Bitcoin et cryptomonnaies - Gilles Quoistiaux - E-Book

Bitcoin et cryptomonnaies E-Book

Gilles Quoistiaux

0,0

Beschreibung

Découvrez un éclairage inédit sur le monde mystérieux des cryptomonnaies, avec les risques et les opportunités qu'il comprend.

Les monnaies virtuelles vous intriguent et vous rêvez de vous lancer vous aussi dans ce type d’investissement mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Ce guide pratique est fait pour vous, en vous offrant la possibilité de pénétrer pas à pas dans l’univers des cryptomonnaies et d’en comprendre les rouages complexes sans prendre de risque démesuré. Gilles Quoistiaux, journaliste économique spécialisé en nouvelles technologies, s’est ainsi mis dans la peau d’un apprenti « cryptoboursicoteur » et relate étape par étape, dans un style accessible et décomplexé, les succès, les difficultés mais aussi les échecs rencontrés. Au fil des conseils prodigués, les investisseurs en herbe comprendront mieux les dangers à éviter et, surtout, les opportunités à saisir dans leur course aux bitcoins.

Mettez-vous dans la peau d’un apprenti « cryptoboursicoteur » ! Ce guide pratique au style accessible et plein de bons conseils vous mènera étape par étape dans les rouages des cryptomonnaies pour accéder au succès.

EXTRAIT

Bernard est le roi des bons plans. Dans la cour de récré, c’est le genre de copain qui fait de l’achat-vente de jeux vidéo, avec bénéfices. C’est le champion pour dégotter des produits électroniques de pointe au meilleur prix. C’est aussi la seule personne que je connaisse à oser importer un vélo électrique via Ali Express, l’Amazon chinois spécialisé dans les produits low cost. Cette idée d’investir dans un produit aussi étrange que la cryptomonnaie ne peut venir que de lui. En débarquant sur le groupe WhatsApp, ça se confirme : c’est lui qui mène la danse. Passés les premiers échanges de courtoisie, je me retrouve rapidement confronté à des messages obscurs, pour ne pas dire cryptiques : « Le XEM, ça te parle ? » « Sur SpectroCoin, ils me mettent que c’est new. » « J’espère que je ne serai pas trop tard sur le BNK. » Inutile de vous dire qu’au début de mon aventure, tout cela ne me dit pas grand-chose. Petit à petit, je parviendrai à décoder ce langage bizarre et ces abréviations inconnues du commun des mortels. Je vous en dirai plus sur ces abréviations absconses qui représentent des variantes du bitcoin et autant de possibilités d’investissement. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit : pour la plupart des apprentis cryptoboursicoteurs, les monnaies virtuelles représentent de nouveaux types de placements. Déçus par les rendements faméliques offerts par les produits bancaires traditionnels comme le compte d’épargne, de nouveaux investisseurs – audacieux ou inconscients – se ruent sur le bitcoin et ses dérivés. Pour les digital natives (les générations nées avec Internet), ces produits issus de la révolution numérique offrent l’avantage d’être facilement accessibles en ligne.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Journaliste économique au magazine Trends-Tendances depuis plus de dix ans et chroniqueur sur La Première (RTBF), Gilles Quoistiaux est passionné par les mutations numériques qui touchent tous les pans de notre société.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 223

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Couverture

Page de titre

Préface

Et si la dissidence monétaire était récupérée ?

Les cryptomonnaies deviennent une réalité. En vérité, ce ne sont pas des monnaies, mais plutôt des classes d’actifs. Si on s’intéresse au bitcoin, on comprend que cette monnaie est créée au rythme de la sécurisation d’un chaînage informatique qui certifie une séquence d’information. La fabrication de la monnaie repose donc sur la cristallisation d’informations qui sont chaînées. Aujourd’hui, les gouvernements et autorités monétaires réfutent le bitcoin qui altère leur capacité d’imposer leur droit régalien de battre monnaie pour lever l’impôt et assurer leur endettement. Mais demain ? Si on renversait tout ? Si l’exception devenait la règle ? Si une cryptomonnaie devenait monnaie d’État sachant qu’elle permet de déceler toute transaction ? Ce serait une dictature monétaire. Impensable ? Aucunement : l’histoire des monnaies est un récit de capture de monopole étatique. Peut-être qu’un jour, nous nous dirons que nous avons vécu, depuis quelques décennies, dans une bulle de liberté.

