Construire et nourrir sa prise de parole en public - Raymond Décaris - E-Book

Construire et nourrir sa prise de parole en public E-Book

Raymond Décaris

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Beschreibung

Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui ont besoin de faire passer leurs messages efficacement, se faire entendre et comprendre, convaincre un auditoire, désamorcer des tensions et conflits, ou encore, entre autres, développer des arguments commerciaux. L’idée principale est de prendre la parole pour véhiculer des notions essentielles pour l’auditoire, qui dépasse l’évènement et qui fassent sens. Vous trouverez une approche à l’éloquence, des extraits de discours puis des définitions de concepts, de mots, des citations, des pensées. Il s’agit de mettre à votre disposition un réservoir d’exemples de discours réels, d’idées façonnées par l’exercice des responsabilités et de mots puissants, comme source d’inspiration de vos propres discours.

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Aujourd’hui, Raymond Décaris est co-fondateur de Your Own Net SAS pour mettre le numérique à la portée de tous c’est le choix des logiciels libres sur des serveurs adaptés à vos besoins, avec une vie privée garantie selon votre choix. Il a œuvré pendant plus de 25 ans à différents postes dans de grands groupes industriels, explorant les divers domaines de l’entreprise. Il a également participé au lancement d’une entreprise sociale et solidaire qui réintègre des personnes exclues du monde du travail dans un cadre approprié, leur permettant ainsi de retrouver cet univers professionnel. Actuellement, il milite pour la création de communautés d’intérêts citoyens, afin de renouveler une offre dominée par quelques acteurs puissants, permettant ainsi de réaliser des économies de plus de 25 %.

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Seitenzahl: 313

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Raymond Décaris

Construire et nourrir sa prise de parole en public.

Extraits de discours.Réflexions sur l’entreprise et l’individu.Abécédaire.

Les trois tamis de Socrate.

“Est-cevrai?

“Est-ce que j’en parle avec bonté?”

“Est-ce utile d’en parler”?

“Ce qui se conçoit bien, s’énonce bien clairement. Et, les mots pour le dire arrivent aisément”.

Nicolas Boileau.

L’aventure ne s’achète pas, elle se construit par soi-même.

Si on ne se nourrit pas de pleins de mots, on ne peut pas véhiculer sa pensée.

Avant que tu ne parles, on doit pouvoir lire sur ton visage ce que tu vasdire.

Avant-propos.

Une source d’inspiration pour garder le sens commecap.

Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui ont besoin de faire passer leur messages efficacement, se faire entendre et comprendre, convaincre un auditoire, désamorcer des tensions et conflits, ou encore, entre autres, développer des arguments commerciaux.

J’ai été amené à prononcer des discours tout au long de ma carrière. L’idée principale qui m’animait, lors du départ d’un collaborateur ou pour une remise de médaille, était de prendre la parole pour véhiculer des notions essentielles pour l’auditoire, qui dépassent l’évènement d’entreprise et qui fassentsens.

Pour écrire un discours capable de captiver son auditoire, il faut aller puiser dans les nappes phréatiques des aspirations profondes que nous partageons tous. Ce peut-être le lieu où est implantée l’entreprise car il a une histoire et qu’il est fédérateur. Ce peut-être une réflexion, une prise de recul sur notre société qui apporte des éléments de réponses au fonctionnement de l’entreprise. Ce peut-être encore une redéfinition des valeurs de l’établissement. Les discours doivent se nourrir d’histoire, de philosophie et de psychologie pour entrer en résonance avec leur public.

Vous trouverez dans le premier chapitre une approche de l’éloquence, puis des discours et des extraits de discours (chapitres 2 et 3) et enfin, des définitions de concepts, de mots, des citations, des pensées. Cet ouvrage n’a pas l’objectif de vous présenter une méthode de rédaction et de communication orale, ni des modèles de rédaction. Il s’agit de mettre à votre disposition un réservoir d’exemples de discours réels, d’idées façonnées par l’exercice des responsabilités, et de mots puissants, comme source d’inspiration dans l’élaboration de vos propres discours.

Bonne lecture !

Chapitre 1. Les données d’une prise de parole en public.

Savoir s’exprimer est un art qui permet de se distinguer et de montrer toute l’étendue de votre talent. Mais parler en public peut s’avérer être un exercice difficile. Le stress, l’anxiété ou encore la timidité peuvent vous inhiber, malgré un discours intéressant. Bien s’exprimer reste un élément de langage important dans notre société au-delà du charisme c’est un vrai détonateur professionnel.

La gestion du stress.

