Embrassons-nous, Folleville ! - Ligaran - E-Book

Embrassons-nous, Folleville ! E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "FOLLEVILLE, seul, à la cantonade : Prévenez M. le marquis de Manicamp que le chevalier de Folleville l'attend au salon. (Descendant la scène.) Allons, c'est décidé, il faut que j'en finisse aujourd'hui. Comprend-on ce Manicamp ?... se prendre tout à coup d'une belle passion pour moi à propos de je ne sais quelle aventure de chasse et vouloir à toute force me faire épouser sa fille."

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Seitenzahl: 43

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335055191

©Ligaran 2015

Embrassons-nous Folleville !

COMÉDIE-VAUDEVILLE

EN UN ACTE

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de la MONTANSIER, le 6 mars 1850.

Le théâtre représente un salon Louis XV.– À droite, premier plan, une porte ; au troisième plan, une croisée. – À gauche, deuxième plan, une porte. – Au fond, une cheminée ; de chaque côté de la cheminée, une porte ; celle de droite est celle qui conduit au dehors. Sur la cheminée deux vases de porcelaine ; sur une console, à gauche, autre vase en porcelaine avec des fleurs. Chaises, fauteuils, etc.

Personnages

LE MARQUIS DE MANICAMP.

LE VICOMTE DE CHATENAY.

LE CHEVALIER DE FOLLEVILLE.

BERTHE, fille de Manicamp.

Un Chambellan du prince de Conti.

DOMESTIQUES.

Scène première

Folleville, seul, à la cantonade.

Prévenez M. le marquis de Manicamp que le chevalier de Folleville l’attend au salon. (Descendant la scène.) Allons, c’est décidé, il faut que j’en finisse aujourd’hui. Comprend-on ce Manicamp ?… se prendre tout à coup d’une belle passion pour moi à propos de je ne sais quelle aventure de chasse et vouloir à toute force me faire épouser sa fille. Tous les matins, j’entre ici avec la ferme résolution de rompre… mais, dès que Manicamp m’aperçoit… il m’ouvre les bras, me caresse, m’embrasse en m’appelant son cher Folleville… son bon Folleville… le moyen de dire à un père aussi souriant : « Votre fille n’est pas mon fait, cherchez un autre gendre… » Alors j’hésite, je remets au lendemain, les jours se passent, et, si ça continue je me trouverai marié sans m’en apercevoir… Ce n’est pas que mademoiselle Berthe de Manicamp soit plus mal qu’une autre… Au contraire, elle est jolie, spirituelle, riche… oui, mais elle a un défaut, elle est petite… oh ! mais petite !… tandis que ma cousine Aloïse !… une cousine de cinq pieds quatre pouces !…

AIR de la Colonne.

Sa taille svelte, élancée et bien prise
A sur mon cœur des charmes tout-puissants ;
J’ai constaté d’ailleurs, avec surprise,
Qu’elle grandit encore tous les ans,
Elle grandit encore tous les ans.
Plus je la vois qui s’élève et progresse,
Plus mon amour va pour elle en croissant,
À ce jeu-là, je ne sais pas vraiment
Où doit s’arrêter ma tendresse.

D’ailleurs, notre mariage est arrêté depuis longtemps entre les deux familles… Ma foi ! j’en suis fâché pour mademoiselle Berthe, mais je vais déclarer tout net à Manicamp…

Scène II

Folleville, Manicamp.

MANICAMP,dans la coulisse

Où est-il ? où est-il ? (Paraissant.) Ah ! vous voilà ! mon cher Folleville !… mon bon Folleville !

FOLLEVILLE,à part

Voilà que ça commence.

MANICAMP

Embrassons-nous, Folleville !

FOLLEVILLE

Avec plaisir, Manicamp.

Ils s’embrassent.

MANICAMP

Ne m’appelez pas Manicamp… ça me désoblige… appelez-moi beau-père…

FOLLEVILLE

C’est que je suis venu pour causer avec vous… sérieusement.

MANICAMP

Parlez… je vous écoute… mon gendre…

FOLLEVILLE,à part, mécontent

Son gendre ! (Haut.) Croyez, marquis, que c’est après avoir mûrement réfléchi…

MANICAMP,avec attendrissement

Ce bon Folleville !… ce cher Folleville ! Embrassons-nous, Folleville !

FOLLEVILLE,s’y prêtant froidement

Avec plaisir, Manicamp. (Ils s’embrassent. – Reprenant.) Croyez, marquis, que c’est après avoir mûrement réfléchi…

MANICAMP

À propos, les dentelles sont achetées !

FOLLEVILLE

Quelles dentelles ?

MANICAMP

Pour la corbeille.

FOLLEVILLE,à part

Allons, bon ! (Haut.) Mais nous avions le temps ?

MANICAMP

Du tout… du tout… Hier, j’ai annoncé officiellement votre mariage au prince de Conti.

FOLLEVILLE

Comment ?

MANICAMP

Je ne pouvais m’en dispenser ; c’est mon protecteur le plus fervent auprès du roi Louis XV.

FOLLEVILLE

Mais rien ne pressait. Vous allez ! vous allez !

MANICAMP

Dites donc, il a promis de signer au contrat… Un prince du sang, hein ! quel honneur !

FOLLEVILLE

Sans doute… je suis extrêmement flatté, mais…

MANICAMP

Ah çà ! vous ne m’avez pas encore remis l’état de vos biens.

FOLLEVILLE

Pour quoi faire ?

MANICAMP

Pour le contrat. J’ai rendez-vous aujourd’hui chez mon notaire.

FOLLEVILLE,à part

Le contrat ? ah çà ! il m’enlace ! il me garrotte !…

MANICAMP,avec attendrissement

Et dans quelques jours… ma fille sera… ah ! mon cher Folleville ! mon bon Folleville !… Embrassons-nous, Folleville !

FOLLEVILLE

Avec plaisir, Manicamp. (Ils s’embrassent.) Sans reproches, c’est la troisième fois.

MANICAMP

C’est possible ! mais je vous aime tant !

FOLLEVILLE

Voyons, Manicamp, pas d’exaltation… Qu’est-ce que je vous ai fait pour être aimé comme ça ?

MANICAMP

Voici comment ça m’est venu. Nous chassions le canard sauvage…

FOLLEVILLE

Ah ! bah ! vous pensez encore à cette vieille histoire ?

MANICAMP

Toute ma vie, Folleville, toute ma vie ! car sans vous… sans votre magnanimité…

FOLLEVILLE

À quoi bon rappeler… ?

MANICAMP

Si, si, je me suis conduit à votre égard comme un palefrenier… que voulez-vous ! Je suis vif, je m’échauffe, je m’emporte comme une soupe au lait… et je deviens d’une brutalité ! (Reprenant.) Nous chassions donc le canard…

FOLLEVILLE

Assez, assez, je la connais…

MANICAMP

Permettez… ce sera mon châtiment. (Reprenant.)