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Dix fantasmes de femmes E-Book

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Beschreibung

Histoires de femmes qui explorent les diverses formes de plaisir...

POUR PUBLIC AVERTI. Sensuelles, rebelles, passionnées, sauvages, parfois cruelles, souvent intrépides, dix femmes parties à la conquête des plaisirs charnels se confient sans tabou. Dégustez leurs histoires et vibrez intensément !
Dix auteurs B.Sensory vous ouvrent la voie vers des moments de jouissance comme vous ne les avez jamais vécus !

Découvrez Dix fantasmes de femmes - Séance n°2, un recueil de nouvelles érotiques édité par B.Sensory, le nouveau spécialiste de vos plaisirs littéraires.

EXTRAIT DE L’INCONNU AU BUREAU

Mon téléphone émet le petit gong zen pour m'annoncer un SMS ; c'est Emie, je l'avais presque oubliée : « Ça commence maintenant !!!! Ça va être hot hot hot ! ». Emie est une copine ; assez branchée sexe, je plaisante toujours à dire que c'est une chaudière. J'avoue ne pas être la dernière à apprécier sa plume lorsqu'elle écrit des histoires érotiques. Ce soir, elle participe à la première radio orientée sexe. Elle lira des extraits d'histoires coquines. Même si j'en ai plein la tête de ma journée, je lui avais promis de l'écouter à son premier passage sur les ondes. Elle doit lire plusieurs passages du roman « Histoire d’Ô ».
Je me connecte à l'aide de mon PC sur la nouvelle radio Wyydle. C'est bon ! J'y suis ! J'entends ma chaleureuse Emie, elle dialogue avec une autre voix ; le duo de femmes transpire la sensualité. Je fais attention que le son soit assez bas, je continue à taper mes lignes de chiffres tout en écoutant les ondes réchauffer l'atmosphère.

LES AUTEURS

Stéphanie Eden, Julie-Anne de Sée, Sara Agnès L., Norah Jolly, Perle Vallens, Jean Darmen, Trinity Words, Marie Loverraz, C. Biel et Blanche de Saint-Cyr.

À PROPOS DE L'ÉDITEUR

B.Sensory est une maison d'édition spécialisée dans la littérature érotique. Sa spécificité est de proposer les textes qu'elle édite, et ceux d'autres éditeurs partenaires (La Musardine, Dominique Leroy Editions...), connectés à un œuf vibrant : Le Little Bird. Ainsi B.Sensory, avec son concept inédit, permet aux femmes de découvrir une nouvelle manière de lire, de prendre du plaisir et de jouer avec son ou sa partenaire. Le Little Bird est, sans conteste, le meilleur allié de la femme décomplexée qui souhaite profiter pleinement des bienfaits de la littérature érotique car il fait appel à toutes les dimensions du désir et du plaisir : l’imagination, les émotions, les sensations et le jeu.

