Décoder le décodage biologique - Sébastien Cazaudehore - E-Book

Décoder le décodage biologique E-Book

Sébastien Cazaudehore

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Beschreibung

Ce livre se propose d'être un outil d'aide à la compréhension du décodage biologique, de ses rouages, de son fonctionnement et de sa méthodologie. Autrement dit, comment déchiffrer et interpréter son jargon et sa philosophie. Trop souvent, les ouvrages dédiés au décodage biologique sont utilisés comme des dictionnaires dans lesquels nous allons directement chercher une information liée à certains maux, mais sans réellement comprendre l'origine et l'explication de cette information. Sébastien Cazaudehore replace chacune des clefs de décodage dans un contexte cohérent et logique, permettant ainsi une compréhension et une utilisation plus efficace de celles-ci. Clair et exhaustif, ce guide pratique est destiné aux thérapeutes, chercheurs ou toute personne souhaitant approfondir ces connaissances sur cette approche.

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Seitenzahl: 225

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Du même auteur :

Le pouvoir du Non, Éd. JMG 2024

Éduquez votre cerveau, Éd. Leduc, 2024.

La mécanique relationnelle, Éd. BoD 2023

L’apologie de la mort, Éd. Quintessence, 2021.

Visions chamaniques : L’Imaginal et l’Ayahuasca, Éd. Véga, 2021.

27 clefs pour révéler votre potentiel, Éd. Bussière, 2018.

Rituels chamaniques, Éd. Véga, 2021.

Néo-chamanisme, Néo-Ayahuasca, Néo-sapiens, Bussière, 2019.

Les tribulations d’un inconscient incompris, Éd. BoD 2021

Romans :

La tourmente du Serpent, Éd. Véga, 2021.

Onde de choc, Éd. BoD 2022

La porte des enfers ; Éd. BoD 2023

Conversation avec un cynique, Éd. BoD 2022

TABLE DES MATIERES

PRÉFACE

INTRODUCTION

LE CERVEAU

La loi d’or du cerveau

Le mode de combat

Fonction cérébrale et circuit cérébral de la peur

Abstraction de l’environnement

Image perçue + passif émotionnel lié à ce type d'image + mémoires

Le danger d’un conflit

Stimulus dans l'environnement + choc émotionnel

HISTOIRE DU DÉCODAGE BIOLOGIQUE

La naissance d’un nouveau paradigme

1

re

loi : la loi d’airain du cancer.

2

e

loi : la loi d’évolution biphasique des maladies

Les auteurs et les acteurs

STRUCTURATION

3

e

loi : le système ontogénétique des tumeurs et des équivalents cancéreux

QU’EST-CE QUE LA MALADIE ? QU’EST-CE QUE LAGUÉRISON?

Phase active (PA) et phase post

La tonalité vécue du choc

Selon les maladies, il y a des tissus qui font de la masse et des tissus qui se creusent

Survivre à la phase de guérison

5

e

loi : loi de la quintessence des maladies

La maladie chez les jeunes enfants

PROGRAMMES ARCHAÏQUES

QUELQUESCAS

CONCRETS

Le corbeau et le renard

Le paradoxe de Ménière

Définition et causes :

Les trois symptômes caractéristiques sont:

Dans la forêt, un grand cerf

COMMENT UTLSER UNE PHRASE DUN DCTIONNARE DE DÉCODAGE BOLOGQUE ?

Un message simple avec une interprétation complexe

2. Ne pas essayer de forcer le sens

3. La résonance

La guérison de la psyché

L’effet libérateur de la pleine responsabilité

Les valeurs et les croyances

Empreinte de naissance et influence

La solution n’est pas dans la polarité de la problématique, elle est dans son dépassement

DIAGNOSTIC, PRONOSTIC ET CONFLIT SECONDAIRE

CONCLUSION

PRÉFACE

Les événements ne se mettent pas sur notre chemin sans raison.

Pour Einstein, le hasard est le nom que nous utilisons pour combler notre ignorance. En mars 1988, une amie homéopathe avait attiré mon attention sur une conférence par un certain Léon Renard, psychoimmunologue, et dont l'intitulé était : « Cancer et psychisme ». Elle connaissait mon intérêt croissant pour ce thème.

