Devenez un as de la stratégie - Collectif - E-Book

Devenez un as de la stratégie E-Book

Collectif

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Beschreibung

Se former au management, c'est acquérir des compétences dans de nombreux domaines à la fois très différents et pourtant tous liés entre eux. L'un de ces grands domaines : la stratégie. C'est elle qui permet au manager de positionner de la meilleure manière possible son entreprise ou son produit.

De la théorie à la pratique

Ce livre mêle les grands courants économiques qui dominent lorsqu'il est question de stratégie (les avantages comparatifs de Ricardo et la théorie des jeux) à des modèles plus directement pratiques tels que la matrice SWOT ou l'analyse PESTEL, le modèle de Greiner, la stratégie Océan Bleu, les outils développés par Michael Porter, etc. Chaque chapitre s'arrête sur un de ces concepts afin de l'étudier de manière claire et complète, tout en restant concis.

Des exemples concrets et des études de cas permettent de passer directement du livre à la prise de décision réelle, pour une planification stratégique globale judicieuse et un suivi de cet axe stratégique dans les actions mises en place.

Un positionnement construit pour gagner !

Devenez un as la stratégie est un guide de référence pour s'approprier les grands concepts fondateurs des sciences de gestion et les employer pour :
• construire un business model solide ;
• mener une stratégie globale pertinente et avertie qui garantisse la cohérence des actions ;
• comprendre les rapports de force et découvrir des outils de négociation ;
• anticiper les changements structurels et fonctionnels ;
• oser l'innovation et assurer une croissance durable.

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Préambule

Se former au management, c’est acquérir des compétences dans de nombreux domaines à la fois très différents et pourtant tous liés entre eux. L’un de ces grands domaines incontournables : la stratégie. C’est elle qui permet au manager de positionner de la meilleure manière possible son entreprise ou son produit sur un marché.

La stratégie, concept militaire avant tout, forme en particulier le cœur du métier du dirigeant d’entreprise. Il s’agit pour ce dernier de décider des activités sur lesquelles l’entreprise se concentrera dans les prochaines années et des ressources allouées dans le but de créer un avantage concurrentiel.

S’établissant en tant qu’ouvrage de référence sur le sujet, ce livre mêle les grands courants économiques qui dominent lorsqu’il est question de stratégie (les avantages comparatifs de Ricardo et la théorie des jeux) à des modèles plus directement pratiques tels que la matrice SWOT ou l’analyse PESTEL, le modèle de Greiner, la stratégie Océan Bleu, les outils développés par Michael Porter, etc. Chaque chapitre s’arrête sur un de ces concepts afin de l’étudier de manière claire et complète, tout en restant concis.

Des exemples concrets et des études de cas permettent de passer directement du livre à la prise de décision réelle, pour une planification stratégique globale judicieuse et un suivi de cet axe stratégique dans les actions mises en place.

Les avantages comparatifs

Par Jean Blaise Mimbang

La théorie des jeux

Par Jean Blaise Mimbang

Au quotidien, tous les agents (animaux ou personnes physiques et morales, économiques – politiciens, consommateurs, employeurs, producteurs, etc.) et les collectivités (équipes de sport, pays, armées, etc.) interagissent avec d’autres dans la prise de décisions. De telles interactions passent par la négociation, la compétition, l’entraide, la fourniture d’un bien ou d’un service, la coopération, le conflit, etc., autant d’actions possibles qui mèneront à un résultat. L’issue se solde par un gain, positif ou négatif, perçu par chaque individu ayant pris part au jeu.

Ainsi, la théorie des jeux étudie les conséquences de l’interaction stratégique entre des agents rationnels (joueurs) poursuivant des objectifs qui leur sont propres, dans un cadre défini. Elle développe des outils visant à analyser les comportements (économiques, sociaux, etc.) sous forme de jeux stratégiques.