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Table des matières
Lisez, vibrez !
DIX FANTASMES DE FEMMES
Séance N°2
Editions B.SENSORY
ISBN : 979-10-315-0368-4
Copyright, éditions B.Sensory
Octobre 2017 - Tous droits réservés
B.Sensory est une maison d'édition spécialisée dans la littérature érotique. Sa spécificité est de proposer les textes qu'elle édite, et ceux d'autres éditeurs partenaires (La Musardine, Dominique Leroy Editions...), connectés à un œuf vibrant : Le Little Bird.
Ainsi B.Sensory, avec son concept inédit, permet aux femmes de découvrir une nouvelle manière de lire, de prendre du plaisir et de jouer avec son ou sa partenaire.
Le Little Bird est, sans conteste, le meilleur allié de la femme décomplexée qui souhaite profiter pleinement des bienfaits de la littérature érotique car il fait appel à toutes les dimensions du désir et du plaisir : l’imagination, les émotions, les sensations et le jeu.
Pour vivre intensément cette expérience innovante en lisant des auteurs confirmés ou de jeunes plumes prometteuses, à raison de 20 nouveautés par mois, téléchargez gratuitement l'appli B.Sensory sur l'App Store ou Google Play.
Découvrez l'expérience sensuelle B.Sensory pour lire et vibrer au fil des mots !
www.b-sensory.com
SOMMAIRE
PROVOCANTES – SARA AGNES L.
ADVENTÜRING – TRINITY WORDS
SE RASER OU NON – JEAN DARMEN
L’INCONNU AU BUREAU – NORAH JOLLY
SECONDE CHANCE – PERLE VALLENS
KARMA IS A BEACH – STÉPHANIE ÉDEN
LOU Y ES-TU ? – JULIE-ANNE de SÉE
L’AMOUR EST AVEUGLE – MARIE LOVERRAZ
WEEK-END A SAINT-RAPHAËL – BLANCHE DE SAINT-CYR
FRUIT DEFENDU – C.BIEL
PROVOCANTES
SARA AGNES L.
ADVENTÜRING
TRINITY WORDS
SE RASER OU NON
JEAN DARMEN
L’INCONNU AU BUREAU
NORAH JOLLY
SECONDE CHANCE
PERLE VALLENS
(Sans titre)
KARMA IS A BEACH
STÉPHANIE ÉDEN
LOU Y ES-TU ?
JULIE-ANNE de SÉE
(Sans titre)
L’AMOUR EST AVEUGLE
MARIE LOVERRAZ
WEEK-END à SAINT-RAPHAËL
BLANCHE DE SAINT-CYR
FRUIT DEFENDU
C.BIEL
www.b-sensory.com
Editions B.SENSORY
ISBN : 979-10-315-0368-4
Copyright, éditions B.Sensory

Lisez, vibrez !

DIX FANTASMES DE FEMMES

Séance N°2

Editions B.SENSORY

ISBN : 979-10-315-0368-4

Copyright, éditions B.Sensory

Octobre 2017 - Tous droits réservés

B.Sensory est une maison d'édition spécialisée dans la littérature érotique. Sa spécificité est de proposer les textes qu'elle édite, et ceux d'autres éditeurs partenaires (La Musardine, Dominique Leroy Editions...), connectés à un œuf vibrant : Le Little Bird.

Ainsi B.Sensory, avec son concept inédit, permet aux femmes de découvrir une nouvelle manière de lire, de prendre du plaisir et de jouer avec son ou sa partenaire.

Le Little Bird est, sans conteste, le meilleur allié de la femme décomplexée qui souhaite profiter pleinement des bienfaits de la littérature érotique car il fait appel à toutes les dimensions du désir et du plaisir : l’imagination, les émotions, les sensations et le jeu.

Pour vivre intensément cette expérience innovante en lisant des auteurs confirmés ou de jeunes plumes prometteuses, à raison de 20 nouveautés par mois, téléchargez gratuitement l'appli B.Sensory sur l'App Store ou Google Play.

Découvrez l'expérience sensuelle B.Sensory pour lire et vibrer au fil des mots !

www.b-sensory.com

SOMMAIRE

PROVOCANTES – SARA AGNES L.

ADVENTÜRING – TRINITY WORDS

SE RASER OU NON – JEAN DARMEN

L’INCONNU AU BUREAU – NORAH JOLLY

SECONDE CHANCE– PERLE VALLENS

KARMA IS A BEACH – STÉPHANIE ÉDEN

LOU Y ES-TU ? – JULIE-ANNE de SÉE

L’AMOUR EST AVEUGLE – MARIE LOVERRAZ

WEEK-END A SAINT-RAPHAËL – BLANCHE DE SAINT-CYR

FRUIT DEFENDU – C.BIEL

PROVOCANTES

SARA AGNES L.

Jenny et moi sommes amies depuis le lycée. Déjà, à l’époque, nous partagions tout : nos secrets, nos rêves et parfois, même notre lit. Quelques mois après avoir perdu ma virginité, c’est elle qui m’a offert mon premier orgasme, désespérée par la maladresse des hommes que j’avais rencontrés. Depuis, les temps ont bien changé, mais chaque fois que nous sommes célibataires en même temps, il arrive que nous passions du temps entre filles, histoire de médire contre les hommes et de ne pas se sentir lésées, niveau sexe.

