L'apologie de la mort - Sébastien Cazaudehore - E-Book

L'apologie de la mort E-Book

Sébastien Cazaudehore

0,0

Beschreibung

Connaître et comprendre la mort, non pas comme une finalité ou une fatalité, mais comme un processus évolutif qui nous permet d'apprendre à vivre pleinement, d'avancer et de grandir chaque jour un peu plus. Accepter la mort dans notre vie est une manière de transcender notre peur de vivre, d'avancer vers cet inconnu qui ne s'est pas encore construit. La mort est une transformation, un passage vers quelque chose de nouveau, exactement comme les changements dans nos vies sont des transformations qui s'opèrent lorsqu'une partie de nous meurt pour laisser la place à quelque chose de plus proche de qui nous voulons vraiment être. La mort est un processus de vie, et l'exclure de nos réalités personnelles ou sociétales reviendrait à ne laisser la place qu'à la peur d'une finalité, la peur d'une extinction, la peur de vivre pour ne pas risquer de mourir, sans pourtant craindre de mourir sans jamais avoir vécu. Né d'une expérience personnelle, l'Apologie de la mort, c'est une réflexion qui permet d'avancer vers un changement de paradigme.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 297

Veröffentlichungsjahr: 2024

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Du même auteur:

27 clefs pour révéler votre potentiel, Bussière, 2018.

Néo-chamanisme, Néo-Ayahuasca, Néo-sapiens, Bussière

La tourmente du Serpent, Véga, 2021.

Visions chamaniques: L’Imaginal et l’Ayahuasca, Véga, 2021

Rituels chamaniques, Véga, 2022

Avertissement

L’éditeur et l’auteur déclinent toute responsabilité quant aux possibles mauvaises interprétations des conseils et utilisations prodigués dans cet ouvrage, celles-ci étant données à titre d’information.

Les expériences décrites dans le texte sont à approcher avec circonspection, dans un cadre professionnel d’accompagnement par des personnes qualifiées.

L’utilisation de psychotropes peut avoir des conséquences très graves.

L’ambassade de France met en garde les voyageurs contre la consommation de Ayahuasca, plante hallucinogène utilisée par les chamanes en Amazonie, inscrite au registre des stupéfiants en France. L’usage de l’Ayahuasca peut avoir des conséquences médicales graves, susceptibles d’entraîner la mort.

Table des matières

Introduction

La mort physique et comment elle est vécue

Les NDE

L’avocat du diable

L’importance de l’expérience de mort

Les Bardos, le processus de mort

Le Bardo Thödol

Le cheminement du défunt selon le Bardo Thödol

Les mythes, une initiation à la mort

Le passage du corps à l’esprit dans la philosophie de l’intelligence agente : conséquences d’une scission

Le paradigme quantique de l’esprit supra-lumineux

Les cinq éléments

La Quintessence, l’illumination alchimique

L’esprit supra-lumineux

L’expérience transpersonnelle de la lumière

Qu’est-ce que la petite mort ?

Le Soi, l’ego, le supra- et le sublumineux

Le devenir de l’ego

Une expérience paroxystique parfois difficile

La peur du changement

La biologie de la peur

Les peurs fondamentales

La peur comme alliée du changement

La petite mort au quotidien

Les psychotropes et l’apprentissage de la mort

Petite mort – dépression – toxicomanie

La chute dans l’astral et les petites morts négatives

Le plan astral

Le jugement de l’âme

Le jour où je suis mort

Le 15 février 2015, Maloca du Centre DEVAS, Misahualli

Décortiquons

Le cheminement vers soi, une préparation à la vie… une renaissance

Annexe I – L’enseignement du Bardo Thödol

Annexe II – Anapanasati, méditation de la mort de l’Ego

Première tétrade : la contemplation du corps

Deuxième tétrade : la contemplation des sensations

Troisième tétrade : la contemplation de l’esprit

Quatrième tétrade : la contemplation des dharmas

Annexe III – Les profils psycho-émotionnels liés aux

Gunas

influençant les Chakras

Index des illustrations

Bibliographie

Introduction

Chaque jour, nous vivons nos vies avec le spectre de la mort au-dessus de nos têtes. Elle est partout. Parfois nous essayons de la banaliser en nous racontant des histoires où elle touche des personnes qui vivent loin et que l’on ne connaît pas. Puis on nous la ramène dans notre quotidien, quand les informations nous rappellent chaque jour que nous pourrions être les prochains sur la liste, découvrant toujours de nouveaux dangers aptes à attirer son attention sur nous. Tout est fait pour nous rappeler son existence invisible, comme si l’on voulait exacerber son importance presque diabolique dans chaque instant de notre vie. Depuis le moment où nous sommes en âge de nous préoccuper de notre propre finalité, nous devons toujours garder à l’esprit qu’à n’importe quel instant, nous pouvons être « fauchés par le croche-pied rigolard de la mort imbécile » comme le disait Desproges avec humour.

