes questions sont accueillies par des silences. Je perçois déjà une grande réflexion quant à toutes ces interrogations. Je précise alors : « Pouvez-vous me parler de vos perceptions, de vos émotions ? » Là encore, les réponses sont négatives.
Nous habitons notre corps sans en avoir conscience, il en est de même pour notre esprit (sommes-nous contemplatifs, imaginatifs, comment pensons-nous et percevons-nous le monde ?) et pour finir, écoutons-nous notre âme (nos envies, nos plaisirs, nos actes) ? Prenons-nous soin de nous ? Nous nourrissons trois fois par jour notre corps, mais faisons-nous de même en ce qui concerne notre esprit et notre âme ?
Nous avons oublié qu’ils étaient à notre service et bien plus que cela ! Ils sont à l’origine de ce que nous sommes. C’est comme si dans mon habitation, je ne m’occupais pas d’habiter, ni de vivre, ni d’exister dans les pièces. Pas de feu dans la cheminée en hiver, pas de volets ouverts sur le bleu du ciel en été, pas de brise purifiant l’air au printemps…
LE CORPS
L’ESPRIT
L’ÂME
Agit
Pense
Crée
Physique
Non physique
Métaphysique
Vital
Mental
Surmental
Subconscient
Conscient
Surconscient
Matière
Mon esprit
L’Esprit pur
Homme vital
Homme mental
Homme spirituel
Expérience corporelle
Expérience de l’esprit
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