Le stress de la prise de parole est une réalité. Qui n’appréhende pas de devoir se retrouver sur la scène et d’avoir peur de se planter, d’être sec, de n’avoir plus rien à dire à l’auditoire. Alors que personne n’aurait pu croire une chose pareille en un lieu où vous apparaissez toutes proportions gardées comme la «vedette» ! Nous sommes tous timides, personne ne me croit quand je le dis mais c’est une réalité et beaucoup vivent cette difficulté à prendre la parole en public. C’est l’une des craintes les plus répandues, quel que soit le manque de confiance en soi ou pas. Il est vrai que bien parler en public et captiver son auditoire demande de la pratique. Réussir sa prise de parole en public n’a rien d’insurmontable et c’est une nécessité pour chacun d’entre nous, dans le monde actuel. Vous pouvez commencer par un stage qui est une solution car chacun de nous peut y acquérir les techniques fondamentales pour s’améliorer, s’entraîner et prendre conscience de son propre potentiel.

Relativisez votre peur, car elle est naturelle, il faut simplement ne pas vous laisser envahir par ce stress et dîtes vous que c’est provisoire. Il vous faut trouver votre propre recette et les solutions ne manquent pas. Cela peut être de faire le vide, en écoutant de la musique, respirer profondément et longuement, méditer et tant d’autres possibilités.

La prise de parole en public est un processus d’échange avec un groupe de personnes d’une façon structurée et délibérée pour informer, influencer ou amuser. C’est transmettre des messages à l’aide d’un langage, en utilisant la voix et le corps pour communiquer.

Pour cela il faut garder les pieds bien ancrés au sol, c’est rester confiant dans sa posture, en regardant l’ensemble du public, en utilisant ses mains et en parlant clairement et suffisamment fort. Personnellement, j’en arrive à faire des rêves où je me retrouve sur scène en ayant rien à dire face un auditoire qui attend patiemment. L’une des choses les plus terrifiantes est la peur de la foule. Pour la surmonter, il faut parler comme si vous vous adressez à une seule personne. Projeter votre regard sur le fond de la salle et consacrez toute votre présentation sur cet horizon en parlant assezfort.

Vous savez de quoi vous allez parler, mais ce n’est pas suffisant, il faut connaître également votre audience. Qu’est-elle prête à entendre? Que veut elle entendre? Qu’est ce qui l’intéresse? N’oubliez pas qu’anticiper les désirs des personnes est un puissant moyen de leur faire bonne impression. Parler efficacement avec les autres, revient à parler de ce qui est important pour eux. S’ils vous écoutent, c’est qu’ils sont intéressés par ce que vous avez àdire.

L’éloquence.

Maîtriser la parole en public est indispensable, parce que nous sommes tous amenés à devoir l’exercer à un moment ou un autre, qu’il s’agisse de s’exprimer devant un groupe restreint ou de faire une présentation devant une audience plus large.

L’éloquence est un exercice délicat, néanmoins essentiel dès lors que l’on est amené à intervenir en public. Il faut parfaire son expression, en ayant une bonne élocution, en apprenant à poser sa voix, en bannissant les mots parasites (euh, donc, alors, voilà, etc..).

C’est bien réagir aux aléas car les obstacles et les blocages à la prise de parole se résument souvent en un seul mot, la peur. Maîtriser l’art oratoire est une qualité utile dans bien des circonstances comme animer une réunion, motiver les équipes, manifester son leadership, présenter un projet ou une idée novatrice.

Il y a des techniques pour améliorer vos prises de parole en public. Il n’y a aucun secret il faut préparer son intervention par écrit, plusieurs jours avant en ayant en caractère gras les passages sur lesquels il faut insister et à côté le plan général pour ne jamais perdre le fil de l’intervention. Préparer son discours donne l’assurance nécessaire, parce que vous savez où vous allez et que vous maîtrisez votre présentation.

Un excellent discours commence toujours et se termine toujours par un «bang». Vous devez conclure par un appel à l’action.

Ayez conscience que lorsque vous parlez de quelque chose dont vous vous souciez passionnément, vous êtes plus à l’aise, vous vous sentez plus confiant dans votre intervention. Vous allez véhiculer de l’émotion. Ainsi vous convaincrez mieux vos auditeurs. Certes il faut pour communiquer efficacement, un discours qui en lui-même est important. Mais les conférenciers le savent bien. La gestuelle, l’attitude, le ton employé sont autant d’éléments intrinsèques à une bonne communication orale. Ils concourent tout autant, sinon plus à faire passer le message.

Comment préparer sa prise de parole.

Il paraît primordial pour développer son charisme et endosser pleinement son rôle d’être capable de maîtriser son stress, surmonter ses peurs et structurer ses interventions.

Préparer sa prise de parole c’est développer sa confiance en soi. Pour être à l’aise avec autrui, il faut avant tout être à l’aise avec vous-même. Pour cela il est nécessaire de savoir se détacher du regard des autres et regagner votre propre confiance. Il vous faut doper votre confiance en vous. Soyez détendu et confiant et surtout restez vous-même.

N’essayez pas d’être quelqu’un d’autre ou de jouer le rôle d’un autre. Pour autant, il ne faut pas négliger de détendre l’atmosphère de l’auditoire, de travailler son articulation, d’utiliser des silences et de témoigner de ce que vous avezvécu.

Les principaux conseils pour toute interventionsont:

•Préparez-vous sérieusement et répétez encore et encore.