Face à cette réalité omniprésente, nous sommes confrontés à un choix : est-ce que l’on prend le risque de vivre avant de mourir, où doit-on se faire tout petit pour se faire oublier de la mort le plus longtemps possible ? Mais alors… nous devrions vivre dans la peur de la mort, et même dans la peur de vivre. Étrangement, beaucoup choisissent de nier cette réalité plutôt que de vivre dans la peur, et font tout pour distraire leurs esprits, les éloigner de cette réalité inéluctable. Comme doit-on vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ? Beaucoup promettent monts et merveilles dans l’au-delà pour les personnes qui vivent leurs vies selon leurs préceptes, mais les promesses et les préceptes ne sont jamais les mêmes… Que peut-on espérer atteindre lorsqu’on dépasse cette frontière ultime ? Cette notion de mort a intéressé les penseurs, les philosophes, les religieux et les scientifiques de toutes les époques de l’histoire de l’humanité : pour tenter de déterminer s’il y a bien quelque chose après l’instant où le doigt de la grande faucheuse nous touche, mais aussi pour comprendre les processus de mort et leur réalité dans la vie des vivants.

Et si tout cela n’avait aucune importance finalement ? On nous dit que l’illusion se trouve dans les rêves, ou on nous dit qu’elle se trouve dans le monde dans lequel nous vivons, que la vraie vie commence après la mort ou au contraire qu’elle s’arrête avec le dernier battement du cœur… personne n’est d’accord, et certains sont même prêts à se battre sur ces sujets. Et si tous avaient raison ? Dans cet ouvrage, nous avons voulu nous éloigner de ces considérations et aborder cette notion de mort comme on parlerait d’une amie chère, d’une amie qui nous veut du bien et qui ne cherche qu’à nous aider à chaque instant de notre vie à trouver notre voie pour enfin, un jour, venir la retrouver avec joie et plaisir. Et si finalement la vie n’était qu’un grand entraînement à mourir correctement et la mort la véritable opportunité pour accéder à une vie riche et heureuse ?

C’est ce que propose cet ouvrage, une découverte de ce qu’est vraiment la mort et comment dans nos sociétés occidentales, elle a peu à peu quitté la réalité des vivants pour devenir presque tabou, alors que dans d’autres cultures on apprend à vivre avec elle et à la célébrer dans la joie. En tant que tabou, nous vivons avec la polarité négative de la mort, celle qui nous plonge dans la peur de vivre vraiment et dans un fatalisme pathologique. Nous voudrions ici vous donner une autre image de la mort, celle d’un moteur de la vie, celle d’un processus indispensable et souhaitable, et dont on peut reproduire les fonctionnements dans différents aspects de notre vie de tous les jours afin de bénéficier de ce qu’elle peut nous enseigner. Apprendre à faire mourir certaines parties de nous pour nous enrichir et nous libérer de la peur.

Ce livre est une évolution depuis l’idée d’une finalité vers une capacité de renaissance à chaque instant de notre vie, pour apprendre à vivre en sachant bien mourir et discerner ce qu’il convient de laisser mourir en nous, pour toujours vivre mieux.

La mort physique et comment elle est vécue

« J’avais déjà décidé de poursuivre

mes recherches, car il me semblait,

dans mon innocence, que l’incertitude était pire

que tout, même si la vérité était terrible. »

H. P. Lovecraft, La peur qui rôde (1923)

Comment peut-on parler de la mort physique d’une personne ou même de la mort physique et spirituelle en général ? Vraisemblablement les seules personnes qui seraient à même de rapporter l’intégralité de cette expérience sont justement celles qui ne sont plus là pour le faire. Certains argueraient que des médiums en contact avec les âmes des défunts ont pu réussir à avoir les récits de cette expérience et à les partager avec nous autres vivants. Mais dans un souci d’objectivité, nous allons volontairement écarter ce type de sources d’information, déjà parce que cela ne constitue pas une information de première main, mais aussi parce qu’il est presque impossible de savoir si ces informations sont réellement venues d’un contact avec l’âme d’un défunt ou s’il s’agit d’une construction archétypale de la part du médium. Notez malgré tout que si nous devions donner un avis personnel, nous serions enclins à accepter certains de ces récits, déjà du fait d’une longue expérience chamanique, mais aussi du fait qu’il existe une certaine cohérence que l’on retrouve dans toutes ces informations.