Les États considèrent donc le bitcoin avec scepticisme mais sans oppression : cette cryptomonnaie, par essence décentralisée, leur échappe. Ils pourraient en bannir le négoce, mais ce serait très complexe, voire vain, puisque le bitcoin est consubstantiel à la sécurisation de transactions basées sur une technologie dont les avancées technologiques sont incontestables. Bien sûr, la cryptomonnaie dans son essence première est un instrument qui se veut être indépendante d’une entité et a fortiori d’une institution, étant sécurisée et contrôlée par une « communauté ». La blockchain n’est qu’un simple mécanisme qui permet ce contrôle communautaire. Ceci étant, les États ne tolèrent jamais qu’une monnaie concurrence celle qu’ils émettent car c’est dans cette dernière qu’ils lèvent l’impôt et s’endettent. C’est incidemment la raison pour laquelle les États décrètent qu’une monnaie a « cours légal ».

J’ai l’intuition d’un scénario qui paraîtra stupéfiant : imaginons que les États lancent leur cryptomonnaie (en diluant le bitcoin dans des agrégats monétaires plus importants) en imposant les travaux informatiques qui sécurisent toute transaction. Ce serait bien sûr un abus de langage puisque la monnaie ne serait plus alors « crypto » (crypto est un préfixe provenant de la racine grecque kruptos qui signifie « caché ») mais transparente. Dans ce scénario, la monnaie serait traçable et emporterait son historique de transactions. Elle ne serait plus spontanée puisqu’elle ne serait pas créée par le multiplicateur bancaire mais par un stock de monnaie sous le contrôle ultime des États. Ces derniers pourraient inflater ou déflater le stock monétaire à leur discrétion mais surtout pister toute transaction humaine. La monnaie redeviendrait un bien totalement public. Et les banques traditionnelles disparaîtraient puisqu’elles ne seraient plus nécessaires pour susciter un flux monétaire. En effet, la monnaie est à la fois un flux, créé par le multiplicateur bancaire, c’est-à-dire la séquence des dépôts et emprunts, et un stock, créé par les banques centrales. Si un État créait une cryptomonnaie, seul le stock de monnaie prévaudrait.

Cela conduirait, sous une forme extrême, à une idée que l’économiste américain Irving Fisher (1867-1947) avait imaginée dans les années trente sous la symbolique du « plan de Chicago ». Selon ce plan, qui relève de l’alchimie monétaire, tous les dépôts bancaires seraient inscrits au bilan de la banque centrale, à charge, pour cette dernière, de prêter ces dépôts aux banques privées. Ces dernières ne pourraient donc pas prêter plus que les dépôts reçus, ce qui s’assimilerait à une étatisation bancaire. Ce plan séparerait la fonction monétaire des banques de leur fonction de crédit. Ce serait un retour illusoire à ce que Keynes appelait une « économie de Robinson Crusoé ». Selon Irving Fisher, les avantages théoriques d’un « plan de Chicago » seraient un meilleur contrôle des phases de crédit et une baisse du crédit privé, un renforcement de la stabilité financière par l’évitement des bank runs et autres paniques, une annulation des dettes publiques détenues par les banques commerciales en contrepartie de leur dette vis-à-vis de la banque centrale et un contrôle étatique de l’inflation.

L’idée d’une cryptomonnaie étatique dans un « plan de Chicago » est-elle divagante ? Peut-être pas. Serait-ce un scénario orwellien ? À n’en pas douter. Est-ce plausible ? Pourquoi pas. Lorsque John Law (1671-1729), l’inventeur de la monnaie papier, que Karl Marx qualifia plus tard de prophète et d’escroc, imagina de remplacer la valeur de la monnaie par sa représentation, nombreux furent les sceptiques. Au fil de l’histoire, la monnaie est devenue fiduciaire (c’est-à-dire fondée sur la confiance) et scripturale (transmissible par des écritures manuelles ou informatiques). Aujourd’hui, la monnaie est au mieux un bout de papier et au pire des électrons qui apparaissent épisodiquement sur l’écran d’un ordinateur. Elle n’est plus gagée par des métaux précieux, comme c’était le cas dans le cadre des cours de change fixes de l’étalon-or du système de Bretton Woods, abandonné en 1971.