•Il faut garder en mémoire le profil de votre public, ce qu’il attend.

•Le ton et le vocabulaire à adopter.

•Le temps qui vous est accordé et le message que vous voulez faire passer.

•Les techniques pour être un vrai orateur.

•C’est apprendre les cinq premières phrases car tout mauvais départ cause dutort.

•Il faut préparer vos outils avec un support (images, vidéos, paper board et autres).

•Il faut utiliser de l’humour pour plus de complicité et suspense.

•C’est être humble dans les propos.

•C’est intégrer le QIPM (quel intérêt pour moi). C’est s’assurer de la pertinence du discours au regard du public.

•C’est faire participer son public car après 10 minutes la concentration baisse.

Se mettre en scène.

L’idéal est de repérer les lieux et contraintes. Il est important pour vous de prendre vos marques, de voir où le public sera situé, par rapport à vous, de quel matériel vous disposez. Il est important d’éliminer les contraintes techniques et extérieurs afin de se concentrer sur votre prise de parole.

Il faut entrer en scène en marchant d’un pas décidé et établir le contact visuel avec l’auditoire. les vrais leaders ne parlent que lorsqu’ils sont prêts, ils n’ont pas peur du silence. Ce sont eux qui dictent le temps. La première minute est la plus difficile et pour cela il faut la répéter jusqu’à ce qu’elle soit parfaite.

Veiller à votre allure et votre posture. Votre hygiène corporelle est impeccable, vos vêtements vous mettent en valeur, surveillez votre posture (se tenir droit, épaules vers l’arrière et tête haute) et souriez, c’est gratuit. Vous ne devez jamais perdre le regard avec votre audience et si vous voyez des signes d’ennuis, relancez leur attention par une anecdote, une histoire, un propos. C’est se mettre en scène, en allant chercher le lien avec le public, par un regard et une posture adaptée. Le corps doit être souple et sur son axe de gravité. Il s’agit d’occuper l’espace pour retenir l’attention de votre auditoire. La maîtrise de votre art oratoire avec un vrai contact humain en société est un atout qu’il faut acquérir. Il faut adapter son discours à son public et de mettre le ton de votre discours le plus en adéquation à la circonstance.

Maîtriser son langage non verbal.

Le stress dénote un certain respect des personnes à qui l’on doit s’adresser et c’est plutôt un bon signe. Mais il ne doit pas paralyser le langage non verbal que sont la gestuelle, les attitudes, l’intonation, les regards et autres qui sont tous aussi importants que les mots employés dans un discours. Il est essentiel de savoir travailler votre communication non verbale avant de vous jeter dans «la fosse aux lions».

Le regard est une connexion efficace qui vous donnera de l’énergie, de l’authenticité et de la force dans la voix. Le regard se doit d’être à la fois individuel et englobant tout le public.

Déterminez plusieurs points à droite, à gauche, au centre et regardez-les à tour derôle.

La posture juste pour avoir de la présence sur scène consiste à garder le corps souple et placé sur son axe de gravité, à être ancrée et non figée, stable et non tendue. La gestuelle vous donnera de l’aisance et renforcera les passages clés de votre discours. La gestuelle se veut naturelle, ouverte et expressive.

La respiration et l’articulation sont à maîtriser. La respiration permet de tranquilliser votre corps et d’être plus disponible au texte et ainsi vous rassurer. La respiration doit être de temps en temps profonde et abdominale, cela permet de se détendre. Une respiration calme, posée et profonde donnera de l’énergie à la voix. Avec de la pratique, elle vous aidera également à gérer votre stress. Il faut parfaire son expression orale par une diction, un vocabulaire adapté, des tournures de phrases et aussi du rythme qui donnent de la vie à votre intervention.

Travaillez votre voix pour être clair et audible. Il existe deux voix, celle de poitrine et celle de tête. La voix de poitrine est plus grave mais plus difficile à projeter, alors que celle de tête est plus facile à amplifier et à projeter. Par contre si vous l’exagérez elle sera aiguë et plus désagréable à écouter.

Si vous voulez ressentir la différence placez une main sur votre poitrine et l’autre sur le sommet de votre crâne. Commencez par un son grave en «ooooo» vous devez de ressentir votre poitrine vibrer: il s’agit de votre voix de poitrine. Continuez, en émettant un son grave en «iiiii» vous allez ressentir les os de votre tête vibrer: c’est votre voix detête.

Nous avons tous une voix avec un timbre naturel particulier. Le mieux est d’apprendre à tirer parti de ce que la nature nous a donné en apprenant à amplifier sa voix et à la projeter efficacement vers le public. Pour travailler votre timbre naturel, parlez en ayant l’impression de faire sortir le son de l’avant de votre bouche, plutôt que de l’arrière de votre gorge. Si votre voix est particulièrement douce, utilisez impérativement un micro, car à trop forcer votre voix, l’effort s’entendra et cela sera désagréable pour le public. Il faut travailler le timbre de votre voix pour donner du corps à votre voix et ainsi enrichir votre timbre tant il existe de nombreux types devoix.