Depuis ma rupture avec Charles, j’occupe sa chambre d’amis. Parfois, elle me rejoint dans ma chambre ou vice versa. À quoi bon se priver de sexe lorsque nous en avons toutes deux envie ?

En public, cependant, je préfère que nous restions copines. Le fait est que je ne me considère pas homosexuelle. J’aime les hommes, mais entre deux relations de couples, il me plaît de trouver le repos chez mon amie. En contrepartie, Jenny est une bisexuelle affirmée et elle adore la provocation ! Elle trouve ridicule que les gens nous jugent si on s’embrasse en public et se plaît à choquer les passants en me prenant la main ou en plaquant un baiser sur ma bouche. Souvent, je la gronde, gênée par sa façon de m’obliger à jouer sa petite amie, mais lorsque nous sommes dans une boîte de nuit où la lumière est tamisée, j’avoue que je suis moins farouche de céder à ses avances. Il faut admettre que deux femmes qui s’embrassent, ça ne fait pas que choquer : ça éveille la curiosité et je dois admettre que j’adore lorsque les hommes nous observent à la dérobée pendant qu’on se câline discrètement.

Ce soir, Jenny a un peu trop bu. Même si nous sommes à l’écart de la foule, elle est légèrement entreprenante à mon goût. Lorsqu’elle glisse une main sous ma camisole pour empoigner mon sein, je chasse son intrusion en la grondant :

— Jen, pas ici…

— Personne ne nous regarde. Et qu’est-ce que j’ai envie de toi !

Aussitôt sa main retirée qu’elle revient à l’assaut sous ma jupe, se met à frotter mon sexe à travers ma culotte en jetant sa bouche empestant l’alcool sur la mienne. Je tourne la tête et tente de la raisonner, mais elle sait y faire, niveau sexe, et j’avoue que mes protestations sont plus verbales que corporelles :

— On devrait rentrer…

— Relax ! Personne ne voit rien sous la table…

Elle a raison : dans cet angle, personne ne voit ce qui se passe sous ma jupe, mais moi, je sais et connaissant la dextérité de ma copine, je ne doute pas qu’elle risque de me faire perdre la tête en moins de deux. Je serre les cuisses, mais elle parvient néanmoins à se faufiler sous ma culotte et me pénètre de deux doigts. Je sursaute, autant de surprise que de plaisir, mais déjà, sa main se retire et son regard sur moi se fait gourmand. Je l’observe se lécher les doigts alors qu’elle vient d’allumer un feu dans mon ventre. Sous ma culotte, je perçois mon sexe qui palpite de désir et je songe, pendant un court instant, à la jeter contre la banquette pour lui faire sa fête à mon tour. Elle attend. Je sais qu’elle espère m’avoir suffisamment provoquée pour que je lâche prise et que je lui saute dessus, mais c’est plus fort que moi : malgré le désir qui m’habite, je n’y arrive pas.

— Qu’est-ce que t’es prude, rigole-t-elle. Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre, ces idiots, tu peux me le dire ? Qu’ils regardent ailleurs ou qu’ils se branlent, tiens ! Ça ferait un super spectacle !

Elle parle fort, assez pour attirer l’attention sur nous, ce qui m’agace, évidemment. Je me relève, glisse quelques billets sur la table et lui indique que nous partons. Elle me suit, s’accroche à mon bras, autant pour me gêner que parce que l’alcool la déséquilibre légèrement. Alors que nous marchons, elle répète à quel point je suis belle, ce soir, et chaude aussi :

— Ta petite chatte me suppliait de la faire jouir ! Qu’est-ce que t’es dure avec elle !