Le champ d’action de cette théorie est très vaste et ses applications se retrouvent dans des domaines aussi variés que les relations internationales, l’économie, les sciences politiques, la philosophie, l’histoire, etc.

Les premières analyses des jeux stratégiques remontent à l’époque de la Renaissance. Mais il faudra attendre les XIXe et XXe siècles pour que soit véritablement formalisée une théorie à ce sujet. Parmi les théoriciens du jeu de cette époque, l’on retrouve notamment les mathématiciens et économistes Antoine Augustin Cournot, Émile Borel, John von Neumann, Oskar Morgenstern et John Forbes Nash.

La Renaissance

Il s’agit d’un mouvement européen qui s’étend de la fin du Moyen Âge au début des Temps modernes. Il se caractérise par un changement de mentalité dans les domaines littéraire, artistique, scientifique et par une diffusion des connaissances parmi les lettrés. D’origine italienne, la Renaissance se propage en Europe dès le XVIe siècle.

Le but ? Montrer que les individus, les entreprises ou même les pays sont mutuellement interdépendants et qu’il est dans leur intérêt de trouver un équilibre afin que leurs interactions soient bénéfiques à tous. De plus, cette théorie nous invite à prendre conscience que même si la coopération n’est pas aisée, il vaut mieux s’entendre que se combattre.

Dénominations ? Théorie des jeux, théorie des comportements (choix) stratégiques ou théorie de la décision interactive.Usages ? Justification des lois et normes sociales dans le but de maintenir la coopération dans un groupe ; utilisation dans le processus de prise de décisions politiques ; compréhension des rapports de force dans une négociation ; outil d’analyse des conflits ; outil permettant de générer la confiance dans un groupe ; application dans la logique et la théorie des ensembles ; utilisation en économie, en biologie, en informatique et dans la théorie de l’évolution.Raisons de son efficacité ? La théorie des jeux est un formidable outil dans les négociations, car elle nous invite à réfléchir sur la complexité des interactions sociales et montre que : les individus, les entreprises et les pays sont mutuellement interdépendants ;l’interaction est bénéfique dans la résolution des problèmes communs ; la coopération n’est pas facile à mettre en œuvre ; dans certains cas, lorsque chaque individu privilégie son intérêt propre, l’intérêt collectif peut ne pas être atteint ; la manière de faire des choix stratégiques en situation de coopération est variée.Mots-clés ?Interaction : action collective dans laquelle un joueur effectue une action ou prend une décision, laquelle décision est influencée par un autre joueur.Stratégie : spécification complète du comportement d’un joueur dans n’importe quelle situation où ce dernier est amené à jouer.

La théorie des jeux et ses penseurs

Les prémices de la théorie des jeux, à proprement parler, se trouvent dans les œuvres des mathématiciens de la première moitié du XIXe siècle.

Antoine Augustin Cournot

Le premier à étudier les aspects stratégiques des interactions entre agents économiques est Antoine Augustin Cournot (mathématicien, philosophe et économiste français, 1801-1877). Son ouvrage, Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses, publié en 1838, contient les prémices de la théorie des jeux développée ensuite dans les années 1950. Il analyse les différentes formes de concurrence dans les situations de duopole (marché opposant deux vendeurs) et dans le contexte particulier de l’équilibre de Nash (entre producteurs), dont il donne les premières formulations.

Bon à savoir

Complètement ignoré lors de sa publication, Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses sort de l’ombre grâce aux travaux de John Forbes Nash (économiste et mathématicien américain, né en 1928) sur la théorie des jeux répétés en 1950. Le duopole de Cournot constitue aujourd’hui le modèle de base de l’analyse de la concurrence imparfaite en économie industrielle.

Francis Ysidro Edgeworth

Alors que Cournot analyse les interactions stratégiques entre deux entreprises productives, l’économiste et avocat anglais Francis Ysidro Edgeworth (1845-1926) élargit le raisonnement et applique le modèle à un cas d’économie sans production. Dans Mathematical Psychics, an Essay on the Application of Mathematics to the Moral Sciences (1881), l’auteur élabore un outil de représentation des interactions entre deux agents économiques non productifs : la boîte d’Edgeworth. Cet ouvrage marque l’introduction des mathématiques en économie.