Capter son auditoire

Pour transmettre un message, il faut établir un lien, un pont avec votre public, une relation pour qu’il puisse recevoir le message. Et pour aller chercher cet autre, il faut arriver à le faire se questionner, c’est là tout le secret. Votre motivation et votre passion doivent être perçues. Pour cela il faut soigner son entrée en matière, y mettre des anecdotes parlantes et adaptées. Il faut varier le ton de la voix, insister sur les mots clés, dévoiler sa personnalité et montrer ses convictions en provoquant de l’empathie.

Lorsque vous maîtrisez les différents items qui composent la prise de parole en public que sont le regard, la posture, la respiration, l’articulation, l’écoute, la relation à l’autre et la technique, alors la prise de parole est une chose fantastique, quelque chose de ludique où l’on peut prendre beaucoup de plaisir.

Travailler sa prise de parole c’est apprendre à convaincre, c’est développer son pouvoir de persuasion afin de se faire entendre et d’être écouté naturellement. C’est travailler votre charisme. Intervenir à l’oral est un véritable challenge.

Si vous voulez aller plus loin les cours de théâtre, permettent de donner de la présence et de l’aisance sur scène. A vous de les compléter aussi par l’apport des supports visuels.

Vous avez des lacunes, (rassurez-vous on en a tous), mais la bonne nouvelle est que ça se travaille. Le meilleur moyen pour développer sa capacité à communiquer est de lire des livres à ce sujet.

Le pitch.

Le pitch un exercice de communication court et impactant. Il s’agit de la présentation efficace et percutante d’un projet pour convaincre en peu de temps. Son objectif est de donner envie à ceux à qui il est présenté, qu’il s’agisse d’un prospect, un investisseur, un recruteur et autres, de vous faire confiance. Le pitch est un exercice court de une à cinq minutes. A l’origine, le pitch était un exercice spécifiquement oral et direct qui est apparu dans l’entrepreneuriat grâce à l’elevator pitch. C’est un argumentaire éclair pour mettre en valeur son projet à un partenaire situé à un niveau hiérarchique plus élevé que soi et dont le temps est compté. Désormais le pitch est un exercice plus large.

Quels sont les avantages que présentent le pitch ?

Le pitch donne des pouvoirs aux discours des porteurs de projets et des entrepreneurs (au sens large).

Pitcher c’est choisir le message qu’on adresse et ce que les interlocuteurs vont retenir. A l’oral le pitch aide à débuter la prise de parole en public avec un discours connu et bien calibré. Cette démarche d’anticipation est d’ailleurs aussi bénéfique pour la gestion du stress. Le pitch favorise également le développement de sa visibilité avec un message dont on facilite la transmission. Enfin, et cet avantage est non négligeable, «Pitcher» permet de gagner du temps.

Il faut commencer par définir le contexte du pitch car il y a les différents pitchs suivants :

•Le pitch argumentant mettant en œuvre des arguments et des preuves, des exemples.

•Le pitch explicatif faisant comprendre des faits et se doit d’être objectifs.

•Le pitch descriptif décrivant un lieu, un personnage, un objet et autres.

•Le pitch narratif relatant une histoire, un évènement avec des verbes d’action.

•Le pitch injonctif sollicitant le public avec des verbes à l’impératif.

Vous ne devez pas négliger le lieu pour vous et votre public, l’espace, la luminosité, le confort du public sont importants.

Le pitch c’est apprendre à convaincre, c’est travailler son charisme, c’est toucher vos interlocuteurs en «jouant» la carte émotionnelle. Il faut structurer son discours, capter l’attention par une bonne accroche, c’est entrer dans le vif du sujet et défendre ses idées.

Chapitre 2. Discours d’hommages.

L’origine d’un grand nombre de discours est de faire la démonstration du respect et de la reconnaissance envers ceux qui contribuent ou ont contribué au bon fonctionnement de l’entreprise. Ce bilan de carrière est toujours l’occasion d’un bilan plus global qui permet de resituer l’individu dans le collectif et d’interpeller chaque auditeur. Ce chapitre 2présente des discours prononcés lors du départ de collaborateurs, pour des raisons aussi diverses qu’une démission, une mutation, un licenciement ou, en seconde partie, des départs en retraite qui font l’objet de remises de médaille. Vous allez voir comment ces hommages sont la porte d’entrée à une réflexion plus générale.

2.1.Discours lors d’un départ d’un établissement.

a) Après plusieurs années d’exercice.

Pour la dernière fois, je préside cette réunion. Je ne m’attarderai pas sur les résultats et les objectifs qui seront présentés par mon successeur. Je vous préciserai ma pensée sur l’entreprise.

La modernisation et la guerre économique actuelle.

Le discours sur la modernisation est en train de basculer. Le bluff du tout technologique laisse progressivement la place à une approche valorisant le social. Les entreprises commencent à découvrir qu’il faut prendre du temps avec les hommes pour ne pas en perdre avec les machines.