Et pour ceux que les précédents rassurent, il faut se rappeler que les monnaies, comme les divinités, n’existent que par leurs apôtres. Et parfois, la religion d’un rebelle à Rome, comme Jésus-Christ, devient une religion d’État. Le bitcoin, sous une forme différemment évangélisée, pourrait passer du statut de contre-monnaie, ou de monnaie dissidente, à une monnaie d’État.

Prof. Dr. Bruno Colmant Membre de l’Académie Royale de Belgique

Introduction

Tout a commencé par un groupe WhatsApp.

Fin 2017, des amis m’invitent à rejoindre leur bande de joyeux investisseurs. Depuis plusieurs mois, ils multiplient les placements dans un produit virtuel qui sent le soufre : le bitcoin. Ils achètent et revendent au gré de leurs envies de curieuses devises, qu’ils appellent cryptos. Sur la messagerie WhatsApp, ils s’échangent tous les bons plans du moment. Ils repèrent les monnaies les plus prometteuses. Ils décortiquent leurs stratégies d’investissement. Et ils gagnent beaucoup d’argent.

Sceptique mais curieux, j’intègre le groupe WhatsApp des « Rich Motherfuckers ». Un groupe privé dont l’intitulé plutôt explicite correspond bien à l’atmosphère bling-bling, décomplexée et potache que je retrouverai tout au long de mon aventure dans le monde souterrain du bitcoin. C’est aussi un groupe trié sur le volet, puisqu’à mon arrivée, il ne compte que trois membres : Tom, Laurent et Bernard, le chef de gang.

Mon message de bienvenue est signé Tom, aussi appelé Nostradatom pour ses soi-disant capacités divinatoires lui permettant de repérer les bonnes et les mauvaises opportunités : « J’ai l’honneur de vous annoncer l’arrivée de Gilles dans le groupe ! Il a craqué et a ouvert son compte Coinbase ;). » Je vous parlerai plus loin de Coinbase. Pour faire simple, il s’agit d’une plateforme en ligne permettant d’acheter et de vendre des bitcoins et d’autres monnaies virtuelles. C’est généralement la première porte d’entrée vers la cryptomonnaie pour les investisseurs amateurs dans mon genre.

Les deux autres membres du groupe célèbrent mon arrivée à leur façon. Laurent m’accueille avec une triple émoticône heavy metal : « Premier investissement dans 10 ans : un yacht à Saint-Trop ! » « Gilou is in da place ! », conclut Bernard avec un smiley doublé d’un pouce levé.

Bernard est le roi des bons plans. Dans la cour de récré, c’est le genre de copain qui fait de l’achat-vente de jeux vidéo, avec bénéfices. C’est le champion pour dégotter des produits électroniques de pointe au meilleur prix. C’est aussi la seule personne que je connaisse à oser importer un vélo électrique via Ali Express, l’Amazon chinois spécialisé dans les produits low cost.

Cette idée d’investir dans un produit aussi étrange que la cryptomonnaie ne peut venir que de lui. En débarquant sur le groupe WhatsApp, ça se confirme : c’est lui qui mène la danse.

Passés les premiers échanges de courtoisie, je me retrouve rapidement confronté à des messages obscurs, pour ne pas dire cryptiques : « Le XEM, ça te parle ? » « Sur SpectroCoin, ils me mettent que c’est new. » « J’espère que je ne serai pas trop tard sur le BNK. » Inutile de vous dire qu’au début de mon aventure, tout cela ne me dit pas grand-chose. Petit à petit, je parviendrai à décoder ce langage bizarre et ces abréviations inconnues du commun des mortels. Je vous en dirai plus sur ces abréviations absconses qui représentent des variantes du bitcoin et autant de possibilités d’investissement.

Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit : pour la plupart des apprentis cryptoboursicoteurs, les monnaies virtuelles représentent de nouveaux types de placements. Déçus par les rendements faméliques offerts par les produits bancaires traditionnels comme le compte d’épargne, de nouveaux investisseurs – audacieux ou inconscients – se ruent sur le bitcoin et ses dérivés. Pour les digital natives (les générations nées avec Internet), ces produits issus de la révolution numérique offrent l’avantage d’être facilement accessibles en ligne.