Jusqu'alors, j'avais plusieurs fois été déçu par des conférences grand public parce qu'elles débouchaient trop souvent sur des affrontements ou des apartés entre le conférencier et l'un ou l'autre « initié », et j'en retirais le sentiment d'être largué et d'avoir été « roulé sur la marchandise ». En outre, ce soir-là, je devais effectuer un important parcours par des chemins de campagne sous une pluie diluvienne qui réduisait beaucoup la visibilité. Plus d'une fois, j'avais pensé rentrer chez moi, mais une petite voix intérieure me poussait à persévérer malgré tout.

À l'époque, mon étude et mon expérience de l'homéopathie uniciste avaient introduit dans ma pratique une vision de l'homme plus en phase avec mes études secondaires qualifiées à l'époque d'humanités gréco-latines. Différentes écoles de pensées dans le monde de l'homéopathie tentaient d'explorer et de mettre en relation la psyché et la spiritualité humaine avec les maladies organiques et psychiatriques. Malgré leur intérêt, ces approches ne me satisfaisaient pas vraiment.

Le conférencier parla beaucoup du Dr Carl Simonton et de son épouse, et plus particulièrement des « techniques » de visualisation des traitements anti- cancéreux avec l'intervention de notre système immunitaire. Il est vrai qu'il avait travaillé avec eux. Seules quelques citations du Dr Hamer furent énoncées au début. Elles me déconcertèrent, surtout certaines qui me parurent totalement inacceptables. Je voulais absolument me procurer son ouvrage intitulé Fondement d'une médecine nouvelle, ce qui ne fut pas chose aisée. Dans mon esprit, ce médecin était soit un escroc, soit un génie. J'avais comme l'intuition que j'en entendrais certainement parler tôt ou tard. J'avais épluché et lu plusieurs fois ses écrits, surtout le premier tome, mais un doute persistait quant à ses interprétations des clichés du scanner cérébral. En fin d'année, je pus le rencontrer à Bruxelles avec quelques dizaines de thérapeutes médecins ou non. Après un exposé brillant, « dans un silence religieux », il proposa, à ceux qui en avaient, d'interpréter leurs clichés pour clôturer la première mati- née. Curieusement, j'avais oublié d'en apporter, mais j'étais en première loge, juste derrière lui qui était assis devant un petit négatoscope.

Là, j'ai pu vraiment voir « l'artisan au pied du mur » !

Dans sa langue maternelle et à l'aide de sa loupe, il se livra à des interprétations impressionnantes et « d'une précision toute germanique » alors qu'il ne connaissait rien des personnes qui avaient subi cet examen d'imagerie cérébrale. En environ une quarantaine de minutes, il en avait interprété une vingtaine avec le même brio : choc(s) vécu(s), répercussions organiques et symptômes toujours confirmés pour tous les cas !

Nous étions tous abasourdis, d'autant que certains avaient apporté leur propre scanner cérébral. Ce fut un peu comme « mon chemin de Damas » ! Mon voisin, le Dr Michel Henrard, qui devint un ami, s'était déplacé à Cologne avec quelques amis dix mois avant ce séminaire. Il était d'abord très sceptique quant à leurs dires « trop beaux pour être vrais ».

Dans son remarquable livre intitulé Comprendre sa maladie, d'après les découvertes du Dr Ryke Geerd Hamer, il raconte cette rencontre décisive pour lui aussi. Non seulement le Dr Hamer avait pu, sur ce seul examen, diagnostiquer le cancer bronchique de son patient, mais aussi répondre correctement et précisément à une dizaine de ses questions. Ainsi qu'il écrit :

« Il nous parlait d’un système explicatif de la maladie... il répondait à toutes nos questions et ses réponses étaient vraiment décapantes car son interprétation balayait tout ce qu’il appelait dogmes et hypothèses de la médecine classique, en ne s’en tenant qu’aux faits observés. Ses vastes connaissances et surtout une démonstration étonnante nous laissèrent perplexes. Au fur et à mesure des nuits à moitié blanches devant son livre aussi dérangeant que cohérent, le choix devenait incontournable, il fallait vérifier ».

Ces écrits du Dr Michel Henrard peuvent aussi s'appliquer à mon parcours dès ce premier séminaire. Je fus toujours chaleureusement accueilli par le Dr Hamer durant environ 8 ans et ces merveilleuses collaboration et amitié continuèrent jusqu'en 2018, quand j'ai pris ma retraite. Entre-temps, j'ai eu l'occasion d'enseigner les travaux du Dr Hamer, que je considère comme le pendant du tableau de Mendeleïev, lui aussi beaucoup critiqué de son vivant, car lui aussi avait eu tort d'avoir raison trop tôt !