Le remède miracle aux problèmes de qualité et de productivité des entreprises par le recours massif aux nouvelles technologies se révèle plus difficile à manier que prévu. Les objectifs sont rarement atteints, les délais de mise en œuvre souvent dépassés, souvent doublés, les budgets enfoncés, les taux d’engagement battent des records de faiblesse et le retour de l’investissement, (le play-back en jargon financier) joue de l’arlésienne.

Pour répondre au défi social que posent à la fois l’automatisation de certains ateliers de production et le besoin de nouvelles compétences en électronique industrielle par exemple , des emplois hyper spécialisés remplaceront ceux de faible qualification. Pour éviter cela, il faut un investissement massif dans le personnel en place. La primauté des investissements immatériels dans la bataille pour la compétitivité est capitale.

J’affirme que les entreprises qui ont réussi à mettre avec un réel succès et à une échelle significative les nouvelles technologies constituent une minorité. Pour réussir, il faut une approche du changement à trois composantes que sont, la technique, l’organisation et l’aspect social.

Les entreprises les plus performantes pensent solidairement le changement technologique, le contenu du travail et les évolutions des rapports sociaux internes de l’entreprise. Pour cela, il faut un changement radical dans les méthodes de direction et le style de management. Or, l’héritage taylorien est probablement ce qu’il y a de mieux partagé aujourd’hui au sein des entreprises françaises, la division du travail a créé des structures de pouvoir qui n’acceptent pas de voir ce pouvoir remis en cause. Le fonctionnement pyramidal, les cloisons étanches entre fonctions, la hiérarchie interne et autoritaire constituent autant de freins au moment où la prospérité de l’entreprise se joue ailleurs, c’est à dire sur la responsabilité, la fluidité et la circulation de l’information, l’implication et la motivation sur des personnes bien formées. Il faut »dé-tay-lo-ri-ser» pas les chaînes mais les têtes.

En social, il faut responsabiliser et innover, avec des leaders pour porter et animer les changements.

Il est un autre frein qui est dans l’organisation, tantôt sociale ( conditions de travail, sécurité..), tantôt gestionnaire ( kanban, juste à temps…) : lors de la modernisation, les incidences réelles sur le travail sont totalement ignorées. Ces entreprises se focalisent sur le hard (la technique), et négligent le soft (l’évolution du travail). Cela provient du manque de culture technique des dirigeants, aggravé par la culture de la performance, au lieu de celle de l’efficacité, voire de l’efficience. Il ne faut pas négliger le syndrome de la vitrine technologique. Pour réussir, il faut souvent simplifier avant de moderniser. Le problème se situe dans l’arbitrage entre simplification et modernisation, la première précède et facilite la seconde.

Dans la démarche de simplification, les idées directrices sont de ne plus combattre les effets mais de traiter les causes de non productivité, c’est à dire les mauvaises implantations, la longueur des trajets, les durées de changement d’outils, les pannes, les défauts de qualité, les défaillances des fournisseurs. Il n’y a pas de réponse unique et l’utilisation des technologies nouvelles se font inexorablement, la question étant à quelprix?

A l’heure où les Cassandre parlent de désindustrialisation de la France, il ne s’agit pas de crier haro sur les investissements, ce n’est pas leur niveau qui est en cause, mais plutôt leur composition (industriel, marketing, commercial). La plupart du temps l’industrie se trompe de cible. J’achète un magasin automatisé au lieu à chercher à réduire les stocks.

Je passe à la télévision en ayant une diffusion nationale négligeable et tant d’autres exemples.

Éblouis par le miroitement des technologies, Les responsables de production n’en voient pas la face cachée des pannes. L’automatisation nous fait passer de l’ère de la peine «travaux physiques» à l’ère de la panne (surveillance, vigilance, maintenance). Il faut se préoccuper de la fiabilité et des possibilités d’interventions pour les opérateurs. La division des rôles et la stratification des statuts entre fabrication, entretien et méthode poussent chacun à se décharger de la responsabilité des pannes. Si le personnel de production ne connaît pas les modes d’actions des machines, il ne sait pas interpréter les pannes. C’est ainsi que le manque de qualification se fait crucial et met à mal la modernisation voulue.

Je lance un cri d’alarme pour alerter sur la pénurie d’un personnel qualifié. On ne naît pas quelqu’un, on le devient parce qu’on le veut. Il est nécessaire que vous vous battiez contre votre culture, vos habitudes pour être là demain. Il faut un effort de planification sociale, fondée sur la gestion prévisionnelle de l’emploi, mais aussi des métiers qui doivent être placés au cœur de la stratégie de modernisation au même titre que la veille technologique ou des évolutions organisationnelles. Cette mutation étant désormais permanente, il faut que vous ayez envie d’apprendre. Les usines sans homme ne sont pas pour demain. C’est un mythe. Par contre, ils seront moins nombreux et ils seront plus polyvalents et plus autonomes.