Je la somme de baisser le ton, mais je me doute qu’elle a, en partie, raison sur le sujet. Déjà, j’ai envie de sauter dans un taxi pour que nous regagnions son appartement le plus rapidement possible, mais les rues sont désertes à cette heure et nous sommes à deux pas du métro. Alors que nous descendons sous terre, elle rouspète que je suis une sale petite bourgeoise qui a peur de l’opinion des autres et que ce n’est pas un crime de baiser avec une femme, que ce n’est pas pour ça qu’on est gaies. Surtout pour la faire taire, je la laisse m’embrasser lorsque nous sommes sur le quai. Autour de nous, des gens nous observent et d’autres s’éloignent, gênés par notre comportement. Je soupire, mais je ne dis rien. Pour l’une des rares fois de ma vie, je partage l’opinion de Jenny. Ce quai est grand, qu’ils aillent ailleurs si notre étreinte les dérange !

Dès que le train arrive, Jenny s’installe sur une banquette et se love dans mes bras. Devant nous, un homme prend place et nous sourit. Le métro est pratiquement vide à cette heure et dès qu’il repart, Jenny glisse son visage dans mon cou et l’embrasse doucement. Je ferme les yeux, parce que c’est agréable et aussi, peut-être, parce que l’homme devant nous n’affiche aucune gêne devant ce que nous faisons. Au contraire, il semble apprécier le spectacle. Si certains se tournent vers nous, d’autres voyageurs, en revanche, s’éloignent dans la partie avant du train, signe qu’ils préfèrent ne pas assister à ce genre de scène. L’avantage, c’est que l’endroit est suffisamment grand pour tout le monde.

Pendant que Jenny m’embrasse ainsi, elle est calme et peut-être est-ce parce que je ne proteste pas contre son geste qu’elle se permet de caresser ma cuisse d’une main lourde.

— J’ai envie de toi…

Je baisse mes yeux emplis de désir sur elle. Moi aussi, j’ai envie d’elle, mais il ne reste que vingt petites minutes avant que nous ne soyons à la maison. Évidemment, je sais que la patience n’est pas la vertu première de ma copine et c’est la raison pour laquelle je ne la repousse pas lorsqu’elle m’embrasse sur la bouche. D’autant plus que je sens encore la trace de sa caresse entre mes cuisses et que mon désir ne s’est pas estompé…

Peut-être sent-elle que je n’ai pas la moindre envie de lutter, car sa main remonte lentement en direction de mon sexe et sa plainte me parvient, tout près de mon oreille :

— Laisse-moi te toucher…

— Jen… pas ici.

Je déteste la façon qu’elle a d’insister et de ramener ma cuisse de son côté pour accéder plus facilement à mon sexe. Je pose ma main sur la sienne, tente de la raisonner en pointant l’homme devant nous du regard, mais elle secoue la tête : « Il va nous mâter, et alors ? ». Sans attendre, elle revient poser ses doigts sur ma vulve, la frotte doucement au travers de ma culotte et je sens mes défenses qui cèdent une à une. Au lieu de concentrer mes forces sur un moyen de chasser son intrusion, je laisse mon regard dériver autour de moi et essaie de m’assurer que nous ne sommes pas le clou du spectacle. Partout, des gens s’affairent à fixer autre part, sauf un homme qui se tord le cou pour mieux voir ce que nous faisons et, évidemment, celui installé en face de nous qui fixe directement la main de Jenny entre mes cuisses. Je soupire lorsqu’elle franchit la barrière de ma culotte et caresse mon duvet de ses ongles. La garce ! Elle me rend folle !

Quand l’homme sent mon regard sur lui, il remonte les yeux vers moi et son sourire se confirme. Lentement, il pose une main sur le devant de son pantalon et frotte doucement sa verge à travers le tissu.

Une onde de désir me transperce devant la scène qui se prépare et je détourne la tête, confuse d’en être le pilier principal. Les doigts de Jenny finissent par revenir en moi et me pénètrent doucement, sans chercher à me brusquer. D’un geste automatique, ma main se pose sur la sienne, l’arrête dans sa course et ma voix est haletante :

— On ne peut pas… faire ça !