De ce fait, la seule source « tangible » qu’il nous reste pour essayer de nous faire une idée de ce qu’est exactement ce processus de mort et de savoir en quoi consiste cette expérience, se trouvera avec les personnes ayant vécu une NDE (Near Death Expérience) ou EMI (Expérience de mort imminente) en français. Depuis de nombreuses années, beaucoup de scientifiques, dont des médecins, psychologues et psychiatres se sont intéressés aux récits des expérienceurs de NDE, encore une fois du fait d’une cohérence dans les récits qui étaient rapportés. L’époque où l’on attribuait ces récits à des délires induits par un cocktail de molécules endogènes ou exogènes est bien loin.

Les recherches qui ont été menées au fil des décennies et qui ont permis de collecter un nombre impressionnant de ces récits d’expérience de mort donnent, si on s’intéresse uniquement aux éléments qu’ils ont en commun, une fenêtre particulièrement intéressante sur ce que peut être cette expérience. Évidemment, et nous le verrons en détail, ces récits ne permettent que de s’en faire une idée qu’en tant que transition entre deux états, les expérienceurs de NDE n’ont aucune idée de ce qui se trouve au-delà de cette phase intermédiaire. Nous considérons donc ces expériences uniquement comme une transition, la mort réelle et effective se produisant lorsqu’une certaine limite est franchie et qu’il n’y a plus de retour possible… et donc pas de témoignage possible.

Dans un premier temps, nous allons distinguer deux aspects : la mort physique et la mort spirituelle, afin de déterminer quels sont éléments qui les différencient, ou s’il y a même quelque chose qu’ils ont en commun. Si l’on doit aborder un tel sujet tout en respectant, autant que possible, une volonté d’objectivité, il nous faut donc trouver une source d’information qui nous permette cela. De notre point de vue, les expériences de NDE, rapportées par des professionnels de santé (médecine, psychologues et psychiatres par exemple) constituent une source accessible et un excellent point de départ.

Fig. 1 : La lumière blanche au fond du tunnel

Les NDE

« Nous aurions dû savoir depuis le début

que la curiosité humaine est inépuisable,

et que nos résultats officiels suffiraient

à encourager les hommes dans cette sempiternelle

poursuite de l’inconnu. »

H. P. Lovecraft, Les montagnes hallucinées (1931)

Les NDE sont étudiées, de manière scientifique, depuis plusieurs dizaines d’années, éloignant définitivement ces occurrences de la possibilité d’être rejetées comme étant de simples affabulations. Encore aujourd’hui, il existe deux approches philosophiques extrêmes et opposées en ce qui les concerne, et qui viennent nuire à cette solide réputation. Ces visions sont d’une part la position matérialiste-réductionniste, et d’autre part la position spiritualiste-inflationniste. La première voudrait aborder les NDE comme une expérience simplement hallucinatoire, des hallucinations induites par divers biais et dont la réalité n’a rien à voir avec ce que pourrait être l’expérience de mort. La deuxième approche au contraire tend à considérer qu’il s’agit d’une expérience purement spirituelle qui ne devrait en aucun cas être abordée par un biais scientifique, incapable d’étudier un tel phénomène, et même si une telle étude se déroulait dans le plus profond respect des personnes et avec une large ouverture d’esprit (malgré tout nécessaire, même pour un scientifique, lorsqu’il navigue dans de telles eaux).

Si l’on s’éloigne quelque peu de ces positions extrêmes, nous découvrons des études fascinantes qui s’appuient sur des milliers de témoignages venant du monde entier, rigoureusement sélectionnés pour être certain d’en éliminer les plus douteux, et tentant toutes d’analyser ce voyage, cette transition entre la vie et la mort. La raison principale qui a permis la naissance de cette science, et pour laquelle de nombreux scientifiques s’y sont intéressés, tient au fait qu’il existe une incroyable cohérence dans ces récits, qu’ils viennent de France, des États-Unis, d’Inde ou d’ailleurs. Cette cohérence se retrouve non seulement dans la nature de l’expérience en elle-même, mais aussi dans les détails qui la composent. Aujourd’hui, rares doivent être les personnes qui n’ont pas une idée précise de ce que peut vouloir dire « la lumière blanche au fond du tunnel ».

Une considération essentielle à laquelle ces chercheurs ont dû faire face est de savoir quel crédit il était possible de donner à ces témoignages. Ils se sont rapidement rendu compte d’une chose : les expérienceurs eux-mêmes étaient souvent récalcitrants à l’idée d’aborder ce sujet, étant les premiers à douter de leur propre expérience. L’être humain cherche toujours à maintenir son intégrité physique, ainsi que l’intégrité de ses structures mentales. Accepter de corroborer et de donner foi à ses propres observations dans un tel contexte, reviendrait souvent à accepter de remettre beaucoup de choses et de croyances en question, de s’exposer au rejet de certaines personnes, à la peur des conséquences de ce que cela pourrait impliquer…