Vous le découvrirez dans ce livre : il suffit de quelques tapotements sur son smartphone pour devenir l’heureux (ou désespéré) propriétaire de cryptoactifs. Pas besoin d’être un expert financier de haut vol ni de justifier de dix ans d’expérience dans une salle des marchés pour s’improviser investisseur en monnaies virtuelles. C’est ce qui fait l’attrait mais aussi le danger de ces nouvelles formes de placements en ligne. La plupart des nouveaux venus ne connaissent absolument rien aux règles régissant ce vaste et surprenant territoire numérique. Ce livre vous donnera les clés pour mieux comprendre les fondamentaux du bitcoin : sa technologie innovante, ses promesses, mais aussi ses failles et ses nombreux pièges.

Je n’ai pas manqué de tomber dans certains d’entre eux au cours de mon aventure. Mon expérience devrait donc vous être utile.

Celle-ci commence au contact de mes comparses du club des « Rich Motherfuckers ». Peu versés dans la finance, les trois lascars répondent bien au profil des noobs* (tous les termes suivis d’un astérisque sont expliqués dans le lexique en fin d’ouvrage), ces amateurs qui découvrent le bitcoin et pensent toucher à l’Eldorado. Sauf que l’Eldorado a été découvert il y a près de dix ans. Et que d’autres chercheurs d’or se sont déjà largement servis.

Mais cela, ni moi, ni mes amis, ni la plupart des investisseurs les plus récemment arrivés sur la planète crypto ne le savent. Pourquoi dès lors sommes-nous si nombreux en 2017 et 2018 à tenter notre chance sur ce grand casino en ligne ? La réponse est simple : jamais la pépite bitcoin ne brille autant qu’à ce moment-là.

Il suffit de jeter un rapide coup d’œil au cours du bitcoin pour comprendre l’attrait massif que la star des monnaies virtuelles exerce sur les apprentis sorciers du crypto-trading. Entre janvier et décembre 2017, le cours du bitcoin est multiplié par 20 ! Autrefois réservées aux geeks et aux investisseurs aguerris, les plateformes d’échange de monnaies virtuelles connaissent alors un afflux sans précédent de nouvelles inscriptions.

Au plus fort de cette frénésie, le site chinois Binance comptabilise 240 000 ouvertures de nouveaux comptes en une heure à peine ! La plateforme américaine Coinbase peut se targuer d’être l’application la plus téléchargée sur l’App Store d’Apple à la fin de l’année 2017. À ce jour, cet acteur incontournable du monde de la cryptomonnaie compte plus de 20 millions d’utilisateurs.

Les monnaies virtuelles passent un nouveau cap. Elles ne sont plus réservées à une petite caste de spécialistes. Elles séduisent le grand public et se répandent comme une traînée de poudre à travers le monde.

Rendons hommage à Bernard et ses acolytes : en investissant plusieurs mois avant moi, ils ont fait preuve d’une excellente capacité d’anticipation. Et c’est bien cela qui m’a attiré, comme beaucoup d’autres curieux : cette facilité déconcertante avec laquelle il semble possible d’engranger d’énormes plus-values. Comme souvent, le moteur de l’investisseur tient en quelques mots : l’appât du gain.

À ce petit jeu-là, mes amis se révèlent plutôt adroits. C’est en tout cas l’impression que me donne le récit de leurs premiers exploits. Quand je rejoins le groupe WhatsApp, Nostradatom vient de générer en deux mois 7 000 euros de bénéfices, avec un capital de départ de 5 000 euros. Plus 140 %, qui dit mieux ? À ce moment-là, Laurent a investi 3 000 euros et s’est reversé 5 500 euros.

Quant à Bernard, il a récupéré sa mise de départ et il s’amuse avec les bénéfices. Ce bidouilleur de génie a même créé une application qui lui communique en temps réel l’évolution de ses placements. Le dispositif est relié à un astucieux écran-magnet collé sur son frigo. Chaque matin, lorsqu’il prend son petit-déjeuner, Bernard se délecte des plus-values réalisées pendant la nuit. L’écran se rafraîchit toutes les cinq minutes. S’il y a des gains, il poste un message explicite : « I’m a richer motherfucker ».