C'est pourquoi la Médecine nouvelle du Dr Hamer peut même intéresser des personnes qui ne sont pas dans le soin. Ainsi, je me souviens de ce jeune entrepreneur qui avait totalement revu la gestion de son personnel après avoir été particulièrement interpellé par les travaux du Dr Hamer concernant les impacts de la latéralité des personnes au test de l'applaudissement spontané, notamment sur leur fonctionnement psychique.

C'est dans le cadre des enseignements de ces travaux que j'ai rencontré Sébastien Cazaudehore vers les années 2000. Après une vingtaine d'années, la reprise de contact qu'il a suscitée m'a fait grand plaisir ! À sa voix, j'avais comme l'impression de l'avoir quitté la veille. De nombreux souvenirs agréables me revenaient immédiatement en mémoire. A l'époque, j'avais déjà beaucoup apprécié sa gentillesse et son sens de l'accueil, mais aussi son intérêt pour de nombreux domaines, son intelligence vive et la finesse de ses analyses. En fait, il a conservé toutes ces qualités ainsi que la tournure d'esprit et la cohérence requises pour appliquer le décodage biologique « lege artem ».

Son ouvrage illustre bien ce que je viens de citer. J'ajouterai qu'il a aussi fait fructifier l'enseignement alors reçu par son expérience et par son ouverture à d'autres approches complémentaires et variées qui enrichissent sensiblement sa palette thérapeutique.

Cet ouvrage devait être exhaustif pour atteindre ses objectifs, et j'estime que ceux-ci sont atteints. Bien qu'étant aujourd'hui en « ménopause professionnelle », j'y ai également appris plusieurs choses, surtout dans le dernier quart de son ouvrage, et je l'en remercie !

Merci à toi, mon cher Sébastien, pour cet ouvrage qui me semble bien nécessaire, au-delà de départager les « pour » et les « contre », ainsi que tu le dis clairement. Mieux vaut s'abstenir de pratiquer le décodage biologique si on le réduit à un bricolage, à une « soupologie » de recettes hétérogènes en prétendant le pratiquer. Merci surtout pour ce que ton ouvrage nous apporte : rigueur et science dans un profond humanisme.

Amicalement, Robert Guiné

Cet ouvrage a pour volonté de vous permettre de comprendre les rouages et les fonctionnements du décodage biologique en tant que discipline créée par des scientifiques et des auteurs spécialisés. Notre souhait et le but de ce travail sont de vous permettre de comprendre la nature même de ces travaux. Tous les cas pratiques qui sont décrits dans cet ouvrage sont fictifs ou issus des travaux de différents auteurs et médecins que nous utilisons dans le cadre d'une illustration de propos présentés.

En aucun cas il ne s'agit de recommandations médicales ni même de conseils à suivre dans le cadre d'une démarche thérapeutique. Il s'agit d'un essai, d'un exercice intellectuel. Toute maladie doit impérativement être gérée et suivie par une présence médicale reconnue et compétente. Seul un médecin est habilité pour proposer un diagnostic, un traitement, un suivi médical adapté. Il s'agit là d'une véritable recommandation pour ne pas mettre votre santé en danger. Certaines personnes, par peur de la machine médicale, ou du fait de croyances particulières, voudraient éviter à tout prix la médecine conventionnelle, mais ce serait une erreur. Rien ne vous empêche de poursuivre les possibilités que peuvent offrir les informations présentes dans un ouvrage de décodage biologique comme une voie parallèle à celle que vous suivez auprès

de votre médecin traitant.

INTRODUCTION

Depuis une quarantaine d'années que les notions de décodagebiologique ont fait leur apparition sur la scene des methodes thérapeutiques, beau- coup d'encre a coulé, que cela soit du côté de ses détracteurs ou de ses défenseurs. Malgré cela, les principes de son fonctionnement restent encore trop souvent mal compris, soit parce qu'ils ont été abordés depuis une perspective trop hermétique et scientifique, soit au contraire parce qu'ils ont été décrits par des personnes qui n'avaient qu'une compréhension partielle de ce qu'est vraiment cette discipline. Comment même réussir à se faire une idée de ce qu'elle est vraiment lorsque certains médecins et chercheurs en vantent les vertus, alors que d'autres qui semblent tout aussi sérieux font tout pour la diaboliser ¿ Qui a raison, qui a tort ?