Donc lorsqu’une personne accepte de partager cette expérience, elle le fait déjà très souvent sur la base d’une réserve qui n’a rien à voir avec la pudeur. Le simple fait d’accepter de partager cette expérience revient à accepter sa réalité et ses implications. Ces personnes auront alors naturellement tendance à éliminer d’ellesmêmes les éléments qu’elles jugeront dissonants (c’est-à-dire tout ce qui leur semblera délirant, excessif, possiblement ridicule… en fonction des croyances de chacun), ce qui constitue évidemment un ensemble d’informations en soi. Cela complique d’autant plus le travail de ces chercheurs qui doivent avoir les informations les plus complètes possibles et qui devront chercher ces éléments mis de côté tout en s’assurant qu’ils ne vont pas risquer de les suggérer. Toutes ces collectes de récits vont ensuite permettre de recouper les différentes informations, et même de les étudier d’un point de vue statistique. Cette approche statistique pourrait paraître un peu stérile et froide pour quelque chose d’aussi éloigné d’une réalité quantifiable, mais elle a eu le mérite de mettre en lumière le fait que parmi les milliers d’expérienceurs de NDE, de nombreux éléments de ces récits étaient communs à une majorité de personnes.

On parle d’invariance et de multiplicité des expériences de NDE. Prenons un exemple concret, si la majorité des expérienceurs de NDE rapportent avoir eu une impression de mouvement, de déplacement, tous ne l’ont pas vécu de la même manière : certains vont parler d’être arraché ou aspiré, d’autres d’une ascension à une vitesse vertigineuse, qu’ils flottaient, volaient ou planaient… L’étude statistique permet d’extraire de toutes ces perceptions, de tous ces mots choisis et ces descriptions, une trame commune, un élément commun qu’est cette sensation de déplacement, très largement acceptée comme étant verticale, vers le haut et souvent à grande vitesse. D’une donnée statistique découle finalement une clef essentielle, un ensemble d’éléments communs à tous les expérienceurs, quel que soit leur sexe, leur âge, leur culture ou nationalité. C’est aussi cela qui est venu donner un crédit énorme aux récits de NDE et aux chercheurs qui étudient ce phénomène.

Si nous devons, dans cet ouvrage, aborder les notions d’expérience de mort avec la même objectivité dont ont fait preuve tous ces chercheurs, il nous faut rappeler un point essentiel, une notion fondamentale : une NDE (Expérience de Mort Imminente) n’est pas une expérience réelle de mort, elle est l’expérience de la transition entre la vie et la mort, cette partie du voyage, après la vie, qui nous emmène vers la mort, mais sans l’atteindre. Sachant bien que l’on parle de « Mort Imminente » et pas de mort simplement, ces expériences et ces récits parlent donc de tout ce qui se passe avant. Il existerait donc une ou plusieurs « zones » entre ces deux états distincts. La mort réelle serait donc cette frontière, cette porte que l’on franchit et dont il est impossible de revenir, alors tout ce qui se passe avant n’est qu’une transition. Si l’on peut revenir à la vie, c’est que l’on n’était pas mort. Cela pourrait paraître ridicule de formuler cela ainsi, mais c’est aussi parce que dans nos cultures surmédicalisées nous sommes psychologiquement très attachés à la notion de mort du corps comme étant l’instant définissant le point de non-retour : il n’y a plus de pouls, la personne est morte ; sans considérer la possibilité de distinction entre la mort du corps et ce qu’il advient de l’esprit, et encore moins le rôle de cet esprit/ âme dans cet état de mort.

Donc, notre besoin d’objectivité nous force à considérer qu’il n’est possible de proposer ces témoignages comme des « faits » concrets que si l’on considère qu’ils traitent de cet état transitoire et non de la mort en elle-même.