Au moment où je fais mes premiers pas dans le monde du bitcoin, la fièvre est à son comble. « + 400 euros de bénef juste en faisant dodo. Bangs ! », écrit Bernard sur WhatsApp. « Ça n’arrête pas de monter. Triple bangs ! », renchérit Tom. Certains jours fastes, le bitcoin flambe de 20 %. Un de mes amis voit son portefeuille de monnaies virtuelles s’alourdir de 3 400 euros en… 24 heures ! Sur mon écran de smartphone, les émoticônes « étoiles dans les yeux », « confettis » et « liasses de billets » se multiplient et me donnent le tournis.

Entraîné par l’exaltation de mes amis, je décide donc de participer à la fête et d’investir dans le bitcoin et les cryptomonnaies. Mais cette expérience n’est pas seulement une expérience personnelle. C’est aussi et surtout une aventure journalistique. Pour la mener à bien, je dispose d’un capital de départ de 5 000 euros, avancé par Roularta, mon employeur et éditeur du magazine économique belge Trends-Tendances.

Je vous ferai part de mes découvertes tout au long de ce livre, qui se destine aux investisseurs amateurs. Comme je l’ai expérimenté personnellement, le bitcoin et les monnaies virtuelles sont un territoire d’exploration fascinant. Avec cet ouvrage, je souhaite partager les connaissances que j’ai accumulées afin d’aider les néo-investisseurs, les curieux et les nouveaux mordus du bitcoin à prendre leurs décisions de manière éclairée. Avant de vous embarquer pour un périple sur la planète crypto, il est utile d’être conscient des risques et des opportunités qui se présenteront inévitablement sur votre route. Bon voyage.

¬Qu’est-ce que le bitcoin ? Voici quelques repères

Vous êtes intéressé par le bitcoin, au point de songer à investir dans cet étrange actif ? Pour commencer, il peut être utile d’en savoir un peu plus sur cet ovni numérique, situé à la frontière de la finance, de la technologie et des idéaux libertariens.

A.Le bitcoin est une monnaie virtuelle.

Il n’a aucune existence physique. Aucun billet de banque ni pièce de monnaie ne sera jamais frappé à l’effigie de cette devise entièrement dématérialisée. Elle n’existe que sous forme numérique et s’échange sur Internet.

B.Le bitcoin est une cryptomonnaie.

Il repose sur un protocole chiffré. L’achat et la vente de bitcoins sont régis par un système cryptographique qui permet de sécuriser les échanges. Un bitcoin est protégé par une clé privée (une longue suite de chiffres et de lettres) sans laquelle il est impossible de transférer la cryptomonnaie d’un compte à un autre.

C.Le bitcoin est créé par les mineurs.

Les mineurs (chapitre 12) sont des personnes ou des groupes de personnes qui mettent leurs ordinateurs à disposition du réseau pour valider les transactions et créer de nouveaux bitcoins. La création d’un nouveau bitcoin suppose la résolution d’un calcul relativement basique (l’ordinateur recherche une suite de chiffres et de lettres en essayant toutes les combinaisons possibles jusqu’à trouver la bonne) mais très gourmand en capacités informatiques. Les mineurs du monde entier sont en compétition pour trouver la résolution de ce calcul. Le premier mineur qui découvre la réponse reçoit une récompense sous la forme d’une fraction de bitcoin. Ce processus très énergivore est utilisé pour créer de nouveaux bitcoins, mais aussi pour valider les transactions en bitcoins réalisées sur le réseau. Ce système de minage permet également de sécuriser les échanges de bitcoins. Pour réécrire ou falsifier les transactions en bitcoins, il faudrait qu’une seule personne ou une seule entité dispose de plus de 50 % des capacités informatiques utilisées dans le monde pour le minage de bitcoin. Ce que l’on appelle une « attaque à 51 %* » est quasiment impossible à mettre en place, notamment pour des raisons de coût.

D.Le nombre de bitcoins en circulation est limité.

Le protocole Bitcoin prévoit que 21 millions de bitcoins, et pas un de plus, seront à terme mis sur le marché. Plus de 80 % du nombre total de bitcoins sont déjà en circulation. D’après différentes estimations, le nombre de 21 millions de bitcoins sera atteint aux alentours de 2140.

E.Le bitcoin est une monnaie décentralisée.