La modernisation est un problème essentiel qu’il importe de parfaitement négocier pour la durabilité de l’entreprise et je vous souhaite une pleine réussite à chacun d’entre vous dans cette évolution qui nous touche tous et qui n’épargnera personne. Les deux valeurs seront l’utilité et l’intelligence du travail. La guerre économique use, exclut, marginalise et est sans pitié pour les faibles, en raison de la pression commerciale extérieure et des banques.

Il n’y a pas de fatalité, les résultats s’obtiennent à partir d’un travail construit par une équipe soudée où chacun à son rôle. La pensée est créatrice, encore faut-il en avoir l’ambition et la volonté.

Les responsabilités ne sont pas un idéal naturel et elles ne peuvent être pour personne une situation enviable. Bref, c’est une charge plus qu’un honneur, le résultat d’une confiance plus que l’aboutissement d’une ambition. C’est surtout la certitude d’une solitude absolue.

Demandez à ceux qui l’ontvécu.

Cela ne nous permet peut être pas de mieux nous comprendre mais au moins nous parlons des mêmes choses. Il n’y a pas de secret à échanger d’abord parce que nous ne partageons pas les mêmes valeurs, au mieux nous nous berçons d’une illusion d’être aimés et compris. Nous ne pouvons qu’en douter. L’assurance des responsabilités n’a d’égale que leur fragilité. Nous sommes toujours jugés sur ce que nous faisons et voudrions être aimés pour ce que nous sommes. L’image et l’action, le pouvoir et la vie coïncident rarement pour ne pas dire jamais. Le bonheur nous devons nous le faire nous-mêmes et c’est de ne pas avoir le vide au-dessus de soi. L’isolement, les frontières, les barrières doivent être repoussées, pour cela il faut être humble, simple pour être efficace.

Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. C’est être modérateur, fédérateur, stimulateur à l’intérieur de l’institution et plus musclé vers l’extérieur.

Tout outil a des atouts et des faiblesses et à tous ceux qui pensent qu’il a des situations sûres et d’autres perdues, il faut certes que le second l’emporte sur le premier mais n’oublions pas que le monde se construit tous les jours, il n’y a pas d’assurance vie, la vie n’est qu’un combat, encore faut-il le vouloir et se battre au quotidien sur les vrais problèmes. L’ambition n’est plus nationale mais européenne.

Pour réussir, une ambition noble, une passion pour la tâche et la fonction permet d’être passionnant et de passionner les autres pour leurs taches. Des objectifs clairs, partagés et gagneurs. Il faut équilibrer sa vie professionnelle, sa vie personnelle et la notion du social et du collectif.

b) Départ après un séjour court de quelques années.

Parler de la pluie et du beau temps ne devient vraiment intéressant que lors qu’apparaissent les signes avant-coureur de la fin du monde. Il ne vaut d’en parler qu’à l’approche d’évènements chronologiques marquants car la chronologie est fille de l’eschatologie.

Les deux naissent de l’incapacité de l’homme à maîtriser intellectuellement le phénomène temps. L’homme fait ce qu’il peut pour domestiquer le dit phénomène, le plier à ses facultés rationnelles, qui en sont, d’ailleurs issues elles aussi. De là nos kilomètres à l’heure, les calendriers, les jours, les mois, les années les décennies, les siècles, les millénaires, de la conception linéaire du temps et sa division en passé en présent et futur.

Le paradoxe d’une telle division, surtout s’agissant du futur, c’est que l’alternance du jour et de la nuit qui en sont les garants, résultent de la rotation de la planète autour de son axe et autour du soleil et donc, d’un processus répétitif à l’infini. On pourrait comparer l’habitant de cette Terre à un homme qui, monté sur un manège, croit dur comme fer que son cheval et lui trottent, de façon linéaire, sans faire de sur-place, vers un ailleurs d’une toute autre nature. A cette différence près que notre manège à nous ne s’arrête jamais, il est perpétuellement en mouvement.

L’homme opère à une échelle extrêmement réduite, passant non pas d’une étoile à une autre, mais d’un porche à un autre porche. Ce sont les aspects différents des portes d’entrée, la diversité des habitants de l’immeuble ou des passants de rencontre, qui inspirent le sentiment d’un progrès, incitant à voir dans le mouvement même la source d’une qualité nouvelle. C’est pour cela que le futur est une réalité, l’idée de quelque chose de qualitativement nouveau et la chronologie est la numérotation des porches d’une longue rue ou avenue.

Beaucoup d’anciens m’ont parlé des nombreux évènements vécus mais pour en faire quoi ?

Le futur dont certains rêvent ou qu’on espère fait irruption dans la réalité de l’individu sans crier garde. Dans la plupart des cas, il se déguise en découverte scientifique, en innovation technologique. Les habits les plus courants qu’endosse le futur pour faire son entrée sont l’accélération et l’apparition de nouveau système.

