Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"De l’État à la horde – Réflexions en vrac" interroge avec acuité l’emprise progressive du politiquement correct sur nos consciences. En imposant ses dogmes, notamment dans les médias, ce langage normatif oriente peu à peu nos pensées, à notre corps défendant. Nombreux sont ceux qui commencent à ressentir « qu’il y a quequ’chose qui cloche là-d’dans », pour paraphraser Boris Vian, mais rares sont ceux qui osent le dire à voix haute, de peur de se voir malmenés par les gardiens du Temple. Alors, le silence s’installe. Un silence poisseux. Cet ouvrage, à sa manière, tente de se défaire de son emprise.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Félix Lecerbert a développé des réflexions qui l’ont conduit peu à peu à dresser le portrait d’un étrange individu, semblant issu d’une génération spontanée et dont les liens libidineux entre un progressisme radical et un néolibéralisme débridé n’en finissent toujours pas de l’étonner. À travers cet ouvrage, il invite le lecteur à soulever le voile qui masque la réalité.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 65
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Félix Lecerbert
De l’État à la horde
Réflexions en vrac
Essai
© Lys Bleu Éditions – Félix Lecerbert
ISBN 979-10-422-7301-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Conserver la raison est un privilège qui peut nous être retiré.
Cioran, Cahiers
Voilà la nouvelle garnison, sectaires aveuglés par leur dogme, assommeurs endurcis par leur métier, ambitieux qui se cramponnent à leur place.
Taine, Les origines de la France contemporaine
Un mensonge peut faire le tour de la Terre le temps que la vérité mette ses chaussures.
Réflexion attribuée à Mark Twain
Le comble de l’orgueil, c’est de se mépriser soi-même.
Gustave Flaubert, Carnets
Y’a quequ’chose qui cloche là-d’dans.
J’y retourne immédiatement.
Boris Vian, La bombe atomique
Cet opuscule est le fruit d’un trop-plein de grogne contre une bien-pensance qui ne cesse d’envahir depuis quelque temps l’espace social, politique et médiatique. Je n’avais toujours eu pour cette « pétroleuse » à dix sous qu’un intérêt tout relatif. Je la considérais comme une divagation passagère à laquelle le temps ne manquerait pas de tordre le cou. J’attendais patiemment sa disparition. J’étais comme tous ces êtres un peu mous du bulbe qui se disent qu’il n’y a pas lieu d’en faire tout un fromage et se tiennent en marge des débats la concernant. Un peu mollusque en quelque sorte… Mais il était écrit que cela ne se passerait pas comme je le souhaitais.
Je ne découvris l’ampleur de sa prolifération que le jour où je tombai par hasard sur une émission culturelle dans laquelle une réalisatrice présentait son dernier film. De ce qu’elle en disait, son film se voulait le reflet d’un Paris vivant, cosmopolite, lieu de belles rencontres et où il faisait bon vivre. Ayant quant à moi, l’image d’un Paris plutôt bobo, vidé depuis des lustres de sa population originelle1 et dans lequel ne se croisent sans se voir que touristes pressés, étudiants nécessiteux, immigrés marginalisés et banlieusards hagards venus là s’acquitter de leurs devoirs professionnels et mercantiles, je trouvais que ses propos tenaient plus du cliché qu’autre chose. Mais après tout, elle en avait bien le droit puisqu’elle était l’invitée principale et qu’on la laissait faire…
Mais ce n’est que lorsqu’elle se lança soudain dans une diatribe fumeuse sur le caractère patriarcal de la langue française que je pris alors conscience de l’étendue du désastre en cours. « Un vase, c’est beau, mais de La vase, c’est dégueulasse ! » dit-elle alors sur un ton péremptoire, puis elle enchaîna « Une chaise, c’est commun, alors qu’Un fauteuil, c’est beau ! » et puis encore « Une rivière c’est petit, alors qu’Un fleuve, c’est grand ». Notre brave dame voulait, à grand renfort d’exemples, mettre en évidence la discrimination dont était victime le genre féminin dans la langue française. Je restais un instant bouche bée. Puis me vinrent tout naturellement les questions que n’importe quel gamin un tant soit peu futé aurait pu lui poser.