— Bien sûr qu’on peut… laisse-moi te montrer…

Tel un serpent, sa main repart entre mes cuisses et même si la mienne tente de la retenir, j’avoue que je n’y mets pas beaucoup de convictions. Mon corps a, de toute évidence, des envies bien différentes de ma tête. Lorsqu’elle me pénètre de nouveau, je serre les dents pour réprimer le gémissement qui a envie de sortir et dès qu’elle accélère le rythme, j’écrase ma bouche sur la sienne pour retenir mes cris. Elle accueille mon geste dans un baiser langoureux, profite de ma proximité pour me pénétrer plus avant et me laisse gémir sous ses lèvres. Bon sang, je ne peux pas croire que je vais jouir ici, dans ce métro où tout le monde peut nous voir. Et pourtant, mes cuisses s’ouvrent et mon sexe est si humide qu’il fait un bruit infernal. Je suis sûre que notre spectateur l’entend sans difficulté de l’autre côté de la banquette.

— J’adore quand tu t’abandonnes, comme ça, souffle-t-elle entre deux baisers.

— Jen… s’il te plaît…

Je la supplie, mais je ne suis pas certaine de ce dont j’ai réellement envie : qu’elle s’arrête ou qu’elle me fasse jouir le plus rapidement possible ? Ne serait-il pas plus sain de céder à ses avances ? Mes craintes se mêlent au désir qui me ronge de l’intérieur : j’ai peur de perdre la tête, de gémir à m’en fendre les poumons, d’attirer l’attention de tous les voyageurs. Pour une femme qui n’aime pas s’offrir en spectacle, j’avoue que je me sens ridicule de céder aux caresses de Jenny. Ne suis-je pas censée être la plus mature des deux ?

Mon amante commence à s’impatienter et ses doigts viennent se frotter contre mon clitoris. Je sursaute, laisse filtrer un râle étouffé et délicieux. Mes cuisses s’écartent plus qu’il n’en faut et je sens que ma jupe ne masque plus rien de ce qui se passe en dessous. Certes, il me reste toujours ma culotte, mais c’est une bien maigre consolation lorsqu’on est sur le point de jouir en public. Je jette un dernier coup d’œil autour de moi. L’homme qui se tordait le cou a changé de place et est soudain debout, devant moi. Si sa curiosité devrait me choquer, la seule chose à laquelle je songe, c’est que son corps fait barrage aux regards curieux. En contrepartie, l’homme en face n’a eu aucun scrupule à éjecter sa verge de son pantalon et se caresse devant nous. Je réprime un gémissement sous les petits chocs que déclenche Jenny dans mon ventre et en un éclair de seconde, j’en oublie nos spectateurs pour me concentrer sur le plaisir qui m’accapare tout entière.

— Viens-là, ordonne-t-elle.

Son autre main me tire, cherche à me faire asseoir sur ses cuisses. Je secoue la tête, mais je sens qu’un corps s’installe derrière moi. L’homme debout me pousse, me force à céder à la requête de Jenny et je me retrouve face contre elle, sa bouche contre la mienne et ses doigts qui dansent en moi. Empoignant mes fesses de sa main libre, elle me balance, m’indique ce qu’elle attend de ma part : que je la chevauche. Je tente faiblement de résister, mais dès que le plaisir me submerge, cela devient plus fort que moi : mon sexe cherche à engloutir ses doigts, à se frotter contre eux comme on le ferait sur le sexe d’un homme. Je donne de légers coups de bassin en soupirant de moins en moins discrètement.

— Oh, Jen !

— Vas-y, ma belle, montre-moi ce dont tu as envie.

Ce dont j’ai envie ? Sans attendre, je m’accroche à son cou et entreprends de la chevaucher à bon rythme. J’oublie où nous sommes et je gémis sans retenir le bruit de ma voix. Cette fois, c’est elle qui m’embrasse pour étouffer le plaisir qui m’envahit, mais je suis trop près du but pour m’arrêter maintenant. Je perds la tête ainsi, dévorant sa bouche, mordillant sa lèvre inférieure, cherchant à malmener sa poitrine que ses vêtements m’empêchent de toucher. Le feu en moi explose, puis se calme brusquement. Enfin ! Je reprends mon souffle et laisse ma tête se reposer sur la sienne, un sourire comblé accroché au visage. Sa main se retire de mes cuisses et elle me repousse vers l’homme à mes côtés qui, sans même me demander quoi que ce soit, m’accueille dans ses bras. Je suis coincée entre cet inconnu qui caresse maladroitement ma poitrine et Jenny qui m’observe, l’air moqueur :