Beaucoup de personnes ont une idée erronée de ce qu'est réellement le décodage biologique. Cela tient notamment au fait que beaucoup confondent cette discipline avec des raccourcis que l'on peut faire avec le langage des oiseaux ou des expressions populaires (ce n'est pas parce que l'on est estomaqué par quelque chose que l'on aura un problème à l'estomac). Ces raccourcis sont effectivement parfois utilisés, mais généralement parce qu'ils peuvent constituer un moyen mnémotechnique pour permettre de se souvenir d'une association entre une problématique et le mal qui affecte un organe en particulier.

En réalité, il s'agit d'une discipline d'une incroyable complexité, basée sur des années de recherche par des médecins (oncologues, radiologues...) pour arriver à établir ces connexions basées sur une biologique, sur une logique scientifique du vivant. Il n'y a rien d'empirique dans la méthodologie qui a mené aux conclusions que l'on retrouve dans les différents dictionnaires de décodage biologique. Cette approche s'appuie sur les différentes disciplines scientifiques du vivant, notamment la phylogenèse, l'embryologie, l'ontologie, la biologie, l'éthologie animale et humaine, ainsi que sur toutes les disciplines médicales.

Ce que nous vous proposons avec cet ouvrage est un guide pour décoder le décodage biologique, pour comprendre ses rouages, ses fonctionnements et sa méthodologie. Autrement dit, nous proposons d'expliquer comment comprendre et interpréter son jargon et sa philosophie. Depuis longtemps, notre intérêt pour le sujet est évident, même s'il ne peut constituer une position officielle de niveau académique. Plus simplement, nous cherchons à vous donner une tournure d'esprit, c'est-à-dire les clefs pour que vous puissiez vous forger votre propre opinion sur cette discipline et sur son évolution depuis une quarantaine d'années. Il ne faut malgré tout pas perdre de vue que le décodage biologique ne se résume et ne s'arrête pas à des ouvrages et des dictionnaires (très précieux et utiles au demeurant) permettant à tous d'ac- céder à des informations. En fait, ce sont surtout des thérapeutes, médecins ou non-médecins, des spécialistes et des chercheurs qui travaillent depuis cette base thérapeutique pour en étendre les vérifications et les applications et qui tentent d'apporter des solutions aux patients et aux personnes qu'ils accompagnent.

Pour raconter cette histoire, il va nous falloir remonter un peu en arrière, dans nos fonctionnements biologiques profonds, afin d'expliquer comment, au travers des mémoires dont nous sommes porteurs, le cerveau gère nos réactions à nos souffrances et comment il conçoit la notion même de maladie. Nous avons pour volonté d'exposer ces notions avec un maximum de clarté, comme un enchaînement qui pourra être appréhendé par des personnes n'ayant même aucune connaissance en biologie.

LE CERVEAU

La loi d’or du cerveau1

Dans la nature, un animal est un organisme autonome faisantfaisant partie d'un écosystème, donc soumis à un ensemble de règles et de facteurs écologiques. La fonction première du cerveau de cet individu, qu'il s'agisse d'un insecte, d'un loup ou d'un humain, est de maintenir l'homéostasie de l'organisme, quelles que soient les variations de l'environnement dans lequel il se trouve. L'homéostasie est un état d'équilibre, voire d'harmonie, vers lequel tend en permanence l'être, et donc aussi son organisme, ce sont tous les processus physiologiques pour lesquels le cerveau va œuvrer, pour maintenir l'ensemble des valeurs de ces processus (température, pression, rythme cardiaque, niveaux d'hormones...) dans des paramètres idéaux et bénéfiques. C'est ce que l'on va mesurer pour vérifier si nous sommes en bonne santé ou pas : température à +/- 37,3 °C, tension artérielle à +/-12/7 pour une jeune adulte par exemple... Un individu est donc une structure complexe, animée par d'innombrables fonctions biologiques complexes, et il devra maintenir celle-ci dans un environnement moins complexifié en luttant contre le deuxième principe de la thermodynamique2. Le maintien de l'homéostasie équivaut donc au maintien des paramètres du milieu intérieur en fonction des variations du milieu extérieur dues aux différents facteurs écologiques. Du point de vue de l'écosystème, un facteur écologique est un élément du milieu susceptible d'agir directement sur les êtres vivants durant une partie de leur cycle de développement. Ces facteurs pouvant être abiotiques, comme l'ensemble des caractéristiques physico-chimiques du milieu (météo, hygro- métrie, altitude...), et biotiques, comme l'ensemble des interactions qui se réalisent entre des individus de la même espèce ou d'espèces différentes.