Le bitcoin ne dépend pas d’une autorité centrale, comme la Banque centrale européenne, par exemple, qui est en charge de la politique monétaire dans la zone euro. C’est ce qui distingue de manière fondamentale le bitcoin d’autres types de monnaies. Le bitcoin fonctionne grâce à Internet, grâce aux mineurs et grâce à ses utilisateurs. Dans l’esprit de son concepteur, il a précisément pour objectif de se passer des intermédiaires traditionnels (banque, État, autorité de régulation) : « Une monnaie électronique en version pair-à-pair (peer-to-peer) permettrait de réaliser des paiements directement d’une partie à une autre sans passer par une institution financière », peut-on lire dans le livre blanc du bitcoin écrit par Satoshi Nakamoto, le mystérieux créateur de la cryptomonnaie. L’identité de ce dernier, qui a créé le bitcoin en 2008, reste à ce jour inconnue.

F.Le bitcoin est issu du mouvement des cypherpunks.

La philosophie libertarienne est à l’origine du bitcoin. Les libertariens placent l’individu au centre de leur réflexion et considèrent que toutes les formes d’autorité centralisée (État, institution financière, régulateur, etc.) nuisent au bon fonctionnement du système économique et asservissent leurs utilisateurs. C’est la raison pour laquelle les plus geeks d’entre eux – des hackers proches des mouvements anarchistes qui se sont baptisés cypherpunks ont imaginé une monnaie virtuelle fonctionnant de façon décentralisée, hors du contrôle de toute autorité centrale. Cette devise cryptographique, censée créer un nouvel ordre monétaire mondial : le bitcoin.

G.Le bitcoin n’a pas cours légal.

Cela signifie qu’aucun commerçant, aucune entreprise, aucun particulier n’est obligé d’accepter le bitcoin comme moyen de paiement. C’est ce qui différencie le bitcoin d’une monnaie légale comme l’euro : dans la zone euro, notre monnaie doit être acceptée. À l’inverse, cela ne veut pas dire que le bitcoin est illégal. C’est un moyen d’échange qui repose sur une acceptation tant de la part du vendeur que de l’acheteur.

H.Le bitcoin n’est pas régulé.

Le bitcoin n’est pas un actif financier soumis à régulation. Les régulateurs du secteur (en Belgique, la Banque nationale et la FSMA1 – équivalent de l’AMF2 en France) n’ont pas le bitcoin dans leurs attributions. Le marché des cryptomonnaies est largement dérégulé, dans le sens où les réglementations s’appliquant au secteur boursier (par exemple tout ce qui concerne les délits d’initié) n’y sont pas d’application. Mais cela ne signifie pas qu’aucune règle ne s’applique au secteur des cryptomonnaies. Les réglementations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent ou de protection des consommateurs sont applicables. C’est ainsi que la FSMA et l’AMF alertent régulièrement le consommateur sur les arnaques (chapitre 14) qui se multiplient autour de produits « financiers » liés au bitcoin et aux cryptomonnaies.

I.Le bitcoin est basé sur la technologie de la blockchain.

La blockchain (ou chaîne de blocs) peut être comparée à un grand registre décentralisé, accessible en ligne et partagé par un grand nombre d’utilisateurs. Toute nouvelle information rédigée sur la blockchain est immédiatement accessible publiquement. L’insertion d’une nouvelle information est certifiée par le processus de minage décrit plus haut. C’est ce qui rend la blockchain quasiment infalsifiable. Le bitcoin est l’application la plus connue et à ce jour la plus aboutie de cette technologie.

1 Financial Services and Markets Authority

2 Autorité des Marchés Financiers

Chapitre 1.

Mon premier bitcoin

Il faut un début à tout. Pour mes premiers pas en tant qu’investisseur amateur, je me dirige logiquement vers la mère de toutes les cryptomonnaies : le bitcoin. Comment faire pour en acquérir ? Inutile de pousser la porte de votre banque ou de contacter votre conseiller financier, vous risquez d’être mal reçu. Les acteurs traditionnels de la finance se méfient comme de la peste des monnaies virtuelles, qui traînent – parfois à juste titre, comme vous le constaterez plus tard – une réputation sulfureuse.

C’est bien en ligne que se trouve la réponse.

Comme n’importe quel novice, je commence par surfer sur le Net à la recherche de quelques informations. Une rapide recherche sur Google m’oriente vers quantité de sites me promettant des gains fabuleux pour mes premiers investissements. Ne sachant pas s’il s’agit de sites fiables ou non, je délaisse rapidement cette méthode d’investigation (chapitre 14).

