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Ce livre est une collection de deux opuscules intitulés : Comment fortifier son caractère, et Comment vaincre la timidité.
Le but de cette collection est de mettre au service de tous, pour leur propre culture intérieure, pour le plus parfait développement de leur personnalité, les résultats les plus certains de l’expérience humaine millénaire, tout comme ceux des expériences faites dans les laboratoires de psychologie...
« La grande affaire dans la vie, c’est de s’adapter. Or bien des gens sont perpétuellement inadaptés à la vie sociale, par suite d’un très pénible et désastreux trouble intérieur qui leur coupe la parole, leur fait commettre des gestes maladroits, les fait même parfois trembler ou rougir sans aucune raison… Nous nous attaquons dans cet opuscule à ce vice du caractère qui met dans l’impossibilité de manifester ses qualités innées et ses puissances intérieures. En donnant à chacun des méthodes qui le conduiront à s’assurer en soi-même, à s’appuyer sur lui-même, nous lui aurons donné, du même coup, les moyens d’avoir de l’assurance dans le monde. »…
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Seitenzahl: 82
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Comment fortifier son caractère et Comment vaincre la timidité
Comment fortifier son caractère
et
Comment vaincre la timidité
Cet ouvrage a été publié dans la Collection Le Succès dans la Vie.
Le but de cette collection est de mettre au service de tous, pour leur propre culture intérieure, pour le plus parfait développement de leur personnalité, les résultats les plus certains de l’expérience humaine millénaire, tout comme ceux des expériences faites dans les laboratoires de psychologie. Réunir aux meilleurs conseils des sages de tous les temps les applications les plus pratiques de la psychotechnique moderne, tel est notre idéal, afin que toutes les personnes qui sentent en elles le noble désir de s’améliorer intellectuellement et moralement puissent y réussir selon les méthodes les plus sûres et les plus rapides.
Qui est entièrement satisfait de son propre caractère ? Qui ne désirerait, parfois, être un peu plus calme, par exemple, ou un peu plus laborieux ? Qui ne voudrait extirper de lui-même certaines tendances auxquelles il ne peut ou ne sait s’empêcher d’obéir, et qui lui jouent parfois de fort mauvais tours ? Qui n’a un ami, une connaissance qu’il admire sincèrement, et à qui il voudrait ressembler, parce qu’il aperçoit en lui — ou en elle — plus de gaieté et plus « d’allant », ou plus de réserve et de maîtrise de soi, ou une plus grande capacité de s’opposer à l’influence d’autrui, ou plus de constance et de méthode, et par là plus d’aptitude à réaliser une grande œuvre ?
Par suite, ce livre s’adresse à tous. Il est destiné d’abord à démontrer que ces changements désirés sont possibles et qu’ils peuvent être réalisés par notre seule volonté d’y parvenir ; ensuite il nous indiquera les meilleurs moyens, les plus sûres méthodes à employer dans ce but, méthodes établies d’après les données les plus certaines de la psychologie. L’essentiel sera pour vous d’appliquer ces méthodes et de suivre ces conseils avec patience, jusqu’au résultat final, qui ne saurait manquer, digne récompense de vos efforts et de votre noble dessein.
Chassez le naturel : il revient au galop, dit un vers passé en proverbe.
Et Voltaire, Rousseau, Schopenhauer, Spencer, Ribot admettent, sans preuve d’ailleurs, le fatalisme du caractère ; on ne pourrait pas plus modifier celui-ci que la couleur de sa peau.
Mais les proverbes sont parfois menteurs, et les philosophes ne sont pas infaillibles. D’ailleurs, nous pourrions nommer beaucoup de ceux-ci, et non des moindres, aux yeux desquels notre caractère peut être en grande partie l’œuvre de notre volonté ; bornons-nous à citer en Angleterre : Stuart Mill ; en Allemagne : Wundt ; aux États-Unis : William James ; en France : Renouvier, Jules Payot, Albert Lévy.
Tous, d’ailleurs, nous croyons au rôle primordial de l’éducation et du milieu dans la formation du caractère ; nous devons donc nous interdire de croire à la toute-puissance de l’hérédité.
Aussi pouvons-nous dire que Rousseau a réfuté sa propre théorie de l’immutabilité du caractère, puisqu’il a mis, comme on sait, toute sa confiance dans une éducation bien conduite. Et Spencer se réfute également lui-même lorsqu’il déclare que, si l’éducation ne peut détruire en totalité les imperfections naturelles des enfants, elle peut, au moins, les diminuer beaucoup.
C’est, d’ailleurs, à tout âge que sont possibles les transformations du caractère. Celle de saint Augustin est des plus célèbres. Peut-on reconnaître dans le vertueux et profond penseur, vraiment digne d’être le chef spirituel de l’Église chrétienne du ive siècle, le jeune homme qu’il fut d’abord, ne rêvant que festins et voluptés ? Mais les exemples et les faits surabondent, autrement démonstratifs que les philosophies ! Comment ne pas parler de saint François d’Assise, qui, lui aussi, renonça tout à coup à sa vie de luxe et de plaisirs pour se faire, comme il disait, « l’époux de la pauvreté », le serviteur des misérables !