Le but de tout individu : la Survie !

Ainsi, le cerveau va devoir effectuer ce travail complexe et constant d'ajustement, d'action et de réaction, d'adaptation à tout ce qui peut survenir dans le milieu interne et externe. Tout ce travail a pour fonction biologique priori- taire le maintien en vie de l'individu instant après instant, car l'activité de cette partie vitale de notre fonctionnement cérébral échappe à notre conscience. Le cerveau va fonctionner pour lui permettre d'agir et de réagir pour survivre, pour rester le plus proche possible de l'homéostasie, d'un équilibre sécure. Il pourrait sembler alors logique de dire que la survie de l'individu est la fonction première du cerveau, mais ce n'est pas tout à fait exact. La fonction première et vitale du cerveau, sa règle d'or, est d'assurer sa propre survie, avant même celle du corps. Il conditionne inconsciemment le comportement de tout individu dans ce but, gagner du temps pour sa propre survie, toujours trouver la meilleure solution pour survivre l'instant d'après.

Cela pourrait paraître redondant, ou même être un degré de subtilité inutile de dire que la survie du cerveau passe avant celle de l'individu et de son corps, mais cela permet au cerveau, dans des cas extrêmes, de sacrifier d'autres parties du corps dans un contexte de gain de temps. S'il avait la charge de la survie de l'individu dans sa globalité en priorité, les finalités comporte- mentales seraient très différentes. Un loup dont la patte a été prise au piège finira par la sectionner avec les dents, sans se soucier de savoir si la blessure pourrait le tuer ensuite, il ne se soucie que de réussir à survivre jusqu'à l'instant d'après, ne pas mourir dans le piège ; le cerveau d'abord, la patte et l'hémorragie ensuite. Si la priorité du cerveau était vraiment la survie de l'individu, cela serait totalement impossible.

Le maintien de l'homéostasie devient alors un but en soi. Puisque c'est l'état qui par excellence favorise le plus la survie de l'individu, tout ce qui peut éloigner ce dernier de cet état sera alors considéré comme une menace, un danger. Le maintien en vie se fait par la mobilisation de l'ensemble des fonctions du corps, en quelque sorte orchestrée par « notre cerveau vital », et ce, hors du champ de la conscience, afin de contrôler, en fonction de la seule urgence, l'adaptation de notre corps à des contraintes imposées par l'environnement (famine, sécheresse, froid intense...). Pour agir sur notre environne- ment interviendront davantage les fonctions cérébrales reliées à la conscience. Concrètement, du point de vue comportemental, la survie de n'importe quel individu peut se résumer à trois fonctions ou pulsions fondamentales, distinctes mais liées entre elles, et auxquelles il devra répondre en permanence, comme trois sous-programmes de cette loi d'or : la Protection, la Nutrition, la Reproduction. Il existe bien évidemment un ordre d'importance entre ces trois programmes qui est déterminé par le degré d'urgence que chacun représente : la Reproduction sera possible si la Protection est assurée, et la Protection sera considérée si la Nutrition ne pose pas de problème. Toutefois, le cerveau gérera ces trois éléments avec le même degré d'importance en fonction des besoins. La survie de l'individu a bien évidemment pour but la perpétuation et donc la survie de l'espèce elle-même, mais nous changeons ici de niveau d'organisation et de priorité, nous souhaitons ici nous cantonner au niveau d'organisation de l'individu, pas de l'espèce à laquelle il appartient. Quels que soient les comportements d'un individu, qu'ils soient raisonnables ou non, ils seront toujours conditionnés, le plus souvent de manière inconsciente, en fonction de ces trois éléments et donc d'un principe de gain de temps pour sa propre survie3.