Je me tourne vers la presse spécialisée – quelques journalistes commencent à suivre régulièrement l’actualité des cryptomonnaies – et me renseigne auprès d’amis et de connaissances plus expérimentés que moi. Rapidement, un nom se dégage : Coinbase.

Cette plateforme américaine est connue pour être la première porte d’entrée vers les monnaies virtuelles. Son interface claire et sa prise en main aisée en font un compagnon de choix pour les amateurs qui ne veulent pas se prendre la tête. C’est bien entendu mon cas.

Impatient et fébrile, je télécharge l’application Coinbase sur mon smartphone.

Les premières étapes sont très simples. Elles ressemblent à toutes les procédures d’inscription sur n’importe quel service en ligne. Il suffit de renseigner une adresse mail et un numéro de téléphone mobile pour créer son compte. Reste à le valider par SMS ou par un outil d’authentification de type Google Authenticator. Cette deuxième solution apporte une étape de sécurité supplémentaire, grâce à un double code de validation. En moins de cinq minutes, je suis inscrit sur Coinbase.

Mais ce n’est pas fini. À ma grande surprise, la plateforme américaine me demande de m’identifier formellement. Pour pouvoir accéder aux services de Coinbase et acheter les bitcoins tant convoités, je dois communiquer une copie recto verso de ma carte d’identité. Il s’agit d’une obligation légale, m’informe Coinbase, qui affirme opérer aux États-Unis en tant que « service financier régulé ». Je ne m’attendais pas à autant de précautions dans un secteur souvent décrit comme une sorte de Far West numérique, où régneraient arnaqueurs en tous genres, dealers de drogue et spécialistes du blanchiment d’argent. Ce n’est peut-être qu’une façade, mais Coinbase semble vouloir montrer qu’elle se soucie du respect des règles ou à tout le moins qu’elle est attentive à son image auprès du grand public.

J’envoie la photo de ma carte d’identité. Après une heure et 20 minutes d’attente, mon compte est validé. Visiblement, il n’a pas fallu réunir un comité d’experts en vérification d’identité ni contrôler que je ne m’adonnais pas à des activités illicites. La procédure est plutôt rapide et ça me convient très bien. Je vais pouvoir m’acheter mon premier bitcoin sans plus attendre !

Pas si vite. Je dois encore relier mon compte Coinbase à un moyen de paiement « classique ». Comme rien n’est gratuit dans ce bas monde, il faudra que j’achète mes bitcoins avec de la monnaie fiat*, la monnaie traditionnelle en langage crypto. En l’occurrence, pour ma part, ce seront donc des euros.

Impossible évidemment de glisser des billets de banque dans mon smartphone. Je dois choisir un moyen de paiement en ligne. Deux choix s’offrent à moi : soit une carte de crédit type Visa ou MasterCard, soit un virement européen SEPA (Single Euro Payments Area). Cette deuxième méthode me contraint à attendre plusieurs jours avant de voir mon portefeuille virtuel crédité en bitcoins. J’opte pour la carte de crédit, qui me permet d’être opérationnel très rapidement… moyennant des frais de transaction plus élevés (chapitre 7).

L’opération ne prend que quelques secondes : je vois rapidement apparaître ma carte de crédit sur mon compte. Elle est prête à chauffer. Via ce moyen de paiement, je peux investir jusqu’à 750 euros par semaine sur Coinbase. Cela me semble parfait pour un début.

Je décide de commencer en douceur. J’aimerais m’acheter un, voire deux bitcoins pour mettre un premier trophée dans mon étagère à monnaies virtuelles.

Mais je dois rapidement déchanter. Au cours du jour, le bitcoin vaut environ 11 000 euros. Je dispose d’un capital de 5 000 euros, ce qui ne me semblait pas si mal. Mais ce sera insuffisant. Caramba !

Je devrai donc me contenter d’une fraction de bitcoin. Apparemment, une telle opération d’achat en pièces détachées est tout à fait faisable. Je décide de placer une somme ronde, soit 500 euros, dans le bitcoin, que les initiés désignent aussi par l’abréviation BTC.

En deux clics, je valide la transaction et me déleste – non sans une certaine appréhension – de 10 % de mon capital de départ.

En moins de deux heures, je suis devenu l’heureux détenteur de 0,04267437 BTC.

En pratique, comment ça marche ?

¬Où acheter ses premiers bitcoins ?