Il existe plusieurs types de NDE que les spécialistes nomment de différentes manières, comme NDE caractérisée (ce qui est considéré comme étant la plus complète et intense), NDE limitée ou petite NDE, ou même pseudo-NDE. Ces différentes déterminations se sont faites en fonction du nombre d’éléments communs que l’on retrouve chez les différents expérienceurs, et qui seront considérées comme étant les plus caractéristiques : OBE 1, passage, déplacement vers la lumière, expérience de la lumière, accès à une autre dimension, rencontre d’entités, visions d’une porte ou d’un portail, voix tonitruante qui renvoie la personne vers son corps, etc. 2 Ces déterminations qualitatives et quantitatives traduisent d’une certaine manière l’intensité de l’expérience, à quel point elle a été complète 3. Ce point est intéressant puisque cela a amené les scientifiques à poser la question importante de savoir si l’imminence de la mort est une condition réellement nécessaire pour qu’une personne ait une NDE (sans spéculer sur le fait de savoir si elle est complète ou pas). Beaucoup de témoignages relatent ces expériences chez des gens qui n’ont en aucun cas frôlé la mort, sans qu’aucun signe de détresse physique n’ait été remarqué. En revanche, dans ces cas, il a aussi été constaté que les récits s’apparentaient le plus souvent à des NDE limitées ou des pseudo-NDE, qu’à des NDE caractérisées. Compte tenu du grand nombre de ces récits, et en appliquant à nouveau une étude statistique, une première conclusion intéressante a pu être proposée : il y a plus de chances d’avoir une NDE caractérisée, importante et complète, si l’on est réellement proche de la mort, mais un stress psychologique suffit à la provoquer. Ce qui amène à considérer une notion de déclencheur qui est particulièrement intéressante pour notre propos dans cet ouvrage comme vous allez rapidement le comprendre au fil des chapitres suivants. En effet, il faut considérer que la sensation de mourir ou la certitude d’être mort peut alors devenir un déclencheur en soi. Considérons une personne, simplement sous anesthésie qui assimile une OBE à l’idée qu’elle est morte ou en train de mourir, cela pourra alors devenir le déclencheur qui transforme cette expérience jusqu’à devenir une NDE caractérisée. C’est bien évidemment la difficulté de savoir si l’imminence de la mort est réellement le déclencheur ou si l’impression d’imminence de la mort est suffisante ; est-ce que l’aspect qualitatif de la NDE et la capacité à générer ces manifestations typiques sont déterminés par l’intensité du stress psychologique ? Si c’était le cas, alors, ce n’est pas l’imminence de la mort que sera déterminante, mais la conviction que l’esprit a qu’il est en train de mourir.

La différence est énorme, il serait alors possible de vivre une NDE complète et intense sans qu’elle soit corollaire d’une mort physique. Ce qui semble d’autant plus logique puisqu’il s’agit d’une expérience de ce qui se passe avant la mort. La mort physique est certes la « raison » la plus habituelle et logique pour entreprendre ce voyage, mais c’est loin d’être la seule. Mais qu’en est-il de la réalité de cette expérience ? Qu’est-ce que nous permettrait d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’une hallucination basée sur des imageries et des sensations issues de représentations archétypales de l’inconscient individuel ou collectif ?

Dans un ouvrage précédent Visions chamaniques : l’Ayahuasca et l’imaginal4, nous avions abordé ces notions et ces questions, notamment pour ce qui touche à la réalité objective de l’imaginal, cet espace auquel on accède lorsque l’esprit bascule d’un ECO vers un ECC 5. Lorsqu’une personne fait l’expérience chamanique avec l’absorption de l’Ayahuasca ou d’autres enthéogènes 6, elle fera souvent l’expérience (encore une fois selon l’intensité de l’expérience en elle-même) des différents « symptômes » d’une NDE : OBE, impression d’être aspiré vers le haut, vision de lumière intense et même de tunnel parfois, rencontre avec des entités telles des personnes défuntes… bref, tout ce qui caractérise une NDE complète sans qu’il n’y ait la moindre notion de mort physique, d’imminence de mort, ni même de certitude de mort.

Est-ce qu’alors toute cette notion de NDE ne serait pas finalement qu’une simple expérience induite chimiquement, que cela soit en utilisant les molécules produites par le corps en situation de stress ou parce qu’on lui aura fourni ces molécules par un apport extérieur ? La vraie question concernant les NDE, et ces expériences de voyage dans cet espace menant à la mort en général, sera alors finalement très différente : est-ce que les personnes qui vivent ces moments, qu’il y ait imminence d’une mort physique ou pas, sont en train de vivre une expérience objective, spirituelle, mystique, qui reflète la réalité de ce qu’est cette transition vers la mort, ou est-ce que tout cela est dû à une supercherie physique ? Il devient alors possible de considérer que les expériences ont été vécues de manière profondément spirituelle, que les expérienceurs ont pu glaner une vision de l’au-delà, de cette vie après la mort (ou en tout cas en chemin vers la mort) ; mais il sera tout aussi plausible qu’il s’agisse d’une simple interprétation de phénomènes physiques qui se manifestent du fait de dérèglements physiologiques et autres dysfonctionnements somatiques. Cela correspondrait à un principe de synchronicité subjective lorsque l’on attribue un signifié subjectif, dépendant d’une interprétation reposant sur des conceptions personnelles, à un signifiant.

L’avocat du diable

Ces questions étant posées, nous allons donc nous faire l’avocat du diable (ce qui vous donne déjà une idée de notre position intellectuelle sur la question) et considérer que tout ceci est une vaste supercherie liée à de simples manifestations physico-chimiques du corps humain. Oublions un instant toute considération spirituelle ou mystique et penchons-nous sur la possibilité que tout ce qui est vécu lors d’une NDE ou de n’importe quelle autre expérience qui s’y rapporte, n’est qu’un ensemble de manifestations purement physico-chimiques.