Ces trois éléments répondent à cette nécessité de conservation de l'espèce et sont au plus haut rang de la hiérarchie des comportements instinctuels, rituels et même certainement raisonnables. Le cerveau sera toujours à la recherche de la solution, ou de l'action ou réaction qui permettra à l'individu de gagner du temps pour sa propre survie, et ce, même si cela doit passer par le sacrifice d'une partie ou même de l'ensemble de l'individu.

Cette notion de gain de temps est très importante, car elle conditionne beaucoup de choses dans nos comportements, qu'ils soient individuels ou sociaux. D'une certaine manière, on pourrait comparer cela à un bilan comptable énergétique. De ce point de vue énergétique, un tel bilan pourrait se traduire de la manière suivante :

ENTRÉES D’ÉNERGIE

SORTIES D’ÉNERGIE

Nous allons dépenser une quantité

Y

de calories pour :

Les aliments que nous consommons et que nous transformons en une quantité

X

de calories utilisables

assurer le fonctionnement du corps

se procurer de la nourriture

réparer des blessures ou des maladies éventuelles

échapper à un danger

Survivre est possible lorsque X est supérieur ou égal à Y, c'est-à-dire que l'on a absorbé plus d'énergie que l'on n'en a dépensé. Si le bilan est négatif pendant trop de temps, c'est la mort assurée. La notion de gain de temps est tout ce qui va nous permettre de faire pencher la balance dans le bon sens, qui va favoriser notre capacité à avoir un bilan énergétique positif. Pourquoi parle-t- on de gain de temps4 ? Parce que si nous finissons nos journées avec toujours un bon excédent d'énergie, cela voudra dire que nous aurons du temps en plus qui pourrait être consacré à autre chose que la simple satisfaction de besoins primaires. Comment pourriez-vous avoir du temps pour des loisirs si nos sociétés actuelles ne permettaient pas de faciliter cet accès au gain de temps ? Imaginez qu'il y a à peine un siècle, dans les campagnes, le temps qui n'était pas occupé à produire les moyens de subsistance d'une famille l'était pour la fabrication ou la réparation d'objets pour permettre le travail. Ce temps en plus est l'unique possibilité de « gaspiller » de l'énergie pour autre chose. Un guépard ne courra jamais à pleine vitesse pour le simple plaisir de sentir le vent sur sa tête, s'il court c'est pour un besoin vital.

L’être humain est un système dynamique dissipatif

Un système dynamique est un système qui n’est pas en équilibre, il est en évolution permanente. Il se développe toujours vers l’avant et ne peut plus être ramené en arrière. Dissipatif signifie que ce système consomme de l’énergie pour se développer, énergie qui doit être récupérée à l’extérieur du système sous forme matérielle (nourriture, oxygène...) ou électromagnétique (lumière et autres rayonnements). Cette énergie sera transformée au sein du système sous une autre forme (force musculaire, sucres...) et utilisée dans le but de maintenir le système au-dessus d’un niveau d’équilibre fatal, puisque marquant la fin de l’évolution, donc la mort.

Martin Strauss, Chaos et médecine nouvelle

La notion de gain de temps est donc aussi au cœur du fonctionnement social et individuel des êtres humains. Cela se traduit par une tension inconsciente qui va s'accroître ou décroître et qui permettra de toujours bien se rendre compte de la situation dans laquelle nous sommes en rapport à notre propre survie. C'est ce bilan qui va déterminer si nous pouvons vivre nos vies (positif), évoluer dans la survie (neutre ou proche), ou si notre existence est menacée (négatif).

J.-M. Pelt exprime parfaitement ce point avec cette histoire qu’il rapporte concernant les Koudous en Afrique. Ces grandes antilopes se nourrissent principalement des feuilles basses des acacias, mais un système naturel de défense de la plante, en sécrétant rapidement du tanin, oblige les koudous à constamment se déplacer pour se nourrir sous peine d'intoxication et de mort. Comme le relate l'auteur, une année de grande sécheresse, les fermiers furent contraints d'avoir recours à des grillages pour protéger les cultures, isolant ainsi les arbres par groupes restreints. Peu de temps après, de nombreux koudous furent trouvés morts au pied des acacias, et une analyse vétérinaire précise permit d'établir que les animaux étaient morts de faim et non empoisonnés, l'estomac présentant de grandes quantités de terre ingérée. Le cerveau a donc parfaite- ment rempli sa fonction première : choisir la solution donnant le plus de temps à la survie, ne pas manger pour ne pas mourir empoisonné et essayer de brouter les herbes rases ingérant ainsi plus de terre que de végétal. Les animaux sont donc morts d'inanition au pied d’une grande quantité de nourriture.