En règle générale, l’irruption de l’avenir dans le présent a un caractère plutôt inconfortable, quand cette irruption n’est pas totalement décourageante. Si le futur signifie quelque chose, c’est d’abord notre propre absence et en y regardant de plus près, c’est notre non existence.

A … j’ai découvert la bureaucratie technocrate. Il s’agit là, en réalité, d’un nouveau groupe social, d’une classe qui faute d’un terme plus juste ou plus précis se voudrait universelle.

Alors que les périls sont ailleurs : guerre économique – modernisation - détérioration de l’environnement et tant d’autres. L’homme impose à la nature sa volonté, sans respecter ses lois et ses secrets. Quelle erreur ! Le prix à payer sera cher. La modernisation industrielle est à faire et pour réussir cette évolution, il faudra penser, solidairement, le changement technologique, le contenu du travail et de nouveaux rapports sociaux.

Gardons le sens de la mesure et de la tolérance et comme disait Flaubert, méfions-nous des systèmes, leurs décadences se caractérisent toujours par la compromission, la bêtise et la férocité.

Je ne sais combien de fois vous m’avez parlé de mes prédécesseurs, de vos réminiscences, des conclusions caricaturales de l’espèce humaine, des jugements sans appel, des expériences fort nombreuses mais qui n’aboutissent pas. J’en ai tiré la conclusion qu’il vaut mieux laisser le futur et le passé tranquilles. Efforçons nous plutôt d’organiser le présent le plus intelligemment possible et d’être plus attentif à ceux qui sont proches ou lointains dans l’espace et pas dans le temps.

Cela rappelle le côté éphémère ou relatif de tout œuvre ainsi que la nécessaire condition humaine où l’humilité est le pendant de l’orgueil. Nous ne pouvons pas toujours savoir comment tout doit être, ni décider de l’ordre des choses. Il faut moins d’assurance, il n’y a pas de recettes infaillibles et de vérités absolues. L’humilité m’a permis de clarifier ces valeurs ainsi que les différentes facettes de la vérité et des problèmes auxquels ils seraient bon d’apporter des solutions.

Le monde du travail ne serait rien si la condition sociale n’était pas remplie. Il doit être construit sur la force morale, ce doit être un monde où il fait bon vivre et non de haine ou de mépris. Un monde de construction et non de destruction (beaucoup y gagnerait à y réfléchir).

Dans le travail humain sont profondément inscrits les droits de l’homme, de la famille, de la nation, de l’humanité. Du respect de ces droits dépend l’avenir. Il est souhaitable que dans cet univers complexe tourné vers le matérialisme et l’efficacité économique, que personne ne se méprenne sur cette notion de travail. La tentation est grande au nom de l’individualisme, d’en arriver à l’exclusion et au rapport de force. Il est aussi banal de dire combien la société est nécessaire aux hommes et aux femmes: tous la désirent et tous la recherche, mais peu essaient de la rendre agréable, de la faire durer, chacun veut trouver son plaisir et surtout des avantages. Il faut beaucoup d’esprit, de bon sens, d’humour et d’égard pour faire vivre des personnes ayant des intérêts différents.

Notre responsabilité nous impose beaucoup de devoirs et nous devons instruire au maximum toutes les personnes avec qui nous sommes en relation, en tenant compte de leurs sentiments et de leurs intérêts. La politesse oblige l’écoute et la confiance doit présider nos rapports.

Au nom des vieux principes se sont édifiés des institutions (chapelle...) qui n’ont désormais pour véritable objectif que de survivre à elles-mêmes. Elles résisteront becs et ongles, joueront des innombrables ressources du corporatisme et feront de l’égalité un bouclier, de l’anathème une arme, de l’immobilisme une stratégie.

Le bonheur, nous nous devons de le faire et c’est de ne pas avoir le vide au-dessus de soi. L’isolement, les frontières, les barrières doivent être repoussés. C’est pour cela que les responsabilités ne se partagent pas. Les consignes peuvent être brèves, longues ou inexistantes avec ou sans bureau, avec ou sans document, avec ou sans courrier, ce n’est pas le problème.

L’établissement devra continuer à produire, en qualité, en quantité et au meilleur prix. La nouvelle bataille qui se dessine est celle de l’intelligence.

Merci d’avoir enrichi ma propre expérience et je garderai un excellent souvenir des ..ans parmi vous. Étant peu éloigné, j’ai la conviction, à défaut, de la certitude que nous nous rencontrerons à nouveau et que nos chemins se recroiseront au moins pour certains d’entre vous. Au revoir...

c) Pour notifier son départ.

Je vais quitter … où je suis arrivé en … pour diriger votre établissement après le départde

…En effet la direction générale m’a demandé de prendre de nouvelles responsabilités, à partir du prochain moisde…

De telles mutations sont dans l’ordre des choses au sein du monde industriel. Je n’ai cependant donné mon accord à cette affectation sans regret. Je ne peux en effet m’empêcher de comparer le côté éphémère, disons le mot, de mon séjour parmi vous, à la réalité des choses de votre profession, qui s’inscrit, elles dans la durée et ce d’autant plus que j’éprouvais une réelle satisfaction à assumer les responsabilités qui m’étaient confiéesici.