Pourquoi un vase serait-il intrinsèquement beau ? N’existe-t-il pas des vases laids, mal fichus ? De même pour un fauteuil, en quoi serait-ce plus beau qu’une chaise ? N’existe-t-il pas des fauteuils hideux dans quelque recoin d’un appartement et des chaises magnifiques ornant fièrement un salon par exemple ? Et en ce qui concerne la vase, en quoi serait-ce un élément dégueulasse ? Carpes et écrevisses y trouveraient sûrement à redire…
Autant de questions que les animateurs de l’émission auraient pu lui poser à la volée. Mais que nenni. Aucun ne moufta. L’animatrice en chef sembla même éblouie par tant d’à-propos. Si tous ces gens avaient été moins déférents, peut-être auraient-ils pu alors lui signifier que comparaison n’est pas raison, et que faire le choix de binômes tels que « Un fleuve et Une mer », « Un tabouret et Une méridienne », « Un maire et Une mère » l’auraient immanquablement amené à énoncer le contraire de ce qu’elle était en train d’affirmer. Mais on sait que la dénonciation du patriarcat n’en est pas à une approximation près. Pour arriver à ses fins, elle ne fait guère dans la dentelle et fignole bien souvent la réalité à coups de burin.
Cette « agression caractérisée » envers le langage aura donc été la goutte d’eau qui fit déborder Le vase de mon exaspération et remuer La vase de mon désir de me pencher sur ce type de personnage aussi désinvolte. Mes réflexions m’amenèrent peu à peu à dresser le portrait d’un étrange individu semblant issu d’une génération spontanée regroupée sous la bannière très aléatoire et très lâche du progressisme et dont les multiples visages et métamorphoses n’ont toujours pas fini de m’étonner. Je me suis particulièrement intéressé aux représentations et paradoxes d’un progressisme radical illustré par le mouvement « woke2 » ainsi que de ceux d’un néolibéralisme dont le transhumanisme3 semble en être le couronnement.
Je vous livre ici mes courtes réflexions, en vrac comme vous pourrez le constater. Comme elles sont apparues. Quelques personnes trouveront peut-être qu’il y a en elles « à boire et à manger ». Que je saute du coq à l’âne. Peut-être, en effet… D’autres encore penseront que certaines d’entre elles n’ont qu’un lointain rapport avec le sujet traité mais j’aime à me dire que leur avènement au milieu des autres suppose qu’un fil invisible doit sans doute les relier.
Pour finir, j’ajouterai qu’une partie du titre de ce recueil – certains l’ont peut-être déjà constaté – est celui d’un ouvrage d’Eugène Enriquez qui s’intitule : De la horde à l’état mais dont les termes ont été inversés. Si je me suis permis de le faire, c’est que je trouvais que les mots ainsi agencés reflétaient tout à fait ce qui risquait de se produire si nous laissions notre société tomber de Charybde en Scylla. Aussi, ne m’en suis-je pas privé, même si certains peuvent penser que j’ai fait preuve d’immodestie en l’utilisant. Tant pis pour les grincheux…
Le progressisme est une nébuleuse d’individus dont les idéologies qui la constituent, parfois antagonistes, tendent néanmoins vers le même dépassement d’une condition humaine jugée obsolète. On y trouve à la fois des individus s’employant à faire une chasse féroce au patriarcat ou promouvoir la théorie des genres tandis que d’autres mettent leur énergie à la création d’un homme augmenté libéré des servitudes du corps ou bien promeuvent l’intelligence artificielle comme remède universel à tous les problèmes. Ce sont aussi bien des individus issus d’une gauche radicale revendiquant l’exclusivité de l’appellation de progressiste4 que ceux d’un néolibéralisme décomplexé