Dans ce contexte, et pour pouvoir remplir son rôle de la manière la plus efficace possible, le cerveau fonctionne comme un système de communication dont la tâche sera d'assurer :

un rôle de liaison entre l'ensemble de l'organisme et l'environnement dans lequel il évolue ;

le contrôle du milieu intérieur et de ses différents paramètres biologiques vitaux en fonction des changements survenant dans le milieu extérieur ;

le contrôle de l'environnement par les actions de l'organisme afin de permettre le maintien de l'homéostasie de celui-ci ;

la circulation des informations entre l'ensemble des cellules du corps et l'environnement extérieur dans une boucle rétroactive constante pour ajuster au mieux les différents changements et les différentes actions.

À travers notre cerveau, notre être est dépositaire de la quintessence des programmes biologiques de survie qui se sont développés et ont été retenus tout au long de l'histoire de l'Évolution, qu'on appelle aussi la phylogenèse. Le cerveau est donc au centre d'une boucle rétroactive, un système cybernétique, dans lequel chacune de ses réactions et de ses actions va modifier le milieu intérieur en fonction des informations, sous forme de perceptions, que lui fournit notre corps et qui portent sur les changements survenant dans l'environnement (température, luminosité, prédateurs...). Cela va aboutir à faciliter le maintien des paramètres intérieurs, et in fine de permettre à l'individu d'agir sur son environnement. Au cas où l'individu se sente dans l'impuissance ou l'impossibilité de réagir, cela aboutit à enclencher les modifications adaptatives de notre fonctionnement biologique, en faisant intervenir les mémoires que nous venons de mentionner, de ce que l'on considère comme étant des symptômes, constituants des maladies. Nous reviendrons plus largement sur ce point dans un chapitre ultérieur. Chaque modification, chaque changement de perception va permettre de nouvelles réactions et de nouvelles adaptations. Si la température chute à l'extérieur, le corps va concentrer le sang autour des organes vitaux pour les garder au chaud et l'individu entre- prendra l'action de monter le chauffage ou de faire un feu pour influencer l'environnement en retour.

CE QUE L’ON EN RETIENT

Tout ce que l’on fait dans la vie, toutes nos actions, tous nos comportements, tous nos projets, tout est fait pour permettre et assurer notre stabilité biologique, pour gagner du temps. Gagner du temps, c’est accumuler suffisamment d’énergie et de ressources pour avoir de l’avance sur notre consommation d’énergie nécessaire à notre maintien en vie.

1Entre essence et existence, Sébastien CaZaudehore, Éd. Centre DEVAS (Lulu.com).

2 Le deuxième principe de la thermodynamique établit l’irréversibilité des phénomènes physiques, en particulier lors des échanges thermiques. Cela peut s’illustrer par l’idée qu’une tasse de café chaud refroidira inexorablement et qu’elle ne pourra jamais se réchauffer seule... bref, tous les systèmes sont voués, à plus ou moins long terme, à atteindre une énergie nulle, la mort.

3 En ce qui concerne le comportement social, le groupe s’interposant entre l’individu et l’es – pèce, peuvent apparaître des comportements individuels contraires à la survie de l’individu et donc contraires à la conservation de l’espèce

4 Cette notion est très largement développée dans l’ouvrage Entre essence et existence, Sébastien Cazaudehore, Éd. Centre DEVAS (Lulu.com).

Le mode de combat

Donc, tout ce qui va venir menacer cet équilibre complexe, que le cerveau tente en permanence de maintenir, sera donc automatiquement perçu comme étant un danger pour sa survie et, par extension, la survie de l'individu5. De plus, le maintien de l'homéostasie représente déjà une certaine dépense d'énergie qu'il faudra compenser en trouvant suffisamment de nourriture, mais tout ce qui va venir causer un déséquilibre et éloigner l'organisme de l'homéostasie va évidemment constituer une perte supplémentaire d'énergie. Il faudra donc que le cerveau adapte ses comportements pour réussir à limiter au maximum cette déperdition supplémentaire. C'est un jeu subtil d'interactions permettant des changements et des réajustements constants.