Si l’on accepte cette notion, cela voudrait dire qu’il serait possible de reproduire ces différentes manifestations en laboratoire, par exemple en utilisant différents cocktails de molécules pouvant agir sur différentes parties du corps et du cerveau. Un premier point intéressant est que certaines manifestations, propres aux NDE, se retrouvent lors d’expériences chamaniques pratiquées avec l’Ayahuasca (Sensation de s’élever très rapidement vers le haut, décorporation ou OBE, froid intérieur intense impossible à réchauffer 7, rencontre avec des entités, personnes décédées ou autres…).

Comment différencier ce qui relève de la manifestation physique interprétée comme étant une expérience mystique ou spirituelle et ce qui se situe vraiment hors du domaine du physique, dans le transpersonnel ? Considérons que pour toutes ces expériences, ce type de stress psychologique, allié aux molécules actives présentes dans le breuvage, constituent un facteur commun. Ces éléments conjugués (ou même pris individuellement, mais dans une moindre mesure évidemment s’il n’y a que le stress) ont la capacité de générer différentes réactions chimiques dans le corps pouvant entraîner des manifestations comme les sensations de mouvement et d’accélération lorsque les taux de Sérotonine sont particulièrement importants 8 ou qu’une anxiété est élevée, ce qui va entraîner une perturbation du système vestibulaire dans l’oreille interne. Mais même si nous penchions pour l’explication du tout chimique, il serait important de bien préciser que toutes les expériences avec des psychotropes ne mènent pas à des expériences spirituelles. Toutes les molécules psychotropes vont générer des sensations et entraîner une expérience, mais toutes ces expériences n’auront pas forcément de sens spirituel ou mystique. C’est le cas avec les enthéogènes, mais beaucoup plus rarement avec des drogues de synthèse. Donc, il y a un chimique simple et un chimique spirituel d’une certaine manière, en tout cas selon les retours des expérienceurs.

Si l’on considère ces manifestations perçues lors de ces expériences comme étant de simples manifestations liées à des interactions chimiques « perturbant » des processus somatiques normaux, alors elles existent hors du cadre de l’expérience spirituelle. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu’elles ne sont pas corollaires de l’expérience et que cela nous force à rejeter la réalité spirituelle de cette expérience. En effet, le fait d’accepter ces manifestations comme des symptômes liés à la mise en place de certains phénomènes physiologiques consécutifs à ces processus expérientiels, ne remet pas en cause cette réalité. En revanche, cela remet en question la possibilité d’affirmer avec certitude que la sensation de s’élever se manifeste parce que c’est l’âme qui quitte le corps pour s’élancer vers un autre monde, ou parce que la perturbation de l’oreille interne, provoquant une sensation de mouvement et d’accélération est un symptôme lié aux premières étapes d’une telle expérience.

Dans le premier cas, nous sommes en présence d’un principe de synchronicité subjective menant à des conclusions tout aussi subjectives sur lesquelles il serait difficile de s’appuyer si l’on veut maintenir un peu d’objectivité scientifique en s’intéressant à la question. Comme nous le mentionnions précédemment, la synchronicité subjective consiste à lier des faits objectifs, « la sensation de mouvement et d’accélération alors que le corps reste immobile », et un fait subjectif ; « s’il y a mouvement et que le corps est immobile c’est qu’autre chose est en mouvement », menant à une interprétation subjective : « mon esprit ou mon âme est en mouvement ». Comme vous le constatez facilement, cette interprétation subjective ignore la possibilité d’un fait objectif simple : « mon oreille interne est sacrément perturbée et ne fonctionne pas normalement ».

Cela va donc soulever une nouvelle interrogation : est-ce que l’expérience repose sur un ensemble d’interprétations de faits subjectifs menant à des synchronicités tout aussi subjectives ? En clair, pense-t-on que l’on vit une expérience exceptionnelle parce que l’on interprète mal des dysfonctionnements de notre corps ? Évidemment, il est tout aussi possible de considérer que ces manifestations de dysfonctionnements ou de fonctionnements exceptionnels de processus somatiques sont des symptômes caractéristiques de l’expérience. Elles font, en tant que symptômes, partie intégrante et intrinsèque de l’expérience elle-même, devenant par là même des étapes permettant de jauger de l’avancée d’une personne au cœur de l’expérience. On serait même en droit de se demander si ce n’est pas le symptôme lui-même qui cause l’expérience objective, que c’est la sensation qui déclenche l’échappée de l’esprit. Il y a donc une double réalité, une réalité chimique objective et une réalité de sens qui se construit en fonction des interprétations des sensations perçues, donc une réalité subjective.