Mon successeur Monsieur/Madame .. prendra ses fonctions le … , son expérience et sa connaissance de la fonction sont reconnues et appréciées. Reportez sur lui la confiance que vous m’avez témoignée, qu’avec lui se confirme un nouveau souffle dans nos relations.

Ceci dit, je ne veux pas partir en ayant l’air d’ignorer que notre monde professionnel traverse une crise sans précédent, engendrant chez certains une morosité grandissante.

Alors, si je peux me permettre une réflexion sur ce sujet, je dirais qu’il me semble indispensable de ne pas céder à un tel pessimiste mais, au contraire, de regarder les réalités en face. Que sans tarder, il faut rechercher ensemble des voies porteuses d’adaptation et même de progrès, conditions inéluctables pour s’en sortir. D’autres l’ont fait ou le font: suivons leur exemple.

Alors au revoir ! Et soyez persuadés que je garderai un excellent souvenir de tous ceux d’entre vous que j’ai connu ou qui m’ont reçu. En fait, la cordialité de votre accueil, la richesse des échanges que nous avons eu ensemble, la qualité du dialogue, la franchise dans les discussions me font regretter de ne pas avoir eu le temps de vous connaître davantage et plus nombreux, et de marquer durablement nos rapports au sein de la filière,

Notre commune raison d’être.

d) Lors du départ d’un proche collaborateur.

X… est arrivé le … de … pour aller à …. cette mutation est dans l’ordre des choses et une étape pour accéder à un souhait personnel… Je suis persuadé que ta pensée a été créatrice de l’évènement, il ne reste qu’à en définir le terme et les conditions.

Notre collaboration a permis différentes réalisations telles …. qui ont permis d’améliorer les résultats économiques mais ils seraient insuffisants si la condition sociale n’était pas remplie. Le monde du travail doit être construit sur la force morale, ce doit être un monde ou il fait bon vivre et non de haine. Un monde de création et non de destruction. Dans le travail humain est profondément inscrit les droits de l’homme, de la famille, de la nation, de l’humanité. Du respect de ces droits dépend l’avenir. Il n’y a pas de démocratie sans liberté, pas plus que de justice sans tolérance. Je souhaite que dans ce monde complexe, tourné vers le matérialisme et l’efficacité économique que personne ne se méprenne sur cette grandeur naturelle, la tentation étant grande au nom de l’individualisme, de l’exclusion et du rapport de force. C’est le faible contre le fort ou le dominant contre le dominé. C’est alors qu’en général, l’état d’esprit se dégrade rapidement.

Pendant notre collaboration nous n’avons pas eu à prendre de décisions posant des «cas de conscience», cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de problèmes, mais que les solutions ont été trouvées à la satisfaction du maximum. Je pense qu’il est difficile de satisfaire tout le monde. Tu en étais conscient et tu avais toujours des positions claires et nettes. Tu défendais en permanence ton personnel et engageait systématiquement sa responsabilité.

Il est banal de dire combien la société est nécessaire aux hommes, tous la désirent et tous la cherchent, mais peu se servent des moyens de la rendre agréable et de la faire durer. Chacun veut trouver son plaisir et ses avantages. Il faut beaucoup d’esprit, de bon sens, d’humeur et d’égard pour faire vivre beaucoup de personnes ayant des intérêts divergents.

Notre responsabilité nous impose beaucoup de devoirs et devons instruire au maximum toutes les personnes avec qui nous sommes en relation en tenant compte de leurs sentiments et leurs intérêts. Chacun doit garder sa liberté, il faut pouvoir se séparer, sans que cette séparation apporte de changement. Il faut contribuer autant qu’on le peut à l’évolution des personnes. La complaisance est nécessaire mais elle doit avoir des bornes, elle devient une servitude quand elle est excessive. La tolérance est indispensable avec une distinction précise de l’erreur et de la faute. La faute étant toujours délibérée, voulue, choisie. La politesse oblige l’écoute et la confiance doit présider à nos rapports. Il faut fixer des limites et des bornes claires au monde du travail. Que de propos inutiles et futiles sont échangés.

Il faut beaucoup de clarté et de prévoyance pour que les rapports humains soient vrais et sincères. Il faut respecter le jardin privé de chacun car nous en avons tous un. Il ne faut jamais juger si nous ne voulons pas être jugés, nous fonctionnons comme un miroir.

Si nous n’avons pas le même façon de penser, d’agir et si nous n’avons pas la même perception de la vie, nous étions complémentaires et complices. Nous ne traitions que l’important, que l’essentiel sans jamais tomber dans l’urgence et de s’impliquer en permanence pour trouver des solutions, avec une farouche volonté de réussir sans se compliquer la vie. Il t’importe maintenant de prendre la dimension du collectif, en intervenant à bon escient.