La transformation de Jeanne de la Noue, qui vécut à Saumur de 1666 à 1736, pour être moins connue, n’en est peut-être pas moins remarquable. Bien qu’elle fût croyante, elle fut d’abord aussi sèche, acariâtre, orgueilleuse et avare qu’il est possible de l’être. En moins d’un an, sous l’influence d’un prédicateur d’abord, puis d’une Bretonne peu instruite, mais d’une haute spiritualité, elle changea miraculeusement. Cette commerçante, âpre au gain, qui refusait l’hospitalité aux pauvres, se mit ensuite à parcourir les campagnes pour distribuer aux malheureux ses richesses et même ses vêtements, au point de rentrer presque nue sous le froid et la neige : bientôt il ne fut bruit à Saumur que de ses prodiges de bienfaisance, que certains taxaient de folie. Elle recueille des enfants abandonnés, elle fait de sa maison un orphelinat, elle devient un modèle d’humilité et de douceur : elle crée dix-huit institutions charitables… La première Jeanne de la Noue n’avait su vivre que pour elle ; la deuxième Jeanne de la Noue n’a plus voulu vivre que pour les malades et les miséreux, et cela pendant quarante-trois ans !
Mais il n’y a pas seulement des transformations occasionnées par les influences extérieures, il y a surtout celles qui relèvent principalement du facteur personnel, il y a la lente régénération de soi-même par soi-même, et c’est justement celle-là que nous voulons réaliser. Or, ici encore, nous n’avons que l’embarras du choix parmi les exemples authentiques et démonstratifs.
« Washington, nous apprend son biographe, avait un tempérament ardent, des passions vives, mais il fit de constants efforts pour en triompher et, plus tard, il eut la gloire d’y avoir réussi. Il réprimait à l’instant ses mouvements de violence et son empire sur lui-même était peut-être sa plus frappante qualité. »
Tyndall écrit du grand physicien Faraday : « Sous sa douceur, sous sa mansuétude, se cachait le foyer d’un volcan. Il était né vif et inflammable, mais il s’était dompté ; il n’avait pas laissé son feu intérieur se consumer en passions inutiles, mais il l’avait converti en un foyer de rayons lumineux éclairant sa vie et celle des autres. »
Les célèbres écrivains anglais Samuel Johnson et Harriett Martineau, qui furent auteurs, entre autres ouvrages, l’un, du premier grand dictionnaire dans sa langue, la seconde d’écrits sur l’économie politique, avaient hérité tous les deux des tempéraments les plus mélancoliques et les plus déprimés qui soient. Par leur intelligence et leur volonté, l’un et l’autre triomphèrent de leur tendance organique au découragement et accomplirent une œuvre considérable.
Nous parlerons, dans notre dernier chapitre, de la méthode d’auto-éducation imaginée et pratiquée par Franklin. Encore un très grand homme qui sut, par une infatigable volonté, se recréer un caractère !
Voilà des faits. Or nous pouvons conclure du fait à sa possibilité, dit un axiome philosophique digne de M. de la Palice. Ce qui a été possible pour d’autres est également possible pour nous-mêmes !
Mais on ne se transforme pas soi-même par le coup de baguette d’une fée. Il y faut une « longue patience » et d’habiles procédés, une véritable stratégie intérieure, que nous exposerons dans la suite de cet opuscule.
Il faut éviter aussi les tentatives inutiles et les insuccès décourageants. Aussi allons-nous dire quelques mots des limites, fort larges, du reste, qu’il serait absurde de vouloir franchir.
Chapitre IICOMMENT LES TRANSFORMATIONS IMPOSSIBLES, QUI SERVENT D’ARGUMENT AUX FATALISTES, SERAIENT D’ORDRE ASSEZ SECONDAIRE ET NE CONSTITUERAIENT MÊME PAS DE VRAIS PERFECTIONNEMENTS
La transformation du caractère moral n’est pas celle du tempérament physiologique. Elle peut laisser subsister certaines modalités générales de réaction qui, d’ailleurs, n’ont en elles-mêmes aucun inconvénient grave pourvu qu’elles soient canalisées par la raison.
À travers les conversions les plus salutaires, il subsiste toujours le tempérament et la constitution intellectuelle. Après le chemin de Damas, l’apôtre Paul demeura un ardent, on pourrait dire un emballé : mais, au lieu d’être un S. S. de ce temps-là, martyrisant les chrétiens, il fut pour le christianisme naissant le plus brûlant prosélyte créant de nouveaux prosélytes.
De même saint Jean de Dieu (Juan Ciudad), dont la transformation en apôtre de charité est bien connue, demeura un exalté toute son existence. Dès l’âge de dix ans, il plongea dans le désespoir ses parents, gens des plus estimables, en quittant la maison paternelle sans plus jamais leur donner signe de vie. Engagé militaire, il se fit souvent remarquer par ses débordements licencieux. Mais il était capable aussi de courage et de dévouement, et les sentiments nobles prirent nettement le dessus dans son âme après une conversion digne d’être mentionnée. Impressionné par une prédication dans l’église de Grenade, il se mit à exagérer l’expression de ses remords au point de hurler sans arrêt : « Miséricorde ! miséricorde ! », d’abord au milieu des offices, puis dans les rues, se plaisant d’être injurié et s’appliquant à faire le fou pour trouver dans les humiliations et dans les outrages, comme il le raconta dans la suite, une expiation « mille fois trop douce encore pour des péchés commis durant tant d’années ». (Il avait alors dépassé la quarantaine.) Des médecins de l’époque (nous sommes au milieu du xvie siècle) pensèrent mettre fin à cette crise de démence en le faisant battre de verges jusqu’à ce qu’il fût anéanti.