— On dirait que tu as moins de scrupules, maintenant…

Je ris, non sans être gênée par sa façon de chercher à me prendre au piège et je me défais de l’homme qui essaie de me tripoter pour me serrer de nouveau contre Jenny. Cette fois, c’est moi qui écarte ses cuisses et qui entreprends de la caresser, un peu pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Contrairement à moi, elle ne cherche pas à me raisonner, au contraire ! Elle ouvre les jambes et pose un pied sur les genoux de l’homme, en face. Son geste lui permet de s’étaler légèrement sur la banquette et son bassin m’est aisément accessible. Je ne sais pas pourquoi, mais je retiens mes caresses pendant un instant, surprise de la voir aussi docile et offerte, à la vue de tous. Elle s’impatiente, pousse mes doigts en elle en me suppliant du regard :

— Dépêche-toi ! Je veux jouir avant qu’on arrive !

Machinalement, je jette un œil pour voir à quelle station nous sommes, mais mes doigts, eux, se déchaînent dans le sexe de Jenny. Elle gémit, fort. Assez pour que je lui fasse signe de baisser le son, inquiète à l’idée que l’on incommode les autres et que les flics ne débarquent pour nous coffrer.

— Laisse-moi jouir, me dispute-t-elle. Oh, oui, continue !

Sa main emprisonne la mienne, la secoue en elle pour la faire chavirer de plaisir. J’ai envie de lui faire perdre la tête le plus rapidement possible, ne serait-ce que pour clore notre mise en scène qui semble attirer de plus en plus de gens autour de nous. Pourtant, ce mur qui nous entoure, constitué de quelques hommes curieux, nous évite d’être visible aux autres voyageurs du métro. L’homme derrière moi me tripote toujours les seins, puis dès que cela lui est possible, mes fesses se retrouvent sous ses mains. Je déteste qu’on me touche sans me demander mon avis, alors je me jette sur le sol et disparais entre les cuisses de Jenny. Le meilleur moyen de la faire jouir, c’est de lui lécher la chatte. Et dans cette situation, je sais qu’elle va perdre la tête en moins de deux. J’écarte le pan de sa culotte, écrase ma bouche sur son sexe, la lèche avec force en la repoussant contre la banquette. Elle gémit avec bruit, se met à caresser l’homme à ses côtés qui n’hésite pas à guider sa main en direction de sa verge rigide. Elle se tortille, mais retient fermement ma tête contre elle, répète, sans chercher à étouffer le son de sa voix :

— Oh oui, dévore-moi ! Tu me rends folle !

Son sexe se met à cracher et le cri qui résonne est aussi langoureux qu’expressif. Je lape le fruit de son plaisir tant qu’elle me garde là, mais à la seconde où sa main me libère, je me redresse et l’observe, étalée mollement sur la banquette, la poitrine bien visible, probablement dévêtue par son voisin qui se masturbe toujours en gardant les doigts de Jenny sous les siens.

Comme si nous n’étions que toutes les deux, je tapote ses mollets et tente de la ramener à la réalité :

— Deux stations, ma belle. Tu te rhabilles ?

Elle sort de sa torpeur et retire ses doigts emprisonnés sous ceux de l’homme pour replacer ses vêtements. De toute évidence, elle se fiche bien qu’il ait éjaculé ou non. Je me lève, l’imite, mais je n’ai aucune envie de m’asseoir près de l’un ou de l’autre, alors je tends la main à Jenny qui se redresse à son tour et nous traversons un mur d’hommes qui nous dévisagent jusqu’à ce que nous soyons devant la porte. Une station avant la nôtre, nous quittons le train en riant comme des gamines. D’abord parce que je n’ai pas la moindre envie que l’un d’eux nous suive, mais aussi parce que j’ai bien envie de me dégourdir les jambes…

Sur la rue, Jenny passe une main autour de ma taille :

— On aurait pu en inviter un à passer la nuit avec nous.