Si l’on accepte ces manifestations comme étant liées directement à l’expérience, on se retrouve avec la même problématique que l’œuf et la poule ; est-ce la sensation de mouvement qui initie le mouvement de l’esprit/âme ou est-ce que le dysfonctionnement de l’oreille interne se fera spécifiquement dans le sens d’un mouvement vertical parce que l’esprit suit cette voie ? Ou encore, est-ce que l’esprit ou l’âme ne quitte jamais l’espace intérieur, mais est victime d’une supercherie le poussant à manifester ce qu’il interprète comme étant un mouvement vers l’extérieur ?

Ces questions ont fait couler beaucoup d’encre, c’est certain, mais sans qu’il soit réellement possible d’apporter une réponse définitive. Tout se situe dans le domaine de la spéculation. Certes, il existe des faits objectifs. Si l’on reste sur notre exemple, la sensation de mouvement et d’accélération est objective, l’oreille interne émet un signal (erroné c’est certain puisque le corps est allongé et immobile dans la plupart des cas) qui est interprété par le cerveau comme étant une sensation de mouvement (oui, la sensation est subjective au moins dans son interprétation, mais objective dans son ressenti). Cela ne veut en aucun cas dire qu’il n’y a pas de mouvement de l’esprit hors du corps, ni même que cette capacité de déplacement, les OBE, n’est pas une capacité naturelle de l’esprit qui est tout à fait normale 9. Si l’on accepte l’imaginal comme une réalité objective, il convient alors d’accepter que l’esprit ait la capacité de s’y déplacer, même en dehors de son espace intérieur normalement limité par les frontières du corps physique. Cela pourra sembler être une acceptation un peu rapide de notre part, mais cette objectivisation de l’imaginal, et par extension de la capacité de déplacement de l’esprit, se base sur des aspects plus « solides » que nous allons aborder plus loin.

Dans les récits de NDE qui ont pu être recueillis au fil des années, beaucoup de personnes ont fait des descriptions, souvent très précises, de ce qu’elles ont pu voir lors de ces OBE, parfois à des endroits éloignés de l’endroit où se trouvait leur corps. Certains récits étant vérifiables et parfois même vérifiés (même si nous dépendons encore une fois du fait qu’une personne externe a fait cette vérification, mais ne remettons pas en doute leur intégrité et leur bonne foi), cela irait effectivement dans le sens d’une capacité de l’esprit à se déplacer hors du corps. Mais il faudra alors différencier plusieurs choses : les déplacements hors du corps, les déplacements dans la zone qui se situe entre la vie et la mort, les sensations qui accompagnent ou pas ces déplacements… bref, plus nous allons creuser ces questions, plus nous allons en soulever de nouvelles, et le sujet devient d’une complexité telle que l’on en viendrait à se demander s’il existe vraiment deux expériences similaires… la réponse serait non, bien évidemment.

De cet argumentaire de l’avocat du diable, force est de constater qu’il est très difficile d’avancer des certitudes, mais paradoxalement et puisque l’on ne peut pas non plus rejeter la réalité des expériences et l’impact qu’elles ont sur les expérienceurs, cela conforte dans le fait que la réalité subjective (dans le sens où elle est non vérifiable) de l’expérience est ce qui a le plus d’importance finalement, car même subjective, une réalité de sens, sera vécue et intégrée comme étant objective. À tous les égards, si l’on accorde une telle importance à une réalité, si subjective soit-elle, les conséquences et tout ce qui en découlera auront une importance très objective. Depuis des milliers d’années, des civilisations, des penseurs, philosophes, chamanes, religieux se sont penchés sur ces mystères pour essayer d’apporter des réponses et des certitudes, tout comme essayent de le faire les chercheurs et scientifiques aujourd’hui, et tous semblent s’accorder sur un point : tout ce qui est lié à ce cheminement vers la mort, tout ce qui se trouve dans cette zone intermédiaire, est lié à des expériences qui dépassent de loin le simple cadre d’une objectivité somatique. Il existe une réalité subjective qui devient parfaitement objective si on accepte de l’aborder d’un point de vue spirituel, de l’existence d’un au-delà où perdure l’esprit d’un défunt sous une forme ou sous une autre. Comme nous le verrons dans un chapitre ultérieur, cette vision a tendance à aller à l’encontre des conceptions philosophiques occidentales habituelles. Mais compte tenu du fait qu’elle perdure depuis des milliers d’années au fil de l’histoire et des cultures, il serait inconcevable de la rejeter en se basant uniquement sur une simple position philosophique qui consiste à réfuter cette vision simplement parce qu’elle n’appartient pas au monde sensible et qu’elle n’est pas quantifiable.