La boîte d’Edgeworth

Cette boîte permet à la fois d’analyser toutes les possibilités d’allocation de ressources entre deux entités et de voir si cette allocation est optimale au sens de Pareto, c’est-à-dire s’il n’est pas possible d’améliorer la situation d’un agent sans détériorer celle de l’autre.

Ernst Friedrich Ferdinand Zermelo

La littérature moderne sur la théorie des jeux admet volontiers que le premier théorème formel de la théorie des jeux émane d’Ernst Friedrich Ferdinand Zermelo (mathématicien allemand, 1871-1953) en 1913. Repris par de nombreux auteurs, ce théorème connaît plusieurs énoncés possibles. Reprenons ici la version de Mas Colell et alii de 1995 qui dit en substance que dans tout jeu fini – dont le nombre de parties est connu d’avance – à information parfaite – chaque joueur connaît, outre les siens, les ensembles de stratégies et les fonctions de gains de tous les autres joueurs –, il existe un équilibre que l’on nommera plus tard « équilibre de Nash ».

Celui-ci est composé de stratégies pures – suites d’actions choisies par un joueur avec certitude à chaque fois que ce dernier est susceptible de jouer – et est obtenu par induction rétroactive. Cette dernière consiste à déterminer les stratégies optimales des acteurs au dernier tour du jeu. Autrement dit, on raisonne en remontant le temps de la dernière partie du jeu à la première en déterminant à chaque étape du jeu, les stratégies optimales des joueurs. Ce concept sera illustré plus loin.

Émile Borel

Si toutes les contributions précédentes permettent de résoudre des jeux simples, c’est-à-dire avec des stratégies pures, l’apport du mathématicien français Émile Borel (1871-1956) marque un tournant dans la théorie des jeux à partir de 1921. Dans le tome IV de son ouvrage Traité du calcul des probabilités et ses applications (1924-1934), l’auteur introduit les probabilités aux jeux de hasard et énonce le théorème du minimax pour les jeux à somme nulle, dans lesquels les gains d’un joueur correspondent aux pertes de l’autre. Dans le même ouvrage, l’auteur fait également la distinction entre deux catégories de jeux de hasard :

la première regroupe les jeux dans lesquels la personnalité et l’habileté du joueur n’interviennent pas ;la seconde correspond aux jeux où interviennent à la fois le hasard à proprement parler et l’habileté des joueurs. Cette catégorie présente des similitudes avec des phénomènes économiques.

Bon à savoir

Le théorème du minimax, ou théorème fondamental de la théorie des jeux à deux joueurs, est énoncé par Émile Borel en 1921, mais la première preuve complète est apportée quelques années plus tard (1928) par le mathématicien américain John von Neuman. Borel assure que dans un jeu non coopératif – jeu dans lequel toutes les options stratégiques offertes aux joueurs sont spécifiées – opposant deux joueurs, à information complète, à nombre fini de stratégies pures et à somme nulle (le gain de l’un correspond à la perte de l’autre), il existe au moins un équilibre où aucun joueur n’a intérêt à dévier de sa stratégie mixte – distribution de probabilités par un joueur sur ses stratégies pures.

Ce théorème est très important en théorie des jeux, car il fournit une méthode rationnelle de prise de décisions simultanées dans un contexte de concurrence (jeu à somme nulle).

John von Neumann et Oskar Morgenstern

La théorie des jeux nait réellement comme discipline à part entière en 1944 sous l’impulsion du mathématicien américain John von Neumann (1903-1957) et de l’économiste allemand Oskar Morgenstern (1902-1977). Ensemble, ils écrivent le livre Theory of Games and Economic Behavior