— Bof. Un homme, c’est trop long à recharger.

— Ça, c’est bien vrai ! rigole-t-elle.

Elle me pince une fesse et je la fusille faussement du regard avant d’éclater de rire. C’est impossible d’être fâchée contre Jenny. Elle sait très exactement comment me dérider.

 

 

 

 

ADVENTÜRING

TRINITY WORDS

 

Sarah est venue s’asseoir sur le bord du lit, balançant ses hauts talons sur le sol encombré, et a commencé à me raconter sa journée, ses ennuis au travail, les remarques désagréables d’un patron bedonnant, toutes ces petites aiguilles qui la transpercent du matin au soir. Elle crache chaque mot, chaque remarque cinglante, non pour être écoutée, comprise, consolée, mais pour que la chair les expulse. Elle ne me pose aucune question, ne quémande aucun conseil. Je suis là et j’écoute, attentif au moindre mot, à chaque intonation, au plus faible sous-entendu. C’est ainsi depuis que l’on m’a installé dans cette maison. C’est ainsi depuis toujours pour les « gens » comme nous.

Je connais l’histoire par cœur pour l’avoir vue maintes fois racontée dans les reportages commémoratifs sur l’écran géant du salon : il y a bien longtemps, dans la deuxième moitié du 21eme siècle, un robot avait brillamment passé le test de Türing quantifiant l’intelligence artificielle, prouvant ainsi à la Terre entière qu’il était aussi proche d’un être humain qu’un homme lui-même. Cette découverte avait révolutionné le monde. Et comme pour toute révolution, deux marchés en avaient profité en priorité : la guerre… et le sexe. On vola sa découverte à un pauvre scientifique qui tomba dans l’oubli, puis on mit au point des robots soldats partis lutter dans les terres hostiles sans verser la moindre goutte de sang, tandis qu’ici on forgeait des amants mécaniques pour combler le manque criant d’hommes qui menaçait depuis plus de vingt ans le fragile équilibre naturel. Il naissait à l’époque un garçon pour trente filles, mais qu’importe, la science garantissait à l’espèce humaine une vie éternelle, pour peu qu’on puisse se l’offrir. On remplaçait les cœurs comme on changeait de coiffure autrefois, on renforçait de métaux lourds le gracile squelette… l’homme fortuné avait depuis longtemps gagné sa course contre Chronos. Et désormais, pour quelques milliers de dollars, il se payait le luxe d’acquérir en sus tout le plaisir demandé sans aucune contrainte matérielle ou sentimentale.

Sarah me jette des coups d’œil rapides sans perdre le fil de son récit. A-t-elle remarqué que je l’écoute à peine ? Peut-être… mais ses yeux me dévorent sans que puisse y naître la moindre étincelle de colère. Il faut dire que je suis de bien belle facture, du sur-mesure, le dernier cri. Une pure merveille de biomécanique. Mon nom de naissance le criait avec fierté sur toutes les chaînes : on m’avait appelé Adventüring. L’avènement de quelque chose de nouveau, d’extraordinaire, de merveilleusement… presque-humain. Difficile de deviner à première vue que ma poitrine ne s’était jamais emplie de l’air vivifiant de l’hiver, ou serrée à l’annonce d’une nouvelle malheureuse. Extérieurement, j’étais l’aboutissement ultime de l’esthétique humaine, d’une scandaleuse perfection. Intérieurement, j’étais conçu pour apprendre, m’enrichir seul de mises à jour personnalisées, pour prendre et sublimer chaque désir de mon propriétaire. J’apprenais de chaque étreinte, enregistrant la moindre variation du rythme cardiaque, analysant ses gémissements, ses cris, m’adaptant, devançant la moindre de ses demandes. Elle me le disait souvent, après, en allumant une cigarette « Tu es parfait ». Et j’en étais persuadé…