L’importance de l’expérience de mort

Outre cette question, assez troublante il est vrai, de savoir si notre existence se poursuit après la mort du corps physique (et sachant que c’est probablement ce qui a amené à l’émergence des religions, le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’une question importante), il convient de se demander pourquoi, encore aujourd’hui, nous continuons de nous intéresser autant à ces aspects alors que cela fait des millénaires que l’on ne trouve pas de réponse. Même cette discussion que nous avons proposée avec certaines des questions que nous avons soulevées, ne fait pas avancer la cause dans un sens ou dans l’autre sachant qu’il n’est vraiment possible de vérifier qu’en étant mort. Finalement la majorité des terriens semble d’accord pour dire qu’il y a quelque chose après la mort (ou en tout cas qui souhaite et espère que c’est le cas) ; les récits d’expériences de NDE semblent démontrer qu’il y a une existence de l’esprit même après la mort (temporaire) du corps, et au moins jusqu’à ce qu’il atteigne une certaine frontière passée laquelle il n’y a plus de retour possible à la vie. Ensuite, tout semble se passer hors du monde sensible, donc hors d’atteinte de toute possibilité de mesure ou d’expérimentation. Alors pourquoi d’acharner à étudier et s’interroger sur ces aspects ?

Selon nous, cela serait aussi dû à l’importance que l’expérience en elle-même revêt pour chacun. Comme on le retrouve dans beaucoup de philosophiques orientales, ce n’est pas la destination qui importe, mais le chemin que l’on parcourt. Avec ces expériences de mort imminente, ou apparentées à des expériences de mort imminente, c’est l’expérience en elle-même qui est importante, bouleversante, capable de remettre la vie d’une personne en perspective, d’induire un changement total de paradigme (notamment du fait que l’on en vient soudainement à acquérir la certitude que le chemin a une destination, même si l’on ne sait pas vraiment à quoi elle peut ressembler).

Qu’une personne soit religieuse ou pas, qu’elle croie ou pas en la possibilité d’une vie après la mort ou pas, n’a aucune importance, l’expérience de mort est vécue avec une grande profondeur et affectera de nombreux aspects de son existence. Il faudra ici distinguer deux types d’expériences : celles qui impliquent une imminence ou une certitude d’imminence de mort physique et les autres. Dans le premier cas, cela impactera grandement divers aspects fondamentaux de la psyché qu’est la notion de la persistance de la vie de l’esprit ou de l’âme après la mort du corps physique. Cela aura deux conséquences très fortes : premièrement, la mort cessera d’être une finalité terrifiante, pour ne plus être qu’un passage, une transition entre deux états ; ce qui sera souvent vécu comme une libération. Et deuxièmement, le retour à la vie à la suite de l’expérience, donnera une nouvelle appréciation de cette vie.

Le fait de frôler la mort et de revenir à la vie provoque souvent un changement de paradigme radical chez une personne qui réévaluera toutes ses priorités et l’importance des différents éléments qui occupaient sa vie jusqu’alors. Elle aura une tendance à s’éloigner de ce qui pouvait nuire à la qualité de sa vie, comme de poursuivre des buts vains et sans enrichissement (travailler toujours plus, plus d’heures, plus dur, pour avoir plus d’argent, une plus grosse voiture…), pour revenir à des choses plus essentielles et plus enrichissantes. Ce principe sera d’autant plus accentué qu’elle aura pu avoir l’impression de revisiter la réalité de sa vie durant l’expérience et qu’elle n’ait pas apprécié du tout le constat. Beaucoup commencent à vivre lorsqu’ils ont conscience de la réalité de la mort. Le but ultime devenant de vivre avant de mourir pour ne pas risquer de mourir sans jamais avoir vécu vraiment. Face à une telle philosophie, beaucoup de choses ne résistent pas à ce constat, à cette réalisation, du fait de leur futilité, inutilité réelle ou de leur incapacité à enrichir la vie d’une personne. Le deuxième aspect, cette libération que nous mentionnions, est aussi très important, puisqu’une personne qui a fait l’expérience de cette réalisation ne vivra plus avec la pression et le fatalisme liés à la finalité de son existence. Beaucoup ne s’en rendent pas compte, mais même s’ils n’ont pas conscience de cette pression, elle existe au moins inconsciemment, influençant de nombreux aspects de leur vie. La disparition de cette pression est donc vécue comme une libération, comme si l’on retirait un poids que l’on n’avait même pas remarqué jusqu’alors. Ces deux aspects s’influencent mutuellement et concourent à un changement profond de paradigme et de représentation interne pour les personnes qui les ont vécus. Cette nouvelle réalité est vécue comme transcendante à tous les niveaux d’existence de la personne, des limites et de leur représentation du moi, elle-même liée à la représentation du corps. Celui-ci devient alors un moi transcendé par l’expérience du « mourir » sans angoisse.